SlideShare a Scribd company logo
1 of 116
Download to read offline
1
JAMT, Volume 24, Série 1,
Janvier 2024,
Email : manuscrit.tma@gmail.com
ISSN :95979871
2
3
Editions Comerci, ‘Journal Of African Management Trends’
Directeur de Publication
Pr. Dr. Alain Ndedi
Secrétariat scientifique de rédaction :
Pr. Dr Emmanuel Innocents Edoun
Pr. Dr Paulin Mbecke
Pr. Dr. Francis Kemegue
Comité éditorial :
Pr. Dr. Nurudeen Oyekola, Global Confederation of Certified
Entrepreneurship and Innovation Institutes (GCCEI)/Registrar Institute
of Classic Entrepreneurship (ICEnt)
Dr. Bamidele Wale-Oshinowo, University of Lagos, Nigeria
Pr. Dr. Rose Ikelle, ESSEC, Université de Douala, Cameroun
Pr Dr Jules Banaken, Banque de Développement des Etats de l'Afrique
Centrale
Pr Dr Pierre-Joubert Nguetse Tegoum, Ministère de l’économie et de la
Planification, Cameroun
Pr. Dr. Alain Ndedi, International Council for Family Business /Prime
Light University
Pr. Dr. Francis Kemegue, Boston Insights and Analytics, USA
Pr. Dr Emmanuel Innocents Edoun, Université de Johannesburg
/Tshwane University of Technology, RSA
Pr. Dr Paulin Mbecke, Université du Moyen Lualaba, DRC
Dr Polycarpe Feussi, Université de Johannesburg, RSA
Pr Dr Essombe Edimo Jean Roger, Université de Yaoundé II-
Soa, Cameroun
Pr Dr Tchouassi Gérard, Université de Yaoundé II-Soa, Cameroun
Pr Dr Thierry Levy Tadjine, Université Paris 8, France
Pr Dr Mantsie Rufin W., Université Marien Ngouabi, Congo Brazzaville
Dr Kok Lawrence, University of Johannesburg, RSA
Pr Dr Makosso Bethuel, Université Marien Ngouabi, Congo Brazzaville
Dr Florence Nisabwe, President and CEO, Rise and Shine.
Volume 24, Série 1, Janvier 2024,
Email : manuscrit.tma@gmail.com
ISSN : 95979871
4
5
6
TABLE DES MATIERES
P. 8
INTRODUCTION
P. 13
Evaluation du Financement et de la compétitivité des
entreprises camerounaises
Dr Jean Marie Abega Ngono
Dr Evrard Arnaud Ekani Bidzanga
P. 42
La gestion des créances en souffrance dans les microfinances au
Cameroun : Cas de la MCD
Dr Onguene Ateba Julien Grégoire
Dr Obono Mvogo Sylvain
Madjou Fokou Line Paviola
p. 70
Le financement des dynamiques d’émergence économique en Afrique :
cas du modèle d’émergence économique du Cameroun
Dr Onguene Ateba Julien Grégoire
p. 97
Le ‘Risque Canada’ et son influence sur la viabilité financière des EMF de
première catégorie exerçant en zone urbaine au Cameroun
Dr Abessouguie Bis Ariel Amour
Dr Taouza Defgogo
7
8
INTRODUCTION
Nous sommes en 2024. Une nouvelle année avec de nouveaux défis. Votre
revue sera à vos côtés comme c’est le cas depuis quelques années.
Face aux nouvelles tendances de management, et à la lecture des
problématiques rencontrées par les organisations et des attentes des
collaborateurs, notre revue joue un rôle d’alerte afin d’outiller les
managers dans une économie de transition pour qu’ils possèdent une vue
d’ensemble du monde qui peut s’avérer des plus utiles pour l’entreprise
en quête perpétuelle de transformation. Nous proposons aux lecteurs
dans nos différentes series la vision selon laquelle ce n’est pas parce que
vous privilégiez certaines méthodes spécifiques de management que vous
devez nécessairement fermer la porte aux autres modes de management.
Il est ainsi tout à fait possible de mettre de la responsabilité dans votre
management hybride ou d’assaisonner votre management agile.
Ce numéro aborde des sujets très varies avec un accent sur le continent
africain.
L’article conjointement écrit par Dr Jean Marie Abega Ngono et Dr
Evrard Arnaud Ekani Bidzanga analyse l’effet des sources de
financement externe et interne sur la compétitivité des entreprises
camerounaises. Les données sont issues de l’enquête du CRDI-2015 visant
à déterminer les facteurs explicatifs de la performance des entreprises en
Afrique Sub-Saharienne. La méthode Propensity Score Matching et les
modèles Stochastic Frontier Analysis et Tobit censuré ont été utilisés. Les
résultats du PSM montrent l’existence d’une baisse des ventes des firmes
dans le groupe des traités due à l’augmentation du niveau de financement
externe et d’une hausse considérable des ventes dans le groupe de
contrôle due à l’augmentation du niveau de financement interne. De plus,
les résultats du modèle SFA montrent que les firmes bénéficiaires et non
bénéficiaires de financement externe ont une efficacité des ventes moyenne
de 0.03 et de 0.02 et sont à 0.97 et à 0.98 de leurs pleines capacités de ventes
respectivement. Les résultats du modèle Tobit censuré montrent que les
grandes entreprises et le niveau de prix de ventes inférieurs à ceux des
concurrents ont un effet positif et significatif sur l’efficacité des ventes
des deux groupes d’entreprises. Il ressort de l’étude qu’il existe d’énorme
gaspillage des ressources utilisées pour les besoins des ventes au sein des
firmes camerounaises. Les managers pour surmonter la compétitivité des
firmes, doivent renforcer leurs pratiques managériales avec des
formations continues en management des organisations.
9
Avec l’article des auteurs suivants : Dr Onguene Ateba Julien Grégoire,
Dr Obono Mvogo Sylvain Et madame Madjou Fokou Line Paviola, les
auteurs cherchent à analyser la gestion des créances en souffrance dans
une Institution de Micro finance de première catégorie. A travers le
Modèle de logique de régression, nous avons établi que les facteurs qui
sont à l’origine des impayés à la MCD sont consacrés par : l’appartenance
d’un individu à une catégorie socioprofessionnelle, la durée de
remboursement de crédit, le nombre de fois que le bénéficiaire obtient le
crédit, les charges au crédit. Par contre, le sexe du demandeur de crédit, le
temps mis pour étudier un dossier de crédit ne sont pas source de non
remboursement. Le Top-Management de la MCD devrait intégrer tous ces
facteurs pour réduire désormais le volume d’impayés afin de rester
performant.
Dr Onguene Ateba Julien Grégoire aborde le financement des
dynamiques d’émergence économique en Afrique : cas du modèle
d’émergence économique du Cameroun. Cet article analyse la pertinence
de la politique de financement du modèle d’émergence économique du
Cameroun pour l’horizon 2035. Il s’agit d’évaluer l’impact et l’efficacité
du financement des projets inscrits dans le Document de stratégie de la
croissance et de l’emploi (DSCE) de 2010 et ceux de la Stratégie Nationale
de Développement (SND30) de 2020 pour l’horizon attendu de manière
rétrospective et prospective. Pour réaliser ces objectifs, l’analyse est faite
avec un modèle économétrique de (Kanwar, Yao ; 2000) qui est estimé par
la technique des moindres carrés ordinaires. Les techniques statistiques
couvrent une période d’observation de 2010 à 2022. Les données utilisées
proviennent à la fois de l’INS, de la BEAC, du Ministère des Finances du
Cameroun (MINFI), de la World Development Indicator, et enfin de la
World Government Indicator. Les résultats obtenus montrent que la
politique de financement de l’émergence économique du Cameroun
implémentée dans le DSCE de 2010 et la SND30 2020 influence
négativement la croissance économique et par conséquent l’émergence
économique du Cameroun. Le modèle économique de la théorie du Big
push, fondement du modèle d’émergence économique est la cause, car
très absorbeur des financements et exigeant en matière de gouvernance.
L’article du Dr Mianhounoum Nadji intitulé : ‘Revue de la littérature sur
le système de Recrutement des Enseignants et la performance des
établissements scolaires au Tchad’ est le fruit d’une recherche empirique
qui aborde le processus de recrutement, sujet classique des ressources
10
humaines, sous l’angle de la problématique du recrutement des
enseignants et de la performance des établissements scolaires privés au
Tchad. Elle démontre la possibilité d’optimiser le recrutement des
enseignants au sein des établissements privés du Tchad. Cette étude part
de l’hypothèse selon laquelle un bon enseignant forme de bons élèves et
contribue à la bonne performance de l’établissement employeur.
L’objet de ce travail est de prouver le lien entre le système du recrutement
des enseignants et la performance des établissements privés au Tchad.
Cette problématique est particulièrement importante pour les
établissements scolaires privés qui recrutent leur personnel enseignant
pour l’amélioration de la performance afin de d’arriver à un meilleur
rendement des élèves en général et atteindre un excellent résultat au
Baccalauréat pour le cas de cette étude.
Après une revue de la littérature, cette recherche a nécessité la collecte des
données dans huit (8) provinces, auprès de 22 lycées sur 123 enseignants
et 40 gestionnaires des établissements scolaires privés. Les données
recueillies par questionnaire et guide d’entretien, ont été soumises à une
analyse. Les analyses des données collectées ont été traitées par les logiciel
Excel et SPSS. Ainsi, les résultats nous prouvent que les hypothèses émises
selon lesquelles le système du recrutement des enseignants est un enjeu
de la performance des établissements scolaires privés au Tchad sont
plausibles. Nous disons alors que les deux concepts (Recrutement de
qualité et Performance scolaires) sont intimement liés et donc mérite
davantage d’investigation.
La première partie de cet article est consacré à l’approche théorique des
pratiques du recrutement et de la performance du système scolaire. Ici,
l’auteur explique les cadres théoriques et conceptuels permettant de
mieux cerner la problématique et déboucher sur la question de recherche,
tout en justifiant les choix opérés, avant de présenter le contexte tchadien
dans la prospection. Ainsi, un état de lieu sur le recrutement en lien avec
la performance des organisations d’une part et des établissements
scolaires privés. Une problématique clairement définie par des questions
de recherche, des hypothèses et des objectifs à atteindre grâce à une revue
de la littérature sur la Gestion des Ressources Humaines, le recrutement
et la performance expliqués.
Après les fondements théoriques et conceptuels du recrutement sont
développés. Une lumière a été faite sur l’importance et le rôle principal
que joue le recrutement dans les organisations et les entreprises. Un détail
sur les différentes étapes du recrutement a été souligné. Il s’agit, à partir
d’un effort de réflexion sur la réalité scolaire si complexe à saisir, de
11
dégager le concept central de l’étude, qui est le recrutement et abordé par
la suite, de clarifier les connotations et significations particulières que
nous donnons dans le contexte de cette recherche.
L’auteur aborde les fondements théoriques de la performance. Les
fondements théoriques entre le recrutement des enseignants et la
performance établissements privés au Tchad ont été décrits. Il y a eu la
présentation des principaux modèles théoriques relevant le lien
stratégique entre le recrutement des enseignants et la performance des
établissements scolaires donc des élèves.
La deuxième partie de notre article est consacrée à l’approche empirique
du lien entre le recrutement la performance des établissements scolaires
privés au Tchad.
L’auteur présente le cadre méthodologique de la recherche et
l’exploitation des données de l’enquête. La lumière a été faite sur les
détails sur la démarche méthodologique adoptée dans cette recherche.
L‘auteur aborde la présentation et l’analyse des résultats. Le traitement va
de l’analyse des données et à l’interprétation des résultats portant,
respectivement, sur les enseignants recrutés et la performance des
établissements scolaires privés de l’échantillon de l’étude.
La dernière partie de l’article porte sur la vérification des hypothèses, la
discussion sur les résultats et la contribution de la présente recherche à la
compréhension des problèmes qui se posent dans le recrutement des
enseignants dans les établissements scolaires privés et les prolongements
souhaitables par des recherches ultérieures.
Avec l’article intitulé : Le ‘Risque Canada’ et son influence sur la viabilité
financière des EMF de première catégorie exerçant en zone urbaine au
Cameroun écrit par Dr Abessouguie Bis Ariel Amour et Dr Taouza
Defgogo, les auteurs pensent que ces dernières années, les pays d’Afrique
subsaharienne connaissent des mouvements massifs des populations vers
le Canada. Le Canada en 2023 a accueilli 35 000 enseignants de la
maternelle à l’université créant un déficit de personnel énorme sur le plan
national (Fouda 2024). Voilà ainsi posé le problème de l’impact des flux
migratoires sur les pays de départ. Si les conséquences de ce mouvement
sur l’état ne sont plus à démontrer, il faut cependant porter une attention
particulière sur l’impact de ces mouvements sur les EMF de première
catégorie aussi bien sur la qualité de leur portefeuille crédits que sur la
mobilité de leurs personnels. Le présent article s’est fixé pour objectif de
prouver qu’il existe bien un risque d’immigration qui pèse sur les EMF,
d’apporter une esquisse de définition de ce nouveau risque que nous
12
avons nommé ici ‘risque canada’ et de proposer des mesures pour contenir
son impact. Pour cela, la recherche a posé comme hypothèse principale
qu’il existe un lien de corrélation significatif entre la réalisation du ‘risque
canada’ et la viabilité financière des EMF de petites tailles en zone urbaine ; les
tests de corrélation effectués grâce à la régression linéaire ont permis de
démontrer qu’il existe réellement un ‘risque canada’ et que celui-ci
impacte aussi bien le portefeuille crédit des EMF que la stabilité de son
personnel. Il est donc plus qu’urgent d’augmenter le niveau de
provisionnement de ses structures pour éviter que la réalisation de ce
risque n’entraine leur illiquidité.
Au nom du comité éditorial, mes sincères remerciements à tous les
contributeurs et à leurs institutions respectives, et une bonne lecture à tous.
Nous vous remercions de bien vouloir envoyer vos contributions au plus
tard le 29 Février 2024 et commentaires par courriel aux adresses
suivantes:
ndediaa@gmail.com et manuscrit.tma@gmail.com (secrétariat)
Prof. Dr. Alain Ndedi
13
Evaluation du Financement et de la compétitivité des
entreprises camerounaises
Dr Jean Marie Abega Ngono
Université de Yaoundé II – Soa, Cameroun
Email : jeanabega46@yahoo.fr
Dr Evrard Arnaud Ekani Bidzanga
Université de Yaoundé II - Soa, Cameroun
Email : evrydeka2011@gmail.com
Cite cet article : Abega Ngono, Jean Marie et Ekani Bidzanga, D, E, (2024),
Financement et compétitivité des entreprises camerounaises. Journal of
African Management Trends, Volume 24, Série 1, Janvier 2024. Pp : 13-41.
RESUME :
L’article analyse l’effet des sources de financement externe et interne sur
la compétitivité des entreprises camerounaises. Les données sont issues
de l’enquête du CRDI-2015 visant à déterminer les facteurs explicatifs de
la performance des entreprises en Afrique Sub-Saharienne. La méthode
Propensity Score Matching et les modèles Stochastic Frontier Analysis et Tobit
censuré ont été utilisés. Les résultats du PSM montrent l’existence d’une
baisse des ventes des firmes dans le groupe des traités due à
l’augmentation du niveau de financement externe et d’une hausse
considérable des ventes dans le groupe de contrôle due à l’augmentation
du niveau de financement interne. Les résultats du modèle SFA montrent
que les firmes bénéficiaires et non bénéficiaires de financement externe ont
une efficacité des ventes moyenne de 0.03 et de 0.02 et sont à 0.97 et à 0.98 de
leurs pleines capacités de ventes respectivement. Les résultats du modèle
Tobit censuré montrent que les grandes entreprises et le niveau de prix
de ventes inférieurs à ceux des concurrents ont un effet positif et
significatif sur l’efficacité des ventes des deux groupes d’entreprises. Il
ressort de l’étude qu’il existe d’énorme gaspillage des ressources utilisées
pour les besoins des ventes au sein des firmes camerounaises. Les
managers pour surmonter la compétitivité des firmes, doivent renforcer
leurs pratiques managériales avec des formations continues en
management des organisations.
Mots clés : Compétitivité, propensity score matching, stochastic frontier
analysis, tobit censuré.
14
INTRODUCTION
Face à la globalisation des marchés et à la ratification des accords de
partenariat économiques (APE) entre les pays de l’union européenne et
ceux africains, CEA (2001) une question essentielle pour l’avenir
économique et social des pays africains est de savoir si et comment leurs
entreprises profitent de cette mondialisation et libéralisation des marchés.
La plupart des pays africains voit dans ces politiques la pérennisation de
la suprématie des firmes occidentales sur celles africaines (Ngok Evina,
2014). En effet, l’Afrique au lieu d’être un éternel assisté, à travers ses
firmes doit s’adapter au nouveau contexte pour faire face à la concurrence.
Vu comme l’un des principaux moteurs du changement via l’effet
d’imitation qu’elle suscite aux entreprises, Touchais (2014) la concurrence
est un gage de compétitivité. Selon Theng et Boon (1996), elle est un
facteur exogène qui conduit à la faillite des firmes. Un enjeu majeur de ce
fait consiste à renforcer la position des firmes. D’autant plus que, USAID
et SENADA (2007) la capacité de rester compétitive sur les marchés
détermine l’ampleur de la performance, la survie et la pérennité d’une
entreprise. Car, Balettaf, Mouloud et Belattaf (2014) l’évolution et la
mutation rapide des marchés soulignent l’importance de la compétitivité.
Généralement confondue aux notions1 auxquelles on attribue à tort un
contenu identique, Rabet et Callot (2006) la compétitivité est la capacité
d’une firme à procurer des biens et services qui satisfont les besoins des
populations en maintenant ou en accroissant ses parts de marché. Les
entreprises confrontées à de tels environnements tendent à considérer les
marchés dans leur globalité et sont amenées à élaborer et à mettre en
œuvre des stratégies leur permettant de mener la concurrence
globalement (Porter, 1986).
Selon Muccheili (2002), la compétitivité est une notion d’expression du
bien-être des populations. Jacquemin et Pench (1997) voient en elle un
moyen efficace de relever le niveau de vie et d’améliorer le bien-être social.
À l’évidence, la compétitivité des firmes constitue un moyen fondamental
de la stratégie de développement économique et social, (Wamba et Bien A
Ngon, 2021) sa hausse contribue à la réduction de la pauvreté dans les
pays d’Afrique Subsaharienne (ASS), notamment le Cameroun.
Les données longitudinales depuis 2001 présentent un déficit de la balance
commerciale au Cameroun (BM, 2020), preuve des importations massives
résultant de l’inefficacité compétitive des firmes locales. Ses derniers
1 Il s’agit de la productivité, de la rentabilité et du rendement. Il y a ici confusion entre la cause
et l’effet.
15
rapports Doing Business en matière de compétitivité présentent des
performances peu valorisantes (Wamba et Bien A Ngon, 2021). Cette
situation relève de l’environnement entrepreneurial affecté par une
multitude de contraintes (Chameni Nembua et Fomba Kamga, 2015).
(Cheufa, Kountelejouo Tindang, Tonmo, & Djou, 2022 ; Tchouassi, 2005)
insistent sur des nombreuses et graves impossibilités d’accès au
financement externe. Les firmes victimes sont celles dont les exigences de
compétitivité se posent avec acuité. L’accès au financement externe
apparait comme un moyen, Durfourcq (2014) capable de freiner la spirale
négative où faible compétitivité et faible marges s’auto alimentent.
À contrario, le paysage financier camerounais semble compromettre
l’amélioration de la situation financière des entreprises puisqu’elles ne
cessent de se plaindre des moyens financiers assez limités qu’elles
ressentent. 30.7% des managers pensent que les problèmes liés au
financement sont le troisième2 obstacle au développement de
l’entreprenariat et affectent plus les firmes manufacturières et
commerciales (INS, 2016). En effet, son marché des capitaux connait une
présence considérable du secteur bancaire informel, et Wanda (2001) d’un
marché financier quasi–inexistant.
Malgré tout, le problème d’accès au financement subsiste et touche
majoritairement les TPE et PME constituant 95% de son tissu
entrepreneurial. Quant au marché bancaire formel, (INS, 2010) il contribue
faiblement aux crédits de moyen et long terme des firmes et est l’apanage
des grandes entreprises. D’où l’existence de l’exclusion financière des TPE
et PME dans le marché du crédit formel camerounais. Cette frilosité des
banques en matière d’offre de crédit cause probablement des dommages
à la compétitivité des firmes du fait qu’elles n’ont pas d’assise financière
considérable. Car, par hypothèse, elles sous-estiment les besoins inhérents
à leurs activités et par conséquent entravent leur développement.
Il est plus qu’évident que les moyens de financement sont peu accessibles
aux entreprises camerounaises. Cette restriction met en péril la forte
dépendance des firmes vis-à-vis du marché des capitaux. Selon Bekele et
Workul (2008), l’une des causes de cessation prématurée des activités par
les firmes est la difficulté relative au financement. À côté d’un certain
nombre de difficultés telles que le manque de connaissances managériales
et la définition des politiques macro-économiques inadéquates, les
difficultés d’accès au financement sont déterminantes à la fermeture des
2Après la fiscalité (53.5%) et les formalités administratives, tracasseries des mairies et des
communautés urbaines (34.2%).
16
entreprises en ASS (Craig, Jackson, & Thomson, 2007). À propos de l’accès
aux crédits, Beck, Demirgüç-Kunt, Laeven et Levine. (2006) disent qu’il ait
une possibilité majeure d’ouverture aux opportunités d’investissement
qu’offre l’environnement dans lequel la firme évolue. Selon Klapper,
Laeven, & Rajan, (2006) et Schumpeter, (1912), l’accès au crédit est un
facteur de promotion de l’innovation donc de la croissance. Selon Berkal
(2012), la firme ne produit, ne vend et ne peut survivre que si elle a réussi
à mobiliser les ressources financières nécessaires pour assurer les
différentes phases de son activité.
En revanche, en l’absence du financement externe, pour financer leurs
investissements les firmes recourent au financement interne via les fonds
propres. Cependant, Lelart, (1990) et Hugon (1990) jugent que le
financement interne ne permet de financer les investissements de grandes
envergures. Il n’est donc pas évident pour les firmes en quête de
compétitivité permanente de financer leurs activités avec les fonds
propres. Au Cameroun, (INS, 2019) en moyenne 5.2% des firmes par an
sont en cessation d’activités. Pourtant, Bienayme (1997) affirme qu’une
firme compétitive devance ses concurrents ou leur résiste avec succès en
respectant strictement les conditions du libre marché. À ce sujet, certains
travaux ont étudié la notion de compétitivité des firmes. D’autres ont
étudiés une relation de cause à effet entre la structure du capital et la
compétitivité des firmes (Nguyen, Nguyen, & Nguyen, 2021; Fosu, 2013 ;
Guney et al., 2011 ; Moeinaddin, Nayebzadeh, & Ghasemi, 2013). Au
Cameroun, il n’existe pas d’études scrutant la relation entre financement
et compétitivité des entreprises.
La problématique du financement des firmes dans les pays en
développement compromet la nécessité de disposer les moyens financiers
suffisants leur permettant de se développer. Il est important dans le
contexte camerounais de s’interroger sur l’effet des sources de
financement externe et interne sur la compétitivité des entreprises.
L’étude a pour objectif d’analyser l’effet des sources de financement
externe et interne sur la compétitivité des entreprises. Elle apporte sa
contribution au débat sur le rôle du financement dans l’explication de la
compétitivité des entreprises.
La suite de l’étude est organisée telle que la section 1 présente le lien
théorique, la section 2 le cadre méthodologique, la section 3 les résultats
et en fin la section 4 la conclusion.
1. LIEN THEORIQUE ENTRE FINANCEMENT ET COMPETITIVITE
DES ENTREPRISES : QUELQUES CANAUX D’EXPLICATIONS
17
Sans être exhaustif, cette section montre théoriquement les mécanismes
par lesquels le financement affecterait la compétitivité des entreprises à
savoir l’innovation, l’effort technologique, les matières premières et le
capital humain.
1.1 Le canal de l’innovation
Dans les années 90, le choc de la mondialisation a ruiné les avantages
définitivement acquis, puisque Ternisien et Giguet (2000) pensent que la
concurrence a rendu précaire l’avantage concurrentiel. Il devient
indispensable pour les firmes d’innover pour ne pas disparaitre. Porter
(1993) souligne le rôle clé de l’innovation pour la compétitivité des firmes.
Une politique active favorisant l’innovation et la montée en gamme
apparaît nécessaire (Durfourcq, 2014). Selon Schumputer (1934),
l’innovation s’apparente à la clé de réussite de toute firme et le garant de
sa pérennité. Un financement d’intensité pour l’innovation permettrait à
la firme d’avoir un avantage concurrentiel en termes de coût. Car, il
permet aux firmes de créer des produits substituables et adaptables à leur
environnement même lorsque les goûts des clients évoluent ou les
difficultés apparaissent. Il serait important pour une firme aux intentions
stratégiques de différenciation par l’innovation de disposer suffisamment
les moyens financiers. Les restrictions de ces moyens affecteraient
fortement les firmes innovantes et réduiraient leur capacité de
développement. Il est évident qu’accorder les moyens financiers aux
firmes, Olosutean (2011) implique qu’elles soient à même de réagir afin de
s’adapter aux fluctuations de marché et à une nouveauté qui apporte des
améliorations de produits. L’accès au financement permet le
développement et la survie des firmes en leur offrant un continuum
d’aides pour l’innovation. Car, un meilleur projet d’innovation peut être
contraint ou interdit de développement dû au manque de financement.
1.2 Le canal de l’effort technologique
L’effort technologique implique une productivité élevée des facteurs et
conditionne l’avantage compétitif d’une firme (Lachaal, 2001). Assimilé
aux compétences techniques et méthodiques de gestion spécifiques,
l’effort technologique fait partie des éléments fréquents et importants du
jeu trouble de la concurrence. Son rôle consiste à solutionner avec
technicité les problèmes entravant les capacités d’amélioration d’une
production de qualité, d’imitation et d’adaptation. La technologie est un
facteur principal de différentiation et d’écoulement des produits
(Anderton, 1999). Le soutien financier s’apparente à une force qui soutient
18
les techniques et méthodes de pointes. Son essor détermine l’expansion de
l’effort technologique et sa carence le limite durablement. L’accès au
financement favorise le déclenchement de l’effort technologique même
dans les secteurs où l’incertitude existe (Guellec et De La Potterie, 1997).
En effet, les entreprises ont besoin des moyens financiers pour
s’approprier des avantages procurés par des investissements en recherche
et développement (R&D) de connaissances nouvelles. Cela concerne
l’ensemble des entreprises, que Dufourcq (2014) pense en particulier les
PME et les ETI dont un financement adéquat est une condition nécessaire
pour accompagner cet élan. La R&D des nouvelles techniques plus
appropriées nécessite des investissements lourds et confère aux firmes
une meilleure compétitivité (Lachaal, 2001). L’accès favorable aux
marchés des capitaux à cet effet entraine les firmes à développer des
efforts pour assimiler et modifier les technologies existantes en les
adaptant aux conditions de concurrence. Les problèmes de financement
limitent les capacités technologiques des entreprises et entravent
également leur compétitivité. Le capital financier est à la fois un stock et
la base du processus d’accumulation. Lequel capital assure à la firme bien
dotée de mieux se situer dans l’espace compétitif (Méda, 2001), et lui
permet de tirer avantage du réseau auquel elle appartient.
1.3 Le canal des matières premières
Les matières premières (MP) sont des facteurs décisifs dans la
détermination de la compétitivité des firmes (Lachaal, 2001). L’accès au
financement externe par les firmes permet un accès de façon équitable,
complète et souhaitable des MP. En régime capitaliste, l’apport en fonds à
destination des entrepreneurs s’apparente à l’offre d’un moyen de
pouvoir sur les facteurs de production (Diatkine, 2002). Les MP sont, vue
leur disponibilité, les sources de nouvelles attitudes à l’égard de la chaine
de production et l’origine de création des nouvelles offres de qualité. En
effet, elles facilitent la tâche aux firmes et leur donnent une certaine
compétitivité (Callan et Guinet, 2000). Leur dotation permet de mettre
l’accent sur la différence au niveau de la compétitivité entre les firmes qui
les disposent ou non. Inversement, leur indisponibilité a un effet néfaste
sur la compétitivité des entreprises, notamment celles à forte dépendance
des MP.
De ce fait, les capacités financières allègent le relâchement de la liquidité
contrainte aux entreprises, action salvifique pour l’acquisition optimale
des MP. De même, elles permettent d’accéder aux intrants de qualité et
favorisent la meilleure allocation dans le processus de production.
19
D’autant plus que, le manque de compétitivité peut être le fruit d’un
manque permanent des intrants de qualité et de l’inefficacité allocative
dans le processus de production. Une offre déficitaire voire rare du
financement externe peut être une cause réelle d’une acquisition
insuffisante des MP ou de qualité inférieure entrainant une faible
dynamique dans le déploiement des firmes aboutissant à une inefficacité
compétitive. Cette faible dynamique occasionnerait leur carence en
ressources internes les contraignant à écouler leurs produits. Ce qui par
conséquent limite leur autofinancement voire leur accès au financement
externe.
1.4 Le canal du capital humain
Le capital humain est au centre de la problématique de la création de
valeur et du dispositif des services (Ternisien et Diguet, 2000). Selon
(Schultz, 1959 ; Mincer, 1974 et Becker, 1993), la probabilité de survie
d’une firme est en partie tributaire du capital humain. D’où une partie de
la production résultant des entreprises serait imputable au capital
humain. Fondamentalement, recourir au financement externe pour les
fins de compétitivité contraint les firmes à se doter des Hommes aptes à
percevoir les opportunités et à anticiper sur les menaces à venir. Dans cette
logique, une firme compétitive serait celle qui aurait employé les Hommes
professionnels.
En effet, une firme qui se voue au professionnalisme se livre aux activités
qui nécessitent des besoins énormes en ressources financières. Le recours
à ces dernières s’apparente à un acte qui suscite la conscientisation de la
nécessité d’entreprendre les activités créatrices exigeant une force de
travail qualifiée et de qualité pour un retour sur investissement garanti.
Par-là, parmi les activités menées, il y a une prise en compte de
l’incorporation de la qualité et du talent du facteur humain qui permet de
développer les forces et valeurs de compétitivité des firmes. En effet, la
facilitation avec laquelle les firmes peuvent avoir accès aux ressources
financières est gage d’accroître les perspectives d’utilisation d’employés
qualifiés et les capacités compétitives des firmes. Puisque, les employés
qualifiés permettent en réalité la conception et l’écoulement des produits
de haute qualité favorables à la compétitivité. De ce fait, les différences de
qualité entre les produits des entreprises peuvent être liées à la
qualification de leurs employés.
2. METHODOLOGIE
2.1. Source de données
20
Les données sont issues du projet pensé et financé par l’institution
canadienne qu’est le Centre de Recherche pour le Développement
International en 2015 visant à déterminer les facteurs explicatifs de la
performance des entreprises en ASS3 sur le thème : ‘L’analyse des
déterminants de la performance des entreprises en ASS : cas du
Cameroun, de la Côte d’Ivoire et du Sénégal4 ‘. Au Cameroun, l’enquête a
été faite auprès de 642 entreprises. La base de données s’est faite à partir
du répertoire du recensement général des entreprises de 2010, des
résultats d’enquêtes annuelles auprès des entreprises pour sélectionner les
entreprises formelles, de la deuxième enquête sur les entreprises du
secteur informel de 2010 pour sélectionner les unités de production
informelles. L’enquête s’est déroulée dans les villes de Yaoundé, Douala
et Bafoussam couvrant selon INS (2016, 2010) 68% d’entreprises en
activité.
2.2. Présentation des variables
Tableau 1 : Variables utilisées
Variables Définitions
Variable Dépendante
Ventes Totales de
l’entreprise
Renseigne sur la compétitivité de l’entreprise. Elle
est observée par la variable chiffre d’affaire réalisé
par l’entreprise et notée en logarithme des ventes
totales.
Variables indépendantes
Montant total Emprunts Renseigne sur le montant total du financement
externe reçu par l’entreprise. Elle est mesurée en
logarithme du montant totale des emprunts ;
3 Projet sous le haut patronat du CRDI est né de la curiosité de connaitre les raisons pour
lesquelles d’une part, et selon la Banque Mondiale entre 2000 et 2009, le taux de croissance du
PIB en Afrique francophone (3.2%) était de moitié à celui de l’Afrique anglophone (6,2%), et
d’autre part, la contribution des pays francophones au PIB moyen de l’ASS sur la même
période était de 9% contre 47% pour les pays anglophones. Il a été réalisé avec la collaboration
du Centre d’Etudes et de Recherche en Economie et de Gestion de l’Université de Yaoundé II
– Soa, du Laboratoire de Recherche Economique et Monétaire de l’Université Cheikh – Anta-
Diop de Dakar au Sénégal et de la Cellule d’Analyse de Politique Economiques du CIRES de
l’Université d’Abidjan – Cocody.
4La justification du choix de ces trois pays est dû au fait qu’au regard du rapport CNUCED /
ONUDI (2011) dans lequel les pays sont classés suivants leur Valeur Ajoutée Manufacturière
par habitant, il ressort que le Cameroun, la Côte d’Ivoire et le Sénégal sont les pays de l’Afrique
Francophones qui possèdent une meilleure Valeur ajoutée manufacturière.
21
Montant total Fonds
propres
Renseigne sur le montant total du financement
interne reçu par l’entreprise. Elle est mesurée en
logarithme du montant total des fonds propres ;
Niveau d’instruction du
manager
Renseigne sur le niveau d’instruction du manager
avec 1=Sans niveau et niveau Primaire, 2= Niveau
secondaire 1er Cycle, 3= Niveau secondaire
2ndeCycle, 4=Niveau licence et 5= Niveau master et
plus ;
Age de l’entreprise Renseigne sur la durée de l’existence de l’entreprise
avec 1=[1; 10ans], 2=[11; 20ans], 3=[21; 30ans] et
4=[31ans et plus[ ;
Formalité de l’entreprise Renseigne sur la typologie de l’entreprise avec
1=Très Petite Entreprise ; 2=Petite Entreprise ;
3=Moyenne Entreprise et 4=Grande Entreprise ;
Innovation Renseigne si l’entreprise a innové avec 1 si elle a fait
des innovations (produits, procédés,
organisationnelle et commerciales) et 2 si non ;
Sous-Traitance Renseigne si l’entreprise sous traite ses activités
avec 1 si oui et 2 si non.
Coût de financement Renseigne sur l’appréciation que le manager donne
de l’effet du coût de financement sur la
performance des entreprises avec 1= Aucune, 2=
Acceptable, 3 = Satisfaisant et 4 = Sévère ;
Niveau de corruption Renseigne sur l’appréciation que le manager donne
de l’effet du niveau de corruption sur la
performance des entreprises avec 1= Impact positif,
2= Impact négatif et 3 = Aucun impact ;
Taux d’imposition Renseigne sur l’impact de la base légale appliquée
aux firmes par le gouvernement. Elle caractérise
l’environnement d’imposition des entreprises du
pays avec 1= Aucun, 2= Acceptable, 3=
Satisfaisant et 4= Sévère ;
Niveau de prix des ventes Renseigne sur les valeurs marchandes des biens et
services par rapport à celles des concurrents avec
1= Supérieur, 2= égaux et 3= inférieur ;
Effectif total des employés
permanents
Mesurée en logarithme des effectifs totaux des
employés permanents ;
Nombre d’établissement
connexe
Mesurée en logarithme du nombre d’établissement
détenu par l’entreprise ;
22
Montant total
d’investissement
Mesurée en logarithme du montant total des
investissements ;
Dépenses en TIC Mesurée en logarithme du montant total des
dépenses en R & D ;
Production brute Mesurée en logarithme de la production brute de
l’entreprise.
Source : Auteurs
2.3. Modèles d’analyse économétrique
Afin d’analyser l’effet des sources de financement externe et interne sur la
compétitivité des entreprises camerounaises, nous recourons à une
méthodologie en trois étapes. D’abord la méthode de Propensity Score
Matching (PSM) pour tester si le différentiel des ventes totales (Tableau A1
annexe) entre le groupe d’entreprises ayant accès au financement externe
et celui n’ayant pas accès relève du financement externe et non de leurs
caractéristiques observables. Ensuite la méthode Stochastic Frontier
Analysis pour appréhender les niveaux d’efficacité compétitive relatifs à
chaque groupe d’entreprises. Enfin le modèle Tobit censuré pour
expliquer la cause des niveaux d’efficacité compétitive observés liés à
chaque groupe.
2.3.1. L’estimation de la fonction des ventes à partir de la méthode de
PSM
Le PSM est une méthode d’appariement reposant sur la construction du
groupe de comparaison statistique fondé sur la probabilité de participer
au programme. IL suppose que les seules différences entre le groupe des
traités (firmes ayant accès au financement externe) et de contrôle (firmes
n’ayant pas accès) proviennent de leurs caractéristiques individuelles et
du traitement5. En neutralisant les différences selon les caractéristiques, il
ne reste que l’effet du traitement. Le recours à cette méthode suppose de
pouvoir comparer la situation des firmes avant et après le traitement. Vu
la difficulté de disposer des données avant le traitement, le PSM constitue
une option intéressante afin de palier ce déficit informationnel.
Soit D la variable binaire égale à 1 si la firme reçoit le traitement et 0 si
non. Y la valeur sur laquelle est censée agir le traitement, 𝑌0 l’état des
firmes avant l’administration du traitement et 𝑌1 la situation après
traitement. L’effet du traitement est :
5 Il s’agit de l’utilisation du financement externe
23
𝐷𝑌
̅̅̅̅ = 𝐸(𝑌1 − 𝑌0 𝐷 = 1)
⁄ (1). La décomposition de l’équation (1) est : 𝐷𝑌
̅̅̅̅ =
𝐸(𝑌1 𝐷 = 1)
⁄ − 𝐸(𝑌0 𝐷 = 1)
⁄ (2).
Le second terme du second membre représente le groupe contrefactuel et
décrit l’état des firmes avant qu’elles n’obtiennent le financement externe.
Dans les sciences sociales, il est plus complexe de disposer un groupe
témoin, d’où l’impossibilité d’observer la situation des firmes avant le
traitement. Le terme 𝐸(𝑌0 𝐷 = 1)
⁄ est donc inobservé. L’objectif de la
méthode de PSM est de construire artificiellement un groupe de
comparaison à partir d’un échantillon des non participants qui
ressemblent aux participants.
Par ailleurs, Rosenbaum et Rubin (1983) ont présenté les hypothèses6
fondatrices de la méthode de PSM. Selon l’hypothèse de support commun,
en combinant le fait de recevoir et de ne pas recevoir un traitement à un
ensemble de caractéristiques observables 𝑋, il est possible d’obtenir une
estimation de la composante observée à savoir :
𝐸(𝑌1 𝐷 = 1, 𝑋)
⁄ = 𝐸(𝑌0 𝐷 = 0, 𝑋)
⁄ (3). L’effet du traitement est : 𝐷𝑌
̅̅̅̅ =
𝐸(𝑌1 𝐷 = 1, 𝑋)
⁄ − 𝐸(𝑌0 𝐷 = 0, 𝑋)
⁄ (4).
En considérant que l’hypothèse d’indépendance est vérifiée, ces auteurs
ont proposé de conditionner sur les caractéristiques observables. Le score
de propension P(X) est :
𝑃(𝑋) = 𝑃𝑟{𝐷 = 1 𝑋
⁄ } (5).
L’hypothèse d’indépendance et la déduction de l’estimation de la
composante non observée devient :
𝐸[𝑌1 𝐷 = 1, 𝑃(𝑋)
⁄ ] − 𝐸[𝑌0 𝐷 = 0, 𝑃(𝑋)
⁄ ] (6).
Au final, l’effet du traitement est mesuré par :
𝐷𝑌
̅̅̅̅ = 𝐸[𝑌1 𝐷 = 1, 𝑃(𝑋)
⁄ ] − 𝐸[𝑌0 𝐷 = 0, 𝑃(𝑋)
⁄ ] (7).
6 1) L’hypothèse d’indépendance conditionnelle suppose que les résultats observés sont
indépendants de la participation au programme. Cette participation est conditionnelle à
certaines caractéristiques observables. Ils pensent que si l’hypothèse est valable, plutôt que de
conditionner sur les variables observables, il est possible de conditionner sur le score de
propension. 2) L’hypothèse d’un support commun postule que l’application du PSM n’est
possible que s’il y a des firmes non traitées et aux caractéristiques identiques à celles traitées.
3) L’hypothèse de stabilité de la valeur unitaire présume que le traitement affecte uniquement
la variable résultat des firmes participant au programme.
24
Le calcul des scores de propension est fait à partir de l’estimation de la
prédiction de probabilité de recevoir le financement externe à travers le
modèle probit (Tableau A2 en annexe) de la variable traitement prenant 1
pour les firmes ayant reçues le financement externe et 0 si non.
L’appariement des ventes n’est rendu possible qu’entre les firmes qui
possèdent des scores de propension proches. Une fois déterminé, on
associe les scores de propension des cas traités aux cas non traités les plus
proches. L’estimateur du score de propension est donné par :
𝐷𝑌
̅̅̅̅ =
1
𝑇
∑ (𝑌
𝑗1 − ∑ 𝑊𝑖𝑗𝑌𝑖𝑗0
𝐶
𝑖=0 )
𝑇
𝑗=1 (8),
avec 𝑌
𝑗1variable d’intérêt après traitement, 𝑌
𝑗𝑖0variable d’intérêt pour le
𝑖è𝑚𝑒
cas non traité joint au 𝑗è𝑚𝑒
cas traité, 𝑇nombre de cas traité, 𝐶 nombre
de cas non traité et 𝑊𝑖𝑗la fonction de pondération retenue.
Le choix de la méthode de pondération est décisif dans l’implémentation
du PSM. La technique du voisin le plus proche est plus courante et attribue
une pondération égale à 1 aux observations plus proches en termes de
score et 0 pour les autres. La différence entre le cas traité et non traité ne
doit dépasser 1. Certains auteurs généralisent cette méthode aux deux ou
cinq plus proches voisins. Nos résultats sont présentés pour les trois
techniques (le plus proche, les deux proches et cinq plus proches voisins).
Pour s’assurer de la robustesse des estimations, nous utilisons la technique
de régression non paramétrique de Kernel proposée par Heckman,
Ichimura, & Todd (1997). Ladite technique apparie toute firme traitée avec
l’ensemble de l’échantillon de comparaison.
2.3.2. Le modèle Stochastic Frontier Analysis
Le modèle SFA a été développé par Aigner, Lovell & Schmidt, (1977) et
par Meeusen et Van den Brock. (1977) et amélioré par Jondrow, Lowell,
Materov, & Schmidt, (1982) pour permettre l’estimation des modèles aux
frontières déterministes et stochastiques7 utilisant respectivement une
estimation statique et non statique. Ce modèle est soumis aux restrictions
imposées à la forme de la frontière et aux données permettant de
soustraire le degré d’efficacité du terme de l’erreur de l’estimation de la
7 La frontière de nature stochastique suppose que les écarts entre la réalisation observée et la
réalisation maximale de la firme sont expliquées à la fois par l’inefficacité du dirigeant et par
des éléments aléatoires non contrôlables par le dirigeant. Quant à la frontière de nature
déterministe, elle suppose que ces écarts sont expliqués uniquement par l’inefficacité du
dirigeant.
25
frontière de production, de coûts ou de profit (Song et Fouopi, 2016).
L’utilisation du modèle SFA dans cette étude se justifie du fait qu’elle
permet la prise en compte des causes d’inefficacité exogène et évite les
erreurs causées par le choix de la fonction étudiée. En général, elle est
recommandée lorsque la forme fonctionnelle de l’unité de production
n’est pas connue.
En prenant en compte ces effets, le modèle SFA permet de définir
l’efficacité spécifique de chaque entreprise en décomposant l’erreur de la
fonction étudiée en deux termes indépendants. Le premier terme
représente les effets aléatoires, les erreurs de mesure et est distribué de
part et d’autre de la frontière étudiée. Le second représente le degré
d’inefficacité et est distribué d’un seul côté de la frontière étudiée. Par
hypothèse, le terme d’erreur aléatoire suit une distribution asymétrique
définie positivement pour une fonction de coût et négativement pour une
fonction de production et de vente. En effet, ce modèle explique les
déviations observées entre la frontière des réalisations aléatoires et celles
réellement observées par l’inefficacité de la firme et les facteurs aléatoires
voire l’omission de certaines variables explicatives.
Soit une 𝑒𝑛𝑡𝑟𝑝𝑟𝑖𝑠𝑒𝑖 soumise à la concurrence et combinant ses facteurs
pour impulser ses ventes 𝑉𝑖 données, sa frontière des ventes stochastique
à erreurs composée s’écrit :
𝑙𝑛 𝑉𝑖 = 𝑙𝑛𝑓(𝑋𝑖, 𝛽) exp(𝜀𝑖) (9), avec 𝜀𝑖 = 𝑣𝑖 − 𝑢𝑖 où 𝑢 ≥ 0; −∞ ≤ 𝑣 ≤ +∞.
𝑉𝑖 représente les ventes de l’𝑒𝑛𝑡𝑟𝑒𝑝𝑟𝑖𝑠𝑒 𝑖. 𝑓(. ) la fonction de la meilleure
pratique de la frontière des ventes.
𝑋𝑖 est le vecteur des facteurs utilisés à savoir le montant total des crédits
et des fonds propres, le montant total d’investissements, le nombre
d’établissement connexe, la production brute, les dépenses en TIC,
l’effectif des employés permanent.
𝛽 est le vecteur des paramètres à estimer. 𝑣𝑖 est l’écart dû aux aléas n’ont
contrôlable par le manager et 𝑢𝑖 l’écart entre les ventes observées et les
ventes potentielles. 𝑢𝑖 représente l’inefficacité des ventes de la 𝑓𝑖𝑟𝑚𝑒𝑖 et
est nul pour les firmes efficacement compétitives.
Sa forme est 𝑢𝑖 = 𝛿0 + ∑ 𝛿𝑖𝑍𝑖
𝐽
𝑖=1 + 𝑤𝑖, avec 𝛿0 et 𝛿𝑖 les paramètres
inconnus, 𝑍𝑖 le vecteur des variables socio-économiques et
environnementales de la 𝑓𝑖𝑟𝑚𝑒 𝑖 expliquant l’inefficacité des ventes et 𝑤𝑖
est le terme d’erreur.
Selon Aigner, lovell et schmidt (1977), 𝑣 est identiquement et
indépendamment distribué et suit une loi normale de variance 𝜎𝑣
2
(𝑣 →
26
𝑁(0, 𝜎𝑣
2)). 𝑢 suit une distribution normale de variance 𝜎𝑢
2
(𝑣 → 𝑁(0, 𝜎𝑢
2)).
L’efficacité des ventes de la 𝑓𝑖𝑟𝑚𝑒𝑖 est :
𝐸𝑓𝑉𝑡𝑖
∗
=
𝑉𝑖
𝑉𝑖
∗ (10), avec 𝑉𝑖
∗
= 𝑓(𝑋𝑖, 𝛽) est la valeur la plus élevée ou prédite
de 𝑉𝑖. L’inefficacité des ventes est : 𝐼𝑛𝑒𝑓𝑉𝑡𝑖
∗
= 1 − 𝐸𝑓𝑉𝑡𝑖
∗
(11).
La fonction de la frontière de nature stochastique s’établit de deux
manières (Bravo-Ureta et Pinheiro, 1993).
1) S’il n’y a pas une spécification explicite de la structure de l’efficacité,
l’estimation de la frontière stochastique peut se faire par la méthode des
moindres carrés corrigée (MCC) ; et
2) Si on suppose une distribution de la structure de l’efficacité, la frontière
stochastique est estimée par la méthode de maximum de vraisemblance
(MV).
Cette méthode utilisée avec une distribution spécifique supposée pour le
terme d’erreur est plus efficiente que le MCC (Greene, 1980). L’estimation
des paramètres inconnus et de la frontière stochastique avec les effets
d’inefficacité est faite par le MV en deux étapes :
1) L’estimation de l’efficacité des ventes totales utilisant la fonction
normale de réalisation ; et
2) L’utilisation du modèle Tobit censuré pour expliquer l’efficacité des
ventes des firmes. L’opération part de l’équation (11) où 𝑢𝑖 = 1 − 𝐸𝑓𝑉𝑡𝑖
∗
.
La fonction de vraisemblance est définie en termes de variance des
paramètres, 𝜎2
= 𝜎𝑢
2
+ 𝜎𝑣
2
et 𝛾 =
𝜎𝑢
2
𝜎𝑢
2+𝜎𝑣
2, avec 𝛾 (0 < 𝛾 < 1) la part de la
variance de 𝑢 dans la variance totale (Battese et Coelli (1995).
𝜎2
est la variance de la variable dépendante et est fonction de la variation
provenant de l’inefficacité des ventes 𝜎. 𝑢2
est la variation due au terme
d’erreur aléatoire 𝜎. Les paramètres 𝛽, 𝜎2
et 𝛾 sont donnés par l’estimation
de l’équation (9).
2.3.3. Le modèle Tobit censuré
Pour expliquer l’efficacité des ventes, nous régressons les scores
d’efficacité des ventes sur un ensemble de variables. À ce sujet, la
littérature empirique distingue deux principaux modèles à savoir les
modèles censurés et la régression linéaire utilisant les MCO. Pour les
modèles censurés, il y a le modèle de poisson généralisé et censuré et le
modèle Tobit censuré. Le modèle de poisson généralisé et censuré est
utilisé si les valeurs de la variable dépendante sont des entiers naturels et
le modèle Tobit censuré si la variable dépendante est continue dans un
27
intervalle et la probabilité pour que cette variable prenne des valeurs
nulles ait positives.
Dans le cas des déterminants de l’efficacité des ventes des entreprises, la
variable dépendante « efficacité des ventes » est continue dans l’intervalle
]0 ; 1]. Le modèle Tobit censuré n’est pas approprié car la variable
dépendante n’admet pas des valeurs nulles et même le modèle de poisson
généralisé et censuré car cette variable n’admet non plus des entiers
naturels (Maddala, 1983 et Greene, 1995). Le modèle Tobit censuré sera de
ce fait utilisé pour expliquer l’efficacité des ventes via la régression
d’inefficacité des ventes des firmes. Car, les scores d’inefficacité prennent
des valeurs nulles, positives et sont continus dans l’intervalle [0 ; 1[. Ainsi,
le modèle s’écrit : {
𝑌𝑖 = 𝛿0 + 𝑍𝑖𝛿 + 𝑊𝑖
𝑎𝑣𝑒𝑐 {
𝑌𝑖 = 𝑌𝑖
∗
𝑠𝑖 𝑌𝑖
∗
> 0
𝑌𝑖 = 0 𝑠𝑖 𝑛𝑜𝑛
(12) où 𝑌𝑖 = 𝑢𝑖 est le niveau
d’inefficacité des ventes de la 𝑓𝑖𝑟𝑚𝑒 𝑖, 𝛿0 est le terme constant, 𝛿 le vecteur
des paramètres à estimer, 𝑍𝑖 le vecteur des variables indépendantes aux
caractéristiques socio-économiques et environnementales de la 𝑓𝑖𝑟𝑚𝑒𝑖 à
savoir le coût de financement, le type d’entreprise, le niveau d’instruction
du manager, l’âge de l’entreprise, l’innovation, la sous-traitance, le niveau
des prix des ventes, le niveau de corruption et le taux d’imposition. 𝑌𝑖
∗
est
une variable latente considérée comme le seuil à partir duquel les
variables de 𝑍𝑖 affectent l’efficacité de la 𝑓𝑖𝑟𝑚𝑒𝑖. En supposant que les
erreurs sont normalement distribuées, l’estimation du modèle Tobit
censuré via la maximisation du logarithme de vraisemblance s’écrit :
log 𝐿 = ∑ 𝑙𝑜𝑔 [1 −
∅𝑍𝑖
𝛿
⁄ ] + ∑ log (
1
√2𝜋𝛿
) −
∑ (𝑌𝑍𝑖𝛿)2
𝑛
𝑖=1
2𝛿2
𝑛
𝑖=1
𝑛
𝑖=1 (13), où n
représente le nombre d’observation et 𝛿 l’écart type.
3. RESULTATS ET DISCUSSIONS
3.1. Présentation des résultats de la statistique descriptive
Le tableau 2 présente les caractéristiques liées aux firmes, à
l’environnement des affaires et aux facteurs financiers. Il ressort que, le
nombre moyen d’employé permanent par entreprise est de 61 pour un
nombre moyen d’établissement connexe de 3. Au Cameroun, 67%
d’entreprises sont des très petites entreprises avec un total de 55.03%
d’entreprises relativement jeunes âgées de 1 et 10 ans. En effet, elles sont
dirigées par 23.08% de managers ayant un niveau moins ou égal au
28
primaire, 22.67% un niveau secondaire 1er cycle et 21.41% un niveau
secondaire 2nde cycle. 75.54% des firmes n’ont pas la culture de la sous-
traitance. Seules 46.80 % des firmes innovent. Ce qui explique le peu
d’innovation des produits de marques dans le marché local. Concernant
l’environnement des affaires, 48.75% de managers pensent que le coût de
financement n’a aucun effet sur la performance des firmes. Et 51.40 %
pensent que le niveau de corruption impacte négativement sur la
performance des firmes. 61.21% trouvent que la base imposable est sévère
pour l’extension de leurs activités. 58.87% disent vendre aux prix égaux à
ceux des concurrents occasionnant généralement une concurrence
acharnée dans le marché camerounais.
Relativement aux caractéristiques financières des entreprises, 38% se
financent avec leurs fonds propres. Par contre, 29.12% recourent aux
emprunts auprès des agents formels et 59.65% auprès des agents
informels. Par rapport au financement externe, les firmes qui y recourent
reçoivent en moyenne un montant de 3 629 859Fcfa. Celles qui y recourent au financement
interne, se financent en moyenne avec un montant de 2 524 294Fcfa.
Tableau 2 : Statistiques descriptives des variables
Variables Observation Moyenne Écart-type Min Max
Variables binomiales et multinomiales
Sources_Propres 1= se financer avec ses fonds propres
2= si non
244
358
.3800623
.5576323
.4868014
.4970547
0
0
1
1
Enprunts_Formels 1= financer par un agent formel
2= si non
187
455
.2912773
.7087227
.4547053
.5291501
0
0
1
1
Emprunts_Informels 1= financer par un agent informel
2= si non
383
259
.5965732
.4034267
.4909675
.4928879
0
0
1
1
Sous_Traitance 1=si l’entreprise sous traite
2= si non
157
485
.2445
.7554517 .4301542
0
0
1
1
Innovation 1= si l’entreprise innove
2= si non
294
348
.4579
.5420561 .4986166 0 1
Niveau_Corruption 1= Impact positif
2= Impact négatif
3= Aucun impact
74
330
238
.1153
.5140187
.3707165
.5001931
.4833733
0
0
1
1
Age_Entreprise 1= [1, 10 ans]
2= [11, 20 ans]
3= [21, 30 ans]
4= [31 ans et plus [
350
108
49
145
.5452
.1682243
.0614173
.2283465
.3759981
.2402835
.4200979
0
0
0
1
1
1
Cout_Financement 1= Aucune
2= Acceptable
3= Satisfaisant
4= Sévère
152
108
69
313
.2358
.1682243
.1074766
.4875389
.374357
.3099598
.5002344
0
0
0
1
1
1
Type_Entreprise 1= Très petites entreprise
2= Petites entreprise
3= Moyenne entreprise
4= Grande entreprise
391
70
55
126
.6090
.1055118
.0850394
.1952756
.307454
.2791602
.3967252
0
0
0
1
1
1
Niveaux_PrixVentes 1= Supérieur
2= Égaux
3= Inferieur
93
378
171
.1449
.588785
.2663551
.4924377
.4423968
0
0
1
1
Taux_Imposition 1= Aucun
2= Acceptable
3= Satisfait
4= Sévère
119
77
53
393
.1854
.1199377
.0825545
.6121495
.325142
.2754223
.4876401
0
0
0
1
1
1
29
Niveau_InstructionManager 1= Sans niveau et primaire
2= Secondaire 1er
Cycle
3= Secondaire 2nde
Cycle
4= Niveau licence
5= Master et plus
148
144
138
97
115
.2305
.2267717
.2141732
.1511811
.1811024
.4190738
.410571
.3585077
.3854066
0
0
0
0
1
1
1
1
Variables continues
ln(Production_Brute) 639 8.668977 4.714778 0 20.52255
ln(Montant_TotalInvestis) 639 8.184011 3.971129 0 18.91599
ln(Montant_TotalEmprunts) 358 6.222826 5.437808 0 20.64
ln(Mtant_TotFonds_Propres) 281 9.49637 3.33774 2.70805 19.753
ln(Effec_EmployésPermanent) 639 2.033244 1.671539 0 8.286017
ln(Ventes) 639 10.2614 3.16138 2.484907 19.59222
ln(Dépenses_TICs) 639 5.076079 4.291073 0 16.30
ln(Nombre_EtablisConnexes) 639 .9124852 .6246441 0 5.47227
Source : Auteurs
3.2. Résultats économétriques de la méthode propensity score matching
L’effet du financement externe reçu par les entreprises permet de savoir si
celles qui reçoivent le financement externe, comparées à celles qui ne
reçoivent pas, sont significativement plus compétitive. Le tableau 3
présente les résultats de l’estimation de l’effet moyen du financement
externe sur les ventes totales. Pour s’assurer de la robustesse de cette
estimation, la différence de la variable résultat entre le groupe de
traitement et le groupe de comparaison ont été calculé. L’obtention de
l’écart-type a été faite avec 100 réplications à travers la technique du
bootstrap.
Tableau 3 : Effet moyen du financement externe
ln (Ventes totales)
(1) (2) (3) (4)
Effet moyen des deux groupes avant l’appariement 1.80 1.80 1.80 1.80
Écart type des deux groupes avant l’appariement 0.27 0.27 0.27 0.27
Effet moyen des deux groupes après l’appariement 0.25 0.25 0.25 0.25
Écart type des deux groupes après l’appariement 0.299 0.294 0.271 0.300
Taux de croissance de l’effet moyen des deux groupes -86% -86% -86% -86%
Taux de croissance du groupe des traités après l’appariement -17% -17% -17% -17%
Taux de croissance du groupe de contrôle après l’appariement 153% 153% 153% 153%
Observation du groupe des traités (groupe de référence) 341(17) 341(17) 341(17) 341(17)
Observation du groupe de contrôle (groupe test) 281 281 281 281
Nombre total d’observation 639 639 639 639
Note : (1) = méthode de Kernel ; (2) = méthode du plus proche voisin ; (3) = méthode des deux proches voisins ; (4) =
méthode des cinq plus proches voisins.
Source : Auteurs
Les résultats de l’estimation de l’effet moyen du financement externe sur
les ventes totales à partir des quatre techniques d’appariement montrent
que cet effet est le même quel que soit la technique d’appariement.
Concernant cette source de financement, il ressort qu’il a un effet moyen
positif et non significatif sur les ventes totales des entreprises. En effet, il
y a avant appariement une différence positive et non significative des
ventes totales entre les deux groupes avec un effet moyen de 1.80 due à
30
l’effet du financement externe sur les ventes. Toutefois et après toute
technique d’appariement, il y a une différence positive et non significative
des ventes totales entre les deux groupes avec un effet moyen de 0.25 due
à l’effet du financement externe sur les ventes. Il ressort qu’après
appariement, l’effet moyen sur la différence des ventes des firmes entre
les deux groupes due au financement externe a diminué de 86% pour
toutes les techniques. Dans le groupe des traités et après appariement, il y
a une baisse moyenne de 17% des ventes due à l’augmentation de 1% du
financement externe. Dans le groupe de contrôle, cette moyenne a
augmenté considérablement pour toutes les techniques d’appariement.
Dans ce groupe et après appariement, il y a une hausse moyenne de 153%
des ventes due à l’augmentation de 1% du financement interne.
L’effet non significatif du financement externe des entreprises
camerounaises peut se justifier à plus d’un titre. Il y a le contexte peu
favorable des affaires soit sur la férocité de la concurrence soit sur les
modalités d’octroi des crédits peu louable et généralement de court terme
pour la réalisation des investissements de compétitivité. Le fait que les
firmes investissent moins dans les activités stratégiques nécessaires aux
gages de compétitivité peut justifier qu’elles disposent moins de
ressources pouvant les hisser à la hauteur des concurrents. Etant un
facteur gage à la compétitivité des entreprises, le financement externe
dans le contexte camerounais a un effet insignifiant sur celle-ci pouvant
être liée au fait que les crédits accordés aux firmes sont orientés aux usages
autres que pour les besoins de compétitivité. Ils sont octroyés aux firmes
avec retard par rapport à leurs programmes d’activités et parfois ne sont
pas à la hauteur de leurs besoins d’investissements et d’exploitation. Ce
résultat fort révélateur n’est pas motivant en ce sens qu’il montre que le
financement externe au Cameroun n’est pas un instrument qui favorise la
compétitivité des entreprises qui, généralement font face à des réels
problèmes de concurrence.
3.3. Résultats économétriques des frontières stochastiques des ventes
Deux frontières stochastiques de vente ont été estimées par le MV
correspondantes aux deux groupes d’entreprises. Il ressort du tableau 4
que, pour les firmes bénéficiaires de financement externe, une hausse de
1% du montant total d’investissements entraine une augmentation de
0.46% des ventes ; une hausse de 1% des dépenses en TIC entraine une
augmentation de 0.07% des ventes ; et une hausse de 1% de l’effectif des
employés permanents entraine une hausse de 0.73% des ventes. Pour les
firmes non bénéficiaires de financement externe, une hausse de 1% du
31
montant total d’investissements entraine une augmentation de 0.26% des
ventes ; une hausse de 1% du nombre d’établissement connexe entraine
une augmentation de 0.89% des ventes ; une hausse de 1% de la
production brute entraine une augmentation de 0.12% des ventes ; et une
hausse de 1% des dépenses en TIC entraine une augmentation de 0.03%
des ventes. Cependant, aucune source de financement n’a d’effet
significatif sur les ventes des entreprises.
Tableau 4 : Estimation des variables des frontières stochastiques des ventes
Variables Colonne (1) Colonne (2)
Équation 1 :
Financement externe
var. dépendante :Ventes totales
Équation 2 :
Financement interne
var. dépendante : Ventes totales
ln(Montant_TotalEmprunts)
ln(Mtant_TotalFondsPropres)
-0.0613 (0.0378)
0.0274 (0.0638)
ln(Montant_TotalInvestis) 0.469 (0.0983) *** 0.260 (0.0715) ***
ln(Nombre_EtablisConnexe) 0.410 (0.310) 0.896 (0.171) ***
ln(Production_Brute) 0.0611 (0.0412) 0.126 (0.0242) ***
ln(Depense_TIC) 0.0748 (0.0424)* 0.0394 (0.0191) **
ln(Effectif_EmployésPermanent) 0.733 (0.172) *** 0.113 (0.123)
σ2
(sigma2
) = σu
2
+ σv
2 9.062 1.601
γ (gamma) = σu
2
(σu
2
+ σv
2
)
⁄ 0.11 0.20
Prob > chi2 0.0000 0.000
Nombre d’observations 358 281
Log likelihood -902.53991 -464.86148
Note : Les valeurs entre parenthèses représentent les valeurs d’écart type du test et avec * significativité à 10%, ** significativité
à 5% et *** significativité à 1%.
Source : Auteurs
Toutefois, les paramètres 𝛾 sont significativement différents de zéro pour
les deux équations preuve de l’existence de la frontière stochastique et
conduisant au rejet de l’hypothèse selon laquelle la variance de l’efficacité
𝜎𝑢
2
est nulle. Les ajustements sont globalement explicatifs au seuil de 1%.
L’existence des valeurs non nulles des gammas (𝛾) informe sur l’existence
de l’inefficacité des systèmes des ventes des firmes ayant accès ou non au
financement externe. Ces résultats peuvent s’expliquer par le fait que, les
écarts entre les ventes observées et celles potentielles sont en partie dues
aux inefficacités. En effet, ces écarts peuvent être liés d’une part à l’absence
des pratiques innovantes des procédés, des produits et/ou des techniques
de commercialisation, et d’autre part, à la présence des facteurs aléatoires
et des erreurs de mesure.
3.4. Présentation des efficacités des ventes des entreprises
Le tableau 5 montre que le degré d’efficacité des ventes des firmes est en
moyenne de 0.03, c’est à dire en moyenne 3% des quantités totales qu’elles
32
auraient pu vendre si elles utilisaient rationnellement les ressources
disponibles aux activités des ventes. Autrement dit, avec les mêmes
ressources utilisées, elles auraient dû améliorer leur niveau d’efficacité des
ventes de 97% pour parvenir à la frontière d’efficacité. Ce qui explique
d’une certaine manière le manque de dynamisme des entreprises
nationales et renseigne sur leur degré des flux d’entrées et sorties.
Les analyses par groupe font état de ce que, les bénéficiaires et non
bénéficiaires de financement externe ont respectivement un niveau moyen
d’efficacité des ventes de 0.03 et 0.02, c’est-à-dire qu’ils sont
respectivement éloignés de 0.97 et 0.98 de leur potentialité de ventes. En
effet, ces deux groupes peuvent augmenter leurs ventes de 97% et 98%
respectivement sans nécessiter les ressources supplémentaires. Et
inversement, ils peuvent en moyenne diminuer de 97% et 98%
respectivement les ressources utilisées sans induire la baisse de ventes. Il
ressort qu’aucune firme ni celle ayant accès au financement externe n’est
efficacement compétitive.
Tableau 5 : Score moyen d’efficacité des ventes par groupe
d’entreprises
Variables Observations Moyenne Écart-
type
Min Max
EfVi
∗
639 .0313683 .0333806 .0075407 .3294052
EfVi
∗
358 .0364178 .0432854 .0075407 .3294052
EfVi
∗
281 .0249351 .0087136 .0086103 .1080192
Source : Auteurs
Du tableau 5 ci-dessus, il ressort que les efforts doivent être fait au niveau
des firmes pour une résorption des inefficacités des ventes afin d’assurer
la rationalité des systèmes des ventes. L’inefficacité des ventes dans
l’ensemble peut s’expliquer par les problèmes de débouchés relatifs au
pouvoir d’achat des clients, à la montée de la contrebande et la
contrefaçon, et dans les entreprises financées, elle peut s’expliquer du fait
que les crédits reçus ne sont pas seulement utilisés pour instiguer les
ressources favorables à la compétitivité des firmes ; les firmes n’ont pas
un financement à hauteur des besoins d’investissements de compétitivité ;
les crédits sont octroyés avec retard conduisant à l’utilisation d’autres fins.
3.5. Déterminants de l’efficacité des ventes dans les deux groupes
d’entreprises
33
Le tableau 7 présente l’estimation de l’inefficacité des ventes
globalement significatif au seuil de 1% dans les deux groupes (Prob >
chi2< 0.01). Les valeurs numériques du modèle Tobit censuré ont une
interprétation directe de l’effet des variables sur l’inefficacité.
Tableau 7 : Estimation Tobit censuré des déterminants de l’efficacité des ventes
Variables Equation 1 :
Financement externe
Equation 2 :
Financement Interne
Variable dépendante :
Inefficacité des ventes
Variable dépendante :
Inefficacité des ventes
Type_Entreprise
2=Petite Entreprise 0.00766 (0.00660) 0.00504 (0.00171)***
3= Moyennes Entreprise 0.00384 (0.00712) 0.00221 (0.00267)
4=Grande Entreprise -0.0368 (0.00589)*** -0.0115 (0.00207)***
Sous-traitance
2= si l’entreprise ne sous-traite pas -0.000303 (0.00468) -0.00114 (0.00124)
Innovation
2= si l’entreprise n’innove pas 0.00199 (0.00413) -0.00172 (0.00103)*
Age_Entreprise
2= [11,20 ans] 0.00347 (0.00569) 0.000345 (0.00130)
3= [21, 30 ans] -0.00163 (0.00913) 0.00318 (0.00188)*
4= [31 ans et plus] -0.00792 (0.00491) 0.000893 (0.00135)
Niveau de corruption
2= Impact négatif -0.0141 (0.00663)** 0.00167 (0.00166)
3= Aucun impact -0.0149 (0.00727)** 0.000382 (0.00155)
Niveau_InstructionManager
2= Secondaire 1er
Cycle 0.00368 (0.00640) 0.000130 (0.00132)
3= Secondaire 2nde
Cycle -0.00134 (0.00628) 0.000526 (0.00138)
4= Niveau licence -0.00318 (0.00677) 0.000601 (0.00165)
5=Master et plus 0.00665 (0.00653) 0.00253 (0.00215)
Taux_Imposition
2=Acceptable -0.00267 (0.00811) -0.000945 (0.00164)
3= Satisfaisant 0.0114 (0.00905) 0.00108 (0.00209)
4= Sévère -0.00627 (0.00610) -0.000676 (0.00123)
Cout_Financement
2= Acceptable -0.00927 (0.00673)
3=Satisfaisant -0.0112 (0.00806)
4= Sévère 0.000808 (0.00559)
Niveau_PrixVente
2= Egaux aux prix des concurrents 0.00354 (0.00600) -0.00209 (0.00144)
3= Inferieur aux prix des concurrents -0.0120 (0.00649)* -0.00276 (0.00162)*
Constant 0.992 (0.0120)*** 0.980 (0.00260)***
Nombre d’observations 358 281
Nombre d’observation censure à gauche 1 1
Nombre d’observation censure à droite: 1 1
Nombre d’observation non censure : 356 279
LR chi2(19) 109.42 66.09
Prob > chi2 0.0000 0.0000
Note : Les valeurs entre parenthèses représentent les valeurs d’écart type du test et avec * significativité à 10%, ** significativité
à 5% et *** significativité à 1%.
Source : Auteurs
3.5.1. Les déterminants communs de l’efficacité des ventes aux deux
groupes
Les grandes entreprises comparées aux très petites entreprises, exercent
un effet significatif et positif sur l’efficacité des ventes des deux groupes
34
des firmes. Une hausse de 1% d’une source de financement des GE
augmente de 0.0368% et 0.0115% l’efficacité des ventes respectivement
pour les bénéficiaires et non bénéficiaires de financement externe. Cet effet
dit d’aubaine sur leurs niveaux d’efficacité des ventes est trois fois plus
dans les GE financées que les non financées. L’explication peut être liée au
fait que, les GE financées sont sous la contrainte de remboursement. Elles
se concentrent de ce fait au maximum pour réaliser plus de profit dans
l’intérêt de solder leurs dettes contrairement aux GE non financées qui ne
sont soumise aux exigences de remboursement des dettes. Comparés aux
niveaux de prix de vente supérieurs à ceux des concurrents, ceux
inférieurs exercent un effet significatif et positif sur l’efficacité des ventes
des deux groupes. Ainsi, sous l’impulsion d’une source de financement,
si les firmes baissent de 1% le prix de vente par rapport aux concurrents,
les niveaux d’efficacité des ventes augmentent de 0.0120% et 0.00276%
respectivement pour les bénéficiaires et non bénéficiaires. Ce résultat
montre que le rôle que joue une source de financement précise sur la baisse
de prix pour les besoins de ventes a un effet positif sur les niveaux
d’efficacité des ventes. Cette action a quatre fois plus d’effet sur l’efficacité
des ventes des bénéficiaires que les non bénéficiaires.
3.5.2. Les déterminants de l’efficacité des ventes unique à chaque
groupe
Les niveaux de perception de corruption des dirigeants des firmes
bénéficiaires du financement externe pour qui la corruption a un impact
négatif ou aucun impact eu égard leur performance comparés à ceux pour
qui elle a un impact positif, ont un effet significatif et positif sur le niveau
d’efficacité des ventes. Résultat surprenant dans la mesure où les firmes
qui dénoncent un impact négatif ou aucun impact de la corruption eu
égard leur performance ont plutôt un effet favorable de celle-ci sur leur
efficacité des ventes. En effet, une hausse de 1% pour une action
soudoyable entraine une augmentation de 0.014% l’efficacité des ventes.
Contrairement à l’idée qu’on a de la corruption, elle est un facteur
incitateur des ventes. Les firmes qui dans la pratique intègrent les
dépenses relatives et exacerberont leurs efforts pour un retour sur
investissement.
Concernant les firmes non bénéficiaires du financement externe, l’absence
de l’innovation et les firmes âgées de 21 à 30 ans ont un effet significatif et
positif sur les niveaux d’efficacité des ventes. Par contre, la petite
entreprise a un effet significatif et négatif sur l’efficacité des ventes. En
effet, l’innovation nécessitant assez de moyens financiers, les PE ne sont
35
pas disposés à innover. Du tableau 6 ci-dessous, il ressort que la PE
comparées à la TPE exerce un effet significatif et négatif sur l’efficacité des
ventes. Une hausse de 1% des efforts relatifs à la vente des produits des
PE non bénéficiaires entraine une augmentation de 0.00504% l’efficacité
des ventes. Ce résultat est lié au fait que, les PE sont généralement
constitués des individus moins expérimentés et faisant dans la précarité.
À propos, combiné à l’absence de financement qu’elles font face, les PE ne
peuvent objectivement envisager les scores d’efficacité des ventes.
CONCLUSION
Face à la globalisation des marchés et à la ratification des APE entre les
pays de l’UE et ceux africains, la compétitivité des firmes en Afrique
constitue un enjeu d’un nouveau modèle de développement. En ce sens,
la quête permanente de la compétitivité par les firmes africaines s’invite
dans leurs espaces concurrentiels et stratégiques pour devenir le leitmotiv
de leur existence. Malgré son rôle moteur dans le changement via l’effet
d’imitation qu’elle suscite aux entreprises, l’amélioration durable du
niveau de vie des populations et la procuration des hauts niveaux
d’emplois et de cohésion sociale, la compétitivité des firmes en ASS et en
particulier au Cameroun est à la traîne vu la multitude de contraintes à
l’endroit de leur développement.
Cette étude analyse l’effet des sources de financement externe et interne
sur la compétitivité des entreprises camerounaises. L’exploration
empirique s’est faite à partir des estimations par la méthode de propensity
score matching, les modèles d’analyse des frontières stochastiques et Tobit
censuré. Les résultats du PSM montrent l’existence d’une baisse moyenne
de 17% des ventes totales due à l’augmentation de 1% du financement
externe et d’une hausse moyenne de 153% des ventes totales due à
l’augmentation de 1% du financement interne. Les résultats du modèle
SFA montrent que dans l’ensemble, les entreprises ont en moyenne une
efficacité des ventes de 0.03, et spécifiquement, les bénéficiaires et non
bénéficiaires de financement externe ont en moyenne une efficacité des
ventes de 0.03 et 0.02. Les résultats du modèle Tobit censuré révèlent que
les GE et les niveaux de prix de vente inferieurs aux concurrents ont un
effet positif et significatif sur l’efficacité des ventes des deux groupes ; Le
niveau de corruption a un effet positif et significatif sur l’efficacité des
ventes des bénéficiaires de financement externe ; l’absence d’innovation et
les entreprises âgées de 21 à 30 ans ont un effet positif et significatif sur les
niveaux d’efficacité des ventes des non bénéficiaires. Il ressort de l’étude
qu’il existe d’énorme gaspillage des ressources utilisées pour les besoins
36
des ventes au sein des firmes camerounaises. Les managers pour
surmonter la compétitivité des firmes, doivent renforcer leurs pratiques
managériales avec des formations continues en management des
organisations.
ANNEXE
Tableau A1 : Test de comparaison des moyennes et des variances des ventes totales
Variable Sources de financement
Financement
externe
(Mt total Emprunt)
Financement
interne
(Fonds propres)
Ln(Ventes
totales)
Nbre d’obs 358 281
Moyenne 2.540 .7362
(Ecart -
type)
(4.337) (2.005)
Ho: moyenne (non) – moyenne (oui) = diff = 0
Comparaiso
n des
moyenne
DL= 637 t = -6.4511
Ha : diff < 0 Ha : diff > 0
Pr (T < t) = 0.000 Pr(T > t) = 1.000
Ha: diff ≠ 0
Pr (|T| > |t|)= 0.000
Comparaiso
des
variances
DL= 280.3 f = 0.2137
Ho: ratio=
sd(0)
sd(1)
= 1
Ha: ratio < 1 Ha: ratio > 1
Pr (F < f) = 0.0000 Pr(F > f) = 1.000
Ha: ratio ≠ 1
2*Pr (F < f) = 0.0000
Notes : t et f sont respectivement les statistiques de Student et de Fisher.
Source : Auteurs
Tableau A2 : Probit estimé des déterminants du financement externe
Variables Financement externe
Niveau_Corruption
2= Impact Négatif
3= Aucun Impact
0.104 (0.183)
-0.274 (0.185)
Innovation
2= si l’entreprise n’innove pas -0.141 (0.113)
Niveau_PrixVentes
2= Egaux 0.017 (0.163)
3= Tertiaire -0.185 (0.181)
Type_Entreprise
2= Petites entreprises -0.235 (0.232)
3= Moyennes entreprises -0.335 (0.347)
4= Grande entreprises -0.870 (0.449)*
Sous_Traitance
2= si l’entreprise ne sous-traite pas 0.090 (0.135)
Niveau_InstructionManager
2= Secondaire 1er
Cycle -0.286 (0.159)***
3= Secondaire 2nde
Cycle -0.196 (0.160)
4= Niveau Licence -0.323 (0.187)*
5= Master et plus -0.151 (0.205)
Taux_Imposition
2= Acceptable
3=Satisfait
4=Sévère
-0.278 (0.205)
-.156 (0.239)
-0.071 (0.153)
Age_Entreprise
2= [11, 20 ans] 0.010 (0.150)
37
3= [21, 30 ans] -0.248 (0.224)
4= [31 et plus] 0.184 (0.142)
Cout_Financement
2= Acceptable 0.180 (0.177)
3= Satisfaisant -0.102 (0.209)
4= Sévère 0.240 (0.138)*
ln(Montant_TotalInvestis) 0.187 (0.055)***
ln(Nombre_Etablissement) -0.038 (0.118)
ln(Montant_Totalemprunt) 0.022 (0.014)
ln(Dépenses_TIC) -0.030 (0.014)**
ln(Fonds_Propres) 0.054 (0.047)
ln(Effectif_Employés) 0.052 (0.078)
ln(Production_Finale) -0.014 (0.017)
Constant -1.753 (0.547)***
Observations 638
LR chi2(29) 127.17
Prob > chi2 0.0000
Pseudo R2 0.1451
Log likelihood -374. 68349
Note: Standard errors in parentheses; *** p<0.01, ** p<0.05, * p<0.1
Source: Auteurs
REFERENCES
Aigner, D., Lovell, C.A.K. & Schmidt, P. (1977). Formulation and
estimation of Stochastic frontier production function models.
Journal of Economics, (6), 21 - 37.
Anderton, B. (1999). Innovation, product quality, variety, and trade
performance: An empirical analysis of Germany and the UK.
Oxford Economic Papers, 51(4),152- 167.
Banque mondiale, (2020), Perspective monde. Outil pédagogique des
grandes tendances mondiales depuis 1945.
Battese, G.E. & Coelli, T.J. (1995). Inter-regional Farm Efficiency in
Pakistan's Punjab: A Frontier Production Function Study.
Empirical Economics, 20,325-332.
Beck, T., Demirgüç-Kunt, A., Laeven, L., and Levine, R. 2006. “Finance,
Firm Size, and Growth.” World Bank mimeo.
Becker, G. (1964), Human Capital. University of Chicago Press, Chicago.
Bekele, S. & Workul, Z. (2008). Factors that affect the long- terme survival
of Micro, Small and Medium Enterprise in Ethiopia. In South
African Journal of Economics, 76(3),548 –568.
Berkal, S. (2012), Les Relations Banques / Entreprises Publiques : portées
et limites, cas de la Banque Nationale d’Algérie et l’Entreprise
Leader Meuble Taboukert. Mémoire de Magister en Sciences
Économiques, Université M. Mammeri de Tizi-Ouzou.
Belattaf, M., Mouloud, A. et Belattaf, S. (2014). De la compétitivité des
entreprises à la compétitivité de l’UE : Défis et Avenir. Global
38
Journal of Management and Business Research (B), Economics
and Commerce, 14(1)107 – 118.
Bienayme, A. (1997). Entreprise compétitive, Encyclopédie de Gestion,
tome 1, Edition Economica, deuxième édition (pp. 1101-1114).
Bravo-Ureta, B.E. & Pinheiro, A. (1993). Efficiency Analysis of Developing
Country Agriculture: A Review of the Function Literature. Agriculture
Research. Economics Review, 22, 88 – 101.
Callan, B. & Guinet, J. (2000), Améliorer la compétitivité des PME dans
l’économie mondiale : Stratégies et politiques, Atelier 1 encourager les
PME à innover dans une économie mondiale.
CEA. (2001), Renforcer la compétitivité des petites et moyenne entreprise
en Afrique : un cadre stratégique d’appui institutionnel, Rapport
de la Commission Economique pour l’Afrique 2001.
Chameni Nembua, C. & Fomba Kamga, B. (2015), Rapport général de
l’étude sur les déterminants de la performance des entreprises en
Afrique sub-saharienne francophone : Cas du Cameroun, de la
Cote d’Ivoire et du Sénégal. Centre de Recherche pour le
Développement International, Rapport du Cameroun.
Cheufa, M., Kountelejouo Tindang, L.C., Tonmo, S.G & Djou, A.I., (2022).
Les contraintes de financement et compétitivité des PME au Cameroun.
International Journal of Accounting, Finance, Auditing, Management and
Economics, l3, (3-2), 1 – 20
Craig, B.R., Jackson, W.E. & Thomson, J.B. (2007). Small firm finance,
credit rationing, and the impact of SBA-guaranteed lending on local
economic growth. Journal of Small Business Management, 45(1),116 – 132.
Diatkine, S. (2002), Théorie bancaire, politique monétaire et preteur ultime
chez Thornton, présenté au Colloque le preteur en dernier
ressort : expériences, analyses, contreverses, Paris, 23–24 Sept
2002,mimeo, disponible sur http://phare.univ-
paris1.fr/thornton.
Dufourcq, N. (2014). Le financement des PMEs: un enjeu de compétitivité.
Revue d’Economie Financière, (114), 39 – 54.
Fosu, S. (2013). Capital structure, product market competition and firm
performance : Evidence from South Africa. The Quarterly Review of
Economics and Finance, 53(2),140 – 151. Crossref.
Greene, W.H. (1980). Maximun Likelihood Estimation of Frontier
Functions. Journal of Econometrics, 13, 27 - 56.
Guellec, D. & De La Potterie, P. (1997). Le soutien des pouvoirs publics
stimule –t-il la R&D privée? Revue économique de l’OCDE, 29, 103 pages.
39
Guney, Y., Li, & Fairchild, R. (2011). The relationship between product
market competition and capital structure in Chinese listed firms.
International Review of Financial Analysis, 20(1), 41 – 51. Crossref. ISI.
Heckman, J.J., Ichimura, H. & Todd, P.E. (1997). Matching As An
Econometric Evaluation Estimator: Evidence from Evaluating a
Job Training Programme. Review of Economic Studies, 64(4),605
– 654.
Hugon, P.H. (1990), La finance informelle : expression de la crise du
développement ou de nouvelles formes de développement. Dans Lelart,
M. « la tontine …… », UREF collection Sciences en marche, (pp. 309 – 321),
Paris, John Libby Eurotext.
Institut National de la Statistique du Cameroun. (2019), Deuxième
Recensement Général des Entreprises en 2016 (RGE-2) ; Mortalité des
entreprises.
Institut National de la Statistique du Cameroun. (2016), Deuxième
Recensement Général des Entreprises en 2016 (RGE-2) ; Document de
Méthodologie Générale.
Institut National de la Statistique. (2010), Deuxième Enquête sur l’Emploi
et le Secteur Informel au Cameroun (EESI 2) : rapport principal.
Institut National de la Statistique. (2010), Recensement Général des
Entreprises (RGE, 2009), Rapport principal 2010.
Jacquemin, A. & Pench, L.R. (1997), Europe Competing in the Global
Economy: Report of the Competitieness Advisory Group, Cheltenham:
Edward Elgar.
Jondrow, J., Lowell, C.K., Materov, I.S. & Schmidt, P. (1982). On the
estimation of technical inefficiency in the stochastic frontier
production function model. Journal of Economics,19, 233 – 238
Klapper, F.L., Laeven, L. & Rajan, R. (2006). Entry Regulation as a Barrier
to Entrepreneurship. Journal of Financial Economics, 83(3),591 –
629.
Lachaal, L. (2001), La compétitivité : Concepts, définitions et applications,
Institut National de la Recherche Agronomique de Tunis,
Département d’Economie Rurale.
Lelart, M. (1990), la tontine, pratique informelle d’épargne et de credit
dans les pays en voie de developpement, AUF et John Libby Eurotext,
Paris.
Maddala, G. (1983), Limited Dependent and Qualitative Variables in
Econometrics, Cambridge University Press, New York.
Méda, D. (2001). Quelques notes pour en finir (vraiment) avec la fin du
travail. Revue du MAUSS, (18), 71 – 78.
40
Meeusen, W. & Van Broeck, J. (1977). Efficiency Estimation from Cobb-
Douglas Production Functions With composed Error. International
economics Review, (18), 435 - 444.
Mincer, J. (1974), Schooling, Experience and Earnings, New York:
Columbia University Press.
Moeinaddin, M., Nayebzadeh, S. & Ghasemi, M. (2013). The relationship
between product market competition and capital structure of the selected
industries of the tehran stock exchange. International Journal of Academic
Research in Accounting, 3(3), 221 – 233.
Mucchielli, J.L. (2002). La compétitivité : définitions, indicateurs et
determinants. Revue accomex, (44) 9 – 18.
Ngok Evina, J.F. (2014). La compétitivité des entreprises africaines : Le cas
du Cameroun. La Revue des Sciences de Gestion, 3 (267-268),51 - 58, DOI
10.3917/rsg.267.0051.
Nguyen, C.T.K., Nguyen, H.T. & Nguyen, D.Van. (2021). How does
capital structure affect firm’s market competitiveness? Cogent Economics
and Finance,.9(1).
Porter M.E. (1986), Compétition in global industries, Harvard Business
School Press, Boston,
Rabet B. & Callot. P. (2006). L’innovation au cœur de la relance de la
compétitivité. Gestion 2000, 23(2), 85-107.
Schultz, T. (1959). Investment in man: An economist’s view. The Social
Service Review, 33(2),69 – 75.
Schumpeter, J.A. (1934), The Theory of Economic Development, (Traduit
par R. Opie). Harvard University Press, Cambridge, U.S.A
Schumpeter, J.A. (1912), The Theory of Economic Development
translated, Harvard University Press, Cambridge, MA, 1934.
Selma, S. & Mlouka S. B. (2008). La taille est-elle un facteur déterminant
de la compétitivité des entreprises ? Revue des sciences de gestion, 5(233),
77-86.
Tchouassi, G. (2005), Eveil entrepreneurial, engagement et coaching des
femmes en création d’activités entrepreneuriale au Cameroun. 4ème
Congrès de l’Académie de l’Entrepreneuriat, 24 et 25 Novembre 2005, à
paris au Sénat, 21p.
Ternisien, M. & Diguet, A. F. (2000), Indicateurs et facteurs de
compétitivité des services rendus à l'industrie. Les Éditions de l’Industrie,
Paris 2001, Collection Études.
Theng, L.G. & Boon, J. L. W. (1996). An exploratory study of factor
affecting the failure of local small and medium enterprises. Asia Pacific
Journal of Management, 13, 47 – 61.
41
Touchais, M. B. (2014). Préface : À quoi sert la concurrence ? Revue des
droits de la concurrence. 5 -43.
United States Agency for International Development & SENADA. (2007),
Firm-level competitiveness improvement. Lessons from SENADA’S
entreprise improvement (EI) program.
Henri Wamba, H. & Bien A Ngon, J. E. (2021). Les contrecoups de la
dynamique des réseaux sur la compétitivité de la petite et
moyenne entreprise : une étude à partir de l’expérience
camerounaise. Revue Congolaise de Gestion, 1(31) 81-109, DOI
10.3917/rcg.031.0081.
42
La gestion des créances en souffrance dans les microfinances au
Cameroun : Cas de la MCD
Dr Onguene Ateba Julien Grégoire
Economiste / Logisticien des transports / Expert en Douane et Transit
Enseignant Agrée à la Sorbonne Institut de Paris
Enseignant Associé à l’Université de Bertoua, Douala et des IPES
Tel : (237) 699 260 367 / (237) 676 531 537
E-mail: alandesstyles2016@gmail.com
Dr Obono Mvogo Sylvain
Economiste / Financier
Enseignant Associé des IPES du Cameroun
Tel (237)655 013 696 / (237)677 945 038
E-mail :obonomvogo@yahoo.fr
Madjou Fokou Line Paviola
Experte en Monnaie-Finance-Banque
Master Professionnel à L’ISTAG
Cite cet article : Onguene Ateba, J. G., Obono Mvogo, S. et Madjou, Fokou,
L, P, (2024), La gestion des créances en souffrance dans les microfinances
au Cameroun : Cas de la MCD. Journal of African Management Trends,
Volume 24, Série 1, Janvier 2024. Pp :42-69.
RESUME
L’objectif de cette recherche est d’analyser la gestion des créances en
souffrance dans une Institution de Micro finance de première catégorie. A
travers le Modèle de logique de régression, nous avons établi que les
facteurs qui sont à l’origine des impayés à la MCD sont consacrés par :
l’appartenance d’un individu à une catégorie socioprofessionnelle, la
durée de remboursement de crédit, le nombre de fois que le bénéficiaire
obtient le crédit, les charges au crédit. Par contre, le sexe du demandeur
de crédit, le temps mis pour étudier un dossier de crédit ne sont pas source
de non remboursement. Le Top-Management de la MCD devrait intégrer
tous ces facteurs pour réduire désormais le volume d’impayés afin de
rester performant.
Mots clés: Créances, Micro finance, Crédit, impayés, remboursement du
crédit
43
INTRODUCTION
Au Cameroun comme dans les autres pays en développement (PVD) au
sud du Sahara, les années 80 sur le plan économique furent très difficiles.
Non seulement on se trouvait face à la chute des prix de matières
premières, mais aussi à la fermeture de certaines banques nationales à la
suite de leur faillite. Le déficit budgétaire connu par ces États avait amené
le FMI et la Banque Mondiale à les imposer le programme d'ajustement
structurel (PAS) qui consistait à réduire les dépenses de l'État, qui était
jusque-là le Meilleur Employeur. L'objectif étant de promouvoir le
développement des entreprises privées car les entreprises étatiques
étaient des gouffres d'argent sans rendement.
C’est la raison pour laquelle on doit assister à la fermeture de certaines
entreprises, la compression en masse du personnel dans d'autres
structures, l'abandon de certains projets structurants et la diminution des
salaires. Ces événements créent de nouveaux problèmes sociaux comme
le chômage, la mornée de la pauvreté dont la recherche des solutions à ces
problèmes serait la principale préoccupation des gouvernants. Le
chômage pousse certains ex employés et ouvriers des sociétés fermées à
grossir le rang des activités informelles. Ceux-ci n'ayant pas accès au
système bancaire classique par manque de garanties fiables, sont
abandonnés à eux-mêmes et sont à la recherche permanente des moyens
de financement. Dans celle situation, certains banquiers qui avaient
beaucoup d'années d'expériences et se trouvant eux aussi en chômage
vont se réunir pour créer des établissements de micro finance afin de
subvenir aux besoins de Financement des populations marginalisées et de
lutter contre la pauvreté.
C’est dans cette optique de lutte contre la pauvreté et de combler le vide
laissé par le système bancaire classique que vont se développer les
institutions de micro finance (IMF8) (Lanha, 2002). Dès tors tous les acteurs
économiques et politiques vont porter une importance capitale sur ces
IMF ; surtout dans leur rôle de développement des économies du sud
(Ndjeutcheu. 2013). Dans la même foulée, (Pony, 2013) affirme que : en ce
début de 3ème millénaire, la micro finance est perçue non seulement
comme un outil générateur de richesses à travers l'octroi des petits crédits,
la collecte des petites épargnes, le financement des Activités Génératrices
de Revenus (AGI), mais aussi comme une stratégie de développement
durable des pays du sud.
8
Institutions de micro finance
44
Dans la sous-région d'Afrique Centrale en général et au Cameroun en
particulier, les IMF ont connu une expansion importante. D'après
l'enquête statistique de la COBAC9 (2008), le secteur de la micro finance
camerounaise occupe une place prépondérante en zone CEMAC10 Il
concentre 67% du nombre total des IMF, 72% du nombre total des
guichets, 70% du total des membres clients, 69°/o de l'encours des dépôts
et 82% de l'encours brut des crédits. Malgré celle position de leader dans
la sous-région de l'Afrique Centrale, le secteur de la micro finance
camerounaise en l'occurrence l'offre des services de micro finance, souffre
de graves dysfonctionnent (kobou, Ngoa et Moungou, 2009). La qualité
du portefeuille des IMF: s'est beaucoup dégradée : les créances douteuses
sont passées de 23,114 milliards de FCFA11 à 35,553 milliards de sur la
période d'enquête. Elles présentent plus du quart des encours accordés à
la clientèle en décembre 2008 (MINEFI12, 2011). Ces créances douteuses
sont liées aux risques de crédit du l'ait de non remboursement en partie
ou en totalité de ce dernier. C'est la raison pour laquelle on observe un fort
taux d'impayés qui peut compromettre non seulement la viabilité niais
aussi la pérennité des IMF. Il devient alors évident que la viabilité des IMF,
de même que la sécurité des épargnants en dépend de la technique de
gestion des impayés. Ceci nous a amène directement dans le cadre de
notre travail qui consiste à analyser les causes des impayés dans le
processus d'octroi de microcrédit dans les institutions de micro finance au
Cameroun : le cas de la ‘Mutuelle Communautaire pour le
Développement (MCD)’ agence de Yaoundé13 la MCI est une insti1ulion
de micro finance de deuxième catégorie créée en 2008 par un groupe
d’hommes d’affaires dynamique constitué des industriels et des
commerçants. Elle présente un taux d'impayé de 11,21% en 2018, de
10,09% en 2019 et de 8, 12 % en 2020. En outre, cette structure a connu
entre 2019 et 2020 une crise de liquidité créant ainsi une panique générale
au niveau de ses clients.
Celle situation du taux d'impayés pourrait impacter négativement sur la
pérennité de celle institution sur le long ternie si rien n'est fait. D'où la
nécessité d'y l'aire des investigations rigoureuses pour en ressortir les
causes.
9
Commission Bancaire de l’Afrique Centrale
10
Commission Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale
11
Franc des communautés Financières Africaine
12
Ministère des finances
13
Capitale politique du Cameroun
45
1. REVUE DE LA LITTERATURE
1.1 La Théorie de I' Agence
Avant d'exposer la quintessence de cette théorie, il est souhaitable de
passer d’abord en revue sa définition14. Elle est une expression applicable
au secteur économique désignant une méthode d'analyse des liens entre
les différents acteurs œuvrant clans une entreprise. La théorie de l'agence
trouve son origine dans le fait que l'entreprise n'est pas une personne
morale isolée, elle est toujours en interaction avec ses différents
partenaires. Autrement dit, beaucoup de personnes y prennent part à la
prise de décisions stratégiques. Parlant de la décision, la théorie de
l'agence permet mettre en lumière le lien de collaboration existant entre
les actionnaires propriétaires du capital et les employés. Dans les IMF, les
associés (-principal) peuvent être très nombreux pour pouvoir assurer la
gestion quotidienne de l'institution. Pour cela, ils mandatent les dirigeants
(agent) d'assurer cette gestion et de leur rendre compte. Il en découle ainsi
une séparation entre la propriété du capital et le pouvoir décisionnel
(Brook & al., 2000 ; cités par Ndjeutcheu, 2013). Dans celle relation, les
intérêts poursuivis par les deux parties sont parfois divergents. En fait, les
actionnaires veulent minimiser le risque qui pèse sur leur capital, alors
que les gestionnaires quant à eux cherchent à atteindre à tout prix les qui
leurs sont assignés afin de préserver leur emploi. Dans cette optique, ils
prennent des risques énormes parfois au prix du capital des actionnaires.
En se rapprochant aux activités de microcrédit de la MCD, nous
remarquons qu'il y a une délégation de pouvoir dans la prise de décisions.
Cette délégation est à deux niveaux. En effet, il se trouve que pour les
montants de crédit inférieur à 200.000 FCFA, la décision est prise au
niveau des agences par le comité de crédit de l'agence. Concernant le
montant supérieur ou égal à 200.000 F CFA, la décision est prise au comité
de crédit de la direction générale après un certain nombre d'analyses. La
divergence des intérêts entre le principal et l'agent évoquée ci-dessus crée
des coûts de l'agence qui sont de trois ordres15:
- Le coût de surveillance : la majorité des entreprises est dotée du
contrôle interne qui est chargé de vérifier le respect des règles et
procédures de la société, de protéger et faire pérenniser leurs actifs.
Le contrôle interne est placé sous l'autorité du Directeur Général,
mais il rapporte directement aux actionnaires. Dans l'étude de notre
14 Définition tirée du lexique. Droit. Finances. Comment ça marche.net et complétée par les informations
tirées du site http://gdlyon.pagesperso-orange.fr/SocioOrganAgence.htm Théorie de l'agence
15 Information tirée dans La théorie de l'agence - Economia. https://www.google.be/agence.htm
46
cas, la MCD est dotée d'un Contrôleur Général qui est autonome et
directement au Conseil d’Administration des actionnaires. Il veille
il l'application des normes comptables OHADA applicables dans le
secteur de la microfinance Il contrôle toutes les opérations
financières entre la MCD et les banques partenaires. Il est également
chargé de veiller à la bonne utilisation des actifs de cette institution.
- Le coût d’obligation : c'est le coût lié à la rédaction des contrats qui
précisent des orientations stratégiques à suivre par les gestionnaires
et les obligations contractuelles du principal. Autrement dit, le
contrat établit les obligations contractuelles de chaque partie.
- Le coût résident : c'est le coût qui a lieu lorsqu'il y a perte financière
des actionnaires d’une part et de la perte de l'emploi des
gestionnaires d'autre part. Il peut également être associé au coût qui
permet de mettre fin au contrat de l’agence.
Dans la littérature, les auteurs démontrent que, de la relation de l'agence
en découle la théorie de l’asymétrie informationnelle.
1.2 L'asymétrie d'Information
Elle a été développée par Akerlof en 1970 dans son célèbre article ‘’The
market for lemons : quality uncertainty and the market mechanisms’. Elle met
en évidence les différents niveaux d’informations dont disposent les
parties prenantes clans un marché déterminé. En d'autres termes, on dit
qu'il y a asymétrie d'information lorsque la théorie de la concurrence pure
et parfaite basée sur l'hypothèse de l'information parfaite entre les
différentes parties n'est plus respectée. Dans ce cas, chaque partie dispose
d'une information que l'autre n'en détient pas.
Pour (Varian, 1992), on parle d'asymétrie d'information lorsqu'un agent
économique est mieux informé qu'un autre sur ses propres
caractéristiques et les actions qu’il va entreprendre. Le problème
d'asymétrie d’information existe d'une part entre les épargnants et les
dirigeants de l'IMF et d'autre part entre les dirigeants et les emprunteurs.
Ce problème ne se traduit pas l’incertitude qui entoure le remboursement
des créances tant du côté des dirigeants que des emprunteurs (Ndjetcheu,
2013). En se situant dans le contexte du marché de microcrédit, on
remarque que cette situation prévaut car c'est l'emprunteur qui connait
exactement sur quoi les fonds qui seront mis à sa disposition seront
alloués. Il est toutefois le seul à connaitre le risque de défaillance de son
projet et sa capacité de se couvrir de ce risque. Il peut donc donner une
information pertinente et à l'IMF concernant un projet à haut risque dont
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024
Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024

More Related Content

Similar to Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024

TENDANCES DE MANAGEMENT AFRICAINES VOLUME 21 SERIE
TENDANCES DE MANAGEMENT AFRICAINES VOLUME 21 SERIETENDANCES DE MANAGEMENT AFRICAINES VOLUME 21 SERIE
TENDANCES DE MANAGEMENT AFRICAINES VOLUME 21 SERIEPROF ALAIN NDEDI
 
Tendances de management africaines volume 21 serie 2
Tendances de management africaines volume 21 serie 2Tendances de management africaines volume 21 serie 2
Tendances de management africaines volume 21 serie 2PROF ALAIN NDEDI
 
Tendances de Management Africaines Volume 22, Série 3, Juin 2022
Tendances de Management Africaines Volume 22, Série 3, Juin 2022Tendances de Management Africaines Volume 22, Série 3, Juin 2022
Tendances de Management Africaines Volume 22, Série 3, Juin 2022PROF ALAIN NDEDI
 
TENDANCES DE MANAGEMENT AFRICAINES (TMA) VOL 22 SERIE 4 JUILLET 2022
TENDANCES DE MANAGEMENT AFRICAINES (TMA) VOL 22 SERIE 4 JUILLET 2022TENDANCES DE MANAGEMENT AFRICAINES (TMA) VOL 22 SERIE 4 JUILLET 2022
TENDANCES DE MANAGEMENT AFRICAINES (TMA) VOL 22 SERIE 4 JUILLET 2022PROF ALAIN NDEDI
 
le business model comme clé de la performance des start-ups
le business model comme clé de la performance des start-upsle business model comme clé de la performance des start-ups
le business model comme clé de la performance des start-upsYASSIN LAHBOUB
 
La Gestion des carrières et performances des petites et moyennes entreprises ...
La Gestion des carrières et performances des petites et moyennes entreprises ...La Gestion des carrières et performances des petites et moyennes entreprises ...
La Gestion des carrières et performances des petites et moyennes entreprises ...Patrice Piardon
 
JAMT Vol 23 Numéro 4 Septembre 2023.pdf
JAMT Vol 23 Numéro 4 Septembre 2023.pdfJAMT Vol 23 Numéro 4 Septembre 2023.pdf
JAMT Vol 23 Numéro 4 Septembre 2023.pdfJournalofAfricanMana
 
Journal of African Management Trends Vol 23 Numero 4 Septembre 2023.pdf
Journal of African Management Trends Vol 23 Numero 4 Septembre 2023.pdfJournal of African Management Trends Vol 23 Numero 4 Septembre 2023.pdf
Journal of African Management Trends Vol 23 Numero 4 Septembre 2023.pdfJournalofAfricanMana1
 
TENDANCES DE MANAGEMENT AFRICAINES VOL 22 SERIE 5 AOUT 2022
TENDANCES DE MANAGEMENT AFRICAINES VOL 22 SERIE 5 AOUT  2022TENDANCES DE MANAGEMENT AFRICAINES VOL 22 SERIE 5 AOUT  2022
TENDANCES DE MANAGEMENT AFRICAINES VOL 22 SERIE 5 AOUT 2022PROF ALAIN NDEDI
 
Recruter et fideliser le personnel humanitaire
Recruter et fideliser le personnel humanitaireRecruter et fideliser le personnel humanitaire
Recruter et fideliser le personnel humanitaireAsso Asah
 
Enquête : Les nouvelles formes d’apprentissage et de formation développées pa...
Enquête : Les nouvelles formes d’apprentissage et de formation développées pa...Enquête : Les nouvelles formes d’apprentissage et de formation développées pa...
Enquête : Les nouvelles formes d’apprentissage et de formation développées pa...BPI group
 
Possibilités de Partenariat entre 2 incubateurs d’entreprises à BNL, opérants...
Possibilités de Partenariat entre 2 incubateurs d’entreprises à BNL, opérants...Possibilités de Partenariat entre 2 incubateurs d’entreprises à BNL, opérants...
Possibilités de Partenariat entre 2 incubateurs d’entreprises à BNL, opérants...Zaid Gharbi
 
Etude Apec - Les cadres en PME
Etude Apec - Les cadres en PMEEtude Apec - Les cadres en PME
Etude Apec - Les cadres en PMEApec
 
Renforcement des capacités des hauts cadres du Ministère de la santé en Leade...
Renforcement des capacités des hauts cadres du Ministère de la santé en Leade...Renforcement des capacités des hauts cadres du Ministère de la santé en Leade...
Renforcement des capacités des hauts cadres du Ministère de la santé en Leade...HFG Project
 
La newsletter de mgrh 17
La newsletter de mgrh 17La newsletter de mgrh 17
La newsletter de mgrh 17CABINET MGRH
 
QPO12_Gr07_ Article_V10
QPO12_Gr07_ Article_V10QPO12_Gr07_ Article_V10
QPO12_Gr07_ Article_V10Riad Kari
 
La newsletter de mgrh 12
La newsletter de mgrh 12La newsletter de mgrh 12
La newsletter de mgrh 12CABINET MGRH
 

Similar to Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024 (20)

TENDANCES DE MANAGEMENT AFRICAINES VOLUME 21 SERIE
TENDANCES DE MANAGEMENT AFRICAINES VOLUME 21 SERIETENDANCES DE MANAGEMENT AFRICAINES VOLUME 21 SERIE
TENDANCES DE MANAGEMENT AFRICAINES VOLUME 21 SERIE
 
Tendances de management africaines volume 21 serie 2
Tendances de management africaines volume 21 serie 2Tendances de management africaines volume 21 serie 2
Tendances de management africaines volume 21 serie 2
 
Tendances de Management Africaines Volume 22, Série 3, Juin 2022
Tendances de Management Africaines Volume 22, Série 3, Juin 2022Tendances de Management Africaines Volume 22, Série 3, Juin 2022
Tendances de Management Africaines Volume 22, Série 3, Juin 2022
 
Leadership
LeadershipLeadership
Leadership
 
TENDANCES DE MANAGEMENT AFRICAINES (TMA) VOL 22 SERIE 4 JUILLET 2022
TENDANCES DE MANAGEMENT AFRICAINES (TMA) VOL 22 SERIE 4 JUILLET 2022TENDANCES DE MANAGEMENT AFRICAINES (TMA) VOL 22 SERIE 4 JUILLET 2022
TENDANCES DE MANAGEMENT AFRICAINES (TMA) VOL 22 SERIE 4 JUILLET 2022
 
Rapport ms des PME
Rapport  ms des PMERapport  ms des PME
Rapport ms des PME
 
le business model comme clé de la performance des start-ups
le business model comme clé de la performance des start-upsle business model comme clé de la performance des start-ups
le business model comme clé de la performance des start-ups
 
Presentation orale Eric Romuald Ombe
Presentation orale Eric Romuald OmbePresentation orale Eric Romuald Ombe
Presentation orale Eric Romuald Ombe
 
La Gestion des carrières et performances des petites et moyennes entreprises ...
La Gestion des carrières et performances des petites et moyennes entreprises ...La Gestion des carrières et performances des petites et moyennes entreprises ...
La Gestion des carrières et performances des petites et moyennes entreprises ...
 
JAMT Vol 23 Numéro 4 Septembre 2023.pdf
JAMT Vol 23 Numéro 4 Septembre 2023.pdfJAMT Vol 23 Numéro 4 Septembre 2023.pdf
JAMT Vol 23 Numéro 4 Septembre 2023.pdf
 
Journal of African Management Trends Vol 23 Numero 4 Septembre 2023.pdf
Journal of African Management Trends Vol 23 Numero 4 Septembre 2023.pdfJournal of African Management Trends Vol 23 Numero 4 Septembre 2023.pdf
Journal of African Management Trends Vol 23 Numero 4 Septembre 2023.pdf
 
TENDANCES DE MANAGEMENT AFRICAINES VOL 22 SERIE 5 AOUT 2022
TENDANCES DE MANAGEMENT AFRICAINES VOL 22 SERIE 5 AOUT  2022TENDANCES DE MANAGEMENT AFRICAINES VOL 22 SERIE 5 AOUT  2022
TENDANCES DE MANAGEMENT AFRICAINES VOL 22 SERIE 5 AOUT 2022
 
Recruter et fideliser le personnel humanitaire
Recruter et fideliser le personnel humanitaireRecruter et fideliser le personnel humanitaire
Recruter et fideliser le personnel humanitaire
 
Enquête : Les nouvelles formes d’apprentissage et de formation développées pa...
Enquête : Les nouvelles formes d’apprentissage et de formation développées pa...Enquête : Les nouvelles formes d’apprentissage et de formation développées pa...
Enquête : Les nouvelles formes d’apprentissage et de formation développées pa...
 
Possibilités de Partenariat entre 2 incubateurs d’entreprises à BNL, opérants...
Possibilités de Partenariat entre 2 incubateurs d’entreprises à BNL, opérants...Possibilités de Partenariat entre 2 incubateurs d’entreprises à BNL, opérants...
Possibilités de Partenariat entre 2 incubateurs d’entreprises à BNL, opérants...
 
Etude Apec - Les cadres en PME
Etude Apec - Les cadres en PMEEtude Apec - Les cadres en PME
Etude Apec - Les cadres en PME
 
Renforcement des capacités des hauts cadres du Ministère de la santé en Leade...
Renforcement des capacités des hauts cadres du Ministère de la santé en Leade...Renforcement des capacités des hauts cadres du Ministère de la santé en Leade...
Renforcement des capacités des hauts cadres du Ministère de la santé en Leade...
 
La newsletter de mgrh 17
La newsletter de mgrh 17La newsletter de mgrh 17
La newsletter de mgrh 17
 
QPO12_Gr07_ Article_V10
QPO12_Gr07_ Article_V10QPO12_Gr07_ Article_V10
QPO12_Gr07_ Article_V10
 
La newsletter de mgrh 12
La newsletter de mgrh 12La newsletter de mgrh 12
La newsletter de mgrh 12
 

Journal of African Management Trends Volume 24 série 1, 2024

  • 1. 1 JAMT, Volume 24, Série 1, Janvier 2024, Email : manuscrit.tma@gmail.com ISSN :95979871
  • 2. 2
  • 3. 3 Editions Comerci, ‘Journal Of African Management Trends’ Directeur de Publication Pr. Dr. Alain Ndedi Secrétariat scientifique de rédaction : Pr. Dr Emmanuel Innocents Edoun Pr. Dr Paulin Mbecke Pr. Dr. Francis Kemegue Comité éditorial : Pr. Dr. Nurudeen Oyekola, Global Confederation of Certified Entrepreneurship and Innovation Institutes (GCCEI)/Registrar Institute of Classic Entrepreneurship (ICEnt) Dr. Bamidele Wale-Oshinowo, University of Lagos, Nigeria Pr. Dr. Rose Ikelle, ESSEC, Université de Douala, Cameroun Pr Dr Jules Banaken, Banque de Développement des Etats de l'Afrique Centrale Pr Dr Pierre-Joubert Nguetse Tegoum, Ministère de l’économie et de la Planification, Cameroun Pr. Dr. Alain Ndedi, International Council for Family Business /Prime Light University Pr. Dr. Francis Kemegue, Boston Insights and Analytics, USA Pr. Dr Emmanuel Innocents Edoun, Université de Johannesburg /Tshwane University of Technology, RSA Pr. Dr Paulin Mbecke, Université du Moyen Lualaba, DRC Dr Polycarpe Feussi, Université de Johannesburg, RSA Pr Dr Essombe Edimo Jean Roger, Université de Yaoundé II- Soa, Cameroun Pr Dr Tchouassi Gérard, Université de Yaoundé II-Soa, Cameroun Pr Dr Thierry Levy Tadjine, Université Paris 8, France Pr Dr Mantsie Rufin W., Université Marien Ngouabi, Congo Brazzaville Dr Kok Lawrence, University of Johannesburg, RSA Pr Dr Makosso Bethuel, Université Marien Ngouabi, Congo Brazzaville Dr Florence Nisabwe, President and CEO, Rise and Shine. Volume 24, Série 1, Janvier 2024, Email : manuscrit.tma@gmail.com ISSN : 95979871
  • 4. 4
  • 5. 5
  • 6. 6 TABLE DES MATIERES P. 8 INTRODUCTION P. 13 Evaluation du Financement et de la compétitivité des entreprises camerounaises Dr Jean Marie Abega Ngono Dr Evrard Arnaud Ekani Bidzanga P. 42 La gestion des créances en souffrance dans les microfinances au Cameroun : Cas de la MCD Dr Onguene Ateba Julien Grégoire Dr Obono Mvogo Sylvain Madjou Fokou Line Paviola p. 70 Le financement des dynamiques d’émergence économique en Afrique : cas du modèle d’émergence économique du Cameroun Dr Onguene Ateba Julien Grégoire p. 97 Le ‘Risque Canada’ et son influence sur la viabilité financière des EMF de première catégorie exerçant en zone urbaine au Cameroun Dr Abessouguie Bis Ariel Amour Dr Taouza Defgogo
  • 7. 7
  • 8. 8 INTRODUCTION Nous sommes en 2024. Une nouvelle année avec de nouveaux défis. Votre revue sera à vos côtés comme c’est le cas depuis quelques années. Face aux nouvelles tendances de management, et à la lecture des problématiques rencontrées par les organisations et des attentes des collaborateurs, notre revue joue un rôle d’alerte afin d’outiller les managers dans une économie de transition pour qu’ils possèdent une vue d’ensemble du monde qui peut s’avérer des plus utiles pour l’entreprise en quête perpétuelle de transformation. Nous proposons aux lecteurs dans nos différentes series la vision selon laquelle ce n’est pas parce que vous privilégiez certaines méthodes spécifiques de management que vous devez nécessairement fermer la porte aux autres modes de management. Il est ainsi tout à fait possible de mettre de la responsabilité dans votre management hybride ou d’assaisonner votre management agile. Ce numéro aborde des sujets très varies avec un accent sur le continent africain. L’article conjointement écrit par Dr Jean Marie Abega Ngono et Dr Evrard Arnaud Ekani Bidzanga analyse l’effet des sources de financement externe et interne sur la compétitivité des entreprises camerounaises. Les données sont issues de l’enquête du CRDI-2015 visant à déterminer les facteurs explicatifs de la performance des entreprises en Afrique Sub-Saharienne. La méthode Propensity Score Matching et les modèles Stochastic Frontier Analysis et Tobit censuré ont été utilisés. Les résultats du PSM montrent l’existence d’une baisse des ventes des firmes dans le groupe des traités due à l’augmentation du niveau de financement externe et d’une hausse considérable des ventes dans le groupe de contrôle due à l’augmentation du niveau de financement interne. De plus, les résultats du modèle SFA montrent que les firmes bénéficiaires et non bénéficiaires de financement externe ont une efficacité des ventes moyenne de 0.03 et de 0.02 et sont à 0.97 et à 0.98 de leurs pleines capacités de ventes respectivement. Les résultats du modèle Tobit censuré montrent que les grandes entreprises et le niveau de prix de ventes inférieurs à ceux des concurrents ont un effet positif et significatif sur l’efficacité des ventes des deux groupes d’entreprises. Il ressort de l’étude qu’il existe d’énorme gaspillage des ressources utilisées pour les besoins des ventes au sein des firmes camerounaises. Les managers pour surmonter la compétitivité des firmes, doivent renforcer leurs pratiques managériales avec des formations continues en management des organisations.
  • 9. 9 Avec l’article des auteurs suivants : Dr Onguene Ateba Julien Grégoire, Dr Obono Mvogo Sylvain Et madame Madjou Fokou Line Paviola, les auteurs cherchent à analyser la gestion des créances en souffrance dans une Institution de Micro finance de première catégorie. A travers le Modèle de logique de régression, nous avons établi que les facteurs qui sont à l’origine des impayés à la MCD sont consacrés par : l’appartenance d’un individu à une catégorie socioprofessionnelle, la durée de remboursement de crédit, le nombre de fois que le bénéficiaire obtient le crédit, les charges au crédit. Par contre, le sexe du demandeur de crédit, le temps mis pour étudier un dossier de crédit ne sont pas source de non remboursement. Le Top-Management de la MCD devrait intégrer tous ces facteurs pour réduire désormais le volume d’impayés afin de rester performant. Dr Onguene Ateba Julien Grégoire aborde le financement des dynamiques d’émergence économique en Afrique : cas du modèle d’émergence économique du Cameroun. Cet article analyse la pertinence de la politique de financement du modèle d’émergence économique du Cameroun pour l’horizon 2035. Il s’agit d’évaluer l’impact et l’efficacité du financement des projets inscrits dans le Document de stratégie de la croissance et de l’emploi (DSCE) de 2010 et ceux de la Stratégie Nationale de Développement (SND30) de 2020 pour l’horizon attendu de manière rétrospective et prospective. Pour réaliser ces objectifs, l’analyse est faite avec un modèle économétrique de (Kanwar, Yao ; 2000) qui est estimé par la technique des moindres carrés ordinaires. Les techniques statistiques couvrent une période d’observation de 2010 à 2022. Les données utilisées proviennent à la fois de l’INS, de la BEAC, du Ministère des Finances du Cameroun (MINFI), de la World Development Indicator, et enfin de la World Government Indicator. Les résultats obtenus montrent que la politique de financement de l’émergence économique du Cameroun implémentée dans le DSCE de 2010 et la SND30 2020 influence négativement la croissance économique et par conséquent l’émergence économique du Cameroun. Le modèle économique de la théorie du Big push, fondement du modèle d’émergence économique est la cause, car très absorbeur des financements et exigeant en matière de gouvernance. L’article du Dr Mianhounoum Nadji intitulé : ‘Revue de la littérature sur le système de Recrutement des Enseignants et la performance des établissements scolaires au Tchad’ est le fruit d’une recherche empirique qui aborde le processus de recrutement, sujet classique des ressources
  • 10. 10 humaines, sous l’angle de la problématique du recrutement des enseignants et de la performance des établissements scolaires privés au Tchad. Elle démontre la possibilité d’optimiser le recrutement des enseignants au sein des établissements privés du Tchad. Cette étude part de l’hypothèse selon laquelle un bon enseignant forme de bons élèves et contribue à la bonne performance de l’établissement employeur. L’objet de ce travail est de prouver le lien entre le système du recrutement des enseignants et la performance des établissements privés au Tchad. Cette problématique est particulièrement importante pour les établissements scolaires privés qui recrutent leur personnel enseignant pour l’amélioration de la performance afin de d’arriver à un meilleur rendement des élèves en général et atteindre un excellent résultat au Baccalauréat pour le cas de cette étude. Après une revue de la littérature, cette recherche a nécessité la collecte des données dans huit (8) provinces, auprès de 22 lycées sur 123 enseignants et 40 gestionnaires des établissements scolaires privés. Les données recueillies par questionnaire et guide d’entretien, ont été soumises à une analyse. Les analyses des données collectées ont été traitées par les logiciel Excel et SPSS. Ainsi, les résultats nous prouvent que les hypothèses émises selon lesquelles le système du recrutement des enseignants est un enjeu de la performance des établissements scolaires privés au Tchad sont plausibles. Nous disons alors que les deux concepts (Recrutement de qualité et Performance scolaires) sont intimement liés et donc mérite davantage d’investigation. La première partie de cet article est consacré à l’approche théorique des pratiques du recrutement et de la performance du système scolaire. Ici, l’auteur explique les cadres théoriques et conceptuels permettant de mieux cerner la problématique et déboucher sur la question de recherche, tout en justifiant les choix opérés, avant de présenter le contexte tchadien dans la prospection. Ainsi, un état de lieu sur le recrutement en lien avec la performance des organisations d’une part et des établissements scolaires privés. Une problématique clairement définie par des questions de recherche, des hypothèses et des objectifs à atteindre grâce à une revue de la littérature sur la Gestion des Ressources Humaines, le recrutement et la performance expliqués. Après les fondements théoriques et conceptuels du recrutement sont développés. Une lumière a été faite sur l’importance et le rôle principal que joue le recrutement dans les organisations et les entreprises. Un détail sur les différentes étapes du recrutement a été souligné. Il s’agit, à partir d’un effort de réflexion sur la réalité scolaire si complexe à saisir, de
  • 11. 11 dégager le concept central de l’étude, qui est le recrutement et abordé par la suite, de clarifier les connotations et significations particulières que nous donnons dans le contexte de cette recherche. L’auteur aborde les fondements théoriques de la performance. Les fondements théoriques entre le recrutement des enseignants et la performance établissements privés au Tchad ont été décrits. Il y a eu la présentation des principaux modèles théoriques relevant le lien stratégique entre le recrutement des enseignants et la performance des établissements scolaires donc des élèves. La deuxième partie de notre article est consacrée à l’approche empirique du lien entre le recrutement la performance des établissements scolaires privés au Tchad. L’auteur présente le cadre méthodologique de la recherche et l’exploitation des données de l’enquête. La lumière a été faite sur les détails sur la démarche méthodologique adoptée dans cette recherche. L‘auteur aborde la présentation et l’analyse des résultats. Le traitement va de l’analyse des données et à l’interprétation des résultats portant, respectivement, sur les enseignants recrutés et la performance des établissements scolaires privés de l’échantillon de l’étude. La dernière partie de l’article porte sur la vérification des hypothèses, la discussion sur les résultats et la contribution de la présente recherche à la compréhension des problèmes qui se posent dans le recrutement des enseignants dans les établissements scolaires privés et les prolongements souhaitables par des recherches ultérieures. Avec l’article intitulé : Le ‘Risque Canada’ et son influence sur la viabilité financière des EMF de première catégorie exerçant en zone urbaine au Cameroun écrit par Dr Abessouguie Bis Ariel Amour et Dr Taouza Defgogo, les auteurs pensent que ces dernières années, les pays d’Afrique subsaharienne connaissent des mouvements massifs des populations vers le Canada. Le Canada en 2023 a accueilli 35 000 enseignants de la maternelle à l’université créant un déficit de personnel énorme sur le plan national (Fouda 2024). Voilà ainsi posé le problème de l’impact des flux migratoires sur les pays de départ. Si les conséquences de ce mouvement sur l’état ne sont plus à démontrer, il faut cependant porter une attention particulière sur l’impact de ces mouvements sur les EMF de première catégorie aussi bien sur la qualité de leur portefeuille crédits que sur la mobilité de leurs personnels. Le présent article s’est fixé pour objectif de prouver qu’il existe bien un risque d’immigration qui pèse sur les EMF, d’apporter une esquisse de définition de ce nouveau risque que nous
  • 12. 12 avons nommé ici ‘risque canada’ et de proposer des mesures pour contenir son impact. Pour cela, la recherche a posé comme hypothèse principale qu’il existe un lien de corrélation significatif entre la réalisation du ‘risque canada’ et la viabilité financière des EMF de petites tailles en zone urbaine ; les tests de corrélation effectués grâce à la régression linéaire ont permis de démontrer qu’il existe réellement un ‘risque canada’ et que celui-ci impacte aussi bien le portefeuille crédit des EMF que la stabilité de son personnel. Il est donc plus qu’urgent d’augmenter le niveau de provisionnement de ses structures pour éviter que la réalisation de ce risque n’entraine leur illiquidité. Au nom du comité éditorial, mes sincères remerciements à tous les contributeurs et à leurs institutions respectives, et une bonne lecture à tous. Nous vous remercions de bien vouloir envoyer vos contributions au plus tard le 29 Février 2024 et commentaires par courriel aux adresses suivantes: ndediaa@gmail.com et manuscrit.tma@gmail.com (secrétariat) Prof. Dr. Alain Ndedi
  • 13. 13 Evaluation du Financement et de la compétitivité des entreprises camerounaises Dr Jean Marie Abega Ngono Université de Yaoundé II – Soa, Cameroun Email : jeanabega46@yahoo.fr Dr Evrard Arnaud Ekani Bidzanga Université de Yaoundé II - Soa, Cameroun Email : evrydeka2011@gmail.com Cite cet article : Abega Ngono, Jean Marie et Ekani Bidzanga, D, E, (2024), Financement et compétitivité des entreprises camerounaises. Journal of African Management Trends, Volume 24, Série 1, Janvier 2024. Pp : 13-41. RESUME : L’article analyse l’effet des sources de financement externe et interne sur la compétitivité des entreprises camerounaises. Les données sont issues de l’enquête du CRDI-2015 visant à déterminer les facteurs explicatifs de la performance des entreprises en Afrique Sub-Saharienne. La méthode Propensity Score Matching et les modèles Stochastic Frontier Analysis et Tobit censuré ont été utilisés. Les résultats du PSM montrent l’existence d’une baisse des ventes des firmes dans le groupe des traités due à l’augmentation du niveau de financement externe et d’une hausse considérable des ventes dans le groupe de contrôle due à l’augmentation du niveau de financement interne. Les résultats du modèle SFA montrent que les firmes bénéficiaires et non bénéficiaires de financement externe ont une efficacité des ventes moyenne de 0.03 et de 0.02 et sont à 0.97 et à 0.98 de leurs pleines capacités de ventes respectivement. Les résultats du modèle Tobit censuré montrent que les grandes entreprises et le niveau de prix de ventes inférieurs à ceux des concurrents ont un effet positif et significatif sur l’efficacité des ventes des deux groupes d’entreprises. Il ressort de l’étude qu’il existe d’énorme gaspillage des ressources utilisées pour les besoins des ventes au sein des firmes camerounaises. Les managers pour surmonter la compétitivité des firmes, doivent renforcer leurs pratiques managériales avec des formations continues en management des organisations. Mots clés : Compétitivité, propensity score matching, stochastic frontier analysis, tobit censuré.
  • 14. 14 INTRODUCTION Face à la globalisation des marchés et à la ratification des accords de partenariat économiques (APE) entre les pays de l’union européenne et ceux africains, CEA (2001) une question essentielle pour l’avenir économique et social des pays africains est de savoir si et comment leurs entreprises profitent de cette mondialisation et libéralisation des marchés. La plupart des pays africains voit dans ces politiques la pérennisation de la suprématie des firmes occidentales sur celles africaines (Ngok Evina, 2014). En effet, l’Afrique au lieu d’être un éternel assisté, à travers ses firmes doit s’adapter au nouveau contexte pour faire face à la concurrence. Vu comme l’un des principaux moteurs du changement via l’effet d’imitation qu’elle suscite aux entreprises, Touchais (2014) la concurrence est un gage de compétitivité. Selon Theng et Boon (1996), elle est un facteur exogène qui conduit à la faillite des firmes. Un enjeu majeur de ce fait consiste à renforcer la position des firmes. D’autant plus que, USAID et SENADA (2007) la capacité de rester compétitive sur les marchés détermine l’ampleur de la performance, la survie et la pérennité d’une entreprise. Car, Balettaf, Mouloud et Belattaf (2014) l’évolution et la mutation rapide des marchés soulignent l’importance de la compétitivité. Généralement confondue aux notions1 auxquelles on attribue à tort un contenu identique, Rabet et Callot (2006) la compétitivité est la capacité d’une firme à procurer des biens et services qui satisfont les besoins des populations en maintenant ou en accroissant ses parts de marché. Les entreprises confrontées à de tels environnements tendent à considérer les marchés dans leur globalité et sont amenées à élaborer et à mettre en œuvre des stratégies leur permettant de mener la concurrence globalement (Porter, 1986). Selon Muccheili (2002), la compétitivité est une notion d’expression du bien-être des populations. Jacquemin et Pench (1997) voient en elle un moyen efficace de relever le niveau de vie et d’améliorer le bien-être social. À l’évidence, la compétitivité des firmes constitue un moyen fondamental de la stratégie de développement économique et social, (Wamba et Bien A Ngon, 2021) sa hausse contribue à la réduction de la pauvreté dans les pays d’Afrique Subsaharienne (ASS), notamment le Cameroun. Les données longitudinales depuis 2001 présentent un déficit de la balance commerciale au Cameroun (BM, 2020), preuve des importations massives résultant de l’inefficacité compétitive des firmes locales. Ses derniers 1 Il s’agit de la productivité, de la rentabilité et du rendement. Il y a ici confusion entre la cause et l’effet.
  • 15. 15 rapports Doing Business en matière de compétitivité présentent des performances peu valorisantes (Wamba et Bien A Ngon, 2021). Cette situation relève de l’environnement entrepreneurial affecté par une multitude de contraintes (Chameni Nembua et Fomba Kamga, 2015). (Cheufa, Kountelejouo Tindang, Tonmo, & Djou, 2022 ; Tchouassi, 2005) insistent sur des nombreuses et graves impossibilités d’accès au financement externe. Les firmes victimes sont celles dont les exigences de compétitivité se posent avec acuité. L’accès au financement externe apparait comme un moyen, Durfourcq (2014) capable de freiner la spirale négative où faible compétitivité et faible marges s’auto alimentent. À contrario, le paysage financier camerounais semble compromettre l’amélioration de la situation financière des entreprises puisqu’elles ne cessent de se plaindre des moyens financiers assez limités qu’elles ressentent. 30.7% des managers pensent que les problèmes liés au financement sont le troisième2 obstacle au développement de l’entreprenariat et affectent plus les firmes manufacturières et commerciales (INS, 2016). En effet, son marché des capitaux connait une présence considérable du secteur bancaire informel, et Wanda (2001) d’un marché financier quasi–inexistant. Malgré tout, le problème d’accès au financement subsiste et touche majoritairement les TPE et PME constituant 95% de son tissu entrepreneurial. Quant au marché bancaire formel, (INS, 2010) il contribue faiblement aux crédits de moyen et long terme des firmes et est l’apanage des grandes entreprises. D’où l’existence de l’exclusion financière des TPE et PME dans le marché du crédit formel camerounais. Cette frilosité des banques en matière d’offre de crédit cause probablement des dommages à la compétitivité des firmes du fait qu’elles n’ont pas d’assise financière considérable. Car, par hypothèse, elles sous-estiment les besoins inhérents à leurs activités et par conséquent entravent leur développement. Il est plus qu’évident que les moyens de financement sont peu accessibles aux entreprises camerounaises. Cette restriction met en péril la forte dépendance des firmes vis-à-vis du marché des capitaux. Selon Bekele et Workul (2008), l’une des causes de cessation prématurée des activités par les firmes est la difficulté relative au financement. À côté d’un certain nombre de difficultés telles que le manque de connaissances managériales et la définition des politiques macro-économiques inadéquates, les difficultés d’accès au financement sont déterminantes à la fermeture des 2Après la fiscalité (53.5%) et les formalités administratives, tracasseries des mairies et des communautés urbaines (34.2%).
  • 16. 16 entreprises en ASS (Craig, Jackson, & Thomson, 2007). À propos de l’accès aux crédits, Beck, Demirgüç-Kunt, Laeven et Levine. (2006) disent qu’il ait une possibilité majeure d’ouverture aux opportunités d’investissement qu’offre l’environnement dans lequel la firme évolue. Selon Klapper, Laeven, & Rajan, (2006) et Schumpeter, (1912), l’accès au crédit est un facteur de promotion de l’innovation donc de la croissance. Selon Berkal (2012), la firme ne produit, ne vend et ne peut survivre que si elle a réussi à mobiliser les ressources financières nécessaires pour assurer les différentes phases de son activité. En revanche, en l’absence du financement externe, pour financer leurs investissements les firmes recourent au financement interne via les fonds propres. Cependant, Lelart, (1990) et Hugon (1990) jugent que le financement interne ne permet de financer les investissements de grandes envergures. Il n’est donc pas évident pour les firmes en quête de compétitivité permanente de financer leurs activités avec les fonds propres. Au Cameroun, (INS, 2019) en moyenne 5.2% des firmes par an sont en cessation d’activités. Pourtant, Bienayme (1997) affirme qu’une firme compétitive devance ses concurrents ou leur résiste avec succès en respectant strictement les conditions du libre marché. À ce sujet, certains travaux ont étudié la notion de compétitivité des firmes. D’autres ont étudiés une relation de cause à effet entre la structure du capital et la compétitivité des firmes (Nguyen, Nguyen, & Nguyen, 2021; Fosu, 2013 ; Guney et al., 2011 ; Moeinaddin, Nayebzadeh, & Ghasemi, 2013). Au Cameroun, il n’existe pas d’études scrutant la relation entre financement et compétitivité des entreprises. La problématique du financement des firmes dans les pays en développement compromet la nécessité de disposer les moyens financiers suffisants leur permettant de se développer. Il est important dans le contexte camerounais de s’interroger sur l’effet des sources de financement externe et interne sur la compétitivité des entreprises. L’étude a pour objectif d’analyser l’effet des sources de financement externe et interne sur la compétitivité des entreprises. Elle apporte sa contribution au débat sur le rôle du financement dans l’explication de la compétitivité des entreprises. La suite de l’étude est organisée telle que la section 1 présente le lien théorique, la section 2 le cadre méthodologique, la section 3 les résultats et en fin la section 4 la conclusion. 1. LIEN THEORIQUE ENTRE FINANCEMENT ET COMPETITIVITE DES ENTREPRISES : QUELQUES CANAUX D’EXPLICATIONS
  • 17. 17 Sans être exhaustif, cette section montre théoriquement les mécanismes par lesquels le financement affecterait la compétitivité des entreprises à savoir l’innovation, l’effort technologique, les matières premières et le capital humain. 1.1 Le canal de l’innovation Dans les années 90, le choc de la mondialisation a ruiné les avantages définitivement acquis, puisque Ternisien et Giguet (2000) pensent que la concurrence a rendu précaire l’avantage concurrentiel. Il devient indispensable pour les firmes d’innover pour ne pas disparaitre. Porter (1993) souligne le rôle clé de l’innovation pour la compétitivité des firmes. Une politique active favorisant l’innovation et la montée en gamme apparaît nécessaire (Durfourcq, 2014). Selon Schumputer (1934), l’innovation s’apparente à la clé de réussite de toute firme et le garant de sa pérennité. Un financement d’intensité pour l’innovation permettrait à la firme d’avoir un avantage concurrentiel en termes de coût. Car, il permet aux firmes de créer des produits substituables et adaptables à leur environnement même lorsque les goûts des clients évoluent ou les difficultés apparaissent. Il serait important pour une firme aux intentions stratégiques de différenciation par l’innovation de disposer suffisamment les moyens financiers. Les restrictions de ces moyens affecteraient fortement les firmes innovantes et réduiraient leur capacité de développement. Il est évident qu’accorder les moyens financiers aux firmes, Olosutean (2011) implique qu’elles soient à même de réagir afin de s’adapter aux fluctuations de marché et à une nouveauté qui apporte des améliorations de produits. L’accès au financement permet le développement et la survie des firmes en leur offrant un continuum d’aides pour l’innovation. Car, un meilleur projet d’innovation peut être contraint ou interdit de développement dû au manque de financement. 1.2 Le canal de l’effort technologique L’effort technologique implique une productivité élevée des facteurs et conditionne l’avantage compétitif d’une firme (Lachaal, 2001). Assimilé aux compétences techniques et méthodiques de gestion spécifiques, l’effort technologique fait partie des éléments fréquents et importants du jeu trouble de la concurrence. Son rôle consiste à solutionner avec technicité les problèmes entravant les capacités d’amélioration d’une production de qualité, d’imitation et d’adaptation. La technologie est un facteur principal de différentiation et d’écoulement des produits (Anderton, 1999). Le soutien financier s’apparente à une force qui soutient
  • 18. 18 les techniques et méthodes de pointes. Son essor détermine l’expansion de l’effort technologique et sa carence le limite durablement. L’accès au financement favorise le déclenchement de l’effort technologique même dans les secteurs où l’incertitude existe (Guellec et De La Potterie, 1997). En effet, les entreprises ont besoin des moyens financiers pour s’approprier des avantages procurés par des investissements en recherche et développement (R&D) de connaissances nouvelles. Cela concerne l’ensemble des entreprises, que Dufourcq (2014) pense en particulier les PME et les ETI dont un financement adéquat est une condition nécessaire pour accompagner cet élan. La R&D des nouvelles techniques plus appropriées nécessite des investissements lourds et confère aux firmes une meilleure compétitivité (Lachaal, 2001). L’accès favorable aux marchés des capitaux à cet effet entraine les firmes à développer des efforts pour assimiler et modifier les technologies existantes en les adaptant aux conditions de concurrence. Les problèmes de financement limitent les capacités technologiques des entreprises et entravent également leur compétitivité. Le capital financier est à la fois un stock et la base du processus d’accumulation. Lequel capital assure à la firme bien dotée de mieux se situer dans l’espace compétitif (Méda, 2001), et lui permet de tirer avantage du réseau auquel elle appartient. 1.3 Le canal des matières premières Les matières premières (MP) sont des facteurs décisifs dans la détermination de la compétitivité des firmes (Lachaal, 2001). L’accès au financement externe par les firmes permet un accès de façon équitable, complète et souhaitable des MP. En régime capitaliste, l’apport en fonds à destination des entrepreneurs s’apparente à l’offre d’un moyen de pouvoir sur les facteurs de production (Diatkine, 2002). Les MP sont, vue leur disponibilité, les sources de nouvelles attitudes à l’égard de la chaine de production et l’origine de création des nouvelles offres de qualité. En effet, elles facilitent la tâche aux firmes et leur donnent une certaine compétitivité (Callan et Guinet, 2000). Leur dotation permet de mettre l’accent sur la différence au niveau de la compétitivité entre les firmes qui les disposent ou non. Inversement, leur indisponibilité a un effet néfaste sur la compétitivité des entreprises, notamment celles à forte dépendance des MP. De ce fait, les capacités financières allègent le relâchement de la liquidité contrainte aux entreprises, action salvifique pour l’acquisition optimale des MP. De même, elles permettent d’accéder aux intrants de qualité et favorisent la meilleure allocation dans le processus de production.
  • 19. 19 D’autant plus que, le manque de compétitivité peut être le fruit d’un manque permanent des intrants de qualité et de l’inefficacité allocative dans le processus de production. Une offre déficitaire voire rare du financement externe peut être une cause réelle d’une acquisition insuffisante des MP ou de qualité inférieure entrainant une faible dynamique dans le déploiement des firmes aboutissant à une inefficacité compétitive. Cette faible dynamique occasionnerait leur carence en ressources internes les contraignant à écouler leurs produits. Ce qui par conséquent limite leur autofinancement voire leur accès au financement externe. 1.4 Le canal du capital humain Le capital humain est au centre de la problématique de la création de valeur et du dispositif des services (Ternisien et Diguet, 2000). Selon (Schultz, 1959 ; Mincer, 1974 et Becker, 1993), la probabilité de survie d’une firme est en partie tributaire du capital humain. D’où une partie de la production résultant des entreprises serait imputable au capital humain. Fondamentalement, recourir au financement externe pour les fins de compétitivité contraint les firmes à se doter des Hommes aptes à percevoir les opportunités et à anticiper sur les menaces à venir. Dans cette logique, une firme compétitive serait celle qui aurait employé les Hommes professionnels. En effet, une firme qui se voue au professionnalisme se livre aux activités qui nécessitent des besoins énormes en ressources financières. Le recours à ces dernières s’apparente à un acte qui suscite la conscientisation de la nécessité d’entreprendre les activités créatrices exigeant une force de travail qualifiée et de qualité pour un retour sur investissement garanti. Par-là, parmi les activités menées, il y a une prise en compte de l’incorporation de la qualité et du talent du facteur humain qui permet de développer les forces et valeurs de compétitivité des firmes. En effet, la facilitation avec laquelle les firmes peuvent avoir accès aux ressources financières est gage d’accroître les perspectives d’utilisation d’employés qualifiés et les capacités compétitives des firmes. Puisque, les employés qualifiés permettent en réalité la conception et l’écoulement des produits de haute qualité favorables à la compétitivité. De ce fait, les différences de qualité entre les produits des entreprises peuvent être liées à la qualification de leurs employés. 2. METHODOLOGIE 2.1. Source de données
  • 20. 20 Les données sont issues du projet pensé et financé par l’institution canadienne qu’est le Centre de Recherche pour le Développement International en 2015 visant à déterminer les facteurs explicatifs de la performance des entreprises en ASS3 sur le thème : ‘L’analyse des déterminants de la performance des entreprises en ASS : cas du Cameroun, de la Côte d’Ivoire et du Sénégal4 ‘. Au Cameroun, l’enquête a été faite auprès de 642 entreprises. La base de données s’est faite à partir du répertoire du recensement général des entreprises de 2010, des résultats d’enquêtes annuelles auprès des entreprises pour sélectionner les entreprises formelles, de la deuxième enquête sur les entreprises du secteur informel de 2010 pour sélectionner les unités de production informelles. L’enquête s’est déroulée dans les villes de Yaoundé, Douala et Bafoussam couvrant selon INS (2016, 2010) 68% d’entreprises en activité. 2.2. Présentation des variables Tableau 1 : Variables utilisées Variables Définitions Variable Dépendante Ventes Totales de l’entreprise Renseigne sur la compétitivité de l’entreprise. Elle est observée par la variable chiffre d’affaire réalisé par l’entreprise et notée en logarithme des ventes totales. Variables indépendantes Montant total Emprunts Renseigne sur le montant total du financement externe reçu par l’entreprise. Elle est mesurée en logarithme du montant totale des emprunts ; 3 Projet sous le haut patronat du CRDI est né de la curiosité de connaitre les raisons pour lesquelles d’une part, et selon la Banque Mondiale entre 2000 et 2009, le taux de croissance du PIB en Afrique francophone (3.2%) était de moitié à celui de l’Afrique anglophone (6,2%), et d’autre part, la contribution des pays francophones au PIB moyen de l’ASS sur la même période était de 9% contre 47% pour les pays anglophones. Il a été réalisé avec la collaboration du Centre d’Etudes et de Recherche en Economie et de Gestion de l’Université de Yaoundé II – Soa, du Laboratoire de Recherche Economique et Monétaire de l’Université Cheikh – Anta- Diop de Dakar au Sénégal et de la Cellule d’Analyse de Politique Economiques du CIRES de l’Université d’Abidjan – Cocody. 4La justification du choix de ces trois pays est dû au fait qu’au regard du rapport CNUCED / ONUDI (2011) dans lequel les pays sont classés suivants leur Valeur Ajoutée Manufacturière par habitant, il ressort que le Cameroun, la Côte d’Ivoire et le Sénégal sont les pays de l’Afrique Francophones qui possèdent une meilleure Valeur ajoutée manufacturière.
  • 21. 21 Montant total Fonds propres Renseigne sur le montant total du financement interne reçu par l’entreprise. Elle est mesurée en logarithme du montant total des fonds propres ; Niveau d’instruction du manager Renseigne sur le niveau d’instruction du manager avec 1=Sans niveau et niveau Primaire, 2= Niveau secondaire 1er Cycle, 3= Niveau secondaire 2ndeCycle, 4=Niveau licence et 5= Niveau master et plus ; Age de l’entreprise Renseigne sur la durée de l’existence de l’entreprise avec 1=[1; 10ans], 2=[11; 20ans], 3=[21; 30ans] et 4=[31ans et plus[ ; Formalité de l’entreprise Renseigne sur la typologie de l’entreprise avec 1=Très Petite Entreprise ; 2=Petite Entreprise ; 3=Moyenne Entreprise et 4=Grande Entreprise ; Innovation Renseigne si l’entreprise a innové avec 1 si elle a fait des innovations (produits, procédés, organisationnelle et commerciales) et 2 si non ; Sous-Traitance Renseigne si l’entreprise sous traite ses activités avec 1 si oui et 2 si non. Coût de financement Renseigne sur l’appréciation que le manager donne de l’effet du coût de financement sur la performance des entreprises avec 1= Aucune, 2= Acceptable, 3 = Satisfaisant et 4 = Sévère ; Niveau de corruption Renseigne sur l’appréciation que le manager donne de l’effet du niveau de corruption sur la performance des entreprises avec 1= Impact positif, 2= Impact négatif et 3 = Aucun impact ; Taux d’imposition Renseigne sur l’impact de la base légale appliquée aux firmes par le gouvernement. Elle caractérise l’environnement d’imposition des entreprises du pays avec 1= Aucun, 2= Acceptable, 3= Satisfaisant et 4= Sévère ; Niveau de prix des ventes Renseigne sur les valeurs marchandes des biens et services par rapport à celles des concurrents avec 1= Supérieur, 2= égaux et 3= inférieur ; Effectif total des employés permanents Mesurée en logarithme des effectifs totaux des employés permanents ; Nombre d’établissement connexe Mesurée en logarithme du nombre d’établissement détenu par l’entreprise ;
  • 22. 22 Montant total d’investissement Mesurée en logarithme du montant total des investissements ; Dépenses en TIC Mesurée en logarithme du montant total des dépenses en R & D ; Production brute Mesurée en logarithme de la production brute de l’entreprise. Source : Auteurs 2.3. Modèles d’analyse économétrique Afin d’analyser l’effet des sources de financement externe et interne sur la compétitivité des entreprises camerounaises, nous recourons à une méthodologie en trois étapes. D’abord la méthode de Propensity Score Matching (PSM) pour tester si le différentiel des ventes totales (Tableau A1 annexe) entre le groupe d’entreprises ayant accès au financement externe et celui n’ayant pas accès relève du financement externe et non de leurs caractéristiques observables. Ensuite la méthode Stochastic Frontier Analysis pour appréhender les niveaux d’efficacité compétitive relatifs à chaque groupe d’entreprises. Enfin le modèle Tobit censuré pour expliquer la cause des niveaux d’efficacité compétitive observés liés à chaque groupe. 2.3.1. L’estimation de la fonction des ventes à partir de la méthode de PSM Le PSM est une méthode d’appariement reposant sur la construction du groupe de comparaison statistique fondé sur la probabilité de participer au programme. IL suppose que les seules différences entre le groupe des traités (firmes ayant accès au financement externe) et de contrôle (firmes n’ayant pas accès) proviennent de leurs caractéristiques individuelles et du traitement5. En neutralisant les différences selon les caractéristiques, il ne reste que l’effet du traitement. Le recours à cette méthode suppose de pouvoir comparer la situation des firmes avant et après le traitement. Vu la difficulté de disposer des données avant le traitement, le PSM constitue une option intéressante afin de palier ce déficit informationnel. Soit D la variable binaire égale à 1 si la firme reçoit le traitement et 0 si non. Y la valeur sur laquelle est censée agir le traitement, 𝑌0 l’état des firmes avant l’administration du traitement et 𝑌1 la situation après traitement. L’effet du traitement est : 5 Il s’agit de l’utilisation du financement externe
  • 23. 23 𝐷𝑌 ̅̅̅̅ = 𝐸(𝑌1 − 𝑌0 𝐷 = 1) ⁄ (1). La décomposition de l’équation (1) est : 𝐷𝑌 ̅̅̅̅ = 𝐸(𝑌1 𝐷 = 1) ⁄ − 𝐸(𝑌0 𝐷 = 1) ⁄ (2). Le second terme du second membre représente le groupe contrefactuel et décrit l’état des firmes avant qu’elles n’obtiennent le financement externe. Dans les sciences sociales, il est plus complexe de disposer un groupe témoin, d’où l’impossibilité d’observer la situation des firmes avant le traitement. Le terme 𝐸(𝑌0 𝐷 = 1) ⁄ est donc inobservé. L’objectif de la méthode de PSM est de construire artificiellement un groupe de comparaison à partir d’un échantillon des non participants qui ressemblent aux participants. Par ailleurs, Rosenbaum et Rubin (1983) ont présenté les hypothèses6 fondatrices de la méthode de PSM. Selon l’hypothèse de support commun, en combinant le fait de recevoir et de ne pas recevoir un traitement à un ensemble de caractéristiques observables 𝑋, il est possible d’obtenir une estimation de la composante observée à savoir : 𝐸(𝑌1 𝐷 = 1, 𝑋) ⁄ = 𝐸(𝑌0 𝐷 = 0, 𝑋) ⁄ (3). L’effet du traitement est : 𝐷𝑌 ̅̅̅̅ = 𝐸(𝑌1 𝐷 = 1, 𝑋) ⁄ − 𝐸(𝑌0 𝐷 = 0, 𝑋) ⁄ (4). En considérant que l’hypothèse d’indépendance est vérifiée, ces auteurs ont proposé de conditionner sur les caractéristiques observables. Le score de propension P(X) est : 𝑃(𝑋) = 𝑃𝑟{𝐷 = 1 𝑋 ⁄ } (5). L’hypothèse d’indépendance et la déduction de l’estimation de la composante non observée devient : 𝐸[𝑌1 𝐷 = 1, 𝑃(𝑋) ⁄ ] − 𝐸[𝑌0 𝐷 = 0, 𝑃(𝑋) ⁄ ] (6). Au final, l’effet du traitement est mesuré par : 𝐷𝑌 ̅̅̅̅ = 𝐸[𝑌1 𝐷 = 1, 𝑃(𝑋) ⁄ ] − 𝐸[𝑌0 𝐷 = 0, 𝑃(𝑋) ⁄ ] (7). 6 1) L’hypothèse d’indépendance conditionnelle suppose que les résultats observés sont indépendants de la participation au programme. Cette participation est conditionnelle à certaines caractéristiques observables. Ils pensent que si l’hypothèse est valable, plutôt que de conditionner sur les variables observables, il est possible de conditionner sur le score de propension. 2) L’hypothèse d’un support commun postule que l’application du PSM n’est possible que s’il y a des firmes non traitées et aux caractéristiques identiques à celles traitées. 3) L’hypothèse de stabilité de la valeur unitaire présume que le traitement affecte uniquement la variable résultat des firmes participant au programme.
  • 24. 24 Le calcul des scores de propension est fait à partir de l’estimation de la prédiction de probabilité de recevoir le financement externe à travers le modèle probit (Tableau A2 en annexe) de la variable traitement prenant 1 pour les firmes ayant reçues le financement externe et 0 si non. L’appariement des ventes n’est rendu possible qu’entre les firmes qui possèdent des scores de propension proches. Une fois déterminé, on associe les scores de propension des cas traités aux cas non traités les plus proches. L’estimateur du score de propension est donné par : 𝐷𝑌 ̅̅̅̅ = 1 𝑇 ∑ (𝑌 𝑗1 − ∑ 𝑊𝑖𝑗𝑌𝑖𝑗0 𝐶 𝑖=0 ) 𝑇 𝑗=1 (8), avec 𝑌 𝑗1variable d’intérêt après traitement, 𝑌 𝑗𝑖0variable d’intérêt pour le 𝑖è𝑚𝑒 cas non traité joint au 𝑗è𝑚𝑒 cas traité, 𝑇nombre de cas traité, 𝐶 nombre de cas non traité et 𝑊𝑖𝑗la fonction de pondération retenue. Le choix de la méthode de pondération est décisif dans l’implémentation du PSM. La technique du voisin le plus proche est plus courante et attribue une pondération égale à 1 aux observations plus proches en termes de score et 0 pour les autres. La différence entre le cas traité et non traité ne doit dépasser 1. Certains auteurs généralisent cette méthode aux deux ou cinq plus proches voisins. Nos résultats sont présentés pour les trois techniques (le plus proche, les deux proches et cinq plus proches voisins). Pour s’assurer de la robustesse des estimations, nous utilisons la technique de régression non paramétrique de Kernel proposée par Heckman, Ichimura, & Todd (1997). Ladite technique apparie toute firme traitée avec l’ensemble de l’échantillon de comparaison. 2.3.2. Le modèle Stochastic Frontier Analysis Le modèle SFA a été développé par Aigner, Lovell & Schmidt, (1977) et par Meeusen et Van den Brock. (1977) et amélioré par Jondrow, Lowell, Materov, & Schmidt, (1982) pour permettre l’estimation des modèles aux frontières déterministes et stochastiques7 utilisant respectivement une estimation statique et non statique. Ce modèle est soumis aux restrictions imposées à la forme de la frontière et aux données permettant de soustraire le degré d’efficacité du terme de l’erreur de l’estimation de la 7 La frontière de nature stochastique suppose que les écarts entre la réalisation observée et la réalisation maximale de la firme sont expliquées à la fois par l’inefficacité du dirigeant et par des éléments aléatoires non contrôlables par le dirigeant. Quant à la frontière de nature déterministe, elle suppose que ces écarts sont expliqués uniquement par l’inefficacité du dirigeant.
  • 25. 25 frontière de production, de coûts ou de profit (Song et Fouopi, 2016). L’utilisation du modèle SFA dans cette étude se justifie du fait qu’elle permet la prise en compte des causes d’inefficacité exogène et évite les erreurs causées par le choix de la fonction étudiée. En général, elle est recommandée lorsque la forme fonctionnelle de l’unité de production n’est pas connue. En prenant en compte ces effets, le modèle SFA permet de définir l’efficacité spécifique de chaque entreprise en décomposant l’erreur de la fonction étudiée en deux termes indépendants. Le premier terme représente les effets aléatoires, les erreurs de mesure et est distribué de part et d’autre de la frontière étudiée. Le second représente le degré d’inefficacité et est distribué d’un seul côté de la frontière étudiée. Par hypothèse, le terme d’erreur aléatoire suit une distribution asymétrique définie positivement pour une fonction de coût et négativement pour une fonction de production et de vente. En effet, ce modèle explique les déviations observées entre la frontière des réalisations aléatoires et celles réellement observées par l’inefficacité de la firme et les facteurs aléatoires voire l’omission de certaines variables explicatives. Soit une 𝑒𝑛𝑡𝑟𝑝𝑟𝑖𝑠𝑒𝑖 soumise à la concurrence et combinant ses facteurs pour impulser ses ventes 𝑉𝑖 données, sa frontière des ventes stochastique à erreurs composée s’écrit : 𝑙𝑛 𝑉𝑖 = 𝑙𝑛𝑓(𝑋𝑖, 𝛽) exp(𝜀𝑖) (9), avec 𝜀𝑖 = 𝑣𝑖 − 𝑢𝑖 où 𝑢 ≥ 0; −∞ ≤ 𝑣 ≤ +∞. 𝑉𝑖 représente les ventes de l’𝑒𝑛𝑡𝑟𝑒𝑝𝑟𝑖𝑠𝑒 𝑖. 𝑓(. ) la fonction de la meilleure pratique de la frontière des ventes. 𝑋𝑖 est le vecteur des facteurs utilisés à savoir le montant total des crédits et des fonds propres, le montant total d’investissements, le nombre d’établissement connexe, la production brute, les dépenses en TIC, l’effectif des employés permanent. 𝛽 est le vecteur des paramètres à estimer. 𝑣𝑖 est l’écart dû aux aléas n’ont contrôlable par le manager et 𝑢𝑖 l’écart entre les ventes observées et les ventes potentielles. 𝑢𝑖 représente l’inefficacité des ventes de la 𝑓𝑖𝑟𝑚𝑒𝑖 et est nul pour les firmes efficacement compétitives. Sa forme est 𝑢𝑖 = 𝛿0 + ∑ 𝛿𝑖𝑍𝑖 𝐽 𝑖=1 + 𝑤𝑖, avec 𝛿0 et 𝛿𝑖 les paramètres inconnus, 𝑍𝑖 le vecteur des variables socio-économiques et environnementales de la 𝑓𝑖𝑟𝑚𝑒 𝑖 expliquant l’inefficacité des ventes et 𝑤𝑖 est le terme d’erreur. Selon Aigner, lovell et schmidt (1977), 𝑣 est identiquement et indépendamment distribué et suit une loi normale de variance 𝜎𝑣 2 (𝑣 →
  • 26. 26 𝑁(0, 𝜎𝑣 2)). 𝑢 suit une distribution normale de variance 𝜎𝑢 2 (𝑣 → 𝑁(0, 𝜎𝑢 2)). L’efficacité des ventes de la 𝑓𝑖𝑟𝑚𝑒𝑖 est : 𝐸𝑓𝑉𝑡𝑖 ∗ = 𝑉𝑖 𝑉𝑖 ∗ (10), avec 𝑉𝑖 ∗ = 𝑓(𝑋𝑖, 𝛽) est la valeur la plus élevée ou prédite de 𝑉𝑖. L’inefficacité des ventes est : 𝐼𝑛𝑒𝑓𝑉𝑡𝑖 ∗ = 1 − 𝐸𝑓𝑉𝑡𝑖 ∗ (11). La fonction de la frontière de nature stochastique s’établit de deux manières (Bravo-Ureta et Pinheiro, 1993). 1) S’il n’y a pas une spécification explicite de la structure de l’efficacité, l’estimation de la frontière stochastique peut se faire par la méthode des moindres carrés corrigée (MCC) ; et 2) Si on suppose une distribution de la structure de l’efficacité, la frontière stochastique est estimée par la méthode de maximum de vraisemblance (MV). Cette méthode utilisée avec une distribution spécifique supposée pour le terme d’erreur est plus efficiente que le MCC (Greene, 1980). L’estimation des paramètres inconnus et de la frontière stochastique avec les effets d’inefficacité est faite par le MV en deux étapes : 1) L’estimation de l’efficacité des ventes totales utilisant la fonction normale de réalisation ; et 2) L’utilisation du modèle Tobit censuré pour expliquer l’efficacité des ventes des firmes. L’opération part de l’équation (11) où 𝑢𝑖 = 1 − 𝐸𝑓𝑉𝑡𝑖 ∗ . La fonction de vraisemblance est définie en termes de variance des paramètres, 𝜎2 = 𝜎𝑢 2 + 𝜎𝑣 2 et 𝛾 = 𝜎𝑢 2 𝜎𝑢 2+𝜎𝑣 2, avec 𝛾 (0 < 𝛾 < 1) la part de la variance de 𝑢 dans la variance totale (Battese et Coelli (1995). 𝜎2 est la variance de la variable dépendante et est fonction de la variation provenant de l’inefficacité des ventes 𝜎. 𝑢2 est la variation due au terme d’erreur aléatoire 𝜎. Les paramètres 𝛽, 𝜎2 et 𝛾 sont donnés par l’estimation de l’équation (9). 2.3.3. Le modèle Tobit censuré Pour expliquer l’efficacité des ventes, nous régressons les scores d’efficacité des ventes sur un ensemble de variables. À ce sujet, la littérature empirique distingue deux principaux modèles à savoir les modèles censurés et la régression linéaire utilisant les MCO. Pour les modèles censurés, il y a le modèle de poisson généralisé et censuré et le modèle Tobit censuré. Le modèle de poisson généralisé et censuré est utilisé si les valeurs de la variable dépendante sont des entiers naturels et le modèle Tobit censuré si la variable dépendante est continue dans un
  • 27. 27 intervalle et la probabilité pour que cette variable prenne des valeurs nulles ait positives. Dans le cas des déterminants de l’efficacité des ventes des entreprises, la variable dépendante « efficacité des ventes » est continue dans l’intervalle ]0 ; 1]. Le modèle Tobit censuré n’est pas approprié car la variable dépendante n’admet pas des valeurs nulles et même le modèle de poisson généralisé et censuré car cette variable n’admet non plus des entiers naturels (Maddala, 1983 et Greene, 1995). Le modèle Tobit censuré sera de ce fait utilisé pour expliquer l’efficacité des ventes via la régression d’inefficacité des ventes des firmes. Car, les scores d’inefficacité prennent des valeurs nulles, positives et sont continus dans l’intervalle [0 ; 1[. Ainsi, le modèle s’écrit : { 𝑌𝑖 = 𝛿0 + 𝑍𝑖𝛿 + 𝑊𝑖 𝑎𝑣𝑒𝑐 { 𝑌𝑖 = 𝑌𝑖 ∗ 𝑠𝑖 𝑌𝑖 ∗ > 0 𝑌𝑖 = 0 𝑠𝑖 𝑛𝑜𝑛 (12) où 𝑌𝑖 = 𝑢𝑖 est le niveau d’inefficacité des ventes de la 𝑓𝑖𝑟𝑚𝑒 𝑖, 𝛿0 est le terme constant, 𝛿 le vecteur des paramètres à estimer, 𝑍𝑖 le vecteur des variables indépendantes aux caractéristiques socio-économiques et environnementales de la 𝑓𝑖𝑟𝑚𝑒𝑖 à savoir le coût de financement, le type d’entreprise, le niveau d’instruction du manager, l’âge de l’entreprise, l’innovation, la sous-traitance, le niveau des prix des ventes, le niveau de corruption et le taux d’imposition. 𝑌𝑖 ∗ est une variable latente considérée comme le seuil à partir duquel les variables de 𝑍𝑖 affectent l’efficacité de la 𝑓𝑖𝑟𝑚𝑒𝑖. En supposant que les erreurs sont normalement distribuées, l’estimation du modèle Tobit censuré via la maximisation du logarithme de vraisemblance s’écrit : log 𝐿 = ∑ 𝑙𝑜𝑔 [1 − ∅𝑍𝑖 𝛿 ⁄ ] + ∑ log ( 1 √2𝜋𝛿 ) − ∑ (𝑌𝑍𝑖𝛿)2 𝑛 𝑖=1 2𝛿2 𝑛 𝑖=1 𝑛 𝑖=1 (13), où n représente le nombre d’observation et 𝛿 l’écart type. 3. RESULTATS ET DISCUSSIONS 3.1. Présentation des résultats de la statistique descriptive Le tableau 2 présente les caractéristiques liées aux firmes, à l’environnement des affaires et aux facteurs financiers. Il ressort que, le nombre moyen d’employé permanent par entreprise est de 61 pour un nombre moyen d’établissement connexe de 3. Au Cameroun, 67% d’entreprises sont des très petites entreprises avec un total de 55.03% d’entreprises relativement jeunes âgées de 1 et 10 ans. En effet, elles sont dirigées par 23.08% de managers ayant un niveau moins ou égal au
  • 28. 28 primaire, 22.67% un niveau secondaire 1er cycle et 21.41% un niveau secondaire 2nde cycle. 75.54% des firmes n’ont pas la culture de la sous- traitance. Seules 46.80 % des firmes innovent. Ce qui explique le peu d’innovation des produits de marques dans le marché local. Concernant l’environnement des affaires, 48.75% de managers pensent que le coût de financement n’a aucun effet sur la performance des firmes. Et 51.40 % pensent que le niveau de corruption impacte négativement sur la performance des firmes. 61.21% trouvent que la base imposable est sévère pour l’extension de leurs activités. 58.87% disent vendre aux prix égaux à ceux des concurrents occasionnant généralement une concurrence acharnée dans le marché camerounais. Relativement aux caractéristiques financières des entreprises, 38% se financent avec leurs fonds propres. Par contre, 29.12% recourent aux emprunts auprès des agents formels et 59.65% auprès des agents informels. Par rapport au financement externe, les firmes qui y recourent reçoivent en moyenne un montant de 3 629 859Fcfa. Celles qui y recourent au financement interne, se financent en moyenne avec un montant de 2 524 294Fcfa. Tableau 2 : Statistiques descriptives des variables Variables Observation Moyenne Écart-type Min Max Variables binomiales et multinomiales Sources_Propres 1= se financer avec ses fonds propres 2= si non 244 358 .3800623 .5576323 .4868014 .4970547 0 0 1 1 Enprunts_Formels 1= financer par un agent formel 2= si non 187 455 .2912773 .7087227 .4547053 .5291501 0 0 1 1 Emprunts_Informels 1= financer par un agent informel 2= si non 383 259 .5965732 .4034267 .4909675 .4928879 0 0 1 1 Sous_Traitance 1=si l’entreprise sous traite 2= si non 157 485 .2445 .7554517 .4301542 0 0 1 1 Innovation 1= si l’entreprise innove 2= si non 294 348 .4579 .5420561 .4986166 0 1 Niveau_Corruption 1= Impact positif 2= Impact négatif 3= Aucun impact 74 330 238 .1153 .5140187 .3707165 .5001931 .4833733 0 0 1 1 Age_Entreprise 1= [1, 10 ans] 2= [11, 20 ans] 3= [21, 30 ans] 4= [31 ans et plus [ 350 108 49 145 .5452 .1682243 .0614173 .2283465 .3759981 .2402835 .4200979 0 0 0 1 1 1 Cout_Financement 1= Aucune 2= Acceptable 3= Satisfaisant 4= Sévère 152 108 69 313 .2358 .1682243 .1074766 .4875389 .374357 .3099598 .5002344 0 0 0 1 1 1 Type_Entreprise 1= Très petites entreprise 2= Petites entreprise 3= Moyenne entreprise 4= Grande entreprise 391 70 55 126 .6090 .1055118 .0850394 .1952756 .307454 .2791602 .3967252 0 0 0 1 1 1 Niveaux_PrixVentes 1= Supérieur 2= Égaux 3= Inferieur 93 378 171 .1449 .588785 .2663551 .4924377 .4423968 0 0 1 1 Taux_Imposition 1= Aucun 2= Acceptable 3= Satisfait 4= Sévère 119 77 53 393 .1854 .1199377 .0825545 .6121495 .325142 .2754223 .4876401 0 0 0 1 1 1
  • 29. 29 Niveau_InstructionManager 1= Sans niveau et primaire 2= Secondaire 1er Cycle 3= Secondaire 2nde Cycle 4= Niveau licence 5= Master et plus 148 144 138 97 115 .2305 .2267717 .2141732 .1511811 .1811024 .4190738 .410571 .3585077 .3854066 0 0 0 0 1 1 1 1 Variables continues ln(Production_Brute) 639 8.668977 4.714778 0 20.52255 ln(Montant_TotalInvestis) 639 8.184011 3.971129 0 18.91599 ln(Montant_TotalEmprunts) 358 6.222826 5.437808 0 20.64 ln(Mtant_TotFonds_Propres) 281 9.49637 3.33774 2.70805 19.753 ln(Effec_EmployésPermanent) 639 2.033244 1.671539 0 8.286017 ln(Ventes) 639 10.2614 3.16138 2.484907 19.59222 ln(Dépenses_TICs) 639 5.076079 4.291073 0 16.30 ln(Nombre_EtablisConnexes) 639 .9124852 .6246441 0 5.47227 Source : Auteurs 3.2. Résultats économétriques de la méthode propensity score matching L’effet du financement externe reçu par les entreprises permet de savoir si celles qui reçoivent le financement externe, comparées à celles qui ne reçoivent pas, sont significativement plus compétitive. Le tableau 3 présente les résultats de l’estimation de l’effet moyen du financement externe sur les ventes totales. Pour s’assurer de la robustesse de cette estimation, la différence de la variable résultat entre le groupe de traitement et le groupe de comparaison ont été calculé. L’obtention de l’écart-type a été faite avec 100 réplications à travers la technique du bootstrap. Tableau 3 : Effet moyen du financement externe ln (Ventes totales) (1) (2) (3) (4) Effet moyen des deux groupes avant l’appariement 1.80 1.80 1.80 1.80 Écart type des deux groupes avant l’appariement 0.27 0.27 0.27 0.27 Effet moyen des deux groupes après l’appariement 0.25 0.25 0.25 0.25 Écart type des deux groupes après l’appariement 0.299 0.294 0.271 0.300 Taux de croissance de l’effet moyen des deux groupes -86% -86% -86% -86% Taux de croissance du groupe des traités après l’appariement -17% -17% -17% -17% Taux de croissance du groupe de contrôle après l’appariement 153% 153% 153% 153% Observation du groupe des traités (groupe de référence) 341(17) 341(17) 341(17) 341(17) Observation du groupe de contrôle (groupe test) 281 281 281 281 Nombre total d’observation 639 639 639 639 Note : (1) = méthode de Kernel ; (2) = méthode du plus proche voisin ; (3) = méthode des deux proches voisins ; (4) = méthode des cinq plus proches voisins. Source : Auteurs Les résultats de l’estimation de l’effet moyen du financement externe sur les ventes totales à partir des quatre techniques d’appariement montrent que cet effet est le même quel que soit la technique d’appariement. Concernant cette source de financement, il ressort qu’il a un effet moyen positif et non significatif sur les ventes totales des entreprises. En effet, il y a avant appariement une différence positive et non significative des ventes totales entre les deux groupes avec un effet moyen de 1.80 due à
  • 30. 30 l’effet du financement externe sur les ventes. Toutefois et après toute technique d’appariement, il y a une différence positive et non significative des ventes totales entre les deux groupes avec un effet moyen de 0.25 due à l’effet du financement externe sur les ventes. Il ressort qu’après appariement, l’effet moyen sur la différence des ventes des firmes entre les deux groupes due au financement externe a diminué de 86% pour toutes les techniques. Dans le groupe des traités et après appariement, il y a une baisse moyenne de 17% des ventes due à l’augmentation de 1% du financement externe. Dans le groupe de contrôle, cette moyenne a augmenté considérablement pour toutes les techniques d’appariement. Dans ce groupe et après appariement, il y a une hausse moyenne de 153% des ventes due à l’augmentation de 1% du financement interne. L’effet non significatif du financement externe des entreprises camerounaises peut se justifier à plus d’un titre. Il y a le contexte peu favorable des affaires soit sur la férocité de la concurrence soit sur les modalités d’octroi des crédits peu louable et généralement de court terme pour la réalisation des investissements de compétitivité. Le fait que les firmes investissent moins dans les activités stratégiques nécessaires aux gages de compétitivité peut justifier qu’elles disposent moins de ressources pouvant les hisser à la hauteur des concurrents. Etant un facteur gage à la compétitivité des entreprises, le financement externe dans le contexte camerounais a un effet insignifiant sur celle-ci pouvant être liée au fait que les crédits accordés aux firmes sont orientés aux usages autres que pour les besoins de compétitivité. Ils sont octroyés aux firmes avec retard par rapport à leurs programmes d’activités et parfois ne sont pas à la hauteur de leurs besoins d’investissements et d’exploitation. Ce résultat fort révélateur n’est pas motivant en ce sens qu’il montre que le financement externe au Cameroun n’est pas un instrument qui favorise la compétitivité des entreprises qui, généralement font face à des réels problèmes de concurrence. 3.3. Résultats économétriques des frontières stochastiques des ventes Deux frontières stochastiques de vente ont été estimées par le MV correspondantes aux deux groupes d’entreprises. Il ressort du tableau 4 que, pour les firmes bénéficiaires de financement externe, une hausse de 1% du montant total d’investissements entraine une augmentation de 0.46% des ventes ; une hausse de 1% des dépenses en TIC entraine une augmentation de 0.07% des ventes ; et une hausse de 1% de l’effectif des employés permanents entraine une hausse de 0.73% des ventes. Pour les firmes non bénéficiaires de financement externe, une hausse de 1% du
  • 31. 31 montant total d’investissements entraine une augmentation de 0.26% des ventes ; une hausse de 1% du nombre d’établissement connexe entraine une augmentation de 0.89% des ventes ; une hausse de 1% de la production brute entraine une augmentation de 0.12% des ventes ; et une hausse de 1% des dépenses en TIC entraine une augmentation de 0.03% des ventes. Cependant, aucune source de financement n’a d’effet significatif sur les ventes des entreprises. Tableau 4 : Estimation des variables des frontières stochastiques des ventes Variables Colonne (1) Colonne (2) Équation 1 : Financement externe var. dépendante :Ventes totales Équation 2 : Financement interne var. dépendante : Ventes totales ln(Montant_TotalEmprunts) ln(Mtant_TotalFondsPropres) -0.0613 (0.0378) 0.0274 (0.0638) ln(Montant_TotalInvestis) 0.469 (0.0983) *** 0.260 (0.0715) *** ln(Nombre_EtablisConnexe) 0.410 (0.310) 0.896 (0.171) *** ln(Production_Brute) 0.0611 (0.0412) 0.126 (0.0242) *** ln(Depense_TIC) 0.0748 (0.0424)* 0.0394 (0.0191) ** ln(Effectif_EmployésPermanent) 0.733 (0.172) *** 0.113 (0.123) σ2 (sigma2 ) = σu 2 + σv 2 9.062 1.601 γ (gamma) = σu 2 (σu 2 + σv 2 ) ⁄ 0.11 0.20 Prob > chi2 0.0000 0.000 Nombre d’observations 358 281 Log likelihood -902.53991 -464.86148 Note : Les valeurs entre parenthèses représentent les valeurs d’écart type du test et avec * significativité à 10%, ** significativité à 5% et *** significativité à 1%. Source : Auteurs Toutefois, les paramètres 𝛾 sont significativement différents de zéro pour les deux équations preuve de l’existence de la frontière stochastique et conduisant au rejet de l’hypothèse selon laquelle la variance de l’efficacité 𝜎𝑢 2 est nulle. Les ajustements sont globalement explicatifs au seuil de 1%. L’existence des valeurs non nulles des gammas (𝛾) informe sur l’existence de l’inefficacité des systèmes des ventes des firmes ayant accès ou non au financement externe. Ces résultats peuvent s’expliquer par le fait que, les écarts entre les ventes observées et celles potentielles sont en partie dues aux inefficacités. En effet, ces écarts peuvent être liés d’une part à l’absence des pratiques innovantes des procédés, des produits et/ou des techniques de commercialisation, et d’autre part, à la présence des facteurs aléatoires et des erreurs de mesure. 3.4. Présentation des efficacités des ventes des entreprises Le tableau 5 montre que le degré d’efficacité des ventes des firmes est en moyenne de 0.03, c’est à dire en moyenne 3% des quantités totales qu’elles
  • 32. 32 auraient pu vendre si elles utilisaient rationnellement les ressources disponibles aux activités des ventes. Autrement dit, avec les mêmes ressources utilisées, elles auraient dû améliorer leur niveau d’efficacité des ventes de 97% pour parvenir à la frontière d’efficacité. Ce qui explique d’une certaine manière le manque de dynamisme des entreprises nationales et renseigne sur leur degré des flux d’entrées et sorties. Les analyses par groupe font état de ce que, les bénéficiaires et non bénéficiaires de financement externe ont respectivement un niveau moyen d’efficacité des ventes de 0.03 et 0.02, c’est-à-dire qu’ils sont respectivement éloignés de 0.97 et 0.98 de leur potentialité de ventes. En effet, ces deux groupes peuvent augmenter leurs ventes de 97% et 98% respectivement sans nécessiter les ressources supplémentaires. Et inversement, ils peuvent en moyenne diminuer de 97% et 98% respectivement les ressources utilisées sans induire la baisse de ventes. Il ressort qu’aucune firme ni celle ayant accès au financement externe n’est efficacement compétitive. Tableau 5 : Score moyen d’efficacité des ventes par groupe d’entreprises Variables Observations Moyenne Écart- type Min Max EfVi ∗ 639 .0313683 .0333806 .0075407 .3294052 EfVi ∗ 358 .0364178 .0432854 .0075407 .3294052 EfVi ∗ 281 .0249351 .0087136 .0086103 .1080192 Source : Auteurs Du tableau 5 ci-dessus, il ressort que les efforts doivent être fait au niveau des firmes pour une résorption des inefficacités des ventes afin d’assurer la rationalité des systèmes des ventes. L’inefficacité des ventes dans l’ensemble peut s’expliquer par les problèmes de débouchés relatifs au pouvoir d’achat des clients, à la montée de la contrebande et la contrefaçon, et dans les entreprises financées, elle peut s’expliquer du fait que les crédits reçus ne sont pas seulement utilisés pour instiguer les ressources favorables à la compétitivité des firmes ; les firmes n’ont pas un financement à hauteur des besoins d’investissements de compétitivité ; les crédits sont octroyés avec retard conduisant à l’utilisation d’autres fins. 3.5. Déterminants de l’efficacité des ventes dans les deux groupes d’entreprises
  • 33. 33 Le tableau 7 présente l’estimation de l’inefficacité des ventes globalement significatif au seuil de 1% dans les deux groupes (Prob > chi2< 0.01). Les valeurs numériques du modèle Tobit censuré ont une interprétation directe de l’effet des variables sur l’inefficacité. Tableau 7 : Estimation Tobit censuré des déterminants de l’efficacité des ventes Variables Equation 1 : Financement externe Equation 2 : Financement Interne Variable dépendante : Inefficacité des ventes Variable dépendante : Inefficacité des ventes Type_Entreprise 2=Petite Entreprise 0.00766 (0.00660) 0.00504 (0.00171)*** 3= Moyennes Entreprise 0.00384 (0.00712) 0.00221 (0.00267) 4=Grande Entreprise -0.0368 (0.00589)*** -0.0115 (0.00207)*** Sous-traitance 2= si l’entreprise ne sous-traite pas -0.000303 (0.00468) -0.00114 (0.00124) Innovation 2= si l’entreprise n’innove pas 0.00199 (0.00413) -0.00172 (0.00103)* Age_Entreprise 2= [11,20 ans] 0.00347 (0.00569) 0.000345 (0.00130) 3= [21, 30 ans] -0.00163 (0.00913) 0.00318 (0.00188)* 4= [31 ans et plus] -0.00792 (0.00491) 0.000893 (0.00135) Niveau de corruption 2= Impact négatif -0.0141 (0.00663)** 0.00167 (0.00166) 3= Aucun impact -0.0149 (0.00727)** 0.000382 (0.00155) Niveau_InstructionManager 2= Secondaire 1er Cycle 0.00368 (0.00640) 0.000130 (0.00132) 3= Secondaire 2nde Cycle -0.00134 (0.00628) 0.000526 (0.00138) 4= Niveau licence -0.00318 (0.00677) 0.000601 (0.00165) 5=Master et plus 0.00665 (0.00653) 0.00253 (0.00215) Taux_Imposition 2=Acceptable -0.00267 (0.00811) -0.000945 (0.00164) 3= Satisfaisant 0.0114 (0.00905) 0.00108 (0.00209) 4= Sévère -0.00627 (0.00610) -0.000676 (0.00123) Cout_Financement 2= Acceptable -0.00927 (0.00673) 3=Satisfaisant -0.0112 (0.00806) 4= Sévère 0.000808 (0.00559) Niveau_PrixVente 2= Egaux aux prix des concurrents 0.00354 (0.00600) -0.00209 (0.00144) 3= Inferieur aux prix des concurrents -0.0120 (0.00649)* -0.00276 (0.00162)* Constant 0.992 (0.0120)*** 0.980 (0.00260)*** Nombre d’observations 358 281 Nombre d’observation censure à gauche 1 1 Nombre d’observation censure à droite: 1 1 Nombre d’observation non censure : 356 279 LR chi2(19) 109.42 66.09 Prob > chi2 0.0000 0.0000 Note : Les valeurs entre parenthèses représentent les valeurs d’écart type du test et avec * significativité à 10%, ** significativité à 5% et *** significativité à 1%. Source : Auteurs 3.5.1. Les déterminants communs de l’efficacité des ventes aux deux groupes Les grandes entreprises comparées aux très petites entreprises, exercent un effet significatif et positif sur l’efficacité des ventes des deux groupes
  • 34. 34 des firmes. Une hausse de 1% d’une source de financement des GE augmente de 0.0368% et 0.0115% l’efficacité des ventes respectivement pour les bénéficiaires et non bénéficiaires de financement externe. Cet effet dit d’aubaine sur leurs niveaux d’efficacité des ventes est trois fois plus dans les GE financées que les non financées. L’explication peut être liée au fait que, les GE financées sont sous la contrainte de remboursement. Elles se concentrent de ce fait au maximum pour réaliser plus de profit dans l’intérêt de solder leurs dettes contrairement aux GE non financées qui ne sont soumise aux exigences de remboursement des dettes. Comparés aux niveaux de prix de vente supérieurs à ceux des concurrents, ceux inférieurs exercent un effet significatif et positif sur l’efficacité des ventes des deux groupes. Ainsi, sous l’impulsion d’une source de financement, si les firmes baissent de 1% le prix de vente par rapport aux concurrents, les niveaux d’efficacité des ventes augmentent de 0.0120% et 0.00276% respectivement pour les bénéficiaires et non bénéficiaires. Ce résultat montre que le rôle que joue une source de financement précise sur la baisse de prix pour les besoins de ventes a un effet positif sur les niveaux d’efficacité des ventes. Cette action a quatre fois plus d’effet sur l’efficacité des ventes des bénéficiaires que les non bénéficiaires. 3.5.2. Les déterminants de l’efficacité des ventes unique à chaque groupe Les niveaux de perception de corruption des dirigeants des firmes bénéficiaires du financement externe pour qui la corruption a un impact négatif ou aucun impact eu égard leur performance comparés à ceux pour qui elle a un impact positif, ont un effet significatif et positif sur le niveau d’efficacité des ventes. Résultat surprenant dans la mesure où les firmes qui dénoncent un impact négatif ou aucun impact de la corruption eu égard leur performance ont plutôt un effet favorable de celle-ci sur leur efficacité des ventes. En effet, une hausse de 1% pour une action soudoyable entraine une augmentation de 0.014% l’efficacité des ventes. Contrairement à l’idée qu’on a de la corruption, elle est un facteur incitateur des ventes. Les firmes qui dans la pratique intègrent les dépenses relatives et exacerberont leurs efforts pour un retour sur investissement. Concernant les firmes non bénéficiaires du financement externe, l’absence de l’innovation et les firmes âgées de 21 à 30 ans ont un effet significatif et positif sur les niveaux d’efficacité des ventes. Par contre, la petite entreprise a un effet significatif et négatif sur l’efficacité des ventes. En effet, l’innovation nécessitant assez de moyens financiers, les PE ne sont
  • 35. 35 pas disposés à innover. Du tableau 6 ci-dessous, il ressort que la PE comparées à la TPE exerce un effet significatif et négatif sur l’efficacité des ventes. Une hausse de 1% des efforts relatifs à la vente des produits des PE non bénéficiaires entraine une augmentation de 0.00504% l’efficacité des ventes. Ce résultat est lié au fait que, les PE sont généralement constitués des individus moins expérimentés et faisant dans la précarité. À propos, combiné à l’absence de financement qu’elles font face, les PE ne peuvent objectivement envisager les scores d’efficacité des ventes. CONCLUSION Face à la globalisation des marchés et à la ratification des APE entre les pays de l’UE et ceux africains, la compétitivité des firmes en Afrique constitue un enjeu d’un nouveau modèle de développement. En ce sens, la quête permanente de la compétitivité par les firmes africaines s’invite dans leurs espaces concurrentiels et stratégiques pour devenir le leitmotiv de leur existence. Malgré son rôle moteur dans le changement via l’effet d’imitation qu’elle suscite aux entreprises, l’amélioration durable du niveau de vie des populations et la procuration des hauts niveaux d’emplois et de cohésion sociale, la compétitivité des firmes en ASS et en particulier au Cameroun est à la traîne vu la multitude de contraintes à l’endroit de leur développement. Cette étude analyse l’effet des sources de financement externe et interne sur la compétitivité des entreprises camerounaises. L’exploration empirique s’est faite à partir des estimations par la méthode de propensity score matching, les modèles d’analyse des frontières stochastiques et Tobit censuré. Les résultats du PSM montrent l’existence d’une baisse moyenne de 17% des ventes totales due à l’augmentation de 1% du financement externe et d’une hausse moyenne de 153% des ventes totales due à l’augmentation de 1% du financement interne. Les résultats du modèle SFA montrent que dans l’ensemble, les entreprises ont en moyenne une efficacité des ventes de 0.03, et spécifiquement, les bénéficiaires et non bénéficiaires de financement externe ont en moyenne une efficacité des ventes de 0.03 et 0.02. Les résultats du modèle Tobit censuré révèlent que les GE et les niveaux de prix de vente inferieurs aux concurrents ont un effet positif et significatif sur l’efficacité des ventes des deux groupes ; Le niveau de corruption a un effet positif et significatif sur l’efficacité des ventes des bénéficiaires de financement externe ; l’absence d’innovation et les entreprises âgées de 21 à 30 ans ont un effet positif et significatif sur les niveaux d’efficacité des ventes des non bénéficiaires. Il ressort de l’étude qu’il existe d’énorme gaspillage des ressources utilisées pour les besoins
  • 36. 36 des ventes au sein des firmes camerounaises. Les managers pour surmonter la compétitivité des firmes, doivent renforcer leurs pratiques managériales avec des formations continues en management des organisations. ANNEXE Tableau A1 : Test de comparaison des moyennes et des variances des ventes totales Variable Sources de financement Financement externe (Mt total Emprunt) Financement interne (Fonds propres) Ln(Ventes totales) Nbre d’obs 358 281 Moyenne 2.540 .7362 (Ecart - type) (4.337) (2.005) Ho: moyenne (non) – moyenne (oui) = diff = 0 Comparaiso n des moyenne DL= 637 t = -6.4511 Ha : diff < 0 Ha : diff > 0 Pr (T < t) = 0.000 Pr(T > t) = 1.000 Ha: diff ≠ 0 Pr (|T| > |t|)= 0.000 Comparaiso des variances DL= 280.3 f = 0.2137 Ho: ratio= sd(0) sd(1) = 1 Ha: ratio < 1 Ha: ratio > 1 Pr (F < f) = 0.0000 Pr(F > f) = 1.000 Ha: ratio ≠ 1 2*Pr (F < f) = 0.0000 Notes : t et f sont respectivement les statistiques de Student et de Fisher. Source : Auteurs Tableau A2 : Probit estimé des déterminants du financement externe Variables Financement externe Niveau_Corruption 2= Impact Négatif 3= Aucun Impact 0.104 (0.183) -0.274 (0.185) Innovation 2= si l’entreprise n’innove pas -0.141 (0.113) Niveau_PrixVentes 2= Egaux 0.017 (0.163) 3= Tertiaire -0.185 (0.181) Type_Entreprise 2= Petites entreprises -0.235 (0.232) 3= Moyennes entreprises -0.335 (0.347) 4= Grande entreprises -0.870 (0.449)* Sous_Traitance 2= si l’entreprise ne sous-traite pas 0.090 (0.135) Niveau_InstructionManager 2= Secondaire 1er Cycle -0.286 (0.159)*** 3= Secondaire 2nde Cycle -0.196 (0.160) 4= Niveau Licence -0.323 (0.187)* 5= Master et plus -0.151 (0.205) Taux_Imposition 2= Acceptable 3=Satisfait 4=Sévère -0.278 (0.205) -.156 (0.239) -0.071 (0.153) Age_Entreprise 2= [11, 20 ans] 0.010 (0.150)
  • 37. 37 3= [21, 30 ans] -0.248 (0.224) 4= [31 et plus] 0.184 (0.142) Cout_Financement 2= Acceptable 0.180 (0.177) 3= Satisfaisant -0.102 (0.209) 4= Sévère 0.240 (0.138)* ln(Montant_TotalInvestis) 0.187 (0.055)*** ln(Nombre_Etablissement) -0.038 (0.118) ln(Montant_Totalemprunt) 0.022 (0.014) ln(Dépenses_TIC) -0.030 (0.014)** ln(Fonds_Propres) 0.054 (0.047) ln(Effectif_Employés) 0.052 (0.078) ln(Production_Finale) -0.014 (0.017) Constant -1.753 (0.547)*** Observations 638 LR chi2(29) 127.17 Prob > chi2 0.0000 Pseudo R2 0.1451 Log likelihood -374. 68349 Note: Standard errors in parentheses; *** p<0.01, ** p<0.05, * p<0.1 Source: Auteurs REFERENCES Aigner, D., Lovell, C.A.K. & Schmidt, P. (1977). Formulation and estimation of Stochastic frontier production function models. Journal of Economics, (6), 21 - 37. Anderton, B. (1999). Innovation, product quality, variety, and trade performance: An empirical analysis of Germany and the UK. Oxford Economic Papers, 51(4),152- 167. Banque mondiale, (2020), Perspective monde. Outil pédagogique des grandes tendances mondiales depuis 1945. Battese, G.E. & Coelli, T.J. (1995). Inter-regional Farm Efficiency in Pakistan's Punjab: A Frontier Production Function Study. Empirical Economics, 20,325-332. Beck, T., Demirgüç-Kunt, A., Laeven, L., and Levine, R. 2006. “Finance, Firm Size, and Growth.” World Bank mimeo. Becker, G. (1964), Human Capital. University of Chicago Press, Chicago. Bekele, S. & Workul, Z. (2008). Factors that affect the long- terme survival of Micro, Small and Medium Enterprise in Ethiopia. In South African Journal of Economics, 76(3),548 –568. Berkal, S. (2012), Les Relations Banques / Entreprises Publiques : portées et limites, cas de la Banque Nationale d’Algérie et l’Entreprise Leader Meuble Taboukert. Mémoire de Magister en Sciences Économiques, Université M. Mammeri de Tizi-Ouzou. Belattaf, M., Mouloud, A. et Belattaf, S. (2014). De la compétitivité des entreprises à la compétitivité de l’UE : Défis et Avenir. Global
  • 38. 38 Journal of Management and Business Research (B), Economics and Commerce, 14(1)107 – 118. Bienayme, A. (1997). Entreprise compétitive, Encyclopédie de Gestion, tome 1, Edition Economica, deuxième édition (pp. 1101-1114). Bravo-Ureta, B.E. & Pinheiro, A. (1993). Efficiency Analysis of Developing Country Agriculture: A Review of the Function Literature. Agriculture Research. Economics Review, 22, 88 – 101. Callan, B. & Guinet, J. (2000), Améliorer la compétitivité des PME dans l’économie mondiale : Stratégies et politiques, Atelier 1 encourager les PME à innover dans une économie mondiale. CEA. (2001), Renforcer la compétitivité des petites et moyenne entreprise en Afrique : un cadre stratégique d’appui institutionnel, Rapport de la Commission Economique pour l’Afrique 2001. Chameni Nembua, C. & Fomba Kamga, B. (2015), Rapport général de l’étude sur les déterminants de la performance des entreprises en Afrique sub-saharienne francophone : Cas du Cameroun, de la Cote d’Ivoire et du Sénégal. Centre de Recherche pour le Développement International, Rapport du Cameroun. Cheufa, M., Kountelejouo Tindang, L.C., Tonmo, S.G & Djou, A.I., (2022). Les contraintes de financement et compétitivité des PME au Cameroun. International Journal of Accounting, Finance, Auditing, Management and Economics, l3, (3-2), 1 – 20 Craig, B.R., Jackson, W.E. & Thomson, J.B. (2007). Small firm finance, credit rationing, and the impact of SBA-guaranteed lending on local economic growth. Journal of Small Business Management, 45(1),116 – 132. Diatkine, S. (2002), Théorie bancaire, politique monétaire et preteur ultime chez Thornton, présenté au Colloque le preteur en dernier ressort : expériences, analyses, contreverses, Paris, 23–24 Sept 2002,mimeo, disponible sur http://phare.univ- paris1.fr/thornton. Dufourcq, N. (2014). Le financement des PMEs: un enjeu de compétitivité. Revue d’Economie Financière, (114), 39 – 54. Fosu, S. (2013). Capital structure, product market competition and firm performance : Evidence from South Africa. The Quarterly Review of Economics and Finance, 53(2),140 – 151. Crossref. Greene, W.H. (1980). Maximun Likelihood Estimation of Frontier Functions. Journal of Econometrics, 13, 27 - 56. Guellec, D. & De La Potterie, P. (1997). Le soutien des pouvoirs publics stimule –t-il la R&D privée? Revue économique de l’OCDE, 29, 103 pages.
  • 39. 39 Guney, Y., Li, & Fairchild, R. (2011). The relationship between product market competition and capital structure in Chinese listed firms. International Review of Financial Analysis, 20(1), 41 – 51. Crossref. ISI. Heckman, J.J., Ichimura, H. & Todd, P.E. (1997). Matching As An Econometric Evaluation Estimator: Evidence from Evaluating a Job Training Programme. Review of Economic Studies, 64(4),605 – 654. Hugon, P.H. (1990), La finance informelle : expression de la crise du développement ou de nouvelles formes de développement. Dans Lelart, M. « la tontine …… », UREF collection Sciences en marche, (pp. 309 – 321), Paris, John Libby Eurotext. Institut National de la Statistique du Cameroun. (2019), Deuxième Recensement Général des Entreprises en 2016 (RGE-2) ; Mortalité des entreprises. Institut National de la Statistique du Cameroun. (2016), Deuxième Recensement Général des Entreprises en 2016 (RGE-2) ; Document de Méthodologie Générale. Institut National de la Statistique. (2010), Deuxième Enquête sur l’Emploi et le Secteur Informel au Cameroun (EESI 2) : rapport principal. Institut National de la Statistique. (2010), Recensement Général des Entreprises (RGE, 2009), Rapport principal 2010. Jacquemin, A. & Pench, L.R. (1997), Europe Competing in the Global Economy: Report of the Competitieness Advisory Group, Cheltenham: Edward Elgar. Jondrow, J., Lowell, C.K., Materov, I.S. & Schmidt, P. (1982). On the estimation of technical inefficiency in the stochastic frontier production function model. Journal of Economics,19, 233 – 238 Klapper, F.L., Laeven, L. & Rajan, R. (2006). Entry Regulation as a Barrier to Entrepreneurship. Journal of Financial Economics, 83(3),591 – 629. Lachaal, L. (2001), La compétitivité : Concepts, définitions et applications, Institut National de la Recherche Agronomique de Tunis, Département d’Economie Rurale. Lelart, M. (1990), la tontine, pratique informelle d’épargne et de credit dans les pays en voie de developpement, AUF et John Libby Eurotext, Paris. Maddala, G. (1983), Limited Dependent and Qualitative Variables in Econometrics, Cambridge University Press, New York. Méda, D. (2001). Quelques notes pour en finir (vraiment) avec la fin du travail. Revue du MAUSS, (18), 71 – 78.
  • 40. 40 Meeusen, W. & Van Broeck, J. (1977). Efficiency Estimation from Cobb- Douglas Production Functions With composed Error. International economics Review, (18), 435 - 444. Mincer, J. (1974), Schooling, Experience and Earnings, New York: Columbia University Press. Moeinaddin, M., Nayebzadeh, S. & Ghasemi, M. (2013). The relationship between product market competition and capital structure of the selected industries of the tehran stock exchange. International Journal of Academic Research in Accounting, 3(3), 221 – 233. Mucchielli, J.L. (2002). La compétitivité : définitions, indicateurs et determinants. Revue accomex, (44) 9 – 18. Ngok Evina, J.F. (2014). La compétitivité des entreprises africaines : Le cas du Cameroun. La Revue des Sciences de Gestion, 3 (267-268),51 - 58, DOI 10.3917/rsg.267.0051. Nguyen, C.T.K., Nguyen, H.T. & Nguyen, D.Van. (2021). How does capital structure affect firm’s market competitiveness? Cogent Economics and Finance,.9(1). Porter M.E. (1986), Compétition in global industries, Harvard Business School Press, Boston, Rabet B. & Callot. P. (2006). L’innovation au cœur de la relance de la compétitivité. Gestion 2000, 23(2), 85-107. Schultz, T. (1959). Investment in man: An economist’s view. The Social Service Review, 33(2),69 – 75. Schumpeter, J.A. (1934), The Theory of Economic Development, (Traduit par R. Opie). Harvard University Press, Cambridge, U.S.A Schumpeter, J.A. (1912), The Theory of Economic Development translated, Harvard University Press, Cambridge, MA, 1934. Selma, S. & Mlouka S. B. (2008). La taille est-elle un facteur déterminant de la compétitivité des entreprises ? Revue des sciences de gestion, 5(233), 77-86. Tchouassi, G. (2005), Eveil entrepreneurial, engagement et coaching des femmes en création d’activités entrepreneuriale au Cameroun. 4ème Congrès de l’Académie de l’Entrepreneuriat, 24 et 25 Novembre 2005, à paris au Sénat, 21p. Ternisien, M. & Diguet, A. F. (2000), Indicateurs et facteurs de compétitivité des services rendus à l'industrie. Les Éditions de l’Industrie, Paris 2001, Collection Études. Theng, L.G. & Boon, J. L. W. (1996). An exploratory study of factor affecting the failure of local small and medium enterprises. Asia Pacific Journal of Management, 13, 47 – 61.
  • 41. 41 Touchais, M. B. (2014). Préface : À quoi sert la concurrence ? Revue des droits de la concurrence. 5 -43. United States Agency for International Development & SENADA. (2007), Firm-level competitiveness improvement. Lessons from SENADA’S entreprise improvement (EI) program. Henri Wamba, H. & Bien A Ngon, J. E. (2021). Les contrecoups de la dynamique des réseaux sur la compétitivité de la petite et moyenne entreprise : une étude à partir de l’expérience camerounaise. Revue Congolaise de Gestion, 1(31) 81-109, DOI 10.3917/rcg.031.0081.
  • 42. 42 La gestion des créances en souffrance dans les microfinances au Cameroun : Cas de la MCD Dr Onguene Ateba Julien Grégoire Economiste / Logisticien des transports / Expert en Douane et Transit Enseignant Agrée à la Sorbonne Institut de Paris Enseignant Associé à l’Université de Bertoua, Douala et des IPES Tel : (237) 699 260 367 / (237) 676 531 537 E-mail: alandesstyles2016@gmail.com Dr Obono Mvogo Sylvain Economiste / Financier Enseignant Associé des IPES du Cameroun Tel (237)655 013 696 / (237)677 945 038 E-mail :obonomvogo@yahoo.fr Madjou Fokou Line Paviola Experte en Monnaie-Finance-Banque Master Professionnel à L’ISTAG Cite cet article : Onguene Ateba, J. G., Obono Mvogo, S. et Madjou, Fokou, L, P, (2024), La gestion des créances en souffrance dans les microfinances au Cameroun : Cas de la MCD. Journal of African Management Trends, Volume 24, Série 1, Janvier 2024. Pp :42-69. RESUME L’objectif de cette recherche est d’analyser la gestion des créances en souffrance dans une Institution de Micro finance de première catégorie. A travers le Modèle de logique de régression, nous avons établi que les facteurs qui sont à l’origine des impayés à la MCD sont consacrés par : l’appartenance d’un individu à une catégorie socioprofessionnelle, la durée de remboursement de crédit, le nombre de fois que le bénéficiaire obtient le crédit, les charges au crédit. Par contre, le sexe du demandeur de crédit, le temps mis pour étudier un dossier de crédit ne sont pas source de non remboursement. Le Top-Management de la MCD devrait intégrer tous ces facteurs pour réduire désormais le volume d’impayés afin de rester performant. Mots clés: Créances, Micro finance, Crédit, impayés, remboursement du crédit
  • 43. 43 INTRODUCTION Au Cameroun comme dans les autres pays en développement (PVD) au sud du Sahara, les années 80 sur le plan économique furent très difficiles. Non seulement on se trouvait face à la chute des prix de matières premières, mais aussi à la fermeture de certaines banques nationales à la suite de leur faillite. Le déficit budgétaire connu par ces États avait amené le FMI et la Banque Mondiale à les imposer le programme d'ajustement structurel (PAS) qui consistait à réduire les dépenses de l'État, qui était jusque-là le Meilleur Employeur. L'objectif étant de promouvoir le développement des entreprises privées car les entreprises étatiques étaient des gouffres d'argent sans rendement. C’est la raison pour laquelle on doit assister à la fermeture de certaines entreprises, la compression en masse du personnel dans d'autres structures, l'abandon de certains projets structurants et la diminution des salaires. Ces événements créent de nouveaux problèmes sociaux comme le chômage, la mornée de la pauvreté dont la recherche des solutions à ces problèmes serait la principale préoccupation des gouvernants. Le chômage pousse certains ex employés et ouvriers des sociétés fermées à grossir le rang des activités informelles. Ceux-ci n'ayant pas accès au système bancaire classique par manque de garanties fiables, sont abandonnés à eux-mêmes et sont à la recherche permanente des moyens de financement. Dans celle situation, certains banquiers qui avaient beaucoup d'années d'expériences et se trouvant eux aussi en chômage vont se réunir pour créer des établissements de micro finance afin de subvenir aux besoins de Financement des populations marginalisées et de lutter contre la pauvreté. C’est dans cette optique de lutte contre la pauvreté et de combler le vide laissé par le système bancaire classique que vont se développer les institutions de micro finance (IMF8) (Lanha, 2002). Dès tors tous les acteurs économiques et politiques vont porter une importance capitale sur ces IMF ; surtout dans leur rôle de développement des économies du sud (Ndjeutcheu. 2013). Dans la même foulée, (Pony, 2013) affirme que : en ce début de 3ème millénaire, la micro finance est perçue non seulement comme un outil générateur de richesses à travers l'octroi des petits crédits, la collecte des petites épargnes, le financement des Activités Génératrices de Revenus (AGI), mais aussi comme une stratégie de développement durable des pays du sud. 8 Institutions de micro finance
  • 44. 44 Dans la sous-région d'Afrique Centrale en général et au Cameroun en particulier, les IMF ont connu une expansion importante. D'après l'enquête statistique de la COBAC9 (2008), le secteur de la micro finance camerounaise occupe une place prépondérante en zone CEMAC10 Il concentre 67% du nombre total des IMF, 72% du nombre total des guichets, 70% du total des membres clients, 69°/o de l'encours des dépôts et 82% de l'encours brut des crédits. Malgré celle position de leader dans la sous-région de l'Afrique Centrale, le secteur de la micro finance camerounaise en l'occurrence l'offre des services de micro finance, souffre de graves dysfonctionnent (kobou, Ngoa et Moungou, 2009). La qualité du portefeuille des IMF: s'est beaucoup dégradée : les créances douteuses sont passées de 23,114 milliards de FCFA11 à 35,553 milliards de sur la période d'enquête. Elles présentent plus du quart des encours accordés à la clientèle en décembre 2008 (MINEFI12, 2011). Ces créances douteuses sont liées aux risques de crédit du l'ait de non remboursement en partie ou en totalité de ce dernier. C'est la raison pour laquelle on observe un fort taux d'impayés qui peut compromettre non seulement la viabilité niais aussi la pérennité des IMF. Il devient alors évident que la viabilité des IMF, de même que la sécurité des épargnants en dépend de la technique de gestion des impayés. Ceci nous a amène directement dans le cadre de notre travail qui consiste à analyser les causes des impayés dans le processus d'octroi de microcrédit dans les institutions de micro finance au Cameroun : le cas de la ‘Mutuelle Communautaire pour le Développement (MCD)’ agence de Yaoundé13 la MCI est une insti1ulion de micro finance de deuxième catégorie créée en 2008 par un groupe d’hommes d’affaires dynamique constitué des industriels et des commerçants. Elle présente un taux d'impayé de 11,21% en 2018, de 10,09% en 2019 et de 8, 12 % en 2020. En outre, cette structure a connu entre 2019 et 2020 une crise de liquidité créant ainsi une panique générale au niveau de ses clients. Celle situation du taux d'impayés pourrait impacter négativement sur la pérennité de celle institution sur le long ternie si rien n'est fait. D'où la nécessité d'y l'aire des investigations rigoureuses pour en ressortir les causes. 9 Commission Bancaire de l’Afrique Centrale 10 Commission Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale 11 Franc des communautés Financières Africaine 12 Ministère des finances 13 Capitale politique du Cameroun
  • 45. 45 1. REVUE DE LA LITTERATURE 1.1 La Théorie de I' Agence Avant d'exposer la quintessence de cette théorie, il est souhaitable de passer d’abord en revue sa définition14. Elle est une expression applicable au secteur économique désignant une méthode d'analyse des liens entre les différents acteurs œuvrant clans une entreprise. La théorie de l'agence trouve son origine dans le fait que l'entreprise n'est pas une personne morale isolée, elle est toujours en interaction avec ses différents partenaires. Autrement dit, beaucoup de personnes y prennent part à la prise de décisions stratégiques. Parlant de la décision, la théorie de l'agence permet mettre en lumière le lien de collaboration existant entre les actionnaires propriétaires du capital et les employés. Dans les IMF, les associés (-principal) peuvent être très nombreux pour pouvoir assurer la gestion quotidienne de l'institution. Pour cela, ils mandatent les dirigeants (agent) d'assurer cette gestion et de leur rendre compte. Il en découle ainsi une séparation entre la propriété du capital et le pouvoir décisionnel (Brook & al., 2000 ; cités par Ndjeutcheu, 2013). Dans celle relation, les intérêts poursuivis par les deux parties sont parfois divergents. En fait, les actionnaires veulent minimiser le risque qui pèse sur leur capital, alors que les gestionnaires quant à eux cherchent à atteindre à tout prix les qui leurs sont assignés afin de préserver leur emploi. Dans cette optique, ils prennent des risques énormes parfois au prix du capital des actionnaires. En se rapprochant aux activités de microcrédit de la MCD, nous remarquons qu'il y a une délégation de pouvoir dans la prise de décisions. Cette délégation est à deux niveaux. En effet, il se trouve que pour les montants de crédit inférieur à 200.000 FCFA, la décision est prise au niveau des agences par le comité de crédit de l'agence. Concernant le montant supérieur ou égal à 200.000 F CFA, la décision est prise au comité de crédit de la direction générale après un certain nombre d'analyses. La divergence des intérêts entre le principal et l'agent évoquée ci-dessus crée des coûts de l'agence qui sont de trois ordres15: - Le coût de surveillance : la majorité des entreprises est dotée du contrôle interne qui est chargé de vérifier le respect des règles et procédures de la société, de protéger et faire pérenniser leurs actifs. Le contrôle interne est placé sous l'autorité du Directeur Général, mais il rapporte directement aux actionnaires. Dans l'étude de notre 14 Définition tirée du lexique. Droit. Finances. Comment ça marche.net et complétée par les informations tirées du site http://gdlyon.pagesperso-orange.fr/SocioOrganAgence.htm Théorie de l'agence 15 Information tirée dans La théorie de l'agence - Economia. https://www.google.be/agence.htm
  • 46. 46 cas, la MCD est dotée d'un Contrôleur Général qui est autonome et directement au Conseil d’Administration des actionnaires. Il veille il l'application des normes comptables OHADA applicables dans le secteur de la microfinance Il contrôle toutes les opérations financières entre la MCD et les banques partenaires. Il est également chargé de veiller à la bonne utilisation des actifs de cette institution. - Le coût d’obligation : c'est le coût lié à la rédaction des contrats qui précisent des orientations stratégiques à suivre par les gestionnaires et les obligations contractuelles du principal. Autrement dit, le contrat établit les obligations contractuelles de chaque partie. - Le coût résident : c'est le coût qui a lieu lorsqu'il y a perte financière des actionnaires d’une part et de la perte de l'emploi des gestionnaires d'autre part. Il peut également être associé au coût qui permet de mettre fin au contrat de l’agence. Dans la littérature, les auteurs démontrent que, de la relation de l'agence en découle la théorie de l’asymétrie informationnelle. 1.2 L'asymétrie d'Information Elle a été développée par Akerlof en 1970 dans son célèbre article ‘’The market for lemons : quality uncertainty and the market mechanisms’. Elle met en évidence les différents niveaux d’informations dont disposent les parties prenantes clans un marché déterminé. En d'autres termes, on dit qu'il y a asymétrie d'information lorsque la théorie de la concurrence pure et parfaite basée sur l'hypothèse de l'information parfaite entre les différentes parties n'est plus respectée. Dans ce cas, chaque partie dispose d'une information que l'autre n'en détient pas. Pour (Varian, 1992), on parle d'asymétrie d'information lorsqu'un agent économique est mieux informé qu'un autre sur ses propres caractéristiques et les actions qu’il va entreprendre. Le problème d'asymétrie d’information existe d'une part entre les épargnants et les dirigeants de l'IMF et d'autre part entre les dirigeants et les emprunteurs. Ce problème ne se traduit pas l’incertitude qui entoure le remboursement des créances tant du côté des dirigeants que des emprunteurs (Ndjetcheu, 2013). En se situant dans le contexte du marché de microcrédit, on remarque que cette situation prévaut car c'est l'emprunteur qui connait exactement sur quoi les fonds qui seront mis à sa disposition seront alloués. Il est toutefois le seul à connaitre le risque de défaillance de son projet et sa capacité de se couvrir de ce risque. Il peut donc donner une information pertinente et à l'IMF concernant un projet à haut risque dont