1. 9HRLEMB*jeiaae+[NKAEF
La politique fédérale freine
les intermédiaires financiers
Grande difficulté à anticiper les futures contraintes de diligence en matière fiscale. Avec des pistes pour l’avenir.
SÉBASTIEN RUCHE
A défaut de connaître les préci-
sions du Conseil fédéral sur sa
stratégiepourlaplacefinancière,
lesintermédiairesfinancierspour-
suivent leur adaptation à la stra-
tégie de l’argent déclaré. Sans en
connaîtrelescontoursprécis,sans
obligation positive en droit in-
terne et en l’absence de standard
international. Revue des points
à préciser et des solutions possi-
bles avec deux spécialistes gene-
vois, la professeure Ursula Cas-
sani et Sylvain Matthey, respon-
sableduservicejuridiquedeLom-
bard Odier.
Le16févrierdernier,leGAFIfai-
saitdesinfractionsfiscalesgraves
des actes préalables au blanchi-
mentd’argent.Orlatransposition
de ces dispositions dans le droit
suisse rencontrera de nombreu-
sesdifficultés,estimeUrsulaCas-
sani,enseignanteaudépartement
de droit pénal de l’Université de
Genève, qui s’exprimait hier lors
delaJournéededroitbancaireet
financier,organiséeparl’Univer-
sité de Genève.
Dans la pratique, ilfaudradéfinir
des infractions fiscales équivalen-
tesàd’autrescrimesdudroitsuisse,
comme l’escroquerie ou le vol.
Comment? Se baser sur un seuil
sembletrèsdélicat,tantauniveau
de la méthode de calcul que de la
valeur elle-même. Un million de
francs, comme en matière de dé-
lit d’initié et de manipulation de
marchés,estjugébientropélevé.
Autrescirconstancesaggravantes
possibles, la soustraction fiscale
parmétierouenbandeorganisée
sont des notions «trop peu sélec-
tives».
Ursula Cassani suggère de rete-
nirlecritèredelatromperieastu-
cieuse,commel’utilisationdefaux
danslestitres,lasurfacturationou
l’abus d’un lien de confiance en-
vers un fisc étranger (dans le cas
de la fiscalité de l’épargne euro-
péenne,desaccordsQIou,àl’ave-
nir, de Rubik). SUITE EN PAGE 4
Le récent arrêt du Tribunal fédéral sur les rétroces-
sions risque de changer plus profondément la
structure de la gestion d’actifs en Suisse que les
dernières adaptations du cadre légal. Il tranche en
fait une question qui jusqu’ici n’était qu’en discus-
sion, anticipant non seulement sur les proposi-
tions faites par la Finma, mais également sur la ré-
glementation internationale dont la tendance va
dans la même direction.
La place financière ne fait que commencer à s’en
rendre compte. Pour mettre en évidence que les
effets de cette décision ont de fortes chances de se
révéler totalement différents de ceux que les juges
auraient souhaité créer. L’intention derrière l’obli-
gation faite aux intermédiaires financiers de verser
aux clients les commissions qu’ils perçoivent est
claire: la sélection de produits doit devenir plus
objective, basée sur la création de valeur pour l’in-
vestisseur, non pas sur le montant des rémunéra-
tions que touche le distributeur.
Voilà qui laisse complètement de côté l’une des
fonctions essentielles des rétrocessions dans le
système de la gestion d’actifs: celle de rémunérer
les établissements financiers pour leur rôle de dis-
tributeurs de fonds de placement ou d’autres pro-
duits financiers.Dans une intervention publiée hier
sur son blog, l’Association suisse des banquiers
(ASB) souligne que la place durement acquise par
l’architecture ouverte, dans le domaine des fonds
de placement comme d’autres produits financiers,
se trouve remise en question.
La sélection d’un véhicule d’investissement plutôt
qu’un autre peut se jouer sur une différence de
seulement quelques points de base. Le Tribunal fé-
déral n’a certes pas fait l’erreur de mettre les
fonds de tiers sous un régime qui les défavorise
par rapport aux fonds maison, en demandant
aussi à ces derniers de déclarer et d’attribuer les
rétrocessions internes aux clients.
Mais cette correction ne fait que sortir le problème
du domaine des fonds de placement. Toutes les
tentatives d’empêcher la conséquence logique de
l’interdiction d’accepter des rétrocessions sans les
reverser aux clients paraissent condamnées à
l’échec. Il est impossible d’améliorer la protection
des investisseurs en encadrant encore plus le pro-
duit déjà le plus fortement réglementé. Au
contraire, ces tentatives la détériorent, rendant les
fonds de placement toujours moins attrayants du
point de vue de l’établissement financier. Celui-ci
aura simplement recours à d’autres véhicules d’in-
vestissement, comme par exemple les produits
structurés, réglementés de manière nettement
moins stricte.
Les effets contraires d’une surprotection
L’essentielducommerceinterna-
tionaldesmatièrespremièrestran-
site par voie maritime et Genève
représente22%decesflux.Leré-
seauintègreàlafoislessociétésde
trading, les banques, les compa-
gniesd’assurances,lesorganismes
de certification et les sociétés de
transport.Maisbeaucoupd’arma-
teurssont,ouvontêtreendifficul-
tésfaceauremboursementd’em-
pruntsqu’ilsontcontractéssurdes
bateaux dont la valeur continue
à s’effondrer. Une chute de 50%
depuis 2008. En cause, la suren-
chère des commandes de la pre-
mière partie des années 2000 –
due à l’implémentation des dou-
ble-coques et à la nécessité d’uti-
liserdesnavirescapablesd’affron-
ter les glaces en raison des
conditions climatiques sévères et
delamiseenservicedesportsrus-
ses de la région de Saint-Péters-
bourg–,lahaussedescoûtsducar-
burant, des équipages et de la
sécurité.MarcLecoanet,CEOde
Riverlake,faitlepointsurunpro-
blème structurel qui ne se résou-
dra pas à brève échéance. PAGE 11
CRISES DUTRANSPORT PÉTROLIER
Le malaise
des armateurs
de tankers
Le groupe confirme
son leadership en matière
de préservation
des marges. Malgré
l’environnement.
Il n’est pas inutile de rappeler la
position singulière du groupe
Adecco dans le secteur du place-
ment professionnel. Les chiffres
autroisièmetrimestrenesontpas
une révélation. Les résultats ap-
paraissenttrèsenligneaveclesat-
tentesettrèsligneaveclesprojec-
tions de la direction. Les
investisseurs ont tout de même
réagi positivement et recherché
letitrejusqu’àleporterentêtedu
SMI. Preuve qu’Adecco réserve
encoredelacapacitéàsurprendre
etàprofiterd’uneffetdecontraste
aveclescraintesliéesaucontexte
conjoncturel. L’Europe n’est pas
étrangère à cet effet de surprise:
Adecco en est fortement dépen-
dant(prèsde65%duchiffred’af-
faires), en particulier la France,
territoire historique et toujours
l’un des principaux débouchés
avecprèsduquartduchiffred’af-
faires global.
Danslesfaits,cequiétaitattendu
aétéconfirmé.Côtéinfluencede
labasseconjoncture,laFranceaf-
fichebeletbienlereculleplusim-
portant (-16% du chiffre d’affai-
res) et l’Europe a globalement
démontrélereculdelademande.
Mais c’est typiquement le genre
delecturequinefaitplussensau-
jourd’hui. PAGE 6
ADECCOTOUJOURS PLUS RENTABLE
L’étonnante
résistance
conjoncturelle
ÉDITORIAL CHRISTIANAFFOLTER
LES MULTINATIONALESAU ROYAUME-UNI
Controverse exacerbée
sur leur imposition PAGE 21
JA-PP/JOURNAL — CASE POSTALE 5031 — CH-1002 LAUSANNE
Mercredi 7 novembre 2012 | Numéro 200 | Créé en 1950 | Vendu en kiosques et par abonnement | Prix 4,50 CHF (TVA 2,5% incl.) - 3,00 EUR | agefi@agefi.com | Rédacteur en chef: François Schaller
GROUPE J. SAFRA HOLDING EN SUISSE
L’analyse et rating
Standard & Poor’sPAGE 4
CREDIT SUISSE CRÉE AVENTICUM À DOHA
Avec l’actionnaire de référence
PAGE 3
SCHINDLER ET ENTENTE CARTELLAIRE
Verdict européen défavorable
PAGE 6
DENTIFRICE ELMEX (COLGATE PALMOLIVE)
Fin de la production en Suisse
PAGE 5
GROUPE EADS ET AVIONS DE COMBAT
Perquisitions jusqu’en Suisse
PAGE 24
MONTREUX ART GALLERY (8e
ÉDITION)
Le second marché de l’art
PAGE 7
LE MARCHÉ HORS-BOURSE DE LA BCZ
Focus sur les casinos en Suisse
PAGE 11
CONCEPT D’ÉCOSAPIN EN SUISSE ROMANDE
L’arbre de Noël en location
PAGE 24
La duplication
sur Verbier
LAURENT MICHAUD. Le détaillant horloger multi-
marques et indépendant Michaud, basé à Neuchâtel,
a ouvert il y a une année un point de vente à Verbier.
C’est principalement le potentiel limité du marché
neuchâtelois qui a amené l’enseigne familiale cente-
naire à tenter sa chance. Le co-propriétaire commente
douze mois d’exploitation dans une conjoncture peu
favorable. PAGE 7
SMI 6745.74
+0.59% +1.02%
DOW JONES 13245.68
6700
6715
6730
6745
13100
13150
13200
13250
MARC LECOANET. Le shipping doit
rester un monde institutionnel.
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2. LES ENTREPRISES FONT UN TRI PLUS SÉVÈRE FACE AUX COHORTES
D’UNIVERSITAIRES ARRIVANT SUR LE MARCHÉ. LE CHOIX S’OPÈRE EN ÉCARTANT
LES MOINS BONS ÉLÉMENTS. C’EST POUR BEAUCOUP UNE DÉCEPTION.
mercredi 7 novembre 20122 FORUMPAGE
Le conseiller fédéral Johann Schneider-Am-
mann a soulevé une belle indignation média-
tique de ce côté-ci de la Sarine après avoir dé-
clarédanslaNeueZurcherZeitungqu’ilyavait
trop de bacheliers en Suisse. Il aimerait, a-t-il
ditensubstance,augmenterlesexigencesd’ac-
cèsàlamaturité,afinquelesporteursdeceti-
tre soient moins nombreux mais meilleurs et
que,parallèlement,davantagedejeunessetour-
nentversdesformationsprofessionnelles.Ila
en outre évoqué un lien de cause à effet entre
lenombredebacheliersetletauxdechômage,
citantexplicitementlasituationdescantonsro-
mands.
Ces propos étaient sans doute maladroits.
D’abord,M.Schneider-Ammannauraitdûsa-
voir que les critiques adressées aux Romands
par des Alémaniques, par presse alémanique
interposéedesurcroît,neportentjamaisetne
réussissent qu’à exacerber la fierté de la mi-
norité francophone. Ensuite, et surtout, il au-
rait dû se souvenir que la formation relève de
lacompétencedescantonsetque,nonobstant
l’existenced’unematuritéfédérale,iln’appar-
tient pas à un magistrat fédéral de décider s’il
fautaugmenteroudiminuerlenombredeba-
cheliers.
Pourtant, sur le fond, on aurait tort de rejeter
la critique d’un simple revers de main. Notre
société,paradoxalement,setarguedecombat-
tretouteformed’élitismemais,enmêmetemps,
vit plus ou moins consciemment dans l’idée
queseuleslesformationsacadémiquesconsti-
tuentunevéritable«réussite».L’écoletentede
pousser un maximum d’élèves «vers le haut»,
c’est-à-dire vers la voie gymnasiale, parce que
lesautresfilières–tantqu’ilenreste!–sontplu-
tôt jugées comme des «échecs». Les universi-
tés, à la suite, croulent sous les immatricula-
tions; les professeurs y voient arriver des
étudiants qui n’ont pas tous le niveau attendu
pour des études universitaires, quand ne font
pas défaut certains enseignements qui de-
vraientnormalementêtreacquisàlasortiede
l’école obligatoire.
Faceauxcohortesd’universitairesarrivantfi-
nalementsurlemarchédutravail,lesentrepri-
sesréagissentparuntriplussévère,enécartant
les moins bons éléments. Pour beaucoup de
jeunes qui ont achevé des hautes études, c’est
la déception. Les ingénieurs, les géographes,
les avocats et les philosophes ont aussi besoin,
pourselogeretsenourrir,debonsouvriers,de
bonsélectriciensetdebonsbouchers.Or,dans
certainesprofessionsmanuellesouartisanales,
on peine parfois à trouver des jeunes pour as-
surerlarelève.Lesassociationsprofessionnel-
lesconsacrentbeaucoupd’effortsàdévelopper
etaméliorerlaformationprofessionnelle,mais
ellesseheurtentauxpréjugésdenotresociété
– préjugés attisés par les concepts pédagogi-
ques officiels – qui établissent une hiérarchie
de valeur entre les formations universitaires,
considéréescommelesplusachevées,etlesau-
tres apprentissages que l’on traite avec moins
de considération. La critique du messager ne
doit pas nous empêcher d’en-
tendre le message: il y a bel et
bienundéséquilibreàcorriger.
PIERRE-GABRIEL BIERI
Centre patronal
La voie gymnasiale
n’est pas la seule
forme de réussite
Les propos du conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann à propos
des bacheliers méritent d’être entendus. Pas sur la forme mais sur le fond.
Les décisions des Etats
et les choix quotidiens
d’achat
des consommateurs
feront progresser
les nouveaux modèles.
RENÉ LONGET*
Quanddansunjournaléconomi-
que il est question de production
agricoleoudeconsommationali-
mentaire-deuxfacesd’unmême
enjeu,onparleravolontiersdetra-
dingdegrainoud’huiledepalme,
plantationsdesojaouélevagein-
dustriel.Maiscen’estqu’unepar-
tie de la réalité. De plus en plus,
danslemonde,d’autresapproches
émergent.
Les grands progrès de la produc-
tivité permettent aujourd’hui de
vaincrelafaimetlescarencesali-
mentaires; les obstacles ne sont
pas au niveau de la production
mais de l’accès à une nourriture
adéquate.Grâceàcesacquis,nous
pouvons aussi imaginer l’avenir
enreprenantcertainsfilsdel’his-
toire. Ainsi revaloriser le savoir
ancestral sur les successions des
cultures permet de réduire for-
tement les traitements, remettre
envaleurdesespècesanimaleset
végétaleslocales,debénéficierde
leur résistance naturelle.
Cela fait du coup renaître la di-
versité des goûts et des couleurs,
et on reconnaît de plus en plus le
bien-fondé d’une réponse locale
àunedemandelocale,lanécessité
deprendresesresponsabilitésali-
mentaires sur le terrain de la
proximité. Ce faisant, on répond
au souhait d’assurer un peuple-
ment décentralisé et au refus lé-
gitimederéduirelepaysanauseul
rôle de jardinier du paysage; en-
fin le tout est lié à la capacité de
payer le juste prix dans une rela-
tion commerciale équitable.
Ces évolutions dessinent les
contoursd’autresscénariosd’ave-
nir pour le secteur agro-alimen-
tairequeletoujoursplusaumoin-
dreprix(cemoindreprixcachant
unfortcoûtécologiqueetsocial).
Cesmodèlesmisentsurlaqualité,
et apportent une réduction de
l’empreinte écologique de l’agri-
culture.Nécessitantdavantagede
main d’œuvre, ils créent des em-
plois décentralisés.
Ce seront les décisions des Etats
en matière de politique agricole,
et les décisions quotidiennes
d’achat des consommateurs, qui
feront que ces modèles puissent
progresseretprendrepeuàpeula
placed’unproductivismeàlafois
dominant et à bout de souffle.
Lerécentrassemblementmondial
deSlowFoodàTurinamontréla
convergence et l’engagement de
milliers de producteurs de par le
monde, porteurs de valeurs qui
n’ontriend’élitistemaisquinous
concernent tous, car tous nous
mangeons.Lanourriturenousre-
lie à la terre et au temps, c’est no-
tre vie. Et si Carlo Petrini, le cha-
rismatique fondateur de Slow
Food, avait raison quand il pos-
tule que manger est aujourd’hui
un acte politique? L’affirmation
peut surprendre de prime abord,
maisquandonypense,onnepeut
que s’y rallier.
*Expert en développement durable
Les différents scénarios
agricoles envisageables
ET SI LE CRÉATEUR
DE SLOW FOOD
AVAIT RAISON QUAND IL
POSTULE QUE MANGER
EST AUJOURD’HUI
UN ACTE POLITIQUE?
Berlusconi tourmentera encore l’Europe
L’empreinte de l’ancien
Premier ministre
sur la politique italienne
pendant de nombreuses
années reste très présente.
PAOLA SUBACCHI*
Silvio Berlusconi, l’homme qui a
étéaucentredelaviepolitiqueita-
lienne durant 20 ans et trois fois
Premierministre,aétécondamné
à quatre ans de prison - une peine
réduitedepuisàunan.Néanmoins,
que ce soit en Italie ou en Europe,
peu de gens croient qu’il disparaî-
tradesitôtdelascènepolitiqueita-
lienne ou européenne. Il y a quel-
quesjoursiladéclarésonintention
de ne pas abandonner la vie poli-
tique, même s’il ne brigue pas un
quatrièmemandatdePremiermi-
nistre.
Quel que soit le rôle qu’il choisira
de jouer, il ne sera pas marginal.
Peut-être ne souhaite-t-il pas être
à nouveau le roi, mais contrôlant
Mediaset, le principal groupe au-
diovisuel italien, il peut certaine-
ment être un faiseur de roi. Et
commesapopularitéestauplusbas,
ilpourraitutilisersonjoker:adop-
terunepositionanti-gouvernemen-
taleeteuro-sceptiquepouressayer
de faire tomber le gouvernement
technocratiqueduPremierminis-
treMarioMonti.
LegouvernementMontiasuccédé
àceluideBerlusconiennovembre
2011,aveclesoutienduParlement
et un mandat clair: restaurer la
confiance des marchés et garantir
à nouveau aux partenaires de la
zoneeuroetauFMIquel’Italiene
vapassuivrelemêmecheminque
la Grèce. Le même mois, lors du
sommet du G20 à Cannes, l’Italie
et l’Europe n’étaient pas loin de
l’écroulement, tandis que le gou-
vernementBerlusconiétaitprofon-
démentdivisésurlapolitiquebud-
gétaire à suivre pour diminuer le
coût du service de la dette. L’im-
passe politique italienne et l’inca-
pacité de Berlusconi à parvenir à
unesolutionavecl’Allemagneetla
France ont conduit à un bond du
coûtdurefinancement-l’écartdes
tauxitaliensparrapportàceuxdes
obligations allemandes dépassant
enpermanence500pointsdebase
entre juillet et novembre 2011.
LegouvernementMontiarestauré
laconfiancedesmarchésetlacré-
dibilité internationale de l’Italie.
Maislasituationdupaysrestefra-
gile.L’écartdestauxd’intérêts’est
stabilitéauxalentoursde300points
de base, ce qui est plus facile à gé-
rer,maisilestencoresupérieuràce
qu’ilétaitilyatroisans.Parailleurs,
les perspectives de l’économie ita-
liennerestenttrèsincertaines.
Ilsemblequelepaysnevapasbé-
néficierdelamodesterepriseéco-
nomiquequiauralieuunpeupar-
tout en 2013. Selon le FMI, la
récessionvaseprolongerenItalie
l’annéeprochaine.Lerythmedela
contractiondevraitêtreinférieurà
ce qu’il est cette année (- 0,7% en
2013contre-2,3%en2012),mais
le chômage devrait augmenter -
passantde10,6%à11,1%.
L’Italiedoitfairedavantageàcourt
terme pour stimuler la croissance,
à moyen terme pour améliorer sa
positionbudgétaireetàlongterme
pourmettreenoeuvrelesréformes
structurelles destinées à renforcer
l’économieetàlarendrepluscom-
pétitive. L’Italie se classe 43° dans
leclassementduForuméconomi-
quemondial,despayslespluscom-
pétitifs,loinderrièrelesprincipaux
paysdelazoneeuro,enraisond’in-
vestissementsinsuffisants(notam-
mententermedecapitalhumain)
etdesrigiditésstructurellesquifrei-
nent la croissance depuis des an-
nées.
ContrairementàcequeditBerlus-
coni,lasolutionauxproblèmeséco-
nomiques de l’Italie n’est pas une
sortie de la zone euro et un retour
àlaflexibilitéqu’apporteunemon-
naienationale-cequiapermisdans
le passé de doper la compétitivité
au moyen de dévaluations irres-
ponsables. L’Italie doit apprendre
àvivreavecl’euro,auseindelazone
euro, ce qui suppose qu’elle ait re-
coursnonàladévaluation,maisà
unepolitiquedesoutienàlacrois-
sance de la productivité et à l’in-
novation,commeprincipalmoteur
delacompétitivité.
Un gouvernement stable, compé-
tentetresponsable,disposantd’une
majorité parlementaire conforta-
ble est un élément essentiel pour
poursuivrelapolitiqueengagéepar
Monti.Latransitiondevraitsefaire
en douceur, mais de nombreuses
incertitudespourraientbloquerles
réformes. La principale question
que l’on se pose dans la zone euro
et en Italie même est de savoir si
cette dernière parviendra à passer
d’ungouvernementdetechnocra-
tes à un gouvernement «normal».
Dans cette perspective, les propo-
sitions de Berlusconi pour l’Italie,
et les conséquences qui en décou-
leraientpourlazoneeuro,sontin-
quiétantes.Alamoindresuspicion
que l’Italie puisse retomber dans
une paralysie parlementaire
(commelorsdesderniersmoisdu
derniergouvernementBerlusconi),
les marchés douteront de la crédi-
bilitéduplandeconsolidationbud-
gétaire italien. Cela remettrait en
questionlacapacitédel’Italieàre-
financer sa dette. Cette dette est la
plusimportantedelazoneeuro,en-
viron 2000 milliards d’euros, soit
120% de son PIB. Autrement dit,
onpeutaiderl’Italie,maispaslasau-
ver. L’Italie risquant l’instabilité,
Montidoitveilleràcequ’ellepuisse
résister à une nouvelle période de
volatilitédesmarchés.Lasituation
n’estpaslamêmequ’ilyaquelques
mois, car aujourd’hui la Banque
centraleeuropéennepeutinterve-
nir et racheter la dette des pays en
difficulté.Pourbénéficierdecemé-
canisme,unpaysmembredoitdé-
poserunedemandeformelle.C’est
cequel’Italiedevraitfairesansdé-
lai.Ilestpréférabled’avoiràsadis-
positionuncanonquineserviraà
rien que de se retrouver désarmé
aumauvaismoment.
* Cercle de réflexion
Chatham House.
Project Syndicate
Les limites
du solaire
en plein champ
La production
d’énergie renouvelable
ne doit en aucun cas
se faire au détriment
des terres cultivées.
SANDRA HELFENSTEIN
BEAT RÖÖSLI*
Les énergies renouvelables ga-
gnentenimportanceetl’agricul-
turepourraitapporterunecontri-
bution importante dans ce
domaine. La production d’éner-
gienedoitcependantpassefaire
audétrimentdesterrescultivées.
Le grand nombre de toits encore
inutilisés offre suffisamment de
place pour des installations pho-
tovoltaïques. La nouvelle orien-
tationdelapolitiqueénergétique
suisse donne plus de poids aux
énergiesrenouvelables.L’agricul-
ture peut facilement tirer parti
desagentsénergétiquesquesont
le bois, le biogaz ou le soleil : ils
offrent la possibilité de générer
des revenus supplémentaires.
L’Union suisse des paysans
(USP) conseille et soutient les
agriculteursquisouhaitentréali-
ser des projets de production
d’énergie,commelaconstruction
d’une centrale à biogaz ou l’ins-
tallation de panneaux photovol-
taïques sur le toit d’un bâtiment
agricole. Ces derniers temps, les
discussionsautourdesinstallations
photovoltaïques en plein champ
se sont encore intensifiées. Il est
question de la production d’élec-
tricitésurlesterrescultivées,bien
sûr,maisaussiduprincipededou-
ble utilisation : les panneaux pro-
duisent de l’électricité, et les sur-
facessurlesquellesilssontinstallés
peuventêtregéréesdefaçonàfa-
voriser une grande biodiversité.
L’USP s’inquiète cependant que
de telles installations ne soumet-
tentlessurfacesagricolesàencore
plus de pression. Sa priorité reste
une utilisation respectueuse des
terres cultivées. C’est pour cette
raisonqu’ellesouhaiteenparticu-
lier protéger les surfaces produc-
tives,facilementaccessiblesetpou-
vant être travaillées avec des
machines. L’installation de pan-
neaux photovoltaïques dans les
champsiraitàl’encontredecetob-
jectif deprotection,lequelestaussi
soutenu par la population.
Dans les zones habitées et les zo-
nes agricoles, beaucoup de toitu-
res peuvent accueillir des instal-
lations photovoltaïques. Il existe
enoutred’autresconstructionset
installations qui s’y prêtent,
comme les pare-avalanches, les
mursantibruit,etc.L’USPnevoit
pasl’utilitédesacrifierdeprécieu-
ses terres cultivables si le type de
structures mentionnées ci-avant
nesontpastoutd’abordutilisées.
Lesinstallationsphotovoltaïques
ne doivent être autorisées en de-
hors des zones à bâtir que sur des
sols peu propices ou impropres à
l’agriculture.
*Union Suisse des Paysans
L’UTILISATION
RESPECTUEUSE
DES TERRES CULTIVÉES
DOIT RESTER
VRAIMENT PRIORITAIRE.
3. PIOTR KACZOR
La référence aux racines helvéti-
ques. Cela peut surprendre mais
c’estlaraisonprincipaleinvoquée
par le groupe Credit Suisse pour
baptiserdunomdel’ancienneca-
pitaledel’Helvétieromainelaso-
ciété Aventicum Capital Mana-
gement. Cette dernière vient en
effetd’êtrefondéeentantqueco-
entrepriseavecQatarHolding,le
premier actionnaire du groupe
CreditSuisse,quasimentàégalité
avec le conglomérat séoudien
Olayan (chacun plus de 6% des
droits de votes de CS). «Les raci-
neshelvétiquesetlaconnotation
internationales car précisément
auMoyen-Orient,lesracinessuis-
ses sont synonymes de stabilité,
fiabilité, qualité et professionna-
lisme»expliqueCharlotteNelson,
porte-parole de CS à Zurich.
On n’en saura pas davantage sur
lagenèsesémantiquedelasociété.
Ni même sur les modalités de ré-
partition entre les deux groupes,
autrementditquiestmajoritaire.
Cequiestsûr,c’estquelefaitd’en-
trer Aventicum dans un moteur
de recherche transportera désor-
mais l’internaute non plus seule-
mentdansl’histoiredel’Helvétie
romaine, mais aussi dans la fi-
nance et au Moyen-Orient.
«Le lancement de Aventicum est
une étape clé pour établir Doha
entantquecentrefinancierinter-
national prééminent. Nous pen-
sonsquel’expérienceetlespoints
forts de Credit Suisse dans l’as-
setmanagement,liésàsonexper-
tise des marchés émergents en
fontlepartenaireidéalpournous»
explique en effet Ahmad Al-
Sayed, le CEO et Managing Di-
rector du fonds souverain qatari,
dans le communiqué diffusé
mardi matin.
Et quel est l’intérêt de CS dans
cette opération? Réponse de son
CEOBradyDougan:«Cetaccord
estuneopportunitédenousasso-
cieràunpartenairetenuenhaute
estime et constitue un nouvel
exempledenotreengagementde
longuehaleinedanscettecontrée.
Ce partenariat met en jeu les
points forts de Qatar Holding et
de Credit Suisse et nous pensons
que Aventicum procurera une
plateformed’investissementsans
pareille,tantauQatarqu’àl’inter-
national». Il faut dire qu’après
s’être fait tancé par la BNS pour
sonniveaudefondspropresjugé
un peu juste sous l’angle des fu-
tures exigences de Bâle III, Cre-
dit Suisse a procédé cet été à une
augmentationdecapitalquiaper-
misàplusieursfondssouverains,
dontQatarHolding,derenforcer
leurspositionsd’investisseursstra-
tégiques de la grande banque.
Cettecoentrepriseentendopérer
ses activités à partir de deux cen-
tres financiers. En premier lieu
Doha, la capitale du Qatar, pour
y déployer ses stratégies d’inves-
tissement au Moyen-Orient, en
Turquie et au sein d’autres mar-
chés dits frontières. Mais le nom
dudeuxièmecentrefinanciern’a
pas été dévoilé et ne le sera qu’en
2013. Il se situe «hors de cette
contrée» selon Credit Suisse.
Aventicumentendmettreàladis-
positiondesinvestisseursinstitu-
tionnelsavanttout-maisaussides
grandes fortunes privées
(UHNWI) - à travers le monde
unesériedecatégoriesd’investis-
sementsselonlesprocéduresetla
gestiondesrisqueséprouvésdela
grande banque. La coentreprise
sera placée sous la conduite opé-
rationnelle de Aladdin Hangari,
CEOdeCreditSuisseQatar,alors
queMartinKeller,responsablede
l’asset management de CS pour
la zone EMEA, en assumera la
présidence.
Lesjointsventures(JV)oucoen-
treprisesconstituentl’unedesmo-
dalités d’expansion de Credit
Suisse au Proche Orient et dans
d’autres marchés émergents de-
puis plusieurs années. Soit dans
des contrées qui présentent une
forte croissance des afflux nets
d’actifs. Si pareille approche est
aussiappliquéeailleurs,parexem-
ple en Arabie saoudite ou en
Chine, il a été mis fin à une telle
coentreprise en Corée après plu-
sieurs années souligne Charlotte
Nelson. Alors qu’au Brésil par
exemple, c’est le mode d’expan-
sionparacquisitionsquiestprivi-
ligié: ainsi la participation dans
Hedging Griffo (asset manage-
ment/privatebanking)a-t-elleété
portéecetteannéede50%à100%.
La grande banque peut ainsi se
permettred’avancersespionssur
le marché mondial et exploiter
la possibilité de recourir aux
atouts de plusieurs places finan-
cières. A son avantage et à celui
de la place financière suisse? La
réponse va sans doute dépendre
de l’évolution future de la répar-
tition de l’actionnariat de réfé-
rencedelagrandebanqueet,par
conséquent, de sa performance
dans les différents métiers.
SUISSE
AGENDA
MERCREDI 7 NOVEMBRE
Barry Callebaut:résultats 2011/2012
Holcim:résultatsT3
LifeWatch:résultatsT3
NewVenturetec:résultats 2011/12
OFS:indice des prix à la consommation
CPI octobre
JEUDI 8 NOVEMBRE
BC vaudoise:résultatsT3
Nobel Biocare:résultatsT3
Kuoni:résultats 9 mois
Swiss Re:résultatsT3
Swisscom:résultatsT3
Novartis:R&D Investor Day,Boston (USA)
BNS:allocution de Fritz Zurbrügg,Apéro
monétaire,Genève
SECO:chiffres du chômage octobre
KOF:sondage conjoncturel octobre,Zurich
VENDREDI 9 NOVEMBRE
Richemont:résultats S1
Pargesa:résultatsT3
International Minerals:AG
CS:conférence de presse:Obama ou Rom-
ney? les USA après l’élection présiden-
tielle.
LUNDI 12 NOVEMBRE
ras
MARDI 13 NOVEMBRE
Weatherford:résultatsT3
Tornos:résultatsT3
Lem:résultats S1
PSP Swiss Property:résultatsT3
Sonova:résultats S1 2012/13
Swiss Life:rapport intermédiaireT3
mercredi 7 novembre 2012 3SUISSE PAGE
Plus facile à dire qu’à faire. Il faut avoir la clairvoyance
et l’assurance nécessaires pour s’écarter des indices ou
ignorer les instincts grégaires. Il faut être suffisamment
discipliné pour rester fidèle, à tout moment, à ses convic-
tions profondes en respectant ses paramètres de risque.
Il faut savoir écouter ses clients et imaginer des solu-
tions qui puissent réellement répondre à leurs besoins.
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long terme, il faut savoir composer avec les marées.
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de Qatar Holding considère Credit
Suisse comme le partenaire idéal.
LES CO-ENTREPRISES
CONSTITUENT
L’UNE DES MODALITÉS
D’EXPANSION DE
CREDIT SUISSE SUR LES
MARCHÉS ÉMERGENTS.
BC LUCERNE.
Les volumes ont augmenté
alors que les marges
sont restées stables.
La Banque cantonale de Lucerne
(LuzernerKantonalbank,LUKB)
aencoreprogressésurlesneuf pre-
miersmoisde2012etelleaffiche
demeilleursbénéfices.L’instituta
relevésesprévisionspour2012et
ilattenddésormaisunrésultat«lé-
gèrementsupérieur»àceluidel’an
dernier.Auparavant,iltablaitseu-
lement sur un bénéfice stable
d’une année sur l’autre. Le béné-
fice brut a augmenté de 2,9% à
177,4 millions de francs sur les
neuf premiersmoisdel’année.Le
bénéfice net a progressé de 11% à
128,3millions,aprécisél’institut,
qui ajoute avoir réduit d’un tiers
l’attributionauxréservespourris-
ques bancaires généraux.
Le produit des neuf premiers
mois a atteint 332,4 millions, en
hausse de 0,9% a indiqué la ban-
que hier. Le produit des intérêts,
un pilier important des revenus,
a augmenté de 2,95 à 249,5 mil-
lions. Selon la banque, les volu-
mes ont augmenté alors que les
margessontrestéesstables.Lepro-
duit des garanties sur variations
de taux a aussi évolué positive-
ment.
Leproduitdescommissionsetser-
vices a en revanche diminué de
8,9%à57,8millions.Cettebaisse
s’expliqueparl’attitudeprudente
des investisseurs en regard de la
situationdesmarchés.Parailleurs,
«comme prévu», la banque a ré-
duitlenombredesesclientsétran-
gers depuis 2010. Le produit du
négoceaaugmentéde5,15à20,0
millions.
Leschargesd’exploitationontdi-
minué de 1,35 à 155,0 millions.
Tant les charges matérielles que
les charges de personnel ont
baissé,mêmesil’effectif alégère-
mentaugmenté.Lepostecorrec-
tifs, provisions et pertes a légère-
ment augmenté, mais reste à un
faible niveau, selon la banque.
Au30septembre,lasommedubi-
lan a augmenté de 7,3% à 28,8
milliardsdefrancsparrapportau
début de l’année. Les prêts ont
progresséde4,8%à22,9milliards,
dontunehaussede3,3%pourles
créances hypothécaires, hausse
quelque peu ralentie par rapport
à l’année précédente à pareille
époque (+5,4%).
Lesdépôtsdelaclientèleontaug-
menté de 2,9% à 26,8 milliards.
Depuis le début de l’année, l’af-
fluxnetd’argentfraisareprésenté
731millions.L’affluxnetd’argent
fraisaatteint731millionsdepuis
le début de l’année.
Les chiffres sont supérieurs aux
attentes de la BC de Zurich, dont
lesanalystesavaientprévuunpro-
duitde331millions,unbénéfice
brut de 155,4 millions et un bé-
néfice net de 126,2 millions.
Pour l’ensemble de l’exercice
2012, la LUKB a revu ses prévi-
sions à la hausse et attend désor-
mais un bénéfice annuel «légè-
rementsupérieur»àceluide2011.
Auparavant, elle tablait sur une
stabilitédesonbénéfice.Onpeut
toujours tabler sur un dividende
brutde11francs,aencoreprécisé
l’institut.
Attentes relevées grâce
au produit des intérêts
BC Thurgovie:
going public
programmé
La BC Thurgovie (Thurgauer
Kantonalbank, TKB) souhaite
s’ouvriràunlargepublic.Ellede-
vraitlefaireparlebiaisdel’émis-
sion d’un bon de participation, a
indiqué hier l’institut. La loi doit
toutefoisêtremodifiéeaupréala-
ble. Selon l’évolution du change-
ment de loi, l’entrée en Bourse
pourrait avoir lieu vers fin 2013
ou dans le courant de l’année
2014.
«Noussommesdésormaisenme-
sure d’émettre un bon de partici-
pation»,adéclaréRenéBock,pré-
sident de la Banque. La BC
Thurgovie est tout à fait saine et
présentedetrèsbonsrésultatsde-
puis des années. «Avec le bon de
participation,nouspouvonsren-
forcer notre présence sur le mar-
ché et offrir à la clientèle, à la po-
pulation et à d’autres intéressés
un instrument de placement at-
trayant», a ajouté M. Bock.
Labanqueveutconvertirenbons
departicipationunepartieduca-
pital mis à disposition par le can-
ton. En l’espace de cinq ans, un
cinquièmeducapitaldebase,qui
semonteactuellementà400mil-
lionsdefrancs,seraitconverti,ce
qui correspond à une valeur no-
minale de 80 millions.
La première étape prévoit l’émis-
siondebonsdeparticipationpour
unevaleurnominalecompriseen-
tre 30 mio et 40 millions. Ceux-
ci seraient ensuite placés auprès
du grand public. La valeur nomi-
naledubonetleprixdeplacement
seraientfixéssuffisammenttôt.Le
cantonconserveraitaumoins80%
ducapitalnominaletresteraitainsi
le principal propriétaire.
4. mercredi 7 novembre 20124 SUISSEPAGE
PHILIPPE REY
ZURICH
J.SafraHoldingAG,quiestlaso-
ciétémèredugroupeSafradeban-
ques de gestion de fortune, de-
meure sur une appréciation
positive en matière d’analyse de
solvabilité (CreditWatch) par
l’agence de notation Standard &
Poor’s,quiluiattribuedesratings
BBB+/A-2 à court et long terme.
Par ailleurs, la filiale Banque Sa-
fra - Luxembourg est gratifiée
d’un rating à court et long terme
A-/A-2,avecunCreditWatchpo-
sitif.Uneanalysedesnouvellesin-
formationsconcernantlegroupe
élargiàl’acquisitiondeBanqueSa-
rasin en juillet 2012 est prévue
dans les 90 prochains jours. J. Sa-
fra Holding est domicilié à Bâle.
Lavuepositiveenmatièredecré-
ditetrisquedecontrepartiereflète
l’opinion de S&P selon laquelle
le groupe élargi J. Safra profitera
probablement, suite à la reprise
de Sarasin, d’une taille plus
grande ainsi que d’économies
d’échelle, d’une plus grande cou-
verturegéographique,et,pluspar-
ticulièrement, d’une compétiti-
vité accrue concernant les actifs
déclarésouconformesaudroitfis-
cal.
Le groupe Safra est un nom hau-
tement respecté dans le private
banking global avec un chemin
historiquepavédesuccès.Lesban-
quesdecegroupeincluentBanco
Safra, Banque J. Safra (Suisse),
Banque J. Safra (Monaco), Ban-
que Safra Luxembourg, Bank J.
Safra (Gibraltar), Safra National
Bankof NewYorketSafraInter-
national Bank and Trust, toutes
des entités bâties sur de solides
fondations financières.
Afin2011,legroupeSafradispo-
sait dans l’ensemble de capitaux
propresd’approximativement12
milliards de dollars et d’actifs to-
tauxsousgestionde101milliards
de dollars. Les banques Safra se
trouvent à 125 endroits dans le
monde et occupent plus de 6300
personnes.
Ce groupe est géré de manière
conservatrice tout en paraissant
fortement capitalisé. Les exigen-
ces de publication en matière de
fonds propres consolidés pour J.
Safra Holding faisaient ressortir
des fonds propres pouvant être
pris en compte de 1,359 milliard
de francs à fin 2011 (1,273 mil-
liard à fin 2010).
Le total des fonds propres requis
s’élevait respectivement à 658,6
et 488 millions, dont 365,6 et
257,9millionspourrisquesdecré-
dit. Ainsi, le rapport entre les
fonds propres pris en compte et
les capitaux propres requis selon
le droit suisse atteignait respecti-
vement2,063et2,61foisen2001
et 2010. Banque Sarasin sera
consolidé sous J. Safra Holding
AG.
Sur la base des informations pu-
bliques disponibles, la franchise
d’affaires de Banque Sarasin, en
particulierdanslesactifsdéclarés,
rend ce partenaire très attractif
pourSafra,quirenforceàsontour
safranchiseavecpeudedoublons
en ce qui concerne la plateforme
internationale de ce groupe.
Le groupe élargi J. Safra s’occu-
pera d’actifs sous gestion d’envi-
ron130milliardsdefrancsetaura
une plus large diversification in-
ternationale, selon S&P. Il béné-
ficiera également de canaux de
distribution supplémentaires
pour ses produits et d’un accès à
des nouveaux marchés de crois-
sance, spécialement en Asie et au
Moyen-Orient.Au30juin2012,
Banque Sarasin présentait un to-
tal du bilan de 16,3 milliards de
francsetdesactifssousgestionde
99,1 milliards de francs. La posi-
tion de Sarasin dans le private
banking se révèle saine et solide,
avecunelargediversificationgéo-
graphique en termes de sources
de revenus.
Le ratio de capital Tier 1 de cette
banque se montait à 15,5% à fin
juin 2012. Ce qui se situe consi-
dérablementau-dessusduniveau
minimalréglementairerequisde
8% par la Finma. Le ratio affiché
par Banque Sarasin est en ligne
avec les standards de J. Safra en
Suisse, d’après S&P.
PourréévaluerleCreditWatchau
sujetdeSafra,S&Pexaminerale
ratio de capital ajusté du risque
pour le groupe élargi et contrô-
lera les progrès et la taille de l’in-
jectiondecapitalannoncéeparla
familleSafra.S&Pévalueraaussi
l’importance systémique du
groupeSafraélargienSuisse,que
l’agence de notation qualifie de
soutien à l’industrie bancaire.
Une banque conservatrice
aux confins de la zone A
SAFRA GROUP. La société de tête, J. Safra Holding, est gratifiée d’un rating BBB+/A-2 par S&P.
Reste que la provenance de l’in-
fraction fiscale demeure un véri-
tablenoeudgordien: desactifsdé-
posés sur un compte non déclaré
proviennent d’activités licites
mais dissimulées au fisc par une
infraction. La jurisprudence ad-
met que les montants soustraits
àl’impôtpeuventêtreconfisqués,
mais dans des arrêts plutôt am-
biguës.
Paradoxalement, la création de
crimes fiscaux en droit suisse
«clarifiera la situation pour les
intermédiairesfinanciers»,pour-
suit Ursula Cassani. Leurs de-
voirs de diligence et de commu-
nication au sens de la LBA ne
pourront pas se satisfaire d’une
autodéclaration du client, men-
tionnée dans le message de fé-
vrier du CF.
L’intermédiaire financier devra
vérifierlasituationfiscaledeson
clientetenassurerlesuividansla
durée. Avec la nécessité d’être
«convaincu de la plausibilité» de
cette situation. Un examen «cri-
tique» des raisons du dépot des
avoirsenSuisseetpasdanslepays
d’origine du client sera requis.
Une volonté d’utiliser une struc-
tureoffshoredeviendraunindice
de blanchiment.
Surlaquestiondelarétroactivité
(concernantdesstructurescréées
avant l’entrée en vigueur d’une
loi définissant les crimes fiscaux,
par exemple), la spécialiste gene-
voise rappelle le principe de non
rétroactivité en matière pénale.
«Maisdèsl’entréeenvigueur,l’in-
termédiairefinancierserasoumis
aux devoirs de communication
prévus par la LBA.»
Egalement critique envers l’idée
d’uneautodéclarationdesclients,
SylvainMattheyrelèvequelesal-
ternativeslesplusévidentesneva-
lent guère mieux.
Le renoncement du client au se-
cretbancairesignifieraitlafinde
la sphère privée, souligne le res-
ponsable du service juridique de
Lombard Odier (qui s’exprimait
à titre personnel dans la Journée
de droit bancaire d’hier). Une re-
nonciationduclientàsondroitde
recours dans le cadre d’une de-
mande d’assistance administra-
tive pourrait ne pas être légale.
Unesolutionacceptableconsiste
peut-être à inclure des clauses de
miseengardedanslesconditions
générales ou la formule d’ouver-
ture de compte (comme le prati-
que déjà Lombard Odier). Le
client y est rendu attentif à ses
obligations fiscales et aux possi-
bilitésdetransmissiondesonnom
danslecadredetraitésinternatio-
naux. Est-ce la panacée pour au-
tant? Non.
L’ancienjuristedel’ASBpropose
un modèle de directive interne,
quines’appliqueraitqu’auxmai-
sons-mèressuisses,etpasauxsuc-
cursales à l’étranger.
Cetextereconnaîtraitlaprésomp-
tiond’honnetetéduclientenma-
tièrefiscale,touteninstaurantune
obligation pour la banque d’opé-
rer des vérifications supplémen-
tairesencasd’indicesconcretsde
nonconformitéfiscale,surlemo-
dèle des règles LBA. «Mais sans
que l’intermédiaire financier
doive obtenir systématiquement
la preuve que les avoirs sont fis-
calisés», insiste Sylvain Matthey,
qui ne croit pas à une clause de
«grandfather» pour les clients
existants. Pour ceux-là, il faudra
faire preuve de prudence pour
éviteruneapplicationabruptedes
nouvelles règles. (SR)
Erosion de rentabilité
SWISSQUOTE.
La banque en ligne
enregistre un bénéfice net
en recul de 30,5%
sur neuf mois.
Conséquencedel’inquiétudedes
investisseurs et d’une activité
moindre de ces derniers, Swiss-
quote affiche une rentabilité en
chute après neuf mois en 2012.
Le prestataire de services finan-
ciers en ligne basé à Gland a vu
sonbénéficenetplongerde30,5%
enunanà18,3millionsdefrancs.
Lerésultatopérationnelasuivile
même chemin, présentant une
contraction de 33,9% à 22,3 mil-
lionsdefrancs,aindiquéhierl’en-
treprise de Gland (VD).
Lechiffred’affairesaluiaussiflé-
chi,soitde14,9%à85,3millions.
Alors que Swissquote a enregis-
tré un afflux de nouveaux capi-
taux de 805,3 millions de francs
(0,8%deplusquel’anpassé)etpu
accroîtrelenombredesesclients,
-ceux-cidétenantàfinseptembre
201.357 comptes, soit 9,2% de
plusqu’unanauparavant-,letas-
sement des revenus reflète l’acti-
vitéréduitedesinvestisseursdans
un contexte de marché difficile.
Danslenégoce,chaqueclientaef-
fectué en moyenne 11,4 transac-
tions, contre 16,5 un an aupara-
vant. La baisse des charges
d’exploitation de 5,3% à 63 mil-
lions,avecenparticulieruneforte
réduction en matière de marke-
ting (-19,3% à 9,05 millions de
francs), n’a elle pas permis de
compenser le repli des revenus.
Uneprogressionàlaquellelavive
demande que rencontre l’offre
d’hypothèques en ligne n’est pas
étrangère.
Swissquotepréciseavoiraccordé
jusqu’à présent des prêts à hau-
teurde100millionsdefrancs.La
sociétéentenddéveloppercesser-
vices proposés depuis un an en
collaborationaveclaBanquecan-
tonale de Bâle- Campagne. Les
produits des commissions ont
quant à eux diminué de 22,8% à
38,8 millions de francs, en lien
avec le ralentissement des activi-
tés de la clientèle. Les recettes is-
sues du négoce de devises se sont
ellesaussinettementréduites,soit
de 12,9% à 33,4 millions, en rai-
son de la faible volatilité sur les
marchés.
Sur le seul troisième trimestre, la
situation apparaît toutefois sous
un jour meilleur, les revenus
ayantquasimentstagnéauregard
destroismoisprécédentsà28mil-
lions de francs (contre 28,1 mil-
lions d’avril à fin juin). Dans le
mêmetemps,lebénéficenets’est
pour sa part amélioré de 9,3% à
6,26 millions.
Afinseptembre,Swissquoteem-
ployait au total 362 collabora-
teurs, soit 7 de plus qu’un an au-
paravant. Pour l’ensemble de
l’exercice, la société a réduit ses
prévisions de chiffre d’affaires à
112 millions de francs, alors
qu’elle tablait encore en été sur
120 millions.
Arbitrage expansion/coûts positif
Compte tenu d’un recul des revenus d’un peu
moins de 15% au troisième trimestre 2012 ainsi
que sur les neufs premiers mois de l’année,
Swissquote n’a pas pu réduire ses charges opéra-
tionnelles dans une telle proportion, mais de
plus de 8% néanmoins au troisième trimestre et
d’un peu plus de 5% sur neuf mois. Le ratio
coûts/revenus s’est donc dégradé en un an de
67,8% à 72,8% (de 66,4% à 73,9% sur trois tri-
mestres). Reste que cette dégradation s’est révé-
lée moins prononcée que redouté. D’où l’impres-
sion d’une indéniable maîtrise des coûts, tant au
niveau du personnel que du marketing. D’autant
que Swissquote poursuit son expansion interna-
tionale à la faveur de l’ouverture en octobre, à
Malte, de son deuxième site étranger après Du-
bai qui lui permet de commercialiser sans restric-
tion ses services Forex dans tous les Etats de l’UE
avec seulement cinq collaborateurs à Malte. Un
déploiement justifié compte tenu du potentiel
d’expansion restreint en Suisse. Même si les pre-
miers volumes dans le négoce de dérivés OTC de
Swiss DOTS, lancé fin mai 2012, témoignent d’un
démarrage prometteur et devraient permettre à
Swissquote de profiter à l’avenir de son offre aux
investisseurs non clients. Parmi les risques inhé-
rents à un courtier en ligne, l’affaire présumée
d’escroquerie qui entoureASE Investment tend à
montrer pour l’instant que la gestion des risques
est conduite par Swissquote avec la diligence
requise, mais surtout qu’elle le sera encore da-
vantage à l’avenir. (Piotr Kaczor)
ÉVASION FISCALE:
un ancien banquier
d’UBS plaide coupable
Un ancien gestionnaire de for-
tuned’UBS,quiaparlasuitetra-
vaillépourCreditSuisse,aplaidé
coupabledanslecadredesonpro-
cès pour aide à l’évasion fiscale.
L’ex-banquier, qui se déclarait
jusqu’alors innocent a changé
d’avishierdevantuneCourfédé-
rale de Floride. Interrogés sur le
changement d’attitude de l’in-
culpé, des avocats ont indiqué à
l’agence de presse Reuters que ce
comportementpourraitlaisseren-
tendrequel’ex-banquierd’origine
grecquecollaboredésormaisavec
les autorités américaines. Celles-
ci lui reprochent d’avoir aidé pas
moins de 150 riches citoyens des
Etats-Unisàfrauderlefisc.–(ats)
BELLEVUE:Heiko Ulmer
nommé Senior-Sales
La société de fonds Bellevue As-
setManagementanomméHeiko
UlmercommeSenior-Salespour
la poursuite du développement
deladistributiondefondsenAl-
lemagne. Pour la société il s’agit
defairefaceàunedemandecrois-
sancepourdesproduitsdefonds
de placement dans les domaines
Santé-biotech, Afrique et Entre-
preneur, a indiqué hier la société
quifaitpartiedeBellevueGroup,
hier. L’arrivée d’un expert
comme M. Heiko Ulmer consti-
tue une étape logique de la stra-
tégied’expansion.Heiko Ulmer
a notamment travaillé pour
JPMorgan et UBS.
BPER: nouveau
directeur de la filiale
luxembourgeoise
La Banque Privée Edmond de
Rothschild S.A. a nommé Marc
Ambroisien à la tête de sa filiale
luxembourgeoise,laBanquePri-
vée Edmond de Rothschild Eu-
rope. Marc Ambroisien devient
directeur général et président de
soncomitéexécutif,enremplace-
mentdeFrédéricOtto,indiquele
communiquépubliémardiaprès
laclôture.Agéde50ans,M.Am-
broisien a également été coopté
administrateurduconseild’admi-
nistrationdelaBanquePrivéeEd-
monddeRothschildEurope,lors
desaréunion,aujourd’hui,selon
le communiqué. Le nouveau di-
recteur général a rejoint la Ban-
que Privée Edmond de Roth-
schild Europe en 1997 pour y
créerl’activitéd’IngénierieFinan-
cière et Patrimoniale. Il était di-
recteuragrééetvice-présidentdu
comitéexécutif depuis2006.Son
prédécesseurFrédéricOtto,dont
la démission a été annoncée ven-
dredi soir dernier, a décidé de ré-
orienter sa carrière profession-
nelle et de développer sa propre
structure de Family Office au
Luxembourg.
Retour
sur les étapes
importantes
FISCALITÉ. Les pressions
ressenties aujourd’hui
étaient prévisibles
depuis 1998 déjà.
ARNAUD COGNE
Enmatièred’entraideadministra-
tive,lesévolutionssontrapideset
importantes.Etlesecretbancaire
restelepointcentraldesdifféren-
tes négociations. Lors d’un sémi-
naire Academy & Finance qui se
déroulait hier et jusqu’à ce soir à
Genève sur le thème de la fisca-
litéfrançaise,quatretournantsont
été évoqués. En premier lieu, il
s’agit du rapport de l’OCDE de
1998 sur la concurrence fiscale
dommageable au sujet duquel la
Suisseavaitémisuneréserve.En
2000, un autre rapport de l’ins-
titution visait à améliorer l’accès
aux renseignements bancaires à
des fins fiscales. Ce rapport a été
utilisé comme base à l’accord sur
lafiscalitédel’épargnesignéavec
l’UE mais également aux récen-
tes conventions de double impo-
sition(CDI).Enfin,ledernierfait
remonte au 13 mars 2009, lors-
que le Conseil fédéral a déclaré
adopterlesstandardsdel’OCDE.
Entre-temps, la Suisse a négocié
ungrandnombredeconventions
fiscalesreprenantlesstandardsde
l’OCDE (30conventionsontété
ratifiéesdont28sontenvigueur).
Dans son ancienne position, la
Suisse appliquait les CDI en tant
qu’outilnepermettantqued’évi-
ter les doubles impositions. La
lutte contre l’évasion fiscale est
exclueduchampdel’entraidead-
ministrative.C’esten2005quele
tournant majeur s’est produit,
avec la reconnaissance par la
Confédérationdel’échanged’in-
formations en cas de fraude fis-
cale. Cette adaptation s’est basée
sur la convention signée avec les
Etats-Unisen1996etlespremiè-
res jurisprudences qu’elle a
créées.
SUITE DE LA PAGE UNE
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5. mercredi 7 novembre 2012 5SUISSE PAGE
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clé pour les fondations. Ces dix
dernières années, le nombre de
fondationsd’intérêtpublicyapra-
tiquementtriplé.LecantondeGe-
nève en particulier détient avec
183% le plus fort taux de crois-
sance sur cette période. Les can-
tons de Vaud et de Genève, avec
respectivement1407et1080fon-
dations d’intérêt public (à fin
2011), appartiennent aussi en
chiffres absolus aux quatre can-
tons suisses comptant le plus de
fondations.Al’occasiondel’inau-
gurationdelaMaisondesFonda-
tions à Genève (L’Agefi du 5 no-
vembre), la question s’est posée
de savoir si la Suisse avait besoin
d’une stratégie pour ses fonda-
tions.ThierryLombardyrépond
dansuneinterviewdonnéeàTiré
à Part. (Extrait)
Les gens ignorent quelle est l’ac-
tivité réelle de la plupart des
fondations. Voilà qui écorne un
peu l’image, non?
Leur visibilité est effectivement
faible, et leur collaboration, tou-
jours aussi rudimentaire. La col-
laboration est l’un des éléments
clés de la prospérité des fonda-
tions. Ce sont déjà des objectifs
importants: davantage de colla-
boration, davantage d’échanges
et d’apprentissage réciproque.
Nousavonsbeaucoupd’atouts,le
potentiel est là, il ne suffit pas de
leconstater,ilfautl’utiliser.Etcela
dans le futur immédiat! Car la
concurrence n’attend pas. Le
Luxembourg nous montre ce
qu’il arrive lorsqu’un gouverne-
ment manifeste soudain l’ambi-
tiondefairedesonpaysuneterre
de fondations.
Les conditions semblent favora-
bles. En Suisse, il y a de nom-
breux entrepreneurs excellents,
beaucoup de banquiers…
…laplupartdesmanagersdeban-
quenesontmalheureusementpas
desentrepreneurs…(ilrit).C’est
cequ’onavudanslecasdeSwatch
Group.MonsieurHayekaracheté
lesdeuxgrandsgroupeshorlogers
SSIHetASUAGpour50millions.
Lesbanquesontrenoncéàdescen-
tainesdemillions.Aujourd’hui,le
SwatchGroupvautplusieursmil-
liards. Si les banques avaient été
des entrepreneurs, elles auraient
agi autrement.
Il n’empêche, nous avons des
entrepreneurs qui créent des
fondations, une place financière
qui offre les services correspon-
dants et des universités qui éla-
borent un savoir-faire utile aux
fondations. Franchement, ne
croyez-vous pas que nous pou-
vons faire de la Suisse la meil-
leure nation d’accueil pour les
fondations?
Notredispositif législatif concer-
nant les fondations a vu le jour
très tôt et il est très ouvert. Il per-
met de créer une fondation assez
facilement.Deplus,enSuissero-
mande, la renommée internatio-
naledeGenèvecontribueàceque
les gens fortunés décident d’ins-
taller leur fondation dans cette
ville.Maisest-cequ’endehorsdu
secteur des fondations, les gens
sont conscients du rôle joué par
ces institutions?
Il est à craindre que non.
Ils le sont, mais très peu. Seules
quelques fondations se sont re-
groupées au sein d’une associa-
tion représentative. Dans le
monde des fondations, la majo-
rité ignore même qu’il existe des
associations. Nous avons donc
beaucoup d’ingrédients, mais je
ne suis pas sûr que nous ayons la
volonté de les mélanger harmo-
nieusement.LaGrande-Bretagne
fait les choses de la bonne ma-
nière: là-bas, ils ont nommé un
ambassadeur de la philanthropie
ilyaquelquesannées;ilfautdire
quedesurcroîtlesmédiasbritan-
niques s’intéressent bien davan-
tage aux questions sociales.
Un ambassadeur de la philan-
thropie peut être utile, mais ce
qui, économiquement, devrait
jouer un rôle sans doute plus
important, c’est que notre place
financière suisse fait face à un
avenir incertain et qu’elle doit
chercher de nouveaux clients.
Là,permettez-moidevouscontre-
dire:l’avenirdelaplacefinancière
n’est pas incertain. Il y a d’autres
industriesetmétiersquipourront
disparaître parce qu’ils se sont
trompés de technologie ou qu’ils
ont pris de mauvaises décisions.
En revanche, le secteur financier
résistera. Il vit de notre compé-
tence dans la gestion de fortune.
Et la gestion de fortune est sûre:
il y a aujourd’hui du capital en
abondanceetceseraégalementle
cas demain. Je ne me fais absolu-
mentpasdesoucipournotremé-
tier. La seule question qui se pose
aujourd’hui est: quel genre de
clientèle pourrons-nous servir à
l’avenir à partir de la Suisse? Et
faceauxdéveloppementsactuels,
comment s’adapter progressive-
ment aux clients du futur? C’est
là que la partie va se jouer.
Plus concrètement: est-ce que
cette nouvelle orientation de la
place financière suisse profitera
au secteur des fondations? Le
monde des fondations pourrait
atténuer des pertes éventuelles
en utilisant un savoir-faire finan-
cier renouvelé.
Incontestablement,unepartiedes
services offerts par les banques
suissess’adresseauxfondationset
àlaphilanthropie.C’estdéjàlecas
aujourd’hui. Les fondations suis-
sespossèdentuncapitalde30à80
milliards de francs. Ce n’est déjà
pasmal.Etcepourraitêtredavan-
tagesileursfortunessontbiengé-
rées. Mais je ne crois pas que la
place financière réussira sa réor-
ganisation grâce à la philanthro-
pie. Ce qui compte ici, comme
danslesecteurdesfondations,c’est
la compétence. Et c’est bien ainsi.
INTERVIEW:
FLORIAN RITTMEYER
Extrait tiré de Semer et Moisson
dans Tiré à Part n°6
de novembre 2012
Les perspectives d’une région-clé
FONDATIONS. Le canton de Genève détient le plus fort taux de croissance dans le domaine. Mais quelle stratégie adopter à l’avenir?
THIERRY LOMBARD. «Quel genre
de clientèle pourrons-nous servir
à l’avenir à partir de la Suisse?»
EP SYSTEMS.
L’américain Aptargroup
ferme son site neuchâtelois
qui produisait des pompes
pour le domaine médical
et les parfums.
BASILE WEBER
Lesited’EPSystemsàNeuchâtel
va fermer courant 2013, entraî-
nant la suppression de 108 em-
plois.LeDépartementneuchâte-
loisdel’économieacommuniqué
la nouvelle hier: «Le DEC ap-
prend avec regret la décision
d’Aptargroup, basé à Chicago et
propriétairedelasociéténeuchâ-
teloise EP Systems, de transférer
ses activités en Allemagne et en
France de manière progressive
durant l’année 2013». La société,
situéedansleshautsdelaville,est
active dans le secteur des sprays
et pompes pour le domaine mé-
dical et les parfums. Elle occupe
un bâtiment propriété du Fonds
desœuvressocialesdeCaractères.
Cet ancien fleuron de l’industrie
neuchâteloise, Caractères em-
ployait près de 500 personnes
dans les années 1980. Il était lea-
der mondial des caractères pour
machines de bureau dans les an-
nées 1970 avant l’avènement de
l’informatique.
«EPSystemssouhaiteaugmenter
sacompétitivitésurlelongterme
etaméliorerl’efficacitédesonor-
ganisation.C’estpourcetteraison
quedanslecadredesrestructura-
tionstouchantd’autressiteseuro-
péens, le groupe envisage sérieu-
sement de fermer le site de
production de Neuchâtel», pré-
ciseleDEC.Ilsouligneque«pour
desraisonsdecompétitivité,lesite
deproductiondeNeuchâtel,avec
desactivitésdeproductionàgros
volumesetàfaiblevaleurajoutée,
est contraint de cesser ses activi-
tés.» La production sera transfé-
réeprèsdeConstance,enAllema-
gne, d’ici à fin 2013.
Aptargroupindiqueque170col-
laborateurs seront touchés par
cette restructuration. Deux sites
européensserontfermés,dontce-
luideNeuchâtel.Lasociétéamé-
ricaineentendéconomiser9mil-
lions d’euros grâce à ce plan
d’optimisationdesopérationseu-
ropéennes.
StephenHagge,CEOetprésident
d’Aptargroup, souligne dans un
communiquéquecesactionsfont
partiedelastratégieàlongterme
du groupe pour nous préparer à
safuturecroissance.«Nousbéné-
ficions de notre capacité à nous
adapter au changement des be-
soins des marchés que nous ser-
vons.Nousexaminonsnoslignes
deproduction,chaînesd’approvi-
sionnementetcapacitédeproduc-
tionpouroptimiserlarépartition
de nos activités.»
La phase de négociation avec les
collaborateursauralieujusqu’au
16novembre.Siaucuneautreso-
lution n’est trouvée d’ici là, il est
prévuqueleslicenciementsaient
lieu par phase dans le courant de
l’année 2013.
Un plan social pour tous les em-
ployés,quicomprenddesindem-
nitésdedépartainsique,selonles
circonstances, un service de re-
classement, est prévu. – (L’Ex-
press/L’Impartial)
La trop faible valeur
ajoutée du site suisse
THIERRYWEBER.COM:
nouveau nom et filiale
à Singapour
L’agencedecommunicationdigi-
tale ThierryWeber.com, basée à
Lausanne, a présenté sa nouvelle
filialedeSingapouretdévoiléson
nouveaunom,Breew.Ouvrirune
filialeàSingapourreprésente«une
opportunitéformidablederayon-
nerenAsie,tantpourlesclientsin-
ternationauxquepourlaclientèle
suissedésireusededévelopperson
marché dans cette région du
globe», selon un communiqué.
Breewestuneagencedecommu-
nicationdigitalequioffredespres-
tations de service dans les domai-
nes du conseil stratégique en
marketing online, de la création
d’images et de contenus ainsi que
de leur diffusion.
ANERGIS: un traitement
entre en phase IIb
Anergis, laboratoire spécialisé
dans le développement de nou-
veauxvaccinsetdethérapiesim-
munitaires, basé à Epalinges, dé-
marredestestscliniquesdephase
IIb pour un traitement de l’aller-
gie aux pollens de bouleau. Ils
sontprévuspourdurerdeuxmois,
a indiqué la société vaudoise. Il
s’agitd’évaluerl’efficacitéetlato-
lérancedu«AllerT»administréen
cinq injections. Les essais clini-
ques seront effectués dans trente
centres situés en Suisse, au Da-
nemark, en France, en Lettonie,
en Lituanie, en Pologne et en
Suède,auprèsde300patientspré-
sentant des allergies moyennes à
fortes aux pollens de bouleau.
RINGIER: phase finale
de la reprise d’Onet.pl
RingierAxelSpringerMediaAG
a finalisé le rachat du portail in-
ternetpolonaisOnet.pl.Lacoen-
treprise germano-suisse a reçu le
feu vert des autorités anticartels
pour le rachat de 75% du capital
deOnet.pl.Leprécédentproprié-
taire de Onet.pl, TVN S.A., une
des premières chaines TV polo-
naises,conserveles25%restants.
L’abandon
delaproduction
dedentifrices
GABA. L’entreprise
annonce des suppressions
de postes. 98 emplois
sont concernés à Bâle.
Gaba,actif dansl’hygiènebuccale
avec notamment les marques El-
mex,AronaletMeridol,annonce
lasuppressionde240emplois.La
mesure intervient huit ans après
l’acquisitionparlegroupeaméri-
cain Colgate-Palmolive de la so-
ciétébâloise.Gabaprévoitdesup-
primer 98 postes sur son site de
Therwil (BL) au cours des deux
prochaines années, a communi-
quémardilasociété.Elleconfirme
ainsiuneinformationpubliéesur
le portail en ligne alémanique
20minuten.ch. A Therwil, égale-
ment siège social de Gaba, l’en-
trepriseoccupequelque250per-
sonnes. Si celle-ci prévoit cesser
laproductiondesolutionsderin-
çagebuccal,lesdivisionssciences
médicales et recherche & déve-
loppement devraient en revan-
che être épargnées. Outre-Rhin,
la localité frontalière de Lörrach
verra142postespasseràlatrappe
dans un délai de douze mois, a
précisél’entrepriseàl’ats.Lapro-
duction de pâtes dentifrices sera
abandonnée,maislesservicesad-
ministratifsserontmaintenus.Se-
lonuncommuniquédelaDirec-
tion de l’économie publique de
Bâle-Campagnediffusémardi,le
groupe Gaba entend délocaliser
laproductionverslaPologne.La
procédure de consultation mise
en place mardi court jusqu’au 7
décembre, signale la même
source. – (ats)
BOXAL: période de consultation prolongée
pour la deuxième fois
Boxal Suisse prolonge à nouveau la période de consultation des tra-
vailleurs. Une décision devrait tomber le 7 décembre. Active dans la
manufacturedepionsenaluminiumdestinésàl’industriedel’embal-
lage,lasociétédeBelfaux(FR)aannoncéle21septembreuneimpor-
tanterestructuration.Pasmoinsde59personnessontconcernées.Afin
de permettre des rencontres entre la direction et des investisseurs po-
tentiels,aveclesoutiendelaPromotionéconomiqueducantondeFri-
bourg, la date de clôture de la consultation est prolongée pour la
deuxième fois, a indiqué hier l’entreprise dans un communiqué.
6. mercredi 7 novembre 20126 SUISSEPAGE
La Poste, La libellule et Ou bien?! sont les lauréats
2012duPrixSuissedel’Ethique.Lancéeenmaider-
nier, la huitième édition s’est achevée hier soir au
Conservatoire de Lausanne par une cérémonie of-
ficielle au cours de laquelle le jury a rendu public
sonverdict.Lestroisorganisationslauréatessesont
vues remettre leur prix par Pascal Broulis, conseil-
ler d’Etat vaudois et président d’honneur du Jury.
LaPosteSuisseadécidédeporterattentionàlapro-
venancedes300.000uniformesqueportentchaque
année38.000desescollaborateurs.Elleaainsichoisi
decollaboreravecl’organisationdecertificationin-
dépendante FairWearFoundation.LaPosteentend
poursuivre cette démarche sur le long terme et en-
visage de l’étendre à d’autres domaines.
L’association La libellule, créée en 2003 à Genève,
viseàsensibiliserlapopulationàlanature.Aufildes
années,elleaacquisunecrédibilitéendéveloppant
tant sa structure que la palette de ses activités. A ce
jour, l’association passe dans les écoles primaires et
secondaires, forme des guides «nature» et participe
àl’insertionsocialeetprofessionnelledechômeurs.
ElleaégalementouvertlecentrePlantamouràGe-
nève. Ce déploiement a permis de sensibiliser plu-
sieurs dizaine de milliers de personnes de tous les
âges. L’association a réussi à intégrer dans sa struc-
turetantladimensionsocialequ’environnementale
du développement durable.
Ou Bien!? a été créée en 2011 à Genève. L’idée de
baseétaitdedévelopperunealternativesaineetfrui-
tée aux barres aux céréales et au chocolat classi-
ques en créant un snack de fruits secs. Ou Bien?! a
axésonproduitsurle100%bio.Danscetteoptique,
elle a décidé de travailler directement avec des pro-
ducteurs locaux afin de réduire au maximum les
émissions de CO2 dues au transport des produits.
Ou bien?! est même allée plus loin dans sa démar-
che environnementale et éthique: elle n’utilise que
ducartonetdupapierfilm100%biodégradable.Par
ailleurs, le conditionnement est assuré par la Fon-
dationFoyerHandicap,participantainsiàl’intégra-
tion professionnelle des personnes handicapées.
Lancé en 2005 par la Haute Ecole d’Ingénierie et
de Gestion du canton de Vaud (HEIG-VD), le Prix
Suisse de l’Ethique est un prix indépendant qui en-
tend promouvoir l’éthique, le développement du-
rableetlaresponsabilitésocialedanslastratégiedes
entreprises et des collectivités. Son objectif est que
cesdémarchesdeviennentnaturellesetévidentes.Il
récompenseainsichaqueannéedesprojetsconcrets,
susceptiblesd’êtrereprisouimités.Autotal,28can-
didatures avaient été retenues cette année.
Tenues fair trade, formation verte et fruits bio
RESPONSABILITÉ SOCIALE. Le Prix Suisse de l’Ethique a été remis hier à trois organismes pour des plans de développement durable. Un rendez-vous instauré en 2005.
STÉPHANE GACHET
ZURICH
Iln’yapasfondamentalementde
changement depuis les journées
aux investisseurs tenues à Paris
enseptembredernier.Iln’yapas
non plus d’ajustement des objec-
tifsstratégiquesprésentéslorsdes
journéesdeMiami,en2009etim-
plémentés depuis. Adecco n’en
conserve pas moins une certaine
capacité à surprendre (positive-
ment).Lesrésultatssontapparus
plutôtenligneaveclesprojections
etlesnégociantsontconfirméleur
position (Vontobel et Sarasin à
l’achat), ce qui n’a pas empêché
les investisseurs de rechercher le
titre. Plusieurs éléments laissent
àpenserquelepotentieldehausse
estencoreconséquent.Première-
ment, le groupe a réitéré ses ob-
jectifs de marge opérationnelle
Ebitda de 5,5% à moyen terme
(contre4,4%actuellement)etl’ac-
tions’échangetoujoursàdesmul-
tiplesinférieursàlatendancehis-
torique.
L’élémentclédel’appréciationgé-
nérale à l’œuvre hier reste la dé-
monstrationdelamaîtrisedesaf-
fairesetleseffetsconvaincantsde
ladisciplineentermesdepricing
et de contrôle des coûts. De quoi
permettre au final à Adecco de
maintenir l’amélioration de sa
rentabilité. Un domaine où le
groupe basé à Zurich démontre
clairement son leadership sur la
concurrence: Manpower a pré-
senté des résultats sur neuf mois
en recul général et Randstad a
tout juste réussi à stabiliser sa
marge.
Une performance dans un
contexte redouté et particulière-
ment peu engageant pour le pla-
cement professionnel. Adecco
n’affiche d’ailleurs pas une résis-
tance particulière aux tendances
conjoncturelles, même si le mo-
dèle se comporte de manière
beaucoup plus nuancées. Les
craintessurlereculenEurope,par
exemple, expliquent en grande
partielaretenuedesinvestisseurs
avant la publication. Les chiffres
ont confirmé cette crainte. La
France, premier débouché, affi-
che un chiffre d’affaires en recul
de16%.L’Italie,leBenelux,L’Es-
pagne sont dans la même ten-
dance.LaSuisseestaussienrecul,
avecdesrevenusenpertede11%.
La situation n’est toutefois pas
univoque. La région Allemagne
Autricheafaitmieuxquelemar-
ché en limitant la baisse à 1%. La
Grande-Bretagneetl’Irlandeins-
crivent une hausse de 9%, au
même niveau que les régions à
forte croissance. Les pays scandi-
naves ont progressé de 6%. Sur-
tout,lesEtats-Unisprésententune
progression de 3%, alors que les
craintes étaient importantes, en
particulier sur le placement dans
lesmétiersdel’informatique,qui
contrarie les attentes avec une
amélioration de 6%.
LemodèleAdeccon’estpaspour
autant anticyclique, mais la ré-
ponse apportée à un contexte en
mutation(shiftdel’emploiàbasse
qualificationversl’Asie,chômage
structurel en Europe) et à forte
tendance négative semble tou-
jours plus convaincante. La cible
c’est la marge et les moyens pour
yparvenirreposentsurlerééqui-
librage complet du modèle d’af-
faires,géostratégiqueetmixpro-
duits et services. Le pilier restant
la montée en puissance du place-
ment professionnel, nettement
plusrentablequeleplacementgé-
néraliste. Ce dernier, service de
volume par essence, fait l’objet
d’une pression toujours plus
grandesurlesprix,l’offres’adres-
sant en majorité aux grands
comptestrèsportéesàlanégocia-
tion des tarifs. En outre, le place-
ment généraliste est naturelle-
ment plus coûteux, parce que
nécessitantunréseaud’agencesà
maillageserré(lepersonnelnon-
qualifié apparaît aussi comme le
plus sensible à la proximité).
Sur les dernières années, le dé-
ploiement vers le professional
staffing, s’est essentiellement
construitsurlesacquisitions.Une
étape achevée selon la direction,
qui a confirmé lors des journées
deParisqu’ilnedevraitpasyavoir
d’intégrationdansles18à24pro-
chains mois. Le shift vers le pla-
cementprofessionnelestdéjàclai-
rement visible et démontre ses
effets.Lesservicesgénéralistesaf-
fichentunefortedécroissanceau
niveau du groupe, avec un recul
de 7%. Le placement qualifié af-
ficheenrevancheunecroissance
de2%àtauxdechangeconstant,
avec des pics, comme les Etats-
Unis, en croissance de 5%.
Lesprojectionsrestentnéanmoins
prudentes. La direction note une
progression très différenciée
d’unerégionàl’autre.Latendance
baissièreduchiffred’affairesglo-
balsepoursuitsurseptembre,avec
une baisse de 3%. Dans le détail,
le recul de la France et du Japon
(-15% au troisième trimestre) se
stabilise. Les Etats-Unis conti-
nuent de se développer, dans les
servicesprofessionnelsetgénéra-
listes.Ladirectionprécise:«Etant
donné les tendances actuelles,
nous continuons de nous focali-
sersurladisciplinedesprixetsur
l’alignement de la base de coûts
sur l’évolution du chiffre d’affai-
res.» L’optimisation (restructura-
tion)sepoursuitdonc.Legroupe
anticipe d’ailleurs un investisse-
ment de 15 millions d’euros sup-
plémentaires,additionnésaux65
millions déjà annoncés.
Rentabilité renforcée
malgré le contexte
ADECCO. La stratégie de croissance axée sur les marges confirme ses effets positifs.
Adecco affiche des résultats en
baisse au troisième trimestre
2012,reflétantlesrestructurations
en cours. Le numéro un mondial
du placement de personnel a vu
sonbénéficenetfléchirde18%en
unanà118millionsd’euros(142
millions de francs).
Tenant compte des coûts de ré-
organisation,lerésultatopération-
nelEBITAadiminuéde7%pour
s’établir à 210 millions d’euros, a
communiqué mardi le groupe
baséàGlattbrugg(ZH).Horsces
éléments,ilaatteint232millions
d’euros (-3% à taux constants).
Le chiffre d’affaires du groupe a
quantàluistagnéà5,28milliards
d’euros, mais accuse un recul de
5%àtauxconstants.L’activitédu
placement permanent a notam-
mentenregistréundéclinorgani-
quede10%lorsdutrimestresous
revue, précise Adecco.
Les charges de restructuration
s’élèvent à 22 millions d’euros,
dont 19 millions pour la France,
premiermarchédugroupe,1mil-
lion pour l’Allemagne et 2 mil-
lions pour l’Amérique du nord.
Adecco a battu partiellement les
attentes des analystes, qui pré-
voyaient un bénéfice net de 109
millionsd’eurosetdesrevenusde
5,274 milliards. Le titre a été très
recherché dès l’ouverture.
Attentes partiellement battues
VOCSCAN: lauréat du Prix Liechti 2012
HébergéeparNeodeàlaChaux-de-Fonds,l’entrepriseVOCscanrem-
porte le Prix 2012 de la fondation Liechti d’un montant de
50.000 francs. Ce prix permettra de réaliser une étude visant à déve-
lopper un kit de diagnostic médical innovant. Sous le slogan «Souf-
fler au lieu de se faire piquer» VOCscan souhaite développer des ai-
desauxdiagnosticsrapidesetnoninvasifsquipermettrontdedétecter
par exemple, des infections mais aussi des cancers. Baptisée «Expiro-
métrie» cette technique analysera et classifiera l’air expiré pour des
diagnosticsnoninvasifs.GrâceàcePrix,VOCscanpourraconfirmer
ses premiers résultats positifs et offrir ainsi une nouvelle catégorie
de tests performants pour le dépistage de certains cancers.
La politique
d’acquisitions
maintenue
KABA. La division Access
+ Data Systems doit
accéder à une position -
clé dans l’innovation
technologique.
Kabavapouvoircontinueràcroî-
tre de manière profitable en ap-
pliquant sa stratégie, qui com-
prend aussi des acquisitions. Le
groupe a confirmé ses objectifs
2014/2015danslecadredesaren-
contre avec les investisseurs (ca-
pital market day), soit une crois-
sanceorganiquede5%à6%pour
une marge EBITDA à 18%,
contre 16% actuellement.
La hausse de la marge sera obte-
nue pour 1,3 point par le pro-
grammedecroissanceorganique
pour les marchés et les produits.
Une hausse de près de 0,7 point
sera réalisée par une augmenta-
tiondel’efficacitéopérationnelle.
«Pour atteindre la croissance vi-
sée, nous investissons dans les
marchés et les produits et appli-
quons notre programme d’aug-
mentation de l’efficacité opéra-
tionnelle»,aindiquéleCEORiet
Cadonau.
Dans le domaine Access + Data
Systems, M. Cadonau veut avoir
unepositionclédansl’innovation
technologique et défendre sa po-
sition au niveau des coûts dans
KeySystems.«Notrepositionstra-
tégiquesurlemarchéserarenfor-
cée par la croissance organique,
desacquisitionsstratégiquesetdes
coopération»,selonleCEO.«Dans
ce cadre-là, cinq critères doivent
être au moins remplis avant
qu’uneentreprisenesoitconsidé-
rée comme une cible. Nous nous
trouvons actuellement dans la
phased’évaluationetdespremiers
résultats sont attendus à la fin de
l’année à venir», a précisé M. Ca-
donau. Le marché des systèmes
de sécurité et contrôles d’entrées
estévaluéà40milliardsdefrancs
par année.
Concernantlasituationfinancière
du groupe, le CFO Beat Mala-
carneaindiquéquele«cashflow
a augmenté, le groupe a mainte-
nant une position de cash net».
LeCFOaconfirmélesprévisions
annuelles 2012, légèrement re-
levéesenseptembre.Lacroissance
organiquedoitatteindre1%à2%,
etlamargeEBITDAestattendue
entre 15,5% et 16,5%. Le groupe
prévoit une stagnation économi-
que de la zone euro sur
2012/2013, et à nouveau une
croissance en 2014/2015.
La plus haute juridiction
de l’UE confirme
les dommages et intérêts
réclamés aux entreprises
d’ascenseurs
accusées d’entente.
LaCommissiondel’UEaledroit
d’intenter une action en répara-
tiondupréjudicesubiparl’Union
suite à une entente, a estimé hier
la Cour de justice de l’Union eu-
ropéenne. Le jugement fait réfé-
rence au cartel des ascenseurs
épinglé en 2007.
La Commission avait infligé à
Schindler,Otis,KoneetThyssen-
Krupp des amendes de près d’un
milliard d’euros. Les groupes
avaient participé à des ententes
surlemarchédelavente,del’ins-
tallation,del’entretienetdelamo-
dernisation d’ascenseurs et d’es-
caliers mécaniques en Belgique,
enAllemagne,auLuxembourget
aux Pays-Bas.
Parallèlement, la Commission
avait formé en 2008 une de-
mande de dommages-intérêts
pour un montant de 7 millions
d’euros(8,4millionsdefrancsau
cours actuel). Elle faisait valoir
que l’UE avait subi un préjudice
financier en Belgique et au
Luxembourg en raison de cette
entente.
L’UEestimaitavoirpayétropcher
poursespropresinstallationsdans
les différents bâtiments des insti-
tutions européennes ayant leur
siègedanscesdeuxpays.Letribu-
nal de commerce de Bruxelles a
danscecontextedemandéàlaplus
hautejuridictiondel’Unioneuro-
péennesilaplaintedelaCommis-
sion était recevable.
Selon la Cour de justice, la Com-
missionesthabilitéeàreprésenter
laCommunautédevantlajuridic-
tion nationale, sans qu’il soit né-
cessairequ’elledisposed’unman-
datspécifiqueàceteffet.LaCour
dejusticedel’UEaégalementes-
timéquelaCommissionétaitau-
torisée à demander des domma-
ges-intérêtsdanslescasd’entente,
même si c’est elle qui a constaté
l’existence du cartel. – (ats)
Le jugement européen
défavorable à Schindler
BURCKHARDT COMPRESSION: progression solide
Burckhardt Compression a réalisé un solide premier semestre 2012,
clos fin septembre. Le fabricant zurichois de compresseurs à piston a
vusonbénéficenetbondirdeprèsdemoitié(+49,3%)surunan,pour
s’établir à 22,1 millions de francs. Le chiffre d’affaires a augmenté de
11,3% à 160,7 millions de francs, a indiqué hier dans un communi-
qué l’entreprise basée à Winterthour (ZH). Quant au résultat avant
intérêts et impôts (EBIT), il s’est étoffé de 39,6% à 29,6 millions. La
marge opérationnelle ressort à 18,4%, contre 14,7% un an plus tôt.
Seuleombreautableau,lesentréesdecommandesontlégèrementdi-
minué, de 2,7% à 192,4 millions de francs. Les marchés du groupe
continuent à se développer de façon positive, malgré une situation
conjoncturelle difficile, relève Burckhardt Compression. – (ats)
IMPLENIA: mandat pour un tunnel à Neuhausen
LegroupedeconstructionImpleniaadécrochélemandatpourleper-
cement,lerevêtementetl’aménagementintérieurd’unnouveautun-
nelduGalgenbuckàNeuhausen.Levolumeducontratestde78mil-
lionsdefrancs,aprécisél’entreprise.LetunnelduGalgenbuckestsitué
sur la tangente urbaine de l’A4 à Neuhausen Am Rheinfall, dans le
cantondeSchaffhouse.Depuissonouverture,ilaconnuuneaugmen-
tation vertigineuse du nombre de véhicules qui l’empruntent, ac-
tuellement plus de 25.000 par jour. Il a donc été décidé de réaliser un
nouveau tunnel, long de 1138 mètres. C’est un consortium composé
d’Implenia et Walo Bertschinger qui a été chargé des travaux.
7. mercredi 7 novembre 2012 7SUISSE PAGE
Le détaillant en bijouterie et en
haute horlogerie, Michaud, basé
àNeuchâtel,estétablidanslasta-
tiondeVerbierdepuisuneannée.
L’enseigne familiale, créée en
1909, active sur un marché local
aupotentield’évolutiontropres-
treint, a saisi l’opportunité de se
développer pour la première fois
de son histoire. L’un des trois di-
recteursetpropriétaires,Laurent
Michaud,incarnantla4egénéra-
tion de la société, dresse un pre-
mierbilanpositif decetteimplan-
tation,malgréunenvironnement
économique difficile. Il évoque
également les défis auxquels est
confrontée une entreprise fami-
liale de ce type.
L’enseigne Michaud est établie
à Neuchâtel depuis plus
d’un siècle, pourquoi avoir
choisi d’ouvrir un second point
de vente à Verbier?
L’idée d’une expansion de notre
commerce de Neuchâtel ne date
pas d’hier. Du temps de nos pa-
rents déjà plusieurs projets
avaientétéétudiés.Cependant,ce
qui nous a probablement permis
de faire le pas dernièrement c’est
le fait d’être aujourd’hui trois à
la tête de la société. Pour nous, il
atoujoursétéprimordialdecréer
et entretenir une relation directe
avecnosclients,cequenouspou-
vons uniquement faire en étant
présent sur place et en dirigeant
personnellement les points de
vente.D’autrepart,d’unpointde
vue économique, le potentiel
d’évolution local demeurant li-
mité, il est indispensable d’évo-
luer vers d’autres marchés. Le
choixdeVerbiern’estbiensûrpas
anodin.Lastationrestaitunmar-
ché relativement vierge, contrai-
rement à des endroits comme
Crans-Montanaparexemple.En
effet, la station valaisanne était
sousreprésentéeentermedecom-
merce de bijouterie/horlogerie,
avecunseulpointdevente.Nous
sommes venus en tant que chal-
lenger. Cette implantation s’est
réalisée en deux phases. Nous
avionstoutd’abordouvertendé-
cembre2009unepetiteboutique
monomarqueHUBLOT.C’était
pournousunefaçonrapided’en-
trersurlaplace.Lapremièreidée
était de créer un concept éphé-
mèrequidevaitdurerunesaison.
Les résultats étant probant, ceci
nousaconfortédansl’idéededé-
velopper notre propre boutique.
Nousavonsd’ailleursgardélesta-
tutdeboutiqueHublot,maisdans
une enseigne multimarques. De
plus, les contacts que nous avons
tissésdurantcettepremièrephase
nousontpermisdetrouverdeslo-
cauxtrèsbienpositionnés.Unas-
pect bien entendu primordial
dans ce marché.
Est-ce la première étape
d’une stratégie de développe-
ment vers d’autres stations?
Une expansion vers des stations
n’est pas nécessairement une fin
ensoi.Peut-êtrequedanslefutur
nous pourrions continuer et ou-
vrir d’autres points de ventes.
Mais aujourd’hui nous nous
concentrons sur le développe-
mentetlaconsolidationdenosac-
quis. Il reste encore beaucoup à
faire.
Quel bilan tirez-vous
de cette première saison ?
Nous sommes très satisfaits de
cette première saison pour Mi-
chaud Verbier, bien que la situa-
tion économique n’était pas au
mieux: un francs fort, une fré-
quentationenbaissedutourisme
enSuisse…Noussommescepen-
dant très positifs sur l’évolution
desaffairesàVerbier,notamment
grâce aux importants projets hô-
teliersetinfrastructurelsquiver-
rontlejourcesprochainesannées.
En tant qu’indépendant,
comment parvenez-vous à vous
maintenir dans cet environne-
ment hautement concurrentiel,
principalement dominé
par de grands groupes?
Ces groupes sont probablement
plusintéressésparlesgrandesvil-
les et surtout les grands marchés
touristiquesquisontaujourd’hui
Lucerne et Interlaken. La ten-
dance de la verticalisation de la
distributionpardesouverturesde
boutiques mono marque, la plu-
partdutempsgéréesparlesmar-
queselles-mêmes,nenoustouche
par directement non plus. Ces
boutiquesétantconcentréesdans
lesgrandscentresetleszonestrès
touristiques.ANeuchâtel,où80%
de notre clientèle est locale, les
commerces d’horlogerie / bijou-
terie présents sur la place ne sont
pas en concurrence directe, dans
lamesureoùchacunatrouvéson
proprepositionnement.Dansun
marché de la taille du nôtre, il est
indispensable de pouvoir propo-
serdesproduitsenexclusivitéré-
gionale. Cependant le marché
neuchâtelois est très particulier
cartrèsprochedesmilieuxhorlo-
gers. La concurrence ne vient
donc pas toujours forcément des
commerces. Toutefois, au-
jourd’hui nous ne pouvons plus
uniquementconsidérerlaconcur-
rencelocale,c’estlemarchérégio-
nal, voir international qu’il faut
prendre en compte.
Comment assurer la pérennité
d’une entreprise familiale
telle que la votre?
Avecmonfrèreetmasœur,nous
incarnons la 4e génération. Il y a
toujours une certaine pression
lorsque l’on reprend une affaire
familiale. On cherche à garder le
mêmeniveauantérieur,construit
parnosparentsetarrièresgrands
parents tout en étant original et
en adéquation avec les contrain-
tes du marché actuel. C’est en of-
frantunserviceirréprochable,ori-
ginal et personnalisé que des
commerces familiaux comme le
notreparviendrontàsurvivreface
aux grands groupes et aux mar-
ques.
INTERVIEW:
YOANN SCHENKER
La prudence d’un multimarques
MICHAUD. L’enseigne horlogère basée à Neuchâtel a inauguré il y a une année un second point de vente à Verbier. Premier état des lieux.
«LE CHOIX DE VERBIER N’EST PAS ANODIN.
LA STATION RESTAIT UN MARCHÉ RELATIVEMENT
VIERGE. CONTRAIREMENT À CRANS-MONTANA.»
MONTREUXART
GALLERY. Le salon ouvre
ses portes aujourd’hui.
FRANÇOIS PRAZ
Devenu habituel, cet événement
automnal dédié à la création
contemporaines’apprêteàconnaî-
tresahuitièmeédition.Lerendez-
vousartistiquemontreusiensepré-
sente comme étant le deuxième
plusimportantdugenreenSuisse.
FondéparJean-FrançoisGailloud,
qui est le directeur de la société
MAG, il se déroulera du 7 au 11
novembre.
L’anpassé,prèsde15.000visiteurs
avaient fréquenté en l’espace de
cinq jours ces salles d’exposition
quisedéploientsurunesurfacede
8.000m2
. Au total, une cinquan-
taine de galeristes feront le dépla-
cementdelaRivieracesjourspro-
chains. À leurs côtés, 70 artistes
indépendants seront également
présents.«Nousavonsdeshabitués
deslieux,maisaussidesnouveaux
venus. En ce qui concerne les in-
dépendants, nous avons reçu de
nombreuses demandes de parti-
cipation,cequiestunsignedevi-
talité», explique Marie-Hélène
Heugshem qui fait partie du co-
mitéd’organisationdusalonvau-
dois. Un hommage spécial sera
rendu à la Commune de Mon-
treuxquicélèbreen2012lejubilé
de ses 50 ans d’existence. A cette
occasion, 50 pièces dues à des ar-
tistesissusdelarégionouquil’ont
choisiepourexercerleurartseront
présentées. En choisissant le Bré-
silcommeinvitéphare,lesorgani-
sateurscomptentapporteràlafois
de la couleur et de la chaleur à ce
nouvel opus. Une quinzaine d’ar-
tistesoriginairesdecepaysinves-
tiront le Palais des Congrès de
Montreux.«Ils’agitd’unsalontrès
international,puisquel’Europe,la
Chine et Singapour seront repré-
sentéscetteannée»,préciseMarie-
HélèneHeugshem.D’unpointde
vuepratique,levernissageofficiel
auralieucemercredi7novembre
à 18h00. Les jours suivants, des
événementsspécifiquesserontpro-
posésaupublic.Ilestàreleverque
le jeudi 8 l’économie sera à l’hon-
neur.
Un repas gastronomique qui ras-
semblera250participantsactifsau
seindel’économierégionaleetsu-
prarégionaleestprévu. Cetemps
fort aura lieu au cœur même de
l’exposition. La «suissité» sera par
ailleurs abordée au travers d’une
exposition consacrée à Farinet.
Cette présentation illustrera l’en-
gouement que l’histoire du faus-
saireaugrandcœurasuscitédans
lemondeartistique.LaSociétédes
EntrepôtsdeVevey,Montreux-Ve-
veyTourismeetPromove(l’orga-
nismedepromotionéconomique
de la région) sont les partenaires
institutionnels du salon. La Ban-
queprivéeEdmonddeRothschild,
Finstral et la Nationale Suisse fi-
gurentquantàeuxparmisesprin-
cipaux mécènes privés. «Si la Ri-
viera démontre une si solide
résiliencesurleplanconjoncturel,
celaestengrandepartiedûaudy-
namismedeplusieurspersonnali-
tésquineménagentpasleurpeine
pour qu’elle reste un aimant fort
dansledomaineculturelettouris-
tique. C’est notamment le cas des
dirigeantsdeMAG»,faitobserver
Florent Roduit, le Directeur de
Promove.
Huitième édition d’un
second marché de l’art
La restructuration
consolide les volumes
CYTOS. La perte nette
s’est établie à 5,3 millions
de francs sur neuf mois.
Elle était de 16,1 millions
un an auparavant.
Amputé de la moitié de ses effec-
tifsdepuisledébutdel’annéedans
lecadredesarestructuration,lela-
boratoirezurichoisCytosBiotech-
nology a réduit sa perte nette sur
neuf moisà5,3millionsdefrancs.
Un an auparavant, celle-ci attei-
gnaitencore16,1millions.Lechif-
fred’affairespourlapériodesous
revue a atteint 850.000 francs,
contre1,3millionpourlapériode
de référence de 2011, selon les
donnéespubliéesmardiparlaso-
ciété en proie à des difficultés de-
puis plusieurs années. L’essentiel
des revenus, soit 750.000 francs,
provient d’un contrat de licence
avec le groupe pharmaceutique
bâlois Novartis. La perte opéra-
tionnelle sur ces neuf mois s’est
chiffrée à 8,5 millions de francs,
réduitedeprèsdemoitiéenunan.
Les coûts d’exploitation notam-
ment,refletdesréductionsdeper-
sonnel,ontchutéà9,3millionsde
francs contre 17,6 millions pour
janvier-septembre 2011. Effectif
fortement réduit Fin septembre,
Cytos ne comptait plus que 17,7
emplois à plein temps. L’effectif
s’élevaitencoreà36,4équivalents
plein temps à la fin 2011 et à 82
unanplustôt.Surleseultroisième
trimestre,lapertenetteestressor-
tieà5,2millionsdefrancs,contre
6,1 millions un an plus tôt, pour
un chiffre d’affaires inchangé
d’une année à l’autre de 300.000
francs.Lesmoyensfinanciersdis-
poniblesàlafindelapériodesous
revues’affichaientà34,1millions
defrancs,contre28,8millionsàla
fin 2011. Cytos continue pour
l’heure à tabler sur le développe-
ment de son traitement candidat
CYT003pourl’asthmeliéàdesal-
lergies. Des essais cliniques sont
agendés à partir du trimestre en
cours dans le cadre de l’étude cli-
nique en phase IIb de ce traite-
ment,portantsurquelque360pa-
tients.Lespremiersrésultatssont
attendus en 2014. La société s’est
par ailleurs dotée d’une nouvelle
direction.Elleanommédirecteur
général(CEO)ChristianItin,en-
tré en fonction le 5 novembre.
Docteur en biologie moléculaire,
il succède à Thomas Hecht, en
poste depuis août 2011. Celui-ci
remet aussi son mandat de prési-
dentduconseild’administration,
qu’ilexercedepuisavril2010.L’as-
semblée générale extraordinaire
convoquéele20novembreestin-
vitée à élire au conseil d’adminis-
tration M. Itin et à lui en accor-
der la présidence. Christian Itin
(48ans)adirigélasociétébiotech
américaineMicrometduranthuit
ans,jusqu’àsarepriseparlegroupe
américain Amgen en mars 2012
pour 1,2 milliard de dollars.
Bien (trop) financé
Le Cytos actuel n’est et ne sera jamais plus autre chose que le pâle
reflet de ce que la société a pu être.Le titre se reprend,certes,de-
puis la restructuration franche et sonnante en 2011,mais à un ni-
veau insignifiant en comparaison historique (le titre a dépassé 400
francs,il est à près de 4 francs).Les chiffres trimestriels publiés
hier ne racontent en réalité pas grand chose sur la société,si ce
n’est la réussite partielle des mesures d’assainissement.Ce qui pa-
rait plus étonnant est le niveau de financement,à plus de 34 mil-
lions de francs,couvrant les opérations jusqu’à fin 2014.Un filet
tout à fait extrême et inhabituel pour le secteur.D’autant plus que
Cytos n’a quasiment plus de pipeline à défendre - il ne reste
qu’une phase II.Ce financement excessif reflète en revanche la
nouvelle structure du capital et la présence du véhiculeVenbio,en
mains d’Amgen.Une proximité encore renforcée par la (bientôt)
double présidence de Christian Itin,lié àAmgen depuis la vente de
sa société,Micromet.Nul doute que les rumeurs d’une opération
seraient plus vives si le titre était plus suivi.(SG)
0
2
4
6
Cytos (six mois)
+5,84% hier.
Telekurs
Les ménages
redoutent
le non-emploi
CLIMAT
DE CONSOMMATION.
Le moral reste stable.
Mais les Suisses craignent
une augmentation
du chômage.
Le moral des ménages suisses est
resté stable au troisième trimes-
tre, ressort-il de l’enquête sur le
climat de consommation établie
sur mandat du SECO et publiée
hier. Son indice est demeuré in-
changé à -17 points, niveau légè-
rement inférieur à la moyenne
pluriannuelle.
Enavrildernier,l’indiceduclimat
de consommation avait affiché
uneprogressionde11pointspour
s’établir à -8 points. Cette touche
d’optimisme a toutefois été dou-
chéetroismoisplustardet,enjuil-
let,l’indiceperdait9points,pour
s’établir à -17, niveau qu’il a
conservéavecl’enquêted’octobre.
Sur les quatre sous-indices for-
mant l’indice principal, celui des
attentes des quelque 1100 ména-
gessondésconcernantl’évolution
de la situation économique sont
restées pratiquement identiques
à celles exprimées en juillet (-23
pointscontre-20),constateleSe-
crétariat d’Etat à l’économie
(SECO).
Lesestimationssurlasituationfi-
nancière personnelle ont fait de
même(-2pointscontre-3).Quant
auxpossibilitésd’épargnedurant
les mois à venir, elles ont été ju-
gées plus positives (+25 contre
+15). Les perspectives quant à
l’évolution du chômage se sont
parcontrenettementobscurcies:
lesménagesestimentquecelui-ci
vaaugmentercesprochainsmois
(+67pointsenoctobrecontre+62
enjuillet).Uneappréciationfaite
en l’occurrence avant l’annonce
desdernièresgrossessuppressions
d’emplois, chez UBS, Swisscom
et Lonza en particulier.
«L’explication est liée à la struc-
ture de l’enquête, dont l’échan-
tillon retenu, pour être représen-
tatif,comprendenvirondeuxtiers
d’actifs sur le marché du travail.
Ces personnes ressentent très ra-
pidement l’évolution de l’am-
biance sur la place de travail», re-
lève à ce sujet Bruno Parnisari,
chef du secteur conjoncture du
SECO interrogé par l’ats.
«A ce titre, on peut dire que dans
cedomainel’enquêteestpresque
un indicateur avancé, car il faut
un certain temps pour que l’évo-
lutiondelasituationressentieau
sein des entreprises se répercute
sur les statistiques officielles de
l’emploiouduchômage»,ajoute-
t-il.Laplupartdesautressous-in-
dices de l’enquête, qui n’entrent
toutefoispasdanslecalculdel’in-
dice général, sont restés stables
d’un trimestre à l’autre. Avec
quelques exceptions toutefois,
comme l’évolution des prix au
coursdesdouzederniersmois,où
lesconsommateursontrevuleurs
estimations à la hausse (+32
points en octobre contre +22 en
juillet).
Les anticipations d’inflation ont
aussiétéreconsidéréesàlahausse
(+39 points contre +32). Mais le
SECOremarquequecesvaleurs
continuentàsesituerbienendes-
sous des valeurs moyennes plu-
riannuelles. – (ats)
8. mercredi 7 novembre 20128 SUISSEPAGE
PIERRE BESSARD
Les mutations des structures de
pouvoir globales en économie
commeenpolitiquemodifientles
rapportsentreEtats.PourlaSuisse,
l’un des pays traditionnellement
lesplusouvertsetlesplusmondia-
lisés, l’émergence d’un monde
multipolaire est moins préoccu-
pantequepourlesgrandesnations
oùlesprétentionsdegouvernance
et de dominance sont autrement
plusrépandues.C’estpourévaluer
lanouvelledonnequisembles’être
accélérée avec la situation de l’en-
dettement dans les pays avancés
quelevingt-quatrièmeForumeu-
ropéen a approfondi la question
cesdeuxderniersjoursàLucerne.
La rencontre n’a pas apporté de
perspectives surprenantes, mais
confirmé les changements en
cours à la marge.
Indépendammentdesrégimesqui
sesuccèdent(etseressemblent),les
Etats-Unisnevontpasabdiquersi
vite en leur qualité de superpuis-
sance:l’ampleurdesdépensesmi-
litaires,entermesabsoluscomme
relatifs,restetrèslargementau-des-
sus de toute autre région et repré-
sente même la majorité des enga-
gementsdecetypedanslemonde.
Dans un environnement encore
dominé par les Etats, ce n’est pas
anodin.Etmalgréladernièrecrise,
qui reste d’actualité avec l’expan-
sionsansprécédentdesbilansdes
banquescentrales,lemonden’aja-
mais été aussi florissant, a rappelé
MartinNeff,chef économistechez
Credit Suisse. Le jeu illusoire qui
consisteàgagnerdutempsensau-
vant les banques, la conjoncture,
puis les Etats, en déversant des li-
quidités à chaque correction des
marchés, peut encore déboucher
sur une crise des instituts d’émis-
sionetdesEtats.L’économistes’at-
tend dès lors à une normalisation
delaproductiondemonnaie(sans
qu’ilsoitclairquelleformecetajus-
tement prendra), mais aussi à un
transfert tendanciel de responsa-
bilité et de compétence de l’Etat
vers le citoyen à l’avenir.
Cequelemondeestentraindevi-
vreavecl’émergencedenouvelles
puissancespotentiellesrelèvedonc
davantage d’une diffusion que
d’une nouvelle concentration du
pouvoir.LaChineaurabiensûrun
rôle croissant à jouer à l’avant-
scène,maisavecunPIBparhabi-
tantquinzefoisinférieuràceluide
laSuisse,resteraunpaysendéve-
loppement pendant encore plu-
sieurs décennies. «La fin de la do-
minance occidentale ne doit pas
signifierlafindesvaleursocciden-
tales»,soulignelepolitologuealle-
mand Volker Perthes. Le monde
est dynamique, mais se dirige en
partie dans la direction de l’Occi-
dentdémocratique,aussiauniveau
économique, avec l’autonomie
croissantedesindividusgrâceaux
communications, à la prospérité
découlantdeséchangesetàl’inter-
connexioninternationale.End’au-
tresmots,lecapitalismegagnedu
terrain.
Pourl’Europe,quiaperduenres-
sourceseteninfluenceavecsacrise
del’endettement,celaimpliquede
s’investir pour le règne du droit,
l’instaurationdenormesetunmul-
tilatéralisme efficace. «Elle pour-
raityparvenirens’alliantavecde
nouvelles puissances démocrati-
ques», estime Volker Perthes. Le
risquedemeurecependantqu’elle
négociebeaucoupdechosesqu’elle
ne soit pas en mesure de faire ap-
pliquer ensuite.
Enl’occurrencecesontlesrelations
avecunenon-démocratie,laChine,
quisemblentavoirlapriorité.L’en-
gagement à hauteur de 43 mil-
liardsdedollarsenfaveurdelaré-
gionauseinduFMIatransformé
les deux espaces en communauté
de destin. L’absence de contrarié-
tés géopolitiques y contribue sen-
siblement, comme l’a noté Ken
Wu, ambassadeur de Chine en
Suisse. L’immense avantage de la
mondialisationcontinuedestimu-
ler les relations. C’est encore da-
vantage le cas avec la Suisse, avec
laquellelevolumed’échangesen-
tre 2010 et 2011 a augmenté de
50%, pour atteindre 30 milliards
dedollars.Lesnégociationsactuel-
lesenfaveurd’unaccorddelibre-
échange entre les deux pays pro-
mettent d’intensifier encore ces
rapports. «N’appartenant pas à
l’Union européenne, la Confédé-
ration dispose d’atouts considéra-
bles»,relèveKenWu.Elleseraitle
premierEtateuropéenàconclure
un tel traité avec la Chine. Le
congrèsduParticommunistechi-
noisdèsdemaindoitamorcerune
nouvelleépoquederéformes,d’ou-
verture et de modernisation, pro-
met Ken Wu.
Aveclapolitiqueéconomiqueex-
térieureoffensiveduConseilfédé-
ral envers l’Asie, l’Amérique du
Sud et d’autres régions, et sans
grandesvelléitésdevouloirfaçon-
ner le monde selon ses préjugés
(l’oxymoredela«neutralitéactive»
misàpart),ilressortduForumeu-
ropéenquelaSuisseestbienposi-
tionnée pour faire face aux nou-
velles réalités.
La Suisse plutôt bien placée
FORUM EUROPÉEN. La diffusion du pouvoir au niveau international est une réalité. Il faut savoir en tirer parti.
MARTIN NEFF. Le citoyen devra
moins compter sur l’Etat à l’avenir.
NATIONAL: refus de supprimer la lex Koller
Au vu de la surchauffe immobilière, la Suisse ne doit pas abroger la
lex Koller limitant l’achat de biens immobiliers par des étrangers.
Par 15 voix contre 5, la commission de l’aménagement du territoire
du National a enjoint le Conseil fédéral de maintenir le statu quo.
La demande sur le marché immobilier suisse a explosé aux cours des
dernières années. Cette tendance est renforcée par le fait que l’im-
mobilier fait de plus en plus office de secteur de placement rentable.
La lex Koller est en ce moment le seul rempart existant pour contrer
cette évolution, a jugé la commission dans un communiqué publié
mardi.Sasuppressionsusciteraitunepousséesupplémentairedesprix
déjà élevés des objets en vente ou des loyers. La commission craint
aussi des pertes de recettes fiscales et des pression sur le franc.
DCS: les services ont aidé 10.000 personnes
En 2011, les services cantonaux de désendettement membres de l’as-
sociation Dettes Conseils Suisse (DCS) ont soutenu 4482 ménages,
soit près de 10.000 personnes. Le total des dettes gérées dépasse les
288millionsdefrancs,soitunecréancemoyennede64.373francspar
ménage, écrit mardi la DCS. Déjà importants, ces chiffres représen-
teraient moins de 5% des personnes endettées en Suisse, si l’on tient
comptedel’enquêtede2008del’Officefédéraldelastatistique(OFS):
570.000 personnes vivaient alors en Suisse avec des dépassements
decomptesetdesarriérésdepaiementscritiques.Selonl’OFS,lesper-
sonnes les plus touchées par les découverts et retards de paiement
étaientlesétrangers,lespersonnesn’ayantsuiviaumieuxquel’école
obligatoire, les ménages avec enfants ou/et les ménages ayant un re-
venu mensuel de moins de 3357 francs.
AVIATION: compétitive mais proche de la saturation
L’aviationsuissefournitdesprestationsd’uneefficacitéetd’unequa-
lité supérieures à la moyenne en comparaison internationale, selon
une étude. La saturation des infrastructures, aéroports de Genève et
Zurichentête,constituenéanmoinsunobstacle.L’aviationcivilesuisse
est compétitive dans de nombreux domaines, souligne un rapport
d’évaluationcommandéparlesmilieuxconcernésetpubliémardipar
le Département fédéral des transports. Les experts font par exemple
état d’une forte proportion de passagers aériens par rapport aux au-
tres pays et d’un niveau de sécurité élevé. Les conditions-cadres poli-
tiques et fiscales pénalisent néanmoins l’aviation suisse, d’après eux.
Lesfraisliésàlasûretéetàlaprotectiondel’environnement,parexem-
ple,sontplusimportantsqu’ailleurs.Malgrétout,lacompétitivitédes
compagnies aériennes demeure élevée, à commencer par Swiss qui
présente un bon niveau de productivité et de rentabilité par rapport
à ses concurrentes étrangères, relève le rapport.