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Cadre de référence et interventions
          en regard de situations de violence
auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle
                 âgés entre 4 et 17 ans




                      Décembre 2011
Cadre de référence
                     et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves
                     présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
iii



Remerciements
Recherche et conception
   Line Jacques,
   Service régional de soutien et d’expertise en déficience intellectuelle
   Direction régionale de Laval, des Laurentides et de Lanaudière

Conception graphique
   et collaboration à la révision linguistique

   Le Porte-mots, Jocelyne Brault

Remerciements
   Nous tenons à remercier les personnes suivantes pour leur lecture, leurs commentaires et
   suggestions de même que leur soutien dans la démarche de rédaction du cadre de
   référence.

          Mme Fanny Éthier, chef Accueil DPJ, Centre jeunesse des Laurentides;
          M. Gaëtan Goudreault, responsable de l’adaptation scolaire, Direction régionale de
          Laval, des Laurentides et de Lanaudière;
          Mme Caroline Leblanc, conseillère pédagogique { l’éducation { la sexualité et au
          dossier violence, Commission scolaire Seigneurie-des-Mille-Îles;
          Mme Sylvie Martel, personne-ressource { l’entente de complémentarité MELS-MSSS,
          Direction régionale de Laval, des Laurentides et de Lanaudière;
          Mme Catherine Nadeau, personne-ressource au plan d’action sur la violence,
          Direction régionale de Laval, des Laurentides et de Lanaudière;
          M. Gaëtan Tremblay, psychologue, Centre de réadaptation en déficience
          intellectuelle et en trouble envahissant du développement de Montréal.




                                     Dans ce document, le masculin est utilisé
                            pour l’ensemble des personnes de sexe féminin et masculin.




Cadre de référence
                         et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves
                         présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
Cadre de référence
                     et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves
                     présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
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Introduction
Les intervenants scolaires qui travaillent auprès d'élèves présentant une déficience intellectuelle âgés de 4
à 17 ans peuvent être confrontés à des situations de violence. En effet, le danger d’exploitation sexuelle des
personnes handicapées serait au moins 150 % plus élevé que celui des personnes du même sexe, d’âge
similaire et sans handicap (Fédération québécoise des centres de réadaptation en déficience intellectuelle,
1995). Des études plus récentes (Mansell et Sobsey, 2001; Sobsey, 2002; Sullivan et Knuston, 2000 dans St-
Pierre et Viau, 2010) mettent en évidence un degré de vulnérabilité nettement plus élevé face aux
situations de négligence, de violence physique et psychologique de même que d'agression sexuelle chez les
enfants et les adolescents présentant une déficience intellectuelle. Cette vulnérabilité aux mauvais
traitements serait de degré encore plus marqué chez les enfants présentant plusieurs atteintes (Sobsey,
2002). Enfin, selon Statistique Canada (2004, dans Ministère de la Culture, des Communications et de la
Condition féminine, 2010), 80 % des agressions sexuelles sont commises sur des jeunes de 16 ans et moins.

Les situations de violence, qu’elles soient soupçonnées ou divulguées, sont toujours hautement complexes.
Leur traitement doit s'inscrire dans le respect de la Loi de la protection de la Jeunesse (Gouvernement du
Québec, 2011; LPJ) et de l'Entente multisectorielle (Gouvernement du Québec, 2001a). Un travail d’équipe
impliquant la collaboration de partenaires et l’application d’une démarche rigoureuse d’observation et
d’intervention sont essentiels.

Il est de la responsabilité de chaque commission scolaire, par le biais de ses cadres des Services éducatifs et
complémentaires, de ses conseillers pédagogiques et de ses directions d’école de faire connaître et
d’assurer le respect d’une telle démarche par l’ensemble de ses intervenants. En effet, seule une action
concertée et responsable permettra la prévention et l’arrêt des situations de violence, d’agression et de
négligence auprès des enfants et des adolescents présentant une déficience intellectuelle.

Conformément à la LPJ (Gouvernement du Québec, 2011), aux principes directeurs des orientations
gouvernementales (Plan d’action gouvernemental en matière d’agression sexuelle, 2008-2013) et aux
fondements de l’Entente multisectorielle (Gouvernement du Québec, 2001a), ce cadre de référence et les
interventions qui y sont précisées visent à :

   Assurer la sécurité, la protection et le soutien professionnel requis à l’enfant présentant une déficience
    intellectuelle vivant ou à risque de vivre une situation susceptible de compromettre sa sécurité et son
    développement;

   Intervenir dans le respect de l’élève victime ou présumé victime et de l’Entente multisectorielle
    (Gouvernement du Québec, 2001a).

En précisant les actions à privilégier dans les situations de violence, nous souhaitons encourager la
collaboration et la concertation entre les intervenants scolaires et les différents partenaires des réseaux
concernés. Tout intervenant du milieu scolaire œuvrant auprès d’élèves de 4 à 17 ans présentant une
déficience intellectuelle est donc directement concerné par ce cadre de référence.

La première section de ce document identifie et définit des principes et des concepts relatifs à
l’intervention en situation de négligence ou de violence physique, psychologique ou sexuelle. Par la suite,
sont précisés des aspects légaux et cliniques des situations de violence. Les notions de confidentialité et de
consentement aux relations sexuelles sont abordées. Enfin, des interventions en situation de soupçon et de
divulgation de violence sont proposées aux intervenants scolaires dans les dernières sections du document.



Cadre de référence
                      et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves
                      présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
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Cadre de référence
                     et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves
                     présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
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Table des matières
Remerciements ............................................................................................................................................. iii
Introduction .................................................................................................................................................... v
1.     Principes directeurs ............................................................................................................................. 9
2.     Définitions ............................................................................................................................................ 13
3.     Aspects légaux ..................................................................................................................................... 17
       3.1        La loi sur la protection de la jeunesse (LPJ).................................................................... 17
       3.2        Le Directeur de la protection de la Jeunesse (DPJ) ....................................................... 18
       3.3        Le signalement au DPJ ........................................................................................................... 18
       3.4        Le consentement aux relations sexuelles ........................................................................ 19
       3.5        La notion de confidentialité ................................................................................................. 20
4.     Aspects cliniques ................................................................................................................................. 21
       4.1        Le rôle de l’intervenant ......................................................................................................... 21
       4.2        Le rôle de la direction d'école .............................................................................................. 22
5.     Interventions lors de soupçon d’une situation de violence ................................................... 25
6.     Interventions lors de la divulgation d’une situation de violence ........................................ 29
Conclusion ..................................................................................................................................................... 35
Lexique ........................................................................................................................................................... 37
Bibliographie ............................................................................................................................................... 39


Annexe A               Entente multisectorielle ................................................................................................... 41
Annexe B               Indices et manifestations de situations de violence chez la personne
                       présentant une déficience intellectuelle ..................................................................... 45
Annexe C               Aide-mémoire au signalement à la Direction de la protection de la
                       jeunesse (DPJ) ..................................................................................................................... 53
Annexe D               Après le signalement......................................................................................................... 59
Annexe E               Centres désignés pour les enfants................................................................................. 63
Annexe F               Rapport « Description des faits » .................................................................................. 67
Annexe G               Mesures de soutien et de protection ............................................................................. 71
Annexe H               Aide-mémoire à la rencontre d’équipe ........................................................................ 75
Annexe I               Grille d’observation des comportements .................................................................... 81
Annexe J               Réseau des partenaires .................................................................................................... 85


Cadre de référence
                                   et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves
                                   présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
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Liste des tableaux
Tableau 1 – Définitions et indices de situations de violence .................................................................. 15

Tableau 2 – Interventions lors du soupçon d’une situation de violence.......................................... 27

Tableau 3 – Interventions lors de la divulgation d’une situation de violence ............................. 33




Cadre de référence
                           et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves
                           présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
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1. Principes directeurs
Les enfants et les adolescents présentant une déficience intellectuelle sont plus à risque d'être victimes de
situations de violence ou de subir des agressions sexuelles (Sobsey, 2002; Ministère de la Culture, des
Communications et de la Condition féminine, 2010; Sullivan et Knuston, 2000 dans St-Pierre et Viau, 2010). De
nombreux facteurs contribuent à ce degré élevé de vulnérabilité. Parmi ces facteurs, plusieurs auteurs (Boucher
et Tremblay, 2011; St-Pierre et Viau, 2010; Hingsburger, 1995) relèvent :

   les limitations cognitives de ces jeunes;
   leur faible degré d'estime de soi;
   leur dépendance physique, affective et financière { l’environnement;
   leur isolement social;
   leurs moyens de communication limités;
   leur éducation axée sur la soumission et sur l'obéissance;
   leur pauvre éducation à la sexualité.

Les situations de violence et d'agression sexuelle ont des conséquences sur les plans affectif, psychologique ou
comportemental chez l'enfant et l'adolescent présentant une déficience intellectuelle. Le retrait, l’agressivité, la
peur, la soumission extrême en sont des exemples. Nous reviendrons de façon plus exhaustive sur les
manifestations et les conséquences possibles des situations de violence à la prochaine section.

Le degré de sévérité des conséquences des situations de violence varie chez les victimes, mais il n’est jamais
négligeable (Boucher et Tremblay, 2011; Mansell et Sobsey, 2001). Les caractéristiques propres aux jeunes
présentant une déficience intellectuelle peuvent rendre difficile la reconnaissance de leurs demandes d'aide ou
de protection. La vigilance de même que les actions de dépistage et d'intervention des intervenants scolaires
sont donc essentielles.

Un des objectifs du « Plan d’action gouvernemental 2008-2013 en matière d’agression sexuelle » (MELS,
2008) vise { fournir des services d’accueil, de soutien et d’intervention aux enfants victimes d’agression.
Pour ce faire, l’importance de l’application de l’Entente multisectorielle (Gouvernement du Québec, 2001a)
de même que la collaboration et la responsabilité du MELS y sont réitérées.

L’Entente multisectorielle

        « consiste en l’engagement d’agir en concertation dans des situations mettant en cause des
        enfants victimes d’abus sexuels, de mauvais traitements physiques ou d’une absence de
        soins menaçant leur santé physique lorsqu’il existe un motif raisonnable de croire que la
        sécurité ou le développement de ces enfants est compromis et qu’un crime a été commis {
        leur endroit » (Gouvernement du Québec, 2001a, p. 15).




Cadre de référence
                       et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves
                       présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
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De plus, cette entente précise les actions à réaliser dès le signalement d'une situation d'agression ou de
violence et elle indique les rôles et les contributions de chaque partenaire (Annexe A).

Les orientations ministérielles en matière d’agressions sexuelles (Gouvernement du Québec, 2001b)
identifient des valeurs centrales aux démarches visant à contrer les agressions sexuelles. Ces valeurs sont
le respect de l’intégrité physique et psychologique des personnes, l'égalité entre les sexes, la
responsabilisation collective et individuelle de même que la responsabilité et le respect des adultes envers
les enfants.

Les fondements du présent cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès
des élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans respectent les valeurs qui sont
identifiées dans les orientations ministérielles (Gouvernement du Québec, 2001b) et l’Entente
multisectorielle (Gouvernement du Québec, 2001a).

À la lecture de divers ouvrages (Centre de réadaptation en déficience intellectuelle de Québec, 2006;
Gouvernement du Québec, 2011a, 2011b; MEQ, 2003), des principes guidant les actions ont été identifiés.
Les contenus de ce cadre de référence et des interventions qui y sont proposées s’y appuient.

1. L’enfant et l’adolescent présentant une déficience intellectuelle ont droit au respect et à la protection de
   leur intégrité physique et psychologique de même qu'aux soins nécessaires à leur bien-être et à leur
   développement.

2. La sécurité et la protection des personnes doivent être assurées dans tous les milieux de vie, qu'ils
   soient privés ou publics par les adultes, et ce, sans présumer qu'une autre personne a préalablement
   pris les dispositions nécessaires.

3. Le bien-être, la sécurité et le respect des droits de l’enfant ou de l’adolescent présumé victime ou victime
   de violence ou d'agression sexuelle sont au cœur des préoccupations des intervenants scolaires.

4. L’intervenant applique une approche globale et systémique pour interpréter les comportements de
   l'enfant ou de l'adolescent présentant une déficience intellectuelle présumé victime ou victime de
   situation de violence ou d'agression sexuelle.

5. L’intervenant scolaire procède à une analyse des situations d'agression sexuelle dans le respect des
   droits de l’élève, des aspects légaux au regard du consentement aux relations sexuelles et de la LPJ.

6. Tout intervenant scolaire a l'obligation, en vertu de la LPJ, de signaler au Directeur de la protection de la
   jeunesse (DPJ) toute situation mettant à risque la sécurité et le développement d'un enfant ou d'un
   adolescent présentant une déficience intellectuelle.

7. L’intervenant agit en concertation avec les partenaires des différents réseaux, et ce, dans un esprit de
   partage d'informations, d'orientations et dans le respect des compétences et des pouvoirs de chacun de
   même que des décisions qui ont été prises.

8. Lors de soupçon ou de divulgation de situation de violence, les règles de confidentialité retenues par
   l’établissement scolaire doivent être appliquées. Toutefois, en aucun temps, ces règles ne doivent
   interférer avec le droit à la vie et à la sécurité de l'enfant ou de l'adolescent.




Cadre de référence
                       et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves
                       présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
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9. Les enfants et les adolescents présentant une déficience intellectuelle présumés victimes ou victimes de
   violence ou d'agression sexuelle sont en droit d'être accueillis, soutenus avec respect et empathie par
   tous les intervenants scolaires.

10. Dans une perspective de prévention des situations de violence et des agressions, l’intervenant doit
    privilégier une démarche d’éducation à la santé sexuelle auprès de l’élève présentant une déficience
    intellectuelle par le biais de moyens adaptés à ses besoins et à son développement. La sensibilisation
    aux actes d’agression, leur reconnaissance et comment y réagir doivent constituer des volets de cette
    éducation.



De nombreux facteurs contribuent à rendre les enfants et les adolescents présentant une déficience
intellectuelle plus à risque d'être victimes de situations de violence. Les actions proposées dans ce cadre
placent ces jeunes au cœur de la démarche de dépistage et d’intervention. Elles respectent les valeurs
identifiées dans les orientations ministérielles, l’Entente multisectorielle et la Loi de la protection de la
jeunesse.




Cadre de référence
                      et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves
                      présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
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Cadre de référence
                     et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves
                     présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
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2. Définitions
Dans le « Guide de référence en matière de prévention, de dépistage et d’intervention face { la violence
faite aux personnes présentant une déficience intellectuelle » (Fédération québécoise des centres de
réadaptation en déficience intellectuelle, 1995), la violence est définie sous deux formes : l’abus et la
négligence.

       « L’abus est un exercice de pouvoir par lequel un individu en position de force cherche à
       contrôler une autre personne en utilisant des moyens physiques et non physiques qui visent
       { l’obliger { adopter des comportements conformes { ses propres désirs. » (p. 5)

       « La négligence comprend la privation volontaire (négligence active, faite délibérément) ou
       la privation non volontaire (négligence passive, par manque de connaissance de l’autre) de
       la part de la personne qui ne répond pas aux besoins de la personne dont elle a la
       responsabilité. » (p. 5)

La violence peut être d’ordre psychologique, verbal, physique, sexuel, financier ou matériel. Une personne
présentant une déficience intellectuelle peut subir toutes formes de violence (Sullivan et Knuston, 2000
dans St-Pierre et Viau, 2010).

Le document « Orientations gouvernementales en matière d’agression sexuelle » (Gouvernement du
Québec, 2001b) définit une agression sexuelle comme suit :

       « Une agression sexuelle est un geste à caractère sexuel, avec ou sans contact physique,
       commis par un individu sans le consentement de la personne visée ou, dans certains cas,
       notamment dans celui des enfants, par une manipulation affective et du chantage. Il s’agit
       d’un acte visant { assujettir une autre personne { ses propres désirs par un abus de pouvoir,
       par l’utilisation de la force ou de la contrainte, ou sous la menace implicite ou explicite. Une
       agression sexuelle porte atteinte aux droits fondamentaux, notamment { l’intégrité physique
       et psychologique et à la sécurité de la personne. » (p. 22)

Les agressions sexuelles peuvent être intrafamiliales, c’est-à-dire qu’elles peuvent impliquer les parents, la
fratrie ou d’autres membres de la famille élargie ou toute personne considérée comme figure parentale ou
comme fratrie. En ce sens, une analyse des liens familiaux doit inclure les réalités relationnelles comme
celles créées par les familles reconstituées. Les agressions impliquant l’entourage de l’enfant ou de
l’adolescent (les voisins, les amis de la famille, les parents d’amis, etc.) sont dites extrafamiliales. Dans les
cas où l’agresseur présumé travaille pour l’établissement scolaire, la sécurité de l’enfant et des autres
jeunes en contact avec cette personne doit être assurée (St-Pierre et Viau, 2010).

Les concepts d’abus et de négligence sont présentés au Tableau 1, élaboré à partir des informations
retrouvées dans le Protocole d’intervention en cas de violence faite aux personnes desservies par le Centre
de services en déficience intellectuelle de la Mauricie et du Centre-du-Québec - Institut universitaire
(2007). L’enfant et l’adolescent présentant une déficience intellectuelle victimes de violence ne sont pas
toujours en mesure d’exprimer ce qu’ils vivent. Par conséquent, des manifestations possibles de violence et


Cadre de référence
                       et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves
                       présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
14

des indices pouvant être présents chez l’élève présumé victime ou victime sont relevés dans ce tableau. Des
listes plus exhaustives de manifestations et d’indices sont placées { l’Annexe B.

Il importe de signaler que les indices ne constituent pas obligatoirement des indicateurs de situation de
violence. Il est donc essentiel que les informations contenues { l’Annexe B soient utilisées judicieusement.
Une analyse des indices réalisée conjointement par des intervenants connaissant bien l’élève et par des
personnels complémentaires, la direction d’école et des partenaires de la Direction de la protection de la
jeunesse (DPJ) est fortement recommandée.

L’enfant et l’adolescent présentant une déficience intellectuelle peuvent aussi indiquer qu’ils vivent une
situation de violence ou d'agression sexuelle par des comportements autres que ceux mis en évidence dans
ce document. Un degré élevé de vigilance de la part des intervenants est nécessaire en ce qui a trait à
l'observation de changements dans les comportements de l'enfant ou de l'adolescent présentant une
déficience intellectuelle de même que dans l'expression de ses émotions ou de ses besoins vitaux (Centre
de services en déficience intellectuelle de la Mauricie et du Centre-du-Québec - Institut universitaire, 2007;
Hingsburger, 1995).

De plus, compte tenu de la complexité des situations de violence et d'agression, l’analyse et l’interprétation
de tout indice ou de toute manifestation comportementale s’appuieront sur l’ensemble du fonctionnement
de l’élève et ses particularités, sur le caractère nouveau de la manifestation ainsi que sur son intensité, sa
fréquence et sa durée. Les impacts de la situation sur la sécurité et le développement du jeune sont à
considérer. En tout temps, la vigilance et le jugement professionnel appuyés sur un processus rigoureux
d’observation, de réflexion et de raisonnement des intervenants travaillant auprès de l’élève demeurent
des éléments déterminants dans l’identification des indices et dans leur analyse.

L’intervention en situation de violence, qu’elle soit soupçonnée ou divulguée, peut mettre en évidence des
concepts peu familiers { l’intervenant scolaire. Afin d’assurer une compréhension commune des différents
concepts et des manifestations de la violence, des définitions sont proposées au Lexique. L’intervenant ou
la direction d’école pourra y référer au besoin.



L’enfant et l’adolescent présentant une déficience intellectuelle sont susceptibles de vivre des situations de
violence de tous ordres. En tout temps, l’intervenant doit demeurer vigilant aux manifestations
comportementales des jeunes et plus particulièrement aux changements dans leur fonctionnement.




Cadre de référence
                      et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves
                      présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
Tableau 1 – Définitions et indices de situations de violence                                                                                                               15


                                                                                              Abus
                                                                                                                                                                                      Négligence
                               Abus psychologique                     Abus physique                       Agression sexuelle                     Abus financier
                              Acte commis dans le but de        Acte commis dans le but               Acte de pouvoir où des                  Acte commis dans le but         Omission d’un acte essentiel
                              porter atteinte ou de détruire    d’infliger une douleur physique       menaces, de la force physique,          de porter atteinte à une        au bien-être et à la sécurité de
                              l’intégrité psychique, l’image    ou une blessure à une                 du chantage ou de la                    personne en enlevant,           la personne sur le plan
Définition




                              de soi ou la confiance de la      personne.                             manipulation affective, du              en détournant, en volant        physique, psychologique,
                              personne.                                                               harcèlement, de la persuasion           ou en contrôlant ses            social, biologique ou juridique.
                                                                                                      sont utilisés afin d’obliger une        biens, ses possessions.         La négligence peut être
                                                                                                      personne à avoir des activités                                          délibérée (active) ou
                                                                                                      sexuelles contre sa volonté.                                            inconsciente, par manque de
                                                                                                                                                                              connaissance ou autre
                                                                                                                                                                              (passive).
                               Violence verbale                 Bousculades                          Exhibitionnisme                        Privation de biens            En rapport avec :
                               Ignorance intentionnelle         Pincements                           Voyeurisme                             Absence d’activités de         l’alimentation
Manifestations possibles




                               Non-respect d’un objet,          Gifles                               Attouchements sur et sous les           loisirs, de sorties            l’habillement
                                d’une situation ou d’un          Coups                                 vêtements                              Disparition de biens           l’hygiène
                                événement ayant une              Brûlures, etc.                       Nudité imposée                          personnels                     la surveillance
                                valeur affective ou morale       Méthodes éducatives                  Baisers imposés                        Utilisation des biens de       l’éducation
                                pour la personne                  déraisonnables ou abusives           Masturbation imposée                    la personne pour               les soins médicaux
                               Destruction des biens de la                                            Exposition à la pornographie            quelqu’un d’autre              l’affection
                                                                L’abus physique peut aller
                                personne                                                                imposée                                Utilisation inadéquate
                                                                jusqu’à l’homicide.
                                                                                                       Harcèlement sexuel                      des montants octroyés
                                                                                                       Relations sexuelles sans
                                                                                                        consentement, inceste
                                                                                                       Prostitution imposée, etc.
                               Docilité excessive               Blessures                            Démangeaisons, irritations,                                            Manque d’hygiène
Indices chez la victime




                               Isolement                        Problèmes de santé,                   lésions génitales, anales                                              Malnutrition
                               Pleurs fréquents                  somatisation                         Maux de ventre                                                         Manque de vêtements ou
                               Peurs                            Tendance à accaparer ou à            Manque d’appétit, nausées et                                            vêtements inappropriés à
                               Manies de protection, etc.        manipuler                             vomissements                                                            l’âge, la saison, etc.
                                                                 Comportements agressifs,             Pudeur excessive ou                                                    Absence de soins médicaux
                                                                  automutilation                        désinhibition                                                           appropriés, erreurs ou
                                                                 Anxiété, peurs, pleurs               Docilité, agressivité                                                   absence de médication
                                                                 Reproduction de gestes de            Isolement                                                              Absence de suivis médicaux
                                                                  violence, etc.                       Anxiété, tristesse, pleurs, etc.                                        ou spécialisés, etc.

                                                       L’utilisation et l’analyse de ces informations doivent être appuyées sur le jugement professionnel des intervenants.


                           Cadre de référence
                                                    et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves
                                                    présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
16




Cadre de référence
                     et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves
                     présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
17



3. Aspects légaux
L’intervenant en milieu scolaire est susceptible d’être témoin ou de soupçonner une situation de violence
impliquant un enfant ou un adolescent présentant une déficience intellectuelle. En ce sens, tout intervenant
et toute direction d’école sont interpellés par le contenu des lignes suivantes.

3.1 La loi sur la protection de la jeunesse (LPJ)
Sur le plan légal, le premier critère d’analyse d’une situation est l'âge chronologique de la personne et non
son niveau ou les particularités de son fonctionnement. Par conséquent, le degré de déficience intellectuelle
n’est pas considéré { priori dans l’analyse d’une situation de violence ou d'agression sexuelle.

La LPJ vise à protéger les enfants de moins de 18 ans des situations dans lesquelles leur sécurité ou leur
développement pourrait être compromis. Pour ce faire, cette loi

       «… crée notamment une infraction pour quiconque omet, refuse ou néglige de protéger un
       enfant dont il a la garde ou pose des actes de nature à compromettre la sécurité ou le
       développement d’un enfant. » (Gouvernement du Québec, 2001a, p. 36)

La notion de compromission ou le risque de compromission de la sécurité réfère aux situations qui
menacent la vie ou l'intégrité de la personne ou encore, qui la placent en danger réel, imminent de mort.
Pour ce qui est du développement de l'enfant, la compromission ou le risque de compromission regroupe
les situations qui entravent de façon importante l'actualisation des habiletés de l'enfant, et ce, en fonction
des conditions qui seraient appropriées pour son âge et ses besoins (Gouvernement du Québec, 2011).

La LPJ stipule une obligation de signalement lorsqu'un enfant est dans une situation d'abandon, de
négligence, de mauvais traitements psychologiques, d'agression sexuelle, d'abus physiques ou de troubles
de comportement sérieux.

      « Les professionnels travaillant auprès des enfants, les employés d’établissements du réseau
      de la santé et des services sociaux, les enseignants, les personnes œuvrant dans un milieu de
      garde et les policiers :

      
         doivent, dans l'exercice de leurs fonctions, signaler au DPJ toutes les situations visées par la
          LPJ;
      
         doivent, lorsqu'ils ne sont pas dans l'exercice de leurs fonctions, signaler toutes les situations
          d'abus sexuels et d'abus physiques, et ce, même s'ils jugent que les parents prennent des
          moyens pour mettre fin à la situation; c'est au DPJ d'évaluer si ces moyens sont adéquats;
      
         peuvent, lorsqu'ils ne sont pas dans l'exercice de leurs fonctions, signaler les autres situations
          pouvant compromettre la sécurité ou le développement d'un enfant. » (Gouvernement du
          Québec, 2008, p. 20)

Les intervenants liés par le secret professionnel comme le psychologue, l'orthophoniste, l'ergothérapeute,
l'infirmière, etc. sont également tenus à respecter cette obligation de signalement.




Cadre de référence
                        et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves
                        présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
18

De plus, la LPJ stipule une obligation d'apporter toute l'aide nécessaire à un enfant qui désire signaler sa
situation ou celle de ses frères et sœurs ou d'un autre enfant qu'il connaît (Gouvernement du Québec,
2008).

3.2 Le Directeur de la protection de la Jeunesse (DPJ)
La responsabilité de protéger l'enfant revient d'abord aux parents. L’application de la LPJ constitue le
mandat du DPJ, soit de voir à la protection de l'enfant et de l'adolescent de moins de 18 ans dans les
situations d’abandon, de négligence, de mauvais traitements psychologiques, d’abus sexuels, d’abus
physiques, de troubles du comportement sérieux (Gouvernement du Québec, 2008).

       « L'intervention du DPJ auprès d'un enfant et de ses parents doit viser à mettre fin à la
       situation qui compromet la sécurité ou le développement de l'enfant et éviter qu'elle ne se
       reproduise, et ce, dans l'intérêt de l'enfant et dans le respect de ses droits. » (p. 7)

Le DPJ et ses intervenants ne peuvent intervenir que lorsqu'une situation leur a été signalée. Les rôles du DPJ
sont de :

      
         Recevoir le signalement.

      
         Procéder { l’analyse du signalement et, si approprié, { l’évaluation de la situation et des
          conditions de vie de l’enfant. Cette évaluation s’appuie sur les critères suivants :

          « la nature, la gravité, la chronicité et la fréquence des faits; l’âge et les caractéristiques
          personnelles de l’enfant; la capacité et la volonté des parents de mettre fin { la situation;
          les ressources du milieu pour venir en aide { l’enfant et aux parents. » (Gouvernement du
          Québec, 2008, p. 22)
      
         Déterminer et appliquer les mesures pour corriger la situation (orientation vers des ressources,
          judiciarisation de la situation).

      
         Réviser la situation de l’enfant.

Il revient également au DPJ et à ses intervenants la responsabilité d'évaluer les moyens de protection mis
en place par les parents dans les situations de violence ou d'agression commises par des tiers.

3.3 Le signalement au DPJ
Le signalement de situations au DPJ doit être fait

       « … lorsque vos propres observations ou les propos et les confidences de l'enfant vous
       donnent des motifs raisonnables de croire que sa sécurité ou son développement est ou
       peut être compromis… » (Gouvernement du Québec, 2008, p. 21)

Dans les situations d'incertitude, l'intervenant peut consulter le DPJ pour obtenir un soutien et de l’aide
dans les actions à privilégier.




Cadre de référence
                       et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves
                       présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
19

Des informations importantes sont à donner lors du signalement (Gouvernement du Québec, 2008), soit :

         Le nom et les coordonnées de la personne qui effectue le signalement;
         Le nom et les coordonnées de l'enfant ou de l’adolescent;
         Les faits préoccupants;
         Les facteurs de vulnérabilité, les caractéristiques personnelles du jeune;
         Les caractéristiques du fonctionnement du milieu familial;
         La capacité et la volonté des parents de faire face à la situation;
         Les actions posées par le milieu scolaire face à la situation (si cela était pertinent);
         Les ressources dont l'enfant et la famille bénéficient actuellement.

Pour un enfant ou un adolescent présentant une déficience intellectuelle, l'intervenant qui effectue le
signalement doit porter une attention particulière à mettre en évidence les vulnérabilités du jeune, son
niveau de développement, les implications de sa condition de santé (si pertinent) ou ses besoins
particuliers. Un aide-mémoire au signalement est proposé aux intervenants à l'Annexe C.

Tout signalement au DPJ de même que l'identité du signalant sont confidentiels. En aucun temps, une
poursuite légale du signalant n'est possible. Le signalant peut répéter un signalement si nécessaire. Les
étapes possibles suivant le signalement d’une situation sont présentées { l’Annexe D.

Toutes les situations d'agression sexuelle récentes ou passées doivent être signalées au DPJ. Ce sont les
intervenants de la DPJ qui identifient les conséquences de ces agressions et les mesures à prendre
(Gouvernement du Québec, 2008).

3.4 Le consentement aux relations sexuelles
De façon générale, l’âge de consentement { des relations sexuelles (c’est-à-dire à des contacts sexuels,
allant des baisers aux relations sexuelles) est de 16 ans. Le consentement d’un jeune de 16 ans à des
relations sexuelles est reconnu lorsqu’il n'est pas en relation d'autorité, de confiance, d'exploitation ou de
dépendance avec son partenaire.

Pour l’adolescent de 14 ou 15 ans, les relations sexuelles consensuelles sont possibles
         lorsque l’écart d’âge avec son partenaire est de moins de 5 ans;
         lorsqu’il n’y a pas de rapport d’autorité, de confiance, d’exploitation ou de dépendance avec son
          partenaire.
Pour le jeune de 12-13 ans, le consentement à des activités sexuelles est reconnu
          lorsque ce jeune n'a pas plus de 2 ans de différence avec son partenaire;
          lorsqu’il n’a pas de rapport d'autorité, de confiance, d'exploitation ou de dépendance face { son
           partenaire.
Le consentement { des activités sexuelles n'est pas reconnu valable d’un point de vue légal pour le jeune
âgé de moins de 11 ans. Il est à noter qu'en tout temps, l'absence d'opposition de l'enfant ou de l'adolescent
ne constitue pas un consentement aux activités sexuelles (St-Pierre et Viau, 2010).
En considérant la notion d’âge de consentement aux activités sexuelles, les intervenants sont en mesure de
mieux cerner les situations vécues par l'enfant ou l'adolescent présentant une déficience intellectuelle.


Cadre de référence
                          et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves
                          présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
20

Les relations sexuelles ne sont pas considérées comme consensuelles et elles doivent faire l'objet d'un
signalement (même si les parents prennent des mesures pour corriger la situation) dans les situations
suivantes :
       Il y a un écart d'âge ou de niveau de développement entre les personnes impliquées;
       Il y a rapport de force ou d'intimidation entre les personnes impliquées;
       Il y a un rapport d'autorité, de confiance ou d'exploitation ou une situation de dépendance entre
        les personnes impliquées (St-Pierre et Viau, 2010).

Certaines situations de violence ou d'agression peuvent nécessiter une évaluation médicale. Cette décision
relève de la responsabilité du DPJ. En aucun temps, l'intervenant scolaire ne doit interpeller les parents
pour leur autorisation ou conduire un enfant vers un centre désigné. De telles actions pourraient
compromettre l’enquête et la judiciarisation de la situation. Des précisions quant aux centres désignés sont
versées { l’Annexe E.

3.5 La notion de confidentialité
La transmission d'information est essentielle à l'étape du signalement mais également dans toutes les
étapes de traitement du dossier. Les intervenants doivent suivre les règles de confidentialité propres à leur
établissement. Toutefois, en aucun temps ces règles ne doivent compromettre la sécurité ou le
développement de l'enfant (Gouvernement du Québec, 2001a).

Pour traiter les situations de violence de façon confidentielle, l'intervenant scolaire doit respecter des
obligations de discrétion, de même que de protection des renseignements et du secret professionnel
(Picard et Leclerc, 1993). Par conséquent, pour le signalement d’une situation de violence et pour toutes les
étapes qui suivront, l'intervenant ne doit partager que les informations nécessaires à la connaissance de la
situation et à la prise de décision relatives aux suites à donner (Gouvernement du Québec, 2001a).

De plus, de façon { ne pas nuire { la cueillette d’information ou de preuve, l’intervenant scolaire ne peut
transmettre d’informations aux parents sans l’autorisation du DPJ ou des policiers impliqués dans le
dossier. Cette règle s'applique également au partage d'informations avec les collègues de travail de même
qu’avec le présumé agresseur, et ce, tant et aussi longtemps que ce dernier n'a pas été jugé.

Dans un même ordre d’idée, les intervenants du DPJ sont tenus { des règles précises relativement { la
transmission des informations aux partenaires du réseau de la santé et des services sociaux comme aux
partenaires du réseau scolaire, et ce, pour chaque étape du traitement du dossier (Gouvernement du
Québec, 2008).

La notion de consentement aux relations sexuelles soutient l’analyse de situations par les intervenants.
L’intervenant scolaire a une obligation légale de signaler des situations de violence. Des informations
importantes doivent être transmises lors du signalement, notamment au regard de la vulnérabilité de
l’enfant ou de l’adolescent. Les règles de confidentialité sont { suivre pour ne pas nuire { l’élève, au
processus de cueillette d’information ou de preuve.




Cadre de référence
                      et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves
                      présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
21



4. Aspects cliniques
Le rôle de l’intervenant scolaire est de reconnaître les situations de violence, de les signaler selon les
procédures retenues, d’accueillir, de soutenir l’élève présumé victime ou victime de violence et de prévenir,
dans la mesure du possible, la répétition de ces situations.

Le rôle de la direction d’école est de soutenir la réflexion et l’analyse de la situation, de favoriser la
concertation des intervenants scolaires et la coordination de leurs actions en regard de soupçon ou de
divulgation de situation de violence, et ce, dans le respect des aspects légaux et cliniques de même que des
décisions prises.

En aucun temps, l’intervenant ou la direction d’école ne doit se substituer au DPJ, aux centres
désignés, aux policiers, aux enquêteurs, aux avocats ou aux juges.

4.1 Le rôle de l’intervenant
L’intervenant scolaire témoin ou soupçonnant une situation de violence devra poser différentes actions
face { l’élève, aux parents et à la direction d’école. Les prochaines lignes précisent ces actions.

Face à l'élève
Les attitudes suivantes sont { privilégier auprès de l’élève susceptible de vivre ou vivant une situation de
violence.


   Être attentif à tous les changements dans les comportements de l’élève, dans l’expression de ses
    émotions ou dans ses besoins vitaux (ex. : manger, dormir). Ces changements peuvent être des indices
    de situations de violence.

   Ne pas questionner l’élève sur la situation soupçonnée ou dénoncée. Certaines questions peuvent
    induire de l’information qui pourrait nuire { la déclaration de l’élève ou { l’enquête du DPJ ou des
    autorités judiciaires.

   Si l’élève parle spontanément de la situation :
       Demeurer calme.
       L’écouter et noter textuellement ses propos et le contexte dans lequel ils ont été recueillis.
       Respecter le rythme de l'enfant lors du dévoilement.
       Rassurer l’élève sur le fait qu’il n’est pas responsable de la situation de violence.
       Indiquer { l'élève qu'on le croie. Il n’est pas du ressort de l’intervenant scolaire de déterminer si
        l’élève dit vrai ou non.
       Si l’élève demande de ne pas divulguer son secret, lui préciser que la direction d’école sera informée
        et que tout sera mis en œuvre pour assurer sa sécurité.
       Éviter de commenter les actions ou les dires de l'agresseur face à l'enfant.




Cadre de référence
                       et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves
                       présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
22


   Appliquer les règles de confidentialité. Il est essentiel de préserver l’intégrité de l’élève et la réputation
    de la personne soupçonnée de violence.

   Colliger les éléments d’information. Une proposition de rapport de description des faits est versée à
    l’Annexe F. Tout document sur lequel sont notées les informations doit être signé et daté. La mention
    « Confidentiel » doit apparaître sur le document qui est, par la suite, remis à la direction d’école et
    conservé par cette dernière.

   Ne pas mener d’enquête.

   Signaler la situation au DPJ sans délai.
       L’intervenant peut utiliser le document « Aide-mémoire au signalement » (Annexe C).
       L’intervenant note au dossier les faits significatifs concernant l’élève, les communications avec
        l’entourage (parents, fratrie, ressource d’hébergement) et avec les partenaires (intervenants
        scolaires, professionnels, services policiers, etc.). Tous les documents doivent être signés, datés et
        identifiés avec la mention « CONFIDENTIEL ».
       En cas d’insatisfaction, le signalant au DPJ peut s'adresser au commissaire local aux plaintes du
        centre jeunesse. Ce dernier traite les dossiers au regard de l’accessibilité aux services, de la qualité
        des services donnés, des relations avec les intervenants de même que du respect des droits des
        usagers. Toutefois, le commissaire local aux plaintes ne peut intervenir dans les décisions de retenir
        ou non un signalement (Gouvernement du Québec, 2008).

Face aux parents de l'élève
En aucun temps, sauf sous avis contraire du DPJ ou des autorités policières, l'intervenant ne doit informer
les parents qu'un signalement a été effectué.

Face à la direction d'école
En cas de soupçon ou de divulgation, l’intervenant scolaire informe le plus rapidement possible sa direction
d’école sous le sceau de la confidentialité. Il lui remet tous les documents contenant des informations.

Dans l’éventualité où la direction d'école ne reconnaît pas le côté vraisemblable des allégations, il revient {
l'intervenant d'analyser la situation au regard des commentaires et questionnements qui lui ont été
formulés. Par la suite, si persiste un motif raisonnable de croire que l'élève est victime de mauvais
traitements, il revient à l'intervenant de s'acquitter de sa responsabilité professionnelle de signalement, et
ce, conformément à la LPJ.

4.2 Le rôle de la direction d'école
Il est de la responsabilité de la direction d’école de mettre en place et de coordonner le suivi au dossier de
même que de déterminer les mesures de soutien et de protection (affective et physique) provisoires à
l’égard de la sécurité ou du développement de l’élève présumé victime ou victime (Gouvernement du
Québec, 2001a). Dans les situations où la sécurité ou le développement des proches ou des pairs est
également à risque de compromission, des mesures de protection les concernant devront aussi être
envisagées. Des exemples de mesure de soutien { la victime sont proposés { l’Annexe G.



Cadre de référence
                       et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves
                       présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
23

Il revient également { la direction d’école :


     De consulter le DPJ lorsque l’analyse de la situation est complexe ou lorsque l’estimation du risque de
      compromission est difficile à réaliser.

     De collaborer avec les partenaires relativement à la transmission des informations, à la participation
      aux rencontres, à la mise en place des mesures d’aide.

     De s’assurer que tous les intervenants impliqués auprès de l'élève respectent les consignes et les
      recommandations du DPJ ou des autorités policières ou encore, qu’ils appliquent les actions retenues
      par l’équipe scolaire.

     D’assurer le respect des droits et de la réputation de la personne soupçonnée d’avoir commis des
      actes de violence tant que cette personne n'a pas été jugée.
         Dans l’éventualité où cette personne est un employé de l’établissement scolaire, la direction
          d’école

          « doit se poser la question suivante : compte tenu de ce qu’on me rapporte, est-ce que j’ai
          un motif raisonnable de croire que l’allégation puisse être vraisemblable? »
          (Gouvernement du Québec, 2001a, p. 28)

         Pour répondre à cette question, la direction d’école doit considérer les faits (ex. : les possibilités
          que le présumé abuseur ait pu être en contact avec l’élève). Considérant cette réflexion, la
          direction se réfère par la suite au Service au personnel de son organisation afin de connaître les
          procédures définies dans le cadre de telles situations.

     De soutenir les intervenants lorsqu’un signalement est nécessaire, pendant le processus d'enquête ou
      les étapes de judiciarisation ou encore, lorsque le signalement n'est pas retenu.


     De conserver les rapports de description des faits, les notes d’informations ou de communication, les
      aide-mémoire aux rencontres multidisciplinaires. La durée de vie de ces documents suit les mêmes
      règles que celles qui régissent les autres documents scolaires confidentiels.

La responsabilité d'une consultation médicale permettant de confirmer une agression sexuelle ou d'offrir
des soins revient au DPJ. Il en est de même de l'analyse et de l'orientation de l’enfant et de ses parents vers
des ressources spécialisées. Par contre, la direction d’école veillera { appuyer son personnel dans la
cueillette d’observations ou dans la réalisation d’évaluations pertinentes au suivi du signalement, si requis
par la situation ou par les partenaires.



L’intervenant scolaire doit demeurer attentif { tout changement chez l’élève. Des attitudes et des actions
sont { privilégier en cas de soupçon ou de divulgation de situation de violence face { l’élève, aux parents et
{ sa direction d’école.
La direction d’école met en place et coordonne le dossier.




Cadre de référence
                        et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves
                        présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
24




Cadre de référence
                     et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves
                     présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
25



5. Interventions lors de soupçon
d’une situation de violence
Un soupçon est un ensemble d’indices qui laisse présumer une situation de violence chez l’élève. La
présence de plusieurs indices ou un changement marqué dans le comportement, dans l’expression des
émotions ou dans les habitudes de vie peut amener un soupçon de situations de violence.

Les interventions proposées en cas de soupçon de situations de violence reprennent la démarche retenue
en Centre de réadaptation en déficience intellectuelle (Centre de réadaptation en déficience intellectuelle
de Québec, 2006; Centre de services en déficience intellectuelle de la Mauricie et du Centre-du-Québec -
Institut universitaire, 2007), mais sont appliquées au milieu scolaire. Elles sont décrites dans les
prochaines lignes et résumées au Tableau 2.

Lorsque l’intervenant soupçonne une situation de violence :

1. L’intervenant informe la direction d’école ou la personne désignée qui la remplace dans le respect des
   règles de confidentialité.

2. L’intervenant complète un rapport et indique dans la description des faits qu’il s’agit d’une possibilité
   de violence, d’agression sexuelle ou de négligence { l’endroit de l’élève (Rapport « Description des
   faits », Annexe F).

3. La direction d’école compose l’équipe des intervenants (enseignant, technicien en éducation
   spécialisée, personnel complémentaire et tout intervenant de l’école, du réseau de la santé ou de la
   communauté susceptible de soutenir la démarche de l’équipe) et les réunit en urgence.

   Lorsque la situation implique de la violence sexuelle, il est fortement recommandé qu’une ressource en
   psychologie ou en sexologie soit partie prenante du travail de l’équipe. Dans les cas où d’autres types de
   violence sont impliqués, les ressources en psychologie et en travail social sont nécessairement
   présentes.

   L’équipe est réunie en urgence et les objectifs de la rencontre sont de :

   
      Mettre en commun les éléments d’information actuels (indices et observations) et ceux ayant pu être
       colligés antérieurement au dossier de l’élève;

   
      Identifier les besoins d’information supplémentaire, s’il y a lieu, et les responsables de ces démarches;

   
      Dégager les pistes d’action et les attitudes { privilégier pour la suite des démarches.

   La situation actuelle est de l’ordre du SOUPÇON. L’équipe ne sait pas si l’élève vit une situation de
   violence. L’équipe doit recueillir un maximum d’informations.




Cadre de référence
                       et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves
                       présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
26

   Une synthèse de la rencontre doit être rédigée et être conservée par la direction de l’école. Il en est de
   même pour chaque rencontre de l’équipe (« Aide-mémoire { la rencontre d’équipe », Annexe H).

4. Dans le but de compléter la cueillette d’information ou pour soutenir l’analyse de la situation, la
   direction d’école peut faire appel au DPJ, { des ressources spécialisées ou { des partenaires du réseau
   (ex. : Centre de réadaptation en déficience intellectuelle, CLSC, policiers, CAVAC, etc.). Si une
   consultation est souhaitée, une personne de l’équipe est désignée et contacte la ressource. La validation
   de l’analyse de la situation et le suivi retenu peuvent être offerts par le biais d’une consultation
   téléphonique ou d’une nouvelle rencontre d’équipe (Réseau des partenaires, Annexe J).

5. Suite { l’analyse de la situation, la direction d’école et les membres de l’équipe élaborent un plan
   d’action dans lequel les mesures de soutien { la présumée victime sont identifiées. Le contenu et les
   modalités de transmission des informations aux parents, au tuteur légal ou aux autres personnels sont
   précisées, et ce, dans le respect des aspects légaux aux situations de violence et des règles de
   confidentialité.

6. Suite { l’analyse de la situation par l’équipe, lorsque suffisamment d’informations sont disponibles et
   qu’est précisé un motif raisonnable de croire que la sécurité ou le développement de l’élève est
   compromis, le signalement au DPJ est effectué par la personne désignée par l’équipe.

   Dans l’éventualité où le signalement est retenu, les intervenants et la direction d’école doivent
   collaborer au processus d’enquête et assurer avec les partenaires la mise en place des mesures de
   protection, d’aide et de soutien { la personne et à ses proches (référer à la section 6 de ce document).

7. Si les informations sont insuffisantes ou qu’un motif raisonnable ne peut être précisé, il y a maintien de
   la vigilance et des attitudes préventives des intervenants.

   Pour soutenir la poursuite des observations, une grille est proposée { l’Annexe I. La consignation des
   observations demeure d’une grande importance.

   L’équipe et l’entourage de l’élève présumé victime s’assurent de ne pas le questionner pendant la
   période d’observation. Cependant, des opportunités sont proposées { l’élève afin qu’il puisse
   s’exprimer. Dans l’éventualité d’une divulgation, les propos sont textuellement notés (référer { la
   section 6 de ce document).

   La direction d’école organise des rencontres de l’équipe des intervenants impliqués dans l’analyse de la
   situation sur une base régulière. Ces rencontres permettent des retours systématiques sur l’évolution
   de la situation, les mesures de soutien mises en place, etc. En tout temps, la contribution de consultants
   du DPJ peut être sollicitée pour une nouvelle analyse de la situation.



La démarche de cueillette d’information peut être longue. PATIENCE, VIGILANCE et RIGUEUR sont
nécessaires. En situation de soupçon, le soutien à la présumée victime est essentiel. En tout temps, le travail
d’équipe doit se faire dans la CONFIDENTIALITÉ.




Cadre de référence
                       et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves
                       présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
27

     Tableau 2 – Interventions lors du soupçon d’une situation de violence


                                    L’intervenant soupçonne une situation de violence


                                          (1) L’intervenant informe sa direction d’école
                                         (2) L’intervenant rédige un rapport (Annexe F)




                              (3) La direction d’école compose et réunit l’équipe en urgence
                                                 (Aide-mémoire, Annexe H)



(4) Consultation auprès
  d’autres ressources;                        (5) Élaboration du plan d’action,
 validation de l’analyse                       identification des modalités de
  de la situation et des                 transmission d’information et des mesures
    actions possibles                                     de soutien
        (Annexe J)                                        (Annexe G)



             (6) Informations suffisantes et                                       (7) Informations insuffisantes
             motif raisonnable de croire à la
              compromission de la sécurité
            ou du développement de l’élève :

                   Signalement au DPJ
                                                                              Poursuite des observations (Annexe I)
                                                                               Mise en place de mesures de soutien
                                                                            et de protection à la personne (Annexe G)


                                 Non
                 Retenu
                                retenu
                                                                                      Réévaluations régulières
                                                                                  et systématiques de la situation

                              Collaboration de l’équipe au processus
                            d’enquête, à la mise en place des mesures                            L’intervenant
                            de soutien à la personne et à ses proches                      NE QUESTIONNE PAS l’élève

                                                                                                  S’il se confie,
                                                                                        l’intervenant note textuellement
                                                                                                   ses propos


     Cadre de référence
                            et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves
                            présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
28




Cadre de référence
                     et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves
                     présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
29



6. Interventions lors de la
 divulgation d’une situation de
 violence
Cette démarche s’applique lorsque l’élève exprime verbalement ou autrement qu’il a subi de la violence ou
encore lorsqu’une personne est un témoin direct d’une situation de violence vécue par un élève.

Lorsqu’il y a divulgation d’une situation de violence, l’intervenant adopte les attitudes suivantes :

   Dès que l’élève exprime qu’il a été ou qu’il est victime de violence, il faut l’écouter, le prendre au sérieux
    et agir rapidement.
   Ne pas questionner l’élève. S’il parle spontanément, ses propos sont notés textuellement.
   Ne pas tenter de déterminer si l’élève dit vrai ou non. Ne pas enquêter. Cette responsabilité
    n’appartient pas au personnel de l’école.
   Si l’élève demande de ne pas dévoiler son secret, il faut le rassurer et lui signaler qu’il n’est pas
    coupable de cette situation. Il est aussi important de lui expliquer que l’intervenant doit informer sa
    direction d’école et que tout sera fait pour l’aider, pour assurer sa protection et sa sécurité.

Les interventions proposées en cas de divulgation de situations de violence reprennent la démarche
retenue en CRDI (Centre de services en déficience intellectuelle de la Mauricie et du Centre-du-Québec -
Institut universitaire, 2007; Centre de réadaptation en déficience intellectuelle Montérégie-Est, 2007;
Centre de réadaptation en déficience intellectuelle de Québec, 2006;), mais sont appliquées en milieu
scolaire. Elles sont décrites dans les prochaines lignes et résumées au Tableau 3.

1. L’intervenant { qui la divulgation est exprimée signale la situation au DPJ sans délai. L’organisation des
   informations { transmettre peut être soutenue par l’utilisation de l’aide-mémoire au signalement
   (Annexe C).

2. L’intervenant complète un rapport. Les faits sont décrits et l’intervenant indique qu’il s’agit d’une
   divulgation de violence (Rapport « Description des faits », Annexe F).

3. L’intervenant informe, sous le sceau de la confidentialité, la direction d’école ou la personne désignée
   en son absence.

4. La direction d’école compose l’équipe des intervenants (enseignant, technicien en éducation
   spécialisée, personnel complémentaire de l’école, tout intervenant de l’école, du réseau de la santé ou
   de la communauté susceptible de soutenir la démarche de l’équipe) et les réunit en urgence.




Cadre de référence
                       et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves
                       présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
30

   Lorsque la situation implique de la violence sexuelle, il est fortement recommandé qu’une ressource en
   psychologie ou en sexologie soit partie prenante du travail de l’équipe. Dans les cas où d’autres types de
   violence sont impliqués, les ressources en psychologie et en travail social sont nécessairement
   présentes.

   Les objectifs de la rencontre sont de :

   a. Mettre en commun les éléments d’information actuels (indices, observations, propos) et ceux ayant
      pu être colligés antérieurement au dossier de l’élève;
   b. Identifier les besoins d’information supplémentaire ou de partenariat de même que les
      responsables de ces démarches;
   c. Dégager les mesures de soutien et de protection pour l’élève, ses proches et ses pairs, s’il y a lieu
      ainsi que les attitudes à privilégier et les informations à transmettre.

   Une synthèse de la rencontre doit être rédigée et conservée par la direction de l’école. Il en est de même
   pour chaque rencontre de l’équipe (« Aide-mémoire { la rencontre d’équipe », Annexe H).

5. Des ressources spécialisées ou des partenaires extérieurs (ex. : DPJ, Centre de réadaptation en
   déficience intellectuelle de Québec, CLSC, policiers, CAVAC, etc.) peuvent être consultés afin de jeter un
   éclairage sur la situation, sur les mesures de soutien à envisager et sur les actions à prendre (Réseau
   des partenaires, Annexe J).

6. La direction d’école et les membres de l’équipe élaborent le plan d’action { retenir dans le contexte
   scolaire, et ce, dans le respect des décisions prises par le DPJ ou les autorités policières.
   Le plan d’action inclut, entre autres, les mesures de soutien requises pour la présumée victime afin
   d’assurer sa sécurité et son absence de contact avec le présumé agresseur.

   Les modalités de transmission de l’information aux parents, au tuteur ou autres personnels concernés
   sont précisées suite à une consultation auprès des intervenants du DPJ.

7. Suite { l’analyse du DPJ, le signalement peut être retenu. Une évaluation de la situation et des
   conditions de vie sera effectuée par le DPJ. Les intervenants scolaires pourraient être appelés à
   collaborer au cours de cette enquête.

   Si l’enquête met en évidence que la sécurité ou le développement de l’élève est compromis, il y a prise
   en charge du dossier par le DPJ et différentes mesures sont retenues.

   Si la sécurité ou le développement de l’élève n’est pas compromis, il y a fin de l’intervention du DPJ.

   Tout au long du processus, des informations seront transmises { la direction d’école ou { l’intervenant
   identifié par l’équipe scolaire dans le respect des règles gérant la transmission des informations
   propres à chacun des milieux.

8. Dans l’éventualité où le signalement n’est pas retenu { l’étape de l’analyse, le maintien de la vigilance et
   des attitudes préventives des intervenants s’avère essentiel.


Cadre de référence
                       et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves
                       présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
31

    Pour soutenir la poursuite des observations, une grille est proposée { l’Annexe I. La consignation des
    observations demeure d’une grande importance.

    L’équipe et l’entourage de l’élève s’assurent de ne pas le questionner pendant la poursuite des
    observations ou des interventions du DPJ ou des autorités policières. Des opportunités sont
    disponibles { l’élève afin qu’il puisse s’exprimer. Dans l’éventualité d’une divulgation, les propos sont
    textuellement notés.

La direction d’école organise des rencontres d’équipe sur une base régulière afin de procéder { des retours
systématiques sur l’évolution de la situation, les mesures de soutien mises en place, etc. En cas
d’insatisfaction quant au traitement du dossier, la direction d’école ou la personne déléguée par l’équipe
peut s’adresser au commissaire local aux plaintes du centre jeunesse (Annexe J).



Lors de divulgation de situation de violence, l’intervenant scolaire doit adopter des attitudes qui
permettent l’accueil de l’élève sans compromettre d’éventuelles enquêtes ou procédures judiciaires. La
coordination de la démarche est assumée par la direction d’école et la concertation avec les partenaires
s’avère un incontournable. En tout temps, le travail d’équipe doit se faire dans la CONFIDENTIALITÉ.




Cadre de référence
                      et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves
                      présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
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Cadre de référence
                     et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves
                     présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
33

 Tableau 3 – Interventions lors de la divulgation d’une situation de violence

 L’intervenant NE
 QUESTIONNE PAS

 L’intervenant note
  textuellement les                   L’intervenant reçoit une divulgation de l’élève
     propos de la
      personne


            (1) L’intervenant signale au DPJ                                 (2) L’intervenant rédige un rapport
                       (Annexe C)                                                          (Annexe F)
                                                                                 (3) L’intervenant informe sa
                                                                                        direction d’école
             Analyse sommaire par le DPJ



                                                                           (4) La direction d’école compose et réunit
                                                                                   l’équipe en urgence. (Annexe H)

         (7) Signalement             (8) Signalement
              retenu                    non retenu
                                                                        (5) Consultation de ressources
                                                                                    (Annexe J)


                                                                                 (6) Élaboration du plan d’action
          Évaluation de la situation                                                       (Annexe G)
           et des conditions de vie


                                                                      Collaboration de l’équipe
                                                                       au processus d’enquête,
                                                                   à la mise en place des mesures
                                                                     de soutien à l’élève et à ses
                                Non
                                                                               proches
Compromission               compromission



                                                                                                  (9) Observations
Prise en charge                   Fin de                                                              (Annexe I)
    Mesures                  l’intervention

                                                                                        Réévaluations régulières
                                                                                    et systématiques de la situation




 Cadre de référence
                           et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves
                           présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
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Cadre de référence
                     et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves
                     présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
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Conclusion
Le cadre de référence et les interventions de ce document précisent les actions des acteurs du milieu
scolaire visant { assurer la sécurité et la protection de l’élève présentant une déficience intellectuelle,
présumé victime ou victime de violence. Ces actions respectent l’obligation de signalement stipulée par la
LPJ (Gouvernement du Québec, 2011) et elles s’inscrivent dans les orientations ministérielles en regard des
agressions sexuelles (Gouvernement du Québec, 2001a). De plus, les valeurs d’interdisciplinarité et l’esprit
d’engagement de l’Entente multisectorielle (Gouvernement du Québec, 2001b) sont au cœur des
démarches privilégiées.

Les interventions retenues en situation de soupçon ou de divulgation de violence sont proposées et
illustrées aux Tableaux 2 et 3 du document. Des informations d’ordre légal notamment en regard de l’âge
de consentement aux relations sexuelles et la notion de confidentialité des renseignements sont précisées.
De plus, des indications quant aux aspects cliniques des situations de violence (rôles de l’intervenant, de la
direction d’école) sont également apportées. Les contenus de ce cadre de référence orientent les actions
des intervenants scolaires et de la direction d’école, tout en assurant le respect des droits des élèves
présentant une déficience intellectuelle âgés de 4 à 17 ans dans les établissements scolaires.

Lors de ses contacts avec les élèves présentant une déficience intellectuelle, l’intervenant scolaire doit
demeurer vigilant pour dépister les situations de violence. En cas de soupçon ou de dévoilement de ces
situations, l’intervenant informe sa direction d’école. Par la suite, sous la coordination de cette dernière, le
travail d’équipe est mis en place pour traiter cette situation, souvent fort complexe. Les besoins de l’élève
présentant une déficience intellectuelle, sa sécurité et le respect de ses droits sont au centre de la
démarche.

Dans le but de contrer les situations de violence que peuvent subir les élèves présentant une déficience
intellectuelle, des actions des coordonnateurs, des conseillers pédagogiques et des directions
d’établissement visant à faire connaître et à assurer l’application des interventions { privilégier dans ces
situations sont essentielles. De plus, des activités de formation et d’accompagnement des intervenants
scolaires sont requises afin de garantir la compréhension et l’utilisation judicieuse des contenus et des
outils de ce cadre de référence.


Pour contrer la vulnérabilité des jeunes présentant une déficience intellectuelle aux situations de violence,
l’implantation d’une démarche d’éducation { la sexualité et l’application de programmes sont essentielles. Il
en est de même d’actions de soutien aux familles et d’activités de formation pour les intervenants (Sobsey,
2002). L’adoption d’attitudes respectueuses et la mise en place d’activités visant le développement
personnel et social constituent des interventions { caractère préventif par lesquelles l’élève pourra
entretenir des relations saines, non empreintes de violence. Une attention portée à développer des
comportements autodéterminés chez les élèves présentant une déficience intellectuelle, une vigilance aux
indices de situations de violence et la collaboration avec les partenaires auront des impacts directs sur la
qualité de vie et la sécurité de ces élèves.




Cadre de référence
                       et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves
                       présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
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Cadre de référence
                     et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves
                     présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
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Lexique
Abus financier : Acte commis dans le but de porter atteinte à une personne en enlevant, détournant, volant
ou contrôlant ses biens, ses possessions. (Centre de réadaptation en déficience intellectuelle de Québec,
2006; Centre de réadaptation en déficience intellectuelle Montérégie-Est, 2007)

Abus physique : Acte commis dans le but d’infliger une douleur physique ou une blessure. (Centre de
réadaptation en déficience intellectuelle Montérégie-Est, 2007; Centre de services en déficience
intellectuelle de la Mauricie et du Centre-du-Québec - Institut universitaire, 2007; Centre de réadaptation
en déficience intellectuelle de Québec, 2006;)

Abus psychologique : Acte, attitude ou parole qui vise { porter atteinte ou { détruire l’intégrité psychique,
l’image de soi ou la confiance d’une personne. (Centre de réadaptation en déficience intellectuelle
Montérégie-Est, 2007; Centre de services en déficience intellectuelle de la Mauricie et du Centre-du-Québec
- Institut universitaire, 2007; Centre de réadaptation en déficience intellectuelle de Québec, 2006)

Abus sexuel : « Geste posé par une personne donnant ou recherchant une stimulation sexuelle non
appropriée quant à l’âge et au niveau de développement de l’enfant ou de l’adolescent, portant ainsi
atteinte { son intégrité corporelle ou psychique, alors que l’abuseur a un lien de consanguinité avec la
victime ou qu’il est en position de responsabilité, d’autorité ou de domination avec elle. Les abus sexuels
comprennent essentiellement des gestes d’ordre sexuel qui sont inappropriés puisqu’ils sont imposés { un
enfant qui ne possède ni l’âge, ni le développement affectif, ni la maturité, ni les connaissances nécessaires
pour réagir adéquatement à de tels gestes. » (Gouvernement du Québec, 2001a, p. 37)

Centre désigné : Établissement du réseau de santé et des services sociaux qui offre des services médicaux
et qui est désigné pour mener l’intervention médicosociale auprès des victimes d’agression sexuelle.
(Centre de services en déficience intellectuelle de la Mauricie et du Centre-du-Québec - Institut
universitaire, 2007, p. 52)

« Danger grave et immédiat » : Caractéristique d’une situation qui comporte des risques réels de
préjudice pour la personne ou autrui, qui est directe et rapprochée dans le temps (Centre de services en
déficience intellectuelle de la Mauricie et du Centre-du-Québec - Institut universitaire, 2007, p. 52).
L’intégrité de la personne est généralement compromise.

Dévoilement ou divulgation : Situation observée lorsqu’une personne exprime verbalement ou
autrement qu’elle est abusée, a été abusée ou négligée. Un dévoilement peut aussi être l’expression d’un
témoin (employé de l’établissement ou personne de la communauté) d’une situation d’abus ou de
négligence concernant un mineur ou un adulte. (Centre de réadaptation en déficience intellectuelle
Montérégie-Est, 2007, p. 4)

Jugement professionnel : Processus de réflexion et d'analyse menant vers une prise de décision ou la
formulation d'une opinion, qui s'appuie sur la formation, l’expérience et l’expertise du professionnel de
même que sur différentes données (exemple: la connaissance de la personne, l'observation de son
fonctionnement actuel, passé et attendu dans la situation, l'environnement, les objectifs poursuivis, les
mesures de soutien mises en place, etc.).

Mauvais traitements physiques : « Les situations de mauvais traitements physiques renvoient à des
actions ou des omissions dirigées vers un enfant provoquant des traumatismes corporels et affectant son



Cadre de référence
                       et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves
                       présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
38

intégrité physique. Ces mauvais traitements peuvent être causés par suite d’excès ou de négligence. Les
mauvais traitements physiques par excès sont des gestes posés qui provoquent des sévices corporels ou
des traumatismes qui peuvent avoir des conséquences sérieuses sur la santé, le développement ou la vie de
l’enfant. Les gestes dépassent la mesure raisonnable soit par leur force, soit par leur répétition. Les
mauvais traitements physiques par négligence renvoient soit { “une insuffisance chronique qualitative
et/ou quantitative de répondre aux besoins physiques de l’enfant ”, soit { “l’absence de moyens nécessaires
pris par les parents pour empêcher les mauvais traitements physiques par un tiers”». (Gouvernement du
Québec, 2001a, p. 37)

Menaces pour la santé physique : « Le terme menace laisse croire à un danger réel ou probable pouvant
se produire de façon imminente ou à moyen terme. La notion de soins renvoie non seulement aux soins de
santé mais également { ceux requis pour maintenir l’intégrité physique de l’enfant : alimentation, hygiène
personnelle, surveillance, habillement. » (Gouvernement du Québec, 2001a, p. 37)

Mesures de soutien : « Actions s’ajoutant aux interventions des intervenants scolaires. Ces mesures sont
variées et nombreuses (ex. : accompagnement dans le transport quotidien, mise en place d’un autre moyen
de transport, modification de l’horaire de fréquentation de l’école, changement dans le milieu résidentiel ou
scolaire, référence à un organisme de soutien psychologique, etc.) (Centre de réadaptation en déficience
intellectuelle Montérégie-Est, 2007, p. 4). Le choix d’une ou de plusieurs de ces mesures s’appuie sur les
caractéristiques de chaque victime ou présumée victime et relève de la responsabilité de la direction de
l’école et de son équipe. »

Négligence : Omission d’un acte essentiel au bien-être et à la sécurité de la personne sur le plan physique,
psychologique, social, biologique ou juridique. » (Centre de réadaptation en déficience intellectuelle de
Québec, 2006; Centre de réadaptation en déficience intellectuelle Montérégie-Est, 2007)

Soupçon de violence : « Ensemble d’indices qui laissent présumer l’existence d’une situation de violence
chez une personne. La présence de plusieurs indices ou un changement marqué dans le comportement de
la personne peut nous amener { soupçonner une situation d’abus ou de négligence. » (Centre de
réadaptation en déficience intellectuelle Montérégie-Est, 2007, p. 4)

Violence : Comportement « ayant pour effet de nuire au développement de l’autre, en compromettant son
intégrité physique, psychologique ou sexuelle. » (Billette et al, 1994, p. 9)




Cadre de référence
                      et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves
                      présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
39



Bibliographie
BILLETTE, V., COOPER, N., GOSSELIN, A., MIVILLE-DESCHÊNES, C. et LECLERC, S.R. (1994) VIRAJ. Programme de
prévention de la violence dans les relations amoureuses des jeunes, Québec : ministère de l’Éducation du
Québec, 46 p.

BOUCHER, C. et TREMBLAY, G. (2011). Situations d’agressions sexuelles chez les personnes présentant une
déficience intellectuelle, Atelier présenté dans le cadre du Congrès de l’AQIS, Mai 2011, Shawinigan (Québec).

CENTRE DE RÉADAPTATION EN DÉFICIENCE INTELLECTUELLE MONTÉRÉGIE-EST (2007). Protocole d’intervention
en cas de violence à l’endroit des personnes desservies par le Centre de réadaptation en déficience intellectuelle
Montérégie-Est, Montérégie.

CENTRE DE RÉADAPTATION EN DÉFICIENCE INTELLECTUELLE DE QUÉBEC (2006). Guide d’intervention dans les
situations de violence faite aux personnes présentant une déficience intellectuelle ou un trouble envahissant du
développement, Québec.

CENTRE DE RÉADAPTATION EN DÉFICIENCE INTELLECTUELLE DE LA MAURICIE ET DU CENTRE-DU-QUÉBEC –
INSTITUT UNIVERSITAIRE (2007). Protocole d’intervention en cas de violence faite aux personnes inscrites et
desservies par le Centre de service en déficience intellectuelle de la Mauricie et du Centre-du-Québec, Québec :
Trois-Rivières.

FÉDÉRATION QUÉBÉCOISE DES CENTRES DE RÉADAPTATION EN DÉFICIENCE INTELLECTUELLE (1995). Guide de
référence en matière de prévention, de dépistage et d’intervention face à la violence faite aux personnes
présentant une déficience intellectuelle, Québec : Montréal.

GOUVERNEMENT DU QUÉBEC (2011). Loi sur la protection de la jeunesse, Chapitre P-34.1, Québec (Québec) :
Éditeur officiel du Québec, consulté en ligne le 13.10.2011.

GOUVERNEMENT DU QUÉBEC (2008). Communiquer pour protéger les enfants, Québec (Québec) : Direction des
communications du ministère de la Santé et des Services Sociaux du Québec, 32 p.

GOUVERNEMENT DU QUÉBEC (2008). Faire un signalement au DPJ, c’est déjà protéger un enfant. Quand et
comment signaler, Québec (Québec) : Direction des communications du ministère de la Santé et des Services
Sociaux du Québec, 28 p.

GOUVERNEMENT DU QUÉBEC (2007). On a signalé la situation de votre enfant à la DPJ. Que devez-vous savoir
maintenant?, Québec (Québec) : Direction des communications du ministère de la Santé et des Services Sociaux
du Québec, 24 p.

GOUVERNEMENT DU QUÉBEC (2001a). Entente multisectorielle relative aux enfants victimes d’abus sexuels, de
mauvais traitement physique ou d’une absence de soins menaçant leur santé physique, Québec : Directions des
communications, 40 p.

GOUVERNEMENT DU QUÉBEC (2001b). Orientations gouvernementales en matière d’agression sexuelle,
Québec : Direction des communications, 91 p.



Cadre de référence
                       et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves
                       présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
40

HINGSBURGER, D. (1995). Just say Know! Understanding and reducing the risk of sexual victimization of people
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LEGENDRE, R. (2005). Dictionnaire de l'éducation, 3e édition, Montréal : Guérin, éditeur ltée.

MANSELL, S. et SOBSEY, D. (2001). Counselling people with developmental disabilities who have been sexually
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MINISTÈRE DE LA CULTURE, DES COMMUNICATIONS ET DE LA CONDITION FÉMININE (2010). Les agressions
sexuelles chez les personnes handicapées existent et marquent profondément. Soyons vigilants, Québec :
Secrétariat à la condition féminine.

MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION, DU LOISIR ET DU SPORT (2008). L’éducation à la sexualité en milieu scolaire : oui,
mais comment? Guide de soutien à la mise en marche d’une démarche d’éducation à la sexualité à l’éducation
préscolaire, au primaire et au secondaire, Québec : Direction des communications, 68 p.

MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION, DU LOISIR ET DU SPORT (2008). Plan d’action gouvernemental 2008-2013 en
matière d’agression sexuelle, Québec : Direction des communications, 71 p.

MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION DU QUÉBEC (2003). Les difficultés d’apprentissage à l’école. Cadre de référence
pour guider l’intervention, Québec : Gouvernement du Québec (Direction de l’adaptation scolaire et des services
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MONDOR, M. (2010). Aide-mémoire au signalement, Document élaboré en soutien à la formation « Vie affective
et sexuelle en déficience intellectuelle », Ste-Thérèse (Québec) : Direction régionale de Laval, des Laurentides et
de Lanaudière.

PICARD, L. et LECLERC, M. (1993). La protection des renseignements personnels à l'école, Québec : ministère de
l'Éducation du Québec (Direction de l’adaptation scolaire et des services complémentaires), 93 p.

SOBSEY, D. (2002). Violence familiale et déficience intellectuelle, Ottawa (Canada) : Centre national
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ST-PIERRE, F. et VIAU, M.F. (2010). L'enfant victime d'agression sexuelle. Comprendre et aider, Montréal : CHU
Ste-Justine, 240 p.

VALLÉE, D., BRAULT, N., BLANC, M.H., TRENT, D. SÉGUIN, Y. (2007). Guide d’information à l’intention des victimes
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YOUNG, S. et DUROCHER, L. (2010). Guide de soutien à la pratique en abus sexuels et en comportements sexuels
inappropriés chez les enfants de 0 à 11 ans, Montréal : Centre Jeunesse de Montréal-Institut universitaire, 42 p.


Sites consultés
CALACS                  www.calacsca.qc.ca
Éducaloi                www.educaloi.qc.ca
Justice Canada          www.justice.gc.ca



Cadre de référence
                        et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves
                        présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
Annexe A
Entente multisectorielle
Annexe A   42




Cadre de référence
                     et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves
                     présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
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  • 2. Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
  • 3. iii Remerciements Recherche et conception Line Jacques, Service régional de soutien et d’expertise en déficience intellectuelle Direction régionale de Laval, des Laurentides et de Lanaudière Conception graphique et collaboration à la révision linguistique Le Porte-mots, Jocelyne Brault Remerciements Nous tenons à remercier les personnes suivantes pour leur lecture, leurs commentaires et suggestions de même que leur soutien dans la démarche de rédaction du cadre de référence. Mme Fanny Éthier, chef Accueil DPJ, Centre jeunesse des Laurentides; M. Gaëtan Goudreault, responsable de l’adaptation scolaire, Direction régionale de Laval, des Laurentides et de Lanaudière; Mme Caroline Leblanc, conseillère pédagogique { l’éducation { la sexualité et au dossier violence, Commission scolaire Seigneurie-des-Mille-Îles; Mme Sylvie Martel, personne-ressource { l’entente de complémentarité MELS-MSSS, Direction régionale de Laval, des Laurentides et de Lanaudière; Mme Catherine Nadeau, personne-ressource au plan d’action sur la violence, Direction régionale de Laval, des Laurentides et de Lanaudière; M. Gaëtan Tremblay, psychologue, Centre de réadaptation en déficience intellectuelle et en trouble envahissant du développement de Montréal. Dans ce document, le masculin est utilisé pour l’ensemble des personnes de sexe féminin et masculin. Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
  • 4. Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
  • 5. v Introduction Les intervenants scolaires qui travaillent auprès d'élèves présentant une déficience intellectuelle âgés de 4 à 17 ans peuvent être confrontés à des situations de violence. En effet, le danger d’exploitation sexuelle des personnes handicapées serait au moins 150 % plus élevé que celui des personnes du même sexe, d’âge similaire et sans handicap (Fédération québécoise des centres de réadaptation en déficience intellectuelle, 1995). Des études plus récentes (Mansell et Sobsey, 2001; Sobsey, 2002; Sullivan et Knuston, 2000 dans St- Pierre et Viau, 2010) mettent en évidence un degré de vulnérabilité nettement plus élevé face aux situations de négligence, de violence physique et psychologique de même que d'agression sexuelle chez les enfants et les adolescents présentant une déficience intellectuelle. Cette vulnérabilité aux mauvais traitements serait de degré encore plus marqué chez les enfants présentant plusieurs atteintes (Sobsey, 2002). Enfin, selon Statistique Canada (2004, dans Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, 2010), 80 % des agressions sexuelles sont commises sur des jeunes de 16 ans et moins. Les situations de violence, qu’elles soient soupçonnées ou divulguées, sont toujours hautement complexes. Leur traitement doit s'inscrire dans le respect de la Loi de la protection de la Jeunesse (Gouvernement du Québec, 2011; LPJ) et de l'Entente multisectorielle (Gouvernement du Québec, 2001a). Un travail d’équipe impliquant la collaboration de partenaires et l’application d’une démarche rigoureuse d’observation et d’intervention sont essentiels. Il est de la responsabilité de chaque commission scolaire, par le biais de ses cadres des Services éducatifs et complémentaires, de ses conseillers pédagogiques et de ses directions d’école de faire connaître et d’assurer le respect d’une telle démarche par l’ensemble de ses intervenants. En effet, seule une action concertée et responsable permettra la prévention et l’arrêt des situations de violence, d’agression et de négligence auprès des enfants et des adolescents présentant une déficience intellectuelle. Conformément à la LPJ (Gouvernement du Québec, 2011), aux principes directeurs des orientations gouvernementales (Plan d’action gouvernemental en matière d’agression sexuelle, 2008-2013) et aux fondements de l’Entente multisectorielle (Gouvernement du Québec, 2001a), ce cadre de référence et les interventions qui y sont précisées visent à :  Assurer la sécurité, la protection et le soutien professionnel requis à l’enfant présentant une déficience intellectuelle vivant ou à risque de vivre une situation susceptible de compromettre sa sécurité et son développement;  Intervenir dans le respect de l’élève victime ou présumé victime et de l’Entente multisectorielle (Gouvernement du Québec, 2001a). En précisant les actions à privilégier dans les situations de violence, nous souhaitons encourager la collaboration et la concertation entre les intervenants scolaires et les différents partenaires des réseaux concernés. Tout intervenant du milieu scolaire œuvrant auprès d’élèves de 4 à 17 ans présentant une déficience intellectuelle est donc directement concerné par ce cadre de référence. La première section de ce document identifie et définit des principes et des concepts relatifs à l’intervention en situation de négligence ou de violence physique, psychologique ou sexuelle. Par la suite, sont précisés des aspects légaux et cliniques des situations de violence. Les notions de confidentialité et de consentement aux relations sexuelles sont abordées. Enfin, des interventions en situation de soupçon et de divulgation de violence sont proposées aux intervenants scolaires dans les dernières sections du document. Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
  • 6. vi Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
  • 7. vii Table des matières Remerciements ............................................................................................................................................. iii Introduction .................................................................................................................................................... v 1. Principes directeurs ............................................................................................................................. 9 2. Définitions ............................................................................................................................................ 13 3. Aspects légaux ..................................................................................................................................... 17 3.1 La loi sur la protection de la jeunesse (LPJ).................................................................... 17 3.2 Le Directeur de la protection de la Jeunesse (DPJ) ....................................................... 18 3.3 Le signalement au DPJ ........................................................................................................... 18 3.4 Le consentement aux relations sexuelles ........................................................................ 19 3.5 La notion de confidentialité ................................................................................................. 20 4. Aspects cliniques ................................................................................................................................. 21 4.1 Le rôle de l’intervenant ......................................................................................................... 21 4.2 Le rôle de la direction d'école .............................................................................................. 22 5. Interventions lors de soupçon d’une situation de violence ................................................... 25 6. Interventions lors de la divulgation d’une situation de violence ........................................ 29 Conclusion ..................................................................................................................................................... 35 Lexique ........................................................................................................................................................... 37 Bibliographie ............................................................................................................................................... 39 Annexe A Entente multisectorielle ................................................................................................... 41 Annexe B Indices et manifestations de situations de violence chez la personne présentant une déficience intellectuelle ..................................................................... 45 Annexe C Aide-mémoire au signalement à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) ..................................................................................................................... 53 Annexe D Après le signalement......................................................................................................... 59 Annexe E Centres désignés pour les enfants................................................................................. 63 Annexe F Rapport « Description des faits » .................................................................................. 67 Annexe G Mesures de soutien et de protection ............................................................................. 71 Annexe H Aide-mémoire à la rencontre d’équipe ........................................................................ 75 Annexe I Grille d’observation des comportements .................................................................... 81 Annexe J Réseau des partenaires .................................................................................................... 85 Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
  • 8. viii Liste des tableaux Tableau 1 – Définitions et indices de situations de violence .................................................................. 15 Tableau 2 – Interventions lors du soupçon d’une situation de violence.......................................... 27 Tableau 3 – Interventions lors de la divulgation d’une situation de violence ............................. 33 Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
  • 9. 9 1. Principes directeurs Les enfants et les adolescents présentant une déficience intellectuelle sont plus à risque d'être victimes de situations de violence ou de subir des agressions sexuelles (Sobsey, 2002; Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, 2010; Sullivan et Knuston, 2000 dans St-Pierre et Viau, 2010). De nombreux facteurs contribuent à ce degré élevé de vulnérabilité. Parmi ces facteurs, plusieurs auteurs (Boucher et Tremblay, 2011; St-Pierre et Viau, 2010; Hingsburger, 1995) relèvent :  les limitations cognitives de ces jeunes;  leur faible degré d'estime de soi;  leur dépendance physique, affective et financière { l’environnement;  leur isolement social;  leurs moyens de communication limités;  leur éducation axée sur la soumission et sur l'obéissance;  leur pauvre éducation à la sexualité. Les situations de violence et d'agression sexuelle ont des conséquences sur les plans affectif, psychologique ou comportemental chez l'enfant et l'adolescent présentant une déficience intellectuelle. Le retrait, l’agressivité, la peur, la soumission extrême en sont des exemples. Nous reviendrons de façon plus exhaustive sur les manifestations et les conséquences possibles des situations de violence à la prochaine section. Le degré de sévérité des conséquences des situations de violence varie chez les victimes, mais il n’est jamais négligeable (Boucher et Tremblay, 2011; Mansell et Sobsey, 2001). Les caractéristiques propres aux jeunes présentant une déficience intellectuelle peuvent rendre difficile la reconnaissance de leurs demandes d'aide ou de protection. La vigilance de même que les actions de dépistage et d'intervention des intervenants scolaires sont donc essentielles. Un des objectifs du « Plan d’action gouvernemental 2008-2013 en matière d’agression sexuelle » (MELS, 2008) vise { fournir des services d’accueil, de soutien et d’intervention aux enfants victimes d’agression. Pour ce faire, l’importance de l’application de l’Entente multisectorielle (Gouvernement du Québec, 2001a) de même que la collaboration et la responsabilité du MELS y sont réitérées. L’Entente multisectorielle « consiste en l’engagement d’agir en concertation dans des situations mettant en cause des enfants victimes d’abus sexuels, de mauvais traitements physiques ou d’une absence de soins menaçant leur santé physique lorsqu’il existe un motif raisonnable de croire que la sécurité ou le développement de ces enfants est compromis et qu’un crime a été commis { leur endroit » (Gouvernement du Québec, 2001a, p. 15). Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
  • 10. 10 De plus, cette entente précise les actions à réaliser dès le signalement d'une situation d'agression ou de violence et elle indique les rôles et les contributions de chaque partenaire (Annexe A). Les orientations ministérielles en matière d’agressions sexuelles (Gouvernement du Québec, 2001b) identifient des valeurs centrales aux démarches visant à contrer les agressions sexuelles. Ces valeurs sont le respect de l’intégrité physique et psychologique des personnes, l'égalité entre les sexes, la responsabilisation collective et individuelle de même que la responsabilité et le respect des adultes envers les enfants. Les fondements du présent cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès des élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans respectent les valeurs qui sont identifiées dans les orientations ministérielles (Gouvernement du Québec, 2001b) et l’Entente multisectorielle (Gouvernement du Québec, 2001a). À la lecture de divers ouvrages (Centre de réadaptation en déficience intellectuelle de Québec, 2006; Gouvernement du Québec, 2011a, 2011b; MEQ, 2003), des principes guidant les actions ont été identifiés. Les contenus de ce cadre de référence et des interventions qui y sont proposées s’y appuient. 1. L’enfant et l’adolescent présentant une déficience intellectuelle ont droit au respect et à la protection de leur intégrité physique et psychologique de même qu'aux soins nécessaires à leur bien-être et à leur développement. 2. La sécurité et la protection des personnes doivent être assurées dans tous les milieux de vie, qu'ils soient privés ou publics par les adultes, et ce, sans présumer qu'une autre personne a préalablement pris les dispositions nécessaires. 3. Le bien-être, la sécurité et le respect des droits de l’enfant ou de l’adolescent présumé victime ou victime de violence ou d'agression sexuelle sont au cœur des préoccupations des intervenants scolaires. 4. L’intervenant applique une approche globale et systémique pour interpréter les comportements de l'enfant ou de l'adolescent présentant une déficience intellectuelle présumé victime ou victime de situation de violence ou d'agression sexuelle. 5. L’intervenant scolaire procède à une analyse des situations d'agression sexuelle dans le respect des droits de l’élève, des aspects légaux au regard du consentement aux relations sexuelles et de la LPJ. 6. Tout intervenant scolaire a l'obligation, en vertu de la LPJ, de signaler au Directeur de la protection de la jeunesse (DPJ) toute situation mettant à risque la sécurité et le développement d'un enfant ou d'un adolescent présentant une déficience intellectuelle. 7. L’intervenant agit en concertation avec les partenaires des différents réseaux, et ce, dans un esprit de partage d'informations, d'orientations et dans le respect des compétences et des pouvoirs de chacun de même que des décisions qui ont été prises. 8. Lors de soupçon ou de divulgation de situation de violence, les règles de confidentialité retenues par l’établissement scolaire doivent être appliquées. Toutefois, en aucun temps, ces règles ne doivent interférer avec le droit à la vie et à la sécurité de l'enfant ou de l'adolescent. Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
  • 11. 11 9. Les enfants et les adolescents présentant une déficience intellectuelle présumés victimes ou victimes de violence ou d'agression sexuelle sont en droit d'être accueillis, soutenus avec respect et empathie par tous les intervenants scolaires. 10. Dans une perspective de prévention des situations de violence et des agressions, l’intervenant doit privilégier une démarche d’éducation à la santé sexuelle auprès de l’élève présentant une déficience intellectuelle par le biais de moyens adaptés à ses besoins et à son développement. La sensibilisation aux actes d’agression, leur reconnaissance et comment y réagir doivent constituer des volets de cette éducation. De nombreux facteurs contribuent à rendre les enfants et les adolescents présentant une déficience intellectuelle plus à risque d'être victimes de situations de violence. Les actions proposées dans ce cadre placent ces jeunes au cœur de la démarche de dépistage et d’intervention. Elles respectent les valeurs identifiées dans les orientations ministérielles, l’Entente multisectorielle et la Loi de la protection de la jeunesse. Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
  • 12. 12 Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
  • 13. 13 2. Définitions Dans le « Guide de référence en matière de prévention, de dépistage et d’intervention face { la violence faite aux personnes présentant une déficience intellectuelle » (Fédération québécoise des centres de réadaptation en déficience intellectuelle, 1995), la violence est définie sous deux formes : l’abus et la négligence. « L’abus est un exercice de pouvoir par lequel un individu en position de force cherche à contrôler une autre personne en utilisant des moyens physiques et non physiques qui visent { l’obliger { adopter des comportements conformes { ses propres désirs. » (p. 5) « La négligence comprend la privation volontaire (négligence active, faite délibérément) ou la privation non volontaire (négligence passive, par manque de connaissance de l’autre) de la part de la personne qui ne répond pas aux besoins de la personne dont elle a la responsabilité. » (p. 5) La violence peut être d’ordre psychologique, verbal, physique, sexuel, financier ou matériel. Une personne présentant une déficience intellectuelle peut subir toutes formes de violence (Sullivan et Knuston, 2000 dans St-Pierre et Viau, 2010). Le document « Orientations gouvernementales en matière d’agression sexuelle » (Gouvernement du Québec, 2001b) définit une agression sexuelle comme suit : « Une agression sexuelle est un geste à caractère sexuel, avec ou sans contact physique, commis par un individu sans le consentement de la personne visée ou, dans certains cas, notamment dans celui des enfants, par une manipulation affective et du chantage. Il s’agit d’un acte visant { assujettir une autre personne { ses propres désirs par un abus de pouvoir, par l’utilisation de la force ou de la contrainte, ou sous la menace implicite ou explicite. Une agression sexuelle porte atteinte aux droits fondamentaux, notamment { l’intégrité physique et psychologique et à la sécurité de la personne. » (p. 22) Les agressions sexuelles peuvent être intrafamiliales, c’est-à-dire qu’elles peuvent impliquer les parents, la fratrie ou d’autres membres de la famille élargie ou toute personne considérée comme figure parentale ou comme fratrie. En ce sens, une analyse des liens familiaux doit inclure les réalités relationnelles comme celles créées par les familles reconstituées. Les agressions impliquant l’entourage de l’enfant ou de l’adolescent (les voisins, les amis de la famille, les parents d’amis, etc.) sont dites extrafamiliales. Dans les cas où l’agresseur présumé travaille pour l’établissement scolaire, la sécurité de l’enfant et des autres jeunes en contact avec cette personne doit être assurée (St-Pierre et Viau, 2010). Les concepts d’abus et de négligence sont présentés au Tableau 1, élaboré à partir des informations retrouvées dans le Protocole d’intervention en cas de violence faite aux personnes desservies par le Centre de services en déficience intellectuelle de la Mauricie et du Centre-du-Québec - Institut universitaire (2007). L’enfant et l’adolescent présentant une déficience intellectuelle victimes de violence ne sont pas toujours en mesure d’exprimer ce qu’ils vivent. Par conséquent, des manifestations possibles de violence et Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
  • 14. 14 des indices pouvant être présents chez l’élève présumé victime ou victime sont relevés dans ce tableau. Des listes plus exhaustives de manifestations et d’indices sont placées { l’Annexe B. Il importe de signaler que les indices ne constituent pas obligatoirement des indicateurs de situation de violence. Il est donc essentiel que les informations contenues { l’Annexe B soient utilisées judicieusement. Une analyse des indices réalisée conjointement par des intervenants connaissant bien l’élève et par des personnels complémentaires, la direction d’école et des partenaires de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) est fortement recommandée. L’enfant et l’adolescent présentant une déficience intellectuelle peuvent aussi indiquer qu’ils vivent une situation de violence ou d'agression sexuelle par des comportements autres que ceux mis en évidence dans ce document. Un degré élevé de vigilance de la part des intervenants est nécessaire en ce qui a trait à l'observation de changements dans les comportements de l'enfant ou de l'adolescent présentant une déficience intellectuelle de même que dans l'expression de ses émotions ou de ses besoins vitaux (Centre de services en déficience intellectuelle de la Mauricie et du Centre-du-Québec - Institut universitaire, 2007; Hingsburger, 1995). De plus, compte tenu de la complexité des situations de violence et d'agression, l’analyse et l’interprétation de tout indice ou de toute manifestation comportementale s’appuieront sur l’ensemble du fonctionnement de l’élève et ses particularités, sur le caractère nouveau de la manifestation ainsi que sur son intensité, sa fréquence et sa durée. Les impacts de la situation sur la sécurité et le développement du jeune sont à considérer. En tout temps, la vigilance et le jugement professionnel appuyés sur un processus rigoureux d’observation, de réflexion et de raisonnement des intervenants travaillant auprès de l’élève demeurent des éléments déterminants dans l’identification des indices et dans leur analyse. L’intervention en situation de violence, qu’elle soit soupçonnée ou divulguée, peut mettre en évidence des concepts peu familiers { l’intervenant scolaire. Afin d’assurer une compréhension commune des différents concepts et des manifestations de la violence, des définitions sont proposées au Lexique. L’intervenant ou la direction d’école pourra y référer au besoin. L’enfant et l’adolescent présentant une déficience intellectuelle sont susceptibles de vivre des situations de violence de tous ordres. En tout temps, l’intervenant doit demeurer vigilant aux manifestations comportementales des jeunes et plus particulièrement aux changements dans leur fonctionnement. Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
  • 15. Tableau 1 – Définitions et indices de situations de violence 15 Abus Négligence Abus psychologique Abus physique Agression sexuelle Abus financier Acte commis dans le but de Acte commis dans le but Acte de pouvoir où des Acte commis dans le but Omission d’un acte essentiel porter atteinte ou de détruire d’infliger une douleur physique menaces, de la force physique, de porter atteinte à une au bien-être et à la sécurité de l’intégrité psychique, l’image ou une blessure à une du chantage ou de la personne en enlevant, la personne sur le plan Définition de soi ou la confiance de la personne. manipulation affective, du en détournant, en volant physique, psychologique, personne. harcèlement, de la persuasion ou en contrôlant ses social, biologique ou juridique. sont utilisés afin d’obliger une biens, ses possessions. La négligence peut être personne à avoir des activités délibérée (active) ou sexuelles contre sa volonté. inconsciente, par manque de connaissance ou autre (passive).  Violence verbale  Bousculades  Exhibitionnisme  Privation de biens En rapport avec :  Ignorance intentionnelle  Pincements  Voyeurisme  Absence d’activités de  l’alimentation Manifestations possibles  Non-respect d’un objet,  Gifles  Attouchements sur et sous les loisirs, de sorties  l’habillement d’une situation ou d’un  Coups vêtements  Disparition de biens  l’hygiène événement ayant une  Brûlures, etc.  Nudité imposée personnels  la surveillance valeur affective ou morale  Méthodes éducatives  Baisers imposés  Utilisation des biens de  l’éducation pour la personne déraisonnables ou abusives  Masturbation imposée la personne pour  les soins médicaux  Destruction des biens de la  Exposition à la pornographie quelqu’un d’autre  l’affection L’abus physique peut aller personne imposée  Utilisation inadéquate jusqu’à l’homicide.  Harcèlement sexuel des montants octroyés  Relations sexuelles sans consentement, inceste  Prostitution imposée, etc.  Docilité excessive  Blessures  Démangeaisons, irritations,  Manque d’hygiène Indices chez la victime  Isolement  Problèmes de santé, lésions génitales, anales  Malnutrition  Pleurs fréquents somatisation  Maux de ventre  Manque de vêtements ou  Peurs  Tendance à accaparer ou à  Manque d’appétit, nausées et vêtements inappropriés à  Manies de protection, etc. manipuler vomissements l’âge, la saison, etc.  Comportements agressifs,  Pudeur excessive ou  Absence de soins médicaux automutilation désinhibition appropriés, erreurs ou  Anxiété, peurs, pleurs  Docilité, agressivité absence de médication  Reproduction de gestes de  Isolement  Absence de suivis médicaux violence, etc.  Anxiété, tristesse, pleurs, etc. ou spécialisés, etc. L’utilisation et l’analyse de ces informations doivent être appuyées sur le jugement professionnel des intervenants. Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
  • 16. 16 Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
  • 17. 17 3. Aspects légaux L’intervenant en milieu scolaire est susceptible d’être témoin ou de soupçonner une situation de violence impliquant un enfant ou un adolescent présentant une déficience intellectuelle. En ce sens, tout intervenant et toute direction d’école sont interpellés par le contenu des lignes suivantes. 3.1 La loi sur la protection de la jeunesse (LPJ) Sur le plan légal, le premier critère d’analyse d’une situation est l'âge chronologique de la personne et non son niveau ou les particularités de son fonctionnement. Par conséquent, le degré de déficience intellectuelle n’est pas considéré { priori dans l’analyse d’une situation de violence ou d'agression sexuelle. La LPJ vise à protéger les enfants de moins de 18 ans des situations dans lesquelles leur sécurité ou leur développement pourrait être compromis. Pour ce faire, cette loi «… crée notamment une infraction pour quiconque omet, refuse ou néglige de protéger un enfant dont il a la garde ou pose des actes de nature à compromettre la sécurité ou le développement d’un enfant. » (Gouvernement du Québec, 2001a, p. 36) La notion de compromission ou le risque de compromission de la sécurité réfère aux situations qui menacent la vie ou l'intégrité de la personne ou encore, qui la placent en danger réel, imminent de mort. Pour ce qui est du développement de l'enfant, la compromission ou le risque de compromission regroupe les situations qui entravent de façon importante l'actualisation des habiletés de l'enfant, et ce, en fonction des conditions qui seraient appropriées pour son âge et ses besoins (Gouvernement du Québec, 2011). La LPJ stipule une obligation de signalement lorsqu'un enfant est dans une situation d'abandon, de négligence, de mauvais traitements psychologiques, d'agression sexuelle, d'abus physiques ou de troubles de comportement sérieux. « Les professionnels travaillant auprès des enfants, les employés d’établissements du réseau de la santé et des services sociaux, les enseignants, les personnes œuvrant dans un milieu de garde et les policiers :   doivent, dans l'exercice de leurs fonctions, signaler au DPJ toutes les situations visées par la LPJ;   doivent, lorsqu'ils ne sont pas dans l'exercice de leurs fonctions, signaler toutes les situations d'abus sexuels et d'abus physiques, et ce, même s'ils jugent que les parents prennent des moyens pour mettre fin à la situation; c'est au DPJ d'évaluer si ces moyens sont adéquats;   peuvent, lorsqu'ils ne sont pas dans l'exercice de leurs fonctions, signaler les autres situations pouvant compromettre la sécurité ou le développement d'un enfant. » (Gouvernement du Québec, 2008, p. 20) Les intervenants liés par le secret professionnel comme le psychologue, l'orthophoniste, l'ergothérapeute, l'infirmière, etc. sont également tenus à respecter cette obligation de signalement. Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
  • 18. 18 De plus, la LPJ stipule une obligation d'apporter toute l'aide nécessaire à un enfant qui désire signaler sa situation ou celle de ses frères et sœurs ou d'un autre enfant qu'il connaît (Gouvernement du Québec, 2008). 3.2 Le Directeur de la protection de la Jeunesse (DPJ) La responsabilité de protéger l'enfant revient d'abord aux parents. L’application de la LPJ constitue le mandat du DPJ, soit de voir à la protection de l'enfant et de l'adolescent de moins de 18 ans dans les situations d’abandon, de négligence, de mauvais traitements psychologiques, d’abus sexuels, d’abus physiques, de troubles du comportement sérieux (Gouvernement du Québec, 2008). « L'intervention du DPJ auprès d'un enfant et de ses parents doit viser à mettre fin à la situation qui compromet la sécurité ou le développement de l'enfant et éviter qu'elle ne se reproduise, et ce, dans l'intérêt de l'enfant et dans le respect de ses droits. » (p. 7) Le DPJ et ses intervenants ne peuvent intervenir que lorsqu'une situation leur a été signalée. Les rôles du DPJ sont de :   Recevoir le signalement.   Procéder { l’analyse du signalement et, si approprié, { l’évaluation de la situation et des conditions de vie de l’enfant. Cette évaluation s’appuie sur les critères suivants : « la nature, la gravité, la chronicité et la fréquence des faits; l’âge et les caractéristiques personnelles de l’enfant; la capacité et la volonté des parents de mettre fin { la situation; les ressources du milieu pour venir en aide { l’enfant et aux parents. » (Gouvernement du Québec, 2008, p. 22)   Déterminer et appliquer les mesures pour corriger la situation (orientation vers des ressources, judiciarisation de la situation).   Réviser la situation de l’enfant. Il revient également au DPJ et à ses intervenants la responsabilité d'évaluer les moyens de protection mis en place par les parents dans les situations de violence ou d'agression commises par des tiers. 3.3 Le signalement au DPJ Le signalement de situations au DPJ doit être fait « … lorsque vos propres observations ou les propos et les confidences de l'enfant vous donnent des motifs raisonnables de croire que sa sécurité ou son développement est ou peut être compromis… » (Gouvernement du Québec, 2008, p. 21) Dans les situations d'incertitude, l'intervenant peut consulter le DPJ pour obtenir un soutien et de l’aide dans les actions à privilégier. Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
  • 19. 19 Des informations importantes sont à donner lors du signalement (Gouvernement du Québec, 2008), soit :  Le nom et les coordonnées de la personne qui effectue le signalement;  Le nom et les coordonnées de l'enfant ou de l’adolescent;  Les faits préoccupants;  Les facteurs de vulnérabilité, les caractéristiques personnelles du jeune;  Les caractéristiques du fonctionnement du milieu familial;  La capacité et la volonté des parents de faire face à la situation;  Les actions posées par le milieu scolaire face à la situation (si cela était pertinent);  Les ressources dont l'enfant et la famille bénéficient actuellement. Pour un enfant ou un adolescent présentant une déficience intellectuelle, l'intervenant qui effectue le signalement doit porter une attention particulière à mettre en évidence les vulnérabilités du jeune, son niveau de développement, les implications de sa condition de santé (si pertinent) ou ses besoins particuliers. Un aide-mémoire au signalement est proposé aux intervenants à l'Annexe C. Tout signalement au DPJ de même que l'identité du signalant sont confidentiels. En aucun temps, une poursuite légale du signalant n'est possible. Le signalant peut répéter un signalement si nécessaire. Les étapes possibles suivant le signalement d’une situation sont présentées { l’Annexe D. Toutes les situations d'agression sexuelle récentes ou passées doivent être signalées au DPJ. Ce sont les intervenants de la DPJ qui identifient les conséquences de ces agressions et les mesures à prendre (Gouvernement du Québec, 2008). 3.4 Le consentement aux relations sexuelles De façon générale, l’âge de consentement { des relations sexuelles (c’est-à-dire à des contacts sexuels, allant des baisers aux relations sexuelles) est de 16 ans. Le consentement d’un jeune de 16 ans à des relations sexuelles est reconnu lorsqu’il n'est pas en relation d'autorité, de confiance, d'exploitation ou de dépendance avec son partenaire. Pour l’adolescent de 14 ou 15 ans, les relations sexuelles consensuelles sont possibles  lorsque l’écart d’âge avec son partenaire est de moins de 5 ans;  lorsqu’il n’y a pas de rapport d’autorité, de confiance, d’exploitation ou de dépendance avec son partenaire. Pour le jeune de 12-13 ans, le consentement à des activités sexuelles est reconnu  lorsque ce jeune n'a pas plus de 2 ans de différence avec son partenaire;  lorsqu’il n’a pas de rapport d'autorité, de confiance, d'exploitation ou de dépendance face { son partenaire. Le consentement { des activités sexuelles n'est pas reconnu valable d’un point de vue légal pour le jeune âgé de moins de 11 ans. Il est à noter qu'en tout temps, l'absence d'opposition de l'enfant ou de l'adolescent ne constitue pas un consentement aux activités sexuelles (St-Pierre et Viau, 2010). En considérant la notion d’âge de consentement aux activités sexuelles, les intervenants sont en mesure de mieux cerner les situations vécues par l'enfant ou l'adolescent présentant une déficience intellectuelle. Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
  • 20. 20 Les relations sexuelles ne sont pas considérées comme consensuelles et elles doivent faire l'objet d'un signalement (même si les parents prennent des mesures pour corriger la situation) dans les situations suivantes :  Il y a un écart d'âge ou de niveau de développement entre les personnes impliquées;  Il y a rapport de force ou d'intimidation entre les personnes impliquées;  Il y a un rapport d'autorité, de confiance ou d'exploitation ou une situation de dépendance entre les personnes impliquées (St-Pierre et Viau, 2010). Certaines situations de violence ou d'agression peuvent nécessiter une évaluation médicale. Cette décision relève de la responsabilité du DPJ. En aucun temps, l'intervenant scolaire ne doit interpeller les parents pour leur autorisation ou conduire un enfant vers un centre désigné. De telles actions pourraient compromettre l’enquête et la judiciarisation de la situation. Des précisions quant aux centres désignés sont versées { l’Annexe E. 3.5 La notion de confidentialité La transmission d'information est essentielle à l'étape du signalement mais également dans toutes les étapes de traitement du dossier. Les intervenants doivent suivre les règles de confidentialité propres à leur établissement. Toutefois, en aucun temps ces règles ne doivent compromettre la sécurité ou le développement de l'enfant (Gouvernement du Québec, 2001a). Pour traiter les situations de violence de façon confidentielle, l'intervenant scolaire doit respecter des obligations de discrétion, de même que de protection des renseignements et du secret professionnel (Picard et Leclerc, 1993). Par conséquent, pour le signalement d’une situation de violence et pour toutes les étapes qui suivront, l'intervenant ne doit partager que les informations nécessaires à la connaissance de la situation et à la prise de décision relatives aux suites à donner (Gouvernement du Québec, 2001a). De plus, de façon { ne pas nuire { la cueillette d’information ou de preuve, l’intervenant scolaire ne peut transmettre d’informations aux parents sans l’autorisation du DPJ ou des policiers impliqués dans le dossier. Cette règle s'applique également au partage d'informations avec les collègues de travail de même qu’avec le présumé agresseur, et ce, tant et aussi longtemps que ce dernier n'a pas été jugé. Dans un même ordre d’idée, les intervenants du DPJ sont tenus { des règles précises relativement { la transmission des informations aux partenaires du réseau de la santé et des services sociaux comme aux partenaires du réseau scolaire, et ce, pour chaque étape du traitement du dossier (Gouvernement du Québec, 2008). La notion de consentement aux relations sexuelles soutient l’analyse de situations par les intervenants. L’intervenant scolaire a une obligation légale de signaler des situations de violence. Des informations importantes doivent être transmises lors du signalement, notamment au regard de la vulnérabilité de l’enfant ou de l’adolescent. Les règles de confidentialité sont { suivre pour ne pas nuire { l’élève, au processus de cueillette d’information ou de preuve. Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
  • 21. 21 4. Aspects cliniques Le rôle de l’intervenant scolaire est de reconnaître les situations de violence, de les signaler selon les procédures retenues, d’accueillir, de soutenir l’élève présumé victime ou victime de violence et de prévenir, dans la mesure du possible, la répétition de ces situations. Le rôle de la direction d’école est de soutenir la réflexion et l’analyse de la situation, de favoriser la concertation des intervenants scolaires et la coordination de leurs actions en regard de soupçon ou de divulgation de situation de violence, et ce, dans le respect des aspects légaux et cliniques de même que des décisions prises. En aucun temps, l’intervenant ou la direction d’école ne doit se substituer au DPJ, aux centres désignés, aux policiers, aux enquêteurs, aux avocats ou aux juges. 4.1 Le rôle de l’intervenant L’intervenant scolaire témoin ou soupçonnant une situation de violence devra poser différentes actions face { l’élève, aux parents et à la direction d’école. Les prochaines lignes précisent ces actions. Face à l'élève Les attitudes suivantes sont { privilégier auprès de l’élève susceptible de vivre ou vivant une situation de violence.   Être attentif à tous les changements dans les comportements de l’élève, dans l’expression de ses émotions ou dans ses besoins vitaux (ex. : manger, dormir). Ces changements peuvent être des indices de situations de violence.   Ne pas questionner l’élève sur la situation soupçonnée ou dénoncée. Certaines questions peuvent induire de l’information qui pourrait nuire { la déclaration de l’élève ou { l’enquête du DPJ ou des autorités judiciaires.   Si l’élève parle spontanément de la situation :  Demeurer calme.  L’écouter et noter textuellement ses propos et le contexte dans lequel ils ont été recueillis.  Respecter le rythme de l'enfant lors du dévoilement.  Rassurer l’élève sur le fait qu’il n’est pas responsable de la situation de violence.  Indiquer { l'élève qu'on le croie. Il n’est pas du ressort de l’intervenant scolaire de déterminer si l’élève dit vrai ou non.  Si l’élève demande de ne pas divulguer son secret, lui préciser que la direction d’école sera informée et que tout sera mis en œuvre pour assurer sa sécurité.  Éviter de commenter les actions ou les dires de l'agresseur face à l'enfant. Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
  • 22. 22   Appliquer les règles de confidentialité. Il est essentiel de préserver l’intégrité de l’élève et la réputation de la personne soupçonnée de violence.   Colliger les éléments d’information. Une proposition de rapport de description des faits est versée à l’Annexe F. Tout document sur lequel sont notées les informations doit être signé et daté. La mention « Confidentiel » doit apparaître sur le document qui est, par la suite, remis à la direction d’école et conservé par cette dernière.   Ne pas mener d’enquête.   Signaler la situation au DPJ sans délai.  L’intervenant peut utiliser le document « Aide-mémoire au signalement » (Annexe C).  L’intervenant note au dossier les faits significatifs concernant l’élève, les communications avec l’entourage (parents, fratrie, ressource d’hébergement) et avec les partenaires (intervenants scolaires, professionnels, services policiers, etc.). Tous les documents doivent être signés, datés et identifiés avec la mention « CONFIDENTIEL ».  En cas d’insatisfaction, le signalant au DPJ peut s'adresser au commissaire local aux plaintes du centre jeunesse. Ce dernier traite les dossiers au regard de l’accessibilité aux services, de la qualité des services donnés, des relations avec les intervenants de même que du respect des droits des usagers. Toutefois, le commissaire local aux plaintes ne peut intervenir dans les décisions de retenir ou non un signalement (Gouvernement du Québec, 2008). Face aux parents de l'élève En aucun temps, sauf sous avis contraire du DPJ ou des autorités policières, l'intervenant ne doit informer les parents qu'un signalement a été effectué. Face à la direction d'école En cas de soupçon ou de divulgation, l’intervenant scolaire informe le plus rapidement possible sa direction d’école sous le sceau de la confidentialité. Il lui remet tous les documents contenant des informations. Dans l’éventualité où la direction d'école ne reconnaît pas le côté vraisemblable des allégations, il revient { l'intervenant d'analyser la situation au regard des commentaires et questionnements qui lui ont été formulés. Par la suite, si persiste un motif raisonnable de croire que l'élève est victime de mauvais traitements, il revient à l'intervenant de s'acquitter de sa responsabilité professionnelle de signalement, et ce, conformément à la LPJ. 4.2 Le rôle de la direction d'école Il est de la responsabilité de la direction d’école de mettre en place et de coordonner le suivi au dossier de même que de déterminer les mesures de soutien et de protection (affective et physique) provisoires à l’égard de la sécurité ou du développement de l’élève présumé victime ou victime (Gouvernement du Québec, 2001a). Dans les situations où la sécurité ou le développement des proches ou des pairs est également à risque de compromission, des mesures de protection les concernant devront aussi être envisagées. Des exemples de mesure de soutien { la victime sont proposés { l’Annexe G. Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
  • 23. 23 Il revient également { la direction d’école :   De consulter le DPJ lorsque l’analyse de la situation est complexe ou lorsque l’estimation du risque de compromission est difficile à réaliser.   De collaborer avec les partenaires relativement à la transmission des informations, à la participation aux rencontres, à la mise en place des mesures d’aide.   De s’assurer que tous les intervenants impliqués auprès de l'élève respectent les consignes et les recommandations du DPJ ou des autorités policières ou encore, qu’ils appliquent les actions retenues par l’équipe scolaire.   D’assurer le respect des droits et de la réputation de la personne soupçonnée d’avoir commis des actes de violence tant que cette personne n'a pas été jugée.  Dans l’éventualité où cette personne est un employé de l’établissement scolaire, la direction d’école « doit se poser la question suivante : compte tenu de ce qu’on me rapporte, est-ce que j’ai un motif raisonnable de croire que l’allégation puisse être vraisemblable? » (Gouvernement du Québec, 2001a, p. 28)  Pour répondre à cette question, la direction d’école doit considérer les faits (ex. : les possibilités que le présumé abuseur ait pu être en contact avec l’élève). Considérant cette réflexion, la direction se réfère par la suite au Service au personnel de son organisation afin de connaître les procédures définies dans le cadre de telles situations.   De soutenir les intervenants lorsqu’un signalement est nécessaire, pendant le processus d'enquête ou les étapes de judiciarisation ou encore, lorsque le signalement n'est pas retenu.   De conserver les rapports de description des faits, les notes d’informations ou de communication, les aide-mémoire aux rencontres multidisciplinaires. La durée de vie de ces documents suit les mêmes règles que celles qui régissent les autres documents scolaires confidentiels. La responsabilité d'une consultation médicale permettant de confirmer une agression sexuelle ou d'offrir des soins revient au DPJ. Il en est de même de l'analyse et de l'orientation de l’enfant et de ses parents vers des ressources spécialisées. Par contre, la direction d’école veillera { appuyer son personnel dans la cueillette d’observations ou dans la réalisation d’évaluations pertinentes au suivi du signalement, si requis par la situation ou par les partenaires. L’intervenant scolaire doit demeurer attentif { tout changement chez l’élève. Des attitudes et des actions sont { privilégier en cas de soupçon ou de divulgation de situation de violence face { l’élève, aux parents et { sa direction d’école. La direction d’école met en place et coordonne le dossier. Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
  • 24. 24 Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
  • 25. 25 5. Interventions lors de soupçon d’une situation de violence Un soupçon est un ensemble d’indices qui laisse présumer une situation de violence chez l’élève. La présence de plusieurs indices ou un changement marqué dans le comportement, dans l’expression des émotions ou dans les habitudes de vie peut amener un soupçon de situations de violence. Les interventions proposées en cas de soupçon de situations de violence reprennent la démarche retenue en Centre de réadaptation en déficience intellectuelle (Centre de réadaptation en déficience intellectuelle de Québec, 2006; Centre de services en déficience intellectuelle de la Mauricie et du Centre-du-Québec - Institut universitaire, 2007), mais sont appliquées au milieu scolaire. Elles sont décrites dans les prochaines lignes et résumées au Tableau 2. Lorsque l’intervenant soupçonne une situation de violence : 1. L’intervenant informe la direction d’école ou la personne désignée qui la remplace dans le respect des règles de confidentialité. 2. L’intervenant complète un rapport et indique dans la description des faits qu’il s’agit d’une possibilité de violence, d’agression sexuelle ou de négligence { l’endroit de l’élève (Rapport « Description des faits », Annexe F). 3. La direction d’école compose l’équipe des intervenants (enseignant, technicien en éducation spécialisée, personnel complémentaire et tout intervenant de l’école, du réseau de la santé ou de la communauté susceptible de soutenir la démarche de l’équipe) et les réunit en urgence. Lorsque la situation implique de la violence sexuelle, il est fortement recommandé qu’une ressource en psychologie ou en sexologie soit partie prenante du travail de l’équipe. Dans les cas où d’autres types de violence sont impliqués, les ressources en psychologie et en travail social sont nécessairement présentes. L’équipe est réunie en urgence et les objectifs de la rencontre sont de :   Mettre en commun les éléments d’information actuels (indices et observations) et ceux ayant pu être colligés antérieurement au dossier de l’élève;   Identifier les besoins d’information supplémentaire, s’il y a lieu, et les responsables de ces démarches;   Dégager les pistes d’action et les attitudes { privilégier pour la suite des démarches. La situation actuelle est de l’ordre du SOUPÇON. L’équipe ne sait pas si l’élève vit une situation de violence. L’équipe doit recueillir un maximum d’informations. Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
  • 26. 26 Une synthèse de la rencontre doit être rédigée et être conservée par la direction de l’école. Il en est de même pour chaque rencontre de l’équipe (« Aide-mémoire { la rencontre d’équipe », Annexe H). 4. Dans le but de compléter la cueillette d’information ou pour soutenir l’analyse de la situation, la direction d’école peut faire appel au DPJ, { des ressources spécialisées ou { des partenaires du réseau (ex. : Centre de réadaptation en déficience intellectuelle, CLSC, policiers, CAVAC, etc.). Si une consultation est souhaitée, une personne de l’équipe est désignée et contacte la ressource. La validation de l’analyse de la situation et le suivi retenu peuvent être offerts par le biais d’une consultation téléphonique ou d’une nouvelle rencontre d’équipe (Réseau des partenaires, Annexe J). 5. Suite { l’analyse de la situation, la direction d’école et les membres de l’équipe élaborent un plan d’action dans lequel les mesures de soutien { la présumée victime sont identifiées. Le contenu et les modalités de transmission des informations aux parents, au tuteur légal ou aux autres personnels sont précisées, et ce, dans le respect des aspects légaux aux situations de violence et des règles de confidentialité. 6. Suite { l’analyse de la situation par l’équipe, lorsque suffisamment d’informations sont disponibles et qu’est précisé un motif raisonnable de croire que la sécurité ou le développement de l’élève est compromis, le signalement au DPJ est effectué par la personne désignée par l’équipe. Dans l’éventualité où le signalement est retenu, les intervenants et la direction d’école doivent collaborer au processus d’enquête et assurer avec les partenaires la mise en place des mesures de protection, d’aide et de soutien { la personne et à ses proches (référer à la section 6 de ce document). 7. Si les informations sont insuffisantes ou qu’un motif raisonnable ne peut être précisé, il y a maintien de la vigilance et des attitudes préventives des intervenants. Pour soutenir la poursuite des observations, une grille est proposée { l’Annexe I. La consignation des observations demeure d’une grande importance. L’équipe et l’entourage de l’élève présumé victime s’assurent de ne pas le questionner pendant la période d’observation. Cependant, des opportunités sont proposées { l’élève afin qu’il puisse s’exprimer. Dans l’éventualité d’une divulgation, les propos sont textuellement notés (référer { la section 6 de ce document). La direction d’école organise des rencontres de l’équipe des intervenants impliqués dans l’analyse de la situation sur une base régulière. Ces rencontres permettent des retours systématiques sur l’évolution de la situation, les mesures de soutien mises en place, etc. En tout temps, la contribution de consultants du DPJ peut être sollicitée pour une nouvelle analyse de la situation. La démarche de cueillette d’information peut être longue. PATIENCE, VIGILANCE et RIGUEUR sont nécessaires. En situation de soupçon, le soutien à la présumée victime est essentiel. En tout temps, le travail d’équipe doit se faire dans la CONFIDENTIALITÉ. Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
  • 27. 27 Tableau 2 – Interventions lors du soupçon d’une situation de violence L’intervenant soupçonne une situation de violence (1) L’intervenant informe sa direction d’école (2) L’intervenant rédige un rapport (Annexe F) (3) La direction d’école compose et réunit l’équipe en urgence (Aide-mémoire, Annexe H) (4) Consultation auprès d’autres ressources; (5) Élaboration du plan d’action, validation de l’analyse identification des modalités de de la situation et des transmission d’information et des mesures actions possibles de soutien (Annexe J) (Annexe G) (6) Informations suffisantes et (7) Informations insuffisantes motif raisonnable de croire à la compromission de la sécurité ou du développement de l’élève : Signalement au DPJ Poursuite des observations (Annexe I) Mise en place de mesures de soutien et de protection à la personne (Annexe G) Non Retenu retenu Réévaluations régulières et systématiques de la situation Collaboration de l’équipe au processus d’enquête, à la mise en place des mesures L’intervenant de soutien à la personne et à ses proches NE QUESTIONNE PAS l’élève S’il se confie, l’intervenant note textuellement ses propos Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
  • 28. 28 Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
  • 29. 29 6. Interventions lors de la divulgation d’une situation de violence Cette démarche s’applique lorsque l’élève exprime verbalement ou autrement qu’il a subi de la violence ou encore lorsqu’une personne est un témoin direct d’une situation de violence vécue par un élève. Lorsqu’il y a divulgation d’une situation de violence, l’intervenant adopte les attitudes suivantes :  Dès que l’élève exprime qu’il a été ou qu’il est victime de violence, il faut l’écouter, le prendre au sérieux et agir rapidement.  Ne pas questionner l’élève. S’il parle spontanément, ses propos sont notés textuellement.  Ne pas tenter de déterminer si l’élève dit vrai ou non. Ne pas enquêter. Cette responsabilité n’appartient pas au personnel de l’école.  Si l’élève demande de ne pas dévoiler son secret, il faut le rassurer et lui signaler qu’il n’est pas coupable de cette situation. Il est aussi important de lui expliquer que l’intervenant doit informer sa direction d’école et que tout sera fait pour l’aider, pour assurer sa protection et sa sécurité. Les interventions proposées en cas de divulgation de situations de violence reprennent la démarche retenue en CRDI (Centre de services en déficience intellectuelle de la Mauricie et du Centre-du-Québec - Institut universitaire, 2007; Centre de réadaptation en déficience intellectuelle Montérégie-Est, 2007; Centre de réadaptation en déficience intellectuelle de Québec, 2006;), mais sont appliquées en milieu scolaire. Elles sont décrites dans les prochaines lignes et résumées au Tableau 3. 1. L’intervenant { qui la divulgation est exprimée signale la situation au DPJ sans délai. L’organisation des informations { transmettre peut être soutenue par l’utilisation de l’aide-mémoire au signalement (Annexe C). 2. L’intervenant complète un rapport. Les faits sont décrits et l’intervenant indique qu’il s’agit d’une divulgation de violence (Rapport « Description des faits », Annexe F). 3. L’intervenant informe, sous le sceau de la confidentialité, la direction d’école ou la personne désignée en son absence. 4. La direction d’école compose l’équipe des intervenants (enseignant, technicien en éducation spécialisée, personnel complémentaire de l’école, tout intervenant de l’école, du réseau de la santé ou de la communauté susceptible de soutenir la démarche de l’équipe) et les réunit en urgence. Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
  • 30. 30 Lorsque la situation implique de la violence sexuelle, il est fortement recommandé qu’une ressource en psychologie ou en sexologie soit partie prenante du travail de l’équipe. Dans les cas où d’autres types de violence sont impliqués, les ressources en psychologie et en travail social sont nécessairement présentes. Les objectifs de la rencontre sont de : a. Mettre en commun les éléments d’information actuels (indices, observations, propos) et ceux ayant pu être colligés antérieurement au dossier de l’élève; b. Identifier les besoins d’information supplémentaire ou de partenariat de même que les responsables de ces démarches; c. Dégager les mesures de soutien et de protection pour l’élève, ses proches et ses pairs, s’il y a lieu ainsi que les attitudes à privilégier et les informations à transmettre. Une synthèse de la rencontre doit être rédigée et conservée par la direction de l’école. Il en est de même pour chaque rencontre de l’équipe (« Aide-mémoire { la rencontre d’équipe », Annexe H). 5. Des ressources spécialisées ou des partenaires extérieurs (ex. : DPJ, Centre de réadaptation en déficience intellectuelle de Québec, CLSC, policiers, CAVAC, etc.) peuvent être consultés afin de jeter un éclairage sur la situation, sur les mesures de soutien à envisager et sur les actions à prendre (Réseau des partenaires, Annexe J). 6. La direction d’école et les membres de l’équipe élaborent le plan d’action { retenir dans le contexte scolaire, et ce, dans le respect des décisions prises par le DPJ ou les autorités policières. Le plan d’action inclut, entre autres, les mesures de soutien requises pour la présumée victime afin d’assurer sa sécurité et son absence de contact avec le présumé agresseur. Les modalités de transmission de l’information aux parents, au tuteur ou autres personnels concernés sont précisées suite à une consultation auprès des intervenants du DPJ. 7. Suite { l’analyse du DPJ, le signalement peut être retenu. Une évaluation de la situation et des conditions de vie sera effectuée par le DPJ. Les intervenants scolaires pourraient être appelés à collaborer au cours de cette enquête. Si l’enquête met en évidence que la sécurité ou le développement de l’élève est compromis, il y a prise en charge du dossier par le DPJ et différentes mesures sont retenues. Si la sécurité ou le développement de l’élève n’est pas compromis, il y a fin de l’intervention du DPJ. Tout au long du processus, des informations seront transmises { la direction d’école ou { l’intervenant identifié par l’équipe scolaire dans le respect des règles gérant la transmission des informations propres à chacun des milieux. 8. Dans l’éventualité où le signalement n’est pas retenu { l’étape de l’analyse, le maintien de la vigilance et des attitudes préventives des intervenants s’avère essentiel. Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
  • 31. 31 Pour soutenir la poursuite des observations, une grille est proposée { l’Annexe I. La consignation des observations demeure d’une grande importance. L’équipe et l’entourage de l’élève s’assurent de ne pas le questionner pendant la poursuite des observations ou des interventions du DPJ ou des autorités policières. Des opportunités sont disponibles { l’élève afin qu’il puisse s’exprimer. Dans l’éventualité d’une divulgation, les propos sont textuellement notés. La direction d’école organise des rencontres d’équipe sur une base régulière afin de procéder { des retours systématiques sur l’évolution de la situation, les mesures de soutien mises en place, etc. En cas d’insatisfaction quant au traitement du dossier, la direction d’école ou la personne déléguée par l’équipe peut s’adresser au commissaire local aux plaintes du centre jeunesse (Annexe J). Lors de divulgation de situation de violence, l’intervenant scolaire doit adopter des attitudes qui permettent l’accueil de l’élève sans compromettre d’éventuelles enquêtes ou procédures judiciaires. La coordination de la démarche est assumée par la direction d’école et la concertation avec les partenaires s’avère un incontournable. En tout temps, le travail d’équipe doit se faire dans la CONFIDENTIALITÉ. Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
  • 32. 32 Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
  • 33. 33 Tableau 3 – Interventions lors de la divulgation d’une situation de violence L’intervenant NE QUESTIONNE PAS L’intervenant note textuellement les L’intervenant reçoit une divulgation de l’élève propos de la personne (1) L’intervenant signale au DPJ (2) L’intervenant rédige un rapport (Annexe C) (Annexe F) (3) L’intervenant informe sa direction d’école Analyse sommaire par le DPJ (4) La direction d’école compose et réunit l’équipe en urgence. (Annexe H) (7) Signalement (8) Signalement retenu non retenu (5) Consultation de ressources (Annexe J) (6) Élaboration du plan d’action Évaluation de la situation (Annexe G) et des conditions de vie Collaboration de l’équipe au processus d’enquête, à la mise en place des mesures de soutien à l’élève et à ses Non proches Compromission compromission (9) Observations Prise en charge Fin de (Annexe I) Mesures l’intervention Réévaluations régulières et systématiques de la situation Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
  • 34. 34 Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
  • 35. 35 Conclusion Le cadre de référence et les interventions de ce document précisent les actions des acteurs du milieu scolaire visant { assurer la sécurité et la protection de l’élève présentant une déficience intellectuelle, présumé victime ou victime de violence. Ces actions respectent l’obligation de signalement stipulée par la LPJ (Gouvernement du Québec, 2011) et elles s’inscrivent dans les orientations ministérielles en regard des agressions sexuelles (Gouvernement du Québec, 2001a). De plus, les valeurs d’interdisciplinarité et l’esprit d’engagement de l’Entente multisectorielle (Gouvernement du Québec, 2001b) sont au cœur des démarches privilégiées. Les interventions retenues en situation de soupçon ou de divulgation de violence sont proposées et illustrées aux Tableaux 2 et 3 du document. Des informations d’ordre légal notamment en regard de l’âge de consentement aux relations sexuelles et la notion de confidentialité des renseignements sont précisées. De plus, des indications quant aux aspects cliniques des situations de violence (rôles de l’intervenant, de la direction d’école) sont également apportées. Les contenus de ce cadre de référence orientent les actions des intervenants scolaires et de la direction d’école, tout en assurant le respect des droits des élèves présentant une déficience intellectuelle âgés de 4 à 17 ans dans les établissements scolaires. Lors de ses contacts avec les élèves présentant une déficience intellectuelle, l’intervenant scolaire doit demeurer vigilant pour dépister les situations de violence. En cas de soupçon ou de dévoilement de ces situations, l’intervenant informe sa direction d’école. Par la suite, sous la coordination de cette dernière, le travail d’équipe est mis en place pour traiter cette situation, souvent fort complexe. Les besoins de l’élève présentant une déficience intellectuelle, sa sécurité et le respect de ses droits sont au centre de la démarche. Dans le but de contrer les situations de violence que peuvent subir les élèves présentant une déficience intellectuelle, des actions des coordonnateurs, des conseillers pédagogiques et des directions d’établissement visant à faire connaître et à assurer l’application des interventions { privilégier dans ces situations sont essentielles. De plus, des activités de formation et d’accompagnement des intervenants scolaires sont requises afin de garantir la compréhension et l’utilisation judicieuse des contenus et des outils de ce cadre de référence. Pour contrer la vulnérabilité des jeunes présentant une déficience intellectuelle aux situations de violence, l’implantation d’une démarche d’éducation { la sexualité et l’application de programmes sont essentielles. Il en est de même d’actions de soutien aux familles et d’activités de formation pour les intervenants (Sobsey, 2002). L’adoption d’attitudes respectueuses et la mise en place d’activités visant le développement personnel et social constituent des interventions { caractère préventif par lesquelles l’élève pourra entretenir des relations saines, non empreintes de violence. Une attention portée à développer des comportements autodéterminés chez les élèves présentant une déficience intellectuelle, une vigilance aux indices de situations de violence et la collaboration avec les partenaires auront des impacts directs sur la qualité de vie et la sécurité de ces élèves. Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
  • 36. 36 Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
  • 37. 37 Lexique Abus financier : Acte commis dans le but de porter atteinte à une personne en enlevant, détournant, volant ou contrôlant ses biens, ses possessions. (Centre de réadaptation en déficience intellectuelle de Québec, 2006; Centre de réadaptation en déficience intellectuelle Montérégie-Est, 2007) Abus physique : Acte commis dans le but d’infliger une douleur physique ou une blessure. (Centre de réadaptation en déficience intellectuelle Montérégie-Est, 2007; Centre de services en déficience intellectuelle de la Mauricie et du Centre-du-Québec - Institut universitaire, 2007; Centre de réadaptation en déficience intellectuelle de Québec, 2006;) Abus psychologique : Acte, attitude ou parole qui vise { porter atteinte ou { détruire l’intégrité psychique, l’image de soi ou la confiance d’une personne. (Centre de réadaptation en déficience intellectuelle Montérégie-Est, 2007; Centre de services en déficience intellectuelle de la Mauricie et du Centre-du-Québec - Institut universitaire, 2007; Centre de réadaptation en déficience intellectuelle de Québec, 2006) Abus sexuel : « Geste posé par une personne donnant ou recherchant une stimulation sexuelle non appropriée quant à l’âge et au niveau de développement de l’enfant ou de l’adolescent, portant ainsi atteinte { son intégrité corporelle ou psychique, alors que l’abuseur a un lien de consanguinité avec la victime ou qu’il est en position de responsabilité, d’autorité ou de domination avec elle. Les abus sexuels comprennent essentiellement des gestes d’ordre sexuel qui sont inappropriés puisqu’ils sont imposés { un enfant qui ne possède ni l’âge, ni le développement affectif, ni la maturité, ni les connaissances nécessaires pour réagir adéquatement à de tels gestes. » (Gouvernement du Québec, 2001a, p. 37) Centre désigné : Établissement du réseau de santé et des services sociaux qui offre des services médicaux et qui est désigné pour mener l’intervention médicosociale auprès des victimes d’agression sexuelle. (Centre de services en déficience intellectuelle de la Mauricie et du Centre-du-Québec - Institut universitaire, 2007, p. 52) « Danger grave et immédiat » : Caractéristique d’une situation qui comporte des risques réels de préjudice pour la personne ou autrui, qui est directe et rapprochée dans le temps (Centre de services en déficience intellectuelle de la Mauricie et du Centre-du-Québec - Institut universitaire, 2007, p. 52). L’intégrité de la personne est généralement compromise. Dévoilement ou divulgation : Situation observée lorsqu’une personne exprime verbalement ou autrement qu’elle est abusée, a été abusée ou négligée. Un dévoilement peut aussi être l’expression d’un témoin (employé de l’établissement ou personne de la communauté) d’une situation d’abus ou de négligence concernant un mineur ou un adulte. (Centre de réadaptation en déficience intellectuelle Montérégie-Est, 2007, p. 4) Jugement professionnel : Processus de réflexion et d'analyse menant vers une prise de décision ou la formulation d'une opinion, qui s'appuie sur la formation, l’expérience et l’expertise du professionnel de même que sur différentes données (exemple: la connaissance de la personne, l'observation de son fonctionnement actuel, passé et attendu dans la situation, l'environnement, les objectifs poursuivis, les mesures de soutien mises en place, etc.). Mauvais traitements physiques : « Les situations de mauvais traitements physiques renvoient à des actions ou des omissions dirigées vers un enfant provoquant des traumatismes corporels et affectant son Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
  • 38. 38 intégrité physique. Ces mauvais traitements peuvent être causés par suite d’excès ou de négligence. Les mauvais traitements physiques par excès sont des gestes posés qui provoquent des sévices corporels ou des traumatismes qui peuvent avoir des conséquences sérieuses sur la santé, le développement ou la vie de l’enfant. Les gestes dépassent la mesure raisonnable soit par leur force, soit par leur répétition. Les mauvais traitements physiques par négligence renvoient soit { “une insuffisance chronique qualitative et/ou quantitative de répondre aux besoins physiques de l’enfant ”, soit { “l’absence de moyens nécessaires pris par les parents pour empêcher les mauvais traitements physiques par un tiers”». (Gouvernement du Québec, 2001a, p. 37) Menaces pour la santé physique : « Le terme menace laisse croire à un danger réel ou probable pouvant se produire de façon imminente ou à moyen terme. La notion de soins renvoie non seulement aux soins de santé mais également { ceux requis pour maintenir l’intégrité physique de l’enfant : alimentation, hygiène personnelle, surveillance, habillement. » (Gouvernement du Québec, 2001a, p. 37) Mesures de soutien : « Actions s’ajoutant aux interventions des intervenants scolaires. Ces mesures sont variées et nombreuses (ex. : accompagnement dans le transport quotidien, mise en place d’un autre moyen de transport, modification de l’horaire de fréquentation de l’école, changement dans le milieu résidentiel ou scolaire, référence à un organisme de soutien psychologique, etc.) (Centre de réadaptation en déficience intellectuelle Montérégie-Est, 2007, p. 4). Le choix d’une ou de plusieurs de ces mesures s’appuie sur les caractéristiques de chaque victime ou présumée victime et relève de la responsabilité de la direction de l’école et de son équipe. » Négligence : Omission d’un acte essentiel au bien-être et à la sécurité de la personne sur le plan physique, psychologique, social, biologique ou juridique. » (Centre de réadaptation en déficience intellectuelle de Québec, 2006; Centre de réadaptation en déficience intellectuelle Montérégie-Est, 2007) Soupçon de violence : « Ensemble d’indices qui laissent présumer l’existence d’une situation de violence chez une personne. La présence de plusieurs indices ou un changement marqué dans le comportement de la personne peut nous amener { soupçonner une situation d’abus ou de négligence. » (Centre de réadaptation en déficience intellectuelle Montérégie-Est, 2007, p. 4) Violence : Comportement « ayant pour effet de nuire au développement de l’autre, en compromettant son intégrité physique, psychologique ou sexuelle. » (Billette et al, 1994, p. 9) Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
  • 39. 39 Bibliographie BILLETTE, V., COOPER, N., GOSSELIN, A., MIVILLE-DESCHÊNES, C. et LECLERC, S.R. (1994) VIRAJ. Programme de prévention de la violence dans les relations amoureuses des jeunes, Québec : ministère de l’Éducation du Québec, 46 p. BOUCHER, C. et TREMBLAY, G. (2011). Situations d’agressions sexuelles chez les personnes présentant une déficience intellectuelle, Atelier présenté dans le cadre du Congrès de l’AQIS, Mai 2011, Shawinigan (Québec). CENTRE DE RÉADAPTATION EN DÉFICIENCE INTELLECTUELLE MONTÉRÉGIE-EST (2007). Protocole d’intervention en cas de violence à l’endroit des personnes desservies par le Centre de réadaptation en déficience intellectuelle Montérégie-Est, Montérégie. CENTRE DE RÉADAPTATION EN DÉFICIENCE INTELLECTUELLE DE QUÉBEC (2006). Guide d’intervention dans les situations de violence faite aux personnes présentant une déficience intellectuelle ou un trouble envahissant du développement, Québec. CENTRE DE RÉADAPTATION EN DÉFICIENCE INTELLECTUELLE DE LA MAURICIE ET DU CENTRE-DU-QUÉBEC – INSTITUT UNIVERSITAIRE (2007). Protocole d’intervention en cas de violence faite aux personnes inscrites et desservies par le Centre de service en déficience intellectuelle de la Mauricie et du Centre-du-Québec, Québec : Trois-Rivières. FÉDÉRATION QUÉBÉCOISE DES CENTRES DE RÉADAPTATION EN DÉFICIENCE INTELLECTUELLE (1995). Guide de référence en matière de prévention, de dépistage et d’intervention face à la violence faite aux personnes présentant une déficience intellectuelle, Québec : Montréal. GOUVERNEMENT DU QUÉBEC (2011). Loi sur la protection de la jeunesse, Chapitre P-34.1, Québec (Québec) : Éditeur officiel du Québec, consulté en ligne le 13.10.2011. GOUVERNEMENT DU QUÉBEC (2008). Communiquer pour protéger les enfants, Québec (Québec) : Direction des communications du ministère de la Santé et des Services Sociaux du Québec, 32 p. GOUVERNEMENT DU QUÉBEC (2008). Faire un signalement au DPJ, c’est déjà protéger un enfant. Quand et comment signaler, Québec (Québec) : Direction des communications du ministère de la Santé et des Services Sociaux du Québec, 28 p. GOUVERNEMENT DU QUÉBEC (2007). On a signalé la situation de votre enfant à la DPJ. Que devez-vous savoir maintenant?, Québec (Québec) : Direction des communications du ministère de la Santé et des Services Sociaux du Québec, 24 p. GOUVERNEMENT DU QUÉBEC (2001a). Entente multisectorielle relative aux enfants victimes d’abus sexuels, de mauvais traitement physique ou d’une absence de soins menaçant leur santé physique, Québec : Directions des communications, 40 p. GOUVERNEMENT DU QUÉBEC (2001b). Orientations gouvernementales en matière d’agression sexuelle, Québec : Direction des communications, 91 p. Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
  • 40. 40 HINGSBURGER, D. (1995). Just say Know! Understanding and reducing the risk of sexual victimization of people with developmental disabilities, Eastman (Québec): La Presse Divers Cité inc., 98 p. LEGENDRE, R. (2005). Dictionnaire de l'éducation, 3e édition, Montréal : Guérin, éditeur ltée. MANSELL, S. et SOBSEY, D. (2001). Counselling people with developmental disabilities who have been sexually abused. The Aurora Project. New York: Kingston, NADD. MINISTÈRE DE LA CULTURE, DES COMMUNICATIONS ET DE LA CONDITION FÉMININE (2010). Les agressions sexuelles chez les personnes handicapées existent et marquent profondément. Soyons vigilants, Québec : Secrétariat à la condition féminine. MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION, DU LOISIR ET DU SPORT (2008). L’éducation à la sexualité en milieu scolaire : oui, mais comment? Guide de soutien à la mise en marche d’une démarche d’éducation à la sexualité à l’éducation préscolaire, au primaire et au secondaire, Québec : Direction des communications, 68 p. MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION, DU LOISIR ET DU SPORT (2008). Plan d’action gouvernemental 2008-2013 en matière d’agression sexuelle, Québec : Direction des communications, 71 p. MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION DU QUÉBEC (2003). Les difficultés d’apprentissage à l’école. Cadre de référence pour guider l’intervention, Québec : Gouvernement du Québec (Direction de l’adaptation scolaire et des services complémentaires), 54 p. MONDOR, M. (2010). Aide-mémoire au signalement, Document élaboré en soutien à la formation « Vie affective et sexuelle en déficience intellectuelle », Ste-Thérèse (Québec) : Direction régionale de Laval, des Laurentides et de Lanaudière. PICARD, L. et LECLERC, M. (1993). La protection des renseignements personnels à l'école, Québec : ministère de l'Éducation du Québec (Direction de l’adaptation scolaire et des services complémentaires), 93 p. SOBSEY, D. (2002). Violence familiale et déficience intellectuelle, Ottawa (Canada) : Centre national d’information sur la violence dans la famille, 14 p. ST-PIERRE, F. et VIAU, M.F. (2010). L'enfant victime d'agression sexuelle. Comprendre et aider, Montréal : CHU Ste-Justine, 240 p. VALLÉE, D., BRAULT, N., BLANC, M.H., TRENT, D. SÉGUIN, Y. (2007). Guide d’information à l’intention des victimes d’agression sexuelle, Montréal : Table de concertation sur les agressions à caractère sexuel, 64 p. YOUNG, S. et DUROCHER, L. (2010). Guide de soutien à la pratique en abus sexuels et en comportements sexuels inappropriés chez les enfants de 0 à 11 ans, Montréal : Centre Jeunesse de Montréal-Institut universitaire, 42 p. Sites consultés CALACS www.calacsca.qc.ca Éducaloi www.educaloi.qc.ca Justice Canada www.justice.gc.ca Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans
  • 42. Annexe A 42 Cadre de référence et interventions en regard de situations de violence auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle âgés entre 4 et 17 ans