8. « Article 4 : Le tribunal révolutionnaire est institué pour punir les ennemis du peuple.
Article 5 : Les ennemis du peuple sont ceux qui cherchent à anéantir la liberté
publique. […]
Article 6 : Sont réputés ennemis du peuple, ceux qui auront provoqué le
rétablissement de la royauté, ou cherché à avilir ou à dissoudre la Convention
nationale et le gouvernement révolutionnaire et républicain. […] Ceux qui auront
cherché à empêcher les approvisionnements de Paris, ou à causer la disette dans la
République. […]
Article 7 : La peine portée contre tous les délits, dont la connaissance
appartient au gouvernement révolutionnaire, est la mort. […] L’accusé sera
interrogé à l’audience et en public : la formalité de l’interrogatoire secret qui précède
est supprimée comme superflue […] S’il existe des preuves […], il ne sera point
entendu de témoins. […] »
31. Les cinq Directeurs qui exercent le pouvoir exécutif, cassent les élections des
Assemblées, trop favorables à leurs yeux aux Jacobins, partisans
d'une révolution sociale
39. La France avait fixé jusqu’à présent notre première attention
; nous nous étions accoutumés à la chercher la première
dans la balance ; dans ce moment, elle est comme rayée du
système de l’Europe, et il est difficile de décider si jamais
elle y sera replacée comme une puissance majeure. Il est
probable que la génération future pourra dire des Français :
” Il fut pour eux un temps de renommée”.
[...] La France a tout perdu, jusqu’à son nom.
[...] Depuis la dernière prorogation de ce Parlement, que de
choses se sont passées en France ! Les habitants de ce
malheureux royaume sont devenus les plus habiles
architectes en ruine que la terre ait jamais produits. Dans ce
court intervalle, les Français ont frappé jusqu’aux
fondements l’édifice de leur antique monarchie ; ils ont
démoli leur Eglise, renversé leur noblesse, détruit leurs lois,
leurs revenus, leur armée, leur marine, leur commerce, leurs
arts, leurs manufactures ; ils ont fait plus pour leurs rivaux,
que ceux-ci n’auraient pu faire pour eux-mêmes ; vingt
batailles de Ramillies ou de Blenheim n’auraient pu nous
donner les avantages dont les Français viennent de se
dépouiller en notre faveur. Quand nous en aurions fait la
conquête ; quand nous les verrions prosternés à nos
genoux, nous aurions honte de leur imposer une loi aussi
dure que celle qu’ils se sont imposée eux-mêmes.