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Assurance
        Banque 2.0
N° 4 • Juillet/Août 2012




Reportage
Le groupe Humanis met
                             &                             Dossier
                                                        Le décisionnel à
le cap sur la convergence
technologique                                           l’heure du Big data
Portrait
Georges Da Costa,
ingénieur d’études, Inservio
Fanny Gilbert, Solly Azar
                               Azzeddine Bendjebbour,
                               président directeur
                                                        “    Dans un contexte opérationnel en
                                                            permanente mutation, les solutions

                                                           Dans le domaine du décisionnel et du
                                                                                                “
                                                        technologiques doivent également évoluer.

                                                          pilotage des activités, cette dynamique
                                                                 donne presque le tournis.
                               général de Suadeo

Stratégie
SAB : une assise solide dans
le monde bancaire français


 À bâtons rompus
 Avec Pascal Buffard,
 président du Cigref
 « La culture numérique
 comme source d’innovation
 et de performance »




Grand angle
La Mutuelle UMC
   met le cap sur Atlantis
Assurance
                                         Banque 2.0
                                 N° 4 • Juillet/Août 2012


                                                         &
            Magazine édité par Capa Conseil • 22/28 rue Joubert 75009 paris


                                                      Grand angle
                                             La Mutuelle UMC met le cap sur Atlantis ............................................................... 6


                                                      Dossier
                                             Le décisionnel à l’heure du Big data ...................................................................... 10
                                             Entretien avec Philippe Nieuwbourg, analyste indépendant ................. 17


                                                      Stratégie
                                             SAB : une assise solide dans le monde bancaire français ..................... 20
                                             La gestion du temps reste un défi en entreprise ........................................... 22
                                             Xerox pour une communication rentable                                           ..........................................................   23
• Rédacteur en chef :
Emmanuel Mayega
01 73 77 54 59
06 78 55 12 13                                        À bâtons rompus
e.mayega@capaweb.com
                                             Avec Pascal Buffard, président du Cigref ............................................................24
• Secrétariat de rédaction
  Régie publicitaire
Karine Touya
01 73 77 54 64                                        Enquête
k.touya@capaweb.com                          Green IT : après le « buzz », l’intégration ...............................................................28
• Directeur de la publication :
Nacer Mechri

• Journalistes :
                                                      Portrait
Emmanuel Mayega                              Georges Da Costa,
Margaux Duquesne                             Le travail comme valeur centrale .............................................................................32
                                             Fanny Gilbert,
• Ont collaboré à ce magazine :
Margaux Duquesne                             Le Web 2.0 au service de la relation à l’autre..................................................33
Graeme Nash
Emmanuel Mayega
• Service abonnement :                                Reportages
01 73 77 54 50
                                             Le groupe Humanis met le cap sur la convergence
• Impression :                               technologique .........................................................................................................................34
Imprimerie La Rochelaise
                                             Banque Pouyanne : une gestion industrialisée
• Maquette :                                 des droits d’accès au réseau ......................................................................................36
a.fc : Françoise Calley
06 84 61 40 11
• Crédits photos :
© nyul@fotolia.com
                                                      En toute liberté
© Yuri Arcurs@fotolia.com                    Conformité PCI-DSS :
© Francois Doisnel@fotolia.com               Etes-vous paré aux derniers changements ?.................................................... 37
© Mirko Raatz@fotolia.com



                                                                                                                Septembre/Octobre 2012 • n°4 • Assurance & Banque 2.0 • 3
Édito

                                                       Big data,
                                                       petite mobilisation
                                                       L      e règne de la donnée est bel et bien là. A la faveur de l’Internet et ses ap-
                                                              plications, la numérisation se généralise. Avec pour corollaire des flots
                                                              d’informations exploitables à des fins multiples : connaissance client, pi-
                                                       lotage d’activités. Bienvenue dans l’univers du Big data.
                                                       Pour le monde de la finance, la volumétrie de données, que crachent les tech-
                                                       nologies, constitue un défi, avant d’être une formidable aubaine. Comment gérer
                                                       cette masse d’informations et en tirer la substantifique moelle ? A l’affût de nou-
                                                       velles opportunités, les hommes de marketing ont inventé le vocable de Big data
                                                       pour désigner ce flux volumineux, varié et déversé à la vitesse grand V. Vous avez
                                                       craint le décisionnel à ses premières heures ? Vous redouterez le Big data, tant
                                                       il a l’air plus complexe. Heureusement, subtilité des fournisseurs, vous n’aurez
                                                       pas à passer pour pertes et profits votre data warehouse bâti à coup de milliers
                                                       de jours/homme. Tout juste devrez-vous vous contenter de le rendre analytique.
                                                       Ce qui, soit dit, implique le recours à de nouvelles technologies dédiées. Il faudra
        Emmanuel Mayega
                                                       donc mettre la main à la poche, par ces temps de crise. Sans regret aucun, tant
        Rédacteur en chef                              les gourous vous promettent un retour sur investissement (ROI) garanti.
                                                       Habitués à prendre leur temps, les décideurs de l’assurance et de la banque




 “
                                                       restent indifférents. Le discours marketing ambiant, pourtant assourdissant,
                                                       semble pour l’heure les laisser de marbre. Et pour cause, beaucoup en sont en-
                                                       core à se demander si leur présence sur les réseaux (un des facteurs déclen-
                                                       chants du Big data, ndlr) serait opportune en termes opérationnels. Pire,
  … la plongée d’une grande                            d’autres, qui y sont déjà, cherchent encore à quelles fins exploiter les données
                                                       engrangées. C’est tout trouvé : Big data, répondent les fournisseurs en chœur.
  banque ou d’une                                      La technologie associée promet de leur offrir les moyens de cerner le compor-
  importante compagnie                                 tement du client en quasi-temps réel. Sur les plateaux téléphoniques ou dans
                                                       les espaces Web, outils désormais banalisés dans les banques et assurances,
  d’assurances dans                                    les technologies du Big data peuvent changer la donne. Anticiper et empêcher
                                                       le départ d’un client bancaire las de voir ses requêtes, quelque minimes soient-
  cet univers de l’exploitation                        elles, accoucher d’une souris ; rebondir rapidement en ligne après une offre in-
                                                       fructueuse, histoire de s’offrir une nouvelle chance pour convaincre le client
  du Big data devrait ouvrir                           avec des arguments plus convaincants. Autant d’exemples qui devraient faire
                                                       fondre banquiers et assureurs. Pourtant ce n’est pas (encore ?) le cas.
  le bal en la matière.
                                                       Selon certains fournisseurs de technologies, les DSI ne pourraient pas longtemps
  A quel rythme ?                                      et impunément faire l’économie de ces nouveaux composants ; pour d’autres,
                                                       la plongée d’une grande banque ou d’une importante compagnie d’assurances
  Swing ou bossanova, rock                             dans cet univers de l’exploitation du Big data devrait ouvrir le bal en la matière.
                                                       A quel rythme ? Swing ou bossanova, rock ou cha cha, ce sera chacun à son
  ou cha cha, ce sera chacun                           rythme, à l’instar de l’adoption du décisionnel au cours de ces deux dernières
  à son rythme, à l’instar                             décennies. Après tout, beaucoup en sont encore à une exploitation minimaliste
                                                       de ces architectures là où d’autres en sont équipés à tous les étages. Chacun
  de l’adoption du décisionnel                         avance, en fonction de ses moyens et de sa stratégie, dictée par le métier. La

  au cours de ces deux
  dernières décennies…
                                 “                     prise en compte du nouveau paradigme technologique qu’est le Big data ne de-
                                                       vrait pas échapper à cette logique. Cela est d’autant plus plausible que la crise
                                                       pousse les assureurs à rester très prudents dans leurs choix d’investissements.
                                                       Normal, les liquidités naguère pourvues par les marchés financiers ne sont plus
                                                       au rendez-vous. Pour autant, il faudra tout de même se différencier de la concur-
                                                       rence. De ce point de vue, les fournisseurs ont raison de motiver les DSI à re-
                                                       joindre la farandole du Big data. En face, on assiste à une petite mobilisation.
                                                       Hors de France surtout.                                                          n

4 • Assurance & Banque 2.0 • Septembre/Octobre 2012 • n°4
Grand angle


                                         La Mutuelle UMC
                                                                              met le cap sur Atlantis
                                         Dans un contexte de l’économie sociale fortement
                                         marqué par le rapprochement entre entités sur
       Frédéric Bernard,
       directeur général
                                         la base de l’adage selon lequel « l’union fait la
       adjoint                           force », la volonté de percer sur ce marché fortement
                                         concurrentiel pousse les uns et les autres à se
                                         diversifier. Une ouverture sur de nouveaux segments
                                         qui rime souvent avec innovation technologique.
                                         Témoin l’incursion de la Mutuelle UMC dans
                                         le monde de la prévoyance, en complément de
                                         son ancrage au terreau de la santé ; l’occasion
                                         d’intégrer le progiciel Atlantis, nouvel outil qui monte
                                         sur le terrain de la gestion des processus de cette
                                         branche d’activité. Gros plan sur un projet pour
                                         lequel le respect des coûts, délais et la complétude
                                         fonctionnelle ont été des critères différenciants.


             a Mutuelle UMC est spéciali-                   en mode « sous-traitance », la pro-        adhérents et mutuelles membres,

      L      sée dans la protection sociale.
             Depuis 45 ans, elle propose
      des contrats d’assurance complé-
                                                            duction de ses partenaires parmi
                                                            lesquels les contrats collectifs des
                                                            offres globales du groupe MUTEX SA.
                                                                                                       tout en leur permettant de rester
                                                                                                       réactifs. Dans cette perspective,
                                                                                                       « nous avons réalisé une étude de
      mentaire santé sur la base d’une                      Comment administrer l’ensemble             notre existant, il y a deux ans. Le ré-
      philosophie : la solidarité. Cette der-               des processus des offres de complé-        sultat de cette analyse a été la
      nière justifie également sa stratégie                 mentaire santé de ces différentes          conception d’un schéma directeur à
      de rapprochement avec d’autres ac-                    composantes ? La Mutuelle UMC a            trois ans et l’urbanisation de notre
      teurs de son écosystème. Actuelle-                    bâti un système d’information en           architecture technique avec, à la clé,
      ment, la Mutuelle UMC est le                          spécifique, à l’instar de la majeure       une réorganisation des applications
      regroupement par fusion/absorption                    partie de ses alter ego. Cet environ-      par métier », explique Frédéric Ber-
      en 2011, des mutuelles Panotech-                      nement configuré sous Unisys et            nard, directeur général adjoint.
      nique, Mutatis, Sainte-Anne, SMER,                    baptisé Sysmut permet de gérer des         Sur le plan applicatif, l’un des chan-
      la Mutuelle du Personnel LCL, la Mu-                  contrats individuels et collectifs.        gements importants a été la néces-
      tuelle du Maine, la Mutuelle du Cen-                                                             sité d’intégrer un outil de gestion de
      tre de Recherches d’Aubervilliers                     Au fil des ans, il a fait ses preuves en   l’activité de prévoyance, nouveau
      (MCRA), la Mutuelle Haut-Saônoise                     accompagnant le groupe dans son            marché pour le groupe. « Notre pré-
      et de l’union UMC.                                    développement. Il doit toutefois évo-      sence sur ce segment était devenue
      Cette volonté solidaire va même plus                  luer conformément à l’état de l’art,       nécessaire et prioritaire. Corollaire
      loin, et prend la forme de la déléga-                 l’objectif du groupe étant de mainte-      de cette aspiration, il fallait rapide-
      tion de gestion. Le groupe gère ainsi,                nir la qualité de service rendue à ses     ment trouver un outil pour gérer


6 • Assurance & Banque 2.0 • Septembre/Octobre 2012 • n°4
cette nouvelle activité. En fait, nous
avions moins d’un an pour conduire                     Contribuer à la gestion du risque
ce chantier stratégique », estime le
                                                   Le groupe UMC est rassemblé autour de la mutuelle qui porte son
directeur général adjoint.
                                                   nom. Il gère le régime complémentaire d’Assurance maladie de près
Comme pour tout projet de ce genre
                                                   de 225 000 personnes auxquelles il propose une batterie de presta-
en général, plusieurs possibilités
                                                   tions leur permettant, ainsi qu’à leurs familles, de se couvrir contre
s’offraient au groupe : développer
                                                   les aléas de la vie et de prévoir sereinement leur avenir.
une application en spécifique, faire
                                                   A ses adhérents, cette institution propose une gamme de produits di-
appel à la délégation de gestion ou
                                                   versifiée ainsi que des services d’action sociale, de prévention et d’as-
intégrer un progiciel du marché. Le
                                                   sistance. Viennent s’y ajouter des solutions de communication
cahier des charges mis au point pré-
                                                   (publications, etc.). D’autre part, le groupe propose à ses partenaires
voyait le recours à une solution facile
                                                   membres un ensemble d’outils permettant de mettre à la disposition
à intégrer, à un coût abordable et
                                                   de leurs adhérents un service de qualité. Il participe également à la
construite sur une architecture web
                                                   gestion du risque, fonction importante dans un contexte de forte pous-
pour les raisons d’ouverture et d’in-
                                                   sée réglementaire (contrôle interne, Solvabilité II). Sur ce dernier
teropérabilité. En complément, il de-
                                                   point, le groupe conduit un projet qui mobilise l’ensemble de ses
vait être apte à gérer tout type
                                                   forces vives. Ce chantier se poursuit en parallèle avec la mise en
d’offre de prévoyance : décès, inva-
                                                   place d’une architecture décisionnelle. Celle-ci sera exploitée à des
lidité, incapacité, etc. Autre point im-
                                                   fins de pilotage d’activités. Pour ce faire, il engrangera toutes les don-
portant, la capacité de l’éditeur à
                                                   nées provenant des différents systèmes d’information des compo-
s’impliquer fortement dans le projet,
                                                   santes du groupe et permettra de produire des tableaux de bord.
dans une logique de partenariat.
                                                                                                                       E. M.
La spécification des besoins a per-
mis d’exclure l’approche de dévelop-
pement interne en partant d’une
feuille blanche. Trop coûteux et ris-      rances. « En observant ce marché               d’apprécier sa grande ergonomie et
qué ; la délégation de gestion a été       que nous connaissons bien pour y               surtout ses spécificités fonction-
également exclue sachant que le            travailler depuis plus de deux décen-          nelles. Pour preuve, il offre la possi-
groupe entend rester maître de sa          nies, notre équipe a décidé de pro-            bilité de gérer la comptabilité en
stratégie de prévoyance qui passe          poser une nouvelle offre permettant            partie double. Cela nous permet de
par un contrôle au plus près des pro-      de répondre aux attentes des por-              bénéficier d’une grande traçabilité
cessus associés. En procédant par          teurs de risques de taille moyenne,            des opérations réalisées », explique
élimination, restait la piste de l’inté-   abordable sans pour autant faire un            Frédéric Bernard. Autre illustration
gration d’un progiciel du marché. Si       compromis sur les exigences tech-              de l’alignement de cet outil sur les
l’offre en la matière était assez riche    nico-fonctionnelles de la profes-              attentes métiers du groupe, la prise
il y a encore quelques années, elle        sion », déclare Thierry Dubois, un des         en compte de la distribution des pro-
s’est réduite fortement, laissant la       géniteurs de cette solution.                   duits à travers un réseau de cour-
                                                                                          tiers grossistes. « S’il le souhaite,




                                       “
                                                                                          l’assureur peut suivre, de bout en
                                                                                          bout, l’ensemble du processus
                                                                                          de gestion de son activité de
                                      “
        Nous avions moins d’un an pour conduire
     ce chantier stratégique d’intégration d’Atlantis
                                                                                          prévoyance, à partir des tables tech-
                                                                                          niques d’Atlantis. Un plus apprécia-
                                                                                          ble dans un contexte réglementaire
                                                                                          fortement exigeant », constate
                                                                                          Thierry Dubois.
                                                                                          Dans la foulée du choix de cette so-
place à quelques acteurs à classer         Pris en compte dans le processus de            lution effectué début janvier 2011,
schématiquement en deux catégo-            choix, le progiciel Atlantis a très vite       l’équipe de projet s’est adjoint les
ries : d’un côté des solutions             séduit la mutuelle UMC. « Nous                 compétences d’un expert pour l’ac-
d’envergure coûteuses dont l’implé-        avons rapidement été marqués par               compagner dans le paramétrage de
mentation s’inscrit dans le temps ;        la capacité de l’éditeur à cerner nos          l’outil en fonction de ses règles mé-
de l’autre des outils hybrides cou-        besoins ; un exemple, nous voulions            tiers. « Cette phase est facilitée par
vrant parfaitement les attentes des        une solution capable de gérer la pré-          le moteur de paramétrage puissant
assureurs. Depuis un an, est arrivée       voyance d’une branche spécifique,              d’Atlantis assorti de scripts qui per-
sur ce terreau la solution Atlantis,       celle des fonctionnaires. Quant à              mettent de définir, en une opération
portée par l’éditeur PWA Assu-             l’outil, l’audit réalisé nous a permis         unique, les produits ainsi que leurs


                                                                                      Septembre/Octobre 2012 • n°4 • Assurance & Banque 2.0 • 7
Grand angle

      règles de gestion, sans oublier les                   partenaires courtiers » ajoute Frédé-      prendre une dimension autrement
      contrôles associés. En moins de                       ric Bernard.                               plus stratégique. Des structures mu-
      trois mois, comme l’exigeait le ca-                   Après avoir posé les bases de la ges-      tualistes, y compris de taille mo-
      hier des charges, l’équipe de projet                  tion de son activité de prévoyance, le     deste, pourraient par exemple faire
      a été capable de mettre en produc-                    groupe UMC entend progressive-             appel à cette solution pour la gestion
      tion un premier lot, à savoir la ges-                 ment conforter l’exploitation de son       de leur activité de prévoyance, dans
      tion des adhésions, des cotisations                   outil et n’exclut pas d’élargir son uti-   le cadre de prestations de gestion
      et des prélèvements adhérents de




                                                                                                   “
      l’activité santé développée avec nos
      courtiers grossistes », déclare José
      Bitchatchi, président de Move, inté-
      grateur de la solution.
      Interfacé avec le système d’informa-
      tion Sysmut, le progiciel Atlantis est                          Atlantis constitue un maillon stratégique
      accessible dans un environnement                                     dans notre politique de gestion
                                                                                                   “
      Web. Le référentiel « base per-
      sonnes » reste accessible à partir de                               de la rémunération des courtiers
      cet existant affecté à la gestion de la
      santé. En fait, pour l’heure, aucune
      reprise de données n’a été opérée
      vers le nouvel environnement, « pour
      des raisons de cohérence de notre                     lisation à d’autres domaines. « Nous       pour compte de tiers apportée par le
      référentiel « base personnes ». Du                    sommes partis de la prévoyance             groupe. « En somme, cet outil nous
      coup, les prestations sont encore ré-                 pour peut-être aller, à terme, vers la     ouvre des perspectives nouvelles qui
      glées par Sysmut », explique le direc-                gestion de la santé sur la plate-forme     intègrent l’ouverture sur la gestion
      teur général adjoint.                                 Atlantis. Toutefois, rien n’a encore       de nouveaux produits parmi lesquels
      Les premiers utilisateurs à exploiter                 été décidé et l’étude fonctionnelle        la dépendance, l’assurance emprun-
      cet outil ont été les équipes de Tou-                 devrait commencer fin d’année              teur et la Garantie des accidents de
      louse en charge de l’activité santé et                2012 », temporise le directeur géné-       la vie », indique Frédéric Bernard. Au-
      prévoyance des fonctionnaires. Les                    ral adjoint. Au cas où la brique santé     trement dit, Atlantis constitue une
      courtiers partenaires ont ensuite pu                  de ce groupe évoluait vers le progi-       arme stratégique pour ce groupe en
      entrer dans le bal. Ce qui permet                     ciel de PWA Assurances, elle pourrait      plein développement.
      désormais au groupe d’asseoir « une                   alors intégrer la couche de gestion        Enfin, pour l’éditeur, qui vient de
      gestion efficace du commissionne-                     de l’assurance maladie à cet envi-         prouver une nouvelle fois sa capa-
      ment en cascade, fonctionnalité dé-                   ronnement : DRE, B2, Noémie, etc.          cité à accompagner un porteur de
      pourvue au sein de Sysmut. En fait,                   Du reste, dans un contexte politique       risques dans le respect des coûts,
      Atlantis constitue un maillon straté-                 de la mutualité faisant abstraction        exigences fonctionnelles et délais, il
      gique dans notre politique de ges-                    des unions de mutuelles, le nouvel         s’agit d’une référence nouvelle qu’il
      tion de la rémunération de nos                        outil de la Mutuelle UMC pourrait          saura certainement faire valoir au-
                                                                                                       près de prospects souvent échaudés
                                                                                                       à l’idée de se lancer dans l’implé-
                    Atlantis ouvert sur le courtage                                                    mentation d’outils généralement
                                                                                                       contraignants sans garantie de fonc-
                Dans leur volonté de percer sur un marché fortement concurrentiel,                     tionnement adéquat à l’arrivée.  n
                les acteurs mutualistes explorent de nouvelles opportunités parmi les-
                quelles la distribution à travers le canal traditionnel qu’est le cour-                                  Emmanuel Mayega
                tage. La Mutuelle UMC fait partie des institutions ayant tablé sur
                cette opportunité. Elle a notamment misé sur le courtage grossistes
                en concluant des partenariats avec plusieurs distributeurs adossés à
                ce modèle. D’ores et déjà, le groupe travaille avec deux grossistes
                de la place comme gestionnaire et comme assureur. L’intégration
                d’une solution de gestion de la prévoyance devait prendre en compte
                le recours à la distribution par le canal traditionnel. Un défi que le pro-
                giciel Atlantis a pu relever grâce à sa souplesse. Mieux, il est devenu
                le support de commissionnement du groupe.
                                                                                      E. M



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Dans un contexte                                                                                       Dossier
       opérationnel en
       permanente mutation,                                                                                              Big data
       les solutions
       technologiques doivent
       également évoluer.
       Dans le domaine du                                            Le décisionnel à
       décisionnel et du pilotage
       des activités, cette
       dynamique donne presque
                                                                  l’heure du Big data
       le tournis. Après les data                               nfocentre. Certains collaborateurs

                                                             I
                                                                                                      Selon le Gartner, ce concept désigne
       marts et autres data                                     de services informatiques et d’au-    l’explosion du volume de données
                                                                tres des directions générales s’en    dans les entreprises et les compo-
       warehouses, voici venu                                souviennent. Cette technologie a         sants technologiques que proposent
       le temps du Big data.                                 posé les bases du décisionnel dans       les éditeurs pour les gérer. Les four-
       Internet, réseaux                                     la banque et l’assurance. Aux mains      nisseurs relèvent tout particulière-
                                                             de la toute puissante DSI, elle per-     ment ici du secteur du décisionnel.
       sociaux et autres                                     mettait de produire des tableaux de      Quand apparaît-il  ? Meta Group y
       sources d’informations                                bord exploités à des fins de pilotage    avait déjà fait allusion en 2001. Ses
                                                             des activités. AXA, BNP Paribas, Ge-     contours ont été précisés par le
       multimédias sont passés                               nerali, Société Générale et bien d’au-   Gartner en 2008. Progressivement,
       par là. Et apparaissent                               tres groupes y ont lourdement            on a vu y venir une foultitude de four-
                                                             investi. Les enjeux ont beaucoup         nisseurs. Tous les grands de la Busi-
       comme une aubaine                                     changé entre-temps. Et les techno-       ness Intelligence s’y positionnent.
       pour les fournisseurs de                              logies avec. Bon nombre ont              Oracle, IBM et autre Microsoft ont
                                                             abandonné ces générateurs de sta-        entonné un discours d’évangélisa-
       solutions décisionnelles.
                                                             tistiques pour déployer une architec-    tion porté par un marketing virulent
       C’est en tout cas leur                                ture décisionnelle émaillée de           pour asseoir leurs nouvelles offres.
       sentiment, si l’on en juge                            technologies conformes à l’état de       Celles-ci ont la particularité de s’ap-
                                                             l’art. Le data warehouse (entrepôts      puyer sur un triptyque technolo-
       à travers les offres                                  de données) a fait son apparition sur    gique  : des mémoires dynamiques
       proposées.                                            le marché. Et sa déclinaison par silo    pour une accélération des traite-
                                                             métier a imposé le concept de data       ments, des bases de données mas-
       Qu’en est-il de la demande                            marts. Direction métiers, services       sivement parallèles voire des
       dans la banque et                                     marketing et autres RH tablent sur       solutions exploitant des SGBD non
                                                             ces modules pour piloter leurs acti-     relationnelles adossées à noSQL.
       l’assurance ?                                         vités. C’était sans compter avec l’ex-   Les prestataires de services sont
       Si les acteurs de ces                                 plosion de la donnée.                    également de la… fête. Pour accom-
       branches de marché                                                                             pagner l’intégration de ces outils dès
                                                             Meta Group pose                          la phase amont. Bref, le marché est
       capitalisent déjà sur                                 les jalons conceptuels                   déjà constitué de technologies ma-
       la puissance des                                      du Big data en 2001                      tures et d’une offre qui ne l’est pas
                                                             Réseaux sociaux et Internet génè-        moins. Qu’en est-il de la demande ?
       technologies du Big Data                              rent une volumétrie de données           Les enquêtes du Gartner donnent la
       dans d’autres pays, ceux                              énormes et variées capitalisables        mesure en mettant le Big data parmi
                                                             par les banques et les assurances        les préoccupations majeures des
       de l’Hexagone restent                                 dans leurs démarches marketing et        DSI en 2012. Mieux, il dame même
       dans l’expectative.                                   de connaissance client, par exem-        le pion au Cloud computing. Quid sur
                                                             ple. A l’affût d’innovations sur un      le terrain où les assureurs et les ban-
       En fait, ils poursuivent leur
                                                             marché de la technologie qui             quiers disposent déjà de solutions
       lancée dans l’exploitation                            marque le pas, les fournisseurs ont      décisionnelles traditionnelles ins-
       du décisionnel classique.                             mis en avant ce besoin, sous le vo-      crites dans les mœurs ?
                                                             cable de Big data. De quoi s’agit-il ?   Dans la mutualité et la prévoyance

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où les regroupements se sont multi-                                                                                               insiste également sur l’importante
 pliés depuis quelques années, la vo-                                                                                              volumétrie des flux d’informations
 lumétrie de données est de plus en                                                                                                que les mastodontes nés de multi-
 plus élevée, tout comme leur variété.                                                                                             ples rapprochements doivent gérer.
 La nécessité d’être réactif y est éga-                                                                                            « Les nouveaux groupes ainsi consti-
 lement prégnante. Clairement, les                                                                                                 tués brassent des volumes de don-
 trois conditions pour une utilisation                                                                                             nées considérables. Parce que l’ERP
 du Big data (volume, vitesse et va-                                                                                               Suadeo, au cœur de ce processus,
 riété) sont réunies. Comment ces                                                                                                  doit permettre le pilotage de l’en-
 groupes réagissent-ils dans un envi-                                                                                              semble des activités de l’entreprise,
 ronnement également hanté par la                                                                                                  il peut être alimenté par tous ses
 problématique de Solvabilité II  ?                                Laurent Grouas,                                                 systèmes d’information. Quand on
 « Ces acteurs y compris tous les au-                              directeur général                                               sait la multitude d’analyses que la
 tres du marché de l’assurance vont                                de Kadris France                                                plateforme SUADEO embarque en
 être amenés à réviser leur rapport                                                                                                standard, vous pensez bien que
 au décisionnel  ; le traitement de                                                                                                nous n’avons pas attendu la vague
 données en silo va peu à peu céder                               sionnelles. Auparavant, « il sera tou-                           du Big Data pour veiller aux temps
 la place à une approche analytique                               tefois nécessaire de régler la cru-                              de réponses de notre outil. C’est
 plus globale du client, par exemple.                             ciale problématique de la qualité de                             pour cela que quatre ressources
 Pour l’heure, les uns et les autres                              la donnée  plus que jamais néces-                                sont en permanence mobilisées
 s’attellent encore à d’autres priori-                            saire dans un contexte de Big data »,                            pour garantir le tuning des requêtes
 tés », estime Laurent Grouas, direc-                             prévient Laurent Grouas.                                         d’utilisateurs. Cette préoccupation
 teur général de Kadris France.                                                                                                    majeure de tous les jours et ces ef-
 Désormais dans le giron du groupe                                Suadeo au cœur                                                   forts ont payé puisque ces dernières
 Keyrus, ce cabinet entend capitaliser                            des masses de données                                            années, en phase de qualification
 sur son savoir-faire métier et les                               de nouveaux groupes                                              de notre progiciel par de gros clients,
 compétences de Business Intelli-                                 de la mutualité                                                  nous avons réalisé plusieurs cam-
 gence de sa maison-mère pour ac-                                 Au sein de Suadeo, spécialiste du                                pagnes de benchmark sur une base
 compagner ses partenaires dans la                                décisionnel métier pour la mutualité                             d’environ 10 millions de personnes
 refonte de leurs architectures déci-                             et les acteurs de la prévoyance, l’on                            protégées donnant des résultats




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Nom : ..........................................................Prénom : ..........................Fonction ........................................................ Société :
Secteur d’activité : ...............................................................................
Email : .........................................................Tél :..............................................Fax :...................................................
Adresse : .....................................................................................................................................................................
Code Postal : I—I—I—I—I—I                                Ville ..................................................................................................................


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                                                Carré Haussmann 22-28, Rue Joubert - 75009 Paris


                                                                                                                             Septembre/Octobre 2012 • n°4 • Assurance & Banque 2.0 • 11
DOSSIER
       plus que probants. En complément                      porte quelle activité de l’entreprise      du Big data sont multiples. Dans ce
       de notre investissement en R&D,                       au niveau de granularité qu’il sou-        contexte, notre objectif est d’appor-
       nous proposons d’ailleurs dans tous                   haite et cela au travers de milliers       ter aux directions générales et opé-
       nos projets d’intégration un volet                    d’analyses disponibles », termine Az-      rationnelles les moyens de prendre
       dédié aux performances tech-                          zeddine Bendjebbour.                       des décisions pertinentes », déclare
       niques »,  indique Azzeddine Bend-                    L’éditeur Tricast, qui intervient sur le   Stéphane Baudin, directeur des opé-
       jebbour, président directeur général                  terrain de l’assurance avec une offre      rations. Dans cette logique, la solu-
       de Suadeo. Pour aller plus loin dans                  de Business Intelligence assortie          tion Tricast se positionne en base
       sa volonté de faire face à la problé-                 d’une couche métier, constate que le       unique alimentée par les différentes
       matique du Big Data, la société en-                   Big data est désormais une réalité à       applications de l’entreprise (marke-
       visage de tisser des partenariats                     prendre en compte pour gérer effica-       ting, finance, métier, etc.). Cet es-
       avec des acteurs technologiques du                    cement différentes applications,           pace fédérateur permet de générer
       marché spécialisés en la matière.                     dans un contexte de concentration          des indicateurs cohérents.
       « En combinant notre plateforme dé-                   des groupes. « De la détection d’une       Ayant compris très tôt la nécessité
       cisionnelle avec la technologie Big                   épidémie de grippe à travers les ré-       de promouvoir le Big data pour aider
       Data du marché, l’utilisateur pourra                  seaux sociaux en passant par celle         leurs clients à capter toute la masse
       presque en temps réel visiter n’im-                   de la fraude, les champs d’utilisation     de données qui les inonde désor-
                                                                                                        mais, les éditeurs du décisionnel
                                                                                                        sont sur le pont. Un pont marketing
                    United Overseas Bank (UOB) : cap sur le                                             synonyme de « Buzz » ambiant. Ce
                    traitement du risque crédit en quasi-temps réel                                     brouhaha est-il justifié dans l’assu-
                                                                                                        rance ? « Selon Mc Kinsey et IDC, le
                Calculer de multiples facteurs de risques sur des millions de crédits                   secteur financier est l’un de ceux qui
                et de capitaux nécessite souvent plusieurs jours de traitement pour                     stocke le plus de données. L’exemple
                une grande banque. Et avoir une vision globale du risque pour l’éta-                    de la banque de détail confirme
                blissement impose la combinaison des risques de marché et de crédit.                    cette observation. Du côté de l’assu-
                Confrontée à cette problématique, UOB a lancé un appel d’offres en                      rance, les exigences réglementaires
                vue de sélectionner et d’intégrer une solution de gestion à l’échelle                   poussent également à emmagasiner
                de l’entreprise, en lieu et place d’une approche par silo, en clair, par                de gros volumes de données. Pour
                service. Comment expliquer une telle démarche ? Les transactions                        tous, l’irruption de nouveaux flux
                ou groupes de transactions peuvent sembler très rentables ; mais in-                    issus de la géolocalisation et du Ma-
                tégrées dans un portefeuille plus large, elles peuvent avoir un impact                  chine to Machine pour personnaliser
                négatif global et une rentabilité bien moindre que celle attendue.                      les offres ou détecter la fraude, le
                Pour éviter ce travers, UOB, qui avait décidé d’intégrer une solution                   paiement mobile et le sans contact
                de gestion de risques en environnement Open Source, a finalement                        avancent. L’exploitation de ces don-
                retenu la plate-forme SAS. Celle-ci a permis d’accélérer ses traite-                    nées pour créer de nouveaux busi-
                ments. Un exemple : la réalisation des modèles de capital économique                    ness models nécessite une
                pour le risque de crédit à l’aide d’une simulation Monte Carlo qui né-                  architecture apte à gérer le Big
                cessitait plus de trois jours est consommée en huit heures. En y ajou-                  Data », considère Mouloud Dey, di-
                tant le volet relatif au risque de marché, la rapidité de calcul est                    recteur de la stratégie chez SAS
                maintenue.                                                                              France. Pour ce dernier, les banques
                Si cerner les risques en temps réel n’est pas très important, obtenir                   et les assureurs ne savent pas en-
                les données à ce rythme est crucial sachant que les marchés évoluent                    core réellement gérer le flot de ces
                rapidement : il faut comprendre leur fluctuation avant les concurrents,                 nouvelles données, surtout celles
                mettre les produits sur le marché rapidement et s’en retirer au bon                     non structurées issues générale-
                moment. La célérité retrouvée avec la plate-forme SAS donne de nou-                     ment de réseaux sociaux. Pourtant,
                velles idées au banquier qui réalise désormais des simulations à la                     « la technologie est mature et per-
                volée et dispose d’une puissance de calcul accrue. Quant à l’équipe                     met désormais de les traiter à des
                de gestion de risques, elle a désormais la capacité de démontrer l’im-                  fins de connaissance client. Dans
                pact des grandes décisions de crédit à son équipe dirigeante : visua-                   cette logique, le temps constitue un
                lisation en temps réel des effets des décisions de crédit sur                           facteur déterminant à l’heure où la
                l’intégralité du portefeuille, etc.                                                     vie de la donnée est éphémère.
                Du reste, le projet d’intégration de la plate-forme SAS conduit il y a                  Dans la banque, par exemple, il est
                deux ans et demi s’inscrit totalement dans une logique de gestion du                    crucial pour l’analyse des conditions
                Big data.                                                                               de marché. Ainsi, une annonce du
                                                                                  E. M.                 G20 sera l’occasion de recalculer
                                                                                                        les modèles de gestion des fonds


12 • Assurance & Banque 2.0 • Septembre/Octobre 2012 • n°4
DOSSIER
       propres, par exemple  », analyse                                                              également de la voix sur le marché
       Mouloud Dey.                                                                                  du Big data. « Nos clients banquiers
                                                                                                     et assureurs sont confrontés à de
       Vers un dataware house                                                                        nouveaux enjeux parmi lesquels la
       analytique                                                                                    maîtrise de la fraude et la connais-
       Sur le terrain, les acteurs semblent                                                          sance client. Cela nécessite des ou-
       être plus au fait de ces exigences de                                                         tils permettant de travailler en
       l’autre côté de l’Atlantique. Aux                                                             amont dans un contexte temps réel,
       Etats-Unis, des capteurs télémé-                                                              avec des performances accrues. A
       triques sont mis à contribution pour                                                          cette fin, nous proposons la techno-
       glaner des volumes de données ex-                                                             logie In Memory SAP Hana. Sur un
       ploitables dans un contexte de Pay                                                            plateau téléphonique bancaire, par
       As You Drive (PAYD). En France,                                                               exemple, elle offre la possibilité à un
       comme dans le reste de l’Europe,                       Azzeddine Bendjebbour,                 téléconseiller de procéder à une
       d’ailleurs, ce modèle peine à trouver                  président directeur général            analyse en temps réel de profils en
       un accueil favorable. Outre-manche,                    de Suadeo                              ligne et proposer aux prospects et
       l’expérience de  Norwich Union                                                                clients des offres adaptées à leurs
       (Aviva) aurait périclité du fait d’un                                                         attentes » explique Jean-Michel Jur-
       coût de gestion de la donnée farami-                  porte également le massivement pa-      bert, directeur de marché solutions
       neux. Selon le directeur de la straté-                rallèle et Hadoop. Bref, tous les in-   BI et HANA. Et ce dernier d’ajouter :
       gie de SAS, «  les assureurs ne                       grédients pour être «  Big data         «  De telles requêtes nécessitent le
       pourront plus bientôt se contenter                    Compliant » et plus généralement        traitement d’une grosse volumétrie
       d’une approche décisionnelle tradi-                   proposer une puissance de calcul en     de données difficiles à traiter à par-
                                                                                                     tir d’une architecture décisionnelle




                                                    “
                                                                                                     classique. SAP HANA permet de
                                                                                                     gérer à des fins marketing et com-
                                                                                                     merciales les gisements très impor-
                                                                                                     tants d’information engrangées
                                                     “
         Il est nécessaire de s’interroger sur les données
              à placer en mémoire et celles à archiver
                                                                                                     dans les bases ».

                                                                                                     InMemory rime avec
                                                                                                     célérité et réactivité
                                                                                                     La plongée dans le monde du Big
                                                                                                     data doit pousser logiquement les
                                                                                                     DSI et utilisateurs à hiérarchiser et
                                                                                                     segmenter le stockage des données
       tionnelle assortie de Data marts                      phase avec les nouveaux besoins du      car les tarifs varient selon qu’il
       conçus dans une logique de silos.                     marché.                                 s’agisse d’un archivage traditionnel
       Tout cela sera balayé par le courant                  En sa qualité d’acteur important du     ou dans un environnement In Me-
       du Big data sachant que les don-                      monde du décisionnel, SAP donne         mory. Au préalable, il est nécessaire
       nées ont besoin d’être mélangées :                                                            de s’interroger sur les données à pla-
       le concept de data mart longtemps                                                             cer en mémoire et celles à archiver.
       pertinent est de moins en moins                                                               Dans cette logique, SAP propose de
       opérant car il brasse des données                                                             tisser un pont entre les deux univers
       incomplètes. Il est désormais néces-                                                          ainsi constitués : SAP HANA et IQ,
       saire d’évoluer vers un data ware-                                                            complétées par des connexions avec
       house analytique dans lequel les                                                              la technologie HADOOP. « En défini-
       données sont structurées différem-                                                            tive, cette approche permet aux di-
       ment ». A travers cette observation,                                                          rections informatiques d’héberger
       Mouloud Dey matérialise le position-                                                          les données là où elles sont plus per-
       nement de SAS sur le terrain du Big                                                           tinentes ce qui facilite l’analyse pré-
       data. En vue d’accompagner ses                                                                dictive », indique Jean-Michel Jurbert.
       clients dans cette mutation presque                                                           Si l’éditeur européen compte parmi
       forcée, l’éditeur a réécrit ses algo-                  Mouloud Dey,                           ses clients de la finance des acteurs
       rithmes en 2011. A la fin de cette                     directeur de la stratégie              comme AXA, Macif et autres Maaf
       année-là, il a annoncé l’adoption de                   chez SAS France                        qui utilisent BusinessObjects, il
       la technologie In memory  ; il sup-                                                           cherche ses premiers clients en ma-


14 • Assurance & Banque 2.0 • Septembre/Octobre 2012 • n°4
tière de Big data en France. En re-                                                       ormais incontournable pour ces mé-
vanche, outre-Rhin, il travaille déjà                                                     tiers car elles permettent de gérer
dans cette logique avec AOK. « Notre                                                      les données structurées et non
client exploite le système SAP HANA                                                       structurées à l’heure où ces der-
en vue d’analyser sa base d’informa-                                                      nières sont de plus en plus volumi-
tions de 24 M d’assurés. Cela re-                                                         neuses. Malgré les promesses de
présente 370 M de traitements an-                                                         ces outils, les acteurs de l’assurance
nuels. L’architecture déployée per-                                                       et de la banque restent pour l’heure
met d’obtenir le résultat des                                                             assez prudents en la matière en
traitements en moins d’une journée                                                        France », reconnaît Christophe Gen-
là où il aurait fallu cinq jours », consi-                                                dre, directeur des marchés Banque
dère Jean-Michel Jurbert. Et ce der-                                                      et Assurance. Selon Michel Bruley,
nier de conclure  : «  Les assureurs                                                      Directeur Marketing EMEA Teradata
comme les banquiers réfléchissent                                                         Aster Data, « le Big data ne signifie
de plus en plus à la manière dont ils                                                     pas forcément gros volumes de don-
peuvent gérer au mieux le flot de                                                         nées ; nous en traitons depuis des
données notamment non structu-                  Michel Bruley,                            années avant l’apparition de ce
rées qu’ils reçoivent. Tous nos                 Directeur Marketing EMEA                  concept qui introduit une nouvelle
clients sont conscients des pro-                Teradata Aster Data                       dimension, celle de la systématisa-
messes du Big data. D’ici une                                                             tion. Du coup les technologies SQL
année, je ne serais pas surpris de                                                        trouvent leurs limites dans cet envi-
voir une grande banque de la place             de données ? L’éditeur constate la         ronnement ». Face à cette fragilité,
généraliser l’utilisation des techno-          maturité du décisionnel traditionnel       de nouveaux composants tel Map
logies du Big data ».                          dans l’assurance et la banque. « Les       Reduce ont vu le jour pour paralléli-
Comment réagit Teradata, un des ac-            technologies du Big data viennent          ser un ensemble de tâches. D’autres
teurs de la gestion de gros volumes            en complément de cette couche dés-         comme Aster Data ou encore Ha-




    Bittle : un acteur qui monte

  Q      uand on dispose d’une offre décisionnelle  capitali-
         sant  sur la technologie de Google, le Big data devient
  logiquement et rapidement incontournable. Pour Bittle, par-
                                                                    données émanant des différentes sources de l’entreprise.
                                                                    Comme réceptacle décisionnel, il permet de produire des
                                                                    tableaux de bord exploitables à des fins de pilotage. Les DSI
  tenaire historique des technologies cloud de Google (depuis       des filiales d’une grande banque française l’utilisent dans
                                                                    cette logique pour asseoir un suivi à distance des activités
  mi 2009), l’aventure du Big Data commence il y a déjà plus
                                                                    et la qualité des interventions. Il en va de même pour GSA
  de 18 mois quand les équipes R&D du moteur de recherche
                                                                    Prado, une société fruit de la fusion de plusieurs cabinets
  leur proposent de devenir Certified Tester de sa technologie      de courtage qui se sert de Bittle comme outil du contrôle
  en la matière : Big Query. « La solution de Google en matière     de gestion.
  de Big Data permet de gérer les gros volumes provenant de
                                                                    Dans la perspective de la sortie de la version 3 prévue à la
  sources différentes en un temps record. Pour autant, nous
                                                                    fin de l’année, la personnalisation du portail Bittle sera op-
  considérons qu’il est encore assez tôt pour la proposer au        timisée avec à la clé le cap mis sur la mobilité, actuellement
  marché français. Cela dit, nous estimons que les assu-            disponible pour la visualisation des données uniquement. A
  rances et banques de l’Hexagone ne sauront faire long-            cette fonction sera ajoutée une nouvelle : la réalisation de
  temps l’économie de ces technologies tant celles-ci               tableau de bord en environnement nomade. La dimension
  apportent des réponses à leurs multiples défis », explique        Big data de l’offre sera également améliorée grâce à un mo-
  Christophe Suffys, président de cette jeune entreprise.           teur qui raccordera différentes sources d’informations ex-
                                                                    ternes à l’environnement Bittle. Ainsi, l’offre de cet éditeur
  En attendant de surfer pleinement sur cette vague, l’éditeur
                                                                    proposée gratuitement dans sa formule de base est-elle en
  qui a pour projet fondateur la démocratisation de l’accès au
                                                                    train de se faire une place sous le soleil du décisionnel.
  décisionnel, a centré ses travaux de ces derniers mois sur
  la qualité de ses connecteurs afin de simplifier l’analyse des                                                                E. M.




                                                                                      Septembre/Octobre 2012 • n°4 • Assurance & Banque 2.0 • 15
DOSSIER
       doop ont emboîté ce pas. Le premier                                                           nées réalisée au moyen de sa tech-
       dédié à l’analyse du Big data est                                                             nologie associative en mémoire.
       désormais dans le giron de Teradata                                                           Enfin, MicroStrategy a profité de sa
       qui a également noué des accords                                                              conférence annuelle 2012 pour af-
       avec le second. « Ces outils sont très                                                        firmer sa position sur le terrain du
       indiqués pour l’analyse des réseaux                                                           Big data avec en toile de fond la mo-
       sociaux, par exemple, et permettent                                                           bilité, qui « change notre rapport à la
       de déployer des programmes Map                                                                données  », estime Michael Saylor,
       Reduce qui sous-tendent des infra-                                                            CEO. Plus généralement, selon l’édi-
       structures spécifiques », indique Mi-                                                         teur, le nomadisme offre l’opportu-
       chel Bruley.                                                                                  nité d’exploiter pleinement le flow de
                                                                                                     données dans les environnements
       City Bank exploite                                                                            de production à des fins décision-
       Facebook pour séduire                                                                         nelles. Dans cette logique, la nou-
       de nouveaux clients                                    Valérie Lourme,                        velle plate-forme de Business
       Ramenant le débat sur le terrain                       Consultante Finance                    Intelligence MicroStrategy 9.3
       fonctionnel, Valérie Lourme, Consul-                   et Assurance Teradata France           constitue une arme efficace. « Dans
       tante Finance et Assurance Teradata                                                           un monde où des données non
       France, constate «  l’immersion de                                                            structurées provenant notamment
       nouvelles données dans les métiers                    cessus », assure Valérie Lourme.        de réseaux sociaux et d’autres sup-
       de la finance : géo-spatiale, réseaux                 Du côté de Qlikview, le décisionnel     ports viennent compléter les infor-
       sociaux. Il est nécessaire de les ana-                permet de répondre aux besoins          mations structurées habituellement
       lyser afin d’en dégager de la valeur                  urgents de disposer des informa-        exploitées par le décisionnel, Mi-
       et nourrir le CRM. En milieu ban-                     tions de plus en plus volumineuses.     croStrategy se devait de proposer
       caire, cela peut permettre de savoir                  Avec son analyse en mémoire, les        une nouvelle infrastructure plus ro-
       pourquoi un client a clos son                         assureurs et les banquiers ont la       buste, plus rapide et plus perfor-
       compte. Un fait difficile à prévenir.                 possibilité d’intégrer rapidement des   mante. Grâce à son moteur Rolap et
       Pourtant, les technologies du Big                     données issues de différentes           à sa solution In-Memory, elle permet
       data permettent d’analyser un en-                     branches et de sources externes.        de stocker des informations sur le
       semble d’événements précédant                         Elles sont exploitables dans une lo-    serveur et de la restituer rapide-
       une résiliation. Réitérer une de-                     gique collaborative. Cet outil peut     ment. Et répond ainsi aux attentes
       mande simple sans obtenir de suc-                     être déployé en quelques semaines       des banquiers et assureurs, qui ont
       cès auprès d’un établissement peut                    et analyse les données dans un          besoin de réactivité pour se différen-
       pousser le client à dénoncer son                      nombre illimité de dimensions explo-    cier », estime Jean-Pascal Ancelin, di-
       contrat avec sa banque. La techno-                    rées par toutes les directions. Chez    recteur général de MicroStrategy en
       logie Map Reduce peut contribuer à                    l’éditeur, l’on estime que Qlikview     France.
       déceler en amont une telle décision.                  permet de disposer d’une analyse        Sur ce terrain, les intégrateurs sont
       Quant aux données géo-spatiales,                      rapide, visuelle et flexible des don-   également en première ligne. Le
       elles peuvent permettre de dépister                                                           groupe Opera Solutions en fait
       les fraudes ». Le relationnel client                                                          partie. Pour Elias Baltassis, direc-
       peut également être développé                                                                 teur France, « le Big data devient
       grâce à ces nouvelles données.                                                                incontournable notamment pour les
       Ainsi, City Bank a exploité Facebook                                                          données interactionnelles. Actuelle-
       pour le recrutement de nouveaux                                                               ment, celles-ci sont très peu analy-
       clients. Enfin, en assurance automo-                                                          sées à des fins opérationnelles ».
       bile, « le Big data permet, par exem-                                                         En fait, cette position résume claire-
       ple, de scruter le comportement en                                                            ment le rapport actuel des banquiers
       ligne d’un prospect. Si ce dernier                                                            et assureurs à ce phénomène. Ils se
       abandonne sans suite une proposi-                                                             hâtent lentement.                     n
       tion, le téléconseiller est à même de
       le relancer dans les quinze minutes                                                                             Emmanuel Mayega
       qui suivent, avec une offre plus
       adaptée à son profil. Cette dernière
       est sélectionnée après traitement
                                                              Elias Baltassis,
       des données le concernant, en quasi
                                                              directeur France, Opera Solutions
       temps réel. Un de nos clients euro-
       péens a déjà mis en place un tel pro-


16 • Assurance & Banque 2.0 • Septembre/Octobre 2012 • n°4
DOSSIER                                                                                              Entretien

avec Philippe Nieuwbourg,
                 analyste indépendant*
Assurance & Banque 2.0 : Le Big            tion d’un nouveau mot-clef. Les tech-
Data semble être le nouveau                nologies ont beaucoup évolué ces
concept marketing à la mode                dernières années tant en termes de
pour les acteurs de la BI. Est-ce          collecte que de capacité de stockage
désormais une réalité ou une nou-          et d’analyse. Nous pouvons au-
velle tarte à la crème ?                   jourd’hui imaginer des analyses ré-
                                           servées il y a encore quelques
Philippe Nieuwbourg  : Les deux !          années aux films de science-fiction.
C’est tout d’abord en effet un concept     En parallèle, les technologies mo-
marketing destiné à donner une im-         biles, les réseaux sociaux, la « numé-
pulsion à des éditeurs dont les ac-        risation  » de la société, créent
tionnaires réclament toujours une          chaque jour des volumes de don-
croissance à deux chiffres. Dans les       nées incroyables, ce déluge de don-
années 90, nous avions les acro-           nées que l’on souhaite bien entendu
nymes à trois lettres (ERP, CRM, SCM,      analyser. Et l’accélération de ces           Vous voyez, le Big Data est partout.
EDW, BPM…). Aujourd’hui le marke-          cinq dernières années justifie à elle-       Et je n’ai volontairement pas pris
ting est devenu plus littéraire, mais      seule que l’on invente et emploie un         l’exemple classique de l’analyse des
cela ne change rien. Suivant la bonne      nouveau mot-clef.                            réseaux sociaux, qui certes appar-
maxime « si vous n’êtes pas leader         Prenons quelques exemples. Dans le           tient à la même famille d’applica-
sur votre marché, changez de mar-          domaine de la santé, le séquençage           tions, mais dont l’intérêt pour
ché », les éditeurs appliquent un dé-      de l’ADN voit son coût baisser régu-         l’humanité est moins évident…
rivé « Si vous n’êtes pas leader sur       lièrement. Il est maintenant accessi-
votre marché, créez un nouveau mar-        ble pour lancer des programmes de            A. & B. 2.0 : En quoi consiste-t-il et
ché ». Ils tentent donc de faire croire    recherche, par exemple sur le can-           que peut-il apporter aux acteurs
à la révolution tous les deux ou trois     cer. Mais le séquençage de l’ADN de          de la banque et de l’assurance ?
ans, pour susciter l’engouement de         chaque individu génère environ 1 To
certaines entreprises et stimuler          de données brutes ; qu’il faut donc          P. N. : J’ai élaboré une définition du
leurs investissements. Après le repor-     stocker et analyser. Et pour com-            Big Data un peu différente de celle
ting, l’analyse, les entrepôts de don-     prendre comment naissent et se dé-           habituellement proposée par les ca-
nées, les applications analytiques,        veloppent certains cancers, et s’ils         binets de conseil. Ils nous parlent
l’informatique en nuage, voici venu le     sont liés à certains gènes, il faut          tous des « 3 V » : Volume, Vitesse et
temps des données volumineuses.            analyser un grand nombre d’indivi-           Variété. De gros volumes de don-
Vous remarquerez que j’emploie à           dus… on va vite parler en Petaoctets         nées, dont la vitesse de génération
dessein uniquement des termes fran-        de stockage et d’analyse. Des vo-            s’est fortement accélérée et qui ne
çais, car ils existent. Et un autre tra-   lumes aujourd’hui bien plus accessi-         sont plus simplement des données
vers de nos hommes et femmes de            bles qu’hier.                                structurées (chiffres ou champs de
marketing est de nous faire croire         Dans le domaine des sciences de la           texte), mais également des données
qu’un concept débarqué à Roissy par        terre, comment rechercher des cor-           en provenance du Web, de l’image,
le dernier vol en provenance de San        rélations possibles entre les phéno-         du son, des capteurs…
Francisco est plus valorisant s’il n’est   mènes climatiques et l’activité              Mais il me semble que cela ne suffit
pas traduit… Mais c’est un autre           sismique ? Il est aujourd’hui possible       pas. Car il faut représenter ces don-
débat. Première face de la pièce, le       de lancer ce type d’analyse à                nées, et la visualisation graphique
Big Data n’a rien de nouveau, il est       l’échelle de la planète. Peut-être ne        de données a pris également un
l’évolution logique du travail fait dans   découvrirons nous rien. Mais peut-           nouvel essor. Il suffit de voir ce que
la collecte et l’analyse de données        être au contraire apprendrons nous           des logiciels comme Tableau Soft-
depuis plusieurs décennies.                de nouvelles règles sur le fonction-         ware ont apporté à ce marché.
Mais il y a heureusement un autre          nement de la planète. C’est le prin-         Et pour finir, il me semble que tout
aspect, qui justifie à son tour l’inven-   cipe même de la recherche.                   cela n’a aucun intérêt… si l’on ne re-


                                                                                    Septembre/Octobre 2012 • n°4 • Assurance & Banque 2.0 • 17
cherche pas à créer de la valeur. Je     les entreprises ne se précipitent pas          très opérationnel. Je ne prendrai
propose donc une définition éten-        tout de suite sur ce nouveau                   qu’un seul exemple, celui de la dé-
due, l’équation du Big Data, qui se-     concept. Et puis c’est un processus            tection de fraude, qu’il s’agisse du
rait : (Volume + Vitesse + Variété) x    long, il faut collecter les données, les       domaine des transactions bancaires
Visualisation = Valeur. La règle des     stocker, les analyser… tout cela de-           ou des déclarations de sinistres.
« 5 V » si vous voulez !                 mande des compétences, que les                 Pour être plus efficace, il faut amé-
Dans le domaine de la banque et de       entreprises n’ont pas encore. La de-           liorer « l’intelligence » du système de
l’assurance, on peut prendre plu-        mande en «  Data Scientist  » aug-             détection des fraudes, «  intelli-
sieurs exemples, auxquels vos lec-       mente considérablement dans le                 gence » au sens anglo-saxon, c’est-
teurs ont certainement déjà pensé.       monde. Et une étude de EMC en                  à-dire « renseignements ». Et c’est en
Dans ce domaine comme dans tous          2011 avait indiqué que seuls 17 %              parcourant très rapidement de nou-
les secteurs commerciaux, il faut        des Data Scientist seront des profes-          velles sources de données que l’on
proposer au bon client le bon pro-       sionnels de l’informatique décision-           pourra enrichir les algorithmes pré-
duit, au bon moment. Et si possible      nelle qui auront su évoluer.                   dictifs de repérage des fraudes.
juste avant le concurrent. Afin de       Dommage… C’est d’ailleurs pour                 Dans le domaine des fraudes à la
maximiser les chances d’être retenu      cela que nous avons créé un centre             carte bancaire par exemple, utiliser
par votre client.                        de formation professionnel, le Data            les informations fournies par un
Déjà dans les années 90, le direc-       Science Institut, installé en Europe           client sur les réseaux sociaux,
teur informatique de la Caisse           et en Amérique du Nord, pour former            lorsqu’il poste des photos, se géolo-
d’Epargne Loire Drome Ardèche,           les professionnels à ces nouveaux              calise, permettrait de détecter qu’il
m’expliquait que l’analyse, anonyme      besoins et aux nouveaux outils.                peut difficilement être en même
bien sur, des transactions de cartes     En France, malheureusement, nous               temps dans un restaurant à Mont-
bancaires d’un client, permettaient      ne sommes jamais les premiers à                réal et dans une boutique à Bom-
de prédire son prochain divorce ou       plonger. Certains diront que c’est             bay… Ou plus avancé, analyser son
un changement imminent de voiture.       que nous sommes plus raisonnables              statut dans lequel il indique qu’il
Aujourd’hui les volumes de données       et que nous préférons laisser les au-          prend un vol de 10 heures à Roissy,
à notre disposition permettent cer-      tres tester. Peut-être. Mais c’est             et détecter que pendant cette pé-
tainement d’affiner ces prévisions.      un fait, le Big Data se développe              riode si sa carte bancaire est utili-
Et de proposer au client le service      beaucoup en Amérique du Nord, et               sée, c’est sans doute une fraude,
adéquat. Comme l’a déjà expliqué         surtout on en parle plus. L’adminis-           sauf s’il s’agit d’un site de commerce
un distributeur anglais, vous savez      tration de Barack Obama a quand                en ligne et que la date de la com-
certainement qu’une jeune clientèle      même affecté un budget de 200 mil-             mande est antérieure au décollage,
est enceinte, avant même qu’elle ne      lions de dollars par an à des projets          etc. On peut enrichir les méthodes
l’ait annoncé à son père ! L’analyse     « Big data » !                                 d’analyse au travers de nombreuses
de ses comportements d’achat vous        Je suis persuadé qu’il y a des projets         données non encore exploitées.
permettrait de lui proposer un nou-      intéressants dans les entreprises eu-          Dans le domaine des assurances
veau service, juste au bon moment.       ropéennes, mais notre culture du se-           maladie ou des sinistres automo-
Et si l’on reprend l’analyse des dé-     cret a refermé le couvercle sur leur           biles, on peut également imaginer
penses liées à la voiture, complétée     communication. Pourtant je peux                certaines choses… Un client un peu
par l’analyse des traces de votre site   vous garantir que chez BMW, Nes-               imprudent qui publie sous pseudo
web, il est certainement possible de     presso, Bouygues Telecom… il y a               une annonce sur Le Bon Coin, mais
déterminer à quel moment proposer        des réflexions très avancées, tou-             déclare la destruction de son véhi-
au client le crédit automobile qui lui   jours autour de « business cases »,            cule, ou bien, cas classique mainte-
permettra de déclencher son achat.       de cas d’usage précis, pour lesquels           nant, le salarié en arrêt de travail qui
Ce ne sont que deux exemples, mais       un bénéfice est attendu de la mise             partage des photos sur une plage au
tous les domaines de l’entreprise        en place de ces nouvelles plates-              bout du monde avec ses « amis » Fa-
sont concernés.                          formes.                                        cebook.
                                                                                        C’est donc bien dans un environne-
A. & B. 2.0  : En France, plus on        A. & B. 2.0  : Croyez-vous au Big              ment très opérationnel que le Big
parle du Big data et moins on voit       data dans un environnement opé-                data trouvera le plus d’échos, et des
des réalisations concrètes. Com-         rationnel ? Si oui qu’apporterait-il ?         cas d’usage les plus rentables.        n

ment expliquer un tel décalage
entre discours et application ?          P. N. : On peut même affirmer que
                                         les premiers projets qui se qualifient
P. N. : D’abord le sujet « big data »    de « Big data » seront plus efficaces
est nouveau. On en parle réellement      et plus rentables s’ils sont directe-          *Auteur du livre « Big Data » publié fin 2012 chez
                                                                                        Dunod : http://www.decideo.fr/bigdata
depuis un an. Il est donc normal que     ment connectés à un environnement


                                                                                    Septembre/Octobre 2012 • n°4 • Assurance & Banque 2.0 • 19
Stratégie


                                          SAB :
                                              une assise solide dans le monde
                                                             bancaire français
        Olivier Peccoux,
                                         En lançant son progiciel dédié à la gestion
        Président-fondateur              des établissements de crédit, SAB s’attendait-il
                                         à un aussi franc succès sur le marché français ?
                                         23 ans après son envol, l’éditeur arbore un
                                         portefeuille client faisant rougir plus d’un de
                                         ses concurrents. Les raisons de ce succès sont
                                         à chercher dans la souplesse et la complétude
                                         d’une offre multiplateforme, qui évolue en fonction
                                         des besoins de la demande. Saga d’un succès.

               AB naît d’un constat : « l’ab-                d’un grand système mainframe à            utilisateurs, chacun pouvant l’adap-

       S      sence, à la fin des années 80,
              d’un véritable progiciel com-
       plet et intégré dédié à la gestion des
                                                             une plate-forme AS/400, berceau
                                                             technique du progiciel SAB. Fonde-
                                                             ment d’un tel downsizing, la re-
                                                                                                       ter à ses réalités organisationnelles.
                                                                                                       Une logique connue désormais sous
                                                                                                       le vocable de « multitenant » dans le
       établissements de crédits et tous                     cherche d’économies de gestion tout       monde du Cloud computing. Ainsi, la
       leurs métiers et filiales, y compris                  en bénéficiant d’un outil puissant et     Banque Palatine utilise la même ver-
       étrangères. Il fallait combler ce                     innovant. Cette référence aura per-       sion de SAB en France que celle de
       manque en proposant aux ban-                          mis au jeune éditeur de démontrer         la Banque Bemo Saudi Fransi en
       quiers une véritable solution infor-                  sa capacité à gérer de gros volumes       Syrie, au-delà des barrières linguis-
       matique de gestion complète de                        et à faire face aux requêtes multiples    tique, comptable, de reporting et de
       leurs activités », explique, d’emblée,                des utilisateurs, en toute sécurité.      place. Car le progiciel de SAB a été
       Olivier Peccoux, Président-fondateur                                                            conçu dans une logique neutre. Et
       de cette société qui s’est progressi-                 Une architecture                          s’adapte aux réalités des différents
       vement ancrée dans le paysage ban-                    sans noyau ni corpus                      pays. Chaque client est enregistré
       caire européen.                                       Au fil du temps, l’éditeur a étoffé son   dans cet environnement à partir
       Pour se faire une place sous le soleil                volume de clients, devenant du            d’un code : sa langue. Résultat : la
       financier où la concurrence fait rage,                même coup un véritable standard           pénétration de cette solution s’avère
       l’éditeur a démarré modestement,                      dans le monde du progiciel bancaire.      facile dans différents pays. Sur ces
       auprès d’établissements de taille                     « Notre solution compte en son sein       dix dernières années, le progiciel
       moyenne nourrissant une forte ap-                     près de 300 modules fonctionnels          SAB a été adopté sur le Vieux conti-
       pétence pour les progiciels car                       métiers, homogènes et intégrés            nent, au Maghreb, en Afrique Sub-
       n’ayant pas les moyens de se lancer                   entre eux, une richesse qui fait notre    saharienne, au Moyen-Orient, etc. En
       dans de gros développements spéci-                    force. A cela il faut ajouter une orga-   France où l’éditeur est fortement
       fiques. L’un de ses clients histo-                    nisation de cette couverture fonc-        présent, il continue de tracer son
       riques, la Banque Bruxelles Lambert                   tionnelle sans noyau ni corpus, un        sillon. Actuellement, il opère la migra-
       (aujourd’hui ING Bank France), avait                  point différenciant par rapport à nos     tion du système d’information de la
       été séduite par la richesse fonction-                 concurrents », indique le président       Caisse des Dépôts (CDC) vers la cible
       nelle de son offre. L’occasion pour                   de SAB. Autre facteur singulier selon     retenue, en l’occurrence le progiciel
       elle d’opérer un tournant technolo-                   l’éditeur, la mise à disponibilité        SAB. Un projet pour lequel il joue le
       gique alors novateur à savoir passer                  d’une version unique pour tous les        rôle d’intégrateur, à l’instar de tous


20 • Assurance & Banque 2.0 • Septembre/Octobre 2012 • n°4
Assurance banque2 0-numero4aout2012
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  • 1. Assurance Banque 2.0 N° 4 • Juillet/Août 2012 Reportage Le groupe Humanis met & Dossier Le décisionnel à le cap sur la convergence technologique l’heure du Big data Portrait Georges Da Costa, ingénieur d’études, Inservio Fanny Gilbert, Solly Azar Azzeddine Bendjebbour, président directeur “ Dans un contexte opérationnel en permanente mutation, les solutions Dans le domaine du décisionnel et du “ technologiques doivent également évoluer. pilotage des activités, cette dynamique donne presque le tournis. général de Suadeo Stratégie SAB : une assise solide dans le monde bancaire français À bâtons rompus Avec Pascal Buffard, président du Cigref « La culture numérique comme source d’innovation et de performance » Grand angle La Mutuelle UMC met le cap sur Atlantis
  • 2.
  • 3. Assurance Banque 2.0 N° 4 • Juillet/Août 2012 & Magazine édité par Capa Conseil • 22/28 rue Joubert 75009 paris Grand angle La Mutuelle UMC met le cap sur Atlantis ............................................................... 6 Dossier Le décisionnel à l’heure du Big data ...................................................................... 10 Entretien avec Philippe Nieuwbourg, analyste indépendant ................. 17 Stratégie SAB : une assise solide dans le monde bancaire français ..................... 20 La gestion du temps reste un défi en entreprise ........................................... 22 Xerox pour une communication rentable .......................................................... 23 • Rédacteur en chef : Emmanuel Mayega 01 73 77 54 59 06 78 55 12 13 À bâtons rompus e.mayega@capaweb.com Avec Pascal Buffard, président du Cigref ............................................................24 • Secrétariat de rédaction Régie publicitaire Karine Touya 01 73 77 54 64 Enquête k.touya@capaweb.com Green IT : après le « buzz », l’intégration ...............................................................28 • Directeur de la publication : Nacer Mechri • Journalistes : Portrait Emmanuel Mayega Georges Da Costa, Margaux Duquesne Le travail comme valeur centrale .............................................................................32 Fanny Gilbert, • Ont collaboré à ce magazine : Margaux Duquesne Le Web 2.0 au service de la relation à l’autre..................................................33 Graeme Nash Emmanuel Mayega • Service abonnement : Reportages 01 73 77 54 50 Le groupe Humanis met le cap sur la convergence • Impression : technologique .........................................................................................................................34 Imprimerie La Rochelaise Banque Pouyanne : une gestion industrialisée • Maquette : des droits d’accès au réseau ......................................................................................36 a.fc : Françoise Calley 06 84 61 40 11 • Crédits photos : © nyul@fotolia.com En toute liberté © Yuri Arcurs@fotolia.com Conformité PCI-DSS : © Francois Doisnel@fotolia.com Etes-vous paré aux derniers changements ?.................................................... 37 © Mirko Raatz@fotolia.com Septembre/Octobre 2012 • n°4 • Assurance & Banque 2.0 • 3
  • 4. Édito Big data, petite mobilisation L e règne de la donnée est bel et bien là. A la faveur de l’Internet et ses ap- plications, la numérisation se généralise. Avec pour corollaire des flots d’informations exploitables à des fins multiples : connaissance client, pi- lotage d’activités. Bienvenue dans l’univers du Big data. Pour le monde de la finance, la volumétrie de données, que crachent les tech- nologies, constitue un défi, avant d’être une formidable aubaine. Comment gérer cette masse d’informations et en tirer la substantifique moelle ? A l’affût de nou- velles opportunités, les hommes de marketing ont inventé le vocable de Big data pour désigner ce flux volumineux, varié et déversé à la vitesse grand V. Vous avez craint le décisionnel à ses premières heures ? Vous redouterez le Big data, tant il a l’air plus complexe. Heureusement, subtilité des fournisseurs, vous n’aurez pas à passer pour pertes et profits votre data warehouse bâti à coup de milliers de jours/homme. Tout juste devrez-vous vous contenter de le rendre analytique. Ce qui, soit dit, implique le recours à de nouvelles technologies dédiées. Il faudra Emmanuel Mayega donc mettre la main à la poche, par ces temps de crise. Sans regret aucun, tant Rédacteur en chef les gourous vous promettent un retour sur investissement (ROI) garanti. Habitués à prendre leur temps, les décideurs de l’assurance et de la banque “ restent indifférents. Le discours marketing ambiant, pourtant assourdissant, semble pour l’heure les laisser de marbre. Et pour cause, beaucoup en sont en- core à se demander si leur présence sur les réseaux (un des facteurs déclen- chants du Big data, ndlr) serait opportune en termes opérationnels. Pire, … la plongée d’une grande d’autres, qui y sont déjà, cherchent encore à quelles fins exploiter les données engrangées. C’est tout trouvé : Big data, répondent les fournisseurs en chœur. banque ou d’une La technologie associée promet de leur offrir les moyens de cerner le compor- importante compagnie tement du client en quasi-temps réel. Sur les plateaux téléphoniques ou dans les espaces Web, outils désormais banalisés dans les banques et assurances, d’assurances dans les technologies du Big data peuvent changer la donne. Anticiper et empêcher le départ d’un client bancaire las de voir ses requêtes, quelque minimes soient- cet univers de l’exploitation elles, accoucher d’une souris ; rebondir rapidement en ligne après une offre in- fructueuse, histoire de s’offrir une nouvelle chance pour convaincre le client du Big data devrait ouvrir avec des arguments plus convaincants. Autant d’exemples qui devraient faire fondre banquiers et assureurs. Pourtant ce n’est pas (encore ?) le cas. le bal en la matière. Selon certains fournisseurs de technologies, les DSI ne pourraient pas longtemps A quel rythme ? et impunément faire l’économie de ces nouveaux composants ; pour d’autres, la plongée d’une grande banque ou d’une importante compagnie d’assurances Swing ou bossanova, rock dans cet univers de l’exploitation du Big data devrait ouvrir le bal en la matière. A quel rythme ? Swing ou bossanova, rock ou cha cha, ce sera chacun à son ou cha cha, ce sera chacun rythme, à l’instar de l’adoption du décisionnel au cours de ces deux dernières à son rythme, à l’instar décennies. Après tout, beaucoup en sont encore à une exploitation minimaliste de ces architectures là où d’autres en sont équipés à tous les étages. Chacun de l’adoption du décisionnel avance, en fonction de ses moyens et de sa stratégie, dictée par le métier. La au cours de ces deux dernières décennies… “ prise en compte du nouveau paradigme technologique qu’est le Big data ne de- vrait pas échapper à cette logique. Cela est d’autant plus plausible que la crise pousse les assureurs à rester très prudents dans leurs choix d’investissements. Normal, les liquidités naguère pourvues par les marchés financiers ne sont plus au rendez-vous. Pour autant, il faudra tout de même se différencier de la concur- rence. De ce point de vue, les fournisseurs ont raison de motiver les DSI à re- joindre la farandole du Big data. En face, on assiste à une petite mobilisation. Hors de France surtout. n 4 • Assurance & Banque 2.0 • Septembre/Octobre 2012 • n°4
  • 5.
  • 6. Grand angle La Mutuelle UMC met le cap sur Atlantis Dans un contexte de l’économie sociale fortement marqué par le rapprochement entre entités sur Frédéric Bernard, directeur général la base de l’adage selon lequel « l’union fait la adjoint force », la volonté de percer sur ce marché fortement concurrentiel pousse les uns et les autres à se diversifier. Une ouverture sur de nouveaux segments qui rime souvent avec innovation technologique. Témoin l’incursion de la Mutuelle UMC dans le monde de la prévoyance, en complément de son ancrage au terreau de la santé ; l’occasion d’intégrer le progiciel Atlantis, nouvel outil qui monte sur le terrain de la gestion des processus de cette branche d’activité. Gros plan sur un projet pour lequel le respect des coûts, délais et la complétude fonctionnelle ont été des critères différenciants. a Mutuelle UMC est spéciali- en mode « sous-traitance », la pro- adhérents et mutuelles membres, L sée dans la protection sociale. Depuis 45 ans, elle propose des contrats d’assurance complé- duction de ses partenaires parmi lesquels les contrats collectifs des offres globales du groupe MUTEX SA. tout en leur permettant de rester réactifs. Dans cette perspective, « nous avons réalisé une étude de mentaire santé sur la base d’une Comment administrer l’ensemble notre existant, il y a deux ans. Le ré- philosophie : la solidarité. Cette der- des processus des offres de complé- sultat de cette analyse a été la nière justifie également sa stratégie mentaire santé de ces différentes conception d’un schéma directeur à de rapprochement avec d’autres ac- composantes ? La Mutuelle UMC a trois ans et l’urbanisation de notre teurs de son écosystème. Actuelle- bâti un système d’information en architecture technique avec, à la clé, ment, la Mutuelle UMC est le spécifique, à l’instar de la majeure une réorganisation des applications regroupement par fusion/absorption partie de ses alter ego. Cet environ- par métier », explique Frédéric Ber- en 2011, des mutuelles Panotech- nement configuré sous Unisys et nard, directeur général adjoint. nique, Mutatis, Sainte-Anne, SMER, baptisé Sysmut permet de gérer des Sur le plan applicatif, l’un des chan- la Mutuelle du Personnel LCL, la Mu- contrats individuels et collectifs. gements importants a été la néces- tuelle du Maine, la Mutuelle du Cen- sité d’intégrer un outil de gestion de tre de Recherches d’Aubervilliers Au fil des ans, il a fait ses preuves en l’activité de prévoyance, nouveau (MCRA), la Mutuelle Haut-Saônoise accompagnant le groupe dans son marché pour le groupe. « Notre pré- et de l’union UMC. développement. Il doit toutefois évo- sence sur ce segment était devenue Cette volonté solidaire va même plus luer conformément à l’état de l’art, nécessaire et prioritaire. Corollaire loin, et prend la forme de la déléga- l’objectif du groupe étant de mainte- de cette aspiration, il fallait rapide- tion de gestion. Le groupe gère ainsi, nir la qualité de service rendue à ses ment trouver un outil pour gérer 6 • Assurance & Banque 2.0 • Septembre/Octobre 2012 • n°4
  • 7. cette nouvelle activité. En fait, nous avions moins d’un an pour conduire Contribuer à la gestion du risque ce chantier stratégique », estime le Le groupe UMC est rassemblé autour de la mutuelle qui porte son directeur général adjoint. nom. Il gère le régime complémentaire d’Assurance maladie de près Comme pour tout projet de ce genre de 225 000 personnes auxquelles il propose une batterie de presta- en général, plusieurs possibilités tions leur permettant, ainsi qu’à leurs familles, de se couvrir contre s’offraient au groupe : développer les aléas de la vie et de prévoir sereinement leur avenir. une application en spécifique, faire A ses adhérents, cette institution propose une gamme de produits di- appel à la délégation de gestion ou versifiée ainsi que des services d’action sociale, de prévention et d’as- intégrer un progiciel du marché. Le sistance. Viennent s’y ajouter des solutions de communication cahier des charges mis au point pré- (publications, etc.). D’autre part, le groupe propose à ses partenaires voyait le recours à une solution facile membres un ensemble d’outils permettant de mettre à la disposition à intégrer, à un coût abordable et de leurs adhérents un service de qualité. Il participe également à la construite sur une architecture web gestion du risque, fonction importante dans un contexte de forte pous- pour les raisons d’ouverture et d’in- sée réglementaire (contrôle interne, Solvabilité II). Sur ce dernier teropérabilité. En complément, il de- point, le groupe conduit un projet qui mobilise l’ensemble de ses vait être apte à gérer tout type forces vives. Ce chantier se poursuit en parallèle avec la mise en d’offre de prévoyance : décès, inva- place d’une architecture décisionnelle. Celle-ci sera exploitée à des lidité, incapacité, etc. Autre point im- fins de pilotage d’activités. Pour ce faire, il engrangera toutes les don- portant, la capacité de l’éditeur à nées provenant des différents systèmes d’information des compo- s’impliquer fortement dans le projet, santes du groupe et permettra de produire des tableaux de bord. dans une logique de partenariat. E. M. La spécification des besoins a per- mis d’exclure l’approche de dévelop- pement interne en partant d’une feuille blanche. Trop coûteux et ris- rances. « En observant ce marché d’apprécier sa grande ergonomie et qué ; la délégation de gestion a été que nous connaissons bien pour y surtout ses spécificités fonction- également exclue sachant que le travailler depuis plus de deux décen- nelles. Pour preuve, il offre la possi- groupe entend rester maître de sa nies, notre équipe a décidé de pro- bilité de gérer la comptabilité en stratégie de prévoyance qui passe poser une nouvelle offre permettant partie double. Cela nous permet de par un contrôle au plus près des pro- de répondre aux attentes des por- bénéficier d’une grande traçabilité cessus associés. En procédant par teurs de risques de taille moyenne, des opérations réalisées », explique élimination, restait la piste de l’inté- abordable sans pour autant faire un Frédéric Bernard. Autre illustration gration d’un progiciel du marché. Si compromis sur les exigences tech- de l’alignement de cet outil sur les l’offre en la matière était assez riche nico-fonctionnelles de la profes- attentes métiers du groupe, la prise il y a encore quelques années, elle sion », déclare Thierry Dubois, un des en compte de la distribution des pro- s’est réduite fortement, laissant la géniteurs de cette solution. duits à travers un réseau de cour- tiers grossistes. « S’il le souhaite, “ l’assureur peut suivre, de bout en bout, l’ensemble du processus de gestion de son activité de “ Nous avions moins d’un an pour conduire ce chantier stratégique d’intégration d’Atlantis prévoyance, à partir des tables tech- niques d’Atlantis. Un plus apprécia- ble dans un contexte réglementaire fortement exigeant », constate Thierry Dubois. Dans la foulée du choix de cette so- place à quelques acteurs à classer Pris en compte dans le processus de lution effectué début janvier 2011, schématiquement en deux catégo- choix, le progiciel Atlantis a très vite l’équipe de projet s’est adjoint les ries : d’un côté des solutions séduit la mutuelle UMC. « Nous compétences d’un expert pour l’ac- d’envergure coûteuses dont l’implé- avons rapidement été marqués par compagner dans le paramétrage de mentation s’inscrit dans le temps ; la capacité de l’éditeur à cerner nos l’outil en fonction de ses règles mé- de l’autre des outils hybrides cou- besoins ; un exemple, nous voulions tiers. « Cette phase est facilitée par vrant parfaitement les attentes des une solution capable de gérer la pré- le moteur de paramétrage puissant assureurs. Depuis un an, est arrivée voyance d’une branche spécifique, d’Atlantis assorti de scripts qui per- sur ce terreau la solution Atlantis, celle des fonctionnaires. Quant à mettent de définir, en une opération portée par l’éditeur PWA Assu- l’outil, l’audit réalisé nous a permis unique, les produits ainsi que leurs Septembre/Octobre 2012 • n°4 • Assurance & Banque 2.0 • 7
  • 8. Grand angle règles de gestion, sans oublier les partenaires courtiers » ajoute Frédé- prendre une dimension autrement contrôles associés. En moins de ric Bernard. plus stratégique. Des structures mu- trois mois, comme l’exigeait le ca- Après avoir posé les bases de la ges- tualistes, y compris de taille mo- hier des charges, l’équipe de projet tion de son activité de prévoyance, le deste, pourraient par exemple faire a été capable de mettre en produc- groupe UMC entend progressive- appel à cette solution pour la gestion tion un premier lot, à savoir la ges- ment conforter l’exploitation de son de leur activité de prévoyance, dans tion des adhésions, des cotisations outil et n’exclut pas d’élargir son uti- le cadre de prestations de gestion et des prélèvements adhérents de “ l’activité santé développée avec nos courtiers grossistes », déclare José Bitchatchi, président de Move, inté- grateur de la solution. Interfacé avec le système d’informa- tion Sysmut, le progiciel Atlantis est Atlantis constitue un maillon stratégique accessible dans un environnement dans notre politique de gestion “ Web. Le référentiel « base per- sonnes » reste accessible à partir de de la rémunération des courtiers cet existant affecté à la gestion de la santé. En fait, pour l’heure, aucune reprise de données n’a été opérée vers le nouvel environnement, « pour des raisons de cohérence de notre lisation à d’autres domaines. « Nous pour compte de tiers apportée par le référentiel « base personnes ». Du sommes partis de la prévoyance groupe. « En somme, cet outil nous coup, les prestations sont encore ré- pour peut-être aller, à terme, vers la ouvre des perspectives nouvelles qui glées par Sysmut », explique le direc- gestion de la santé sur la plate-forme intègrent l’ouverture sur la gestion teur général adjoint. Atlantis. Toutefois, rien n’a encore de nouveaux produits parmi lesquels Les premiers utilisateurs à exploiter été décidé et l’étude fonctionnelle la dépendance, l’assurance emprun- cet outil ont été les équipes de Tou- devrait commencer fin d’année teur et la Garantie des accidents de louse en charge de l’activité santé et 2012 », temporise le directeur géné- la vie », indique Frédéric Bernard. Au- prévoyance des fonctionnaires. Les ral adjoint. Au cas où la brique santé trement dit, Atlantis constitue une courtiers partenaires ont ensuite pu de ce groupe évoluait vers le progi- arme stratégique pour ce groupe en entrer dans le bal. Ce qui permet ciel de PWA Assurances, elle pourrait plein développement. désormais au groupe d’asseoir « une alors intégrer la couche de gestion Enfin, pour l’éditeur, qui vient de gestion efficace du commissionne- de l’assurance maladie à cet envi- prouver une nouvelle fois sa capa- ment en cascade, fonctionnalité dé- ronnement : DRE, B2, Noémie, etc. cité à accompagner un porteur de pourvue au sein de Sysmut. En fait, Du reste, dans un contexte politique risques dans le respect des coûts, Atlantis constitue un maillon straté- de la mutualité faisant abstraction exigences fonctionnelles et délais, il gique dans notre politique de ges- des unions de mutuelles, le nouvel s’agit d’une référence nouvelle qu’il tion de la rémunération de nos outil de la Mutuelle UMC pourrait saura certainement faire valoir au- près de prospects souvent échaudés à l’idée de se lancer dans l’implé- Atlantis ouvert sur le courtage mentation d’outils généralement contraignants sans garantie de fonc- Dans leur volonté de percer sur un marché fortement concurrentiel, tionnement adéquat à l’arrivée.  n les acteurs mutualistes explorent de nouvelles opportunités parmi les- quelles la distribution à travers le canal traditionnel qu’est le cour- Emmanuel Mayega tage. La Mutuelle UMC fait partie des institutions ayant tablé sur cette opportunité. Elle a notamment misé sur le courtage grossistes en concluant des partenariats avec plusieurs distributeurs adossés à ce modèle. D’ores et déjà, le groupe travaille avec deux grossistes de la place comme gestionnaire et comme assureur. L’intégration d’une solution de gestion de la prévoyance devait prendre en compte le recours à la distribution par le canal traditionnel. Un défi que le pro- giciel Atlantis a pu relever grâce à sa souplesse. Mieux, il est devenu le support de commissionnement du groupe. E. M 8 • Assurance & Banque 2.0 • Septembre/Octobre 2012 • n°4
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  • 10. Dans un contexte Dossier opérationnel en permanente mutation, Big data les solutions technologiques doivent également évoluer. Dans le domaine du Le décisionnel à décisionnel et du pilotage des activités, cette dynamique donne presque l’heure du Big data le tournis. Après les data nfocentre. Certains collaborateurs I Selon le Gartner, ce concept désigne marts et autres data de services informatiques et d’au- l’explosion du volume de données tres des directions générales s’en dans les entreprises et les compo- warehouses, voici venu souviennent. Cette technologie a sants technologiques que proposent le temps du Big data. posé les bases du décisionnel dans les éditeurs pour les gérer. Les four- Internet, réseaux la banque et l’assurance. Aux mains nisseurs relèvent tout particulière- de la toute puissante DSI, elle per- ment ici du secteur du décisionnel. sociaux et autres mettait de produire des tableaux de Quand apparaît-il  ? Meta Group y sources d’informations bord exploités à des fins de pilotage avait déjà fait allusion en 2001. Ses des activités. AXA, BNP Paribas, Ge- contours ont été précisés par le multimédias sont passés nerali, Société Générale et bien d’au- Gartner en 2008. Progressivement, par là. Et apparaissent tres groupes y ont lourdement on a vu y venir une foultitude de four- investi. Les enjeux ont beaucoup nisseurs. Tous les grands de la Busi- comme une aubaine changé entre-temps. Et les techno- ness Intelligence s’y positionnent. pour les fournisseurs de logies avec. Bon nombre ont Oracle, IBM et autre Microsoft ont abandonné ces générateurs de sta- entonné un discours d’évangélisa- solutions décisionnelles. tistiques pour déployer une architec- tion porté par un marketing virulent C’est en tout cas leur ture décisionnelle émaillée de pour asseoir leurs nouvelles offres. sentiment, si l’on en juge technologies conformes à l’état de Celles-ci ont la particularité de s’ap- l’art. Le data warehouse (entrepôts puyer sur un triptyque technolo- à travers les offres de données) a fait son apparition sur gique  : des mémoires dynamiques proposées. le marché. Et sa déclinaison par silo pour une accélération des traite- métier a imposé le concept de data ments, des bases de données mas- Qu’en est-il de la demande marts. Direction métiers, services sivement parallèles voire des dans la banque et marketing et autres RH tablent sur solutions exploitant des SGBD non ces modules pour piloter leurs acti- relationnelles adossées à noSQL. l’assurance ? vités. C’était sans compter avec l’ex- Les prestataires de services sont Si les acteurs de ces plosion de la donnée. également de la… fête. Pour accom- branches de marché pagner l’intégration de ces outils dès Meta Group pose la phase amont. Bref, le marché est capitalisent déjà sur les jalons conceptuels déjà constitué de technologies ma- la puissance des du Big data en 2001 tures et d’une offre qui ne l’est pas Réseaux sociaux et Internet génè- moins. Qu’en est-il de la demande ? technologies du Big Data rent une volumétrie de données Les enquêtes du Gartner donnent la dans d’autres pays, ceux énormes et variées capitalisables mesure en mettant le Big data parmi par les banques et les assurances les préoccupations majeures des de l’Hexagone restent dans leurs démarches marketing et DSI en 2012. Mieux, il dame même dans l’expectative. de connaissance client, par exem- le pion au Cloud computing. Quid sur ple. A l’affût d’innovations sur un le terrain où les assureurs et les ban- En fait, ils poursuivent leur marché de la technologie qui quiers disposent déjà de solutions lancée dans l’exploitation marque le pas, les fournisseurs ont décisionnelles traditionnelles ins- du décisionnel classique. mis en avant ce besoin, sous le vo- crites dans les mœurs ? cable de Big data. De quoi s’agit-il ? Dans la mutualité et la prévoyance 10 • Assurance & Banque 2.0 • Septembre/Octobre 2012 • n°4
  • 11. où les regroupements se sont multi- insiste également sur l’importante pliés depuis quelques années, la vo- volumétrie des flux d’informations lumétrie de données est de plus en que les mastodontes nés de multi- plus élevée, tout comme leur variété. ples rapprochements doivent gérer. La nécessité d’être réactif y est éga- « Les nouveaux groupes ainsi consti- lement prégnante. Clairement, les tués brassent des volumes de don- trois conditions pour une utilisation nées considérables. Parce que l’ERP du Big data (volume, vitesse et va- Suadeo, au cœur de ce processus, riété) sont réunies. Comment ces doit permettre le pilotage de l’en- groupes réagissent-ils dans un envi- semble des activités de l’entreprise, ronnement également hanté par la il peut être alimenté par tous ses problématique de Solvabilité II  ? Laurent Grouas, systèmes d’information. Quand on « Ces acteurs y compris tous les au- directeur général sait la multitude d’analyses que la tres du marché de l’assurance vont de Kadris France plateforme SUADEO embarque en être amenés à réviser leur rapport standard, vous pensez bien que au décisionnel  ; le traitement de nous n’avons pas attendu la vague données en silo va peu à peu céder sionnelles. Auparavant, « il sera tou- du Big Data pour veiller aux temps la place à une approche analytique tefois nécessaire de régler la cru- de réponses de notre outil. C’est plus globale du client, par exemple. ciale problématique de la qualité de pour cela que quatre ressources Pour l’heure, les uns et les autres la donnée  plus que jamais néces- sont en permanence mobilisées s’attellent encore à d’autres priori- saire dans un contexte de Big data », pour garantir le tuning des requêtes tés », estime Laurent Grouas, direc- prévient Laurent Grouas. d’utilisateurs. Cette préoccupation teur général de Kadris France. majeure de tous les jours et ces ef- Désormais dans le giron du groupe Suadeo au cœur forts ont payé puisque ces dernières Keyrus, ce cabinet entend capitaliser des masses de données années, en phase de qualification sur son savoir-faire métier et les de nouveaux groupes de notre progiciel par de gros clients, compétences de Business Intelli- de la mutualité nous avons réalisé plusieurs cam- gence de sa maison-mère pour ac- Au sein de Suadeo, spécialiste du pagnes de benchmark sur une base compagner ses partenaires dans la décisionnel métier pour la mutualité d’environ 10 millions de personnes refonte de leurs architectures déci- et les acteurs de la prévoyance, l’on protégées donnant des résultats S’abonner à Un an (6 numéros) Nom : ..........................................................Prénom : ..........................Fonction ........................................................ Société : Secteur d’activité : ............................................................................... Email : .........................................................Tél :..............................................Fax :................................................... Adresse : ..................................................................................................................................................................... Code Postal : I—I—I—I—I—I Ville .................................................................................................................. Date Signature Retourner ce document à CAPA Conseil  Carré Haussmann 22-28, Rue Joubert - 75009 Paris Septembre/Octobre 2012 • n°4 • Assurance & Banque 2.0 • 11
  • 12. DOSSIER plus que probants. En complément porte quelle activité de l’entreprise du Big data sont multiples. Dans ce de notre investissement en R&D, au niveau de granularité qu’il sou- contexte, notre objectif est d’appor- nous proposons d’ailleurs dans tous haite et cela au travers de milliers ter aux directions générales et opé- nos projets d’intégration un volet d’analyses disponibles », termine Az- rationnelles les moyens de prendre dédié aux performances tech- zeddine Bendjebbour. des décisions pertinentes », déclare niques »,  indique Azzeddine Bend- L’éditeur Tricast, qui intervient sur le Stéphane Baudin, directeur des opé- jebbour, président directeur général terrain de l’assurance avec une offre rations. Dans cette logique, la solu- de Suadeo. Pour aller plus loin dans de Business Intelligence assortie tion Tricast se positionne en base sa volonté de faire face à la problé- d’une couche métier, constate que le unique alimentée par les différentes matique du Big Data, la société en- Big data est désormais une réalité à applications de l’entreprise (marke- visage de tisser des partenariats prendre en compte pour gérer effica- ting, finance, métier, etc.). Cet es- avec des acteurs technologiques du cement différentes applications, pace fédérateur permet de générer marché spécialisés en la matière. dans un contexte de concentration des indicateurs cohérents. « En combinant notre plateforme dé- des groupes. « De la détection d’une Ayant compris très tôt la nécessité cisionnelle avec la technologie Big épidémie de grippe à travers les ré- de promouvoir le Big data pour aider Data du marché, l’utilisateur pourra seaux sociaux en passant par celle leurs clients à capter toute la masse presque en temps réel visiter n’im- de la fraude, les champs d’utilisation de données qui les inonde désor- mais, les éditeurs du décisionnel sont sur le pont. Un pont marketing United Overseas Bank (UOB) : cap sur le synonyme de « Buzz » ambiant. Ce traitement du risque crédit en quasi-temps réel brouhaha est-il justifié dans l’assu- rance ? « Selon Mc Kinsey et IDC, le Calculer de multiples facteurs de risques sur des millions de crédits secteur financier est l’un de ceux qui et de capitaux nécessite souvent plusieurs jours de traitement pour stocke le plus de données. L’exemple une grande banque. Et avoir une vision globale du risque pour l’éta- de la banque de détail confirme blissement impose la combinaison des risques de marché et de crédit. cette observation. Du côté de l’assu- Confrontée à cette problématique, UOB a lancé un appel d’offres en rance, les exigences réglementaires vue de sélectionner et d’intégrer une solution de gestion à l’échelle poussent également à emmagasiner de l’entreprise, en lieu et place d’une approche par silo, en clair, par de gros volumes de données. Pour service. Comment expliquer une telle démarche ? Les transactions tous, l’irruption de nouveaux flux ou groupes de transactions peuvent sembler très rentables ; mais in- issus de la géolocalisation et du Ma- tégrées dans un portefeuille plus large, elles peuvent avoir un impact chine to Machine pour personnaliser négatif global et une rentabilité bien moindre que celle attendue. les offres ou détecter la fraude, le Pour éviter ce travers, UOB, qui avait décidé d’intégrer une solution paiement mobile et le sans contact de gestion de risques en environnement Open Source, a finalement avancent. L’exploitation de ces don- retenu la plate-forme SAS. Celle-ci a permis d’accélérer ses traite- nées pour créer de nouveaux busi- ments. Un exemple : la réalisation des modèles de capital économique ness models nécessite une pour le risque de crédit à l’aide d’une simulation Monte Carlo qui né- architecture apte à gérer le Big cessitait plus de trois jours est consommée en huit heures. En y ajou- Data », considère Mouloud Dey, di- tant le volet relatif au risque de marché, la rapidité de calcul est recteur de la stratégie chez SAS maintenue. France. Pour ce dernier, les banques Si cerner les risques en temps réel n’est pas très important, obtenir et les assureurs ne savent pas en- les données à ce rythme est crucial sachant que les marchés évoluent core réellement gérer le flot de ces rapidement : il faut comprendre leur fluctuation avant les concurrents, nouvelles données, surtout celles mettre les produits sur le marché rapidement et s’en retirer au bon non structurées issues générale- moment. La célérité retrouvée avec la plate-forme SAS donne de nou- ment de réseaux sociaux. Pourtant, velles idées au banquier qui réalise désormais des simulations à la « la technologie est mature et per- volée et dispose d’une puissance de calcul accrue. Quant à l’équipe met désormais de les traiter à des de gestion de risques, elle a désormais la capacité de démontrer l’im- fins de connaissance client. Dans pact des grandes décisions de crédit à son équipe dirigeante : visua- cette logique, le temps constitue un lisation en temps réel des effets des décisions de crédit sur facteur déterminant à l’heure où la l’intégralité du portefeuille, etc. vie de la donnée est éphémère. Du reste, le projet d’intégration de la plate-forme SAS conduit il y a Dans la banque, par exemple, il est deux ans et demi s’inscrit totalement dans une logique de gestion du crucial pour l’analyse des conditions Big data. de marché. Ainsi, une annonce du E. M. G20 sera l’occasion de recalculer les modèles de gestion des fonds 12 • Assurance & Banque 2.0 • Septembre/Octobre 2012 • n°4
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  • 14. DOSSIER propres, par exemple  », analyse également de la voix sur le marché Mouloud Dey. du Big data. « Nos clients banquiers et assureurs sont confrontés à de Vers un dataware house nouveaux enjeux parmi lesquels la analytique maîtrise de la fraude et la connais- Sur le terrain, les acteurs semblent sance client. Cela nécessite des ou- être plus au fait de ces exigences de tils permettant de travailler en l’autre côté de l’Atlantique. Aux amont dans un contexte temps réel, Etats-Unis, des capteurs télémé- avec des performances accrues. A triques sont mis à contribution pour cette fin, nous proposons la techno- glaner des volumes de données ex- logie In Memory SAP Hana. Sur un ploitables dans un contexte de Pay plateau téléphonique bancaire, par As You Drive (PAYD). En France, exemple, elle offre la possibilité à un comme dans le reste de l’Europe, Azzeddine Bendjebbour, téléconseiller de procéder à une d’ailleurs, ce modèle peine à trouver président directeur général analyse en temps réel de profils en un accueil favorable. Outre-manche, de Suadeo ligne et proposer aux prospects et l’expérience de  Norwich Union clients des offres adaptées à leurs (Aviva) aurait périclité du fait d’un attentes » explique Jean-Michel Jur- coût de gestion de la donnée farami- porte également le massivement pa- bert, directeur de marché solutions neux. Selon le directeur de la straté- rallèle et Hadoop. Bref, tous les in- BI et HANA. Et ce dernier d’ajouter : gie de SAS, «  les assureurs ne grédients pour être «  Big data «  De telles requêtes nécessitent le pourront plus bientôt se contenter Compliant » et plus généralement traitement d’une grosse volumétrie d’une approche décisionnelle tradi- proposer une puissance de calcul en de données difficiles à traiter à par- tir d’une architecture décisionnelle “ classique. SAP HANA permet de gérer à des fins marketing et com- merciales les gisements très impor- tants d’information engrangées “ Il est nécessaire de s’interroger sur les données à placer en mémoire et celles à archiver dans les bases ». InMemory rime avec célérité et réactivité La plongée dans le monde du Big data doit pousser logiquement les DSI et utilisateurs à hiérarchiser et segmenter le stockage des données tionnelle assortie de Data marts phase avec les nouveaux besoins du car les tarifs varient selon qu’il conçus dans une logique de silos. marché. s’agisse d’un archivage traditionnel Tout cela sera balayé par le courant En sa qualité d’acteur important du ou dans un environnement In Me- du Big data sachant que les don- monde du décisionnel, SAP donne mory. Au préalable, il est nécessaire nées ont besoin d’être mélangées : de s’interroger sur les données à pla- le concept de data mart longtemps cer en mémoire et celles à archiver. pertinent est de moins en moins Dans cette logique, SAP propose de opérant car il brasse des données tisser un pont entre les deux univers incomplètes. Il est désormais néces- ainsi constitués : SAP HANA et IQ, saire d’évoluer vers un data ware- complétées par des connexions avec house analytique dans lequel les la technologie HADOOP. « En défini- données sont structurées différem- tive, cette approche permet aux di- ment ». A travers cette observation, rections informatiques d’héberger Mouloud Dey matérialise le position- les données là où elles sont plus per- nement de SAS sur le terrain du Big tinentes ce qui facilite l’analyse pré- data. En vue d’accompagner ses dictive », indique Jean-Michel Jurbert. clients dans cette mutation presque Si l’éditeur européen compte parmi forcée, l’éditeur a réécrit ses algo- Mouloud Dey, ses clients de la finance des acteurs rithmes en 2011. A la fin de cette directeur de la stratégie comme AXA, Macif et autres Maaf année-là, il a annoncé l’adoption de chez SAS France qui utilisent BusinessObjects, il la technologie In memory  ; il sup- cherche ses premiers clients en ma- 14 • Assurance & Banque 2.0 • Septembre/Octobre 2012 • n°4
  • 15. tière de Big data en France. En re- ormais incontournable pour ces mé- vanche, outre-Rhin, il travaille déjà tiers car elles permettent de gérer dans cette logique avec AOK. « Notre les données structurées et non client exploite le système SAP HANA structurées à l’heure où ces der- en vue d’analyser sa base d’informa- nières sont de plus en plus volumi- tions de 24 M d’assurés. Cela re- neuses. Malgré les promesses de présente 370 M de traitements an- ces outils, les acteurs de l’assurance nuels. L’architecture déployée per- et de la banque restent pour l’heure met d’obtenir le résultat des assez prudents en la matière en traitements en moins d’une journée France », reconnaît Christophe Gen- là où il aurait fallu cinq jours », consi- dre, directeur des marchés Banque dère Jean-Michel Jurbert. Et ce der- et Assurance. Selon Michel Bruley, nier de conclure  : «  Les assureurs Directeur Marketing EMEA Teradata comme les banquiers réfléchissent Aster Data, « le Big data ne signifie de plus en plus à la manière dont ils pas forcément gros volumes de don- peuvent gérer au mieux le flot de nées ; nous en traitons depuis des données notamment non structu- Michel Bruley, années avant l’apparition de ce rées qu’ils reçoivent. Tous nos Directeur Marketing EMEA concept qui introduit une nouvelle clients sont conscients des pro- Teradata Aster Data dimension, celle de la systématisa- messes du Big data. D’ici une tion. Du coup les technologies SQL année, je ne serais pas surpris de trouvent leurs limites dans cet envi- voir une grande banque de la place de données ? L’éditeur constate la ronnement ». Face à cette fragilité, généraliser l’utilisation des techno- maturité du décisionnel traditionnel de nouveaux composants tel Map logies du Big data ». dans l’assurance et la banque. « Les Reduce ont vu le jour pour paralléli- Comment réagit Teradata, un des ac- technologies du Big data viennent ser un ensemble de tâches. D’autres teurs de la gestion de gros volumes en complément de cette couche dés- comme Aster Data ou encore Ha- Bittle : un acteur qui monte Q uand on dispose d’une offre décisionnelle  capitali- sant  sur la technologie de Google, le Big data devient logiquement et rapidement incontournable. Pour Bittle, par- données émanant des différentes sources de l’entreprise. Comme réceptacle décisionnel, il permet de produire des tableaux de bord exploitables à des fins de pilotage. Les DSI tenaire historique des technologies cloud de Google (depuis des filiales d’une grande banque française l’utilisent dans cette logique pour asseoir un suivi à distance des activités mi 2009), l’aventure du Big Data commence il y a déjà plus et la qualité des interventions. Il en va de même pour GSA de 18 mois quand les équipes R&D du moteur de recherche Prado, une société fruit de la fusion de plusieurs cabinets leur proposent de devenir Certified Tester de sa technologie de courtage qui se sert de Bittle comme outil du contrôle en la matière : Big Query. « La solution de Google en matière de gestion. de Big Data permet de gérer les gros volumes provenant de Dans la perspective de la sortie de la version 3 prévue à la sources différentes en un temps record. Pour autant, nous fin de l’année, la personnalisation du portail Bittle sera op- considérons qu’il est encore assez tôt pour la proposer au timisée avec à la clé le cap mis sur la mobilité, actuellement marché français. Cela dit, nous estimons que les assu- disponible pour la visualisation des données uniquement. A rances et banques de l’Hexagone ne sauront faire long- cette fonction sera ajoutée une nouvelle : la réalisation de temps l’économie de ces technologies tant celles-ci tableau de bord en environnement nomade. La dimension apportent des réponses à leurs multiples défis », explique Big data de l’offre sera également améliorée grâce à un mo- Christophe Suffys, président de cette jeune entreprise. teur qui raccordera différentes sources d’informations ex- ternes à l’environnement Bittle. Ainsi, l’offre de cet éditeur En attendant de surfer pleinement sur cette vague, l’éditeur proposée gratuitement dans sa formule de base est-elle en qui a pour projet fondateur la démocratisation de l’accès au train de se faire une place sous le soleil du décisionnel. décisionnel, a centré ses travaux de ces derniers mois sur la qualité de ses connecteurs afin de simplifier l’analyse des E. M. Septembre/Octobre 2012 • n°4 • Assurance & Banque 2.0 • 15
  • 16. DOSSIER doop ont emboîté ce pas. Le premier nées réalisée au moyen de sa tech- dédié à l’analyse du Big data est nologie associative en mémoire. désormais dans le giron de Teradata Enfin, MicroStrategy a profité de sa qui a également noué des accords conférence annuelle 2012 pour af- avec le second. « Ces outils sont très firmer sa position sur le terrain du indiqués pour l’analyse des réseaux Big data avec en toile de fond la mo- sociaux, par exemple, et permettent bilité, qui « change notre rapport à la de déployer des programmes Map données  », estime Michael Saylor, Reduce qui sous-tendent des infra- CEO. Plus généralement, selon l’édi- structures spécifiques », indique Mi- teur, le nomadisme offre l’opportu- chel Bruley. nité d’exploiter pleinement le flow de données dans les environnements City Bank exploite de production à des fins décision- Facebook pour séduire nelles. Dans cette logique, la nou- de nouveaux clients Valérie Lourme, velle plate-forme de Business Ramenant le débat sur le terrain Consultante Finance Intelligence MicroStrategy 9.3 fonctionnel, Valérie Lourme, Consul- et Assurance Teradata France constitue une arme efficace. « Dans tante Finance et Assurance Teradata un monde où des données non France, constate «  l’immersion de structurées provenant notamment nouvelles données dans les métiers cessus », assure Valérie Lourme. de réseaux sociaux et d’autres sup- de la finance : géo-spatiale, réseaux Du côté de Qlikview, le décisionnel ports viennent compléter les infor- sociaux. Il est nécessaire de les ana- permet de répondre aux besoins mations structurées habituellement lyser afin d’en dégager de la valeur urgents de disposer des informa- exploitées par le décisionnel, Mi- et nourrir le CRM. En milieu ban- tions de plus en plus volumineuses. croStrategy se devait de proposer caire, cela peut permettre de savoir Avec son analyse en mémoire, les une nouvelle infrastructure plus ro- pourquoi un client a clos son assureurs et les banquiers ont la buste, plus rapide et plus perfor- compte. Un fait difficile à prévenir. possibilité d’intégrer rapidement des mante. Grâce à son moteur Rolap et Pourtant, les technologies du Big données issues de différentes à sa solution In-Memory, elle permet data permettent d’analyser un en- branches et de sources externes. de stocker des informations sur le semble d’événements précédant Elles sont exploitables dans une lo- serveur et de la restituer rapide- une résiliation. Réitérer une de- gique collaborative. Cet outil peut ment. Et répond ainsi aux attentes mande simple sans obtenir de suc- être déployé en quelques semaines des banquiers et assureurs, qui ont cès auprès d’un établissement peut et analyse les données dans un besoin de réactivité pour se différen- pousser le client à dénoncer son nombre illimité de dimensions explo- cier », estime Jean-Pascal Ancelin, di- contrat avec sa banque. La techno- rées par toutes les directions. Chez recteur général de MicroStrategy en logie Map Reduce peut contribuer à l’éditeur, l’on estime que Qlikview France. déceler en amont une telle décision. permet de disposer d’une analyse Sur ce terrain, les intégrateurs sont Quant aux données géo-spatiales, rapide, visuelle et flexible des don- également en première ligne. Le elles peuvent permettre de dépister groupe Opera Solutions en fait les fraudes ». Le relationnel client partie. Pour Elias Baltassis, direc- peut également être développé teur France, « le Big data devient grâce à ces nouvelles données. incontournable notamment pour les Ainsi, City Bank a exploité Facebook données interactionnelles. Actuelle- pour le recrutement de nouveaux ment, celles-ci sont très peu analy- clients. Enfin, en assurance automo- sées à des fins opérationnelles ». bile, « le Big data permet, par exem- En fait, cette position résume claire- ple, de scruter le comportement en ment le rapport actuel des banquiers ligne d’un prospect. Si ce dernier et assureurs à ce phénomène. Ils se abandonne sans suite une proposi- hâtent lentement. n tion, le téléconseiller est à même de le relancer dans les quinze minutes Emmanuel Mayega qui suivent, avec une offre plus adaptée à son profil. Cette dernière est sélectionnée après traitement Elias Baltassis, des données le concernant, en quasi directeur France, Opera Solutions temps réel. Un de nos clients euro- péens a déjà mis en place un tel pro- 16 • Assurance & Banque 2.0 • Septembre/Octobre 2012 • n°4
  • 17. DOSSIER Entretien avec Philippe Nieuwbourg, analyste indépendant* Assurance & Banque 2.0 : Le Big tion d’un nouveau mot-clef. Les tech- Data semble être le nouveau nologies ont beaucoup évolué ces concept marketing à la mode dernières années tant en termes de pour les acteurs de la BI. Est-ce collecte que de capacité de stockage désormais une réalité ou une nou- et d’analyse. Nous pouvons au- velle tarte à la crème ? jourd’hui imaginer des analyses ré- servées il y a encore quelques Philippe Nieuwbourg  : Les deux ! années aux films de science-fiction. C’est tout d’abord en effet un concept En parallèle, les technologies mo- marketing destiné à donner une im- biles, les réseaux sociaux, la « numé- pulsion à des éditeurs dont les ac- risation  » de la société, créent tionnaires réclament toujours une chaque jour des volumes de don- croissance à deux chiffres. Dans les nées incroyables, ce déluge de don- années 90, nous avions les acro- nées que l’on souhaite bien entendu nymes à trois lettres (ERP, CRM, SCM, analyser. Et l’accélération de ces Vous voyez, le Big Data est partout. EDW, BPM…). Aujourd’hui le marke- cinq dernières années justifie à elle- Et je n’ai volontairement pas pris ting est devenu plus littéraire, mais seule que l’on invente et emploie un l’exemple classique de l’analyse des cela ne change rien. Suivant la bonne nouveau mot-clef. réseaux sociaux, qui certes appar- maxime « si vous n’êtes pas leader Prenons quelques exemples. Dans le tient à la même famille d’applica- sur votre marché, changez de mar- domaine de la santé, le séquençage tions, mais dont l’intérêt pour ché », les éditeurs appliquent un dé- de l’ADN voit son coût baisser régu- l’humanité est moins évident… rivé « Si vous n’êtes pas leader sur lièrement. Il est maintenant accessi- votre marché, créez un nouveau mar- ble pour lancer des programmes de A. & B. 2.0 : En quoi consiste-t-il et ché ». Ils tentent donc de faire croire recherche, par exemple sur le can- que peut-il apporter aux acteurs à la révolution tous les deux ou trois cer. Mais le séquençage de l’ADN de de la banque et de l’assurance ? ans, pour susciter l’engouement de chaque individu génère environ 1 To certaines entreprises et stimuler de données brutes ; qu’il faut donc P. N. : J’ai élaboré une définition du leurs investissements. Après le repor- stocker et analyser. Et pour com- Big Data un peu différente de celle ting, l’analyse, les entrepôts de don- prendre comment naissent et se dé- habituellement proposée par les ca- nées, les applications analytiques, veloppent certains cancers, et s’ils binets de conseil. Ils nous parlent l’informatique en nuage, voici venu le sont liés à certains gènes, il faut tous des « 3 V » : Volume, Vitesse et temps des données volumineuses. analyser un grand nombre d’indivi- Variété. De gros volumes de don- Vous remarquerez que j’emploie à dus… on va vite parler en Petaoctets nées, dont la vitesse de génération dessein uniquement des termes fran- de stockage et d’analyse. Des vo- s’est fortement accélérée et qui ne çais, car ils existent. Et un autre tra- lumes aujourd’hui bien plus accessi- sont plus simplement des données vers de nos hommes et femmes de bles qu’hier. structurées (chiffres ou champs de marketing est de nous faire croire Dans le domaine des sciences de la texte), mais également des données qu’un concept débarqué à Roissy par terre, comment rechercher des cor- en provenance du Web, de l’image, le dernier vol en provenance de San rélations possibles entre les phéno- du son, des capteurs… Francisco est plus valorisant s’il n’est mènes climatiques et l’activité Mais il me semble que cela ne suffit pas traduit… Mais c’est un autre sismique ? Il est aujourd’hui possible pas. Car il faut représenter ces don- débat. Première face de la pièce, le de lancer ce type d’analyse à nées, et la visualisation graphique Big Data n’a rien de nouveau, il est l’échelle de la planète. Peut-être ne de données a pris également un l’évolution logique du travail fait dans découvrirons nous rien. Mais peut- nouvel essor. Il suffit de voir ce que la collecte et l’analyse de données être au contraire apprendrons nous des logiciels comme Tableau Soft- depuis plusieurs décennies. de nouvelles règles sur le fonction- ware ont apporté à ce marché. Mais il y a heureusement un autre nement de la planète. C’est le prin- Et pour finir, il me semble que tout aspect, qui justifie à son tour l’inven- cipe même de la recherche. cela n’a aucun intérêt… si l’on ne re- Septembre/Octobre 2012 • n°4 • Assurance & Banque 2.0 • 17
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  • 19. cherche pas à créer de la valeur. Je les entreprises ne se précipitent pas très opérationnel. Je ne prendrai propose donc une définition éten- tout de suite sur ce nouveau qu’un seul exemple, celui de la dé- due, l’équation du Big Data, qui se- concept. Et puis c’est un processus tection de fraude, qu’il s’agisse du rait : (Volume + Vitesse + Variété) x long, il faut collecter les données, les domaine des transactions bancaires Visualisation = Valeur. La règle des stocker, les analyser… tout cela de- ou des déclarations de sinistres. « 5 V » si vous voulez ! mande des compétences, que les Pour être plus efficace, il faut amé- Dans le domaine de la banque et de entreprises n’ont pas encore. La de- liorer « l’intelligence » du système de l’assurance, on peut prendre plu- mande en «  Data Scientist  » aug- détection des fraudes, «  intelli- sieurs exemples, auxquels vos lec- mente considérablement dans le gence » au sens anglo-saxon, c’est- teurs ont certainement déjà pensé. monde. Et une étude de EMC en à-dire « renseignements ». Et c’est en Dans ce domaine comme dans tous 2011 avait indiqué que seuls 17 % parcourant très rapidement de nou- les secteurs commerciaux, il faut des Data Scientist seront des profes- velles sources de données que l’on proposer au bon client le bon pro- sionnels de l’informatique décision- pourra enrichir les algorithmes pré- duit, au bon moment. Et si possible nelle qui auront su évoluer. dictifs de repérage des fraudes. juste avant le concurrent. Afin de Dommage… C’est d’ailleurs pour Dans le domaine des fraudes à la maximiser les chances d’être retenu cela que nous avons créé un centre carte bancaire par exemple, utiliser par votre client. de formation professionnel, le Data les informations fournies par un Déjà dans les années 90, le direc- Science Institut, installé en Europe client sur les réseaux sociaux, teur informatique de la Caisse et en Amérique du Nord, pour former lorsqu’il poste des photos, se géolo- d’Epargne Loire Drome Ardèche, les professionnels à ces nouveaux calise, permettrait de détecter qu’il m’expliquait que l’analyse, anonyme besoins et aux nouveaux outils. peut difficilement être en même bien sur, des transactions de cartes En France, malheureusement, nous temps dans un restaurant à Mont- bancaires d’un client, permettaient ne sommes jamais les premiers à réal et dans une boutique à Bom- de prédire son prochain divorce ou plonger. Certains diront que c’est bay… Ou plus avancé, analyser son un changement imminent de voiture. que nous sommes plus raisonnables statut dans lequel il indique qu’il Aujourd’hui les volumes de données et que nous préférons laisser les au- prend un vol de 10 heures à Roissy, à notre disposition permettent cer- tres tester. Peut-être. Mais c’est et détecter que pendant cette pé- tainement d’affiner ces prévisions. un fait, le Big Data se développe riode si sa carte bancaire est utili- Et de proposer au client le service beaucoup en Amérique du Nord, et sée, c’est sans doute une fraude, adéquat. Comme l’a déjà expliqué surtout on en parle plus. L’adminis- sauf s’il s’agit d’un site de commerce un distributeur anglais, vous savez tration de Barack Obama a quand en ligne et que la date de la com- certainement qu’une jeune clientèle même affecté un budget de 200 mil- mande est antérieure au décollage, est enceinte, avant même qu’elle ne lions de dollars par an à des projets etc. On peut enrichir les méthodes l’ait annoncé à son père ! L’analyse « Big data » ! d’analyse au travers de nombreuses de ses comportements d’achat vous Je suis persuadé qu’il y a des projets données non encore exploitées. permettrait de lui proposer un nou- intéressants dans les entreprises eu- Dans le domaine des assurances veau service, juste au bon moment. ropéennes, mais notre culture du se- maladie ou des sinistres automo- Et si l’on reprend l’analyse des dé- cret a refermé le couvercle sur leur biles, on peut également imaginer penses liées à la voiture, complétée communication. Pourtant je peux certaines choses… Un client un peu par l’analyse des traces de votre site vous garantir que chez BMW, Nes- imprudent qui publie sous pseudo web, il est certainement possible de presso, Bouygues Telecom… il y a une annonce sur Le Bon Coin, mais déterminer à quel moment proposer des réflexions très avancées, tou- déclare la destruction de son véhi- au client le crédit automobile qui lui jours autour de « business cases », cule, ou bien, cas classique mainte- permettra de déclencher son achat. de cas d’usage précis, pour lesquels nant, le salarié en arrêt de travail qui Ce ne sont que deux exemples, mais un bénéfice est attendu de la mise partage des photos sur une plage au tous les domaines de l’entreprise en place de ces nouvelles plates- bout du monde avec ses « amis » Fa- sont concernés. formes. cebook. C’est donc bien dans un environne- A. & B. 2.0  : En France, plus on A. & B. 2.0  : Croyez-vous au Big ment très opérationnel que le Big parle du Big data et moins on voit data dans un environnement opé- data trouvera le plus d’échos, et des des réalisations concrètes. Com- rationnel ? Si oui qu’apporterait-il ? cas d’usage les plus rentables. n ment expliquer un tel décalage entre discours et application ? P. N. : On peut même affirmer que les premiers projets qui se qualifient P. N. : D’abord le sujet « big data » de « Big data » seront plus efficaces est nouveau. On en parle réellement et plus rentables s’ils sont directe- *Auteur du livre « Big Data » publié fin 2012 chez Dunod : http://www.decideo.fr/bigdata depuis un an. Il est donc normal que ment connectés à un environnement Septembre/Octobre 2012 • n°4 • Assurance & Banque 2.0 • 19
  • 20. Stratégie SAB : une assise solide dans le monde bancaire français Olivier Peccoux, En lançant son progiciel dédié à la gestion Président-fondateur des établissements de crédit, SAB s’attendait-il à un aussi franc succès sur le marché français ? 23 ans après son envol, l’éditeur arbore un portefeuille client faisant rougir plus d’un de ses concurrents. Les raisons de ce succès sont à chercher dans la souplesse et la complétude d’une offre multiplateforme, qui évolue en fonction des besoins de la demande. Saga d’un succès. AB naît d’un constat : « l’ab- d’un grand système mainframe à utilisateurs, chacun pouvant l’adap- S sence, à la fin des années 80, d’un véritable progiciel com- plet et intégré dédié à la gestion des une plate-forme AS/400, berceau technique du progiciel SAB. Fonde- ment d’un tel downsizing, la re- ter à ses réalités organisationnelles. Une logique connue désormais sous le vocable de « multitenant » dans le établissements de crédits et tous cherche d’économies de gestion tout monde du Cloud computing. Ainsi, la leurs métiers et filiales, y compris en bénéficiant d’un outil puissant et Banque Palatine utilise la même ver- étrangères. Il fallait combler ce innovant. Cette référence aura per- sion de SAB en France que celle de manque en proposant aux ban- mis au jeune éditeur de démontrer la Banque Bemo Saudi Fransi en quiers une véritable solution infor- sa capacité à gérer de gros volumes Syrie, au-delà des barrières linguis- matique de gestion complète de et à faire face aux requêtes multiples tique, comptable, de reporting et de leurs activités », explique, d’emblée, des utilisateurs, en toute sécurité. place. Car le progiciel de SAB a été Olivier Peccoux, Président-fondateur conçu dans une logique neutre. Et de cette société qui s’est progressi- Une architecture s’adapte aux réalités des différents vement ancrée dans le paysage ban- sans noyau ni corpus pays. Chaque client est enregistré caire européen. Au fil du temps, l’éditeur a étoffé son dans cet environnement à partir Pour se faire une place sous le soleil volume de clients, devenant du d’un code : sa langue. Résultat : la financier où la concurrence fait rage, même coup un véritable standard pénétration de cette solution s’avère l’éditeur a démarré modestement, dans le monde du progiciel bancaire. facile dans différents pays. Sur ces auprès d’établissements de taille « Notre solution compte en son sein dix dernières années, le progiciel moyenne nourrissant une forte ap- près de 300 modules fonctionnels SAB a été adopté sur le Vieux conti- pétence pour les progiciels car métiers, homogènes et intégrés nent, au Maghreb, en Afrique Sub- n’ayant pas les moyens de se lancer entre eux, une richesse qui fait notre saharienne, au Moyen-Orient, etc. En dans de gros développements spéci- force. A cela il faut ajouter une orga- France où l’éditeur est fortement fiques. L’un de ses clients histo- nisation de cette couverture fonc- présent, il continue de tracer son riques, la Banque Bruxelles Lambert tionnelle sans noyau ni corpus, un sillon. Actuellement, il opère la migra- (aujourd’hui ING Bank France), avait point différenciant par rapport à nos tion du système d’information de la été séduite par la richesse fonction- concurrents », indique le président Caisse des Dépôts (CDC) vers la cible nelle de son offre. L’occasion pour de SAB. Autre facteur singulier selon retenue, en l’occurrence le progiciel elle d’opérer un tournant technolo- l’éditeur, la mise à disponibilité SAB. Un projet pour lequel il joue le gique alors novateur à savoir passer d’une version unique pour tous les rôle d’intégrateur, à l’instar de tous 20 • Assurance & Banque 2.0 • Septembre/Octobre 2012 • n°4