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Spring Campus
Jour 1. « L’idée est la mère de toutes les batailles »
par David Brunat
C’est sur cette affirmation de Jean-Baptiste, amoureux de la vie des concepts,
que s’ouvre le Spring. Un alléchant printemps des idées fleurit sous nos yeux
…
Dans les coulisses de l’Histoire
Nous démarrons tambour battant. Pour cette dixième édition, retour dix ans en
arrière ! Flashback trépidant au cœur de l’Histoire. Celle de la première crise du
XXIe siècle. Nicolas Sarkozy va nous gratifier une heure et demi durant d’une
plongée théâtrale au cœur du réacteur de la crise de 2007-2008. Une
immersion frémissante, endiablée et décrite en des termes parfois fort peu
diplomatiques malgré l’intitulé de son exposé (« retour sur la première crise
financière et diplomatique du XXIe siècle »). Un morceau de bravoure, une
dramaturgie haute en couleur qui a tenu tout le monde en haleine.
Mélange d’Alain Decaux, de brillant premier de la Commedia dell’arte et de
pédagogue de la matière économique et financière, NS se révèle tel qu’en lui-
même : drôle, mordant, truculent, ici grave, là primesautier, péremptoire parfois,
amusé et amusant souvent, cabotin, adepte de la dérision et même (un peu) de
l’autodérision. Verve, énergie, confidences à gogo, vacheries. Un feu d’artifice
géopolitique. Kissinger en mode culbuto.
Subject: Retour sur la 1ère journée du Spring Campus
Date: Fri, Apr 6, 2018 at 11:39
From: "CroissancePlus" <capucine.forbin@croissanceplus.com>
To: <youssef.rahoui@madmagz.com>
L’idée de base ? Le séisme boursier, bancaire et économique qui a éclaté au
début de sa présidence a véritablement marqué l’entrée dans le XXIe siècle.
Pour l’illustrer, notre acteur de l’Histoire et acteur tout court évoque …
Downtown Abbey. Pas de XXe siècle avant la Première Guerre Mondiale, ou
même le début des années 20. La chronologie des faits n’épouse pas
forcément celle des dates les plus symboliques. Pareil pour le XXIe siècle.
2007, bienvenue dans le nouveau siècle !
Pas de chance pour le nouveau locataire de l’Elysée ? Au contraire ! Ca barde
mais on se régale. "Tout sautait, on ne maîtrisait plus rien", s’exclame-t-il d’un
air gourmand. La vie des gouvernants n’est pas un long fleuve tranquille, alors
autant barrer par très gros temps. Et faire son possible pour sortir le monde du
formidable maelstrom dans lequel la planète financière l’avait plongé, bien aidé
il est vrai par certain(e)s politiques et certaines institutions internationales. Et
notre présidentiel orateur de régler son compte au FMI, aux banques qui ont
supplié les Etats de les aider après avoir joué les gros durs du libéralisme, au
multilatéralisme atrophié de l’époque, où le G20 n’existait pas encore (et où il
n’existe plus vraiment).
La crise rend possible le changement. C’est un mal pour un bien. Nietzsche
disait que ce qui ne tue pas rend plus fort. N’en va-t-il pas de même avec les
crises économiques ? Nicolas Nietzsche philosophe lui aussi à coups de
marteaux. Il aime cogner. Malheur aux tièdes, aux mesurés, aux prudents. Il
faut que ça déménage ! Le bonheur est dans l’action, dans le mouvement,
dans les épreuves. Dans la crise et sa résolution.
En quelques traits rapides, il nous offre sa vision d’un monde mieux régulé
avec, entre autres, une instance internationale compétente en matière macroé‐
conomique. Et un G20 requinqué, « alors qu’il ne prend plus de décisions
aujourd’hui ». Même vœu pour l’ONU, ringardisée, qui ressemble trop à feu la
SDN par son incapacité à régler les problèmes. Il reste à inventer l’ONU du
21e siècle. Vaste programme, mais ô combien nécessaire.
Et l’Europe, il faut aussi la secouer. La reconfigurer. Place à un FME, et à l’affir‐
mation des poids lourds, France et Allemagne en tête, un couple qui demeure
l’horizon indépassable du projet européen même si ce mariage n’est pas sans
nuages ni crises passagères ; mais c’est la vie, celle des nations aussi bien
que celle des individus.
NS insiste sur le fait que cette crise fut d’abord une crise de confiance. Et donc
une crise totale puisque "la confiance, c'est tout". Alain Peyrefitte l’avait dit, lui
le martèle. Sans confiance, le capitalisme ne peut pas marcher. Point.
Au passage, les intellectuels et les économistes en auront pris pour leur grade.
Trump aussi, jamais décevant dans le pire. La Turquie d’Erdogan itou. Et les
journalistes qui cartonnent Poutine. Car l’affrontement Russie / Europe n’a
aucun sens, c’est un contresens historique. Notre destin est lié à celui du grand
frère russe. De Gaulle l’avait déjà dit : vive l’Europe de l’Atlantique à l’Oural. La
maison commune, aurait ajouté Gorbatchev. Le gaulliste Sarkozy le répète,
instruit par l’expérience. Et il sait, comme l’auteur du Fil de l’Epée, l’importance
de l’autorité, du commandement, de l’art de la décision. Bref, du leadership,
comme on ne disait pas encore à l’époque du Général. Un éloge en règle du
chef !
Gaulliste aussi par son refus du déclin de la France, par sa volonté que le pays
reste une jeune nation, et aussi par son talent de comédien qui s’y entend pour
séduire et captiver son public. « Je vous ai compris », aurait-il pu nous dire. Il
les comprend d’autant mieux, les entrepreneurs, qu’il est devenu un peu l’un
d’eux, par ses responsabilités dans l’hôtellerie qu’il décrit avec émotion et
humilité.
Bref, un grand moment, où nous avons été admis dans les coulisses de
l’Histoire par un tribun hors pair. « Un show qui valait le détour », nous confie
François-Xavier Bellamy après son débat avec le rabbin Yann Boissière. Bien
résumé.
Quelques réactions des participants :
« Égal à lui-même … Passionné et passionnant ». « Toujours autant d'énergie
à partager ». « Quel humour ». « Il a une vraie compétence des sujets, de
vraies convictions. Et il est très pédagogue. » « Plein de bon sens, pragma‐
tique, et hilarant ». « Putain, quel showman ! » « Sur la forme, il est hors
normes. » N’en jetez plus !
Guérir le cancer de l’enfant
Hommes et femmes de cœur et de bonne volonté, les entrepreneurs de
Croissance Plus sauront répondre à l’appel à mobilisation de Frédéric Lemos
pour la lutte contre le cancer de l’enfant. Le rôle social de l’entreprise passe
aussi par le soutien à de grandes causes sociétales et humanitaires.
Le philosophe et le religieux
Après la pensée toute en nerfs, en coups de poing et en saillies de l’ancien
Président de la République, place à la parole croisée et posée de deux
intellectuels de haut vol. Impossible de résumer leur dialogue plein de nuance
et de connivence : ce serait faire insulte à la richesse et à la subtilité des
propos échangés et à la profondeur des concepts proposés. Ainsi, par
exemple, de l'inter-convictionnalité, notion promue par Yann Boissière.
L’entreprise est un lieu de culture et de transmission. Une instance qui mixe les
lettres et les chiffres, assume un héritage en dessinant un avenir, nous relie
aux autres, donne corps au désir du commun.
Aucun doute sur le fait que l’entreprise donne du sens à mesure de son utilité.
Aucun doute non plus sur le fait qu’elle doit également être un lieu de parole :
parole dite, parole échangée, partagée, discutée, éventuellement critiquée,
mais en tout cas libérée. L’homme est un être de parole. L’entreprise aussi, à
sa façon. On y parle, on s’y parle, on mesure le sens des mots et pas
seulement le poids des chiffres. Ou du moins, on devrait.
Message très fort, donc : pour faire sens et pour faire lien, l’entreprise doit
savoir organiser la parole. Et apprendre à respecter la parole de l’autre, donc à
écouter. « Bien écouter, c’est déjà presque répondre », disait Marivaux. A
méditer. On parle beaucoup par les temps qui courent de « l’entreprise
libérée ». Cette libération, si libération il y a, passe par celle de la parole.
Etre un chef (politique ou d’entreprise), c’est d’abord prendre la parole, la
risquer, s’exposer par ses mots. Mais non point s’imposer par ses seuls mots à
soi. Vivre ensemble, faire ensemble, exige une espèce de partage langagier,
de creuset sémantique commun. Gare au risque d’aphasie ou de parole
muselée ou démonétisée en entreprise !
Nos deux intervenants ont souligné l’importance de la parole, du verbe – et du
Verbe avec un grand V pour l’homme de foi ! - ; ils nous ont rappelé que nous
sommes tous des êtres de paroles, mais aussi que la parole est une denrée
première des entreprises. Et ils l’ont fait avec des mots choisis et une aisance
oratoire qui a frappé nos esprits. Clarté des idées, choix des termes, précision
argumentative : un bel exercice de style, cristallin et aérien, au service d’une
puissante démonstration humaniste.
Sans oublier la question de l’écrit, de la parole écrite. Et de cette singulière
mode excluante qu’est l’écriture inclusive, renvoyée dans ses buts par un
François-Xavier Bellamy très remonté contre cette barbarie à la fois post-
moderne et arriérée.
Mais nul ne sait ce qu’a pensé de tout cela le chat du rabbin …
Qui sortira peut-être de son silence pour câliner les vainqueurs des scale-up
awards, bravo à Ogury et Younited Credit, et aux autres valeureux finalistes.
Ainsi qu’à ATF Groupe, exemplaire dans sa mission sociétale au travers de sa
démarche en faveur du handicap. Et si l’avenir appartenait aux entreprises qui
ont du cœur ?
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CroissancePlus · 33 boulevard Malesherbes · Paris 75008 · France
Spring. Jour 2. Le corps et l’esprit.
Par David Brunat
Une journée en mouvement ! On se jette à l’eau avec une ex championne de
natation synchronisée, on consacre la fin de l’après-midi à des activités
physiques à fleur d’écume, et on s’adonne toute la journée à de la gymnastique
intellectuelle.
« L'eau et les rêves »
Ce titre d’un livre du philosophe Gaston Bachelard convient bien à Muriel
Hermine, Socrate en mode aquatique « Connais-toi toi-même ! », nous enjoint-
elle.
Après la joute intellectuelle d’hier entre le philosophe et le rabbin, place à des
histoires d’eau, à des récits d’exploits du corps et de l’esprit, à des leçons
existentielles sur les vertus de l’échec surmonté. Et même à des réflexions sur
le divin dans les bassins : « Et Dieu dans tout ça ? ».
Le sport est un dialogue avec soi-même. Une école de vie, de courage, de
confiance. Une ascèse, un sacerdoce.
Très touchante, émouvante et émotive, Muriel nous invite à nous transcender,
à rêver, à être ce que nous sommes, pas à nager en eaux troubles. A refaire
surface après avoir touché le fond. A rebondir après avoir bu la tasse. Au prix
d’un travail sans relâche ; d’un effort d’intelligence sur soi-même et sur les
autres ; et peut-être aussi d’une capacité à se raconter, tant l’art de se dire aide
à faire. Vertus d’un storytelling bien ficelé qui a conduit notre nageuse à
Subject: Retour sur le second jour du Spring Campus
Date: Sat, Apr 7, 2018 at 11:37
From: "CroissancePlus" <capucine.forbin@croissanceplus.com>
To: <youssef.rahoui@madmagz.com>
s’immerger dans l’humanitaire et à se plonger dans le coaching.
Muriel cite Ghandi et Mandela, mais on pense en l’écoutant à des philosophes
qui ont réconcilié la tête et les jambes. Voyez Albert Camus : « Tout ce que je
sais de plus sûr sur la morale et les obligations des hommes, c’est au football
que je le dois. »
Bref, une force tranquille que notre intervenante. Et une force qui dure ! A 50
ans, Muriel s’est offert une médaille d’or.
Réactions des participants :
« Douceur très émouvante. » « Elle force l’admiration par son courage et sa
capacité de remise en question. » « Très inspirante ! Elle fait passer beaucoup
d'émotion. » « C’est génial d’aller de métier en métier comme elle l’a fait ».
« J’ai été frappée par son art du rebond et par la façon dont elle en parle.
Gagner un titre mondial à 50 ans, c’est dingue ! »
Après la natation synchronisée, voici la mondialisation désynchronisée. Après
les rêves éveillés, les désillusions avivées. Dominique David dresse le portrait
d’un monde déboussolé, instable, éclaté, vacillant. Les vieux modèles prennent
l’eau. Où est la bouée qui nous permettra de surnager et de garder pied dans
cet océan de menaces et d’incertitudes ?
Le cœur à l'ouvrage
Le Cœur Artificiel. Une perspective formidable au service de la vie.
On retient son souffle – en savourant au passage la chance d’avoir un « palpi‐
tant » qui fonctionne ! – en écoutant le président de Carmat conter cette
fabuleuse aventure, née en 2008, la même année que les Spring Campus.
Jean-Claude Cadudal nous donne à voir une formidable saga médicale,
industrielle et humaine.
Le cœur des patriotes bat pour cette initiative Made in France. Les
entrepreneurs appellent de leurs vœux la mort clinique du principe de
précaution, cet obstacle dirimant au développement de certaines des plus
belles inventions françaises. Le génie français perdure : bon sang ne saurait
mentir. Mais il ne faut pas relâcher ses efforts pour que Carmat carbure et
prenne tout son essor. Le cœur a ses raisons que la raison – économique,
juridique, technocratique, etc. – ne doit plus ignorer.
Après quoi, nous écoutons Antoine Sire. S’engager, voilà l’avenir. Le rôle social
de l’entreprise n’est pas assez reconnu alors que l’entreprise est centrale dans
la transformation de la société. Le mécénat de compétence illustre d’ailleurs le
fait qu’un très grand nombre d’entrepreneurs et de salariés ont le cœur sur la
main. Et la BNP n’est pas en reste avec la manière dont elle met en œuvre les
17 ODD de l’ONU. L’atout cœur de ce grand établissement de crédit ?
Pour clôturer les débats de la journée et avant de nous en donner à cœur joie
sur la plage, nous accueillons le chercheur Gilles Herrada, qui a détecté 9
trajectoires de développement psychosocial, dont 5 font l’objet de son exposé :
l’impulsif, le traditionnaliste, le rationaliste, le pluraliste, et, last but not least, le
globaliste, son chouchou. Surtout si le globaliste est en mode EM (Elon Musk
ou Emmanuel Macron).
Il nous parle de son « modèle TECTA ». Certains objecteront que Gilles
Herrada établit des sociotypes taillés à la serpe ; d’autres souscriront à ses
paradigmes épistémiques et se régaleront des 5 ou 50 nuances de la psyché
humaine qu’il ausculte. D’autres enfin resteront sur leur faim : ils auraient peut-
être aimé qu’on parle d’autres sociotypes bien connus dans nos entreprises :
l’utopiste, l’optimiste, l’artiste, l’altruiste, ou encore – hélas … – le fumiste,
l’absentéiste, etc.
Pour mettre tout le monde d’accord, une bonne citation. Tirée de L'attrape-
cœurs de J.D. Salinger. « L’homme qui manque de maturité veut mourir
noblement pour une cause. L’homme qui a atteint la maturité veut vivre pour
une cause. » Haut les cœurs, amis entrepreneurs, amis d’une grande cause
sociale et sociétale !
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CroissancePlus · 33 boulevard Malesherbes · Paris 75008 · France
Spring J3. Eloge de l’intelligence et de l’action responsable
Par David Brunat
Les combattants de la croissance économique que nous sommes rendent les
honneurs aux couleurs militaires pour cette dernière matinée en accueillant un
général de corps d’armée, qui sera le premier orateur de la journée, mais pas
le dernier, à évoquer les devoirs et responsabilités des entrepreneurs.
Du bon usage de la paranoïa
La prudence est la mère de toutes les vertus. Aristote l’avait dit, le numéro 2 de
la DGSE le répète en dressant une ample cartographie des risques, périls et
menaces de toute sorte qui guettent notre monde et sont susceptibles de
frapper les entrepreneurs à tout moment et sous toutes les formes.
L’intitulé de son topo - « éviter la paranoïa sécuritaire » - est un peu trompeur,
car le recensement assez flippant desdits risques par le général Palasset nous
incite plutôt à nous armer d’une circonspection de type paranoïde. Mais
souvenons-nous du livre d’Andrew Grove, le mythe CEO d’Intel : Seuls les
paranoïaques survivent. A bon entendeur …
Au-delà des invitations à la prudence et à la lucidité un peu désabusée –
l’homme est un loup pour l’homme, nous sommes environnés d’ennemis, gare
à notre prochain … -, on retiendra le plaidoyer pour l’action audacieuse et
Subject: Retour sur le dernier jour du Spring Campus
Date: Sun, Apr 8, 2018 at 18:38
From: "CroissancePlus" <capucine.forbin@croissanceplus.com>
To: <youssef.rahoui@madmagz.com>
responsable, l’hommage à l’esprit de gagne, la célébration de la volonté d’aller
de l’avant dans un monde incertain et imprévisible. Militaires et entrepreneurs,
même combat ! Tous ont des devoirs.
Jeu de rôles
Après la DGSE, l'entreprise à mission. Le point commun ? Justement, le fait
que les entreprises ont des devoirs, des missions, une responsabilité partic‐
ulière vis-à-vis de la société tout entière. Jadis, le maréchal Lyautey parlait du «
rôle social » de l’officier. Aujourd’hui, on évoque et on exalte le rôle social des
entreprises. Après le képi social, le KPI sociétal !
Christian Nouel, Geneviève Ferone-Creuzet et Grégoire Sentilhes nous
apportent de riches éclairages sur cette dimension de plus en plus prégnante
dans la vie économique et dans l’opinion publique. Mais restons paranoïaques
sur un point : l’inscription de ce rôle dans le Code civil serait une folie. No
pasaran !
Les Lumières de l’intelligence
Une fête de l’intelligence. Un festin pour l’esprit. Telle est l’intervention
d’Alexandre Cadain, héros et héraut de l’IA, honnête homme aux talents
multiples. Dans sa bouche se succèdent en feu d’artifice les références à
Prométhée, à Léonard, à Voltaire, à Turing, au réalisme magique de Garcia
Marquez (et une grosse fessée à Marinetti). Un récital. Un hymne génial à
l’intelligence créatrice, imaginative, chaleureuse, généreuse, irréductible à la
froide raison calculatrice et statique. Un discours humaniste et apaisant (et
apaisé), aux antipodes de bien d’autres prises de positions anxiogènes ou
arrogantes sur l’IA. Bref, un enchantement. "Ne pas prévoir, c'est déjà gémir",
disait Vinci. Prévoir, imaginer, se projeter, c’est éviter de gémir :
mieux, c’est presque une promesse de bonheur. La promesse du projet XPrize
? Au possible, nul n'est tenu !
Voilà, le 10e Spring Campus est terminé.
Merci et bonnne fin de week-end à tous !
Et en guise d’envoi, ces quelques vers créés par un algorithme nommé Charlot
Beaud’lair :
En avril, ne te découvre pas d’un fil,
Mais découvre du nouveau à Deauville :
Là souffle l’esprit agile
Tout au long du Campus !
Depuis dix ans, ce grand opus,
Le stradivarius de Croissance Plus,
Nous rend toujours plus mobiles
Et encore plus habiles !
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CroissancePlus · 33 boulevard Malesherbes · Paris 75008 · France

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Compte-rendu du Spring Campus 2018 de CroissancePlus

  • 1. Spring Campus Jour 1. « L’idée est la mère de toutes les batailles » par David Brunat C’est sur cette affirmation de Jean-Baptiste, amoureux de la vie des concepts, que s’ouvre le Spring. Un alléchant printemps des idées fleurit sous nos yeux … Dans les coulisses de l’Histoire Nous démarrons tambour battant. Pour cette dixième édition, retour dix ans en arrière ! Flashback trépidant au cœur de l’Histoire. Celle de la première crise du XXIe siècle. Nicolas Sarkozy va nous gratifier une heure et demi durant d’une plongée théâtrale au cœur du réacteur de la crise de 2007-2008. Une immersion frémissante, endiablée et décrite en des termes parfois fort peu diplomatiques malgré l’intitulé de son exposé (« retour sur la première crise financière et diplomatique du XXIe siècle »). Un morceau de bravoure, une dramaturgie haute en couleur qui a tenu tout le monde en haleine. Mélange d’Alain Decaux, de brillant premier de la Commedia dell’arte et de pédagogue de la matière économique et financière, NS se révèle tel qu’en lui- même : drôle, mordant, truculent, ici grave, là primesautier, péremptoire parfois, amusé et amusant souvent, cabotin, adepte de la dérision et même (un peu) de l’autodérision. Verve, énergie, confidences à gogo, vacheries. Un feu d’artifice géopolitique. Kissinger en mode culbuto. Subject: Retour sur la 1ère journée du Spring Campus Date: Fri, Apr 6, 2018 at 11:39 From: "CroissancePlus" <capucine.forbin@croissanceplus.com> To: <youssef.rahoui@madmagz.com>
  • 2. L’idée de base ? Le séisme boursier, bancaire et économique qui a éclaté au début de sa présidence a véritablement marqué l’entrée dans le XXIe siècle. Pour l’illustrer, notre acteur de l’Histoire et acteur tout court évoque … Downtown Abbey. Pas de XXe siècle avant la Première Guerre Mondiale, ou même le début des années 20. La chronologie des faits n’épouse pas forcément celle des dates les plus symboliques. Pareil pour le XXIe siècle. 2007, bienvenue dans le nouveau siècle ! Pas de chance pour le nouveau locataire de l’Elysée ? Au contraire ! Ca barde mais on se régale. "Tout sautait, on ne maîtrisait plus rien", s’exclame-t-il d’un air gourmand. La vie des gouvernants n’est pas un long fleuve tranquille, alors autant barrer par très gros temps. Et faire son possible pour sortir le monde du formidable maelstrom dans lequel la planète financière l’avait plongé, bien aidé il est vrai par certain(e)s politiques et certaines institutions internationales. Et notre présidentiel orateur de régler son compte au FMI, aux banques qui ont supplié les Etats de les aider après avoir joué les gros durs du libéralisme, au multilatéralisme atrophié de l’époque, où le G20 n’existait pas encore (et où il n’existe plus vraiment). La crise rend possible le changement. C’est un mal pour un bien. Nietzsche disait que ce qui ne tue pas rend plus fort. N’en va-t-il pas de même avec les crises économiques ? Nicolas Nietzsche philosophe lui aussi à coups de marteaux. Il aime cogner. Malheur aux tièdes, aux mesurés, aux prudents. Il faut que ça déménage ! Le bonheur est dans l’action, dans le mouvement, dans les épreuves. Dans la crise et sa résolution. En quelques traits rapides, il nous offre sa vision d’un monde mieux régulé avec, entre autres, une instance internationale compétente en matière macroé‐ conomique. Et un G20 requinqué, « alors qu’il ne prend plus de décisions aujourd’hui ». Même vœu pour l’ONU, ringardisée, qui ressemble trop à feu la SDN par son incapacité à régler les problèmes. Il reste à inventer l’ONU du 21e siècle. Vaste programme, mais ô combien nécessaire. Et l’Europe, il faut aussi la secouer. La reconfigurer. Place à un FME, et à l’affir‐ mation des poids lourds, France et Allemagne en tête, un couple qui demeure l’horizon indépassable du projet européen même si ce mariage n’est pas sans nuages ni crises passagères ; mais c’est la vie, celle des nations aussi bien que celle des individus.
  • 3. NS insiste sur le fait que cette crise fut d’abord une crise de confiance. Et donc une crise totale puisque "la confiance, c'est tout". Alain Peyrefitte l’avait dit, lui le martèle. Sans confiance, le capitalisme ne peut pas marcher. Point. Au passage, les intellectuels et les économistes en auront pris pour leur grade. Trump aussi, jamais décevant dans le pire. La Turquie d’Erdogan itou. Et les journalistes qui cartonnent Poutine. Car l’affrontement Russie / Europe n’a aucun sens, c’est un contresens historique. Notre destin est lié à celui du grand frère russe. De Gaulle l’avait déjà dit : vive l’Europe de l’Atlantique à l’Oural. La maison commune, aurait ajouté Gorbatchev. Le gaulliste Sarkozy le répète, instruit par l’expérience. Et il sait, comme l’auteur du Fil de l’Epée, l’importance de l’autorité, du commandement, de l’art de la décision. Bref, du leadership, comme on ne disait pas encore à l’époque du Général. Un éloge en règle du chef ! Gaulliste aussi par son refus du déclin de la France, par sa volonté que le pays reste une jeune nation, et aussi par son talent de comédien qui s’y entend pour séduire et captiver son public. « Je vous ai compris », aurait-il pu nous dire. Il les comprend d’autant mieux, les entrepreneurs, qu’il est devenu un peu l’un d’eux, par ses responsabilités dans l’hôtellerie qu’il décrit avec émotion et humilité. Bref, un grand moment, où nous avons été admis dans les coulisses de l’Histoire par un tribun hors pair. « Un show qui valait le détour », nous confie François-Xavier Bellamy après son débat avec le rabbin Yann Boissière. Bien résumé. Quelques réactions des participants : « Égal à lui-même … Passionné et passionnant ». « Toujours autant d'énergie à partager ». « Quel humour ». « Il a une vraie compétence des sujets, de vraies convictions. Et il est très pédagogue. » « Plein de bon sens, pragma‐ tique, et hilarant ». « Putain, quel showman ! » « Sur la forme, il est hors normes. » N’en jetez plus ! Guérir le cancer de l’enfant Hommes et femmes de cœur et de bonne volonté, les entrepreneurs de Croissance Plus sauront répondre à l’appel à mobilisation de Frédéric Lemos pour la lutte contre le cancer de l’enfant. Le rôle social de l’entreprise passe
  • 4. aussi par le soutien à de grandes causes sociétales et humanitaires. Le philosophe et le religieux Après la pensée toute en nerfs, en coups de poing et en saillies de l’ancien Président de la République, place à la parole croisée et posée de deux intellectuels de haut vol. Impossible de résumer leur dialogue plein de nuance et de connivence : ce serait faire insulte à la richesse et à la subtilité des propos échangés et à la profondeur des concepts proposés. Ainsi, par exemple, de l'inter-convictionnalité, notion promue par Yann Boissière. L’entreprise est un lieu de culture et de transmission. Une instance qui mixe les lettres et les chiffres, assume un héritage en dessinant un avenir, nous relie aux autres, donne corps au désir du commun. Aucun doute sur le fait que l’entreprise donne du sens à mesure de son utilité. Aucun doute non plus sur le fait qu’elle doit également être un lieu de parole : parole dite, parole échangée, partagée, discutée, éventuellement critiquée, mais en tout cas libérée. L’homme est un être de parole. L’entreprise aussi, à sa façon. On y parle, on s’y parle, on mesure le sens des mots et pas seulement le poids des chiffres. Ou du moins, on devrait. Message très fort, donc : pour faire sens et pour faire lien, l’entreprise doit savoir organiser la parole. Et apprendre à respecter la parole de l’autre, donc à écouter. « Bien écouter, c’est déjà presque répondre », disait Marivaux. A méditer. On parle beaucoup par les temps qui courent de « l’entreprise libérée ». Cette libération, si libération il y a, passe par celle de la parole. Etre un chef (politique ou d’entreprise), c’est d’abord prendre la parole, la risquer, s’exposer par ses mots. Mais non point s’imposer par ses seuls mots à soi. Vivre ensemble, faire ensemble, exige une espèce de partage langagier, de creuset sémantique commun. Gare au risque d’aphasie ou de parole muselée ou démonétisée en entreprise ! Nos deux intervenants ont souligné l’importance de la parole, du verbe – et du Verbe avec un grand V pour l’homme de foi ! - ; ils nous ont rappelé que nous sommes tous des êtres de paroles, mais aussi que la parole est une denrée première des entreprises. Et ils l’ont fait avec des mots choisis et une aisance oratoire qui a frappé nos esprits. Clarté des idées, choix des termes, précision argumentative : un bel exercice de style, cristallin et aérien, au service d’une puissante démonstration humaniste.
  • 5. Sans oublier la question de l’écrit, de la parole écrite. Et de cette singulière mode excluante qu’est l’écriture inclusive, renvoyée dans ses buts par un François-Xavier Bellamy très remonté contre cette barbarie à la fois post- moderne et arriérée. Mais nul ne sait ce qu’a pensé de tout cela le chat du rabbin … Qui sortira peut-être de son silence pour câliner les vainqueurs des scale-up awards, bravo à Ogury et Younited Credit, et aux autres valeureux finalistes. Ainsi qu’à ATF Groupe, exemplaire dans sa mission sociétale au travers de sa démarche en faveur du handicap. Et si l’avenir appartenait aux entreprises qui ont du cœur ? This email was sent to youssef.rahoui@madmagz.com why did I get this? unsubscribe from this list update subscription preferences CroissancePlus · 33 boulevard Malesherbes · Paris 75008 · France
  • 6. Spring. Jour 2. Le corps et l’esprit. Par David Brunat Une journée en mouvement ! On se jette à l’eau avec une ex championne de natation synchronisée, on consacre la fin de l’après-midi à des activités physiques à fleur d’écume, et on s’adonne toute la journée à de la gymnastique intellectuelle. « L'eau et les rêves » Ce titre d’un livre du philosophe Gaston Bachelard convient bien à Muriel Hermine, Socrate en mode aquatique « Connais-toi toi-même ! », nous enjoint- elle. Après la joute intellectuelle d’hier entre le philosophe et le rabbin, place à des histoires d’eau, à des récits d’exploits du corps et de l’esprit, à des leçons existentielles sur les vertus de l’échec surmonté. Et même à des réflexions sur le divin dans les bassins : « Et Dieu dans tout ça ? ». Le sport est un dialogue avec soi-même. Une école de vie, de courage, de confiance. Une ascèse, un sacerdoce. Très touchante, émouvante et émotive, Muriel nous invite à nous transcender, à rêver, à être ce que nous sommes, pas à nager en eaux troubles. A refaire surface après avoir touché le fond. A rebondir après avoir bu la tasse. Au prix d’un travail sans relâche ; d’un effort d’intelligence sur soi-même et sur les autres ; et peut-être aussi d’une capacité à se raconter, tant l’art de se dire aide à faire. Vertus d’un storytelling bien ficelé qui a conduit notre nageuse à Subject: Retour sur le second jour du Spring Campus Date: Sat, Apr 7, 2018 at 11:37 From: "CroissancePlus" <capucine.forbin@croissanceplus.com> To: <youssef.rahoui@madmagz.com>
  • 7. s’immerger dans l’humanitaire et à se plonger dans le coaching. Muriel cite Ghandi et Mandela, mais on pense en l’écoutant à des philosophes qui ont réconcilié la tête et les jambes. Voyez Albert Camus : « Tout ce que je sais de plus sûr sur la morale et les obligations des hommes, c’est au football que je le dois. » Bref, une force tranquille que notre intervenante. Et une force qui dure ! A 50 ans, Muriel s’est offert une médaille d’or. Réactions des participants : « Douceur très émouvante. » « Elle force l’admiration par son courage et sa capacité de remise en question. » « Très inspirante ! Elle fait passer beaucoup d'émotion. » « C’est génial d’aller de métier en métier comme elle l’a fait ». « J’ai été frappée par son art du rebond et par la façon dont elle en parle. Gagner un titre mondial à 50 ans, c’est dingue ! » Après la natation synchronisée, voici la mondialisation désynchronisée. Après les rêves éveillés, les désillusions avivées. Dominique David dresse le portrait d’un monde déboussolé, instable, éclaté, vacillant. Les vieux modèles prennent l’eau. Où est la bouée qui nous permettra de surnager et de garder pied dans cet océan de menaces et d’incertitudes ? Le cœur à l'ouvrage Le Cœur Artificiel. Une perspective formidable au service de la vie. On retient son souffle – en savourant au passage la chance d’avoir un « palpi‐ tant » qui fonctionne ! – en écoutant le président de Carmat conter cette fabuleuse aventure, née en 2008, la même année que les Spring Campus. Jean-Claude Cadudal nous donne à voir une formidable saga médicale, industrielle et humaine. Le cœur des patriotes bat pour cette initiative Made in France. Les entrepreneurs appellent de leurs vœux la mort clinique du principe de précaution, cet obstacle dirimant au développement de certaines des plus belles inventions françaises. Le génie français perdure : bon sang ne saurait mentir. Mais il ne faut pas relâcher ses efforts pour que Carmat carbure et prenne tout son essor. Le cœur a ses raisons que la raison – économique, juridique, technocratique, etc. – ne doit plus ignorer.
  • 8. Après quoi, nous écoutons Antoine Sire. S’engager, voilà l’avenir. Le rôle social de l’entreprise n’est pas assez reconnu alors que l’entreprise est centrale dans la transformation de la société. Le mécénat de compétence illustre d’ailleurs le fait qu’un très grand nombre d’entrepreneurs et de salariés ont le cœur sur la main. Et la BNP n’est pas en reste avec la manière dont elle met en œuvre les 17 ODD de l’ONU. L’atout cœur de ce grand établissement de crédit ? Pour clôturer les débats de la journée et avant de nous en donner à cœur joie sur la plage, nous accueillons le chercheur Gilles Herrada, qui a détecté 9 trajectoires de développement psychosocial, dont 5 font l’objet de son exposé : l’impulsif, le traditionnaliste, le rationaliste, le pluraliste, et, last but not least, le globaliste, son chouchou. Surtout si le globaliste est en mode EM (Elon Musk ou Emmanuel Macron). Il nous parle de son « modèle TECTA ». Certains objecteront que Gilles Herrada établit des sociotypes taillés à la serpe ; d’autres souscriront à ses paradigmes épistémiques et se régaleront des 5 ou 50 nuances de la psyché humaine qu’il ausculte. D’autres enfin resteront sur leur faim : ils auraient peut- être aimé qu’on parle d’autres sociotypes bien connus dans nos entreprises : l’utopiste, l’optimiste, l’artiste, l’altruiste, ou encore – hélas … – le fumiste, l’absentéiste, etc. Pour mettre tout le monde d’accord, une bonne citation. Tirée de L'attrape- cœurs de J.D. Salinger. « L’homme qui manque de maturité veut mourir noblement pour une cause. L’homme qui a atteint la maturité veut vivre pour une cause. » Haut les cœurs, amis entrepreneurs, amis d’une grande cause sociale et sociétale ! This email was sent to youssef.rahoui@madmagz.com why did I get this? unsubscribe from this list update subscription preferences CroissancePlus · 33 boulevard Malesherbes · Paris 75008 · France
  • 9. Spring J3. Eloge de l’intelligence et de l’action responsable Par David Brunat Les combattants de la croissance économique que nous sommes rendent les honneurs aux couleurs militaires pour cette dernière matinée en accueillant un général de corps d’armée, qui sera le premier orateur de la journée, mais pas le dernier, à évoquer les devoirs et responsabilités des entrepreneurs. Du bon usage de la paranoïa La prudence est la mère de toutes les vertus. Aristote l’avait dit, le numéro 2 de la DGSE le répète en dressant une ample cartographie des risques, périls et menaces de toute sorte qui guettent notre monde et sont susceptibles de frapper les entrepreneurs à tout moment et sous toutes les formes. L’intitulé de son topo - « éviter la paranoïa sécuritaire » - est un peu trompeur, car le recensement assez flippant desdits risques par le général Palasset nous incite plutôt à nous armer d’une circonspection de type paranoïde. Mais souvenons-nous du livre d’Andrew Grove, le mythe CEO d’Intel : Seuls les paranoïaques survivent. A bon entendeur … Au-delà des invitations à la prudence et à la lucidité un peu désabusée – l’homme est un loup pour l’homme, nous sommes environnés d’ennemis, gare à notre prochain … -, on retiendra le plaidoyer pour l’action audacieuse et Subject: Retour sur le dernier jour du Spring Campus Date: Sun, Apr 8, 2018 at 18:38 From: "CroissancePlus" <capucine.forbin@croissanceplus.com> To: <youssef.rahoui@madmagz.com>
  • 10. responsable, l’hommage à l’esprit de gagne, la célébration de la volonté d’aller de l’avant dans un monde incertain et imprévisible. Militaires et entrepreneurs, même combat ! Tous ont des devoirs. Jeu de rôles Après la DGSE, l'entreprise à mission. Le point commun ? Justement, le fait que les entreprises ont des devoirs, des missions, une responsabilité partic‐ ulière vis-à-vis de la société tout entière. Jadis, le maréchal Lyautey parlait du « rôle social » de l’officier. Aujourd’hui, on évoque et on exalte le rôle social des entreprises. Après le képi social, le KPI sociétal ! Christian Nouel, Geneviève Ferone-Creuzet et Grégoire Sentilhes nous apportent de riches éclairages sur cette dimension de plus en plus prégnante dans la vie économique et dans l’opinion publique. Mais restons paranoïaques sur un point : l’inscription de ce rôle dans le Code civil serait une folie. No pasaran ! Les Lumières de l’intelligence Une fête de l’intelligence. Un festin pour l’esprit. Telle est l’intervention d’Alexandre Cadain, héros et héraut de l’IA, honnête homme aux talents multiples. Dans sa bouche se succèdent en feu d’artifice les références à Prométhée, à Léonard, à Voltaire, à Turing, au réalisme magique de Garcia Marquez (et une grosse fessée à Marinetti). Un récital. Un hymne génial à l’intelligence créatrice, imaginative, chaleureuse, généreuse, irréductible à la froide raison calculatrice et statique. Un discours humaniste et apaisant (et apaisé), aux antipodes de bien d’autres prises de positions anxiogènes ou arrogantes sur l’IA. Bref, un enchantement. "Ne pas prévoir, c'est déjà gémir", disait Vinci. Prévoir, imaginer, se projeter, c’est éviter de gémir : mieux, c’est presque une promesse de bonheur. La promesse du projet XPrize ? Au possible, nul n'est tenu ! Voilà, le 10e Spring Campus est terminé. Merci et bonnne fin de week-end à tous !
  • 11. Et en guise d’envoi, ces quelques vers créés par un algorithme nommé Charlot Beaud’lair : En avril, ne te découvre pas d’un fil, Mais découvre du nouveau à Deauville : Là souffle l’esprit agile Tout au long du Campus ! Depuis dix ans, ce grand opus, Le stradivarius de Croissance Plus, Nous rend toujours plus mobiles Et encore plus habiles ! This email was sent to youssef.rahoui@madmagz.com why did I get this? unsubscribe from this list update subscription preferences CroissancePlus · 33 boulevard Malesherbes · Paris 75008 · France