En 2014, O.G.E. a réalisé une mission d’observation sur les fonctionnalités écologiques attendues des trois sections jumelées entre la LGV SEA et l’autoroute A10. La mission s’est inscrite dans le cadre du volet sur les effets du jumelage A10/LGV.
L’objectif était ainsi de formuler des constats d’observation et des analyses pour éclairer, sur le plan écologique, le choix du jumelage des infrastructures. Entre Tours et Poitiers, ces sections représentent environ 30 km réparties en trois tronçons.
Ce présent rapport constitue une analyse globale à l’échelle des territoires concernés par les jumelages avec une attention particulière pour les espèces qui ont été étudiées dans le cadre de l’observatoire.
Suivi du jumelage des infrastructures - 2017 - OGE
1. LGV SUD EUROPE ATLANTIQUE
ELÉMENTS D’ÉCOLOGIE DU PAYSAGE OBSERVÉS SUR LE TERRAIN EN 2017
DANS LE CADRE DE L’OBSERVATOIRE ENVIRONNEMENTAL DU JUMELAGE A10 /
LGV TOURS – POITIERS
Février 2018
2. OGE - Office de Génie Écologique - 5 boulevard de Créteil - 94100 Saint-Maur-des-Fossés - France
Email : contact@oge.fr / Tél. 33 1 42 83 21 21 / Fax. 33 1 42 83 92 13
Sarl au capital de 54.000 € - RCS Créteil B 380 863 860 - Code APE : 741 G
Références de l’étude
Intitulé de la mission
LGV Sud Europe Atlantique
Eléments d’écologie du paysage observés sur le terrain en 2017
dans le cadre de l’observatoire environnemental du jumelage
A10 / LGV Tours – Poitiers
Type de rapport Suivi écologique
Maître d’ouvrage LISEA
O.G.E.
Office de Génie Écologique
Siège : 5 boulevard de Créteil
94100 Saint-Maur-des-Fossés
Tél. : 01 42 83 21 21
Courriel : contact@oge.fr
Fax : 01 42 83 92 13
Site Internet : www.oge.fr
Rédacteurs
Relecture et synthèse : Vincent VIGNON
Rédaction flore : Philippe THEVENIN
Rédaction faune : Adil BAGHLI
Vincent TANGUY
Julien VITTIER (Chiroptères)
Cartographie : Léna LI
Date de réalisation Février 2018
Version 2.0
Couverture Zone de jumelage entre la LGV et l’A10
Agence Sud-Ouest : Le Patio
212 Avenue de Tivoli
33110 Le Bouscat
Courriel : a.baghli@oge.fr
3. O.G.E. pour LISEA/mars 2018/LGV Sud Europe Atlantique – Eléments d’écologie du paysage observés en 2017
dans le cadre de l’observatoire environnemental du jumelage A10 / LGV Tours – Poitiers 3/111
TABLE DES MATIERES
1 Contexte et objet de l’étude_______________________________________________ 5
2 Délimitation de la zone d’étude____________________________________________ 6
3 Méthodologie des suivis__________________________________________________ 8
3.1 Bibliographie ____________________________________________________________ 8
3.2 Suivis écologiques ________________________________________________________ 8
3.3 Limites méthodologiques _________________________________________________ 10
4 Tronçon n°1 : de Chambray-les-Tours à Villeperdue___________________________ 12
4.1 Diagnostic écologique ____________________________________________________ 12
4.1.1 Amphibiens ___________________________________________________________________ 12
4.1.2 Chiroptères ___________________________________________________________________ 17
4.1.3 Oiseaux ______________________________________________________________________ 24
4.1.4 Papillons de jour _______________________________________________________________ 25
4.1.5 Orthoptères___________________________________________________________________ 26
4.2 Eléments d’écologie du paysage____________________________________________ 30
4.3 Pistes pour améliorer l’intégration écologique du jumelage _____________________ 33
5 Tronçon n°2 : de Maillé à Pussigny ________________________________________ 35
5.1 Diagnostic écologique ____________________________________________________ 35
5.1.1 La flore_______________________________________________________________________ 36
5.1.1.1 Données bibliographiques du CBN ____________________________________________ 36
5.1.1.2 Données bibliographiques du rapport relatif au projet d’élargissement de l’A10 _______ 40
5.1.1.3 Résultats des prospections __________________________________________________ 42
5.1.1.4 Conclusions pour la section de Maillé à Pussigny (Indre-et-Loire) ___________________ 52
5.1.1.5 Synthèse et conditions de préservation de ces potentialités _______________________ 58
5.1.2 La faune ______________________________________________________________________ 59
5.1.2.1 Oiseaux__________________________________________________________________ 59
5.1.2.2 Papillons de jour __________________________________________________________ 60
5.1.2.3 Orthoptères ______________________________________________________________ 61
5.2 Eléments d’écologie du paysage____________________________________________ 64
5.2.1 Flore et habitats naturels ________________________________________________________ 64
5.2.1.1 Le réseau de pelouses calcicoles ou acidiphiles __________________________________ 64
5.2.1.2 Le réseau d’habitats pour les messicoles _______________________________________ 64
5.2.2 Volet faune ___________________________________________________________________ 65
5.3 Pistes pour améliorer l’intégration écologique du jumelage _____________________ 65
4. O.G.E. pour LISEA/mars 2018/LGV Sud Europe Atlantique – Eléments d’écologie du paysage observés en 2017
dans le cadre de l’observatoire environnemental du jumelage A10 / LGV Tours – Poitiers 4/111
6 Tronçon n°3 : Marigny-Brizay à Poitiers ____________________________________ 66
6.1 Diagnostic écologique ____________________________________________________ 67
6.1.1 La flore_______________________________________________________________________ 67
6.1.1.1 Données bibliographiques du CBN ____________________________________________ 67
6.1.1.2 Données bibliographiques du rapport relatif au projet d’élargissement de l’A10 _______ 68
6.1.1.3 Résultats des prospections __________________________________________________ 70
6.1.1.4 Conclusions pour la section de Marigny-Brisay à Chasseneuil-du-Poitou (Vienne) ______ 88
6.1.1.5 Synthèse et conditions de préservation de ces potentialités _______________________ 95
6.1.2 La faune ______________________________________________________________________ 96
6.1.2.1 Oiseaux__________________________________________________________________ 96
6.1.2.2 Papillons de jour et ascalaphe ambré__________________________________________ 99
6.1.2.3 Orthoptères _____________________________________________________________ 100
6.2 Eléments d’écologie du paysage___________________________________________ 105
6.2.1 Flore et habitats naturels _______________________________________________________ 105
6.2.1.1 Le réseau des pelouses calcicoles ____________________________________________ 105
6.2.1.2 Le réseau d’habitats pour les messicoles ______________________________________ 105
6.2.2 Faune _______________________________________________________________________ 105
6.3 Pistes pour améliorer l’intégration écologique du jumelage ____________________ 106
7 Conclusion___________________________________________________________107
8 Bibliographie_________________________________________________________109
5. O.G.E. pour LISEA/mars 2018/LGV Sud Europe Atlantique – Eléments d’écologie du paysage observés en 2017
dans le cadre de l’observatoire environnemental du jumelage A10 / LGV Tours – Poitiers 5/111
1 CONTEXTE ET OBJET DE L’ÉTUDE
En 2014, O.G.E. a réalisé une mission d’observation sur les fonctionnalités écologiques
attendues des trois sections jumelées entre la LGV SEA et l’autoroute A10. La mission s’est
inscrite dans le cadre du volet sur les effets du jumelage A10/LGV.
L’objectif était ainsi de formuler des constats d’observation et des analyses pour éclairer, sur
le plan écologique, le choix du jumelage des infrastructures. Entre Tours et Poitiers, ces
sections représentent environ 30 km réparties en trois tronçons.
Ce présent rapport constitue une analyse globale à l’échelle des territoires concernés par
les jumelages avec une attention particulière pour les espèces qui ont été étudiées dans le
cadre de l’observatoire.
6. O.G.E. pour LISEA/mars 2018/LGV Sud Europe Atlantique – Eléments d’écologie du paysage observés en 2017
dans le cadre de l’observatoire environnemental du jumelage A10 / LGV Tours – Poitiers 6/111
2 DÉLIMITATION DE LA ZONE D’ÉTUDE
Le jumelage s’étend sur près de 30 km. Trois tronçons de la LGV-SEA sont jumelés avec
l’autoroute A10 entre Tours et Poitiers :
7. O.G.E. pour LISEA/mars 2018/LGV Sud Europe Atlantique – Eléments d’écologie du paysage observés en 2017 dans le cadre de l’observatoire environnemental du jumelage
A10 / LGV Tours – Poitiers 7/111
Les trois tronçons sont présentés ci-dessous :
de Chambray-les-Tours à Villeperdue ;
de Maillé à Pussigny ;
de Marigny-Brizay à Poitiers.
8. O.G.E. pour LISEA/mars 2018/LGV Sud Europe Atlantique – Eléments d’écologie du paysage observés en 2017
dans le cadre de l’observatoire environnemental du jumelage A10 / LGV Tours – Poitiers 8/111
3 MÉTHODOLOGIE DES SUIVIS
3.1 BIBLIOGRAPHIE
O.G.E. a réalisé une étude en 2014 sur le jumelage de la LGV SEA et de l’A10. Les
données ont été reprises dans ce rapport.
O.G.E. s’est appuyé sur les rapports de suivis effectués dans le cadre de l'observatoire
environnemental de LISEA. Ces documents sont accessibles sur le site de Lisea :
http://www.lisea.fr/partenaire-des-territoires/lobservatoire-environnemental-lisea/
Le bureau d’étude Écosphère a effectué une étude des milieux naturels et une
évaluation des incidences Natura 2000 pour un aménagement de l’autoroute A10
entre Poitiers (86) et Veigné (37) dont le rapport a été finalisé en octobre 2016
(octobre 2016 - Aménagement de l’autoroute A10 entre Poitiers (86) et Veigné (37)
Étude des milieux naturels et évaluation des incidences Natura 2000, 375 p.). Cette
étude apporte des informations sur différents groupes d’espèces et habitats
concernant les bermes de l’autoroute A10.
Pour la flore et les habitats naturels, la bibliographie disponible consultée en partie
avant les prospections de terrain – comprend l’étude des données des fiches ZNIEFF
et celles disponibles auprès des Conservatoires botaniques nationaux (CBN).
3.2 SUIVIS ÉCOLOGIQUES
Dans chacun des trois jumelages, tenant compte des analyses réalisées en 2014, nous avons
ciblé les recherches sur les espèces, groupes d’espèces suivants :
Tronçon n°1 : de Chambray-les-Tours à Villeperdue ;
o Inventaire des amphibiens dans les mares existantes en périphérie du jumelage en
complément des inventaires des mares créées dans les emprises ;
o Écoute des chiroptères dans les structures paysagères connectées aux voies de
franchissement du jumelage ;
o Les oiseaux notamment de prairies et de milieux ouverts des emprises du jumelage. Les
prairies ayant fortement régressées dans le paysage traversé, il sera intéressant de voir
une reconquête de ces habitats à travers les oiseaux qui recolonisent les nouvelles
prairies/milieux ouverts reconstitués ;
o Les papillons diurnes ;
o Les orthoptères (criquets et sauterelles).
9. O.G.E. pour LISEA/mars 2018/LGV Sud Europe Atlantique – Eléments d’écologie du paysage observés en 2017
dans le cadre de l’observatoire environnemental du jumelage A10 / LGV Tours – Poitiers 9/111
Localisation des points d’écoute pour la recherche des chiroptères
Tronçon n°2 : de Maillé à Pussigny ;
o Les orthoptères avec le grillon des champs au printemps et les autres espèces en août ;
o Les oiseaux notamment de prairies et de milieux ouverts des emprises du jumelage. Les
prairies ayant fortement régressées dans le paysage traversé, il est intéressant
d’observer une reconquête de ces habitats à travers les oiseaux qui recolonisent les
nouvelles prairies/milieux ouverts reconstitués ;
o Les papillons diurnes ;
o Un diagnostic des flores spontanées, notamment les plantes de pelouses calcicoles ou
acidiphile et les messicoles.
10. O.G.E. pour LISEA/mars 2018/LGV Sud Europe Atlantique – Eléments d’écologie du paysage observés en 2017
dans le cadre de l’observatoire environnemental du jumelage A10 / LGV Tours – Poitiers 10/111
Tronçon n°3 : de Marigny- Brizay à Poitiers ;
o Les oiseaux de prairies et de milieux ouverts des emprises du jumelage ;
o Une évaluation de l’abondance des oiseaux qui se reproduisent dans les plaines cultivées
dont les passereaux de plaine, l’Œdicnème criard et l’Outarde canepetière pour évaluer
l’éventuel effet de la productivité d’insectes ou de graines des emprises le long du
jumelage et d’évaluer la distance d’influence des habitats des emprises dans une bande
de l’ordre de quelques centaines de mètres le long de l’infrastructure ;
o Un diagnostic des flores spontanées, notamment les messicoles ;
o Les papillons diurnes ;
o Les orthoptères.
3.3 LIMITES MÉTHODOLOGIQUES
Flore
Une seule visite de terrain a été réalisée début juin 2017 à une saison particulièrement
favorable à l’observation de la flore.
Cette visite ne consistait pas à réaliser un inventaire des habitats et des espèces, mais
constitue un inventaire ciblé pour identifier les potentialités des habitats aujourd’hui et à
plus ou moins long terme pour la flore messicole et pour la flore des pelouses calcicoles
ou acidiphiles.
Ce sont des types de végétation susceptibles de s’installer dans les emprises et qui
peuvent révéler la contribution des emprises du jumelage aux continuités écologiques
pour la flore par divers procédés de dispersion ou d’expression des stocks de graines
présentes dans les sols. Au cours de la visite de terrain, un regard attentif est porté sur la
dynamique des végétations qui se sont mises en place spontanément ou non, et sur leur
évolution prévisible avec ou sans entretien.
Bien qu’il ne s’agît pas de réaliser un inventaire floristique, cette visite permet toutefois
d’identifier des plantes à enjeux, dans la zone de jumelage principalement et parfois au-
delà.
La principale limite d’inventaire résulte du fait que la zone d’étude est très étendue.
C’est pourquoi tous les milieux n’ont pas été visités de manière exhaustive. Il faut ajouter
que certains terrains étaient inaccessibles.
Faune
Pour la faune, plusieurs passages visant la recherche des groupes ciblés ont eu lieu. Les périodes
d’inventaires ont été choisies au mieux pour correspondre à l’optimum d’observation des
espèces. Ainsi, ces passages ont été effectués :
Le 20 avril 2017 (diurne et nocturne) à la recherche des amphibiens sur le site de Sorigny
(tronçon n°1) ;
11. O.G.E. pour LISEA/mars 2018/LGV Sud Europe Atlantique – Eléments d’écologie du paysage observés en 2017
dans le cadre de l’observatoire environnemental du jumelage A10 / LGV Tours – Poitiers 11/111
Les 25 mai, 7 juillet et 14 septembre 2017 (diurne et nocturne) à la recherche des
chauves-souris ;
Les 7, 8 et 9 juin 2017 à la recherche des oiseaux et insectes sur les différents tronçons.
Les conditions météorologiques ont été satisfaisantes pour la recherche des groupes
étudiés ;
Les 1er
, 2, 3 et 4 août 2017 à la recherche des oiseaux et insectes sur les différents
tronçons. Le 02 août a été consacré au protocole spécifique de recherche d’oiseau de
plaine sur le tronçon n°3.
Pour le suivi des amphibiens, le niveau d’eau dans certaines mares étaient assez bas, ce qui a
limité leur colonisation par la faune aquatique.
Pour le suivi des chauves-souris, les trois soirées d’écoute ont été menées dans des
conditions favorables à la présence de proies et à l’activité des chiroptères.
Pour les suivis avifaune et insectes, les conditions météorologiques ont été globalement
convenables hormis pour le 03 août où le temps était couvert avec des vents forts (rafales à
50 km/h).
12. O.G.E. pour LISEA/mars 2018/LGV Sud Europe Atlantique – Eléments d’écologie du paysage observés en 2017
dans le cadre de l’observatoire environnemental du jumelage A10 / LGV Tours – Poitiers 12/111
4 TRONÇON N°1 : DE CHAMBRAY-LES-TOURS À VILLEPERDUE
4.1 DIAGNOSTIC ÉCOLOGIQUE
Sur cette section, le diagnostic a été ciblé sur la faune.
4.1.1 Amphibiens
L’étude d’Écosphère d’octobre 2016 a indiqué la présence du Triton palmé, au droit d’A10 et
du chemin communal reliant Montison et la Bérangerie. L’espèce a été revue en 2017 par
O.G.E.
Les inventaires de 2017 ont ciblé les mares de substitution et de compensation présentes au
droit de la LGV au lieu-dit les Ruaux.
16. O.G.E. pour LISEA/mars 2018/LGV Sud Europe Atlantique – Eléments d’écologie du paysage observés en 2017 dans le cadre de l’observatoire environnemental du
jumelage A10 / LGV Tours – Poitiers 16/111
Grenouille verte
17. O.G.E. pour LISEA/mars 2018/LGV Sud Europe Atlantique – Eléments d’écologie du paysage observés en 2017
dans le cadre de l’observatoire environnemental du jumelage A10 / LGV Tours – Poitiers 17/111
ANALYSE DES RÉSULTATS
Au delà de la richesse individuelle qui semble se conforter d’année en année (sous réserve
de conditions climatiques favorables), la mise en place des mares de substitution et de
compensation semble avoir des conséquences positives sur l’augmentation de la richesse
spécifique des amphibiens présents dans ce secteur.
En effet, l’offre en plans d’eau favorables à la reproduction d’espèces, a permis leur
colonisation au niveau d’un secteur jusque là pauvre en espèce à exigence écologique
comme la Rainette verte. Cette derniere espèce a été relévée à 3 km au sud et à plus de
5 km au nord de ce réseau de mares.
Toutefois, cette situation nous semble fragile car la richesse spécifique d’amphibiens a
diminué en 2016 par rapport à 2015 au niveau de 2 mares (M2 et M3). Cela peut être corrélé
aux conditions météorologiques mais aussi au ruissellement des parcelles avoisinantes. La
gestion des parcelles limitrophes sera donc un élément important pour la fonctionnalité
écologique des mares.
Enfin, notons que la durée des suivis (3 ans) reste assez courte pour affirmer une tendance
dans le temps. Aussi, une continuité de ces suivis est recommandée afin de pouvoir statuer
sur l’évolution des populations et des conditions fonctionnelles de ces aménagements.
4.1.2 Chiroptères
Au sein de l’aire d’étude entre La Couperie (sud de la gare de péage) et le nœud autoroutier
des Liboreaux, l’étude d’Écosphère d’octobre 2016 a relevé la fréquentation de 6 espèces de
chauves-souris. Il s’agit des espèces suivantes : Pipistrelle commune, Sérotine commune,
Pipistrelle de Kuhl, Pipistrelle de Nathusius, Grand rhinolophe et un Murin sp.
Hormis la Pipistrelle de Nathusius, toutes ces espèces ont été observées en 2017 par O.G.E.
Au cours des 2 soirées d’écoute que nous avons réalisée, 13 espèces, soit plus de la moitié
des 25 que compte la Région Centre-Val de Loire, sont identifiées sur le site. La richesse
spécifique du secteur est donc élevée.
On y relève par ailleurs la présence de 5 espèces remarquables, qui disposent d’un indice de
patrimonialité élevé (fort à très fort).
18. O.G.E. pour LISEA/mars 2018/LGV Sud Europe Atlantique – Eléments d’écologie du paysage observés en 2017
dans le cadre de l’observatoire environnemental du jumelage A10 / LGV Tours – Poitiers 18/111
1 : Liste rouge des chauves-souris de la région Centre-Val de Loire (2012) ; Légende : LC (préoccupation mineure), NT (quasi
menacée), DD (données insuffisante) ;
2 : UICN France, MNHN, SFEPM & ONCFS 2017. La Liste rouge des espèces menacées en France - Chapitre Mammifères de
France métropolitaine. Légende : LC (préoccupation mineure), NT (quasi menacée), VU (vulnérable) ;
3 : Directive « Habitats-Faune-Flore » adoptée par la Communauté Européenne en 1992.
Le peuplement de chiroptères se compose de plusieurs cortèges :
Les espèces essentiellement forestières et recherchant le couvert des arbres : le Murin
de Daubenton (en dehors des points d’eau), le Murin d’Alcathoe, le Murin de Bechstein
(typiquement forestier), le Murin à oreilles échancrées, le Grand Murin et le Murin à
moustaches ;
Les espèces appréciant le couvert forestier mais visitant fréquemment des habitats
semi-ouverts, des parcs et jardins : la Barbastelle d’Europe, l’Oreillard gris ;
Les espèces susceptibles d’occuper des habitats ouverts ou évoluant en altitude :
Sérotine commune, Noctule commune, Noctule de Leisler, Pipistrelle commune et
Pipistrelle de Kuhl.
Les dernières sont moins fortement impactées par les problématiques des corridors et par le
morcèlement des territoires, notamment par les grands axes routiers.
Nom scientifique Nom vernaculaire Directive Habitat1 Liste rouge
France2
Liste rouge Centre-
Val de Loire
Espèce déterminante de
ZNIEFF en Région Centre3
Indice de
patrimonialité
Protection
nationale6
Barbastella barbastellus Barbastelle d'Europe Annexe 2 et 4 LC NT X (gîtes) Fort Art.2
Eptesicus serotinus Sérotine commune Annexe 4 NT LC Modéré Art.2
Nyctalus noctula Noctule commune Annexe 4 VU NT X (gîtes) Très fort Art.2
Nyctalus leisleiri Noctule de Leisler Annexe 4 NT NT X (gîtes) Modéré Art.2
Pipistrellus pipistrellus Pipistrelle commune Annexe 4 NT LC Modéré Art.2
Pipistrellus kuhlii Pipistrelle de Kuhl Annexe 4 LC LC Faible Art.2
Myotis daubentonii Murin de Daubenton Annexe 4 LC NT X (gîtes) Modéré Art.2
Myotis alcathoe Murin d'Alcathoe Annexe 4 LC DD X (gîtes) Faible Art.2
Myotis bechsteinii Murin de bechstein Annexe 2 et 4 NT DD X (gîtes) Très fort Art.2
Myotis emarginatus Murin à oreilles échancrées Annexe 2 et 4 LC LC X (gîtes) Fort Art.2
Myotis myotis Grand Murin Annexe 2 et 4 LC LC X (gîtes) Fort Art.2
Myotis mystacinus Murin à moustaches Annexe 4 LC NT X (gîtes) Modéré Art.2
Plecotus austriacus Oreillard gris Annexe 4 LC LC Faible Art.2
19. O.G.E. pour LISEA/mars 2018/LGV Sud Europe Atlantique – Eléments d’écologie du paysage observés en 2017 dans le cadre de l’observatoire environnemental du
jumelage A10 / LGV Tours – Poitiers 19/111
Activité des chiroptères sur les différents points d’écoute – Secteur sud Activité des chiroptères sur les différents points d’écoute – Secteur nord
20. O.G.E. pour LISEA/mars 2018/LGV Sud Europe Atlantique – Eléments d’écologie du paysage observés en 2017 dans le cadre de l’observatoire environnemental du
jumelage A10 / LGV Tours – Poitiers 20/111
Localisation des observations de chiroptères (écoutes) – secteur Nord Localisation des observations de chiroptères (écoutes) – secteur Sud
22. O.G.E. pour LISEA/mars 2018/LGV Sud Europe Atlantique – Eléments d’écologie du paysage observés en 2017
dans le cadre de l’observatoire environnemental du jumelage A10 / LGV Tours – Poitiers 22/111
bien trop faible pour permettre le maintien d’une colonie de cette espèce et il est
vraisemblable que l’individu enregistré sur ce point appartient à la même population que
celle présente de l’autre côté de l’autoroute.
Cette observation témoigne donc du franchissement de l’autoroute par le Murin de
Bechstein, mais ne permet pas de préciser de quelle façon. En l’absence d’observation sur
les autres points étudiés, il est possible que le Murin de Bechstein traverse directement
l’autoroute, sans emprunter de passage supérieur ou inférieur (ponts). Cela l’expose à un
risque important de collision, d’autant que l’espèce pratique un vol assez lent.
Espèces à valeur patrimoniale forte
Les trois espèces suivantes apparaissent toutes en annexe 2 de la Directive Européenne
« Habitats, Faune, Flore », mais aucune n’est menacée à l’échelle nationale. Seule la
Barbastelle est considérée comme « quasi-menacée » dans la région.
La Barbastelle d’Europe
Bien qu’elle se maintienne parfois dans des habitats dégradés, la Barbastelle d’Europe
affectionne plus particulièrement les boisements, leurs lisières, ainsi que les espaces
bocagers bien conservés (présence d’un maillage dense de haies arborées).
En contexte naturel, la Barbastelle se réfugie dans des cavités arboricoles (troncs fendus,
écorces décollées…). Elle s’installe également dans des bâtiments, le plus souvent au contact
du bois : à l’arrière d’un volet resté ouvert ou dans un interstice entre deux linteaux par
exemple.
L’espèce est observée en été et en automne, uniquement à l’extrémité sud de la zone
étudiée. Elle chasse dans le boisement de la Taille des Bodins (point d’écoute 16) et
fréquente également la ripisylve du ruisseau de Montison (point d’écoute 15).
Enfin, 4 contacts acoustiques, espacés dans la soirée, sont enregistrés par l’intermédiaire du
détecteur automatique, sur le pont qui permet le franchissement de l’A10 et de la LGV au
sud de la barrière de péage, près du Bas Bry (point d’écoute C).
Ces données mettent en évidence l’utilisation de ce pont routier (axe secondaire peu
fréquenté), par la Barbastelle pour franchir la LGV et probablement l’A10. Il n’est cependant
pas possible de déterminer dans quel sens évolue les individus contactés.
Le Murin à oreilles échancrées
La seule observation certaine de cette espèce est obtenue en été, et en fin de soirée, le long
de la ripisylve du ruisseau de Montison. Certaines séquences sonores du genre « Myotis »
n’ayant pas permis d’identification spécifique, il est possible que l’espèce soit en réalité plus
largement répartie que ce qu’il ne semble.
Il s’agit d’une espèce anthropophile, capable de former des importantes colonies (plusieurs
centaines d’individus), souvent dans les combles de bâtiments.
L’observation réalisée sur le site témoigne de l’intérêt de la ripisylve du ruisseau de
Montison, dont l’intérêt est double : site de chasse et corridor de déplacement.
23. O.G.E. pour LISEA/mars 2018/LGV Sud Europe Atlantique – Eléments d’écologie du paysage observés en 2017
dans le cadre de l’observatoire environnemental du jumelage A10 / LGV Tours – Poitiers 23/111
Espèces à valeur patrimoniale moyenne
La Sérotine commune
Il s’agit d’une chauve-souris qui fréquente un panel assez large d’habitats ; bien qu’elle
affectionne tout particulièrement la présence des haies et la mosaïque de milieux offerts par
le bocage, elle est capable d’évoluer dans des zones plus ouvertes (prairie, pâturage…).
Comme la Noctule commune, elle est moins fortement impactée que d’autres chiroptères
par l’effet de « barrière » et le morcellement des territoires que peut causer l’implantation
des larges axes routiers (autoroutes).
La Noctule de Leisler
Bien qu’elle fréquente parfois des bâtiments, cette noctule se réfugie le plus souvent dans
des cavités arboricoles. Elle recherche également la proximité des zones humides.
Comme la Noctule commune et la Sérotine commune, il s’agit d’une espèce peu concernée
par l’effet « barrière » des routes.
La Pipistrelle commune
Il s’agit de l’espèce la plus fréquente et le plus largement répartie sur le zone d’étude. C’est
une espèce anthropophile qui explore un large panel d’habitats de chasse.
Le Murin de Daubenton
Inféodé aux milieux aquatiques, le Murin de Daubenton capture des insectes à la surface de
l'eau (rivières, étangs...).
La quasi-totalité des observations provient d’un bassin situé au sud de la barrière de péage,
entre la voie LGV et l’A10 (point d’écoute n°9) où le Murin de Daubenton est observé en
chasse à chacune de nos visites.
Le Murin à moustaches
Bien qu’il s’agisse d’une espèce principalement forestière et arboricole, elle trouve parfois
refuge dans des bâtiments, notamment derrière les volets demeurants ouverts.
Le Murin à moustaches peut chasser dans une gamme assez large d’habitats, mais recherche
toutefois la proximité des arbres (forêts, bocages, parcs, jardins) et du réseau
hydrographique.
Espèces à valeur patrimoniale faible
Les 3 autres espèces recensées (Pipistrelle de Kuhl, Murin d’Alcathoe et Oreillard gris) sont
relativement communes et ne font pas l’objet de craintes particulières quant à leur
conservation.
La Pipistrelle de Kuhl est l’espèce la plus fréquente et la plus largement distribuée sur l’aire
d’étude. Elle est assez flexible dans le choix de ses habitats de chasse et s’abrite
habituellement dans des gîtes anthropophiles (anfractuosités de bâtiments).
27. O.G.E. pour LISEA/mars 2018/LGV Sud Europe Atlantique – Eléments d’écologie du paysage observés en 2017
dans le cadre de l’observatoire environnemental du jumelage A10 / LGV Tours – Poitiers 27/111
Nemobius sylvestris, le Gomphocère roux Gomphocerippus rufus, le Leptophye ponctué
Leptophyes punctatissima.
Une espèce de lisière et de milieu arbustif a été entendue le long de la parcelle boisée. Il
s’agit de l’Éphippigère des vignes Ephippiger diurnus. Cette grasse sauterelle verte est inapte
au vol. Sa présence implique une colonisation terrestre par des sites proches ou une
subsistance en population isolée. En effet, des noyaux de populations peuvent subsister en
isolat dans les emprises buissonnantes de l’A10 ainsi que le long des lisières boisées bien
exposées. L’Éphippigère des vignes est Quasi-menacée (NT) sur liste rouge régionale et
déterminante de ZNIEFF mais reste considérée comme assez commune dans la région.
28. O.G.E. pour LISEA/mars 2018/LGV Sud Europe Atlantique – Eléments d’écologie du paysage observés en 2017 dans le cadre de l’observatoire environnemental du jumelage
A10 / LGV Tours – Poitiers 28/111
29. O.G.E. pour LISEA/mars 2018/LGV Sud Europe Atlantique – Eléments d’écologie du paysage observés en 2017 dans le cadre de l’observatoire environnemental du jumelage
A10 / LGV Tours – Poitiers 29/111
31. O.G.E. pour LISEA/mars 2018/LGV Sud Europe Atlantique – Eléments d’écologie du paysage observés en 2017
dans le cadre de l’observatoire environnemental du jumelage A10 / LGV Tours – Poitiers 31/111
L’Ephippigère des vignes, et le Grillon des bois, deux espèces aptères, sont présents dans ce
bois et ses lisières. Étant donné leur capacité de dispersion limitée, le plus vraisemblable est
que ces individus se trouvaient déjà là et vivent aujourd’hui en population isolée dans le
jumelage. D’autre part, cinq espèces de chiroptères ont été identifiées dans ce même bois :
Pipistrelle commune, Pipistrelle de Kuhl, Sérotine commune, Noctule de Leisler, Noctule
commune, Murin de Bechstein. Ce peuplement est de grand intérêt, notamment les deux
dernières espèces. L’espèce la plus remarquable, le Murin de Bechstein a également été
localisé dans les allées de la plantation de résineux visibles sur la photo précédente à gauche
de l’autoroute. Le jumelage est traversé, soit en survol des infrastructures avec un risque de
collision, soit en survol du pont qui rétablit une route en limite sud de ce bois.
Ce Boisement est exploité par les espèces forestières et sert de « pas japonais » entre des
bosquets à l’est et le Bois de la longue Plaine à l’ouest.
Nous nous sommes également intéressés aux possibilités de franchissement du jumelage par
les chiroptères dans trois configurations particulières offertes par cette section (carte
page 32) :
Au niveau du bosquet précité ;
Au niveau de la barrière de péage de l’autoroute qui constitue un vaste site éclairé la
nuit ;
Au niveau d’une continuité forestière qui est constituée par une ripisylve, un pont de
rétablissement d’une petite route de campagne au lieu-dit le « Bas Bry », des
bosquets.
Les chiroptères, notamment les espèces qui volent en basse altitude, traversent le jumelage
au niveau de l’ouvrage routier du Bas Bry avec des espèces remarquables notamment la
Barbastelle. Notons que nous avons réalisé nos écoutes sur le pont routier de l’A10 et sur le
passage élargi pour la faune sur la LGV. Il faudrait également sonder l’utilisation du passage
pour la faune située à 100m au sud du pont routier (inauguré en décembre 2016) pour
évaluer la contribution respective des ouvrages. Il est intéressant de noter l’utilisation du
pont non aménagé en précisant que le passage faune tout récemment aménagé n’avait
probablement pas encore une végétation suffisamment attractive en été 2017, notamment
pour les insectivores.
L’autre axe de traversée des infrastructures a été noté au niveau du bosquet conservé en
emprise présenté ci-avant.
Il semble que les chiroptères qui traversent le jumelage au niveau de la barrière de péage
soient les espèces de haut vol et pas trop sensibles à la lumière comme les deux espèces de
noctules ou la Pipistrelle commune et la Pipistrelle de Kuhl.
32. O.G.E. pour LISEA/mars 2018/LGV Sud Europe Atlantique – Eléments d’écologie du paysage observés en 2017 dans le cadre de l’observatoire environnemental du jumelage
A10 / LGV Tours – Poitiers 32/111
Possibilités de franchissement de la LGV et de l’A10 au niveau du
bois résiduel situé au sein du jumelage : axes de vol hypothétiques
Possibilité de franchissement de la LGV et de l’A10 à hauteur de Bas Bry (en rouge : axes de transit
documentés par l’étude ; en orange : axe de transit possible, dans le prolongement des précédents)
33. O.G.E. pour LISEA/mars 2018/LGV Sud Europe Atlantique – Eléments d’écologie du paysage observés en 2017
dans le cadre de l’observatoire environnemental du jumelage A10 / LGV Tours – Poitiers 33/111
4.3 PISTES POUR AMÉLIORER L’INTÉGRATION ÉCOLOGIQUE DU JUMELAGE
Gérer la parcelle boisée existante au sein du jumelage en îlot de vieillissement ;
permet la jonction entre les boisements de part et d’autre du jumelage ;
Maintenir les parcelles avec une végétation herbacées (en priorité : triangle au sein
de la jonction des deux lignes TGV et parcelles les plus larges au sein du jumelage).
Milieux prairiaux plutôt rares dans le secteur à dominante boisée et agricole ;
S’assurer de la bonne fonctionnalité des mares aménagées : présence d’eau et
contenir la fermeture du milieu (notamment pour la Rainette verte) ;
Garder une mosaïque de faciès pour les mares afin d’offrir une variété de profils
favorables à plusieurs espèces d’amphibiens.
Aux lieux-dits : le Bas Bry et la Couperie, actions qui seraient à réaliser avec les riverains :
Renforcement des ripisylves de part et d’autre de l’A10 et de la LGV. L’objectif serait
de disposer d’une ripisylve large, arborée et pluristratifiée, formant un linéaire
ininterrompu favorable au Chauves-souris ;
Mise en place de mares le long de ces ripisylves, de part et d’autre de l’ensemble
A10-LGV, mais suffisamment à l’écart de ce dernier. Une situation à proximité des
boisements sera propice aux chiroptères, mais également aux amphibiens ;
Évaluer la contribution du passage faune réalisé 100 m au sud sur l’autoroute,
notamment lorsque la végétation et les milieux seront plus matures sur l’ouvrage.
34. O.G.E. pour LISEA/mars 2018/LGV Sud Europe Atlantique – Eléments d’écologie du paysage observés en 2017 dans le cadre de l’observatoire environnemental du jumelage
A10 / LGV Tours – Poitiers 34/111
36. O.G.E. pour LISEA/mars 2018/LGV Sud Europe Atlantique – Eléments d’écologie du paysage observés en 2017
dans le cadre de l’observatoire environnemental du jumelage A10 / LGV Tours – Poitiers 36/111
5.1.1 La flore
L’objectif de l’étude de la flore dans la zone de jumelage est de voir si les végétations
présentes dans ces couloirs plus ou moins étroits :
présentent un intérêt en tant qu’habitat ou au niveau des espèces patrimoniales ;
constituent des éléments qui peuvent être reliés au contexte environnant ; c’est-à-
dire si les emprises jouent un rôle de corridor écologique pour une trame donnée.
Pour réaliser ce travail, OGE s’appuie sur une visite de terrain complétée par une analyse
bibliographique.
5.1.1.1 Données bibliographiques du CBN
De nombreuses plantes remarquables ont été observées plus ou moins récemment sur les
communes concernées par le jumelage LGV-autoroute A10. La consultation de la base de
données FLORA du Conservatoire Botanique National du Bassin parisien donne par
commune des listes d’espèces. Aucune donnée sur les habitats n’est disponible.
Sur la commune de Maillé, 297 taxons sont cités par le CBN du Bassin parisien dont les
plantes suivantes de la liste rouge régionale (les dates indiquées concernent la dernière
observation connue sur la commune - les taxons en gras sont les plantes protégées) :
En danger critique CR
Bupleurum subovatum Buplèvre ovale 1908
Coronilla scorpioides Coronille scorpion 1908
Fumaria parviflora Fumeterre à petites fleurs 1908
Papaver hybridum Pavot hybride 2015
Veronica praecox Véronique précoce 1908
Présumé éteint dans la région CR?
Diplotaxis viminea Diplotaxe des vignes 1908
Neslia paniculata Neslie paniculée 1908
En danger d’extinction EN
Fumaria vaillantii Fumeterre de Vaillant 1908
Legousia hybrida Miroir de Vénus hybride 1908
Lotus maritimus Lotier maritime 1908
Vulnérables VU
Euphorbia illirica Euphorbe poilue 1908
Falcaria vulgaris Falcaire de Rivin 1908
Stachys germanica Épiaire d'Allemagne 1908
Il est également mentionné d’autres espèces déterminantes de ZNIEFF (hors liste rouge) et
les espèces protégées suivantes qui sont également hors liste rouge :
Neotinea ustulata Orchis brûlé 2012
Ranunculus paludosus Renoncule des marais 2006
37. O.G.E. pour LISEA/mars 2018/LGV Sud Europe Atlantique – Eléments d’écologie du paysage observés en 2017
dans le cadre de l’observatoire environnemental du jumelage A10 / LGV Tours – Poitiers 37/111
Sur la commune de Nouâtre, 366 taxons sont cités par le CBN du Bassin parisien dont les
plantes suivantes de la liste rouge régionale (les dates indiquées concernent la dernière
observation connue sur la commune - les taxons en gras sont les plantes protégées) :
En danger critique CR
Lathyrus angulatus Gesse anguleuse 1908
Lathyrus sphaericus Gesse à graines rondes 2006
En danger d’extinction EN
Arnoseris minima Arnoséris naine 1908
Juncus capitatus Jonc capité 1908
Logfia gallica Cotonnière de France 2006
Lupinus angustifolius subsp. reticulatus Lupin réticulé 2006
Ornithopus compressus Ornithope comprimé 2006
Silene conica Silène conique 1908
Spiranthes spiralis Spiranthe d'automne 1908
Vulnérables VU
Carthamus lanatus Centaurée laineuse 2006
Lactuca perennis Laitue vivace 1908
Najas minor Petite naïade 1908
Stachys germanica Épiaire d'Allemagne 1908
Trifolium glomeratum Trèfle aggloméré 2006
Trifolium strictum Trèfle raide 1908
Il est également mentionné d’autres espèces déterminantes de ZNIEFF (hors liste rouge) et
les espèces protégées suivantes qui sont également hors liste rouge :
Pulicaria vulgaris Pulicaire commune 2006
Prospero autumnale Scille d'automne 1908
Ranunculus paludosus Renoncule des marais 2006
Sur la commune de Ports, 510 taxons sont cités par le CBN du Bassin parisien dont les
plantes suivantes de la liste rouge régionale (les dates indiquées concernent la dernière
observation connue sur la commune - les taxons en gras sont les plantes protégées) :
En danger critique CR
Adonis aestivalis Goutte de sang d'été 1908
Bupleurum subovatum Buplèvre ovale 1908
Coronilla scorpioides Coronille scorpion 1908
Fumaria parviflora Fumeterre à petites fleurs 2001
Pinguicula vulgaris Grassette commune 2004
Veronica praecox Véronique précoce 1908
38. O.G.E. pour LISEA/mars 2018/LGV Sud Europe Atlantique – Eléments d’écologie du paysage observés en 2017
dans le cadre de l’observatoire environnemental du jumelage A10 / LGV Tours – Poitiers 38/111
Présumé éteint dans la région CR?
Adonis flammea Adonis flamme 1908
Diplotaxis viminea Diplotaxe des vignes 1908
Echinaria capitata Échinaire à têtes 1908
Neslia paniculata Neslie paniculée 1908
En danger d’extinction EN
Bombycilaena erecta Gnaphale dressé 1908
Dactylorhiza incarnata Orchis incarnat 1908
Epipactis atrorubens Helléborine rouge 2014
Epipactis palustris Épipactis des marais 2008
Fumaria vaillantii Fumeterre de Vaillant 1908
Gastridium ventricosum Gastridie 1908
Iberis amara Ibéris amer 2008
Lotus maritimus Lotier maritime 1908
Ononis pusilla Bugrane naine 1908
Xeranthemum cylindraceum Xéranthème fétide 1908
Vulnérables VU
Carex humilis Laîche humble 2008
Epipactis muelleri Épipactis de Müller 2014
Falcaria vulgaris Falcaire de Rivin 1908
Fumana procumbens Fumana à tiges retombantes 2014
Lactuca perennis Laitue vivace, Lâche 2004
Limodorum abortivum Limodore avorté 2008
Linum suffruticosum Lin souffré 2014
Najas minor Naïade mineure 1908
Ophrys virescens Ophrys verdissant 2012
Schoenus nigricans Choin noirâtre 2012
Stachys germanica Épiaire d'Allemagne 2001
Il est également mentionné d’autres espèces déterminantes de ZNIEFF (hors liste rouge) et
les espèces protégées suivantes qui sont également hors liste rouge :
Pulicaria vulgaris Pulicaire commune 2006
Sorbus latifolia Alisier de Fontainebleau 2012
Cephalanthera longifolia Céphalanthère à feuilles longues 2014
Gentiana pneumonanthe Gentiane pneumonanthe 1908
Neotinea ustulata Orchis brûlé 2012
Samolus valerandi Samole de Valerand 2006
Sur la commune de Pussigny, 446 taxons sont cités par le CBN du Bassin parisien dont les
plantes suivantes de la liste rouge régionale (les dates indiquées concernent la dernière
observation connue sur la commune - les taxons en gras sont les plantes protégées) :
39. O.G.E. pour LISEA/mars 2018/LGV Sud Europe Atlantique – Eléments d’écologie du paysage observés en 2017
dans le cadre de l’observatoire environnemental du jumelage A10 / LGV Tours – Poitiers 39/111
En danger critique CR
Bupleurum subovatum Buplèvre ovale 1908
Coronilla scorpioides Coronille scorpion 1908
Veronica praecox Véronique précoce 1908
Présumé éteint dans la région CR?
Echinaria capitata Échinaire à têtes 1908
Orlaya grandiflora Caucalis à grandes fleurs 1873
En danger d’extinction EN
Bupleurum baldense Buplèvre du Mont Baldo 2008
Crepis foetida Crépide fétide 2000
Dactylorhiza incarnata Orchis incarnat, Orchis couleur de chair 1908
Epipactis microphylla Épipactis à petites feuilles 2001
Fumaria vaillantii Fumeterre de Vaillant 1908
Gastridium ventricosum Gastridie 1908
Juncus capitatus Jonc capité 2000
Lotus maritimus Lotier maritime 1908
Ononis pusilla Bugrane naine 1908
Vulnérables VU
Epipactis muelleri Épipactis de Müller 2008
Falcaria vulgaris Falcaire de Rivin 2006
Fumana procumbens Fumana à tiges retombantes 2008
Galeopsis angustifolia Galéopsis à feuilles étroites 2000
Lactuca perennis Laitue vivace 1873
Limodorum abortivum Limodore avorté 2008
Linum suffruticosum Lin souffré 2012
Odontites jaubertianus Odontite de Jaubert 1908
Ophrys virescens Ophrys verdissant 2001
Orobanche teucrii Orobanche de la germandrée 1908
Trifolium glomeratum Trèfle aggloméré 2000
Il est également mentionné d’autres espèces déterminantes de ZNIEFF (hors liste rouge) et
les espèces protégées suivantes qui sont également hors liste rouge :
Pulicaria vulgaris Pulicaire commune 2006
Anacamptis pyramidalis Orchis pyramidal 2011
Cephalanthera damasonium Céphalanthère à grandes fleurs 1908
Cephalanthera longifolia Céphalanthère à feuilles longues 2011
Neotinea ustulata Orchis brûlé 2012
Orchis anthropophora Orchis homme pendu 2001
40. O.G.E. pour LISEA/mars 2018/LGV Sud Europe Atlantique – Eléments d’écologie du paysage observés en 2017
dans le cadre de l’observatoire environnemental du jumelage A10 / LGV Tours – Poitiers 40/111
5.1.1.2 Données bibliographiques du rapport relatif au projet d’élargissement de l’A10
Données sur les espèces
Le diagnostic réalisé par Écosphère a permis de recenser dans les emprises de l’A10 ou dans
un fuseau proche les espèces remarquables suivantes :
Carthamus lanatus : une messicole notée en bordure de champ au nord.
Odontites jaubertianus : une espèce calcicole thermophile notée sur un talus de l’A10
au nord et également au sud.
Sesamoides purpurascens et Ornithopus compressus, ainsi que Lotus angustissimus
subsp. hispidus, Coincya cheiranthos et Trifolium scabrum : des espèces de pelouses
sableuses acidiphiles, ou de pelouses sableuses sèches, notées dans les pelouses des
aires de repos de Nouâtre et de Maillé.
Cladium mariscus : une espèce hygrophile des marais alcalins en bordure d’un plan
d’eau.
Equisetum x moorei : une espèce des prairies et friches alluviales sèches note au-
dessus d’un plan d’eau.
Plusieurs espèces exotiques envahissantes ont également été cartographiées en bordure de
la Vienne : Ludwigia grandiflora, Elodea nuttalii, Egeria densa, Azolla filiculoides qui sont des
plantes aquatiques, et une espèce terrestre de friche, Helianthus tuberosus.
Données sur les habitats
De nombreux habitats ont été recensés dans le fuseau étudié par Écosphère. Il s’agit des
habitats suivants :
Boisements
Chênaie-charmaie neutrocalcicole à acidicline (G1.A1)
Chênaie acidiphile (G1.84)
Saulaie arbustive à Saules pourpres, à trois étamines et des vanniers (F9.121)
Saulaie arborescente à Saule blanc (G1.1111)
Aulnaie-frênaie des ruisselets (G1.211)
Chênaie à érable sur pente (G1.A1)
Boisement rudéral anthropisé (G1.C)
Plantation de feuillus ornementaux (G1.C)
Plantation de peupliers (G1.C1)
Plantation de conifères (G3.F)
Plantation de Pins sylvestres (G3.F12)
Coupe forestière (G5.8)
Fourrés et milieux arbustifs
Brande à Bruyère à balais (F4.23)
Fourré de Genêts à balais (F3.14)
Fourré d’Ajoncs d’Europe (F3.15)
Fourré calcicole de Genévriers (F3.161)
41. O.G.E. pour LISEA/mars 2018/LGV Sud Europe Atlantique – Eléments d’écologie du paysage observés en 2017
dans le cadre de l’observatoire environnemental du jumelage A10 / LGV Tours – Poitiers 41/111
Fourré dominé par des ronces (F3.131)
Fourré à Prunellier et à Ronce commune (F3.111)
Verger de haute tige (G1.D4)
Vigne (FB.41)
Ourlet acidiphile, parfois dominé par la Fougère aigle (E1.7)
Ourlet calcicole rudéral (E5.2)
Milieux herbacés
Culture et végétation associée (I1.12)
Prairie à Molinie dégradée (E3.4)
Prairie de fauche mésophile à mésohygrophile (E2.2)
Prairie de fauche mésophile à mésoxérophile (E2.2)
Prairie mésophile à mésohygrophile améliorée (E2.61)
Pâture mésophile (E2.1)
Pâture mésohygrophile (E2.1)
Lande sèche mésophile dégradée (F4.23)
Friche vivace mésohygrophile à mésoxérophile sur substrat remanié (I1.53)
Friche nitrophile annuelle des sols peu épais (I1.53)
Friche vivace thermophile généralement dominée par des grands chardons (I1.53)
Pelouse rudérale (I2.23)
Pelouse annuelle acidiphile (E1.91)
Pelouse mésoxérique sur calcaire (E1.262)
Bassin de rétention à sec à végétation mésophile à xérophile (J5.31xI1.52)
Milieux humides bords des eaux
Gazon hygrophile à joncs annuels (C3.5131)
Magnocariçaie (D5.21)
Tapis de Potamot nageant et herbiers de Characées (C1.2414xC1.25)
Roselière basse (C3.24)
Herbier monospécifique de Jussie (C3.5)
Mare mésotrophe (C1.3)
Bassin de rétention en eau sans végétation aquatique (J5.31)
Plan d'eau sans végétation aquatique (C1.1)
Plantation d'espèces hygrophiles (J4.3)
Milieux anthropiques
Zone bâtie et jardins associés (I2.2)
Chantier LGV SEA (J4.3)
Zone urbanisée ou industrielle (J1.4)
Réseaux routiers (J4.2)
Sur la zone de jumelage, les habitats recensés par Écosphère entre l’A10 et la LGV sont
principalement des friches nitrophiles annuelles des sols peu épais (I1.53) et des Friches
vivaces mésohygrophiles à mésoxérophiles sur substrat remanié (I1.53). Il faut ajouter
quelques boisements (Boisement rudéral anthropisé (G1.C), Plantation de feuillus
ornementaux (G1.C)), des Plantation d'espèces hygrophiles (J4.3), des Fourré à Prunellier et
à Ronce commune (F3.111).
52. O.G.E. pour LISEA/mars 2018/LGV Sud Europe Atlantique – Eléments d’écologie du paysage observés en 2017
dans le cadre de l’observatoire environnemental du jumelage A10 / LGV Tours – Poitiers 52/111
5.1.1.4 Conclusions pour la section de Maillé à Pussigny (Indre-et-Loire)
Potentialités pour les messicoles
Les résultats des potentialités pour les messicoles sont les suivantes :
Secteur A : oui sur la parcelle cultivée si les désherbages sont limités
Secteur B : non ?
Secteur C : non
Secteur D : non
Secteur E : oui si mise en culture et désherbages limités.
Secteur F : non
Secteur G : non
Secteur H : non
Secteur I : non
Secteur J : oui si les désherbages sont limités.
Potentialités pour les pelouses calcicoles
Dans ce secteur, il y a un enjeu lié au réseau de pelouses calcicoles de la rive gauche de la
Vienne. Les résultats des potentialités pour les plantes de pelouses calcicoles sont les
suivantes :
Secteur A : non
Secteur B : non ?
Secteur C : non
Secteur D : oui seulement pour la zone en contrebas du merlon, côté A10, mais la gestion
doit être adaptée
Secteur E : non
Secteur F : non
Secteur G : non
Secteur H : oui pour une petite lentille de sables non décalcifiés
Secteur I : non
Secteur J : non
53. O.G.E. pour LISEA/mars 2018/LGV Sud Europe Atlantique – Eléments d’écologie du paysage observés en 2017 dans le cadre de l’observatoire environnemental du jumelage
A10 / LGV Tours – Poitiers 53/111
54. O.G.E. pour LISEA/mars 2018/LGV Sud Europe Atlantique – Eléments d’écologie du paysage observés en 2017 dans le cadre de l’observatoire environnemental du jumelage
A10 / LGV Tours – Poitiers 54/111
55. O.G.E. pour LISEA/mars 2018/LGV Sud Europe Atlantique – Eléments d’écologie du paysage observés en 2017 dans le cadre de l’observatoire environnemental du jumelage
A10 / LGV Tours – Poitiers 55/111
56. O.G.E. pour LISEA/mars 2018/LGV Sud Europe Atlantique – Eléments d’écologie du paysage observés en 2017 dans le cadre de l’observatoire environnemental du jumelage
A10 / LGV Tours – Poitiers 56/111
57. O.G.E. pour LISEA/mars 2018/LGV Sud Europe Atlantique – Eléments d’écologie du paysage observés en 2017 dans le cadre de l’observatoire environnemental du jumelage
A10 / LGV Tours – Poitiers 57/111
58. O.G.E. pour LISEA/mars 2018/LGV Sud Europe Atlantique – Eléments d’écologie du paysage observés en 2017 dans le cadre de l’observatoire environnemental du jumelage
A10 / LGV Tours – Poitiers 58/111
5.1.1.5 Synthèse et conditions de préservation de ces potentialités
Le tableau ci-dessous récapitule les résultats qui sont figurés sur les cartes suivantes.
potentialités secteur A secteur B secteur C secteur D secteur E secteur F secteur G secteur H secteur I secteur J
pour les
messicoles
oui non ? non non oui non non non non oui
condition
désherbages
à limiter
désherbages
à limiter
désherbages
à limiter
pour la flore
des pelouses
calcicoles
non non ? non oui non non non oui non non
remarque
sur une partie
seulement, la
gestion doit être
adaptée
seulement sur
une petite
lentille de sables
non décalcifiés
section de Maillé à Pussigny (Indre-et-Loire)
62. O.G.E. pour LISEA/mars 2018/LGV Sud Europe Atlantique – Eléments d’écologie du paysage observés en 2017 dans le cadre de l’observatoire environnemental du jumelage
A10 / LGV Tours – Poitiers 62/111
63. O.G.E. pour LISEA/mars 2018/LGV Sud Europe Atlantique – Eléments d’écologie du paysage observés en 2017 dans le cadre de l’observatoire environnemental du jumelage
A10 / LGV Tours – Poitiers 63/111
64. O.G.E. pour LISEA/mars 2018/LGV Sud Europe Atlantique – Eléments d’écologie du paysage observés en 2017
dans le cadre de l’observatoire environnemental du jumelage A10 / LGV Tours – Poitiers 64/111
5.2 ELÉMENTS D’ÉCOLOGIE DU PAYSAGE
5.2.1 Flore et habitats naturels
5.2.1.1 Le réseau de pelouses calcicoles ou acidiphiles
Dans la section de Maillé à Pussigny, les terrains du jumelage ne sont pas favorables à
l’installation de pelouses calcicoles.
Seul le secteur D peut être considéré comme favorable à l’installation de ces pelouses, mais
seulement dans la partie basse en bordure de l’A10. Le milieu devrait évoluer vers une
prairie calcicole relativement dense plutôt qu’une pelouse maigre à orchidée car le sol est
trop épais. Pour installer cette pelouse en grande partie dans l’emprise de l’A10, seule la
fauche est envisageable. Il faut exporter les déchets de coupe ce qui n’est pas réalisé
aujourd’hui.
La zone entre l’A10 et la LGV ne s’intègre donc pas dans le réseau de pelouses calcicoles
identifié dans la bibliographie et lors de cette étude au-delà de cette zone de jumelage. Ce
réseau est présent au sud ; il se développe logiquement sur les coteaux calcaires entre
lesquels passent les deux infrastructures (au sud, là où elles se croisent).
Il serait intéressant d’approfondir la contribution du jumelage au réseau de pelouses
acidiphiles qu’on trouve sur les alluvions fluviatiles du lit majeur de la Vienne et développées
au nord de cette rivière.
Une petite lentille peu calcicole (secteur H) constitue un ilot peu favorable au
développement de pelouse calcicole ; car elle se situe dans un contexte acidiphile. L’intérêt
de tout le secteur au nord de la Vienne se concentre sur des pelouses sableuses acidiphiles
qui sont tout aussi intéressantes sur le plan floristique que les pelouses calcicoles, comme le
montre les données bibliographiques et la découverte ponctuelle dans le même secteur
d’une pelouse acidiphile à Ornithopus compressus (exceptionnel (RRR et classé en danger EN)
et Trifolium glomeratum Trèfle aggloméré (très rare RR et classé vulnérable VU), deux
espèces citées en bibliographie.
5.2.1.2 Le réseau d’habitats pour les messicoles
La zone de jumelage est assez peu favorable aux messicoles avec seulement quelques
parcelles cultivées (secteur A et J) ou cultivables (secteur E). Mais celles-ci ne se
développeront que si les pratiques culturales sont favorables (désherbage limités).
Le secteur le plus favorable est la zone sud avec des pentes calcaires où se concentrent en
général les messicoles les plus intéressantes.
Comme sur le jumelage de la section du Poitou, il faut noter les bonnes potentialités de
l’ensemble des cultures agricoles quand la rotation inclut la culture du colza. En effet, celui-ci
n’est en général pas désherbé au printemps, ce qui permet aux messicoles à germination
printanière de faire leur cycle, même si elles manquent un peu de lumière quand le colza se
développe au printemps. Les désherbages du colza à l’automne détruisent toutefois une
partie des messicoles (celles à germination automnale).
Les terrains du jumelage contribuent peu aux réseaux d’espaces pour les messicoles et les
potentialités sont faibles pour cette fonction.
65. O.G.E. pour LISEA/mars 2018/LGV Sud Europe Atlantique – Eléments d’écologie du paysage observés en 2017
dans le cadre de l’observatoire environnemental du jumelage A10 / LGV Tours – Poitiers 65/111
5.2.2 Volet faune
Au sein du jumelage, les habitats situés au nord de la Vienne sont en maturation (plantation
de haies/feuillus). Cela aura un effet positif sur les espèces liées aux milieux boisées peu
présentes à l’heure actuelle dans le jumelage.
Cet effet sera significatif notamment pour les chauves-souris qui exploitent les structures
paysagères pour leur déplacement. De plus, la présence de milieu boisé au sein du jumelage
représente une opportunité d’habitat favorable pour des espèces forestières.
Des milieux ouverts sont aussi présents au nord de la Vienne (A10, parcelles au sein du
jumelage ou talus de la LGV). Ces habitats sont des corridors pour les espèces de milieux
ouverts. On peut surtout penser aux papillons comme l’Azuré des coronilles, présents dans
le secteur et à une possible colonisation par l’Azuré du Serpolet connu au nord à un peu
moins de quatre kilomètres. Des espèces de pelouses limitrophes en vallée de la Vienne
(Azuré bleu-céleste, Céphale) pourraient tout aussi gagner les habitats du jumelage.
Les habitats au sud de la Vienne sont peu larges et semblent peu favorables à la nidification
d’un cortège d’oiseaux diversifiés. Seules les espèces de milieux ouverts les moins exigeantes
sont susceptibles d’y nicher. Ces parcelles peuvent néanmoins accueillir quelques espèces
d’insectes de milieux prairiaux et de pelouses.
5.3 PISTES POUR AMÉLIORER L’INTÉGRATION ÉCOLOGIQUE DU JUMELAGE
les milieux ouverts du jumelage pourrait être maintenus par une gestion adaptée
comprenant idéalement des fauches exportatrices différenciée pour permettre la
colonisation par les espèces patrimoniales de pelouses. Il conviendrait de porter une
attention à la parcelle encore en travaux au sud de la Vienne qui constitue la dernière
parcelle ouverte du jumelage avant la partie situées au nord de la Vienne ;
conserver/développer les haies et plantation de feuillus au nord de la vienne pour
permettre la reconstitution de la trame arborée dans le contexte boisé au sein du
jumelage.
66. O.G.E. pour LISEA/mars 2018/LGV Sud Europe Atlantique – Eléments d’écologie du paysage observés en 2017
dans le cadre de l’observatoire environnemental du jumelage A10 / LGV Tours – Poitiers 66/111
6 TRONÇON N°3 : MARIGNY-BRIZAY À POITIERS