Retrouver notre puissance d’agir dans une époque obscure ?
Autour des pratiques, idées et recherches de Miguel Benasayag
(ancien résistant guévariste, philosophe, clinicien, militant-chercheur).
Quels sont les mythes de notre époque ? Que faire du progrès ? Qu'est-ce qu'un individu ? Est-ce que tout est possible ? La prise de conscience change-t-elle quelque chose ? Démobilisés, impuissants, engagés ? Y a-t-il un raccourci vers le changement ? Puissance, pouvoir, conflits, devenir...
1. « Place de la Palabre »
Un nouveau rendez-vous chaque 1er jeudi du mois à 20h00
Des sujets d’actualité.
Un esprit d’ouverture et d’écoute.
• présenter, discuter et comprendre ces
amorces des transformations personnelles et
collectives en cours.
• inventer un futur AVEC tous et POUR tous
donc CONVIVIAL !
CONVIVIALITE = VIVRE AVEC
Dans l’esprit du Pacte Civique, lancé en 2008
2. Patrick Viveret
– “le vrai sens du mot consensus, c’est de construire du
sens commun.
– Et pour cela, il faut passer par la divergence et la
différence.
• La délibération doit être un processus qui fait
que la qualité du désaccord de sortie est très
supérieure à la qualité du désaccord d’entrée.
– On ne peut plus avoir une vision purement quantitative
de la démocratie.
– La qualité de la démocratie consiste avant tout à
considérer l’altérité comme une ressource.”
3. Le Pacte Civique
• Un diagnostic : une crise, des possibles.
• Une approche nouvelle du changement :
– changements des comportements personnels ;
– des modes de fonctionnements des organisations ;
– des régulations institutionnelles et politiques.
• Ces trois formes de changement se conditionnent
mutuellement, aucune n’est suffisante à elle seule
• Une démarche fondée sur l'engagement et la
coopération
– 32 engagements
– www.pacte-civique.org
6. Penser « Transition », plutôt que « Crise »
"Si nous ne faisons pas l’effort d’imaginer le
monde que nous voulons
et que nous ne faisons pas quelques pas
pour le construire,
nous allons hériter d’un monde que quelqu’un
d’autre a voulu."
7. Les « Palabres »
1. Précédentes
1. La création monétaire, la finance, la dette
2. La « TVA Sociale », la fiscalité
3. Démocratie, vote et tirage au sort
4. Qui est riche, qui est pauvre ?
5. Pic pétrolier et pic des ressources
6. Simplicité volontaire et décroissance
7. L’éducation populaire, Monsieur, ils n’en n’ont pas voulu…
(avec la Compagnie Mise en Œuvre)
8. Quels passages et rites de passage liés aux cycles de vie ?
2. Prochaines en 2013
1. Janvier : Un emploi ou un travail ?
2. Février : La gratuité n'a pas de prix.
3. Mars : Quel modèle macroéconomique sans croissance ?
Autour du livre de Tim Jackson "Prospérité sans croissance"
4. Avril : La morale, tabou ou calcul ?
8. Des règles du jeu
• Ces sujets sont TRES compliqués.
• Tout a déjà été pensé par d’autres.
• Certains ont LA vérité.
• Il est conseillé de
?!
– manquer de respect,
– ne pas écouter avant de s’exprimer,
– couper la parole,
– adopter un ton agressif,
– répéter ce qui a déjà été dit,
– monopoliser la parole,
– parler hors sujet.
Prêter attention à la façon dont se passe le débat,
ralentir le rythme, permettre à tous de s’exprimer…
9. Le sujet du jour
• Retrouver notre puissance d’agir dans une
époque obscure ?
– Autour des pratiques, idées et recherches de Miguel
Benasayag
• (ancien résistant guévariste, philosophe, clinicien, militant-
chercheur).
• Quels sont les mythes de notre époque ? Que
faire du progrès ? Qu'est-ce qu'un individu ? Est-
ce que tout est possible ? La prise de conscience
change-t-elle quelque chose ? Démobilisés,
impuissants, engagés ? Y a-t-il un raccourci vers
le changement ? Puissance, pouvoir, conflits,
devenir...
10. Constat
• Nous sommes informés.
• Nous sommes conscients.
» ONU : Objectifs du millénaire pour 2015
11. Question
• Pourquoi nous ne changeons pas ?
• Pourquoi nous ne nous engageons pas
dans le changement ?
12. Hypothèse 1
• Être informé est nécessaire mais non
suffisant.
• Être conscient est nécessaire mais non
suffisant.
13. Une époque obscure…
• Nous avons « perdu la foi » dans un futur
promesse.
– Le moteur de l’engagement
• Nous nous sentons impuissants à
changer et changer le monde.
– Les outils de l’agir
14. Hypothèse 2
• La démobilisation, l’inertie, le non-
engagement de la majorité des personnes
marquent une forme de sagesse.
– On ne croit plus aux « belles promesses ».
– Il n’y a pas d’autre système validé en pratique
ou même en théorie.
– Nous en sommes à la construction des
soubassements pratiques POUR POUVOIR
penser autrement.
• Il n’y a pas de raccourci vers de nouveaux
systèmes.
15. Hypothèse 3
• L'individualisme construit notre
impuissance.
– Dans notre vision de l'individu, nous voyons
notre propre affirmation et libération alors que
nous y perdons notre nature même.
– Le futur semblant une menace, nous nous
occupons toujours plus de "nos oignons".
16. Le 1er mythe de l’époque
Le progrès
Un mythe décrit, explique,
justifie, produit des savoirs et
des formes concrètes de vie.
17. Le mythe du progrès
• Un mythe central de l’époque est (était) celui du
progrès. Dans cette conception :
– Nous avons remplacé la justice divine à venir (l’au-
delà) par la justice sociale à venir (le progrès).
– L'humanité chemine des ténèbres de l'ignorance aux
lumières de la raison.
– L'histoire humaine est celle d'une marche en avant,
d'une montée.
• Pour que l'histoire humaine ait du sens, qu'elle ne soit pas
seulement une succession d'événements fortuits, il faut qu'elle
ait un sens, qu'elle nous apparaisse comme dirigée vers une
fin (au double sens de « terme » et de « finalité »).
18. Le mythe du progrès
• L’Histoire a un sens, qu’il suffit de connaître
pour aller dans la bonne direction.
• L’Histoire a une fin.
– Quand nous connaîtrons TOUT.
• Du monde et de nous-mêmes.
– Quand nous aurons soigné TOUTES les
maladies.
– Quand nous aurons résolu TOUS les conflits.
– Quand nous aurons vaincu TOUT le mal.
19. Le mythe du progrès
• Le monde est déjà la. Il est à découvrir,
progressivement.
– « La seule différence entre Dieu et les
Hommes est que Dieu connaît tous les
théorèmes depuis l'éternité, l'Homme ne
connaît pas tout encore »
» Kepler
• Tout peut être compris
– Vision mécaniste.
20. Le mythe du progrès
• Tout est possible.
– C’est ce que dit aujourd’hui l’économie, la
science, la technologie.
• « La science trouve toujours des moyens pour
réparer ses erreurs. »
» Jean Bernard (premier président du Comité national
d’éthique)
21. Le mythe du progrès
• Un exemple paradoxal : la controverse de
Valladolid.
– Elle se conclut positivement mais par une idée
qui fonde le mythe du progrès à l’occidentale :
• Les Indiens sont des humains.
• MAIS à l’Humanité « non accomplie ».
22. Une époque obscure
• L’élément positif central se retourne en
menace :
– Le « progrès » n’est pas toujours positif.
– Les conflits persistent.
– Dans la réalité, tout n’est pas possible.
– Comment retrouver la calotte glaciaire, les forêts
primaires, les espèces disparues ? Comment reconstituer
les écosystèmes qu’ils forment ?
– On n’a pas soigné toutes les maladies.
• Le futur est plutôt devenu inquiétant.
• Une société de la promesse, sans promesse.
• Une société de « l’à venir », sans avenir.
23. Une époque obscure
• La tristesse :
– Un peu comme un médecin qui abandonnerait ses
recherches sous prétexte qu’il n’a pas trouvé de
remède !
• La technologie, comme source de sens et de
normes, occupe entièrement la place laissée
vacante.
– Logique du fait accompli.
• Exemple : le diagnostic prénatal.
• Le déboussolement :
– S’il n’y a pas de sens de l’Histoire, tracé et positif,
sommes-nous des petites fourmis qui vaquent au
hasard ?
24. (La contingence et le buisson)
• Un autre regard sur l’Histoire s’attache à :
– Le devenir.
• L’Histoire s’écrit au fur et à mesure.
– Le buisson.
• L’Histoire passée est moins linéaire que ce que
nous en percevons.
– La contingence.
• Ce qui est « resté » dans l’Histoire, l’a été de
manière chaotique.
• D’autres mondes ont été, sont et seront
possibles.
26. Le mythe de l’individu
• Un mythe central de l'époque est que nous
sommes une série d'individus.
Dans cette conception
– "Moi" est constitué d'un noyau dur, délimitable,
irréductible.
• MOI = ma conscience.
• L’individu s’auto construit par sa raison et sa volonté.
• Les liens sont optionnels.
– Cet individu pourrait être séparé de son époque.
27. Le mythe de l’individu
• Pour un Occidental • Pour un Indien
– MOI = individu isolé et Mapuche
établissant des contrats – MOI = un ensemble
avec d’autres, contenant les ancêtres,
extérieurs. les arbres, la
– S’il arrive quelque montagne, les
chose à MOI, JE suis animaux, la
affecté. communauté.
– S’il arrive quelque
chose à MOI, JE suis
affecté.
28. (Le mythe de l’individu)
• Ce mythe poursuit l’amélioration de la nature
humaine,
– MAIS pas de la condition humaine.
• Ce mythe correspond au mécanisme du vote qui
conçoit la possibilité d’une volonté générale et
s’oppose aux conflits.
• Ce mythe correspond à l'idée d'un individu "utile".
– Auquel on « colle et décolle » des compétences.
– Qui est donc un moyen de.
• Au service de quoi ?
– La productivité ?
– Le profit ?
29. Une époque obscure
• Plus on ignore nos chaînes, plus on se croit
libre et détaché, plus on se trouve agit par
la dernière des déterminations : l’ignorance
de nos déterminations.
– La séparation du réel est le prix à payer pour la
prétendue liberté qui fonde l’individu.
– Le destin (devenir) se transforme alors en
fatalité.
• D’où l’impuissance.
30. Une époque obscure
Le monde (non conscient, biologique,
naturel, social…)
Le concret
« Je pâtis le monde »
Je ne connais pas ce qui m’arrive.
Je ne peux agir sur ce qui m’arrive.
Impuissance
Tristesse
Moi Saturation
« Je suis affecté. » Ecrasement
Ma conscience Je suis informé.
Mes oignons
Je suis conscient.
L’immédiat
Je veux.
31. Une époque obscure
• Où va la puissance de ces individus ?
• Elle est capturée, détournée dans d’autres circuits
– Travail.
– Consommation.
– Peur.
• « biopouvoir » : une discipline sans promesse
» Michel Foucault
– Nos aspirations au changement sont capturées par
l’envie de changer… de voiture !
» Exemple : Le pont de la rivière Kwai
32. Les personnes
• Un autre regard nous voit comme des
personnes, c'est à dire des multiplicités
agencées de multiplicités.
• « L’individu » est seulement la partie visible de
l’ensemble multiple « la personne ».
– Nous sommes les liens, nous avons des
racines, des tropismes, des résistances.
33. Les personnes = plusieurs
dimensions
• Je fais, donc je suis.
• Je ressens, donc je suis.
• « Je pense donc je suis. »
» Exemple du client endormi du taxi et de l’internaute.
34. Les personnes = l’époque
• JE n’est pas séparé du monde, comme un
spectateur devant un décor.
• Je peux (éventuellement) faire ce que je désire,
MAIS je ne peux pas vouloir ce que je désire.
– Je suis traversé par l’époque (et celles d’avant).
• Exemple : les ressorts du vote.
– « Ma vie, ce n’est pas moi », c’est bien plus.
• Comme je suis tissé des situations, notre devenir
est lié.
– Ma compréhension et mes actions modifient au fur et à
mesure les paramètres de la situation.
• Exemple : les découvertes simultanées.
35. Les personnes
« Nous sommes des plis de
la mer. »
« Je suis, parce que nous
sommes. »
36. Les individus sont-ils plus libres ?
• Ces individus sont beaucoup plus faciles à
« bouger en bloc ».
– Aussi individualisés soient-ils, ils font masse.
Individus / masse
≠ Personnes
37. Faut-il retrouver un mythe
prometteur ?
• Un futur promesse aboutit à tous les
sacrifices du présent.
– = le messie ou le commissaire politique, qui
parlent au nom du futur.
• « Les lendemains qui chantent. »
• Le monde parfait n'existe pas.
– Il serait la négation
• de notre multiplicité (donc de l’Autre),
• des conflits comme marque de notre humanité (et
même du vivant).
38. Faut-il plus de prise de conscience ?
• « Il n’y a pas de connaissance sans
pratique. »
– La conscience, c’est « le point de vue de nulle
part ».
– « C’est pourquoi la seule prise de conscience
n’aboutit à rien si rien n’y fait écho dans notre
expérience concrète,
– car cette idée consciente restera colonisée et
assimilée au vécu réel de la personne. »
» Exemple des fumeurs.
39. Faut-il plus d’informationS ?
– « Les gens sont très informés, mais l’information n’est
pas un savoir. Au contraire, l’information écrase les
gens sous sa masse, elle reste comme un spectacle
effrayant, elle nous plonge dans l’impuissance.
– C’est toujours très surprenant : la plupart des gens ont
un tas d’informations sur leurs vies, mais « savoir », ça
veut dire, en termes philosophiques, « connaître par les
causes », et donc pouvoir modifier le cours des choses.
»
• L’information ne change pas les liens.
41. Quel moteur et quels outils ?
Pour bouger dans une époque
obscure
42. Aujourd’hui pour aujourd’hui
• Nous en sommes à la construction des
soubassements pratiques POUR
POUVOIR être autrement.
– Il n’y a pas de raccourci vers de nouveaux
systèmes.
43. Expérimenter pour « développer la
puissance d’agir »
• Comprendre et expérimenter les liens qui nous tissent.
– Se territorialiser.
• Assumer ces liens : « Je suis tissé de l’époque »
– Comment le monde existe ici et maintenant ?
– Comment le monde existe en moi ?
• Je me tisse et tisse l’époque autrement.
• Fil par fil.
• Autonomie contre hétéronomie.
– Rechercher une majorité de liens horizontaux.
– Rechercher une majorité de liens de proximité.
• « Faire jurisprudence »
– Chaque pas créé un nouveau possible et montre que c’est
faisable.
• En intensité et en diversité.
44. Expérimenter « en pratique aussi »
• L’information et la prise de conscience ne font pas le
poids par rapport à ce dont je suis tissé, mon vécu,
mes habitudes…
• Des pratiques transmissibles plus que des
concepts compréhensibles.
– Changer pour et par les pratiques.
– Eduquer pour et par les pratiques.
• Des pratiques qui construisent des savoirs.
• Le politique n’est pas la mesure de toute
chose qui expliquerait et ordonnerait la
réalité.
45. Expérimenter « en situation »
• Ce qui m’affecte est multiple, parfois même contradictoire,
en conflit.
– Je ne peux synthétiser en théorie tous les problèmes et agencer
leurs solutions, ni maîtriser le changement à l’avance et en
globalité.
• En situation, j’intègre le monde à changer.
– Ce n’est pas une abstraction à construire de toutes pièces.
– Je tiens compte du monde concret, donc des rétrocontrôles qui
invalident ma « belle théorie ».
• En situation, il y a une unité de mon engagement.
– Je recherche la justice, pas en général, mais dans chaque
situation. Sans qu’une idéologie puisse définir d’en haut et par
avance où sera la justice dans cette situation.
– Et c’est dans chaque situation, que je peux repérer des
asymétries, que je peux dire « ça, c’est mieux que ça ».
46. Expérimenter « dans la réalité »
• Tout n’est pas possible.
• Un enfant qui meurt ne revient pas.
• La calotte glaciaire qui fond ne se reforme pas.
• Une espèce disparue ne revient pas.
• Les écosystèmes complexes détruits ne se reforment pas.
• Tout n’est pas « compossible ».
– On peut arrêter une guerre, mais peut-on mettre fin à
LA GUERRE ?
• Est-ce qu’il peut faire beau tous les jours ?
– Certains enjeux sont en conflits (par exemple
aujourd’hui, entre le social et l’écologique).
47. Expérimenter « tels que nous
sommes »
• C’est-à-dire tels que nous devenons.
– Si « je suis = je deviens », mes activités sont
une recherche de l’être.
• Sans exclure les humains présents.
– Les humains, tels qu’ils sont, sont viables.
• Sans s’extraire de la réalité présente.
– Le monde, tel qu’il est, n’est pas une erreur.
– Les choses ont une raison suffisante d’être
ainsi.
48. Expérimenter « en recherche »
• Sans promesse :
– Sans savoir si c’est le bon chemin.
• De façon buissonnière et buissonnante :
– Dans les marges.
– Dans plusieurs directions.
• Pour le devenir de mes utopies :
– L’utopie est utile pour avancer mais si elle se réalise en
totalité, elle est totalitaire !
• Sans illusion, sans espoir, sans optimisme :
– Sans espérer que chaque action change LE monde.
49. Expérimenter « au présent »
• Elargissement du présent en longueur.
– En intégrant le passé
• Héritages à critiquer, préserver, réutiliser.
– En intégrant le futur.
• Devenir, expérimentations buissonnantes.
• Elargissement du présent en largeur.
– Par la diversité des possibles expérimentés.
50. Expérimenter « en conflits »
• Ne pas chercher la résolution du conflit mais son devenir.
– Quand on cherche à fermer le conflit, on dénie la légitimité des
points de vue en présence (« ils n’ont pas compris »).
• Si l’on admet que ce que l’on dit est plus profond que ce que l’on
pense et qu’il ne suffit pas d’expliquer.
– L’écrasement du conflit abouti à l’affrontement, c’est-à-dire à
l’écrasement de l’Autre (par l’isolement, la contrainte, la
rééducation, l’enfermement, l’extermination).
• Les conflits sont la vie.
– C'est à dire que le but est de :
• faire avec la totalité de notre humanité,
• faire société avec la totalité des humains de la situation.
– Si on fait société ensemble, il y a un territoire en commun, qui
comprend le conflit et le rapport de forces.
51. Expérimenter « sans fin »
• Sans espérer un monde parfait, une résolution
définitive de tous les problèmes.
– Il n’y pas de fin de l’Histoire, de monde idéal dans
lequel tout le monde se tient par la main.
– Il y a plusieurs légitimités, légitimement en conflit.
– Alors il faudra toujours « lutter » :
• Est-ce que vous vous dites : « Si demain j’ai encore faim,
pourquoi manger aujourd’hui ? »
• On n’imagine pas un médecin passer du côté de la maladie
sous prétexte qu’il ne trouve pas de remède !
– Ce qui, en situation, est jugé mieux, est « bon à
prendre », même si ce n’est pas parfait et « total ».
52. Expérimenter « en minorité »
• Un film d’amour ne parle pas
DE toutes les histoires d’amour
et pourtant il parle À tout le monde.
– Quelque chose de minoritaire, de singulier, peut être
universel.
• Une expérimentation connait une masse ou un
périmètre critique à NE PAS dépasser.
– Au risque de sortir de la situation qui l’a fait émerger,
donc de sa cohérence et de sa consistance.
– Elle n’a pas vocation à répondre à d’autres situations,
elle est incomplète par nature par rapport à la globalité.
53. Expérimenter « en réseau »
• La multitude plutôt que l’unitude.
• Puisque les luttes ne sont pas extensibles à
la globalité.
– La forme réticulaire vient remplacer la forme
hiérarchique.
• 2 types de réseaux :
– Homogène : entre luttes similaires dans des
situations différentes.
– Hétérogène : entre luttes différentes dans une
même situation.
54. En guise de conclusion
• Arrêter de demander :
– « Ca va bien ? »
» Qui est une forme d’injonction.
– « Qu’est ce que tu fais dans la vie ? »
» Qui est une réduction de la personne à une seule
dimension.
• A la place, essayer :
– « Qu’est-ce que tu deviens ? »
– « Qu’est ce que tu fais DE ta vie ? »