#MOBILITES #TRANSPORT
✅ L'UTP - Union des Transports Publics et ferroviaires a publié, le 19 novembre 2020, son rapport d'observation sur la transformation de l'utilisation des transports publics depuis la #pandémie.
Dans le prolongement de l'analyse d'Eric Beziat dans Le Monde du 21 novembre, l'enseignement central est la baisse du nombre de voyageurs à long terme.
♀♀ Au-delà d'une problématique de confiance, un nouveau rapport à l'espace de #mobilité s'est imposé #MaaS. Une prise de conscience de l'essentialité du #bienetre au quotidien, du #sportsanté pour lutter contre la #sédentarité.
Par l'#innovation d'usage, de nouveaux acteurs sont apparus comme une logique naturelle pour offrir des solutions #ecoresponsables alliant #prevention comme Miloé, simplicité de #partage, en connexion avec les attentes des #villes et #entreprises.
1. 0123
SAMEDI 21 NOVEMBRE 2020
30%desusagerspensent
renoncerauxtransportspublics
Cettedéperditionpotentielleinquiètel’Uniondestransportspublics,
quiredoutedesconséquencesàlafoisopérationnellesetfinancières
C’
estlagrandecrainte
du petit monde du
transport public ur
bain : que le Co
vid19 décourage massivement
– et surtout pour longtemps – les
usagers de prendre leurs métros,
bus et tramways habituels. Dans
sa version 2020, l’étude annuelle
baptisée «Observatoire de la mo
bilité»,dontc’estlaseptièmeédi
tion, risque de ne pas rassurer les
opérateurs (RATP, SNCF, Trans
dev,Keolis…)etlesautoritésorga
nisatrices (villes, métropoles, ré
gions), c’estàdire les profession
nels du transport en France.
Un chiffre choc ressort de l’en
quête publiée jeudi 19 novembre
etmenée,enseptembre,auprèsde
1500 personnes habitant des vil
les de plus 50000 habitants: 30 %
desvoyageurshabituelsdestrans
ports prévoient de s’en détourner
une fois la crise sanitaire passée.
Un tiers des sondés comptent uti
liser moins souvent (27 %) ou plus
dutout(3%)lestransportspublics,
souligne l’étude, prolongeant (en
l’atténuant)audelàdela«période
virus» la tendance observée pen
dant le premier confinement.
«Congestion»
L’enquête note en effet que deux
tiers des utilisateurs réguliers des
transports publics ayant continué
à se déplacer au printemps ont
évité les modes collectifs et pré
férévoiture,vélooumarcheàpied
plutôtqueletransportcollectifdu
quotidien. Vers quels modes de
transport iraient ces usagers vola
gesàl’avenir?Silesmodesactifset
«doux» ont la priorité (19 % vont
verslamarche,8%verslevélo,2%
vers la trottinette), les transports
individuels motorisés sont aussi
mentionnés. Au total, 16 % disent
qu’ils choisiront la voiture et 2 %
un deuxroues motorisé.
Une évaporation potentielle de
trois usagers sur dix est évidem
ment un sujet de préoccupation
pour l’Union des transports pu
blicsetferroviaires(UTP),lesyndi
catpatronaldusecteur,quiacoor
donné et commandé l’enquête à
l’IFOP. Le chiffre est d’autant plus
crédible qu’en septembre et octo
bre(soitdeuxmoisderetouràune
vie proche de la normale) les taux
de fréquentation des différents ré
seaux de transport ont oscillé en
tre 60 % et 80 % de la normale.
La crainte est d’abord opération
nelle,pourlesprofessionnelsdela
mobilité.«Deuxphénomènessont
pour nous des points d’attention,
observe Thierry Mallet, PDG de
Transdev, l’un des leaders mon
diaux du transport public, et pré
sident de l’UTP. L’accroissement de
la congestion due à l’autosolisme
et l’arrivée de vélos en grand nom
bredanslescouloirsdebus.Celaré
duirait la vitesse commerciale des
bus et des tramways et dégrade
rait la qualité de service.» Dans
son communiqué accompagnant
l’étude, l’UTP insiste sur les effets
négatifs exponentiels d’un retour
àl’automobile.EnIledeFrance,si
10 % seulement des passagers des
métros, RER et trains de banlieue
se reportaient vers la voiture, cela
provoquerait une augmentation
de 40 % à 80 % des véhicules rou
lant vers Paris à l’heure de pointe,
assure l’étude.
L’autre motif d’inquiétude est fi
nancier.L’enquêterappellelesper
tes essuyées par le transport pu
blic au printemps pendant la sai
son 1 du confinement: 2 milliards
d’euros de recettes voyageurs en
volées, les collectivités privées de
1milliardd’eurosderentréesfisca
les (le versement mobilité). En
outre, 30 % de clients en moins ou
passant de réguliers à occasion
nels, cela aurait aussi des consé
quences financières pour des en
treprisesdontlamargeestfaibleet
qui génèrent 260000 emplois
«non délocalisables», insiste l’UTP.
Label écolo
Face à ce péril, l’UTP a un objectif
principal: regagner la confiance.
«Les données scientifiques conver
gent toutes vers cette conclusion:
les transports ne sont pas des lieux
de contamination privilégiés, in
siste M. Mallet. Non seulement un
rapportdeSantépubliqueFrancele
confirme,maisaussidestravauxde
l’American Public Transportation
Association, de l’université d’Ox
ford, du Rail Safety and Standards
Board britannique, de l’université
de Boulder, dans le Colorado…» Le
sondage montre d’ailleurs que
64 % des personnes interrogées
ont confiance dans leurs réseaux
detransportspourassurerlasécu
rité sanitaire à l’avenir.
Il n’y a donc pas que du négatif
dans cette étude, qui montre
même que 13 % des utilisateurs
actuels prendront davantage les
transports en commun qu’avant
la crise liée à l’épidémie. «Parmi
les raisons qui poussent à aller
vers la mobilité collective, on note
la montée très forte de la préoccu
pation environnementale, qui de
vient la deuxième motivation der
rière le classique “c’est plus prati
que”, mais désormais devant les
argumentséconomiques»,seféli
cite Thierry Mallet. De quoi met
tre un peu de baume au cœur des
professionnels du transport pu
blic qui essaient de faire du label
écolo un produit d’appel pour
leur activité. Ils rappellent dans
leur étude que les modes collec
tifs émettent entre deux fois (les
bus thermiques) à soixante fois
moins (les métros et tramways)
de CO2 par passager et par kilo
mètre qu’un automobiliste.
Pour l’UTP, la crise peut aussi
être l’occasion de repenser l’offre
de mobilité en France. «Toutes les
enquêtes montrent un désir de
quitter la ville dense, souligne
M. Mallet. Avec le développement
du télétravail et des mobilités acti
ves (vélo, marche…) dans les cen
tres urbains, l’offre de transport
public pourrait être redéployée
vers les zones moins denses. Cela
aurait plusieurs effets positifs. En
périphérie, l’attractivité serait ac
crue, le sentiment d’isolement de
la population atténuée. Dans la
zone dense, les opérateurs de
transport seraient moins con
traints par les besoins extrême
ment coûteux en personnel et en
matériel de l’heure de pointe.»
éric béziat
«Toutes
les enquêtes
montrent
un désir
de quitter
la ville dense»
THIERRY MALLET
PDG de Transdev