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L’insertion par la valorisation°: l’exemple de l’atelier « Valorisation de la thèse »
Sebastien Poulain
Doctorant
Atelier « Valorisation de la thèse »
Ecole doctorale de science politique
Collège des écoles doctorales
Université Paris I Panthéon-Sorbonne
Sebastien.Poulain@gmail.com
Résumé :
Dans cet article, il s’agira de décrire la mise en place et le fonctionnement de l’atelier
« Valorisation de la thèse » de l’école doctorale de science politique (UFR 11) de l’Université
Paris I Panthéon-Sorbonne qui a pour finalité de valoriser les compétences spécifiques des
doctorants et docteurs – notamment en SHS – auprès des entreprises, associations,
administrations, et de permettre à ces employeurs potentiels de faire connaître leurs besoins,
critiques, encouragements, conseils lors de ces rencontres régulières de présentation
réciproque et de discussion relatives à l’insertion professionnelle des doctorants et docteurs.
Introduction :
De nombreux préjugés persistent à propos du doctorat :
- Beaucoup de personnes pensent que le doctorat ne peut qu’aboutir à un emploi dans la
recherche et l’enseignement. Cette représentation sociale bien ancrée est tout autant partagée par les
entreprises et les administrations que par les enseignants, chercheurs et doctorants eux-mêmes.
- Beaucoup de personnels spécialisés dans le recrutement – y compris ceux qui sont présents
dans les forums emplois organisés par les universités – pensent que les docteurs ne peuvent pas avoir
d’utilité au sein de leurs entreprises, administrations, associations.
- Nombres d’acteurs de la société civile pensent que l’étudiant perd tout intérêt pour le monde
du travail lorsqu’il décide de débuter une thèse plutôt que de s’insérer directement dans le monde du
travail à l’issus du master.
- Le doctorat transformerait un jeune diplômé dynamique en vieil étudiant indécis, peureux…
Pourtant, le doctorat peut être considéré comme une expérience professionnelle dans la
mesure où les doctorants y développent de nombreuses compétences, savoir, savoir-faire,
savoir-être au-delà des connaissances scientifiques. Et c’est sans doute cette méconnaissance
des atouts du doctorat qui est l’une des causes des difficultés d’insertion professionnelle.
Pour contrecarrer ces difficultés, de nouvelles politiques publiques ont été mises en
place conformément à l’arrêté du 24 août 2006 qui a imposé aux écoles doctorales une
nouvelle mission°: «°les écoles doctorales organisent la formation des docteurs et les
préparent à leur insertion professionnelle°». Et cette mission est en train de modifier
substantiellement le fonctionnement de ces écoles qui :
- ont créé des « parcours doctoraux »,
- font signer des « contrats doctoraux »,
- organisent des formations pour l’insertion professionnelle des doctorants,
- valorisent les compétences des doctorants via des portfolios,
- donnent la possibilité aux doctorants d’organiser des conférences, des séminaires, des ateliers…
1
A travers cet article, il s’agit de décrire la mise en place et le fonctionnement de
l’atelier « Valorisation de la thèse » de l’école doctorale de science politique (UFR 11) de
l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne organisé par des doctorants (Paul Antropius, Paolo
Stuppia et moi-même) en collaboration avec le Bureau d’aide à l’insertion professionnelle
(BAIP) et le soutien du collège des écoles doctorales de cette même université. Fondé en
2010, cet atelier a permis à des extrauniversitaires de rencontrer des doctorants de plusieurs
disciplines pour leur faire part de leur relation à la thèse, aux doctorants et également réfléchir
sur ce que ces derniers peuvent apporter ponctuellement ou durablement au monde du travail
extrauniversitaire, entendu au sens large : entreprises, associations, administrations… Cet
article est l’occasion de faire le bilan de cet atelier, notamment en ce qui concerne les
difficultés rencontrées lors de la recherche de partenaires, financements, invités, publics...
I Trouver des partenaires
Dès le départ, nous avons souhaité nous entouré de plusieurs acteurs susceptibles de
nous soutenir dans notre démarche. Nous avons la chance d’avoir noué des contacts avec
quatre partenaires.
A) L’école doctorale
La première condition indispensable pour mettre en place l’atelier consistait à
intéresser la direction de notre école doctorale, c’est-à-dire le professeur Daniel Gaxie. Nous
n’avons eu aucune difficulté puisque nous en avions préalablement discuté de manière
informelle lors des réunions de rentrée de l’école doctorale avec l’ensemble des doctorants.
Daniel Gaxie nous a donc encouragé en :
- nous aidant à nous mettre en contact avec des intervenants potentiels,
- nous conseillant sur la manière de demander des financements au Collège des écoles
doctorales,
- informant les doctorants des séances de l’atelier,
- venant assister à plusieurs séances (quand ce n’était pas la responsable administrative de
l’école doctorale Fadime Deli),
- nous faisant choisir entre trois modes d’organisation :
- une prise en charge de l’atelier par l’Ecole doctorale,
- une prise en charge de l’atelier par les doctorants,
- une prise en charge mixte.
Nous avons choisi une prise en charge mixte de l’atelier car cette possibilité nous
permettait de :
- gagner en légitimité,
- nous institutionnaliser,
- intéresser davantage les interlocuteurs potentiels,
- garder une grande liberté de choix et d’action.
B) Le Bureau d’aide à l’insertion professionnelle
Notre deuxième partenaire a été constitué par les agents de l’insertion professionnelle
de l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne. Pensant que les interlocuteurs idéaux pour nous
2
conseiller en matière d’insertion ne pouvaient être qu’eux, bien qu’ils prennent habituellement
en charge les étudiants en licence et en master, j’ai écrit au Bureau d’aide à l’insertion
professionnelle de l’université. Quatre personnes ont fait part de leur intérêt, et parmi eux :
- François Roux qui avait déjà organisé des séances d’aide à la rédaction de CV et du conseil
auprès des doctorants,
- Annick Boudier qui organise le Forum Juridique, le Forum Paris 1 - Entreprises et les
Rencontres de l’apprentissage.
Ces derniers ont souhaité s’impliquer dans le projet et sont venus assister à une grande
partie des séances.
Ayant évoqué la future création d’un site internet de l’atelier, sur lequel je travaillais et
où je souhaitais valoriser les compétences des doctorants selon le même principe que l’atelier,
François Roux et Annick Boudier m’ont proposé de rédiger un document présentant et
justifiant concrètement ces compétences. Ce travail a abouti en mars 2011 à l’étude Bilan de
compétence : valorisation professionnelle du doctorat1
qui :
- fait une présentation contextuelle de l’insertion professionnelle des doctorants,
- donne des pistes d’explication des difficultés d’insertion,
- présente 20 compétences pouvant être acquises lors du doctorat,
- explique comment ces compétences peuvent être valorisées sur leurs CV et lettres de
motivation ou lors d’entretiens,
- propose des pistes d’amélioration de l’environnement des doctorants en vue de leur insertion,
notamment en ce qui concerne leur relation avec leur école doctorale, leur directeur de thèse,
l’administration de l’université et le monde du travail.
Cette étude a été bien reçue dans le milieu de l’enseignement supérieur et m’a donné
quelques opportunités :
- Tout d’abord, j’ai reçu de nombreux compliments, remerciements et encouragements de la
part de nombreuses personnes ayant lu l’étude, ce type de travail étant encore assez rare ou peu connu.
- L’étude a été mise en ligne sur plusieurs sites internet : http://www.capcampus.com/,
https://edite-de-paris.fr/, http://pmb.cereq.fr/, http://www.collectif-papera.org/, http://college.ed.univ-
poitiers.fr/, http://sites.google.com/site/lescafesdelapresthese/, http://studigg.com/,http://afodib.labri.fr/,
www.afsp.info/…
- Des chercheurs y ont fait référence dans des articles.
- Une chercheuse m’a proposé de publier l’étude.
- Une journaliste m’a proposé de réaliser un blog portant sur les atouts du doctorat.
- Un conseil régional m’a proposé un stage.
- J’ai été embauché au sein d’un cabinet de ressources humaines en tant que consultant-
formateur.
- J’ai été invité à présenter l’étude :
- à des responsables de l’insertion des doctorants de l’Université Paris IV Sorbonne le
9 septembre 2011,
- à un responsable de la recherche, de l’innovation et des nouvelles technologies et un
responsable de la formation initiale du MEDEF à Paris le 12 octobre,
- au forum franco-belge Doc’Emploi à Lille le 13 octobre,
- au forum de l’Association nationale de la recherche et de la technologie (ANRT) qui
fête les 30 ans du dispositif CIFRE au Palais Brongniart le 8 décembre…
Les quelques critiques de l’étude ont concerné :
1
POULAIN Sebastien, Bilan de compétence : valorisation professionnelle du doctorat, Ecole doctorale de
science politique (UFR 11)-Bureau d’aide à l’insertion professionnelle, Université Paris I Panthéon-Sorbonne,
mars 2011, https://doctrix2012.files.wordpress.com/2011/12/etude-bilan-de-compc3a9tence-sebastien-
poulain.pdf
3
- le caractère trop militant et subjectif de celle-ci,
- une problématisation pas assez développée,
- des références à des études scientifiques insuffisantes,
- le manque d’interviews et de terrain d’étude auprès de l’ensemble des acteurs de l’insertion
professionnelle,
- une connaissance pas assez approfondie du monde du travail.
C) Le collège des écoles doctorales
Sur le conseil de Daniel Gaxie (directeur du collège des écoles doctorales), nous avons
demandé une aide financière du collège des écoles doctorales de l’Université Paris I
Panthéon-Sorbonne de 780€ pour :
- la création de notre site internet,
- les frais de réception,
- le transport et l’hébergement des invités,
- les supports de communication.
Nous aurions pu demander davantage (Daniel Gaxie nous y avait d’ailleurs
encouragés), mais il n’était pas évident d’identifier d’autres besoins et il n’est pas d’usage de
rémunérer des intervenants ni des organisateurs d’atelier. À titre d’exemple, les doctorants qui
organisent des journées d’étude ne demandent pas davantage à ce même collège des écoles
doctorales.
Nous savions que nous avions de grandes chances d’obtenir une aide financière dans
la mesure où cet atelier :
- traite de l’insertion professionnelle, domaine dans lequel le collège des écoles doctorales doit
s’impliquer,
- est susceptible d’intéresser un public largement au-delà de la science politique compte-tenu
des invités et des thèmes abordés, la pluridisciplinarité étant une condition sine qua non de la réussite de
notre projet.
Mais en raison du caractère pluridisciplinaire du collège des écoles doctorales, il était
nécessaire d’avoir le soutien d’une autre école doctorale pour obtenir ce financement. Or, ce
n’était pas évident pour deux raisons :
- nous manquions de réseau au sein de la Sorbonne,
- le montage du dossier de demande d’aide s’est fait tardivement.
Nous avons écrit à trois ou quatre doctorants en gestion et histoire que certains d’entre
nous avaient rencontrés lors de séminaires et formations pluridisciplinaires. Mais nous
n’avons eu aucune réponse de leur part ni de la part de leurs écoles doctorales. Par chance,
une doctorante spécialisée en droit comparé (Larissa Sigha) est venue à l’un de nos ateliers, or
sa directrice de thèse – Christine Lazerges – est la directrice de l’école doctorale de droit
comparé, qui a alors accepté de nous soutenir. Les 780€ proviennent :
- du collège des écoles doctorales (400€),
- de l’école doctorale de science politique (200€),
- de l’école doctorale de droit comparé (180€).
Au-delà de l’aspect économique, ce soutien apportait :
- une institutionnalisation symbolique de l’atelier au sein de la Sorbonne,
4
- par conséquent, une meilleure crédibilité,
- l’assurance d’intéresser davantage les doctorants,
- l’augmentation de nos chances de faire venir des potentiels invités.
D) Autres partenaires
Au fur et à mesure, nous avons rencontré d’autres partenaires (plutôt informels), qui
ont principalement fait de la publicité pour nos ateliers. C’est, par exemple, le groupe Aspects
concret de la thèse (ACT) de l’EHESS qui s’est proposé de présenter notre atelier sur son site
internet. D’autres ont diffusé notre programme au sein de leurs réseaux :
- une doctorante du Laboratoire de médiéviste occidentale de Paris (LAMOP),
- le réseau espace doctorants SHS Lille Nord de France,
- une professeure responsable des doctorants en sociologie à l’Université de Lille 1 (Catherine
Déchamp-Le Roux),
- une maître de conférences en sciences de l’information et de la communication directrice du
Centre des Sciences Humaines de l’Institut National des Sciences Appliquées (INSA) de Toulouse
(Béatrice Jalenques-Vigouroux).
Après la mise en place de partenariats solides pour constituer l’atelier, restait encore à
trouver des personnes qui accepteraient d’y intervenir.
II Trouver des invités
A) Comment trouver des invités ?
L’une de nos craintes était de ne pas parvenir à trouver des acteurs extrauniversitaires
intéressés par notre atelier et notre démarche. En effet, nous partions à peu près de zéro : nous
n’avions aucun contact et aucun réseau, alors que l’objectif de cet atelier était justement de
créer cette dynamique de réseau. Nous craignions de ne faire intervenir que des enseignants et
chercheurs intéressés par la professionnalisation des étudiants ou la sociologie du travail2
par
exemple alors qu’il s’agissait de rencontrer des extrauniversitaires susceptibles de recruter les
doctorants et docteurs. Pour contourner cette difficulté, nous avons utilisé plusieurs moyens :
- Tout d’abord, nous nous sommes appuyés sur notre école doctorale. En effet, les
écoles doctorales ont aujourd’hui l’obligation d’intégrer des personnes extérieures à
l’université dans le conseil de l’école doctorale. Daniel Gaxie (directeur de l’école doctorale)
nous a donc mis en contact avec deux membres extrauniversitaires de ce conseil, qui ont
accepté de venir à la deuxième et la troisième séance de l’atelier :
- Jacques Marsaud (directeur général de la Plaine Commune),
- Christophe Deloire (directeur du Centre de formation des journalistes).
De plus, Daniel Gaxie a demandé des contacts à Jacques Gerstlé, professeur
responsable du master 2 « Communication politique et sociale » de l’Université Paris I
Panthéon-Sorbonne, habitué à faire intervenir des professionnels de la communication
politique au sein de son master. Jacques Gerstlé nous a donc donné les coordonnées de
2
Frederik Mispelblom Beyer et Muriel Deltand ont pour point commun d’être associés au Centre de recherche
sur la formation (CRF) du CNAM.
5
Laurent Habib, président de l’agence Euro RSCG C & O et directeur général du groupe Havas
France, mais suite à un malheureux changement d’emploi du temps la rencontre a dû être
annulée.
- Ensuite, nos partenaires du Bureau d’aide à l’insertion professionnelle nous ont mis
en contact avec Rabah Kaddour (consultant à l’Association pour l’emploi des cadres (APEC))
qui a déjà fait des conférences à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne pour présenter son
travail et conseiller les étudiants. Ce dernier est venu à la quatrième séance.
- D’autres intervenants ont sont venus grâce à une sorte d’appel à participation envoyé
à des contacts collectés via des offres d’emploi extrauniversitaires envoyées sur des listes de
diffusion de chercheurs. C’est ainsi que nous avons invité :
- Marc Dixneuf (directeur des programmes associatifs France Sidaction) pour la cinquième
séance,
- Frederik Mispelblom Beyer (gérant de la société Positions et professeur de sociologie à
l’Université d’Evry) pour la sixième séance.
Muriel Deltand, musicienne professionnelle et enseignante chercheuse associée à
l’Université du Luxembourg et Maître assistante à la Haute école de Bruxelles, avait
également accepté de venir (la seule femme). Mais un changement dans son emploi du temps
nous a obligés à annuler la séance et la remettre ultérieurement.
- Enfin, nous avons reçu Olivier Godard, professeur associé à l’Université de Nantes et
directeur du cabinet en ressources humaines Eurobooster, lors de la septième et dernière
séance de la saison. J’avais trouvé ses coordonnées via un document provenant du site internet
www.intelliagence.fr/ de l’association Bernard Gregory, désormais dénommée Intelli’agence.
B) Quels invités trouvés ?
Il est intéressant de réfléchir sur les profils de nos invités car il semble que ces profils
aient motivé leur acceptation à assister à notre atelier. Si les intervenants de notre atelier ont
été invités, c'est avant tout pour leurs activités professionnelles extrauniversitaires :
- Jacques Marsaud est un homme d’administration qui a fait carrière dans les collectivités
locales. Il est directeur général de la Plaine Commune (Aubervilliers, Épinay-sur-Seine, La Courneuve,
L’Ile-Saint-Denis, Pierrefitte-sur-Seine, Saint-Denis, Stains, Villetaneuse) après avoir été directeur
général des services du département du Val-de-Marne, directeur général adjoint à la Régie Autonome
des Transports Parisiens (en charge du pôle du développement et politique de la ville), secrétaire
général de Saint-Denis, Noisy-le-Sec, secrétaire général adjoint de la ville de Noisy-le-Sec et directeur
du service municipal d’urbanisme de la ville de Saint-Pierre-des-Corps.
- Olivier Godard a fondé (en 1997) et dirige le cabinet en ressources humaines Eurobooster
(conseil, recrutement et formation).
- Frederik Mispelblom Beyer a créé la société Positions et emploie trois sociologues salariés.
- Muriel Deltand est musicienne professionnelle, administratrice de l’orchestre à cordes
professionnel belge Orchestre Hainaut Picardie (anciennement Belgian Sinfonia Orchestra) et membre
du comité directeur du Festival Musical d’Enghien en Belgique.
- Christophe Deloire est journaliste et directeur du Centre de formation des journalistes (CFJ).
Il a été documentariste à France 2, rédacteur en chef à Axel Springer, directeur de collection à
Flammarion, après avoir travaillé comme journaliste pour Le Point, Arte, LCI et coopérant du service
national TF1.
- Marc Dixneuf est directeur des programmes associatifs France Sidaction après avoir été
rapporteur au Conseil national du sida, secrétaire général du Réseau médicament et développement
(ReMeD), rédacteur et coordinateur d’équipes de rédacteur à Ubiqus-HorsLigne, technicien d’étude
clinique à l’Hôpital Cochin, AP-HP, assistant à la direction des publics de la Cité des Sciences et de
l’industrie.
6
- Rabah Kaddour est conseiller à l’Association pour l’emploi des cadres (APEC).
Mais nos invités partagent certains points communs non négligeables concernant leur
proximité avec l’enseignement supérieur :
- Beaucoup d’intervenants ont pour point commun d’avoir fait des études supérieures à
l’université :
- Olivier Godard a une formation de biologiste à l’Université Paris VIII Jussieu.
- Jacques Marsaud a fait une licence en droit public à l’Université de Tours et un master de
droit public spécialité aménagement à l’Université de Poitiers.
- Frederik Mispelblom Beyer a fait des études en sciences sociales à l’Université Paris V
Descartes, l’Université Paris VII Diderot et l’EHESS.
- Marc Dixneuf a obtenu un DEA en politique comparée et de sociologie politique à
l’Université Paris X Nanterre.
Seul Christophe Deloire est issu l’École supérieure des sciences économiques et
commerciales (ESSEC) et je ne dispose pas d’information sur Rabah Kaddour.
- Plus que des études supérieures à l’université, nos invités avaient des affinités avec le
doctorat :
- Jacques Marsaud avait hésité à réaliser une thèse avant de faire carrière dans l’administration.
- Olivier Godard en a débuté une thèse, mais a arrêté rapidement pour créer son entreprise (il
aide des sociétés à recruter des docteurs).
- Marc Dixneuf a réalisé une thèse à l’Université Paris X Nanterre intitulée L’économie et la
politique étrangère de la France°: pratiques et représentations.
- Frederik Mispelblom Beyer est aussi docteur (tout comme Muriel Deltand).
- Si Christophe Deloire n’a pas soutenu de thèse, il a écrit une dizaine d’ouvrages portant
notamment sur la politique.
-Au-delà de leurs affinités avec le doctorat, nos invités ont tous enseigné dans des
établissements d’enseignement supérieur :
- Marc Dixneuf a été attaché temporaire d'enseignement et de recherche (ATER) à l’Université
Paris XIII Villetaneuse, enseignant-chercheur à l’Université Lille II - Institut d’études politiques de
Lille.
- Jacques Marsaud a été maître de conférences à l’Institut d’études politiques de Paris (1990-
1997), conférencier à l’Ecole nationale d’administration (1994-1998), enseignant à l’Institut des études
supérieures territoriales à Fontainebleau-Strasbourg (depuis 1992), professeur associé (1997-2000) et
chargé de cours (depuis octobre 2004) à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne.
- Olivier Godard est professeur associé à la Faculté des sciences et techniques de l’Université
de Nantes où il enseigne le management des ressources humaines, le management de projet, la
communication interpersonnelle en master.
- Christophe Deloire enseigne au Centre de formation des journalistes.
- Muriel Deltand est enseignante chercheuse associée à l’Université du Luxembourg.
- Frederik Mispelblom Beyer est professeur de sociologie à l’Université d’Evry.
- Enfin outre leur goût pour l’enseignement supérieur universitaire, nos invités avaient
des liens avec l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne :
- Jacques Marsaud et Christophe Deloire sont au Conseil de l’école doctorale de science
politique.
- Jacques Marsaud et Laurent Habib y enseignent.
- Marc Dixneuf y connaît des enseignants qu’il a fréquentés en tant qu’étudiant ou enseignant.
- Frederik Mispelblom Beyer est venu à plusieurs reprises dans les locaux.
7
- Olivier Godard a habité pendant longtemps à côté de la Sorbonne et a étudié au lycée à Henry
IV.
Autrement dit, la plupart de nos invités avaient des profils assez atypiques :
- Ils ont fréquenté et fréquentent encore aussi bien le milieu universitaire que le milieu extra-
universitaire.
- Ils ont un haut niveau d’étude et des affinités avec la recherche, l’enseignement et, plus
spécifiquement le doctorat3
.
- On pouvait percevoir chez eux une bienveillance vis-à-vis des doctorants qu’ils désiraient
aider (conscients des difficultés auxquelles ceux-ci sont confrontés pour s’insérer professionnellement).
- On ressentait aussi une certaine nostalgie des années d’études, le besoin de rencontrer des
étudiants, et peut-être d’effectuer un bilan par rapport à leur propre carrière (déjà avancée et stabilisée).
Une fois les organisateurs et les intervenants trouvés, il ne restait plus qu’à trouver le
public car nous accordions une grande importance à la présence d’auditeurs (il y a tant
d’activités universitaires où les salles semblent un peu vides). Or, l’une des principales
difficultés a été d’intéresser un public.
III Trouver un public
A) Les doctorants de l’école doctorale de science politique
Les doctorants sont faciles à contacter via l’école doctorale de science politique - qui
informe régulièrement les étudiants sur des offres d’emploi, des séminaires -, et une liste de
diffusion mise en place par des doctorants il y a 5 ans. Cette école doctorale comporte environ
200 doctorants ce qui fait d’elle l’une des plus importantes écoles doctorales de science
politique. Mais si plusieurs doctorants parviendront à devenir chercheurs ou enseignants-
chercheurs, ce ne sera pas le cas pour la majorité d’entre eux. La valorisation de leur thèse à la
fin du doctorat, et avant, doit donc être une priorité. Mais au final, seulement 18 doctorants
ont été intéressés et sont venus assister aux séances. Plusieurs hypothèses peuvent expliquer
ce manque d’intérêt :
- Parmi les 200 doctorants, beaucoup sont dans l’impossibilité de venir assister à des ateliers.
En effet, cette école doctorale comprend de nombreux étudiants qui ne sont pas à Paris, voire en France.
Beaucoup vivent ailleurs, travaillent ailleurs, ou sont sur leur terrain d’étude pour leur thèse : les études
africaines, latines et internationales et les études de terrain approfondies sont très développées et
valorisées dans cette école doctorale. Un doctorant peut passer de plusieurs mois à l’étranger pendant sa
thèse, même lorsqu’il a une charge d’enseignement. Par ailleurs, il arrive que des doctorants s’inscrivent
à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne pour obtenir un diplôme de la Sorbonne alors qu’ils réalisent
leur thèse dans leur pays d’origine.
- De plus, certains doctorants nous ont expliqué leurs absences (ou retards) pour des raisons
extrauniversitaires. En effet, beaucoup de doctorants n’ont pas de bourse d’étude, et doivent donc
financer leur thèse par leurs propres moyens. Ils ne sont pas forcément disponibles à 18h, heure des
séances. Et lorsqu’ils sont disponibles, ils n’ont pas forcément le courage de venir jusqu’à la Sorbonne,
où se déroulait l’atelier. D’autres doctorants donnaient des cours et travaux dirigés au même moment.
Certains doctorants ont donc demandé des comptes-rendus d’atelier. Malheureusement nous n’avons
pas pris le temps de le faire. Mais nous avons envoyé les enregistrements de chaque séance à ceux qui le
souhaitaient.
3
On peut faire l’hypothèse que des personnes qui n’auraient pas ce type de profil n’oseraient peut-être pas venir
dans un atelier de doctorants compte-tenu de l’image véhiculée à leur sujet : des « intellos » élitistes et critiques.
8
- Enfin, les doctorants peuvent tout simplement ne pas avoir d’intérêt à venir à cet atelier. En
effet, certains doctorants se destinent uniquement à l’enseignement et à la recherche. Ils peuvent donc
difficilement avoir un intérêt à assister à un atelier de valorisation extra-universitaire de leur thèse,
même si d’une part nous avons reçu des enseignants qui nous ont fait part de leur expérience
universitaire, d’autre part il se peut que, dans leur carrière d’enseignants-chercheurs, ils aient la
possibilité d’effectuer des missions d’expertise auprès des entreprises.
Des doctorants se sont montrés intéressés par le concept de l’atelier mais ne sont venus
qu’à une seule séance. On peut faire plusieurs hypothèses explicatives :
- Seule cette séance les intéressait directement d’un point de vue universitaire et
extrauniversitaire. Ces doctorants avaient d’ailleurs tendance à poser des questions liées à leur sujet de
thèse et oublier les enjeux professionnalisant de l’atelier et le parcours professionnel de l’invité, à
l’instar de la séance avec Marc Dixneuf (directeur des programmes associatifs France Sidaction) où une
grande partie des questions ont porté sur les politiques de lutte contre le SIDA.
- Des doctorants ont expliqué leur intérêt pour l’atelier mais ont fait un bilan coût/avantage,
notamment par rapport à leur emploi du temps très chargé.
- D’autres doctorants ne voyaient peut-être pas l’intérêt de cet atelier ou étaient sans doute trop
peu avancés dans leur thèse pour réfléchir à l’après-thèse.
- Enfin, d’autres doctorants n’ont peut-être pas apprécié le fonctionnement de l’atelier : pas
assez structuré, trop long, trop de séances...
En ce qui concerne les doctorants qui ont assisté aux ateliers :
- Beaucoup des doctorants qui sont venus à l’atelier étaient soit en tout début de thèse et
semblaient chercher à se socialiser au monde du doctorat et se poser des questions sur l’utilité
d’effectuer un doctorat pour leur professionnalisation.
- D’autres étaient plus proches de la fin de leur thèse et commençait à réfléchir aux moyens de
la valoriser.
Le nombre de doctorants présents était donc insuffisant pour faire honneur à nos
invités. Il fallait donc partir à la recherche d’autres publics. Or, la difficulté venait de la
distinction qui est habituellement faite au sein de l’école doctorale de science politique entre
les « ateliers » et les « séminaires » :
- Les « séminaires » de l’école doctorale sont ouverts à tout public. De la publicité peut être
faite sur des sites internet et des listes de diffusion de l’ensemble des sciences humaines et au-delà. De
plus, les doctorants financés par des contrats doctoraux ont l’obligation d’être présents.
- Au contraire, les « ateliers » de l’école doctorale ne peuvent avoir qu’une publicité restreinte.
La totalité des ateliers de l’école doctorale doivent se dérouler entre doctorants de cette école.
En réalité les personnes extérieures à l’école doctorale sont rares dans les
« séminaires », et il y a rarement d’autres doctorants que ceux financés par des contrats
doctoraux à ces séances. Donc les doctorants présents dans les « ateliers » sont a fortiori
encore moins nombreux, même si certains peuvent être très dynamiques4
.
B) Autres doctorants de l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne
Une solution était d’inviter des étudiants extérieurs à l’école doctorale de l’UFR 11.
La création récente du collège des écoles doctorales, et le fait que le directeur de notre collège
des écoles doctorales nous en ait parlé à de nombreuses reprises et qu’il en ait pris la
4
On peut mettre à part les ateliers organisés directement par l’école doctorale et animés par des enseignants et
sur des sujets méthodologiques transversaux qui intéressent un grand nombre de doctorants. Mais ces ateliers
très intenses, instructifs et enrichissants durent rarement plus de quelques séances.
9
direction, nous y incitait aussi. Cinq doctorants ont ainsi assisté à l’atelier. Voici leurs
disciplines :
- histoire patrimoniale,
- droit comparé,
- droit des affaires,
- droit public et fiscal.
L’un de ces doctorants nous a appris avoir été informé récemment de l’existence de
notre atelier alors que nous étions déjà à la sixième et avant dernière séance. Il nous a donc
demandé s’il nous serait possible de lui envoyer des informations pour chaque séance. Il
confirmait ainsi notre intuition que les personnes responsables des différentes écoles
doctorales ne diffusaient pas les messages que nous leur envoyons (alors que nous leur
demandions expressément de le faire) et constituaient donc des filtres. Seules deux ou trois
responsables d’école doctorale ont répondu à nos mails. Un seul responsable d’école doctorale
nous a mis en copie lors de l’envoie du transfert de l’un de nos mails informatifs pour une
séance.
Il est difficile d’évaluer les raisons. Peut-être que des responsables d’école doctorale
ne voyaient pas forcément de lien entre la science politique ou nos invités et leurs propres
disciplines. Pourtant, nous avions choisi des thèmes qui pouvaient intéresser l’ensemble des
doctorants°:
- le management,
- la fonction publique territoriale,
- les associations,
- les ressources humaines...
Prenons l’exemple des archéologues :
- Comment ces responsables pourraient-ils savoir ce que veulent ou vont devenir leurs
doctorants alors que ces derniers ne le savent pas eux-mêmes ?
- Les doctorants en archéologie vont-ils tous devenir archéologues ou chercheurs ou
enseignants-chercheurs°?
- Ne vont-ils pas, par exemple, avoir des responsabilités dans des institutions et donc encadrer
et manager°?
On peut donc se demander les causes de ce problème de communication :
- un manque d’intérêt,
- un manque de réflexion,
- une méconnaissance des problèmes d’insertion des étudiants,
- un manque de temps,
- un choix politique...
Mais ce ne sont que des hypothèses, et j’ai appris par la professeure Chantale Jacquet,
directrice de l’école doctorale de philosophie, qu’elle avait bien relayé nos messages sans
qu’aucun doctorants ne viennent pour autant assister à une séance.
C) Les docteurs
Dans la mesure où cet atelier est principalement tourné sur l’après doctorat, nous
avons pensé et espéré faire intervenir de jeunes docteurs pour qu’ils s’impliquent dans
10
l’atelier et développent notre réseau. Mais peu de docteurs sont venus. Plusieurs hypothèses
peuvent être évoquées pour expliquer leur absence :
- les docteurs qui souhaitent travailler dans la recherche et l’enseignement n’ont que peu
d’intérêt pour l’insertion dans le monde non-académique,
- certains docteurs étaient en recherche d’emploi et avaient coupé avec le monde universitaire,
aussi peut-être n’ont-ils pas reçu les informations concernant nos ateliers ou étaient indisponibles ou pas
intéressés par nos thèmes de séance,
- certains docteurs pouvaient être intéressés par l’atelier, mais il pouvait être gênant pour eux
de revenir au sein de leur/d’une école doctorale, à laquelle ils ont appartenu plusieurs, pour faire part de
leurs difficultés d’insertion professionnelle.
Néanmoins, nous sommes parvenus à faire venir deux docteurs :
- L’un d’entre eux n’avait pas encore trouvé de poste à l’université ni réussi un concours du
CNRS plus d’un an après la soutenance de sa thèse en science politique à l’Université Paris I Panthéon-
Sorbonne. Il nous a expliqué être intéressé par notre atelier et être prêt à nous aider dans la recherche de
docteurs pour améliorer notre base de données sur les docteurs de science politique de l’Université Paris
I Panthéon-Sorbonne et les faire venir au sein de l’atelier. Malheureusement pour nous, ce docteur n’a
pu venir qu’à une seule séance. En effet, il a été recruté dans un service de recherche d’une université.
- Un autre docteur est venu lors de la séance sur le management. Il était issu d’une école
doctorale de droit public et fiscal, préparait l’école du barreau mais se demandait aussi comment
valoriser sa thèse autrement. Il a d’ailleurs pour habitude de se présenter comme consultant spécialiste
du droit international de l’environnement.
D) Les masters
Nous avons voulu élargir l’audience de l’atelier aux étudiants non encore doctorants.
En effet, il y a très peu de liens entre les étudiants en master et les étudiants en doctorat en
raison d’une sorte de barrière symbolique. Or, certains étudiants en master sont de futurs
doctorants. Ils ont besoin d’informations sur ce qu’est réellement une thèse et quelles sont les
meilleures stratégies à mettre en œuvre pour réussir leur master, leur thèse et la suite. Les
doctorants sont quant à eux heureux de nouer de nouveaux contacts et de rencontrer des
étudiants intéressés et motivés. Nous avons donc demandé au secrétariat de l’ensemble des
masters II d’envoyer notre présentation de l’atelier aux étudiants. Nous faisant confiance, le
secrétariat nous a donné les mails de l’ensemble des masters II, et nous avons pu informer les
étudiants directement. Certains étudiants (seulement 3 en tout sur 94) sont venus de cette
façon en fonction du thème de la séance et de l’invité. Mais une étudiante a joué le jeu de
l’atelier et est venue à une grande partie des séances. Elle nous a expliqué qu’il s’agissait pour
elle de se socialiser et de mieux connaître le fonctionnement du doctorat et ses débouchés.
E) Les doctorants d’autres universités
Pour élargir encore notre audience, nous avons diffusé des informations concernant
l’atelier sur trois listes de diffusion auxquelles j’appartiens :
- les spécialistes de la radio (jeuneschercheursRADIO@yahoogroupes.fr),
- les spécialistes des médias et du langage (legram@yahoogroupes.fr),
- les spécialistes de Santé (reseau_doctorants@ehess.fr).
11
C’est ainsi que 9 doctorants extérieurs à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne ont
déclaré être intéressés par l’atelier et sont venus y assister pour la plupart. Leurs disciplines de
rattachement étaient assez diversifiées :
- philosophie du langage,
- sociolinguistique,
- aménagement du territoire,
- relations internationales,
- sciences de l’information et de la communication.
Leurs établissements de rattachement l’étaient tout autant :
- Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS),
- Ecole pratique des hautes études (EPHE),
- Ecole polytechnique de l’Université de Tours,
- Université Paul Verlaine de Metz,
- Université Paris V-Descartes,
- Université Lyon III-Jean Moulin,
- Université Paris VIII-Vincennes,
- Université Paris XII-Est Créteil.
Ces doctorants représentent une grande partie de l’audience de l’atelier. Nous pouvons
simplement regretter de ne pas avoir pris le temps de rechercher davantage de relais dans
d’autres disciplines.
F) Bilan
En comptant les organisateurs, partenaires, invités et le public, cet atelier a intéressé au
total :
- 59 personnes,
- un peu plus d’hommes que de femmes : 32 hommes (dont 6 invités) et 27 femmes (la seule
invitée - Muriel Deltand - n’a pas pu être présente),
- 1/5ème
des étudiants étaient d’origine étrangère (Amérique latine, Europe de l’est, Afrique5
),
- 3/5ème
des étudiants étaient en 1ère
ou 2ème
année de thèse ou master.
Compte tenu du nombre d’étudiants en master, début de thèse et d’origine étrangère,
on peut faire l’hypothèse que l’atelier a joué un rôle d’information, de socialisation et de mise
en confiance pour beaucoup d’entre eux.
La plupart des auditeurs ne sont venus qu’à une seule séance. Avant chaque séance,
nous étions dans l’incertitude quant à l’audience potentielle de l’atelier en question car les
étudiants ne prévenaient pas toujours de leur présence, notamment les étudiants de l’école
doctorale de science politique dont certains sont venus en grande partie parce qu’ils étaient
présents à l’université le jour de l’atelier6
.
Néanmoins, un petit groupe - intéressé par notre démarche - s’est formé et est revenu
assidument aux séances. Mais il faut dire que tous les membres de ce groupe de doctorant
5
La grande majorité des personnes qui se sont dites intéressées par l’atelier habitent à Paris. Mais certaines sont
inscrites à l’université de Metz et Lyon III. Parmi les invités, Muriel Deltand est de Bruxelles tandis qu’Olivier
Godard habite à Nantes.
6
Les doctorants ne disposent pas de lieu spécifique pour travailler mais de quelques heures par semaine dans la
salle du laboratoire Centre de Recherches Politiques de la Sorbonne (CRPS) et d’une priorité dans une petite
salle au fond du centre de documentation (ouvert de 10 à 18h et le vendredi de 10 à 13h). Le personnel fait
suffisamment confiance aux doctorants pour leur laisser la clé du centre Jacques Lagroye le soir et le midi.
12
avait le même le directeur de thèse : le professeur Thomas Lindemann, spécialiste des
relations internationales, sensibilisé à l’insertion hors du monde académique.
Il est difficile de savoir ce que les doctorants ont pensé de l’atelier. Ceux qui nous ont
donné leur opinion semblaient satisfaits. Mais il s’agissait des plus fidèles, c’est-à-dire de
ceux qui sont venus à plus de la moitié des séances. Qu’ils soient en master, doctorants,
docteurs à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne ou ailleurs, la majorité des auditeurs n’est
venue qu’à une seule séance et parce que le sujet du jour les intéressait particulièrement.
Plusieurs personnes – dont un avocat et une personne chargée de la formation à
Aéroport de Paris – se sont dites intéressées7
par l’atelier mais ne sont jamais venues, soit
parce qu’elles étaient trop éloignées géographiquement, soit par manque de temps.
IV Organisation de l’atelier
Nous avions convenu de prévenir les personnes susceptibles d’être intéressées par
l’atelier une semaine avant et nous diffusions un message de rappel le soir précédent. Dans ce
message, nous faisions une présentation de l’intervenant (grâce au CV qu’il avait eu la
gentillesse de nous fournir) pour susciter l’intérêt. Ces informations étaient bien entendu aussi
présentes sur le site internet de l’atelier : http://www.kstor.info/.
Pour avoir plus de lisibilité et éviter des erreurs, nous avons fait en sorte que l’atelier
ait toujours lieu :
- dans le même lieu8
,
- à la même heure (18h00),
- le même jour (jeudi).
L’atelier s’est déroulé selon la chronologie ci-dessous9
:
- Première séance : 27 janvier, « Réunion de préparation » avec François Roux (Bureau d’aide
à l’insertion professionnelle, Université Paris I Panthéon-Sorbonne) et Daniel Gaxie (Professeur,
directeur de l’école doctorale de l’UFR 11 de science politique, Université Paris I Panthéon-Sorbonne).
- Deuxième séance : 24 février, « Les collectivités locales » avec Jacques Marsaud, directeur
général de la Plaine Commune, http://www.plainecommune.fr/.
- Troisième séance : 17 mars, « Les journalistes » avec Christophe Deloire, directeur du Centre
de formation des journalistes (CFJ), http://www.cfpj.com/cfj/.
- Quatrième séance : 31 mars, « Le marché de l’emploi » avec Rabah Kaddour, consultant de
l’Agence pour l’emploi des cadres (APEC), www.apec.fr/.
- Cinquième séance : 28 avril, « Les associations spécialistes du SIDA » avec Marc Dixneuf,
directeur des programmes associatifs France Sidaction, http://www.sidaction.org.
- Sixième séance : 19 mai, « Le management » avec Frederik Mispelblom Beyer, professeur de
sociologie à l’Université d’Evry, http://www.encadrer-et-manager.com/.
- Septième séance : 16 juin, « Les ressources humaines » avec Olivier Godard, professeur
associé à l’Université de Nantes et dirigeant du cabinet en ressources humaines Eurobooster.
7
Je ne suis pas certain de savoir s’ils souhaitaient assister ou communiquer.
8
Plus précisément, l’atelier s’est déroulé dans la salle gérée par le Centre de recherche politique de la Sorbonne
(CRPS) et le Centre européen de sociologie et de science politique (UMR 8209) H604, 3ème
étage, escalier N, 14
rue Cujas, à défaut dans le centre de documentation de science politique de l’UFR 11 Jacques Lagroye
(surnommé le grenier à cause de son exigüité, sa faible hauteur de plafond, le bois apparent, ses petites portes…)
en salle H611, escalier K, 3ème
étage (quand la salle CRPS était indisponible), à défaut dans la salle de réunion
des enseignants G605, 2ème
étage, escalier N (quand les deux autres salles étaient indisponibles).
9
Le nombre de séances était suffisant et nous l’avons même en partie limité pour ne pas trop empiéter sur le
précieux temps des doctorants (organisateurs et autres).
13
L’atelier se déroulait de façon assez informelle. Nous accueillions les participants avec
gâteaux apéritifs et boissons pour briser la glace et les mettre à l’aise. La séance était
organisée de la façon suivante :
- Tout d’abord, les organisateurs, les partenaires et les autres auditeurs se présentaient
succinctement pour que chacun ait une idée des personnes en présence : institution de rattachement,
fonction, discipline, thème de recherche.
- Puis, les organisateurs présentaient l’atelier et ses attentes pour orienter un peu le discours de
l’invité et la discussion.
- Ensuite, l’invité se présentait lui-même et faisait son exposé à propos de son parcours dans
l’enseignement supérieur et professionnel.
- Enfin, nous engagions la discussion avec l’invité.
Les intervenants étaient de grande qualité et diversifiés tant du point de vue de leurs
spécialités que de leurs parcours professionnels ou encore de leurs avis sur le doctorat. La
principale difficulté était de faire réfléchir nos invités aux questionnements spécifiques que
nous avions élaborés en lançant l’atelier et qui figuraient dans nos courriers de proposition de
participation et sur notre site internet :
Cet atelier, à l’attention des étudiants en science politique - et plus largement en sciences
humaines - se propose de faire dialoguer notre filière académique et l’univers extra-académique, grâce à
un double questionnement°:
Vers un dialogue°:
* D’un côté [des extra-académique vers les doctorants],
o Quelles sont les compétences reconnues / niées aux docteurs°?
o Quelles connaissances de sciences humaines sont recherchées°?
o Par qui°?
o Quels sont leurs besoins°?
o Quelles sont leurs problématiques°?
o Quelles places peuvent-ils nous donner°?
o Quelles sont leurs critiques°?
* De l’autre côté [des doctorants vers les extra-académiques],
o Comment communiquer°?
o Quelles sont nos attentes / conditions de contributions°?
o Avec quels acteurs cherchons-nous à collaborer°?
o Quels sont nos peurs, doutes, critiques, questions°?
o Comment nous mettre en valeur (CV, entretien, lettre de motivation)°?
Pour synthétiser les propos de nos invités, nous pouvons dégager deux types de
discours en ce qui concerne les possibilités d’insertion professionnelle des doctorants :
- Certains intervenants – ceux qui connaissent le mieux les doctorants et leurs difficultés sur le
marchés de l’emploi – avaient tendance à n’aborder que les aspects positifs du doctorat et cherchaient
des anecdotes pour nous donner de l’espoir, à l’instar de docteurs en philosophie qui ont été recrutés
dans des banques pour être risk managers, traders, commissaire de police ou gérant des concessions
automobiles !
- D’autres intervenants – qui connaissent moins les enjeux du doctorat – se demandaient
sincèrement ce qu’ils pouvaient faire pour nous et ce que nous pouvions faire pour eux.
Les premiers ont un peu rassuré les doctorants présents, les seconds ont permis de
sortir un peu des préjugés réciproques.
Conclusion
14
Au final, les organisateurs et partenaires de l’atelier sont très satisfaits de cette
initiative inédite à la Sorbonne et encore trop rare dans les sciences humaines, qui sont
pourtant les sciences où les doctorants éprouvent le plus de difficultés pour s’insérer.
L’envie de renouveler l’expérience est partagée par tous les organisateurs et
partenaires de l’atelier. Nous sommes en négociation avec le Pôle de recherche et
d’enseignement supérieur (PRES) Hésam pour que notre atelier s’y intègre et s’y développe
grâce à l’aide des doctorants d’autres établissements10
.
Nous espérons que bien d’autres ateliers du même type se développeront à l’avenir car
les doctorants et docteurs ont besoin de changer leur image auprès du grand public et en
particulier au sein du monde du travail, tandis que les doctorants et docteurs doivent aussi
apprendre à mieux se faire connaître et s’insérer professionnellement. Or, le fait de
développer des contacts réguliers est un premier pas non négligeable dans cette direction car
ce type d’action a de nombreux bénéfices pour l’ensemble des acteurs intéressés par
l’insertion et qui doivent apprendre à travailler de plus en plus ensemble :
- les étudiants en master auraient les moyens de mieux connaître le doctorat (dont ils ont
souvent une connaissance très partielle), pourraient trouver des financements de thèse (en fonction des
thèmes qui intéressent le monde du travail) et trouveraient donc davantage d’intérêt à réaliser une thèse,
- les doctorants pourraient rencontrer des personnes susceptibles de les employer ou de trouver
des employeurs, faire la démonstration de leurs compétences, gagner en lisibilité et en légitimité et
trouver des financements sur des temps courts (missions, études, recherches, conseils ponctuels…) ou
longs (CIFRE),
- les docteurs pourraient garder le contact avec l’école doctorale dont ils sont issus et avec
laquelle ils partagent des affinités, des idées, des souvenirs,
- les enseignants auraient une connaissance plus approfondie des difficultés auxquelles sont
confrontés leurs étudiants et doctorants,
- les différents personnels administratifs se sentiraient davantage intégrés et soutenus dans leur
travail d’insertion des étudiants et doctorants,
- les employeurs potentiels pourraient bénéficier des multiples avantages, conseils, innovations,
connaissances des doctorants.
Mais nous avons aussi envie de passer à la pratique et appliquer nos idées
professionnellement. Donc nous avons élaboré les statuts d’une association (potentielle
« junior entreprise ») qui pourrait aider à :
- valoriser les compétences et connaissances des doctorants en vue de favoriser leur insertion
professionnelle auprès des acteurs extérieurs à l’enseignement supérieur,
- réaliser des études, des projets, des formations pour le compte d’entreprises, d’associations,
d’administrations.
10
Le PRES Hésam comprend Arts et Métiers ParisTech, le Conservatoire national des arts et métiers, l’Ecole
française d’Extrême-Orient, l’Ecole des Hautes Études en Sciences Sociales, l’Ecole nationale des chartes,
l’Ecole Pratique des Hautes Études, l’Ecole Supérieure de Commerce de Paris, l’Ecole nationale supérieure de
création industrielle, l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et trois membres associés : l’Ecole Nationale
d’Administration, l’Institut National d'Histoire de l'Art, l’Institut National du Patrimoine. Pour l’instant, nous
avons été rejoints par Nathalie Blais (chercheuse en histoire), Bocar Kante (chercheur en droit), Thibault Loneux
(chercheur en science politique), Clément Paule (chercheur en science politique) qui sont tous issus de
l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne.
15

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L’insertion par la valorisation°: l’exemple de l’atelier « Valorisation de la thèse »

  • 1. L’insertion par la valorisation°: l’exemple de l’atelier « Valorisation de la thèse » Sebastien Poulain Doctorant Atelier « Valorisation de la thèse » Ecole doctorale de science politique Collège des écoles doctorales Université Paris I Panthéon-Sorbonne Sebastien.Poulain@gmail.com Résumé : Dans cet article, il s’agira de décrire la mise en place et le fonctionnement de l’atelier « Valorisation de la thèse » de l’école doctorale de science politique (UFR 11) de l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne qui a pour finalité de valoriser les compétences spécifiques des doctorants et docteurs – notamment en SHS – auprès des entreprises, associations, administrations, et de permettre à ces employeurs potentiels de faire connaître leurs besoins, critiques, encouragements, conseils lors de ces rencontres régulières de présentation réciproque et de discussion relatives à l’insertion professionnelle des doctorants et docteurs. Introduction : De nombreux préjugés persistent à propos du doctorat : - Beaucoup de personnes pensent que le doctorat ne peut qu’aboutir à un emploi dans la recherche et l’enseignement. Cette représentation sociale bien ancrée est tout autant partagée par les entreprises et les administrations que par les enseignants, chercheurs et doctorants eux-mêmes. - Beaucoup de personnels spécialisés dans le recrutement – y compris ceux qui sont présents dans les forums emplois organisés par les universités – pensent que les docteurs ne peuvent pas avoir d’utilité au sein de leurs entreprises, administrations, associations. - Nombres d’acteurs de la société civile pensent que l’étudiant perd tout intérêt pour le monde du travail lorsqu’il décide de débuter une thèse plutôt que de s’insérer directement dans le monde du travail à l’issus du master. - Le doctorat transformerait un jeune diplômé dynamique en vieil étudiant indécis, peureux… Pourtant, le doctorat peut être considéré comme une expérience professionnelle dans la mesure où les doctorants y développent de nombreuses compétences, savoir, savoir-faire, savoir-être au-delà des connaissances scientifiques. Et c’est sans doute cette méconnaissance des atouts du doctorat qui est l’une des causes des difficultés d’insertion professionnelle. Pour contrecarrer ces difficultés, de nouvelles politiques publiques ont été mises en place conformément à l’arrêté du 24 août 2006 qui a imposé aux écoles doctorales une nouvelle mission°: «°les écoles doctorales organisent la formation des docteurs et les préparent à leur insertion professionnelle°». Et cette mission est en train de modifier substantiellement le fonctionnement de ces écoles qui : - ont créé des « parcours doctoraux », - font signer des « contrats doctoraux », - organisent des formations pour l’insertion professionnelle des doctorants, - valorisent les compétences des doctorants via des portfolios, - donnent la possibilité aux doctorants d’organiser des conférences, des séminaires, des ateliers… 1
  • 2. A travers cet article, il s’agit de décrire la mise en place et le fonctionnement de l’atelier « Valorisation de la thèse » de l’école doctorale de science politique (UFR 11) de l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne organisé par des doctorants (Paul Antropius, Paolo Stuppia et moi-même) en collaboration avec le Bureau d’aide à l’insertion professionnelle (BAIP) et le soutien du collège des écoles doctorales de cette même université. Fondé en 2010, cet atelier a permis à des extrauniversitaires de rencontrer des doctorants de plusieurs disciplines pour leur faire part de leur relation à la thèse, aux doctorants et également réfléchir sur ce que ces derniers peuvent apporter ponctuellement ou durablement au monde du travail extrauniversitaire, entendu au sens large : entreprises, associations, administrations… Cet article est l’occasion de faire le bilan de cet atelier, notamment en ce qui concerne les difficultés rencontrées lors de la recherche de partenaires, financements, invités, publics... I Trouver des partenaires Dès le départ, nous avons souhaité nous entouré de plusieurs acteurs susceptibles de nous soutenir dans notre démarche. Nous avons la chance d’avoir noué des contacts avec quatre partenaires. A) L’école doctorale La première condition indispensable pour mettre en place l’atelier consistait à intéresser la direction de notre école doctorale, c’est-à-dire le professeur Daniel Gaxie. Nous n’avons eu aucune difficulté puisque nous en avions préalablement discuté de manière informelle lors des réunions de rentrée de l’école doctorale avec l’ensemble des doctorants. Daniel Gaxie nous a donc encouragé en : - nous aidant à nous mettre en contact avec des intervenants potentiels, - nous conseillant sur la manière de demander des financements au Collège des écoles doctorales, - informant les doctorants des séances de l’atelier, - venant assister à plusieurs séances (quand ce n’était pas la responsable administrative de l’école doctorale Fadime Deli), - nous faisant choisir entre trois modes d’organisation : - une prise en charge de l’atelier par l’Ecole doctorale, - une prise en charge de l’atelier par les doctorants, - une prise en charge mixte. Nous avons choisi une prise en charge mixte de l’atelier car cette possibilité nous permettait de : - gagner en légitimité, - nous institutionnaliser, - intéresser davantage les interlocuteurs potentiels, - garder une grande liberté de choix et d’action. B) Le Bureau d’aide à l’insertion professionnelle Notre deuxième partenaire a été constitué par les agents de l’insertion professionnelle de l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne. Pensant que les interlocuteurs idéaux pour nous 2
  • 3. conseiller en matière d’insertion ne pouvaient être qu’eux, bien qu’ils prennent habituellement en charge les étudiants en licence et en master, j’ai écrit au Bureau d’aide à l’insertion professionnelle de l’université. Quatre personnes ont fait part de leur intérêt, et parmi eux : - François Roux qui avait déjà organisé des séances d’aide à la rédaction de CV et du conseil auprès des doctorants, - Annick Boudier qui organise le Forum Juridique, le Forum Paris 1 - Entreprises et les Rencontres de l’apprentissage. Ces derniers ont souhaité s’impliquer dans le projet et sont venus assister à une grande partie des séances. Ayant évoqué la future création d’un site internet de l’atelier, sur lequel je travaillais et où je souhaitais valoriser les compétences des doctorants selon le même principe que l’atelier, François Roux et Annick Boudier m’ont proposé de rédiger un document présentant et justifiant concrètement ces compétences. Ce travail a abouti en mars 2011 à l’étude Bilan de compétence : valorisation professionnelle du doctorat1 qui : - fait une présentation contextuelle de l’insertion professionnelle des doctorants, - donne des pistes d’explication des difficultés d’insertion, - présente 20 compétences pouvant être acquises lors du doctorat, - explique comment ces compétences peuvent être valorisées sur leurs CV et lettres de motivation ou lors d’entretiens, - propose des pistes d’amélioration de l’environnement des doctorants en vue de leur insertion, notamment en ce qui concerne leur relation avec leur école doctorale, leur directeur de thèse, l’administration de l’université et le monde du travail. Cette étude a été bien reçue dans le milieu de l’enseignement supérieur et m’a donné quelques opportunités : - Tout d’abord, j’ai reçu de nombreux compliments, remerciements et encouragements de la part de nombreuses personnes ayant lu l’étude, ce type de travail étant encore assez rare ou peu connu. - L’étude a été mise en ligne sur plusieurs sites internet : http://www.capcampus.com/, https://edite-de-paris.fr/, http://pmb.cereq.fr/, http://www.collectif-papera.org/, http://college.ed.univ- poitiers.fr/, http://sites.google.com/site/lescafesdelapresthese/, http://studigg.com/,http://afodib.labri.fr/, www.afsp.info/… - Des chercheurs y ont fait référence dans des articles. - Une chercheuse m’a proposé de publier l’étude. - Une journaliste m’a proposé de réaliser un blog portant sur les atouts du doctorat. - Un conseil régional m’a proposé un stage. - J’ai été embauché au sein d’un cabinet de ressources humaines en tant que consultant- formateur. - J’ai été invité à présenter l’étude : - à des responsables de l’insertion des doctorants de l’Université Paris IV Sorbonne le 9 septembre 2011, - à un responsable de la recherche, de l’innovation et des nouvelles technologies et un responsable de la formation initiale du MEDEF à Paris le 12 octobre, - au forum franco-belge Doc’Emploi à Lille le 13 octobre, - au forum de l’Association nationale de la recherche et de la technologie (ANRT) qui fête les 30 ans du dispositif CIFRE au Palais Brongniart le 8 décembre… Les quelques critiques de l’étude ont concerné : 1 POULAIN Sebastien, Bilan de compétence : valorisation professionnelle du doctorat, Ecole doctorale de science politique (UFR 11)-Bureau d’aide à l’insertion professionnelle, Université Paris I Panthéon-Sorbonne, mars 2011, https://doctrix2012.files.wordpress.com/2011/12/etude-bilan-de-compc3a9tence-sebastien- poulain.pdf 3
  • 4. - le caractère trop militant et subjectif de celle-ci, - une problématisation pas assez développée, - des références à des études scientifiques insuffisantes, - le manque d’interviews et de terrain d’étude auprès de l’ensemble des acteurs de l’insertion professionnelle, - une connaissance pas assez approfondie du monde du travail. C) Le collège des écoles doctorales Sur le conseil de Daniel Gaxie (directeur du collège des écoles doctorales), nous avons demandé une aide financière du collège des écoles doctorales de l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne de 780€ pour : - la création de notre site internet, - les frais de réception, - le transport et l’hébergement des invités, - les supports de communication. Nous aurions pu demander davantage (Daniel Gaxie nous y avait d’ailleurs encouragés), mais il n’était pas évident d’identifier d’autres besoins et il n’est pas d’usage de rémunérer des intervenants ni des organisateurs d’atelier. À titre d’exemple, les doctorants qui organisent des journées d’étude ne demandent pas davantage à ce même collège des écoles doctorales. Nous savions que nous avions de grandes chances d’obtenir une aide financière dans la mesure où cet atelier : - traite de l’insertion professionnelle, domaine dans lequel le collège des écoles doctorales doit s’impliquer, - est susceptible d’intéresser un public largement au-delà de la science politique compte-tenu des invités et des thèmes abordés, la pluridisciplinarité étant une condition sine qua non de la réussite de notre projet. Mais en raison du caractère pluridisciplinaire du collège des écoles doctorales, il était nécessaire d’avoir le soutien d’une autre école doctorale pour obtenir ce financement. Or, ce n’était pas évident pour deux raisons : - nous manquions de réseau au sein de la Sorbonne, - le montage du dossier de demande d’aide s’est fait tardivement. Nous avons écrit à trois ou quatre doctorants en gestion et histoire que certains d’entre nous avaient rencontrés lors de séminaires et formations pluridisciplinaires. Mais nous n’avons eu aucune réponse de leur part ni de la part de leurs écoles doctorales. Par chance, une doctorante spécialisée en droit comparé (Larissa Sigha) est venue à l’un de nos ateliers, or sa directrice de thèse – Christine Lazerges – est la directrice de l’école doctorale de droit comparé, qui a alors accepté de nous soutenir. Les 780€ proviennent : - du collège des écoles doctorales (400€), - de l’école doctorale de science politique (200€), - de l’école doctorale de droit comparé (180€). Au-delà de l’aspect économique, ce soutien apportait : - une institutionnalisation symbolique de l’atelier au sein de la Sorbonne, 4
  • 5. - par conséquent, une meilleure crédibilité, - l’assurance d’intéresser davantage les doctorants, - l’augmentation de nos chances de faire venir des potentiels invités. D) Autres partenaires Au fur et à mesure, nous avons rencontré d’autres partenaires (plutôt informels), qui ont principalement fait de la publicité pour nos ateliers. C’est, par exemple, le groupe Aspects concret de la thèse (ACT) de l’EHESS qui s’est proposé de présenter notre atelier sur son site internet. D’autres ont diffusé notre programme au sein de leurs réseaux : - une doctorante du Laboratoire de médiéviste occidentale de Paris (LAMOP), - le réseau espace doctorants SHS Lille Nord de France, - une professeure responsable des doctorants en sociologie à l’Université de Lille 1 (Catherine Déchamp-Le Roux), - une maître de conférences en sciences de l’information et de la communication directrice du Centre des Sciences Humaines de l’Institut National des Sciences Appliquées (INSA) de Toulouse (Béatrice Jalenques-Vigouroux). Après la mise en place de partenariats solides pour constituer l’atelier, restait encore à trouver des personnes qui accepteraient d’y intervenir. II Trouver des invités A) Comment trouver des invités ? L’une de nos craintes était de ne pas parvenir à trouver des acteurs extrauniversitaires intéressés par notre atelier et notre démarche. En effet, nous partions à peu près de zéro : nous n’avions aucun contact et aucun réseau, alors que l’objectif de cet atelier était justement de créer cette dynamique de réseau. Nous craignions de ne faire intervenir que des enseignants et chercheurs intéressés par la professionnalisation des étudiants ou la sociologie du travail2 par exemple alors qu’il s’agissait de rencontrer des extrauniversitaires susceptibles de recruter les doctorants et docteurs. Pour contourner cette difficulté, nous avons utilisé plusieurs moyens : - Tout d’abord, nous nous sommes appuyés sur notre école doctorale. En effet, les écoles doctorales ont aujourd’hui l’obligation d’intégrer des personnes extérieures à l’université dans le conseil de l’école doctorale. Daniel Gaxie (directeur de l’école doctorale) nous a donc mis en contact avec deux membres extrauniversitaires de ce conseil, qui ont accepté de venir à la deuxième et la troisième séance de l’atelier : - Jacques Marsaud (directeur général de la Plaine Commune), - Christophe Deloire (directeur du Centre de formation des journalistes). De plus, Daniel Gaxie a demandé des contacts à Jacques Gerstlé, professeur responsable du master 2 « Communication politique et sociale » de l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne, habitué à faire intervenir des professionnels de la communication politique au sein de son master. Jacques Gerstlé nous a donc donné les coordonnées de 2 Frederik Mispelblom Beyer et Muriel Deltand ont pour point commun d’être associés au Centre de recherche sur la formation (CRF) du CNAM. 5
  • 6. Laurent Habib, président de l’agence Euro RSCG C & O et directeur général du groupe Havas France, mais suite à un malheureux changement d’emploi du temps la rencontre a dû être annulée. - Ensuite, nos partenaires du Bureau d’aide à l’insertion professionnelle nous ont mis en contact avec Rabah Kaddour (consultant à l’Association pour l’emploi des cadres (APEC)) qui a déjà fait des conférences à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne pour présenter son travail et conseiller les étudiants. Ce dernier est venu à la quatrième séance. - D’autres intervenants ont sont venus grâce à une sorte d’appel à participation envoyé à des contacts collectés via des offres d’emploi extrauniversitaires envoyées sur des listes de diffusion de chercheurs. C’est ainsi que nous avons invité : - Marc Dixneuf (directeur des programmes associatifs France Sidaction) pour la cinquième séance, - Frederik Mispelblom Beyer (gérant de la société Positions et professeur de sociologie à l’Université d’Evry) pour la sixième séance. Muriel Deltand, musicienne professionnelle et enseignante chercheuse associée à l’Université du Luxembourg et Maître assistante à la Haute école de Bruxelles, avait également accepté de venir (la seule femme). Mais un changement dans son emploi du temps nous a obligés à annuler la séance et la remettre ultérieurement. - Enfin, nous avons reçu Olivier Godard, professeur associé à l’Université de Nantes et directeur du cabinet en ressources humaines Eurobooster, lors de la septième et dernière séance de la saison. J’avais trouvé ses coordonnées via un document provenant du site internet www.intelliagence.fr/ de l’association Bernard Gregory, désormais dénommée Intelli’agence. B) Quels invités trouvés ? Il est intéressant de réfléchir sur les profils de nos invités car il semble que ces profils aient motivé leur acceptation à assister à notre atelier. Si les intervenants de notre atelier ont été invités, c'est avant tout pour leurs activités professionnelles extrauniversitaires : - Jacques Marsaud est un homme d’administration qui a fait carrière dans les collectivités locales. Il est directeur général de la Plaine Commune (Aubervilliers, Épinay-sur-Seine, La Courneuve, L’Ile-Saint-Denis, Pierrefitte-sur-Seine, Saint-Denis, Stains, Villetaneuse) après avoir été directeur général des services du département du Val-de-Marne, directeur général adjoint à la Régie Autonome des Transports Parisiens (en charge du pôle du développement et politique de la ville), secrétaire général de Saint-Denis, Noisy-le-Sec, secrétaire général adjoint de la ville de Noisy-le-Sec et directeur du service municipal d’urbanisme de la ville de Saint-Pierre-des-Corps. - Olivier Godard a fondé (en 1997) et dirige le cabinet en ressources humaines Eurobooster (conseil, recrutement et formation). - Frederik Mispelblom Beyer a créé la société Positions et emploie trois sociologues salariés. - Muriel Deltand est musicienne professionnelle, administratrice de l’orchestre à cordes professionnel belge Orchestre Hainaut Picardie (anciennement Belgian Sinfonia Orchestra) et membre du comité directeur du Festival Musical d’Enghien en Belgique. - Christophe Deloire est journaliste et directeur du Centre de formation des journalistes (CFJ). Il a été documentariste à France 2, rédacteur en chef à Axel Springer, directeur de collection à Flammarion, après avoir travaillé comme journaliste pour Le Point, Arte, LCI et coopérant du service national TF1. - Marc Dixneuf est directeur des programmes associatifs France Sidaction après avoir été rapporteur au Conseil national du sida, secrétaire général du Réseau médicament et développement (ReMeD), rédacteur et coordinateur d’équipes de rédacteur à Ubiqus-HorsLigne, technicien d’étude clinique à l’Hôpital Cochin, AP-HP, assistant à la direction des publics de la Cité des Sciences et de l’industrie. 6
  • 7. - Rabah Kaddour est conseiller à l’Association pour l’emploi des cadres (APEC). Mais nos invités partagent certains points communs non négligeables concernant leur proximité avec l’enseignement supérieur : - Beaucoup d’intervenants ont pour point commun d’avoir fait des études supérieures à l’université : - Olivier Godard a une formation de biologiste à l’Université Paris VIII Jussieu. - Jacques Marsaud a fait une licence en droit public à l’Université de Tours et un master de droit public spécialité aménagement à l’Université de Poitiers. - Frederik Mispelblom Beyer a fait des études en sciences sociales à l’Université Paris V Descartes, l’Université Paris VII Diderot et l’EHESS. - Marc Dixneuf a obtenu un DEA en politique comparée et de sociologie politique à l’Université Paris X Nanterre. Seul Christophe Deloire est issu l’École supérieure des sciences économiques et commerciales (ESSEC) et je ne dispose pas d’information sur Rabah Kaddour. - Plus que des études supérieures à l’université, nos invités avaient des affinités avec le doctorat : - Jacques Marsaud avait hésité à réaliser une thèse avant de faire carrière dans l’administration. - Olivier Godard en a débuté une thèse, mais a arrêté rapidement pour créer son entreprise (il aide des sociétés à recruter des docteurs). - Marc Dixneuf a réalisé une thèse à l’Université Paris X Nanterre intitulée L’économie et la politique étrangère de la France°: pratiques et représentations. - Frederik Mispelblom Beyer est aussi docteur (tout comme Muriel Deltand). - Si Christophe Deloire n’a pas soutenu de thèse, il a écrit une dizaine d’ouvrages portant notamment sur la politique. -Au-delà de leurs affinités avec le doctorat, nos invités ont tous enseigné dans des établissements d’enseignement supérieur : - Marc Dixneuf a été attaché temporaire d'enseignement et de recherche (ATER) à l’Université Paris XIII Villetaneuse, enseignant-chercheur à l’Université Lille II - Institut d’études politiques de Lille. - Jacques Marsaud a été maître de conférences à l’Institut d’études politiques de Paris (1990- 1997), conférencier à l’Ecole nationale d’administration (1994-1998), enseignant à l’Institut des études supérieures territoriales à Fontainebleau-Strasbourg (depuis 1992), professeur associé (1997-2000) et chargé de cours (depuis octobre 2004) à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne. - Olivier Godard est professeur associé à la Faculté des sciences et techniques de l’Université de Nantes où il enseigne le management des ressources humaines, le management de projet, la communication interpersonnelle en master. - Christophe Deloire enseigne au Centre de formation des journalistes. - Muriel Deltand est enseignante chercheuse associée à l’Université du Luxembourg. - Frederik Mispelblom Beyer est professeur de sociologie à l’Université d’Evry. - Enfin outre leur goût pour l’enseignement supérieur universitaire, nos invités avaient des liens avec l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne : - Jacques Marsaud et Christophe Deloire sont au Conseil de l’école doctorale de science politique. - Jacques Marsaud et Laurent Habib y enseignent. - Marc Dixneuf y connaît des enseignants qu’il a fréquentés en tant qu’étudiant ou enseignant. - Frederik Mispelblom Beyer est venu à plusieurs reprises dans les locaux. 7
  • 8. - Olivier Godard a habité pendant longtemps à côté de la Sorbonne et a étudié au lycée à Henry IV. Autrement dit, la plupart de nos invités avaient des profils assez atypiques : - Ils ont fréquenté et fréquentent encore aussi bien le milieu universitaire que le milieu extra- universitaire. - Ils ont un haut niveau d’étude et des affinités avec la recherche, l’enseignement et, plus spécifiquement le doctorat3 . - On pouvait percevoir chez eux une bienveillance vis-à-vis des doctorants qu’ils désiraient aider (conscients des difficultés auxquelles ceux-ci sont confrontés pour s’insérer professionnellement). - On ressentait aussi une certaine nostalgie des années d’études, le besoin de rencontrer des étudiants, et peut-être d’effectuer un bilan par rapport à leur propre carrière (déjà avancée et stabilisée). Une fois les organisateurs et les intervenants trouvés, il ne restait plus qu’à trouver le public car nous accordions une grande importance à la présence d’auditeurs (il y a tant d’activités universitaires où les salles semblent un peu vides). Or, l’une des principales difficultés a été d’intéresser un public. III Trouver un public A) Les doctorants de l’école doctorale de science politique Les doctorants sont faciles à contacter via l’école doctorale de science politique - qui informe régulièrement les étudiants sur des offres d’emploi, des séminaires -, et une liste de diffusion mise en place par des doctorants il y a 5 ans. Cette école doctorale comporte environ 200 doctorants ce qui fait d’elle l’une des plus importantes écoles doctorales de science politique. Mais si plusieurs doctorants parviendront à devenir chercheurs ou enseignants- chercheurs, ce ne sera pas le cas pour la majorité d’entre eux. La valorisation de leur thèse à la fin du doctorat, et avant, doit donc être une priorité. Mais au final, seulement 18 doctorants ont été intéressés et sont venus assister aux séances. Plusieurs hypothèses peuvent expliquer ce manque d’intérêt : - Parmi les 200 doctorants, beaucoup sont dans l’impossibilité de venir assister à des ateliers. En effet, cette école doctorale comprend de nombreux étudiants qui ne sont pas à Paris, voire en France. Beaucoup vivent ailleurs, travaillent ailleurs, ou sont sur leur terrain d’étude pour leur thèse : les études africaines, latines et internationales et les études de terrain approfondies sont très développées et valorisées dans cette école doctorale. Un doctorant peut passer de plusieurs mois à l’étranger pendant sa thèse, même lorsqu’il a une charge d’enseignement. Par ailleurs, il arrive que des doctorants s’inscrivent à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne pour obtenir un diplôme de la Sorbonne alors qu’ils réalisent leur thèse dans leur pays d’origine. - De plus, certains doctorants nous ont expliqué leurs absences (ou retards) pour des raisons extrauniversitaires. En effet, beaucoup de doctorants n’ont pas de bourse d’étude, et doivent donc financer leur thèse par leurs propres moyens. Ils ne sont pas forcément disponibles à 18h, heure des séances. Et lorsqu’ils sont disponibles, ils n’ont pas forcément le courage de venir jusqu’à la Sorbonne, où se déroulait l’atelier. D’autres doctorants donnaient des cours et travaux dirigés au même moment. Certains doctorants ont donc demandé des comptes-rendus d’atelier. Malheureusement nous n’avons pas pris le temps de le faire. Mais nous avons envoyé les enregistrements de chaque séance à ceux qui le souhaitaient. 3 On peut faire l’hypothèse que des personnes qui n’auraient pas ce type de profil n’oseraient peut-être pas venir dans un atelier de doctorants compte-tenu de l’image véhiculée à leur sujet : des « intellos » élitistes et critiques. 8
  • 9. - Enfin, les doctorants peuvent tout simplement ne pas avoir d’intérêt à venir à cet atelier. En effet, certains doctorants se destinent uniquement à l’enseignement et à la recherche. Ils peuvent donc difficilement avoir un intérêt à assister à un atelier de valorisation extra-universitaire de leur thèse, même si d’une part nous avons reçu des enseignants qui nous ont fait part de leur expérience universitaire, d’autre part il se peut que, dans leur carrière d’enseignants-chercheurs, ils aient la possibilité d’effectuer des missions d’expertise auprès des entreprises. Des doctorants se sont montrés intéressés par le concept de l’atelier mais ne sont venus qu’à une seule séance. On peut faire plusieurs hypothèses explicatives : - Seule cette séance les intéressait directement d’un point de vue universitaire et extrauniversitaire. Ces doctorants avaient d’ailleurs tendance à poser des questions liées à leur sujet de thèse et oublier les enjeux professionnalisant de l’atelier et le parcours professionnel de l’invité, à l’instar de la séance avec Marc Dixneuf (directeur des programmes associatifs France Sidaction) où une grande partie des questions ont porté sur les politiques de lutte contre le SIDA. - Des doctorants ont expliqué leur intérêt pour l’atelier mais ont fait un bilan coût/avantage, notamment par rapport à leur emploi du temps très chargé. - D’autres doctorants ne voyaient peut-être pas l’intérêt de cet atelier ou étaient sans doute trop peu avancés dans leur thèse pour réfléchir à l’après-thèse. - Enfin, d’autres doctorants n’ont peut-être pas apprécié le fonctionnement de l’atelier : pas assez structuré, trop long, trop de séances... En ce qui concerne les doctorants qui ont assisté aux ateliers : - Beaucoup des doctorants qui sont venus à l’atelier étaient soit en tout début de thèse et semblaient chercher à se socialiser au monde du doctorat et se poser des questions sur l’utilité d’effectuer un doctorat pour leur professionnalisation. - D’autres étaient plus proches de la fin de leur thèse et commençait à réfléchir aux moyens de la valoriser. Le nombre de doctorants présents était donc insuffisant pour faire honneur à nos invités. Il fallait donc partir à la recherche d’autres publics. Or, la difficulté venait de la distinction qui est habituellement faite au sein de l’école doctorale de science politique entre les « ateliers » et les « séminaires » : - Les « séminaires » de l’école doctorale sont ouverts à tout public. De la publicité peut être faite sur des sites internet et des listes de diffusion de l’ensemble des sciences humaines et au-delà. De plus, les doctorants financés par des contrats doctoraux ont l’obligation d’être présents. - Au contraire, les « ateliers » de l’école doctorale ne peuvent avoir qu’une publicité restreinte. La totalité des ateliers de l’école doctorale doivent se dérouler entre doctorants de cette école. En réalité les personnes extérieures à l’école doctorale sont rares dans les « séminaires », et il y a rarement d’autres doctorants que ceux financés par des contrats doctoraux à ces séances. Donc les doctorants présents dans les « ateliers » sont a fortiori encore moins nombreux, même si certains peuvent être très dynamiques4 . B) Autres doctorants de l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne Une solution était d’inviter des étudiants extérieurs à l’école doctorale de l’UFR 11. La création récente du collège des écoles doctorales, et le fait que le directeur de notre collège des écoles doctorales nous en ait parlé à de nombreuses reprises et qu’il en ait pris la 4 On peut mettre à part les ateliers organisés directement par l’école doctorale et animés par des enseignants et sur des sujets méthodologiques transversaux qui intéressent un grand nombre de doctorants. Mais ces ateliers très intenses, instructifs et enrichissants durent rarement plus de quelques séances. 9
  • 10. direction, nous y incitait aussi. Cinq doctorants ont ainsi assisté à l’atelier. Voici leurs disciplines : - histoire patrimoniale, - droit comparé, - droit des affaires, - droit public et fiscal. L’un de ces doctorants nous a appris avoir été informé récemment de l’existence de notre atelier alors que nous étions déjà à la sixième et avant dernière séance. Il nous a donc demandé s’il nous serait possible de lui envoyer des informations pour chaque séance. Il confirmait ainsi notre intuition que les personnes responsables des différentes écoles doctorales ne diffusaient pas les messages que nous leur envoyons (alors que nous leur demandions expressément de le faire) et constituaient donc des filtres. Seules deux ou trois responsables d’école doctorale ont répondu à nos mails. Un seul responsable d’école doctorale nous a mis en copie lors de l’envoie du transfert de l’un de nos mails informatifs pour une séance. Il est difficile d’évaluer les raisons. Peut-être que des responsables d’école doctorale ne voyaient pas forcément de lien entre la science politique ou nos invités et leurs propres disciplines. Pourtant, nous avions choisi des thèmes qui pouvaient intéresser l’ensemble des doctorants°: - le management, - la fonction publique territoriale, - les associations, - les ressources humaines... Prenons l’exemple des archéologues : - Comment ces responsables pourraient-ils savoir ce que veulent ou vont devenir leurs doctorants alors que ces derniers ne le savent pas eux-mêmes ? - Les doctorants en archéologie vont-ils tous devenir archéologues ou chercheurs ou enseignants-chercheurs°? - Ne vont-ils pas, par exemple, avoir des responsabilités dans des institutions et donc encadrer et manager°? On peut donc se demander les causes de ce problème de communication : - un manque d’intérêt, - un manque de réflexion, - une méconnaissance des problèmes d’insertion des étudiants, - un manque de temps, - un choix politique... Mais ce ne sont que des hypothèses, et j’ai appris par la professeure Chantale Jacquet, directrice de l’école doctorale de philosophie, qu’elle avait bien relayé nos messages sans qu’aucun doctorants ne viennent pour autant assister à une séance. C) Les docteurs Dans la mesure où cet atelier est principalement tourné sur l’après doctorat, nous avons pensé et espéré faire intervenir de jeunes docteurs pour qu’ils s’impliquent dans 10
  • 11. l’atelier et développent notre réseau. Mais peu de docteurs sont venus. Plusieurs hypothèses peuvent être évoquées pour expliquer leur absence : - les docteurs qui souhaitent travailler dans la recherche et l’enseignement n’ont que peu d’intérêt pour l’insertion dans le monde non-académique, - certains docteurs étaient en recherche d’emploi et avaient coupé avec le monde universitaire, aussi peut-être n’ont-ils pas reçu les informations concernant nos ateliers ou étaient indisponibles ou pas intéressés par nos thèmes de séance, - certains docteurs pouvaient être intéressés par l’atelier, mais il pouvait être gênant pour eux de revenir au sein de leur/d’une école doctorale, à laquelle ils ont appartenu plusieurs, pour faire part de leurs difficultés d’insertion professionnelle. Néanmoins, nous sommes parvenus à faire venir deux docteurs : - L’un d’entre eux n’avait pas encore trouvé de poste à l’université ni réussi un concours du CNRS plus d’un an après la soutenance de sa thèse en science politique à l’Université Paris I Panthéon- Sorbonne. Il nous a expliqué être intéressé par notre atelier et être prêt à nous aider dans la recherche de docteurs pour améliorer notre base de données sur les docteurs de science politique de l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne et les faire venir au sein de l’atelier. Malheureusement pour nous, ce docteur n’a pu venir qu’à une seule séance. En effet, il a été recruté dans un service de recherche d’une université. - Un autre docteur est venu lors de la séance sur le management. Il était issu d’une école doctorale de droit public et fiscal, préparait l’école du barreau mais se demandait aussi comment valoriser sa thèse autrement. Il a d’ailleurs pour habitude de se présenter comme consultant spécialiste du droit international de l’environnement. D) Les masters Nous avons voulu élargir l’audience de l’atelier aux étudiants non encore doctorants. En effet, il y a très peu de liens entre les étudiants en master et les étudiants en doctorat en raison d’une sorte de barrière symbolique. Or, certains étudiants en master sont de futurs doctorants. Ils ont besoin d’informations sur ce qu’est réellement une thèse et quelles sont les meilleures stratégies à mettre en œuvre pour réussir leur master, leur thèse et la suite. Les doctorants sont quant à eux heureux de nouer de nouveaux contacts et de rencontrer des étudiants intéressés et motivés. Nous avons donc demandé au secrétariat de l’ensemble des masters II d’envoyer notre présentation de l’atelier aux étudiants. Nous faisant confiance, le secrétariat nous a donné les mails de l’ensemble des masters II, et nous avons pu informer les étudiants directement. Certains étudiants (seulement 3 en tout sur 94) sont venus de cette façon en fonction du thème de la séance et de l’invité. Mais une étudiante a joué le jeu de l’atelier et est venue à une grande partie des séances. Elle nous a expliqué qu’il s’agissait pour elle de se socialiser et de mieux connaître le fonctionnement du doctorat et ses débouchés. E) Les doctorants d’autres universités Pour élargir encore notre audience, nous avons diffusé des informations concernant l’atelier sur trois listes de diffusion auxquelles j’appartiens : - les spécialistes de la radio (jeuneschercheursRADIO@yahoogroupes.fr), - les spécialistes des médias et du langage (legram@yahoogroupes.fr), - les spécialistes de Santé (reseau_doctorants@ehess.fr). 11
  • 12. C’est ainsi que 9 doctorants extérieurs à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne ont déclaré être intéressés par l’atelier et sont venus y assister pour la plupart. Leurs disciplines de rattachement étaient assez diversifiées : - philosophie du langage, - sociolinguistique, - aménagement du territoire, - relations internationales, - sciences de l’information et de la communication. Leurs établissements de rattachement l’étaient tout autant : - Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), - Ecole pratique des hautes études (EPHE), - Ecole polytechnique de l’Université de Tours, - Université Paul Verlaine de Metz, - Université Paris V-Descartes, - Université Lyon III-Jean Moulin, - Université Paris VIII-Vincennes, - Université Paris XII-Est Créteil. Ces doctorants représentent une grande partie de l’audience de l’atelier. Nous pouvons simplement regretter de ne pas avoir pris le temps de rechercher davantage de relais dans d’autres disciplines. F) Bilan En comptant les organisateurs, partenaires, invités et le public, cet atelier a intéressé au total : - 59 personnes, - un peu plus d’hommes que de femmes : 32 hommes (dont 6 invités) et 27 femmes (la seule invitée - Muriel Deltand - n’a pas pu être présente), - 1/5ème des étudiants étaient d’origine étrangère (Amérique latine, Europe de l’est, Afrique5 ), - 3/5ème des étudiants étaient en 1ère ou 2ème année de thèse ou master. Compte tenu du nombre d’étudiants en master, début de thèse et d’origine étrangère, on peut faire l’hypothèse que l’atelier a joué un rôle d’information, de socialisation et de mise en confiance pour beaucoup d’entre eux. La plupart des auditeurs ne sont venus qu’à une seule séance. Avant chaque séance, nous étions dans l’incertitude quant à l’audience potentielle de l’atelier en question car les étudiants ne prévenaient pas toujours de leur présence, notamment les étudiants de l’école doctorale de science politique dont certains sont venus en grande partie parce qu’ils étaient présents à l’université le jour de l’atelier6 . Néanmoins, un petit groupe - intéressé par notre démarche - s’est formé et est revenu assidument aux séances. Mais il faut dire que tous les membres de ce groupe de doctorant 5 La grande majorité des personnes qui se sont dites intéressées par l’atelier habitent à Paris. Mais certaines sont inscrites à l’université de Metz et Lyon III. Parmi les invités, Muriel Deltand est de Bruxelles tandis qu’Olivier Godard habite à Nantes. 6 Les doctorants ne disposent pas de lieu spécifique pour travailler mais de quelques heures par semaine dans la salle du laboratoire Centre de Recherches Politiques de la Sorbonne (CRPS) et d’une priorité dans une petite salle au fond du centre de documentation (ouvert de 10 à 18h et le vendredi de 10 à 13h). Le personnel fait suffisamment confiance aux doctorants pour leur laisser la clé du centre Jacques Lagroye le soir et le midi. 12
  • 13. avait le même le directeur de thèse : le professeur Thomas Lindemann, spécialiste des relations internationales, sensibilisé à l’insertion hors du monde académique. Il est difficile de savoir ce que les doctorants ont pensé de l’atelier. Ceux qui nous ont donné leur opinion semblaient satisfaits. Mais il s’agissait des plus fidèles, c’est-à-dire de ceux qui sont venus à plus de la moitié des séances. Qu’ils soient en master, doctorants, docteurs à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne ou ailleurs, la majorité des auditeurs n’est venue qu’à une seule séance et parce que le sujet du jour les intéressait particulièrement. Plusieurs personnes – dont un avocat et une personne chargée de la formation à Aéroport de Paris – se sont dites intéressées7 par l’atelier mais ne sont jamais venues, soit parce qu’elles étaient trop éloignées géographiquement, soit par manque de temps. IV Organisation de l’atelier Nous avions convenu de prévenir les personnes susceptibles d’être intéressées par l’atelier une semaine avant et nous diffusions un message de rappel le soir précédent. Dans ce message, nous faisions une présentation de l’intervenant (grâce au CV qu’il avait eu la gentillesse de nous fournir) pour susciter l’intérêt. Ces informations étaient bien entendu aussi présentes sur le site internet de l’atelier : http://www.kstor.info/. Pour avoir plus de lisibilité et éviter des erreurs, nous avons fait en sorte que l’atelier ait toujours lieu : - dans le même lieu8 , - à la même heure (18h00), - le même jour (jeudi). L’atelier s’est déroulé selon la chronologie ci-dessous9 : - Première séance : 27 janvier, « Réunion de préparation » avec François Roux (Bureau d’aide à l’insertion professionnelle, Université Paris I Panthéon-Sorbonne) et Daniel Gaxie (Professeur, directeur de l’école doctorale de l’UFR 11 de science politique, Université Paris I Panthéon-Sorbonne). - Deuxième séance : 24 février, « Les collectivités locales » avec Jacques Marsaud, directeur général de la Plaine Commune, http://www.plainecommune.fr/. - Troisième séance : 17 mars, « Les journalistes » avec Christophe Deloire, directeur du Centre de formation des journalistes (CFJ), http://www.cfpj.com/cfj/. - Quatrième séance : 31 mars, « Le marché de l’emploi » avec Rabah Kaddour, consultant de l’Agence pour l’emploi des cadres (APEC), www.apec.fr/. - Cinquième séance : 28 avril, « Les associations spécialistes du SIDA » avec Marc Dixneuf, directeur des programmes associatifs France Sidaction, http://www.sidaction.org. - Sixième séance : 19 mai, « Le management » avec Frederik Mispelblom Beyer, professeur de sociologie à l’Université d’Evry, http://www.encadrer-et-manager.com/. - Septième séance : 16 juin, « Les ressources humaines » avec Olivier Godard, professeur associé à l’Université de Nantes et dirigeant du cabinet en ressources humaines Eurobooster. 7 Je ne suis pas certain de savoir s’ils souhaitaient assister ou communiquer. 8 Plus précisément, l’atelier s’est déroulé dans la salle gérée par le Centre de recherche politique de la Sorbonne (CRPS) et le Centre européen de sociologie et de science politique (UMR 8209) H604, 3ème étage, escalier N, 14 rue Cujas, à défaut dans le centre de documentation de science politique de l’UFR 11 Jacques Lagroye (surnommé le grenier à cause de son exigüité, sa faible hauteur de plafond, le bois apparent, ses petites portes…) en salle H611, escalier K, 3ème étage (quand la salle CRPS était indisponible), à défaut dans la salle de réunion des enseignants G605, 2ème étage, escalier N (quand les deux autres salles étaient indisponibles). 9 Le nombre de séances était suffisant et nous l’avons même en partie limité pour ne pas trop empiéter sur le précieux temps des doctorants (organisateurs et autres). 13
  • 14. L’atelier se déroulait de façon assez informelle. Nous accueillions les participants avec gâteaux apéritifs et boissons pour briser la glace et les mettre à l’aise. La séance était organisée de la façon suivante : - Tout d’abord, les organisateurs, les partenaires et les autres auditeurs se présentaient succinctement pour que chacun ait une idée des personnes en présence : institution de rattachement, fonction, discipline, thème de recherche. - Puis, les organisateurs présentaient l’atelier et ses attentes pour orienter un peu le discours de l’invité et la discussion. - Ensuite, l’invité se présentait lui-même et faisait son exposé à propos de son parcours dans l’enseignement supérieur et professionnel. - Enfin, nous engagions la discussion avec l’invité. Les intervenants étaient de grande qualité et diversifiés tant du point de vue de leurs spécialités que de leurs parcours professionnels ou encore de leurs avis sur le doctorat. La principale difficulté était de faire réfléchir nos invités aux questionnements spécifiques que nous avions élaborés en lançant l’atelier et qui figuraient dans nos courriers de proposition de participation et sur notre site internet : Cet atelier, à l’attention des étudiants en science politique - et plus largement en sciences humaines - se propose de faire dialoguer notre filière académique et l’univers extra-académique, grâce à un double questionnement°: Vers un dialogue°: * D’un côté [des extra-académique vers les doctorants], o Quelles sont les compétences reconnues / niées aux docteurs°? o Quelles connaissances de sciences humaines sont recherchées°? o Par qui°? o Quels sont leurs besoins°? o Quelles sont leurs problématiques°? o Quelles places peuvent-ils nous donner°? o Quelles sont leurs critiques°? * De l’autre côté [des doctorants vers les extra-académiques], o Comment communiquer°? o Quelles sont nos attentes / conditions de contributions°? o Avec quels acteurs cherchons-nous à collaborer°? o Quels sont nos peurs, doutes, critiques, questions°? o Comment nous mettre en valeur (CV, entretien, lettre de motivation)°? Pour synthétiser les propos de nos invités, nous pouvons dégager deux types de discours en ce qui concerne les possibilités d’insertion professionnelle des doctorants : - Certains intervenants – ceux qui connaissent le mieux les doctorants et leurs difficultés sur le marchés de l’emploi – avaient tendance à n’aborder que les aspects positifs du doctorat et cherchaient des anecdotes pour nous donner de l’espoir, à l’instar de docteurs en philosophie qui ont été recrutés dans des banques pour être risk managers, traders, commissaire de police ou gérant des concessions automobiles ! - D’autres intervenants – qui connaissent moins les enjeux du doctorat – se demandaient sincèrement ce qu’ils pouvaient faire pour nous et ce que nous pouvions faire pour eux. Les premiers ont un peu rassuré les doctorants présents, les seconds ont permis de sortir un peu des préjugés réciproques. Conclusion 14
  • 15. Au final, les organisateurs et partenaires de l’atelier sont très satisfaits de cette initiative inédite à la Sorbonne et encore trop rare dans les sciences humaines, qui sont pourtant les sciences où les doctorants éprouvent le plus de difficultés pour s’insérer. L’envie de renouveler l’expérience est partagée par tous les organisateurs et partenaires de l’atelier. Nous sommes en négociation avec le Pôle de recherche et d’enseignement supérieur (PRES) Hésam pour que notre atelier s’y intègre et s’y développe grâce à l’aide des doctorants d’autres établissements10 . Nous espérons que bien d’autres ateliers du même type se développeront à l’avenir car les doctorants et docteurs ont besoin de changer leur image auprès du grand public et en particulier au sein du monde du travail, tandis que les doctorants et docteurs doivent aussi apprendre à mieux se faire connaître et s’insérer professionnellement. Or, le fait de développer des contacts réguliers est un premier pas non négligeable dans cette direction car ce type d’action a de nombreux bénéfices pour l’ensemble des acteurs intéressés par l’insertion et qui doivent apprendre à travailler de plus en plus ensemble : - les étudiants en master auraient les moyens de mieux connaître le doctorat (dont ils ont souvent une connaissance très partielle), pourraient trouver des financements de thèse (en fonction des thèmes qui intéressent le monde du travail) et trouveraient donc davantage d’intérêt à réaliser une thèse, - les doctorants pourraient rencontrer des personnes susceptibles de les employer ou de trouver des employeurs, faire la démonstration de leurs compétences, gagner en lisibilité et en légitimité et trouver des financements sur des temps courts (missions, études, recherches, conseils ponctuels…) ou longs (CIFRE), - les docteurs pourraient garder le contact avec l’école doctorale dont ils sont issus et avec laquelle ils partagent des affinités, des idées, des souvenirs, - les enseignants auraient une connaissance plus approfondie des difficultés auxquelles sont confrontés leurs étudiants et doctorants, - les différents personnels administratifs se sentiraient davantage intégrés et soutenus dans leur travail d’insertion des étudiants et doctorants, - les employeurs potentiels pourraient bénéficier des multiples avantages, conseils, innovations, connaissances des doctorants. Mais nous avons aussi envie de passer à la pratique et appliquer nos idées professionnellement. Donc nous avons élaboré les statuts d’une association (potentielle « junior entreprise ») qui pourrait aider à : - valoriser les compétences et connaissances des doctorants en vue de favoriser leur insertion professionnelle auprès des acteurs extérieurs à l’enseignement supérieur, - réaliser des études, des projets, des formations pour le compte d’entreprises, d’associations, d’administrations. 10 Le PRES Hésam comprend Arts et Métiers ParisTech, le Conservatoire national des arts et métiers, l’Ecole française d’Extrême-Orient, l’Ecole des Hautes Études en Sciences Sociales, l’Ecole nationale des chartes, l’Ecole Pratique des Hautes Études, l’Ecole Supérieure de Commerce de Paris, l’Ecole nationale supérieure de création industrielle, l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et trois membres associés : l’Ecole Nationale d’Administration, l’Institut National d'Histoire de l'Art, l’Institut National du Patrimoine. Pour l’instant, nous avons été rejoints par Nathalie Blais (chercheuse en histoire), Bocar Kante (chercheur en droit), Thibault Loneux (chercheur en science politique), Clément Paule (chercheur en science politique) qui sont tous issus de l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne. 15