54h pour hacker les technologies d'Inria, c'est ce que nous vous proposons en mars lors de notre hackAtech, retrouvez un zoom complet sur ce sujet dans le dossier du n°10 de notre magazine.
Après un Face à Face sur 10 ans de partenariats avec EuraTechnologies, vous découvrirez également des focus sur une technologie de lunettes connectées pour la sécurité routière et sur la collaboration de deux équipes de recherche pour la réalisation d'une web série ARTE. Et comme toujours, une BD, ici sur le respect de la vie privée, l'agenda, le best-of ..
Lille by Inria numéro 9 - Interface, un espace pour les interactions Recherch...
Lille by Inria numéro 10 - hackAtech, créer votre startup deeptech
1. HACKATECH
CRÉER VOTRE
STARTUP DEEPTECH
FOCUS >
Ellcie Healthy, une collaboration pour
la sécurité des automobilistes
FACE A FACE >
10 ans de collaboration
avec EuraTechnologies
BD >
My Personnal Info :
Respecter la vie privée
#10
LE MAGAZINE DU CENTRE INRIA LILLE - NORD EUROPE
DEC 2019
DOSSIER
2. EDI
TO
J’aidécouvertunécosystèmedynamiqueetrencontrénombredeses
acteurs au cours de mes premières semaines comme directrice du
centre Inria Lille – Nord Europe. De nombreux défis nous attendent.
Inria vient de signer son contrat d’objectif et de performance avec
l’Etatpourlapériode2019-2023.Ilouvreunnouveaucyclestratégique
pour l’institut et pour le centre. Un de nos enjeux majeurs est de
positionner le numérique comme priorité régionale, via notamment la
miseenœuvredestratégiescommunesavecl’UniversitédeLilledans
le contexte de la construction du nouvel établissement Université Lille
Nord – Europe. Nous allons continuer à prendre une part active à
l’animation de l’alliance humAIn, belle structuration en région autour
de l’intelligence artificielle. C’est un instrument fort d’attractivité pour
la recherche en IA dans les Hauts-de-France.
Enfin, nous évoluons au cœur d’un écosystème très dynamique en
matière de transfert, et le centre a toujours eu des liens forts avec
le monde entrepreneurial. Alors qu’EuraTechnologies, partenaire
privilégié d’Inria, lance un parcours deeptech, nous devons plus que
jamais travailler en étroite collaboration.
Danscettedynamique,nousconsacronsledossierànotreévènement
hackAtech de mars 2020 : 54h pour faire émerger des projets de
startups deeptech à partir des technologies Inria. Cet évènement
s’inscrit dans les ambitions de l’institut en la matière, avec à ce
jour 10 startups créées sur le centre et une dizaine de projets en
cours d’accompagnement. Les prix récemment remis à DiagRAMS
Technologies et au Chemin des Mûres lors de la finale régionale de
Force Awards montrent la qualité des projets issus d’Inria.
Mireille RÉGNIER
2
4. FACE A FACE
INTERVIEWS
Comment voyez-vous les relations
entre Inria et EuraTechnologies ?
EuraTechnologies est un partenaire
privilégié pour le centre depuis
l’origine. Inria a été le premier acteur
de la recherche à s’installer à
Euratechnologies et à exposer un
espace de démonstrateurs. Depuis
septembre 2018, nous avons installé
notre propre bâtiment, le bâtiment
Place, sur le même site. Aujourd’hui,
alorsqu’EuraTechnologiesvientdefêter
ses 10 ans, nous souhaitons plus que
jamais renforcer notre présence dans
cet écosystème, au cœur de la French
Tech régionale. Un des enjeux est
notamment d’accompagner ensemble
la montée en gamme des technologies
portées par les startups régionales.
Mireille Régnier
DIRECTRICE
INRIA LILLE - NORD EUROPE
Le centre Inria Lille - Nord
Europe a aujourd’hui 14 équipes
de recherche en sciences du
numérique, quels sont pour vous
les grands axes à développer ces
prochaines années ?
Nous avons aujourd’hui trois axes
prioritaires de développement
scientifique. La science des données,
en cohérence avec le projet du CPER
Data, et le génie logiciel sont déjà
très bien représentés dans le centre.
Un troisième axe se développe
actuellement autour des systèmes
cyber-physiques, de la cybersécurité.
Nous souhaitons également travailler
avec les acteurs locaux pour renforcer
l’apportdessciencesdunumériqueaux
projets de médecine personnalisée. Je
penseparexempleauprojetPreciDIAB,
centré sur la prévention du diabète.
Inria vient de lancer son Startup
Studio, un dispositif dédié aux
startups deeptech numériques.
Comment voyez-vous le
déploiement de cette dynamique
au niveau du centre ?
L’année 2019 a été particulièrement
dynamique sur le volet startups pour
le centre Inria de Lille : DiagRAMS
Technologies, Xscalibur, le Chemin
des Mûres. De nombreux projets sont
également à l’état exploratoire. La
mise en œuvre de notre événement
hackAtech, présenté dans le dossier
de ce magazine, amplifiera cette
démarche de création de startups
deeptech. Son but est de faire émerger
des projets de startups à partir des
technologies et expertises deeptech
développées par Inria.
Nous travaillons en étroite relation avec
le Startup Studio national d’Inria et les
incubateurs de la région, au premier
rang desquels EuraTechnologies.
4
5. EuraTechnologies vient de célébrer
ses 10 ans et est aujourd’hui le
plus grand incubateur d’Europe sur
le numérique. Quelles sont selon
vous les raisons de ce succès ?
Avant d’être un incubateur et un
accélérateurdestartups,noussommes
un projet au service d’un territoire. C’est
un projet d’intérêt général qui a été
poussé par des collectivités locales :
la Métropole Européennes de Lille, la
région Hauts-de-France et la ville de
Lille,quiapermisdeconstruireceprojet
ambitieuxauservicedudéveloppement
économique. L’autre raison du
succès de notre écosystème est la
vision globale de Pierre de Saintignon
fondateur d’EuraTechnologies : non
seulement précurseur mais également
avec une connaissance du monde de
l’entreprise, qui a su voir l’immense
opportunité et impact que pourraient
apporter le numérique et l’innovation.
L’idée de réunir dans un même endroit
une mixité de profils et compétences
tels que étudiants, porteurs de projets,
entrepreneurs,académiques,PME/ETI,
grands groupes, investisseurs, centres
de recherche avec comme philosophie,
l’entraide et le partage a permis de
décupler l’émulation entre pairs, les
énergies et les savoirs indispensables
pour entreprendre. Notre réseau à
l’international fait également partie des
axes qui nous ont permis d’apporter
l’accompagnement attendu par
les entrepreneurs du numérique et
d’être identifié à l’étranger comme un
partenaire de choix. J’ajouterais que
sans une certaine forme d’exigence,
et sans le talent, la détermination, les
Raouti Chehih
DIRECTEUR GÉNÉRAL
EURATECHNOLOGIES
valeurs portées par les entrepreneurs
dans l’écosystème les chances de
réussite du projet n’auraient pas été les
mêmes.
Le centre Inria Lille - Nord Europe
travaille en lien étroit avec Eura-
Technologies depuis sa création.
Quels sont les apports de la re-
cherche publique à un écosystème
tel qu’EuraTechnologies ?
Nous avons toujours été convaincus
de la nécessité de travailler aux
côtés de la recherche. Les grandes
innovations du numérique sortent
des laboratoires et peuvent devenir
des projets entrepreneuriaux. Inria
permet d’accélérer une montée en
compétences technologiques pour
leurs projets.
Pour cela, des synergies entre
incubateurs et organismes de
recherche sont indispensables.
C’est pour cette raison que nous
considérons Inria comme un
partenaire privilégié et que sa
présence dans notre écosystème est
pour nous une évidence.
Un de nos projets phares pour les
prochaines années, Wenov, s’inscrit
pleinement dans cette dynamique. Ce
campus de l’innovation et des savoirs
accueillera des centres de recherche,
des laboratoires, des showrooms, des
espaces de coworking mais aussi des
écoles et des centres de formation
ouverts à toutes les générations.
Pierre de Saintignon, alors Président
d’EuraTechnologies, était convaincu
de la démarche : « Avec le projet
Wenov, nous lançons un signal fort à
la planète tech : Euratechnologies, l’un
des plus grands campus de startups
en Europe, s’enrichit d’un pôle dédié à
la RD et à la formation aux métiers
du numérique ».
Vous lancez aujourd’hui un
parcours dédié à la deeptech.
Comment voyez-vous le partena-
riat avec Inria pour l’émergence de
startups deeptech ?
Inria possède l’expertise scientifique
et technologique sur la deeptech et
accompagne depuis plus de 30 ans
des startups deeptech du numérique.
Une collaboration avec Inria pourrait
permettre à nos porteurs de projets
d’accélérer technologiquement
leurs solutions, et permettre à Inria
d’accéder à un pool de compétences
entrepreneuriales.
5#10 - DÉCEMBRE 2019
6. DOSSIER
54H POUR CREER
des projets de startups deeptech
autour des technologies Inria
SOMMAIRE
DES STARTUPS DEEPTECH A
PARTIR DES TECHNOS INRIA 07
54H DE SPRINT... ET LE DEBUT
D'UNE AVENTURE ! 08
HACKER
LES TECHNOLOGIES INRIA 10
6
7. passer à l’échelle avec l’ambition
de soutenir, d’ici 2023, plus de 100
projets de startups deeptech numé-
riques par an.
Au cœur de ce dispositif, la création du
Inria Startup Studio pour le codesign
des projets entrepreneuriaux adossés
à la recherche publique dans le nu-
mérique, un dispositif ancré dans les
grands campus universitaires de re-
cherche sur lesquels Inria est présent.
DES STARTUPS DEEPTECH
À PARTIR DES TECHNOS INRIA
54h pour faire émerger des projets
de startups deeptech à partir des
technologiesInria:c’estlechallenge
que lance le centre Inria Lille –
Nord Europe avec l’organisation du
premier hackAtech, événement qui
se déroulera du 5 au 7 mars 2020
à la CCI.
Objectif du hackAtech ?
Fédérer 150 participants pour « hac-
ker » les technologies numériques et
construire de nouveaux projets de star-
tups deeptech. Les projets émerge-
ront à la fois des technologies et ex-
pertises numériques développées par
Inria et des problématiques business
proposées par des grands groupes.
Cette initiative lilloise, qui a vocation
à se déployer dans les autres centres
Inria, s’inscrit dans la stratégie star-
tup d’Inria. L’institut a acquis une
compétence unique dans le soutien
et l’accompagnement des projets de
startups technologiques, avec la
création et le suivi de plus de 170
startups. Aujourd’hui, Inria souhaite
CREER
SA STARTUP
CHEZ INRIA
L’EXEMPLE DU CHEMIN
DES MÛRES
« Le projet Le Chemin Des
Mûres a démarré à partir d’une
intuition d’un besoin marché :
celui d’un transport performant
des produits locaux. En déga-
geant une partie du temps dé-
dié aux tâches habituelles, nous
avons pu constituer une équipe
et développer un dossier de
développement de startup. Le
programme « aide au transfert
de technologies » d’Inria nous
a alors permis de nous consa-
crer à plein temps sur la mise
en œuvre de notre plan d’inno-
vation en collaboration étroite
avec les experts scientifiques
d’Inria. »
Nils OLIVIER, Le Chemin Des
Mûres, Président - Cofondateur
Le Chemin des Mûres est issue
des recherches en optimisation
menées chez Inocs, équipe-pro-
jet Inria commune avec le labo-
ratoire CRIStAL (Centrale Lille –
CNRS – Université de Lille).
Inria Startup Studio repose sur un
dispositif global de bout en bout
pour soutenir les projets de création
de startups deeptech. Ces projets
sont notamment portés par des
jeunes qui rejoignent l’institut ou
ses partenaires académiques de la
recherche publique pour enrichir leur
parcours scientifique en amont d’un
projet entrepreneurial (doctorants,
postdocs, ingénieurs, stagiaires) ou
par des entrepreneurs en résidence.
Ce dispositif s’inscrit dans un
contexte marqué par la reconnais-
sance des particularités de la deep-
tech en général et de la deeptech
numérique en particulier, avec le rôle
clé du logiciel. Il illustre également
la reconnaissance du « projet de
startup » comme vecteur de trans-
fert privilégié des résultats de la re-
cherche dans le numérique vers le
monde économique.
Inria
StartupStudio
AUJOURD’HUI, INRIA SOUHAITE
PASSER À L’ÉCHELLE AVEC L’AMBITION
DE SOUTENIR, D’ICI 2023, PLUS DE
100 PROJETS DE STARTUPS
DEEPTECH NUMÉRIQUES PAR AN.
7#10 - DÉCEMBRE 2019
8. DOSSIER → HACKATECH
Le hackAtech est à la croisée du Startup Weekend et du hackathon
technologique. C’est un nouveau format d’événement d’innovation
dont la particularité est de proposer aux participants de construire des
projets de startups autour de technologies numériques aux côtés des
chercheurs et scientifiques.
54H DE SPRINT... ET LE
DEBUT D'UNE AVENTURE !
ÉTAPE #2
Sprint : 54 heures pour passer d’une idée à un projet,
en s’appuyant sur l’expertise Inria
Il s’agira de démontrer la faisabilité technique et l’in-
térêt d’aller plus loin sur les aspects scientifiques, et
de mener à bien les premières validations de marché.
ÉTAPE #3
Un accompagnement post-événement, en lien avec les
partenaires impliqués dans les challenges partenaires
Les projets qui auront émergé lors des événements
préparatoires et qui auront été consolidés lors du
sprint de 54h seront accompagnés par Inria Startup
Studio : accompagnement à la structuration du projet,
accès au programme Digital Startup avec EM Lyon,
accès aux programmes locaux etc.
ÉTAPE #1
Des ateliers pour découvrir les technologies et
expertises, et donner libre cours à sa créativité
L’objectif est d’acculturer les futurs participants
aux technologies et à leurs usages, d’identifier des
porteurs et profils intéressants pour participer au
hackAteck, et de pré-constituer les équipes.
Ces événements préparatoires se déroulent entre
novembre et janvier : ateliers de créativité autour
des technologies Inria, sous différentes formes et
avec différents objectifs. Des prochains ateliers
seront organisés dans les pôles d’excellence de la
région début 2020.
Au mois de février, des workshops techniques des-
tinés aux profils ingénieurs et recherche leur per-
mettront de prendre en main les technologies et
d’aller plus loin dans leur compréhension.
L’ensemble de ces sessions permettra d’identifier
les projets sur lesquels les participants pourront
travailler lors du sprint de 54h.
JEUDI 5 MARS
→ Soirée d’ouverture du hackAtech
→ Présentation des projets sélec-
tionnés pour le hackAtech
→ Constitution des équipes
→ Début du mode projet pour les
équipes de participants
VENDREDI 6 MARS
→ Mode projet toute la
journée pour les équipes
de participants
SAMEDI 7 MARS
→ Mode projet toute la journée
pour les équipes de participants
→ Soirée de clôture
Pour en savoir plus, rendez-vous sur hackatechlille.inria.fr
54h
8
9. CHALLENGE
PARTENAIRE
CHALLENGE
LIBRE
PARTICIPATION SPONTANÉE
SPRINT 54H
PORTEUR
DE PROJET
Propose un projet répondant
à un challenge grand
compte ET basé sur une
techno/expertise Inria.
Propose un projet basé sur
une techno/expertise Inria.
PARTICIPANT Intègre une équipe en amont du hackAtech
(lors la présentation officielle des projets).
S’intègre dans une équipe
« Partenaire » ou « Libre ».
Inscription participants : jusqu’au 17 février 2020
Dépôts des candidatures projets (pour les porteurs de projets) : jusqu’au 30 janvier 2020
Du 31 janvier au 7 février 2020 : étude des candidatures projets
CALENDRIER
9#10 - DÉCEMBRE 2019
10. 10
DOSSIER → HACKATECH
Les équipes du centre travaillent sur des domaines variés, avec des technologies et expertises
très diverses. Nous vous présentons ici une sélection des technologies dont les participants au
hackAtech pourront s’emparer pour imaginer des projets de startups.
HACKER LES TECHNOLOGIES INRIA
INTELLIGENCE ARTIFICIELLE
Apprentissage automatique
L’ apprentissage automatique (ou ma-
chine learning en anglais) est une branche
de l’intelligence artificielle permettant à des
programmes d’apprendre, c’est-à-dire d’amélio-
rer leurs performances à résoudre des tâches
sans être explicitement programmés pour cha-
cune. Les champs d’applications sont variés
commeladétectiond’objetsdansuneimage,la
réponse à des questions à propos d’une image,
d’un texte ou d’enregistrements audio.
team.inria.fr/sequel
SCIENCE DES DONNÉES
Mixtcomp
Mixtcomp est un logiciel permettant de trai-
ter des données hétérogènes (nombre, inter-
valle, courbe, etc.), là où la plupart des autres
méthodes travaillent sur des données homo-
gènes. Le traitement des données permet de
classifier, prédire et interpréter des résultats,
même sur des jeux de données partiels. Les
applications sont multiples, de la santé avec
une analyse des effets d’un traitement au retail
avec la prédiction des stocks par exemple.
inria.fr/equipes/modal
Optimisation
Optimisation de gestion de stock dans un en-
trepôt, des trajets empruntés par des livreurs,
du réseau de transport en commun : autant
d’applications où l’optimisation revêt une im-
portance majeure.
L’ optimisation, c’est prendre la meilleure dé-
cision possible compte tenu des contraintes
imposées dans un environnement donné. Elle
passe par la modélisation et la résolution de
problèmes d’optimisation de grande taille
avec structure complexe.
team.inria.fr/inocs
INTERNET DES OBJETS
Plateforme IoT
Concevoir et prototyper son application IoT :
la plateforme offre des dispositifs du marché
(capteurs, cartes, robots etc.) ainsi qu’un en-
semble de tutoriels et logiciels pour apprendre
à programmer ces dispositifs sans fil et à les
faire communiquer. Elle propose également
un ensemble d’outils pour debugger et moni-
torer les applications développées ainsi qu’un
support en ligne. Elle offre plusieurs supports
matériels et technologies radio afin de pouvoir
déterminer lesquels sont les plus pertinents
pour une application donnée.
inria.fr/equipes/fun
Filtrage intelligent pour les données de
capteurs physiques
Avec les bracelets et autres objets connectés,
l’internet des objets (IoT) est aujourd’hui en
pleine expansion. La mesure de signaux grâce
à des capteurs physiques, leur traitement et
leur restitution à l’utilisateur sont des étapes
clés de l’IoT. Un problème récurrent est l’ap-
parition de perturbations dans la mesure du
signal. Tout l’enjeu réside dans le filtrage intelli-
gent pour permettre une bonne interprétation.
Par exemple, il peut s’agir d’une amélioration
de la qualité d’un capteur de fréquence car-
diaque placé dans un bracelet connecté.
team.inria.fr/valse/fr
1010
11. GÉNIE LOGICIEL
DBToolkit : comment créer du lien dans
des bases de données
Les bases de données relationnelles sont au
cœur de nombreux systèmes d’information,
comme les systèmes de réservation de billets
de train ou de spectacles, les sites commer-
çants, etc. Du fait de leur position centrale, une
évolution mal maîtrisée peut avoir des répercu-
tions énormes sur toute l’activité de l’entreprise.
DBToolkit aide les architectes des bases de
données à mieux comprendre l’état d’une base
de données et à la faire évoluer.
inria.fr/equipes/rmod
Fingerprinting
En utilisant internet, l’utilisateur est tracké par
les sites Web via l’utilisation de cookies. Mais
d’autres technologies permettent également
de faire du tracking, notamment en utilisant
l’empreinte unique que possède un navigateur.
Le fingerprinting est la collecte systématique
d’informations provenant d’un dispositif (mo-
bile, navigateur web, etc.) permettant une iden-
tification stable dans le temps. Grâce à cette
technologie il est possible de tracker les utili-
sateurs mais aussi de sécuriser leur utilisation
de sites Web.
team.inria.fr/spirals
INTERACTION HOMME-MACHINES
Traitement et interprétation des
données utilisateurs
L’Interaction Homme-Machine (IHM) est au
cœur des préoccupations dans l’utilisation de
latechnologie.Aveclesprogrèstechnologiques
viennent les questions de l’usage que les utili-
sateurs peuvent en avoir : ils s’adaptent aux
technologies, qu’ils adaptent aussi en fonction
deleursbesoins.Letraitementetl’interprétation
des données utilisateur concernent en pratique
la manière dont le système va récupérer les
données d’interaction, les traiter et les trans-
former en fonction du contexte. Ce traitement
peut, par exemple, à partir des informations de
déplacement du curseur par l’utilisateur, per-
mettre de compenser la latence inhérente aux
dispositifstactiles.Dansunautrecontexte,celui
de l’immersion en réalité virtuelle, il permet une
meilleure stabilité de la position de l’utilisateur
dans son environnement virtuel.
inria.fr/equipes/loki
ROBOTIQUE / AUTOMATIQUE
Robotique déformable
Les robots du futur ne seront plus “rigides”
comme ceux d’aujourd’hui mais composés de
structures déformables complexes avec des
parties rigides et souples, proches des maté-
riaux organiques que l’on peut trouver dans la
nature. Ouvrant de nouvelles perspectives (ap-
plications, coûts, robustesse, etc.), ces robots
pourraient constituer une grande avancée dans
les prochaines années. Les applications sont
variées : la domotique, la santé avec la modéli-
sationd’interventionchirurgicale,oul’inspection
de fouilles archéologiques par exemple.
team.inria.fr/defrost
Ces technologies sont développées dans des équipes communes à Inria et aux laboratoires
CRIStAL (Centrale Lille, CNRS, Université de Lille) ou Painlevé (CNRS, Université de Lille).
11#10 - DÉCEMBRE 2019 11
14. FOCUS → OBJETS CONNECTÉS
DES MATHEMATIQUES
AU SERVICE DE LA SÉCURITÉ ROUTIÈRE
Une paire de lunettes permettant
de détecter les signes de fatigue
du conducteur qui les porte :
cette innovation, commercialisée
depuis avril 2019 par une startup
française, a bénéficié des travaux
de Denis Efimov et Rosane
Ushirobira du centre Inria Lille
- Nord Europe. Rencontre avec
deux chercheurs qui font des ma-
thématiquesunoutild’innovation.
n’avait pas fait preuve de sa robustesse
et de son efficacité. Et ce sont en
partie les travaux de Denis Efimov
et Rosane Ushirobira, chercheurs en
automatique dans le centre Inria de
Lille, qui ont contribué à garantir
les performances de cette paire de
lunettes nouvelle génération.
« Nos recherches portent sur la
mise au point d’algorithmes haute
performance, dits à convergence non-
asymptotique, appliqués à l’analyse
des systèmes dynamiques. Il s’agit
d’une branche des mathématiques qui
trouve des applications remarquables
au traitement de signaux », explique
Denis Efimov, responsable de l’équipe
Valse. « Ces algorithmes s’avèrent en
particulier très efficaces pour analyser
des signaux en temps réel, comme
le demande par exemple cette paire
de lunettes connectées », commente
Rosane Ushirobira, chez Inria depuis
2010. Après un doctorat en France
et un post-doctorat au Pays Bas, la
chercheuse travaille sur des méthodes
mathématiques de la théorie du
contrôle appliquées au traitement
du signal, particulièrement utiles par
exemple en automatique et robotique.
ANALYSER UN SIGNAL
EN TEMPS RÉEL
Ces compétences étaient susceptibles
de répondre aux besoins d’Ellcie
Healthy pour améliorer la qualité de
service proposée par ses lunettes
connectées. Les deux chercheurs ont
été mis en contact avec la startup en
janvier 2018 par l’intermédiaire des
services de valorisation et transfert
des centres de Sophia-Antipolis et Lille.
« L’analyse des signaux collectés par
la monture se heurte à une difficulté :
celle de distinguer avec précision la part
‘utile’ du signal de ses perturbations (le
bruit). En effet, les capteurs infrarouges
intégrésauxlunettessonttrèssensibles
aux variations lumineuses rencontrées
dans les situations de conduite »,
relate Denis Efimov. « Les algorithmes
classiques, utilisés dans des méthodes
dans lesquelles le signal et ses
perturbationsévoluentàdesfréquences
très différentes, trouvent ici leurs limites
car les fréquences en question sont
assez proches et la qualité de détection
desmouvementsoculairesdemandede
filtrer finement le bruit. »
Les méthodes développées par
l’équipe Valse consistent à représenter
un signal et ses perturbations par
un modèle mathématique dont les
paramètres sont identifiés à l’aide d’un
algorithme très rapide. Les chercheurs
ont analysé les données provenant
des lunettes, identifié le meilleur
algorithme permettant leur traitement
sous les contraintes imposées par son
utilisationparlamontureetl’application
associée, et l’ont testé dans différentes
configurations.
INTÉGRER UN ALGORITHME À UN
OBJET CONNECTÉ
Pour répondre au besoin d’Ellcie
Healthy, nous avons travaillé sur des
algorithmes opérant non seulement
en temps réel, mais se prêtant
également à une programmation
simple, ne nécessitant que peu de
puissance de calcul afin d’être opérés
sur un objet connecté », précise Rosane
Ushirobira. « Parmi différentes options
étudiées, la méthode que nous avons
retenue s’est avérée robuste, c’est-
Crééeàl’initiativededeuxentrepreneurs
de l’optique, Ellcie Healthy, startup de la
région niçoise employant une vingtaine
de personnes, propose un produit à ce
jour unique sur le marché : une paire de
lunettes connectées capable d’alerter
un conducteur sur son état de fatigue
au volant.
DÉTECTER
LES MOUVEMENTS OCULAIRES
Le concept part d’une constatation
connue : les premiers signes d’en-
dormissement se manifestent par
un clignement plus lent des yeux.
Détecter automatiquement ces subtils
changements dans le mouvement
des paupières, à l’aide de capteurs
intégrésàunemonture,transmettreles
signaux à une application déployée sur
smartphone qui avertira le conducteur,
telle est l’idée de cette innovation ambi-
tieuse. La paire de lunettes connectées
devient donc en théorie un précieux
copilote, doublé d’un acteur de la
sécurité routière.
Disponible aujourd’hui dans le
commerce à un prix abordable, cet
objet connecté n’aurait pas vu le jour s’il
14
15. à-dire peu sensible aux conditions
d’environnement. »
Les chercheurs ont également
préparé le travail d’intégration de
cet algorithme par les ingénieurs de
développement d’Ellcie Healtly en leur
proposant une description théorique
complète de son fonctionnement, de
ses limites d’utilisation et des choix
de paramétrage. Une expertise autant
approfondiequeprécieusepourréaliser
un développement dans des délais très
courts, quelques mois à peine !
La collaboration ne s’arrêtera pas à
cette prestation. « Nous travaillons
actuellement au montage d’un projet
européen, incluant un partenaire
suédois, afin de déployer l’algorithme
vers d’autres applications intéressant
la santé et la sécurité des personnes »,
commentent les deux scientifiques.
L’application deleurs travauxaumonde
du vivant est d’ailleurs pour eux autant
sourcedesatisfactionintellectuelleque
d’innovation scientifique. « Faire parler
lesdonnéeshumaines,psychologiques
ou physiologiques, à l’aide
d’algorithmes d’intelligence artificielle
ouvreun champd’explorationnouveau,
que nous abordons dans une approche
interdisciplinaire. »
→ ellcie-healthy.com
denis efimov en bref
Denis Efimov est un expert de la
théorie du contrôle et estimation
des systèmes dynamiques.
Titulaire d’un doctorat en théorie
du contrôle obtenu à l’Université de
Saint-Pétersbourg, Denis Efimov
anime depuis 2018 l’équipe Valse
dans le centre Inria de Lille.Il a rejoint
l’Institut en 2011 après avoir travaillé
à Supélec, à l’Université de Liège et
celle de Bordeaux.
Auteur de plus de 130 articles scien-
tifiques, Denis Efimov est par ailleurs
éditeur associé de plusieurs journaux
consacrés à la théorie du contrôle,
comme le Journal on Nonlinear
Analysis ou l’IEEE Transaction on
Aautomatic Control. Il est par ailleurs
membredel’IEEE(InstituteofElectrical
andElectronicsEngineers),association
professionnelle internationale de
l’ingénierie électrique et électronique.
15#10 - DÉCEMBRE 2019
16. FOCUS → OPTIMISATIONFOCUS → RÉSEAUX SOCIAUX
UNE SERIE DOPEE
A L'EXPERTISE
réalisent des profits gigantesques. Il
s’agit alors pour eux de concevoir ces
applications de façon à capter le plus
longtemps possible l’attention de leurs
utilisateurs.
C’est à cette face cachée du numérique
que le réalisateur Léo Favier s’est
intéresséenproposant« Dopamine »,une
web-série disponible depuis septembre
2019 sur le site Arte TV. Baptisée en
référence à la molécule responsable du
plaisir,delamotivation…etdel’addiction,
ce programme original montre
comment ces applications exploitent
certains ressorts psychologiques pour
maintenir actifs leurs utilisateurs – au
point parfois de les rendre littéralement
dépendants !
Il a fallu plusieurs mois de recherches
à son auteur pour concevoir les huit
épisodesdelasérie,qui,didactiquesans
être moralisatrice, met en lumière ces
mécanismesetleursdangerspotentiels.
Des recherches qui ont bénéficié des
conseils de Stéphane Huot, Marc
Tommasi et Aurélien Bellet, chercheurs
en informatique et en mathématiques
dans le centre Inria de Lille.
AU CŒUR DES ALGORITHMES
ET DES ORDINATEURS
Marc Tommasi dirige l’équipe-
projet Magnet (Machine Learning in
InformationNetworks),dontlaquinzaine
de chercheurs travaillent en particulier
sur des techniques d’apprentissage
automatique (ou machine learning),
lesquelles utilisent ces données
tant convoitées. « Nous cherchons à
développer des algorithmes de collecte
et d’analyse de données respectueux
DiffuséedepuislarentréeparArte
TV,« Dopamine »estuneweb-série
qui décortique le fonctionnement
des réseaux sociaux et des
applicationsdenossmartphones.
Imaginée par un réalisateur qui
s’intéresse à l’impact qu’ont les
technologies sur la société, elle a
bénéficié des conseils d’experts
en informatique et algorithmique
ducentreInriaLille-NordEurope.
Nées il y a une dizaine d’années, elles
nous rendent de précieux services,
nous permettant de nous informer, de
nous divertir, voire de trouver du travail
ou l’âme sœur. Les applications de nos
téléphones portables (Tinder, Twitter,
Uber, Candy-Crush ou YouTube, pour
ne citer que les plus connues), font
partie de notre quotidien numérique.
Conçues pour être simples à utiliser,
elles ont rencontré un succès fulgurant
et comptent des centaines de millions
d’utilisateurs dans le monde entier.
LA FACE CACHÉE DU NUMÉRIQUE
Présentées comme ludiques ou
pratiques, elles permettent aussi à
leursconcepteursd’engranger,souvent
à l’insu de leurs utilisateurs, une masse
considérable d’informations les
concernant, afin par exemple de leur
proposer des produits ou services
payants. Du commerce et de l’analyse
de ces données, leurs éditeurs (en
particulier les géants du numérique
que sont Google, Apple ou Facebook),
16
17. de la vie privée des internautes, par
exemple en limitant leur dissémination
ou en les rendant anonymes », explique
le chercheur. « Nous intégrons ainsi la
dimension éthique dans la conception
des algorithmes fondés sur des
techniquesd’apprentissageautomatique
et nous montrons qu’il est possible de
développer des applications protégeant
la vie privée de leurs utilisateurs… »
Àlatêtedel’équipe-projetLoki,Stéphane
Huot s’intéresse, comme la dizaine
de membres de son équipe, aux
interactions homme-machine. « Nous
cherchons à comprendre les modes
d’utilisation des outils informatiques
(ordinateurs, tablettes, téléphones, etc.)
et à en améliorer les performances
ou l’ergonomie. Pour cela nous nous
penchons à la fois sur des questions
théoriques et pratiques (comme la
façon de concevoir un outil adapté à un
besoin), mais aussi technologiques, en
développantuneapprocheglobaledela
conceptiondessystèmesinformatiques
interactifs », résume le chercheur.
Ces compétences scientifiques
pointues ont attiré l’attention de Loïc
Bouchet, producteur de « Dopamine »,
qui a contacté les chercheurs en mai
2018afindebénéficierdeleurexpertise
pendantl’écrituredelasérie.« LéoFavier,
qui avait accompli un impressionnant
travail de recherche, disposait d’une
vision d’ensemble bien établie sur le
fonctionnement des applications. Il
sollicitait notre regard d’experts afin
d’affinersondiscourssurlesalgorithmes
et les machines, en particulier sur leurs
usages potentiels ou leurs limites
techniques », explique Marc Tommasi.
« Sur les quelques mois de notre
collaboration, nous avons échangé
à plusieurs reprises avec l’équipe de
production, en donnant notre avis sur
le script de la série, détaille Stéphane
Huot. Nous avons par exemple apporté
des références bibliographiques
complémentaires (articles, livres, etc.)
ouprécisél’originedeconceptsévoqués
dans le commentaire de certains
épisodes ».
DES QUESTIONS
ÉTHIQUES
Laséries’intéresseaussilargementaux
mécanismes, pour la plupart connus
grâce aux travaux en psychologie
cognitive, qui poussent certains de
leursutilisateursàl’addiction.Dopamine
a aussi bénéficié de l’expertise du
laboratoire SCALab de l’Université de
Lille,spécialisédanscedomaine,etdont
les connaissances ont complété celles
des chercheurs d’Inria.
Cetypedecollaboration,plutôtoriginale
et atypique pour des chercheurs
d’ordinaire plus rompus à des travaux
menés au sein de leur communauté
scientifique, les a néanmoins
passionnés. « Nous avons trouvé
remarquablelesoucidevulgarisationde
la série, à la fois documentée et concise.
Les sollicitations de la production
nous ont permis d’évoquer de façon
pédagogique les problèmes que posent
de nos jours le développement des
technologies numériques. D’habitude,
nousévoquonslessolutionstechniques
auxquelles nos recherches contribuent,
plutôt que les questions éthiques ! »,
relève Stéphane Huot.
Cette série est donc l’occasion pour
les scientifiques d’aborder l’impact
sociétal de leurs travaux. « Les citoyens,
les juristes ou les pouvoirs publics
prennent conscience de l’importance
des données personnelles, comme en
témoigne le récent RGPD (Règlement
général sur la protection des données).
Nosrecherchesmontrentquedifférents
moyens techniques permettent
de développer des programmes
informatiques respectant le droit.
Et que des alternatives au modèle
économique dominant, imaginé par les
géants américains du numérique, sont
tout à fait envisageables », concluent
les chercheurs.
→ youtube.com/ARTEplus7
#Dopamine
« NOUS INTÉGRONS AINSI
LA DIMENSION ÉTHIQUE
DANS LA CONCEPTION DES
ALGORITHMES FONDÉS
SUR DES TECHNIQUES
D’APPRENTISSAGE
AUTOMATIQUE ET NOUS
MONTRONS QU’IL EST
POSSIBLE DE DÉVELOPPER DES
APPLICATIONS PROTÉGEANT
LA VIE PRIVÉE DE LEURS
UTILISATEURS… »
17#10 - DÉCEMBRE 2019
18. BEST OF
BÊTA-TEST HACKATECH
Les 13 et 14 novembre se tenait le bêta-test du hackAtech. L’objectif était de tester en interne le concept
avant l’évènement de mars 2020. Les participants ont travaillé à partir de la technologie data science de
l’équipe-projet Modal. Trois projets de startups ont émergé à l’issue des deux jours : Chicon Pressé, solution
pourdelarecommandationdepanierconsommateuronline,etTime2GoetSplan,autourdelaplanification
d’activités sportives personnalisées. Bravo à ces équipes éphémères qui ont porté de beaux projets !
L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE SE
FAIT UNE PLACE AU VILLAGE DES
SCIENCES
Les10et11octobre,humAInprésentait
des travaux d’équipes scientifiques au
village des sciences 2019.
Des élèves de la 4ème
au BTS ont pu
découvrir une partie de ce vaste
domaine qu’est l’intelligence artificielle
au travers de démonstrations
sur la robotique déformable et
l’apprentissage automatique du
langage par un ordinateur.
CHALLENGE MOBILITÉ
INTER-ENTREPRISES DES HAUT-
DE-FRANCE
Inria participait au Challenge de la
Mobilité Hauts-de-France 2019 du 16
au 21 septembre 2019, un défi ludique
sur le thème de la mobilité durable.
Le centre s’est classé premier de
sa catégorie pour la mobilité active
(marche, vélo, trotinette, etc.).
FORCE AWARDS : DEUX
STARTUPS INRIA PRIMÉES
Force Awards Hauts-de-France
et Chercheurs-Entrepreneurs
Challenges se sont associés cette
année encore pour encourager
les projets entrepreneuriaux et
les rapprochements entre la re-
cherche académique et le monde
de l’entreprise. Sur les quatre prix
remis lors de la finale régionale le
17 octobre, deux startups Inria ont
été primées : le Chemin des Mûres
dans la catégorie startup connexion
et DiagRAMS Technologies sur le
Grand Prix du Jury.
PRIX
18
20. PORTRAIT
MAINTENIR ET FAIRE ÉVOLUER
LES LOGICIELS « PATRIMONIAUX »
― Anne Etien
Comment maintenir et faire évo-
luer des logiciels dans lesquels une
entreprise a concentré son métier,
ses règles de gestion et son exper-
tise depuis des décennies ? C’est
le sujet sur lequel travaille Anne
Etien, enseignante-chercheuse en
génie logiciel dans l’équipe Rmod.
Tout utilisateur de PC le sait : installer
une nouvelle version d’un programme,
c’est s’exposer aux bugs. Cette règle
vaut également pour les logiciels dits
« patrimoniaux » qui gèrent la produc-
tion d’une usine, les flux financiers
d’une banque ou les effectifs d’une
multinationale. Leurs bugs peuvent
avoir un impact désastreux sur la
production, les ventes, la paie, etc. Et
pourtant, il faut bien faire évoluer ces
logiciels, même s’ils sont souvent mal
documentés...
DES MILLIONS DE LIGNES
DE CODE À ANALYSER
Chercheuse dans l’équipe-projet Rmod
d’Inria, Anne Etien travaille sur ce sujet
avecpourprincipauxoutilsl’abstraction
et la modélisation. « Il serait impossible
d’exploiter en l’état les millions de
lignes de code de ces programmes,
souvent écrites dans un langage de
programmation ancien. Nos outils
d’analyseetdemodélisationretrouvent
la grammaire de ce langage, le décor-
tiquent, identifient les dépendances
entre fonctions, évaluent l’impact des
modifications envisagées. Ils ouvrent
la voie à des évolutions maîtrisées et
fiables. »
Avant d’en arriver à ces sujets, Anne
Etien avait emprunté des chemins
inhabituelspourunefuturescientifique :
prépa HEC, puis Institut national des
communications (aujourd’hui Mines
Télécom Business School). Là, elle
s’est passionnée pour l’informatique,
puis orientée vers une thèse sur les
systèmesd’informationdesentreprises
qui lui a fait découvrir la puissance
de la modélisation. « Un système
d’information qui gère par exemple la
paie des salariés, c’est du logiciel, des
bases de données et des processus.
Un changement minime de processus
peut avoir des impacts logiciels
majeurs. L’analyse et la modélisation
sont indispensables pour maîtriser ces
complexités. »
DU MODÈLE À LA GÉNÉRATION
AUTOMATIQUE DE CODE
Après sa thèse, la chercheuse s’est
spécialisée dans le génie logiciel.
Post-doctorante à Inria en 2006, puis
maîtressedeconférencesdansl’équipe
DART, elle a travaillé sur la conception
de systèmes embarqués à partir de
modèles qui, par transformations
successives, généraient le code de
l’application. « Nous avons été les
premiers en France à réaliser ces
transformations de modèles pour
différents langages informatiques. »
Quand elle rejoint l’équipe RMoD en
2012, ses recherches s’orientent vers
les logiciels patrimoniaux. « C’était ce
que je souhaitais : que mes travaux,
même s’ils sont abstraits, servent à
résoudre de vrais problèmes dans la
vraie vie, pour de vrais gens. »
DES COLLABORATIONS AVEC
SIEMENS, THALES, WORLDLINE…
Rmod, qui s’appuie sur le logiciel libre
Moose, a notamment aidé Siemens
à piloter les évolutions d’un logiciel
industriel. Celui-ci était conçu en
programmation orientée « objet » (un
objet pouvant être une pièce, une
machine, une étape de fabrication
etc.) et comptait 10 000 objets liés par
des interactions. « Siemens considérait
les évolutions comme hautement
risquées, voire impossibles. Nos outils
les ont rendues simples et rapides. »
Autre exemple, l’équipe Rmod a aidé
un laboratoire de recherche lillois,
CRIStAL, à gérer les modifications
d’une base de données qui compte
une centaine de tables. Supprimer une
colonne dans une seule table pouvait
provoquer de multiples perturbations
ailleurs. Les détecter à la main était très
long et pas forcément fiable à 100 %.
Aujourd’hui, l’outil permet d’obtenir
facilement la liste des changements et
de générer un script de migration prêt
à l’emploi !
L’équipe a accompagné également un
éditeur de logiciels pris au dépourvu
quand Google a annoncé en 2015 qu’il
arrêtait la maintenance de sa suite
d’outils pour applications web Google
Web Toolkit. D’autres projets sont me-
nés par le biais de thèses, par exemple
avec Thales ou Wordline (services
de paiement). « Ces résultats sont le
fruit d’un travail collaboratif et d’une
émulation intellectuelle permanente,
conclut Anne Etien. La confrontation
de nos idées avec les problèmes des
industriels nous aide à garder un pied
dans la réalité. »
→ rmod.inria.fr
20
22. RENDEZ-VOUS
Retrouvez ces
évènements et
bien d'autres
dans l'agenda
du centre !
→ inria.fr/lille
BPI DEEPTECH TOUR
11 décembre de 14h00 à 19h00
Lilliad, campus cité scientifique
UniversitédeLille,Villeneuved’Ascq
Le Deeptech Tour est une tournée
des campus français, où l’innovation
de rupture technologique trouve sa
source. Fonder, cofonder ou accom-
pagner une startup sont des moyens
pour les chercheurs et chercheuses
et les laboratoires de voir leurs tech-
nologiesutiliséespourrépondreàdes
enjeux majeurs de société, industriels
ou environnementaux.
Inria participe à cet événement dans
le cadre du partenariat national avec
BPIfrance.
12ème
FORUM INTERNATIONAL
DE LA CYBERSÉCURITÉ
28, 29 30 janvier 2020, Lille Grand Palais
HUMAIN : SÉMINAIRE HUMAIN
28 janvier, Centrale Lille, à Villeneuve d’Ascq
Le Forum International de la
C ybersécurité s’est imposé
comme l’événement de référence
en Europe en matière de sécurité
et de confiance numérique. Son
originalité est de mêler : un forum
favorisant la réflexion et l’échange
au sein de l’écosystème européen
de la cybersécurité et un salon dédié
aux rencontres entre acheteurs
et fournisseurs de solutions de
cybersécurité. Les équipes Inria en
cybersécurité seront présentes sur
le stand de l’institut.
→ forum-fic.com
Rendez-vous pour le cinquième
séminaire scientifique de humAIn
sur la thématique de la 3ème
révolution industrielle ( REV3) en
matière de transition énergétique
et de technologies numériques.
WORKSHOPS
Début 2020,
pôles d’excellence régionaux
Des ateliers d’idéation seront orga-
nisés début 2020 pour imaginer des
applicationsdetechnologiesInriaen
lien avec différents secteurs.
SuiveznotreactualitésurTwitter,sur
Inria.fr et sur hackatechlille.inria.fr
pour vous inscrire à ces sessions.
HACKATECH
5au7mars,ChambredeCommerce
et d’Industrie
Un rendez-vous pour fédérer
150 participants pour « hacker »
les technologies numériques et
construire de nouveaux projets
de startups deeptech sur la
base de technologies/expertises
numériques développées par Inria
et de problématiques business
proposées par des grands groupes.
22
23. Parc scientifique de la Haute Borne
40, avenue Halley
Bât A - Park Plaza
59650 VILLENEUVE D’ASCQ
FRANCE
(+33) 03 59 57 78 00
(+33) 03 59 57 78 50
º inria.fr/lille
º contact-lille@inria.fr
@Inria_Lille
@InriaLilleInnov
CENTRE DE RECHERCHE
INRIA LILLE - NORD EUROPE
Interface
BÂTIMENT PLACE, EURATECHNOLOGIES
Inria est présent au sein d’EuraTechnologies. Le bâtiment Place, situé avenue
de Bretagne, est équipé d’un espace de démonstrateurs nommé Interface et
présentant les travaux des équipes de recherche communes à Inria et à ses
partenaires. L’objectif est de favoriser les interactions entre la communauté
scientifique, le monde économique et la société par le biais de démonstrateurs et
d’un programme d’animation thématique proposé tout au long de l’année.
º inria.fr/interface
CONTACT
23#10 - DÉCEMBRE 2019
24. MARS 202005-0705-07
54h à partir des technologies
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startup Deeptech
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hackatechlille.inria.fr
à partir des technologies Inria