Stella s'est fait traire quatre fois hier, mais aujourd'hui, rien ne va plus. Son collier de rumination indique clairement qu'elle n'est pas dans son assiette. Ce collier, qui mesure aussi ses déplacements dans l'étable, couplé à la balance intégrée dans le plancher du robot de traite, est un outil de diagnostic qu'ont à l'œil les Marcil, d'un soleil à l'autre.
Article du Brunois sur le Pique-Nique Holstein Québec
Ferme des Marcil - Portrait robot
1. Ferme des Marcil
Portrait-robot
Stella s'est fait traire quatre fois hier, mais aujourd'hui, rien ne va plus. Son collier de rumination indique
clairement qu'elle n'est pas dans son assiette. Ce collier, qui mesure aussi ses déplacements dans l'étable,
couplé à la balance intégrée dans le plancher du robot de traite, est un outil de diagnostic qu'ont à l'œil les
Marcil, d'un soleil à l'autre.
Ce n'est plus le même métier, lance Guy Marcil. On parle beaucoup de la transition
pour les vaches, mais les producteurs doivent aussi s'adapter au robot et à ses outils
ultraperformants. » Grattage, surveillance, entretien, c'est maintenant le quotidien à
l'étable. Même la ration des vaches se mélange et se distribue toute seule, comme par
enchantement. « Ça amène plus de flexibilité et c'est moins physique, résume MarcAndré. Nous venons encore à trois à l'étable, probablement plus par habitude que par
nécessité ! »
Selon les Marcil – Normand, Guy et Marc-André –, la stabulation libre couplée aux
robots a du bon : les pis vieillissent moins vite parce qu'ils sont vidés plus souvent et
les pattes se renforcent, avec les déplacements fréquents entre les cinq pôles
(logettes, mangeoires, abreuvoirs, robots et brosses rotatives). Les traitements
préventifs sont aussi plus fréquents, car les débuts de boiterie sont bien visibles et
traités sans délai.
Normand Marcil lave à grande eau ses
robots, conçus pour résister aux pires
conditions.
Ce confort, c'est la principale raison qui a incité les Marcil à choisir les robots et la contention en enclos. En prime :
l'augmentation de la productivité – une dizaine de pour-cent de plus de lait en raison des 3,7 traites quotidiennes. La Ferme
des Marcil a même dû vendre 10 vaches en 2011 parce qu'elle produisait trop de lait ! Le quota est actuellement de 90 kg/j,
comblé par 68 vaches en lait (84 au total), qui disposent de 120 stalles (on a prévu une expansion).
Marc-André, jeune relève de 27 ans dont la conjointe est conseillère à La Coop des deux rives (à Normandin), a pris son
temps pour penser l'avenir de l'entreprise. Il a passé ses vacances à visiter des fermes laitières, une tournée où tous les
modes de stabulation et de traite ont été examinés, dans des bâtiments vieux ou neufs. « Son idée n'était pas faite,
contrairement à la mienne », révèle Normand Marcil, qui voit du pays et discute passablement de production laitière dans le
cadre de ses fonctions d'administrateur à La Coop fédérée.
2. C'est donc en septembre 2010 qu'un premier robot a été installé, suivi d'un deuxième en décembre 2011. L'option d'un robot
de traite en stabulation entravée a été soupesée puis écartée, jugée trop onéreuse au regard des modifications qu'il aurait
fallu apporter au bâtiment. « Notre choix fut de construire une nouvelle étable sans poteaux centraux de 28 m sur 60 (91 pi
sur 200), avec des allées de 4 m, un caniveau sous le grattoir pour faciliter l'écoulement du liquide et des planchers de béton
striés pour plus d'adhérence », énumère Normand.
Depuis 2000, les taures et les vaches taries étaient élevées en stabulation libre, ce qui a certes facilité la transition. Du côté
des vaches, des mammites sont apparues les trois ou quatre premiers mois après le début de la traite robotisée, déclenchées
par le chambardement de la routine. Résultat, le compte de cellules somatiques est passé de 100 000 à 170 000, pour
revenir ensuite à la normale.
Fiables, les Lely des Marcil ? « Plus que je le pensais. Depuis le début, nous n'avons eu que deux alarmes », illustre Normand
tout en lavant à grande eau le plancher du robot. Attention, de l'eau gicle sur le bras robotisé ! « Ils sont faits pour en
prendre ! » me rassure-t-il.