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H e r v é C a r i o u
NRYN
L’origine
inconnue de
notre humanité
NRYN
Image : Michael | Pixabay
H e r v é C a r i o u
NRYN : L’origine inconnue de notre humanité
Licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Publication : 2022 | seconde édition revue et corrigée
Du même auteur :
1. Scythia : L'étonnante Histoire de l'antique Irlande
2. Brittia : L’Histoire méconnue des Bretons
3. Keltia : L’étrange Histoire des Celtes
4. Nâga : L'Histoire de la population nâga
5. Maya : L’Histoire de la population maya
6. Luzia : L’Histoire ancienne du Nouveau Continent
7. Gaia : La Préhistoire revisitée
8. Koya : Les indices de la "génohistoire"
9. Sela : Des témoignages historiques surréels
10. Troia : L’Histoire de la Nouvelle-Troie
11. India : Les origines de l’Inde
12. Namaka : Les origines des peuples antiques
13. Europa : Les origines des Européens
14. Brittia II : Du Kalimantan à la Bretagne
15. NRYN : L’origine inconnue de notre humanité
16. Scythia: The Amazing Origins of Ancient Ireland
17. Ibéria : L’énigme proto-ibère
18. Furia : Les deux guerres mondiales décodées
19. Tè Ra : Quand l’Histoire dépasse la fiction
20. Origins of the Celts (sous le pseudonyme Cryfris Llydaweg)
21. Futuria : Le futur proche décodé
Introduction
« Ici commence l’Homo Ignorans. L’homme ignore ce qu’est la
vie ; il ignore quelle en fut l’origine et si elle a pris naissance dans
la matière inorganique. Il ne sait si la vie existe sur d’autres
planètes de notre soleil, ou sur celles d’autres soleils et, dans
l’affirmative, si les formes de vie y sont identiques à celles que
nous connaissons sur notre terre, y compris l’homme. Il ne sait
pas comment notre système solaire fut créé quoiqu’il ait, là-
dessus, imaginé certaines hypothèses. Il sait seulement que le
système solaire s’est formé il y a des billions d’années. Il ignore
ce qu’est cette mystérieuse force, la gravitation, qui le maintient
à la verticale, pieds au sol, tout comme ses frères qui habitent à
l’opposé de la planète ; et pourtant il considère ce phénomène
comme la “loi des lois”. Il ignore tout de l’aspect du sol à huit
kilomètres de profondeur. Il ne sait comment les montagnes se
sont formées ni comment les continents ont surgi des mers, bien
qu’il risque là-dessus de nouvelles hypothèses ; il ne sait pas, non
plus, d’où est venu le pétrole : nulle certitude, rien que des
hypothèses. Il ne sait pourquoi, il n’y a pas tellement longtemps,
une épaisse couche de glace recouvrait la majeure partie de
l’Europe et de l’Amérique du Nord (…) ; la présence de palmiers
à l’intérieur du cercle polaire le déconcerte, et il est incapable
d’expliquer par quel phénomène la même faune se trouve emplir
les lacs intérieurs du vieux monde et ceux du nouveau monde. Il
ignore aussi bien d’où vient le sel des mers. »
L’auteur de cette diatribe en 1950 se nommait Immanuel Velikovsky, un
scientifique du siècle dernier. Elle reste d’actualité même si les zones d’ombres se
réduisent peu à peu. Elle date de l’ouvrage Worlds in Collision (Mondes en
collision), et nous avons cité la traduction française des Éditions Le Jardin des
Livres (2003).
NRYN : l’origine inconnue de notre humanité résulte d’une longue enquête sur
nos origines et pourrait débuter par une variante de la diatribe de Velikovsky : Ici
commence l’Homo « amnesius », celui qui a perdu la mémoire de sa propre
histoire.
NRYN : L’origine inconnue de notre humanité
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Le premier sapiens : l’Homme de Djebel Irhoud (Maroc)
Auteur : Neanderthal-Museum, Mettmann. CC BY-SA 4.0. Source : Wikimedia Commons
1. Dévonien, etc.
Les datations
Nous allons ouvrir une parenthèse sur les méthodes de datations actuelles.
Supposons que vous soyez victime d’un naufrage et que vous échouiez sur une île
déserte. Le choc provoque (en plus) une amnésie mais comme beaucoup de
personnes dans ce cas, il vous reste des connaissances « pratiques ». Par curiosité,
vous souhaitez connaitre votre âge. Pour vous « dater », vous allez mesurer votre
taille (avec les moyens du bord), vous laisserez s’écouler une année et vous la
mesurerez à nouveau. Votre première mesure indique 179 centimètres. Un an plus
tard, la seconde indique 180 centimètres. Vous avez donc grandi d’un centimètre
en un an. Vous posez l’hypothèse qu’on grandit d’un centimètre par an et vous
déduisez que vous avez… 180 ans.
Votre méthode est ingénieuse, vos mesures sont justes mais le résultat est faux.
Pourquoi ? Vous avez posé une « constante » : on grandit d’un centimètre par an.
Toutes les méthodes de datation (sans exception) en posent sur le long terme. Une
maxime d’Héraclite d’Éphèse (un philosophe grec du 6e siècle avant notre ère)
NRYN : L’origine inconnue de notre humanité
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résume le problème : « Rien n’est constant, sauf le changement ». La croissance
d’un individu change dans le temps. Or, sur cette île déserte, en état d’amnésie,
vous ne pouviez plus le savoir.
Nous vivons tous sur une île déserte (une petite planète bleue) et en état d’amnésie,
car nos plus vieux écrits datent de quelques milliers d’années seulement. Par
exemple, lorsque la géologie affirme que telle strate (couche) géologique date de
500 millions d’années, elle se base sur une vitesse de sédimentation observée sur
plusieurs décennies dans la région. Ensuite, elle pose l’hypothèse que cette vitesse
reste constante depuis cette époque reculée. La méthode est habile (et souvent
couplée avec d’autres), les mesures sont excellentes mais le résultat reste faux.
Notre intellect exige des certitudes et ne peut pas évoluer en permanence dans un
océan de doutes. De toute façon, qu’une couche géologique date de 500, 50 ou 5
millions d’années, cela ne nuit pas à la recherche. On doit simplement éviter de
prendre des « datations-vessies » pour des lanternes. Enfin, on rappellera que la
pierre et toute construction associée restent impossibles à dater.
Le dévonien
La quatrième période du paléozoïque (ex-ère primaire) se nomme le dévonien. Il
débute il y a 420 millions d’années et dure 60 millions d’années. Durant cette
période, les poissons évoluent vers les amphibiens et les insectes commencent à
coloniser les habitats terrestres. Officiellement, les mammifères n’existent pas
encore.
En juillet 2005, un jeune paléontologue amateur, Mohamed Zarouit, découvre un
crâne fossilisé près d’Erfoud (Maroc) sur le site dit Tafilalet, réputé pour ses
fossiles. Le site date du dévonien. Le Dr Alaoui Abdelkader, radiologue et directeur
de l’hôpital de Moulay Ali Chrif (dans la province d’Errachidia), effectue un
examen avec un scanneur à rayon X. Il révèle un crâne d’une densité très faible. Il
porte des caractéristiques humanoïdes : position du trou occipital (centrée),
mâchoire (courte et parabolique), angle symphysaire (obtus et en retrait), front
(haut et bombé) et formule dentaire estimée à trente-deux dents. À en juger par les
dents de sagesse non usées, nous parlons d’un adulte.
La paléoanthropologie distingue plusieurs terminologies pour notre espèce
humaine : le sapiens, l’homme de Cro-Magnon et le sapiens sapiens (deux fois).
Plus généralement, le genre dit Homo réunit toutes les espèces qui répondent à
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trois critères : une bipédie permanente (mais pas forcément exclusive), une
capacité crânienne supérieure à 550 centimètres cubes et une activité culturelle (la
fabrication d’outils, au minimum).
Nous sommes des sapiens. L’homme de Cro-Magnon désigne une variante
découverte sur un site dit Cro-Magnon en Dordogne (France). Enfin, la
paléoanthropologie abandonne la terminologie sapiens sapiens car elle l’utilisait
pour nous différencier d’un autre présumé sapiens : l’homme de Neandertal.
Pour revenir au crâne fossilisé de l’oasis du Tafilalet, on doit préciser que ses traits
simiesques s’opposent aux caractéristiques du genre Homo de son crâne. Ensuite,
les premiers primates (connus) apparaissent officiellement 300 millions d’années
plus… tard. Enfin, ce crâne pose un autre problème : il n’atteint pas la taille d’une
pomme (…)
Le carbonifère
La période du carbonifère succède à celle du dévonien et dure également 60
millions d’années. Elle se caractérise par l’apparition des premiers grands arbres.
En 1981, en explorant une mine de charbon désaffectée à ciel ouvert, près de
Mahanoy (Pennsylvanie), un résident de Shenandoah, Ed Conrad, découvre ce qui
ressemble à un crâne pétrifié. Il l’extrait d’une couche d’anthracite, une roche
sédimentaire d’origine organique. L’anthracite demeure le type de charbon le plus
ancien et date d’au moins 280 millions d’années. Le crâne comprend un palais et
une prémolaire à double racine mais il n’appartient pas au genre humain : on parle
d’un anthropoïde de grande taille.
Un an plus tard, en 1982, sur le même site, Ed Conrad trouve d’autres ossements
pétrifiés : un calvarium (un crâne sans mandibule et sans face), un fémur, un pied,
etc. L’anthropologue américain, Wilton M. Krogman (1903-1987), un des
fondateurs de l’anthropologie physique aux États-Unis, analysera le calvarium. Il
« aurait » confié à Conrad que le crâne appartenait au genre humain mais en
public, il évitait le sujet.
Concernant la période du carbonifère, on peut évoquer une autre découverte
insolite. En 1885, le journal The American antiquarian publiait un article
concernant une découverte en 1880 dans les monts de Cumberland (Kentucky).
Dans une couche de grès carbonifère, une série d’empreintes fut mise à jour : celles
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d’un ours, d’un animal comparable à un grand cheval et celles de pieds. J.-
F. Brown, professeur au Berea College (Berea, Kentucky), étudia ces empreintes.
De nos jours, l’étude reste introuvable.
Ces découvertes du carbonifère partagent un dénominateur commun : l’actuel
territoire américain. Or, à l’époque, il se trouvait à l’ouest du continent unique, la
Pangée, dans une région tropicale.
On récapitule et l’on commence par le crâne d’Erfoud au Maroc qui nous oriente
vers un primate lilliputien doté de caractéristiques humanoïdes. Son antériorité
remonte à au moins 360 millions d’années. On continue avec le crâne de Mahanoy
en Pennsylvanie qui pourrait appartenir au genre humain (distinct du genre
actuel) dont l’ancienneté remonte à 300 millions d’années. Enfin, à l’époque, sur
l’ancien continent unique, le Maroc actuel faisait face à la… Pennsylvanie.
La paléoanthropologie connait ces deux découvertes car les fossiles sont
documentés et en bon état. L’Homme peut-il revendiquer 300 millions d’années ?
À l’heure actuelle, une telle question déclenche dans le meilleur des cas la dérision.
Pourtant, la paléoanthropologie ne pourra ignorer indéfiniment les crânes pétrifiés
(déjà découverts et à venir).
Le jurassique
La deuxième période du mésozoïque (ex-ère secondaire) se nomme le jurassique.
Elle débute il y a 200 millions d’années et s’étale sur 55 millions d’années. On ne
présente plus cette période surnommée « âge des dinosaures ». On peut
néanmoins rappeler qu’elle marque aussi la naissance officielle des mammifères
sur Terre.
En juillet 1877, l’Eureka Newspaper évoque une découverte à Spring Valley dans
le comté d’Eureka (Nevada). Quatre prospecteurs extraient d’une roche de
quartzite brune du jurassique les artéfacts suivants : une moitié de fémur et des os
de genou, de jambe et de pied. Compte tenu de la taille des os, on parle d’un
primate qui mesurait 3,5 m.
On continue avec une affaire rocambolesque. En 1885, un certain Dyer prospecte
pour trouver du minerai de fer dans le comté d’Antrim (Irlande). Ce comté abrite
le site de Portrush et un sill (une couche de roche magmatique) de dolérite (riche
en fer). Des calcaires du jurassique surmontent ce site. Il finit par déterrer une
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« momie » pétrifiée de 12,2 pieds de haut, soit 3,7 m. Un « détail » détone : le pied
droit intact de la momie montre six… orteils. Ensuite, Dyer se promène à Dublin,
Liverpool et Manchester où il expose sa momie en faisant payer un droit d’entrée
de six pence (l’équivalent d’une ou deux heures de travail pour un ouvrier). Puis,
las des voyages, il sous-traita à un certain Mr Kershaw. Aux dernières nouvelles, le
musée du Somerset (Taunton, Cornouailles) abrite cette momie.
Lors de cette période, la biodiversité semble placée sous le signe du gigantisme. Le
supposé humain de grande taille de Portrush doté de six orteils ne nous contredira
pas. Gageons qu’à cette hauteur-là, un sixième orteil possède son utilité.
On sait que lors d’une période antérieure, le carbonifère, un phénomène
d’enfouissement massif de carbone a pu conduire à un surplus d’oxygène dans l’air
(jusqu’à 25 %). Ce taux élevé pourrait expliquer le gigantisme de certains insectes
et amphibiens. Ces derniers sont dotés de systèmes respiratoires complexes mais
on note une corrélation entre la taille et la capacité à absorber de l’oxygène.
Même si une corrélation n’induit pas forcément une relation de cause à effet, les
hypothèses restent déroutantes. Par exemple, le taux d’oxygène dans l’air pourrait
conditionner la taille des animaux. Cela revient à suggérer que la proportion
d’octane dans l’essence conditionne la taille d’un moteur. Une autre hypothèse
existe : le gigantisme de la végétation. Du coup, la faune doit grandir pour atteindre
sa nourriture.
Ce gigantisme ne pouvait pas durer et la théorie principale ne pointe pas du doigt
une raréfaction des ressources de la biosphère. En 1980, une équipe de l’Université
de Californie analysa des sédiments d’une couche argileuse (de Gubbio, en Italie)
estimée à 65 millions d’années. Elle contenait un fort taux d’iridium, un métal
extrêmement rare sur Terre mais présent dans des météorites. Cette équipe
concluait que cet iridium provenait de la chute d’un astéroïde. Cela dit, la théorie
reste fragile, car les dinosaures ont pu s’éteindre avant la chute de cet objet céleste.
Le Popol Vuh
Pour revenir au primate de Spring Valley et à l’humain de Portrush, ils auraient
vécu des dizaines de millions d’années avant l’apparition officielle du primate. En
clair, le genre humain et les dinosaures pourraient avoir cohabité sur notre planète.
NRYN : L’origine inconnue de notre humanité
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On connait la proximité génétique du primate et de l’humain. Et lorsque le primate
apparaît, l’humain suit. On peut donc poser l’hypothèse suivante : une humanité
précéda la nôtre puis s’éteignit. Rien de moins.
Un autre indice inattendu soutient l’hypothèse.
Le livre sacré des Quichés du Guatemala se nomme le Popol Vuh. Un illustre
inconnu rédigea l’original entre 1554 et 1558. Il semblait soucieux de compiler des
traditions orales antiques. Cette version utilisait une écriture maya dite
« latinisée » et suggère que l’auteur était un religieux catholique maya. L’original
n’existe plus. À la fin du 17e siècle, un dominicain, le frère Francisco Ximénez,
dirigeait le couvent de Santo Tomas Chuila (Guatemala). Il obtint l’original des
Quichés de la ville et le traduisit en espagnol. Enfin, il le présenta (avec le texte
original) dans un ouvrage intitulé Empiezan las historias del origen de esta
provincia de Guatemala (« Ainsi commence l’histoire des origines de cette
province du Guatemala »).
Ximénez propose une traduction littérale dont la lecture reste fastidieuse. Nous
allons donc nous intéresser à la traduction française de Charles Étienne Brasseur
de Bourbourg (1814-1874). Ce dernier vécut quinze ans dans plusieurs régions du
Mexique et d’Amérique centrale. On le connait surtout pour sa traduction du
manuscrit Troano (dit codex de Madrid). De nos jours, cette traduction reste une
référence pour l’étude de l’écriture maya.
Nous nous contenterons de courtes citations du Popol Vuh.
« Voici le récit comme quoi tout était en suspens, tout était calme
et silencieux ; tout était immobile, tout était paisible, et vide était
l’immensité des cieux. Voilà donc la première parole et le premier
discours. Il n’y avait pas encore un seul homme, pas un animal ;
pas d’oiseaux, de poissons, d’écrevisses, de bois, de pierre, de
fondrières, de ravins, d’herbe ou de bocages : seulement le ciel
existait. La face de la terre ne se manifestait pas encore : seule la
mer paisible était et tout l’espace des cieux (…) Il n’y avait rien
qui existât debout ; (il n’y avait) que l’eau paisible, que la mer
calme et seule dans ses bornes ; car il n’y avait rien qui existât.
Ce n’était que l’immobilité et le silence dans les ténèbres, dans la
nuit. »
NRYN : L’origine inconnue de notre humanité
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« La face de la terre ne se manifestait pas encore : seule la mer paisible était ». Ce
texte décrit l’état de notre planète avant l’émergence du continent unique. On
rappelle que la plus ancienne copie de ce texte date de l’an 1701. Comment peut-
on expliquer une telle connaissance à cette époque ?
Les traditions orales regroupaient l’effort de mémoire des populations antiques au
même titre que l’Histoire représente l’effort de mémoire de notre époque. Dans un
monde moderne, les livres véhiculent notre mémoire mais dans un monde ancien,
faute d’écriture, cela exigeait un autre support.
On pourrait objecter que ce texte ne décrit pas notre planète mais une région
maritime autrefois sans terre émergée et sans vie. De plus, les termes « planète »
et « monde » brillent par leur absence. On enchaine donc avec une seconde
citation.
« Mais véritablement ce n’était pas lui Vukub-Cakix qui était le
soleil ; seulement il s’enorgueillissait de ses pierreries, de ses
richesses. Mais en réalité sa vue terminait où elle tombait et ses
yeux ne s’étendaient pas sur le monde entier. Or, on ne voyait pas
encore la face du soleil, de la lune ni des étoiles ; il ne faisait pas
encore jour. Ainsi donc Vukub-Cakix se faisait superbe (à l’égal)
du soleil et de la lune, la lumière du soleil et de la lune n’ayant pas
encore commencé à briller et à se manifester : seulement il
désirait s’agrandir et (tout) surpasser. »
Cette fois, le texte évoque le « monde entier » mais ce n’est pas le plus intéressant.
« Or, on ne voyait pas encore la face du soleil, de la lune ni des étoiles ; il ne faisait
pas encore jour ». On parle donc d’une époque où la densité de l’atmosphère ne
permettait pas de distinguer les astres.
Nous distinguerons deux hypothèses. Soit ceux qui perpétuaient cette tradition
« poétique » ont vu juste (sans le savoir) sur le contexte de formation de notre
planète. Soit ceux qui initièrent cette tradition furent en présence d’artéfacts
archéologiques produits par une humanité… précédente.
NRYN : L’origine inconnue de notre humanité
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Un genre d’hominidé sans descendance humaine connue : Erectus
Auteur : Hay Kranen. CC BY-SA 4.0. Source : Wikimedia Commons
2. Les premiers pas
L’évolution
Le terme « évolution » peut prêter à confusion : il peut désigner le changement en
général ou la progression en particulier. Depuis l’Antiquité, les savants
recherchent les moteurs de ce changement. En ce qui concerne les êtres vivants,
on devra patienter jusqu’au 19e siècle. Jean-Baptiste de Lamarck (1744-1829), un
naturaliste français, proposa la première théorie matérialiste dite transformiste.
En résumé, les comportements et les organes des êtres vivants se transforment
pour s’adapter à leur milieu.
En outre, cette théorie considère que les êtres vivants peuvent transmettre ces
transformations à leur progéniture. Rappelons qu’à l’époque, l’ADN n’était pas
connu. En 1883, Friedrich Leopold August Weismann (1834-1914), biologiste et
médecin allemand, invalidera la théorie de Lamarck en démontrant la « continuité
du plasma germinatif ». En résumé, les caractères acquis (non innés) ne se
transmettent pas à la progéniture.
NRYN : L’origine inconnue de notre humanité
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À partir de 1883, il ne restera que la théorie (datant de 1859) de Charles Darwin
selon laquelle les êtres vivants subissent une sélection naturelle. C’est l’équivalent
naturel de la sélection artificielle pratiquée par les éleveurs. On profite de
l’occasion pour évoquer le préjugé selon lequel la sélection naturelle favorise les
plus forts. En fait, elle privilégie les plus éveillés car les dominants demeurent
toujours assez sots pour se quereller et s’entretuer. Darwin décédera en 1882, soit
un an avant la publication de la théorie de Weismann qui mettait fin à celle de
Lamarck.
Depuis, la communauté scientifique cherche le « moteur ». En 1942, Julian Sorell
Huxley (1887-1975), un biologiste britannique, réalise une synthèse de plusieurs
travaux et la baptise théorie… synthétique. On peut préciser que l’ADN est
désormais connu. Selon cette théorie, le moteur se résume à des mutations
aléatoires du patrimoine génétique. Ensuite, la sélection naturelle « filtre » ces
mutations.
Cependant, Darwin et Lamarck n’ont pas dit leur dernier mot. Le néo-darwinisme
défend l’idée que la sélection naturelle puisse abriter son propre « moteur ». Enfin,
selon le néo-lamarckisme, des phénomènes « épigénétiques » pourraient
transmettre des transformations acquises à la progéniture.
Le débat reste si animé qu’il occulte un sujet : la trilogie progression, stagnation et
régression. Si les transformations demeurent aléatoires, comment peut-on
« gagner » (progresser) à tous les coups ? La sélection naturelle peut aider mais on
ne peut prouver son infaillibilité. En d’autres termes, l’existence potentielle d’une
ou plusieurs humanités antérieures à la nôtre n’invalide pas la théorie. À ce sujet,
pourquoi serait-ce si important de revendiquer une primeur sur notre planète ?
La bipédie
À ce jour, le bipède partiel le plus ancien est l’Ardipithecus ramidus apparu il y a
5 millions d’années environ. Il n’eut aucune descendance humaine. Le second
connu s’appelle l’australopithèque et revendique une ancienneté de 4,2 millions
d’années. Lui aussi n’aura pas de descendance humaine.
À propos des célèbres bipèdes (partiels), Lucy et Abel, on peut préciser que la
première était une Australopithecus afarensis et que le second était un
Australopithecus bahrelghazali. En d’autres termes, ils n’intègrent pas notre arbre
généalogique.
NRYN : L’origine inconnue de notre humanité
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Le genre Homo, lui, se caractérise par une bipédie complète. Deux espèces
apparaissent quasi simultanément en Afrique : Homo habilis et Homo rudolfensis.
Enfin, un demi-million d’années plus tard, une troisième espèce apparaît sur toute
la planète : l’Homo erectus dont la branche africaine se nommera ergaster.
Le séisme
La paléoanthropologie (ou paléontologie humaine), une branche de
l’anthropologie physique (ou de la paléontologie), étudie l’évolution humaine.
Créée en 1835 par le physicien français François Arago, la revue Comptes rendus
de l’Académie des sciences (France) permet aux chercheurs de faire connaitre
rapidement leurs travaux à l’international. La revue se décline en sept titres et nous
allons nous intéresser au titre Palévol (Paléoanthropologie & évolution). Nous
allons nous intéresser au volume 15 de mars 2016 (pages 279-452, en anglais) que
nous résumerons sommairement.
On y apprend qu’une équipe de la Society for Archaeological and Anthropological
Research (Chandigarh, territoire de l’Inde) découvrit (en 2009) au lieu-dit Masol
des traces d’une activité du genre Homo datée de la fin du tertiaire (2,6 millions
d’années). Au sujet des traces, on parle d’outils lithiques et de découpes réalisées
avec ces outils sur des fossiles de bovidés.
Pour résumer, cette activité précède d’un demi-million d’années notre présumé
ancêtre, l’ergaster d’Afrique (1,9 million d’années) dont la plus ancienne trace
connue d’activité remonterait à 2,55 millions d’années.
Pour la paléoanthropologie, c’est l’équivalent d’un séisme. En d’autres termes,
pour soutenir la théorie de l’origine africaine de l’humanité, la paléoanthropologie
se retrouve dans l’obligation de trouver une activité plus ancienne en Afrique.
En outre, on apprend qu’une grotte chinoise, située à la même latitude que Masol,
montre des traces d’industrie lithique et abrite un fragment de mandibule
d’hominidé. Ce fragment, daté de 2,48 millions d’années, n’a pas encore livré tous
ses secrets et son appartenance au genre Homo reste à confirmer.
NRYN : L’origine inconnue de notre humanité
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Habilis
L’Africain habilis revendiqua longtemps l’invention des premiers outils taillés en
général et des haches en particulier. Ces outils dateraient de 2,5 millions d’années.
Cela dit, le plus ancien habilis découvert (Koobi Fora, Kenya) date de 1,9 million
d’années seulement. À propos du rudolfensis, le plus ancien connu (Koobi Fora,
Kenya) vivait à la même époque.
Avant de s’éteindre, habilis aurait-il évolué, stagné ou régressé ? On sait que cet
hominidé ne possédait pas d’aptitude pour la chasse et qu’il se nourrissait de
charognes. En matière de progression, ce n’est pas encourageant.
Considérons les datations et les dimensions des boîtes crâniennes des habilis
découverts (tout du moins de ceux dont on a retrouvé le crâne). Kamoya Kimeu
découvre en 1973 sur le site de Koobi Fora un spécimen vieux de 1,9 million
d’années (Ma). Sa boîte crânienne mesure 510 centimètres cubes. On passe sur le
fait que cela reste inférieur au seuil qui définit le genre (550 cm3). Peter Nzube
découvre en 1968 dans les gorges d’Olvudai (Tanzanie) un habilis vieux de 1,8
million d’années. Son crâne mesure un peu de moins de 600 cm3. Enfin, Paul Abell
découvre en 1973 sur le site de Koobi Fora un spécimen vieux de 1,7 million
d’années. Son crâne doit se contenter de 582 cm3. En résumé, c’est au mieux de la
stagnation. Finalement, il s’éteint sans descendance connue.
Le rudolfensis ménage le suspense (faute de crânes) mais il s’est éteint beaucoup
plus tôt que son contemporain habilis.
Erectus
Selon la théorie de l’origine africaine, l’erectus dit ergaster est notre ancêtre. Il naît
il y a 1,9 million d’années et il s’éteint un million d’années plus tard. Un des
meilleurs représentants de cette espèce demeure l’adolescent de Turkana (Kenya),
vieux de 1,6 million d’années. Sa capacité crânienne approchait les 1 000
centimètres cubes et à l’âge adulte, il aurait pu atteindre 1,90 m. C’était
prometteur.
Or, en Afrique, tous les reliquats ergaster (ossements, crânes) postérieurs à cet
adolescent demeurent plus primitifs. En résumé, à moins d’une découverte qui
change la donne, l’ergaster régressa. Pour combler un peu le fossé entre lui et nous,
certains proposent (faute de mieux) l’erectus asiatique comme chainon manquant.
NRYN : L’origine inconnue de notre humanité
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L’erectus se décline dans plusieurs versions sur toute la planète. Du coup, deux
théories s’affrontent en paléoanthropologie. La première soutient l’origine
africaine. La seconde propose une origine multirégionale et considère que nous
sommes des descendants de différents erectus régionaux. L’enjeu peut se résumer
ainsi : formons-nous une humanité « au singulier ou au pluriel » ?
Enfin, l’erectus asiatique n’aide en rien : entre les spécimens Sangiran 17 et
Ngandong 7, c’est une moyenne constante de 1 050 cm3 pendant 860 000 ans. En
résumé, on parle au mieux de stagnation. En fait, c’est pire : le plus récent erectus
de notre humanité (vieux de 50 000 ans seulement), l’Homo floresiensis, fut
découvert sur l’île de Florès (Indonésie) en 2004. Il mesure… un mètre. Donc, en
plus, sa taille régresse…
NRYN : L’origine inconnue de notre humanité
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La population doyenne de notre humanité : les San
Auteur : Nicolas M. Perrault. CC0 1.0. Source : Wikimedia Commons
3. Les genres humains
La colonie
Zecharia Sitchin (1920-2010) naît le 11 juillet à Bakou (République d’Azerbaïdjan,
ex-Union soviétique). Ensuite, il vit en Palestine dite mandataire (sous mandat
britannique de 1923 à 1948). Diplômé en économie de l’Université de Londres, il
devient éditeur et journaliste en Israël, avant de s’installer à New York en 1952. Il
est connu pour ses ouvrages qui défendent une théorie controversée. Cette
dernière se source dans les travaux d’une cinquantaine d’auteurs (linguistes,
archéologues, orientalistes, chercheurs…) et plus précisément dans des
traductions de tablettes cunéiformes de l’époque prébabylonienne.
En fait, Sitchin utilise à foison les traductions de Samuel N. Kramer (1897-1990)
et d’Ephraim A. Speiser (1902-1965), deux chercheurs de l’université de
Pennsylvanie.
Selon Sitchin, plusieurs tablettes prébabyloniennes révèlent (par fragments)
l’histoire d’une « colonie » sur Terre fondée il y a 450 000 ans par des…
NRYN : L’origine inconnue de notre humanité
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astronautes. Il publia son hypothèse en 1976 sous le titre The 12th Planet. Sans
préjuger, nous allons tenter d’en résumer le contenu.
Il y a 450 000 ans, une civilisation installe une colonie minière sur notre planète.
Un individu nommé Enlil la dirige. Il deviendra un des personnages du panthéon
sumérien. Les membres de son équipage passeront également à la postérité : sous
le nom d’Anounnaki, ils alimenteront les légendes sumériennes. Le premier forage
minier aurait eu lieu dans les eaux de l’actuel golfe Persique.
Il y a 430 000 ans, le climat de la Terre s’adoucit et la colonie augmente ses
effectifs. Malgré cela, la production minière fléchit et le forage se déplace au sud
du continent africain. Le chef de mission s’appelle Enki (un autre membre du
panthéon sumérien). Ce dernier, malgré son âge (au moins 20 000 ans…), semble
loin de la retraite puisqu’il fait bâtir de nouvelles installations. Enfin, il y a 300 000
ans, la mission crée sept établissements en Mésopotamie du Sud dont une « base
spatiale », un centre de contrôle, un centre métallurgique et un centre médical.
Le centre médical et la cité antique de Shuruppak se confondent. Le site date du 3e
millénaire avant notre ère et se trouve à moins de 200 kilomètres au sud-est de
Bagdad (au lieu-dit Tell Fara). Ensuite, le centre métallurgique et la Bad-Tibira de
Sumer se confondent également. L’archéologie cherche toujours son
emplacement. La Grèce antique la nommait Panti-Biblos (en référence à la Byblos
phénicienne ?).
Le centre de contrôle et la cité sumérienne Sippar se confondent également. Le site
date du 2e millénaire avant notre ère et se situe au nord-ouest de l’antique
Babylone (au lieu-dit Abu Habbah). Enfin, la « base spatiale » et la Nippur de
Sumer se confondent aussi. L’archéologie connait bien ce site du 6e millénaire
avant notre ère (période d’Obeïd). Cela dit, aucune technologie médicale,
métallurgique ou… spatiale ne fit l’objet d’une découverte. De toute façon, la durée
de vie du verre et de l’acier (non entretenu) ne dépasse guère cinq mille ans et on
parle de supposés sites technologiques soixante fois plus âgés.
Plutôt que d’épiloguer sur la pertinence de cette théorie, nous allons proposer une
projection. Dans un lointain futur, qu’est-ce qui nous empêchera de coloniser un
monde éloigné pour exploiter certaines de ses ressources minières ? Si ce monde
est déjà doté d’une biosphère, c’est « tout bénéfice » : nous pourrons profiter de
l’environnement et cela nous évitera de vivre « confinés ».
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Reconnaissons que notre biosphère possède des atouts. Enfin, en sachant que nous
voyageons dans l’espace depuis 1963, pourquoi aurions-nous la primeur de
l’exploration spatiale ?
Neandertal
Après avoir exploré la possibilité que notre planète ait abrité des « colonies », nous
allons reprendre le cours de notre évolution. L’homme de Neandertal serait un
descendant d’un ou plusieurs erectus régionaux. Si l’on considère la théorie de
l’origine africaine, il cesse d’être notre « cousin » car on ne peut plus le lier à
l’ergaster d’Afrique. A contrario, si l’on considère la théorie multirégionale,
Neandertal redevient un membre de la famille…
Il se répartissait en deux groupes : les « généralistes » (ou « adaptables ») et les
« classiques ». Les généralistes apparaissent en premier. Or, ils engendrèrent une
descendance dite classique et surtout, plus primitive. Pire : un aïeul de ces
généralistes, l’Homo heidelbergensis (Heidelberg, Allemagne) les surpassait en
termes d’évolution. Pour résumer, cette branche d’hominidés ne cessait de
régresser.
Un biologiste de Gijón (Espagne), Juan Luis Doménech Quesada, remet en cause
les hypothèses les plus citées concernant l’extinction du Neandertal : compétition
avec les sapiens (nous) ou inadaptation au froid. Cette dernière hypothèse fait
sourire : le Neandertal généraliste s’adaptait particulièrement bien aux climats les
plus rudes.
Son extinction pourrait être due à une spécialisation croissante et excessive. Ce
genre humain possédait des capacités intellectuelles intéressantes mais sa
constitution restait trop primitive. Ce serait la raison pour laquelle la
paléoanthropologie observe de multiples malformations chez lui. Le dénominateur
commun de ces observations porte un nom : l’acromégalie. C’est un trouble
hormonal qui déclenche une augmentation singulière de la taille des pieds et des
mains et une déformation du visage. Il peut aussi provoquer des déformations
osseuses (scoliose, saillie du sternum), une baisse de l’audition, un vieillissement
accéléré, une augmentation du volume du foie (hépatomégalie), de la thyroïde
(goitre possible), du cœur (cardiomégalie), etc.
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Le Neandertal semble avoir cumulé des maladies chroniques avant de s’éteindre.
Doménech souligne que sa morphologie ne s’adaptait plus à une diversification
croissante des activités. Mais il ne s’arrête pas en si bon chemin et pose une
question : la régression de cette branche d’hominidés reste-t-elle une exception à
la règle ?
Sapiens
Du point de vue de la paléoanthropologie, nous sommes des sapiens. Notre
spécimen le plus ancien reste l’Homme de Djebel Irhoud (Maroc). Son antériorité
remonterait à 300 000 ans.
Nous commencerons par citer Darwin : « Natura non facit saltum ». En d’autres
termes, la nature ne fait pas de saut et l’on ne passe pas de A à C sans passer par B.
Or, entre l’erectus (ergaster ou pas) et nous, les dizaines voire les centaines de
génotypes intermédiaires (les fameux « chainons manquants ») manquent
toujours à l’appel. Combien en avons-nous retrouvé en un siècle de fouilles ? Zéro.
Du coup, on peut se demander si c’est encore la peine de creuser.
Nous pourrions considérer le fait que nous descendons d’une longue lignée
humaine sans lien avec l’erectus. Cela dit, cette hypothèse se confronte à la même
problématique que les chainons manquants. Combien de sapiens « archaïques »
âgés entre deux millions d’années et 300 000 ans avons-nous découverts ? Zéro.
Quand on sait que la découverte du sapiens de Djebel Irhoud remonte à 1933, ce
n’est guère encourageant.
De toute évidence, concernant notre évolution, « quelque chose » nous échappe.
Par défaut, l’anthropologie pose le principe d’une évolution « linéaire » mais les
indices présentés dans les chapitres précédents indiquent que notre évolution nous
réserve encore de nombreuses surprises.
Amilius
Edgar Cayce (1877-1945) était un thérapeute de la première moitié du XXe siècle.
Il pratiquait l’hypnose et doit sa renommée à ses « lectures de vie » (1923-1944)
sous « autohypnose » que ses assistants s’empressaient de compiler et de
numéroter (plus de 14 000 au total). Cayce, illettré, utilise parfois un vocabulaire
déroutant qui peut mener à différentes interprétations.
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Pour évaluer sa crédibilité, nous analyserons deux de ses « lectures » en précisant
la numérotation d’origine.
(364-4) Il y a 250 000 ans, le développement scientifique était si avancé qu’un
certain Amilius « transposait » des matériaux d’un endroit de l’Univers à un autre
(sic). D’une façon générale, c’était un âge « aérien », « électrique » et « atomique ».
Cette période finira mal et Cayce évoque des « pollutions ».
Le nom Amilius dériverait du latin aemulus (émule) à l’origine du prénom Émile.
Le verbe transposer serait issu du latin transponere (transporter, transférer). Le
fait d’évoquer l’existence de plusieurs univers détonne mais ce concept date du
philosophe grec Anaximandre (6e siècle avant notre ère).
Cette « lecture » non datée reste antérieure à l’année 1944. Dans le contexte, le
terme « atomique » peut surprendre mais les journaux américains commencent à
évoquer le sujet dès 1943 (même si les autorités exigent la discrétion). Enfin, en
1944, notre société se soucie peu (voire pas du tout) des « pollutions ».
(364-6) À cette époque, les « navires de l’air » étaient fabriqués à partir d’un
alliage aluminium-uranium, très léger. Pour le décollage, ils utilisaient une
combustion mais pour le vol, ils utilisaient une propulsion par « conducteurs ».
Concernant l’alliage aluminium-uranium, nous n’avons trouvé aucun document
antérieur à 1944. Concernant une propulsion par conducteurs, on parle d’un
accélérateur MHD (magnétohydrodynamique). C’est le physicien Bela Karlovitz
qui développa le premier générateur d’électricité du genre entre 1938 à 1944. En
résumé, pour un illettré, Cayce « lit » beaucoup (ou est bien entouré).
Aucun artéfact archéologique ne soutient (pour l’instant ?) les « lectures » de
Cayce. Cela dit, l’hypothèse qu’une humanité précéda la nôtre sur Terre additionne
les indices. Enfin, on reportera la question induite : où est-elle passée cette « ex-
humanité » si avancée ?
Les San
Pour la génétique des populations (nous y reviendrons), l’haplogroupe génétique
le plus ancien demeure le A. Sa plus grande fréquence se trouve en Afrique au sein
de la population San (une terminologie qui remplace peu à peu celle des Bushmen).
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Cette population vivrait sur ce continent depuis au moins 50 000 ans. Ses
croyances et ses traditions pourraient donc dater d’une époque très reculée.
Comme elle pourrait revendiquer le statut de doyenne de notre humanité, on
pourrait penser qu’elle puise ses croyances dans l’animisme. Or, dans la
mythologie San, l’idée d’un créateur unique (appelé la Mante) est répandue. Celle
des Kung (une ethnie San) propose une variante avec deux divinités : le grand,
créateur et omnipotent, et le petit qui lui est subordonné. Enfin, les morts sont
emportés au ciel où ils servent le « grand Dieu ».
On ne peut même pas argumenter sur une possible influence de nos religions
monothéistes : chez les San, la dualité du bien et du mal reste un concept
totalement inconnu. Si la population San est la « doyenne », comment avons-nous
pu sombrer dans l’animisme et le polythéisme ?
Pour revenir à la génétique des populations, elle étudie la reproduction des…
populations. Auparavant, on étudiait l’évolution du point de vue des individus
seulement.
Les individus forment une distribution de génotypes mais ce sont les populations
qui engendrent ces génotypes. Ces derniers contiennent l’information portée par
le génome (ADN) d’un organisme. Le nôtre contient entre 28 000 et 34 000 gènes
répartis sur 46 chromosomes groupés en 23 paires. Une de ces paires est composée
des chromosomes qui déterminent le sexe d’une personne : deux chromosomes X
pour les dames et un duo X et Y pour les messieurs.
La génétique des populations utilise le chromosome Y comme « marqueur » et
nous allons nous y intéresser. Un autre marqueur existe : un génome satellite dit
mitochondrial (ADNmt) transmit par la mère. Son nom fait référence à des
mitochondries présentes dans des cellules dites eucaryotes.
Les individus ne portent pas tous le même chromosome Y. Ce dernier se décline
généralement en vingt haplogroupes. Pour les distinguer, les généticiens utilisent
les vingt premières lettres de l’alphabet (de A à T). On peut parler d’arbre génétique
car le A aurait engendré le B (via les mutations A1b et BT), etc.
Peut-on récolter des indices sur notre histoire en utilisant cet arbre ?
NRYN : L’origine inconnue de notre humanité
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Une femme hypothétique, « l’Ève » mitochondriale, serait la plus récente ancêtre
commune par lignée maternelle de l’humanité. Cela dit, des cas rares de
transmission d’ADN mitochondrial par le père existent. En tenant compte de la
vitesse de mutation (concept de l’horloge moléculaire) dans cet ADN, les calculs
font supposer que l’Ève mitochondriale vivait il y a 150 000 ans environ.
La phylogénie (ou phylogenèse) étudie les relations de parenté entre individus,
populations ou espèces. Selon cette discipline, Ève vivait en Afrique orientale. Les
calculs (150 000 ans) ne rejoignent pas l’ancienneté du sapiens (300 000 ans).
Enfin, le fait de défendre le domicile africain d’Ève masque un malaise entre la
génétique des populations et la théorie de notre origine africaine.
L’ADN mitochondrial compte 33 haplogroupes majeurs (de A à Z, plus 7
déclinaisons du L). Nous nous contenterons d’attirer l’attention sur des éléments
insolites. Par exemple, on passe directement du L3 d’Afrique de l’Est au duo M &
N de l’Extrême-Orient et de l’Océanie, et ce, sans laisser la moindre trace en Orient
et en Asie centrale.
Or, l’Extrême-Orientale M engendra la moitié de la population mondiale et
l’Océanienne N s’occupa de l’autre moitié. Enfin, l’haplogroupe R, principalement
présent en Océanie, engendra la majorité des populations du Caucase, du Moyen-
Orient et d’Europe de l’Ouest.
Comment peut-on migrer de l’Afrique vers le Pacifique sans laisser la moindre
trace en Asie ? On peut longer les côtes en sachant que la montée des océans finira
par effacer les traces. Cela suppose tout de même que, pendant tout ce temps, pas
un seul migrant ne s’installa à l’intérieur des terres de l’Asie.
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L’Antarctique
Auteur : Angie Agostino. Licence Pixabay. Source : Pixabay
4. La dernière glaciation
Au bord de l’extinction
Le nom de la dernière glaciation sur Terre varie selon les régions : glaciation de
Würm pour les Alpes, du Vistulien pour l’Europe du Nord et du Wisconsin pour
l’Amérique du Nord. Durant ce dernier épisode glaciaire, on trouvait des glaciers
de très grande étendue (appelés inlandsis) dans de nombreuses régions. En
Amérique, ils couvraient le Bouclier canadien, les Rocheuses et les Andes (Bolivie,
Patagonie). En Europe, on parle de l’Islande, des îles Britanniques et du nord de
l’Europe. En Asie, la glace recouvrait le nord de la Russie et de la Sibérie,
l’Himalaya et l’Hindou Kouch.
En se basant sur la glaciation alpine de Würm, la première période de grand froid
débute il y a 75 000 ans. Dans un premier temps, l’air reste humide puis s’assèche
progressivement. La forêt disparait lentement, laissant la place à la steppe. Après
une période interglaciaire, la seconde période de grand froid débute il y a 50 000
ans et atteint son paroxysme il y a 22 000 ans.
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Ensuite, le réchauffement s’accélère et s’effectue en deux temps. Pour commencer,
un léger changement orbital rapprocha la Terre de son Soleil et réchauffa les
régions sous le 60° de latitude nord. Ensuite, l’axe de rotation de notre planète
s’inclina et réchauffa l’hémisphère Nord (au-dessus du 60° de latitude). Du coup,
cet hémisphère bénéficia du surplus d’insolation dont profitait déjà le Sud depuis
un millier d’années environ.
Pour la paléoanthropologie et l’archéologie, c’est une période de « disette ». On
peut même se demander si l’humanité frôle l’extinction.
Revenons un peu sur notre narration : « un léger changement orbital rapprocha
la Terre de son Soleil ». Ce changement tombait à point nommé. Ensuite, « l’axe
de rotation de notre planète s’inclina ». La fonte des glaces pourrait l’expliquer.
Cela dit, cette inclinaison dura un millier d’années suite au changement d’orbite.
Or, cette durée devient encore un évènement planétaire très « approprié ». En
clair, sans ces deux coups de pouce du « destin », notre environnement actuel se
résumerait à une ère de glace.
L’âge des continents
Notre planète possède un noyau, le nife (nickel et fer). Ensuite, un magma (un
« manteau ») dit sima (silicium et magnésium) couvre ce noyau. Enfin, ce magma
se durcit en se rapprochant de la surface terrestre pour former la croûte
continentale dite sial (silicium et aluminium). Les continents se résument donc à
des « îles flottantes » et les montagnes à des « grumeaux ».
Un consensus se forme au sein de la géologie : à l’origine, la Terre n’abritait
probablement qu’un seul continent et un seul océan (le Pacifique selon Wegener).
Comment passe-t-on d’un à plusieurs continents ? Un continent unique se serait
fragmenté et les fragments auraient dérivé. Le fait que des continents
« s’emboîtent » soutient le point de vue, avec une mention particulière pour les
côtes brésiliennes et africaines. Enfin, des plaques continentales actuelles se
déplacent légèrement (de quelques centimètres à quelques mètres par an).
Pour prouver la dérive des continents, on doit démontrer le mécanisme qui la
déclenche. La première hypothèse de la géologie évoquait des tensions dans le
NRYN : L’origine inconnue de notre humanité
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manteau subi par l’écorce terrestre (travaux de Wegener). Cela dit, les calculs de
l’astrophysicien Harold Jeffreys invalidèrent l’hypothèse.
Le second mécanisme proposé (travaux de Du Toit) se résume à une variante : un
amollissement périodique et variable des couches intermédiaires du manteau (dû
à l’effet calorifique de la radioactivité). Il permettrait à l’écorce de se déplacer avec
d’inévitables plissements (les chaines montagneuses). En résumé, faute de preuve,
on demeure au stade des hypothèses.
Suite à des sondages (projet Mohole) au fond des fosses du Pacifique et de
l’Atlantique, on sait désormais que la chaleur du manteau terrestre ne correspond
pas aux définitions de la géologie. Cela dit, il reste impossible de déterminer si cette
chaleur provient d’une masse interne en surfusion ou de la radioactivité naturelle
du manteau (voire les deux).
Dans le cas d’une surfusion, on peut se demander si la masse interne du manteau
n’est pas en mesure de redessiner à l’occasion l’écorce terrestre.
En 1970, la marine américaine publia une photo qui montrait l’existence d’une
chaine dorsale sous-marine dans l’Atlantique. Elle sépare les Amériques de
l’Europe-Afrique. Depuis, on ne compte plus les découvertes similaires. En clair,
des montagnes et des volcans tapissent le fond des océans.
En 2004, dans la douzième édition de son Earth in Upheaveal, Immanuel
Velikovsky rappelle que les chaines montagneuses ne longent pas forcément les
littoraux. Il ajoute qu’une baisse brutale de température toucha toutes les parties
du globe (en se basant sur des indices de glaciation de l’hémisphère austral). Il
souligne que des gisements houillers (un résidu de climats tropicaux) demeurent
présents dans les régions arctiques. Il soutient que les structures du manteau
terrestre ne diffèrent guère de celles des continents (en se basant sur l’examen de
leurs fossiles) et que certains continents possèdent des couches sédimentaires de
plusieurs kilomètres d’épaisseur. Il soutient que des glaciations submergèrent des
chaines montagneuses (à plusieurs reprises). Etc.
Cela l’amène à une conclusion : ces éléments « s’unissent pour infirmer la théorie
de la dérive des continents ». De toute façon, Velikovsky n’y allait pas avec le dos
de la cuillère.
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Concernant l’âge des continents, les hypothèses varient entre quelques centaines
de millions et quelques millions d’années et semblent se stabiliser à 65 millions.
Cela dit, nous ne pouvons pas écarter l’hypothèse que nous vivons sur un manteau
en « surfusion » qui redessine l’écorce terrestre (et les continents) à l’occasion.
Hésiode, un des premiers auteurs grecs, parle de quatre « âges » révolus en
précisant que ses contemporains vivaient dans le cinquième et que les héros de la
guerre de Troie évoluaient encore dans le quatrième. Il décrit également la fin d’un
« âge » en précisant que la terre s’embrasa et craqua de toutes parts et que le sol
bouillonna. Il évoque également un cataclysme lié aux « flots de l’océan ».
Le Bhâgavata purâna, un des livres sacrés de l’Inde, parle de quatre époques
séparées par des cataclysmes d’une telle ampleur que chacun d’eux a presque
anéanti la population. Enfin, on vivrait actuellement dans la cinquième époque.
Les Katuns, des calendriers sur pierre du Yucatán, évoquent de grands cataclysmes
qui décimèrent la population et changèrent l’environnement. Enfin, on trouve des
traditions similaires dans les archipels du Pacifique, sur les bords de la mer du
Bengale, au Tibet, au Mexique, en Islande…
Comment des populations de l’Antiquité détenaient-elles des informations sur des
évènements géologiques qui remontent (possiblement) à la période du jurassique ?
Depuis le chapitre initial de cet ouvrage, nous savons que les résultats des
méthodes de datation restent sujets à caution. Les chances se valent que nos
continents datent de 65 millions d’années ou 65 000 ans. Enfin, les deux scénarios
ne s’excluent même pas. Certaines plaques pourraient revendiquer une grande
ancienneté alors que d’autres pourraient surprendre par leur « modernité »
puisque l’épaisseur des couches sédimentaires varie énormément d’une plaque
continentale à une autre.
Pedra Furada
Le site archéologique de Pedra Furada (« pierre percée » en portugais) se situe
dans le Parc national de la Serra da Capivara (État de Piauí, Brésil). À l’heure
actuelle, il demeure le plus ancien site habité en Amérique.
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Sa découverte date de 1978. Les premières fouilles remontent à la première moitié
des années 1980 et le premier rapport date de 1986. On y trouve des restes
d’ossements humains, des artéfacts (outils, etc.) et de nombreuses peintures
pariétales.
Les outils de pierre taillée datent au plus de 32 000 ans. Les peintures représentent
des « tatous » géants (glyptodons) éteints depuis la fin de la dernière glaciation.
Une de ces peintures représente un… bateau en compétition pour le plus vieux
navire du monde. Ses concurrents se résument aux peintures pariétales de
Kimberley (Australie). Grahame Walsh, expert en art rupestre, data ces dernières :
20 000 ans.
En 1985, le CNRS de Gif-sur-Yvette (France) réalisa des analyses au carbone 14 sur
des charbons de bois excavés à Pedra Furada. Les résultats variaient entre 35 000
à 48 000 ans. En 1999, l’Université nationale australienne (Canberra) affina ces
dates en utilisant un nouveau procédé dit ABOx-SC. Cette fois, les résultats varient
entre 55 000 et 60 000 ans.
On pensa longtemps que l’émigration de populations en Amérique restait
postérieure à la fin de la dernière glaciation, il y a 20 000 ans. C’était logique : à
cette époque, la navigation maritime océanique ne « pouvait » exister et un détroit
devenait nécessaire pour passer de l’Asie en Amérique. Or, le seul détroit
disponible apparut après la fonte des glaces entre la Sibérie et l’Alaska.
C’est peu de dire que ce site brésilien vieux de 60 000 ans et situé à 500 km du
delta de l’Amazone pose problème. Il ne reste que deux options. Soit le Brésil est
un ancien foyer de civilisation, soit des populations non américaines atteignirent
les rivages du Brésil il y a… 60 000 ans.
Nous pourrions suggérer qu’à l’époque, les continents se côtoyaient mais cela
friserait l’impertinence.
Le Pacifique
Avant d’aborder à nouveau le piteux état de notre humanité à la fin de la glaciation,
nous allons nous intéresser au Pacifique.
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Lorsqu’on compare les cartes des océans atlantique, indien et pacifique, un constat
interpelle : la densité des îles du troisième. Dans l’Atlantique, elle se limite à la mer
des Caraïbes. Enfin, des listes disponibles sur le Web listent 50 îles ou groupe d’îles
pour l’océan Indien mais 500 pour le Pacifique.
Un autre élément du Pacifique attire l’attention : le nombre de volcans, à la fois sur
les îles et sur les fonds marins. En plus, cet océan abrite le plus grand spécimen du
genre, le massif Tamu, dont la superficie équivaut à celle des îles Britanniques.
Enfin, il abrite aussi le Mauna Kea (Hawaï) dont la partie émergée du volcan
dépasse les 4 000 mètres et dont la portion immergée atteint les 6 000 mètres, soit
une hauteur absolue de plus de dix kilomètres (…)
On sait que la formation des massifs montagneux résulte de la rencontre frontale
de plaques terrestres. Or, ce sont les bords en frottement qui élèvent ou relèvent
ces massifs. La tectonique des plaques n’épargna donc pas le Pacifique.
Quand on observe une carte des fonds sous-marins de cet océan, on constate que
sa partie occidentale reste très dense en îles et en volcans contrairement à sa partie
orientale. Cette dernière compte une exception : une chaine montagneuse sous-
marine dite Pukapuka. Enfin, une autre chaine (moins dense) la prolonge pour
aboutir au continent sud-américain à la hauteur des Andes péruviennes (Pérou et
Bolivie), notamment. Enfin, Pukapuka désigne également l’archipel qui regroupe
les plus hauts sommets de la chaine.
Pourquoi les plus anciens foyers de civilisation en Amérique se trouvent-ils au
Pérou et au Brésil ? En d’autres termes, pourquoi se situent-ils en face (ou au
niveau) d’une chaine sous-marine montagneuse du Pacifique ?
Durant cette période (entre 50 000 et 20 000 ans), notre humanité flirtait avec
l’extinction et toutes les options de survie méritaient d’être considérées. Comme
en période glaciaire, le niveau des océans recule et que les massifs montagneux
« maritimes » restent plus vastes et accueillants, nous n’étions pas en position de
négliger cette opportunité. À ce sujet, la géologie estime que le niveau de
l’Atlantique baissa de plusieurs centaines de mètres il y a 28 000 ans environ.
« Les îles Carolines forment un vaste archipel d’îles petites et
éparses dans l’ouest de l’océan Pacifique, au nord-est de la
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Nouvelle-Guinée. L’archipel s’étale d’est en ouest du sud-est des
Philippines vers les îles Marshall. Elles comptaient 126 867
habitants en 2014 pour 963 îles, la plupart désertes. Cet archipel
est partagé entre deux pays : les États fédérés de Micronésie à
l’est, et les Palaos à l’ouest. » Source : Wikipédia
Nous avons cherché sur Terre la plus grande cité protohistorique en pierre.
Rappelons que la protohistoire représente la période intermédiaire entre la
préhistoire et l’histoire. Elle commence à l’âge des métaux et se termine avec
l’apparition de l’écriture (3e millénaire avant notre ère). La grande pyramide de
Gizeh qui cumule 5 millions de tonnes de pierre servira d’« étalon ». Concernant
l’Antiquité, on peut rappeler que plusieurs cités dépassent largement ce volume.
Le Pacifique ne compte qu’une seule cité en pierre : Nan Madol, la « Venise du
Pacifique ». Les dernières datations la font remonter au 2e millénaire avant notre
ère. Or, elle cumule 250 millions de tonnes de blocs de pierre basaltique, soit
cinquante fois le volume de la pyramide de Gizeh. Enfin, au vu de son érosion, on
peut envisager une fondation plus ancienne.
Le site se trouve sur l’île micronésienne de Pohnpei située dans l’archipel des îles
Caroline. De nos jours, elle compte moins de 50 000 habitants sur une superficie
de 370 km2 (à peine 20 km de long et de large). Nous savons qu’entre l’antiquité
et l’an 2000, la population mondiale multiplia ses effectifs par quarante. Si nous
divisons 50 000 habitants par quarante, nous obtenons une population antique de
1250 âmes pour cette île.
Comment construit-on une cité cinquante fois plus volumineuse que Gizeh avec la
population d’un village ? Aux dernières nouvelles, le chantier de la grande
pyramide mobilisa plusieurs équipes de deux mille ouvriers pendant un laps de
temps qui reste à définir. Enfin, comment extrait-on 250 millions de tonnes de
blocs de pierre basaltique sur une île de 370 km2 ?
La génétique des populations sait que l’haplogroupe extrême-oriental M (celui du
génome mitochondrial) engendra la moitié de la population mondiale et que
l’haplogroupe océanien N s’occupa de l’autre moitié. Nous pourrions suggérer que
lors de la grande glaciation, notre humanité, prise au piège, colonisa les archipels
du Pacifique. À l’époque, ces derniers restaient bien plus vastes en raison du recul
du niveau des océans. À la fonte des glaces (il y a 20 000 ans), la situation s’inverse
NRYN : L’origine inconnue de notre humanité
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puisque le niveau des océans remonte. La fuite devient donc l’option principale. En
d’autres termes, la construction de cette « Venise » pourrait être antérieure à cette
fonte. On peut suggérer une option plus « récente » : la géologie sait qu’il y a
10 000 ans environ, le niveau des océans augmenta de plusieurs dizaines de
mètres.
Le site n’impressionne pas seulement par son érosion : il a subi de graves
dégradations. On peut donc avancer l’idée que cette cité fut exposée à des
cataclysmes. Enfin, concernant le phénomène d’érosion en général, rappelons que
les catastrophes plaident non coupables : c’est l’œuvre du temps et de ses alliés
climatiques.
Les Quichés
À propos de cataclysmes, les témoignages antiques ne sont pas légion et nous nous
intéresserons à nouveau au Popol Vuh et à sa traduction par Brasseur de
Bourbourg.
Le texte nous apprend qu’après l’extinction du deuxième soleil, il « descendit » du
ciel une pluie de « bitume » et de résine. Ensuite, la terre s’obscurcit et il plut nuit
et jour. Les hommes allaient et venaient « hors d’eux-mêmes, comme frappés de
folie ». Quand ils voulaient monter sur les toits, les maisons s’écroulaient. Quand
ils voulaient grimper aux arbres, les arbres les « secouaient loin d’eux ». Et quand
ils voulaient se réfugier dans les grottes et les cavernes, ces dernières s’obstruaient.
Que se passa-t-il ensuite ? Le texte ne le précise pas et nous devons nous tourner
vers la tradition orale des Quichés. Selon elle, ils émigrèrent et parvinrent au
Mexique, après avoir traversé « une mer » enveloppée d’un sombre brouillard (à
l’époque, le soleil semblait à peine perceptible). L’origine caribéenne des Quichés
reste difficile à défendre car aucune découverte archéologique dans les Antilles ne
soutient une telle hypothèse.
On sait que des populations amérindiennes originaires d’Asie transitèrent par le
détroit de Béring entre la Sibérie et l’Alaska. Cela dit, les traditions de ces
populations n’évoquent aucun long déplacement migratoire. De plus, les Quichés
traversèrent « une mer » pour accoster au Mexique. Comme à l’époque, la
distinction entre mer et océan n’existait pas, on parle donc du Pacifique (via la
chaine sous-marine Pukapuka ?) ou de l’Atlantique.
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Reconstitution de l’homme de Lagoa Santa (Brésil)
Auteur : Cicero Moraes. CC BY-SA 4.0. Source : Wikimedia Commons
5. Le réchauffement
Archéologie européenne
La glaciation tire à sa fin. Comme l’archéologie européenne dispose d’un certain
nombre de champs de fouille sur le sujet, nous allons nous intéresser à ses
découvertes et les considérer sous l’angle de la génétique des populations.
Les sapiens retrouvés en Europe ne possèdent pas le même haplogroupe génétique
(celui du chromosome Y) selon qu’ils vécurent avant ou après le paroxysme
glaciaire (il y a 22 000 ans). Les survivants européens datés de 37 000 ans
(Russie), de 35 000 ans (Belgique) ou de 30 000 ans (République tchèque) portent
le C. Ensuite, entre 23 000 et 13 000 ans, c’est un grand vide archéologique. Enfin,
ceux datés de 13 000 ans (Suisse) portent l’haplogroupe I.
En résumé, les plus anciens résidents de l’Europe venaient de l’Extrême-Orient et
d’Océanie (C). Les hordes de Gengis Khan qui déferlèrent sur l’Europe
effectuaient-elles une sorte de retour aux sources ?
NRYN : L’origine inconnue de notre humanité
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Pour revenir au « grand vide », il s’explique difficilement. Il pourrait indiquer que
les derniers survivants européens (entre 37 000 et 23 000 ans) s’éteignirent ou
émigrèrent avant le paroxysme glaciaire. En tout cas, l’Europe semble
désespérément dépeuplée voire inhabitée pendant dix mille ans.
Des Māori aux Dogrib
Concernant l’haplogroupe préglaciaire C, les mutations dites A1b, BT, CT et CF
l’engendrèrent.
Parmi les populations les plus représentatives, on peut citer : les Māori (Nouvelle-
Zélande), les Evens, les Kalmyks, les Evenks et les Itelmens (Russie) et les Kazakhs.
On peut également mentionner les Indonésiens de l’est du Timor, les Samoans
(Samoa) et les Oroqen (Éthiopie). Les Tanana (États-Unis) et les Dogrib (Canada)
se distinguent également. Enfin, l’Australie a également son mot à dire car les
populations aborigènes (supposément « isolées » depuis 50 000 ans) se
distinguent par leur diversité génétique (haplogroupes C, K et M).
La dispersion de cet haplogroupe interpelle et révèle des aptitudes pour les longs
déplacements. Cela dit, ses populations préfèrent l’hémisphère nord mais
saisissent des opportunités dans l’hémisphère sud. En général, elles évitent le
« bruit » des grands foyers de civilisation : Méso-Amérique, Afrique du Nord,
Orient et Inde.
Enfin, la forte dispersion de cet haplogroupe sur les rivages des océans Indien et
Pacifique suggère un attrait particulier pour les régions maritimes et donc, des
aptitudes précoces à la navigation. À ce sujet, on pourrait même considérer
l’hypothèse d’une origine non continentale de ce groupe génétique.
Cela dit, le doyen actuel de cet haplogroupe reste celui du complexe de Kostyonki-
Borshchyovo (Caucase, Russie) : il serait né il y a 37 000 ans.
L’Européen
L’haplogroupe F via les mutations GHIJK, HIJK, IJK et IJ engendra le groupe
européen postglaciaire I. Parmi les populations les plus représentatives, on trouve
les Herzégoviniens, les Bosniaques, les Arkhangelsk, les Aromaniens, les
Roumains, les Serbes, les Croates et les Grecs. On peut aussi préciser que 30 à 40 %
des populations suédoise, danoise et islandaise le portent.
NRYN : L’origine inconnue de notre humanité
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Concernant la Grèce antique, l’hellénisme sait désormais que l’hypothèse de
l’invasion « dorienne » ne reflète pas la réalité. Les Doriens provenaient de régions
montagneuses : la péninsule des Balkans, voire les Alpes dinariques. Leurs flux
migratoires vers la péninsule du Péloponnèse se déployèrent en plusieurs vagues
successives. Nous pouvons donc poser l’hypothèse que les Doriens portaient le I.
Son haplogroupe « parent » (F) s’éteint mais on le trouve encore au sein des
populations suivantes : les Koya (Inde) et les Yi (Chine). On le rencontre également
en Algérie, en Égypte, au Sri Lanka et à Sumatra (Indonésie).
Ce parent n’aurait jamais mis les pieds dans les steppes d’Asie centrale, en Orient,
en Europe, au sud du Sahara et encore moins en Amérique. En résumé, sa
dispersion actuelle reste difficile à expliquer. Pourtant, il engendra plus de 80 %
de la population mondiale actuelle. Enfin, il surprend sur un autre point : le
nombre (et la complexité) de mutations entre lui et ses haplogroupes « enfants ».
L’Océanien
L’haplogroupe F (via les mutations GHIJK, HIJK et IJK) engendra également le K.
Parmi les populations les plus représentatives, on trouve les Papous des îles
Salomon, de Bougainville et de Nouvelle-Irlande, les Fidjiens, la population du
Vanuatu et les Mélanésiens. Enfin, il s’intégra également dans des flux migratoires
en direction de l’Asie, de l’Afrique et de l’Europe.
Les ascendants des Papous auraient vécu sur l’île de Nouvelle-Guinée et les îles
Salomon depuis la dernière glaciation. Cela dit, à l’époque, la Nouvelle-Guinée
était reliée au continent australien.
Les Papous pratiquent l’agriculture depuis neuf mille ans et l’irrigation depuis cinq
millénaires. À cette époque, le niveau général des mers remonte et les isole. Mille
cinq cents ans avant notre ère, des populations du Pacifique fondent la civilisation
de Lapita (Nouvelle-Guinée, îles Salomon, Vanuatu, etc.). Elles partagent la même
langue, la même maîtrise de la navigation et les mêmes techniques (poterie
décorée, etc.). Des populations du littoral asiatique finiront par adopter cet art de
la navigation et ces techniques.
NRYN : L’origine inconnue de notre humanité
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Cet haplogroupe océanien engendrera une grande diversité de populations dont
les Dravidiens (Inde), les Amérindiens, les Indo-européens, les Finnois (Finlande),
les Baltes et les Han (Chine). Rien de moins.
Luzia
Luzia fait référence à un squelette découvert en 1974 dans une caverne de la région
de Lagoa Santa (Minas Gerais, Brésil). On doit cette découverte à la Mission
archéologique franco-brésilienne de Lagoa Santa. Ce squelette daterait de 11 000
ans.
L’étude complète n’aboutira qu’en 1995. On peut résumer le problème ainsi : le
crâne est étroit et ovale et le visage est avancé et prognathe. En clair, on note des
similitudes entre ce squelette et ceux d’Aborigènes australiens et d’Africains.
En l’absence de tissus corporels, on ignore la pigmentation de Luzia. Elle pourrait
descendre de populations Aïnous d’Extrême-Orient (Japon, Sibérie) dotées de
caractéristiques océaniennes. Cette hypothèse s’aligne sur l’hypothèse classique
d’une émigration par le détroit de Béring entre la Sibérie et l’Alaska.
Deux autres théories existent. La première suggère que Luzia venait d’Afrique. Sa
population aurait profité des vents et des courants sur les 2 000 km qui séparent
la corne de l’Afrique de l’extrême-est du Brésil. La seconde propose une origine
océanienne. Les deux options souffrent d’un apriori sur les supposées inaptitudes
maritimes de ces populations.
Pourtant, les peintures pariétales de Kimberley (Australie) datées de 20 000 ans
soutiennent ces théories. Elles représentent des pirogues géantes dotées de proues
hautes. Ces dernières ne s’utilisent qu’en… haute mer.
Le squelette de Luzia ne reste pas un cas isolé. Sur le même site, 75 crânes furent
mis au jour. Les analyses mirent en évidence que le doyen de ces crânes revendique
35 000 ans. Enfin, ils portent les mêmes caractéristiques que celui de Luzia. Or, à
cette époque, une énorme couche de glace recouvre le détroit de Béring.
Du coup, une quatrième hypothèse défend des mouvements de populations depuis
l’Asie avant la dernière glaciation. Or, cette dernière débuta il y a au moins 50 000
ans. Enfin, même un détroit, cela prend des embarcations pour le franchir.
NRYN : L’origine inconnue de notre humanité
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Malheureusement, le squelette de Luzia ne contient plus son ADN. En clair, le
débat ne fait que commencer entre l’origine asiatique, africaine ou océanienne.
Cela dit, en 2015, la revue Nature publia le résultat de généticiens d’Harvard. Selon
eux, plusieurs populations amazoniennes (les Paiter-Surui, les Karitiana et les
Xavante) peuvent retracer au moins une partie de leurs ancêtres en Australie, en
Nouvelle-Guinée et dans les îles Andaman.
La même étude montre que les Indiens d’Amérique centrale et du Nord manquent
de ces signatures génétiques océaniennes. Pendant ce temps, la thèse officielle ne
reste pas les bras croisés. La revue Science publia les travaux de généticiens
universitaires de Copenhague. Ils proposent la préexistence de gènes océaniens au
sein des populations sibériennes qui migrèrent vers l’Amérique. Ils s’appuient sur
le fait que les différences génétiques entre les Amérindiens apparurent après leur
arrivée dans le Nouveau Monde il y a 13 000 ans.
Or, on prend peu en considération que les Paiter-Surui et les Xavante vivent dans
l’État du Mato Grosso, au cœur de la forêt amazonienne. Entre le détroit de Béring
et cet État, la cordillère des Andes et la jungle amazonienne se dressent. Or, de la
Sibérie à l’Amazonie, on parle des pires conditions de « randonnée » possible. En
résumé, il y a 50 000 ans, une immigration maritime par l’archipel Pukapuka du
Pacifique (voire le delta de l’Amazone du côté atlantique) reste aussi crédible.
Enfin, on termine avec l’option « locale ». Les crânes brésiliens révèlent des
caractéristiques communes avec celui de la fameuse Lucy découverte en Afrique
en 1974. Le nom Luzia ne devait rien au hasard. On peut rappeler que Lucy
revendique au moins trois millions d’années. Autrement dit, ces crânes brésiliens
pourraient témoigner de l’existence d’une autre… humanité.
Après tout, en 2004, un nouvel erectus fut découvert sur l’île de Florès en
Indonésie. Sa boîte crânienne revendiquait 400 cm3 (450 pour l’Africaine Lucy) et
sa taille atteignait le mètre (1,06 pour Lucy). Contrairement aux semblables de
Lucy disparus depuis des millions d’années, l’indonésien de Florès vivait il y a
50 000 ans et cohabitait donc avec des sapiens.
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La petite pyramide dite du « tombeau du grand prêtre » à Chichén Itzá (Yucatán, Mexique)
Auteur : Hervé Cariou. Licence Pixabay. Source : Pixabay
6. Les prémisses
Les ruines
Nous abordons maintenant une époque plus rapprochée et donc plus riche en
artéfacts. Nous allons d’abord nous concentrer sur quelques « ruines ».
La doyenne officielle forme un ensemble de vestiges sur le site de Göbekli Tepe en
Turquie. Ensuite, au Proche-Orient, le site de Jéricho revendique le titre de lieu de
culte le plus ancien (9e millénaire avant notre ère). Cela dit, le site de Tell Qaramel,
situé au nord de la Syrie, pourrait le détrôner.
En Inde, les océanographes du National Institute of Ocean Technology (NIOT) de
Madras découvrirent les ruines d’une cité sous-marine dans le golfe de Khambhat
(ex-Cambay). La plus grande construction mesure 200 mètres de long et 45 mètres
de large. Les ruines s’étendent sur neuf kilomètres le long des rives d’un ancien
fleuve. Les datations restent à confirmer et varient entre le 8e et le 6e millénaire
avant notre ère.
NRYN : L’origine inconnue de notre humanité
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On enchaine avec le 5e millénaire. Barnenez est une petite ville de Bretagne
(France) qui abrite ce que l’écrivain André Malraux appelait le « Parthénon
préhistorique », un monument de 72 mètres de long. Dans ce millénaire, la France
classe deux autres sites : les tumulus de Bougon (près de Poitiers) et de Saint-
Michel (près de Carnac). Le premier est un ensemble de tombes et le second se
résume à une colline artificielle (on parle de 30 000 mètres cubes de terre et de
pierraille pour une longueur de 125 mètres).
D’une façon générale, à ces époques reculées, on constate un certain dynamisme
architectural sur au moins trois continents avec une mention particulière pour la
cité sous-marine du golfe de Khambhat (victime d’un tremblement de terre ?). Ses
dimensions dominent largement tous les autres sites.
L’Amérique
L’Amérique peut-elle se prévaloir d’un tel site architectural à une époque
similaire ?
Certaines datations de sites archéologiques mexicains, péruviens et boliviens
restent à confirmer. Néanmoins, elles montrent que certains d’entre eux
pourraient rivaliser avec les premiers foyers de civilisation connus de Turquie et
du Proche-Orient. Par exemple, la pyramide d’El Mirador (Guatemala, au beau
milieu d’une jungle) présente un volume de pierres équivalent à celui de la grande
pyramide d’Égypte (Chéops). Rien de moins.
Or, si l’égyptologie explique difficilement le déplacement d’un tel volume de pierre
dans un désert, comment expliquer son équivalent dans une jungle
guatémaltèque ? On peut proposer une hypothèse : ce gigantesque monument
pourrait être antérieur à la formation de la jungle. Du coup, il revendiquerait une
antériorité d’au moins cinq mille ans.
Une pyramide moins connue attire aussi l’attention. Par ses dimensions au sol, elle
rivalise avec El Mirador. Elle porte le nom de Kinich Kak Moo et se trouve au pied
de la ville d’Izamal dans la péninsule du Yucatán. Son érosion impressionne. Elle
se caractérise également par des paliers habitables suffisamment vastes pour
héberger à temps plein des centaines voire des milliers de personnes. Nos ancêtres
construisaient-ils en prévision d’une autre élévation du niveau des océans ?
NRYN : L’origine inconnue de notre humanité
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Le nom de cette pyramide fait référence à Moo, la sœur d’un personnage de la
tradition maya dit Chaacmol (ou Coh). Cela dit, aucune inscription connue ne
soutient l’existence de ces personnages.
Moo
Augustus Le Plongeon (1825-1908) était un photographe, antiquaire et
archéologue amateur américain. Il étudia à l’École polytechnique de Paris. En 1851,
il enchaina avec des études de photographie à Londres et ouvrit un studio en 1862
à… Lima. Il visita le Pérou pendant huit ans et réalisa des reportages
photographiques. Enfin, sa curiosité pour les traditions mésoaméricaines l’amena
à rédiger quelques ouvrages sur le sujet.
Il consacrera un livre entier à Moo. Cela commence par une affirmation qui fera
rire aux larmes toute l’égyptologie. Moo aurait visité l’Égypte et y aurait fondé une
colonie dans le delta du Nil. La thèse s’appuyait (entre autres) sur des peintures
encore visibles à l’époque dans le mausolée qui surplombait la petite pyramide dite
du tombeau du grand prêtre, à Chichén Itzá. De nos jours, cette chambre est
détruite mais on peut encore observer des éléments de son ancienne structure qui
semble avoir été « arrachée ».
L’ouvrage en question s’intitule Queen Moo and the Egyptian sphinx (publié en
1900). Comme Le Plongeon était photographe, cet ouvrage nous gratifie de 73
illustrations dont des photos de qualité (pour l’époque). Une d’entre elles
représenterait Moo.
Dans la même veine, en pages 30-31, l’auteur présente des correspondances entre
le syllabaire maya et celui des… Akkadiens. On peut rappeler que ces derniers
formaient une des premières populations de la civilisation de Sumer, inventrice de
l’écriture. On peut aussi rappeler que nos sciences humaines concernées se perdent
en conjectures sur l’origine des Sumériens.
À propos de cet hypothétique rapprochement entre les syllabaires, on cite quelques
exemples. L’eau ? Ha en maya et a en akkadien. Le père ? Ba et abba. Le monde,
l’univers ? Kalac et kalama. Être ? En (je suis, en maya) et men. La mère ? Naa et
nana. Etc.
Ce n’est pas suffisant pour défendre une parenté entre deux langages mais c’est un
bon début. À propos du maya ha (l’eau), un égyptologue, Samuel Birch (toujours
NRYN : L’origine inconnue de notre humanité
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selon le Plongeon), soutenait qu’à l’origine, le sphinx de Gizeh se nommait Ha ou
Akar.
Un portrait découvert par l’auteur en 1875 sur le site de Chichén Itzá (dans la
« chambre royale » du terrain de jeu de balle, le sport rituel maya) soutient cette
connexion sumérienne. Ce portrait existe toujours et représente un personnage
porteur d’une longue… barbe. Or, les Mayas (tout comme les Amérindiens) ne
portaient pas la barbe. Bien entendu, le fait que ce portrait soit contemporain du
bâtiment reste à confirmer.
L’hypothèse
Avant d’aborder les autres chapitres, nous allons poser une hypothèse.
Le berceau de notre civilisation remonterait à la période glaciaire. Les îles de
Nouvelle-Guinée et Salomon (au sud) et les îles Caroline (au nord) le délimitaient.
Il regroupait des archipels très étendus dont seuls les plus hauts sommets restèrent
insubmersibles. Enfin, la situation géographique de Nan Madol possédait le profil
d’une tête de pont pour la navigation sur le Pacifique.
Lors de la remontée du niveau des océans, des populations prirent la direction de
l’Asie ou de l’Amérique. Les Océaniens actuels seraient les descendants de
« montagnards » qui renoncèrent à émigrer vers les continents. Enfin, ceux qui
voguèrent vers l’Amérique accosteront (au moins) au Mexique ou au Pérou.
Les émigrants vers l’Asie accosteront au Myanmar (Birmanie). Les populations de
langues yerukala et telugu (au moins) représentent leur descendance : nous
parlons des Kurru et des Rajus qui vivent dans l’Andhra Pradesh (sud de l’Inde).
De lointains descendants de ces émigrants joueront un rôle important dans la
fondation du Myanmar et de l’Inde. Ils fonderont également des colonies sur les
rivages de la mer Rouge, au Moyen-Orient, dans le Caucase et en… Crète. Enfin,
nous montrerons une corrélation entre leurs colonies et l’apparition de l’écriture
et de l’architecture urbaine.
Côté américain, leur descendance persiste encore chez les Panchos du Salvador,
les Quechuas de la région de Lima (Pérou), les Movimas de Bolivie et les
Colombiens du département d’Antioquia. À l’intérieur des terres, les ancêtres de
ces populations fondèrent des cités. Enfin, nous constaterons que l’Amazonie a
également son mot à dire.
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Percy Harrison Fawcett en 1911
Domaine public. Source : Wikimedia Commons
7. Percy Fawcett
Les expéditions
Percy Fawcett (Percival Harrison Fawcett) naît à Torquay en 1867, dans le comté
du Devon (Angleterre). Son père, né en Inde, est membre de la Royal Geographical
Society et son frère aîné publiera des romans d’aventures et de philosophie
orientale.
En 1886, à 19 ans, il est déjà lieutenant d’artillerie. À l’aube du XXe siècle, il est
muté à Ceylan où il rencontre sa future conjointe. Le couple donnera naissance à
trois enfants : Jack (1903-porté disparu en 1925), Brian (1906-1984) et une fille
Joan (1910-2005). En 1903, il devient Major du Bureau de la guerre et se lie
d’amitié avec Arthur Conan Doyle, l’auteur des Sherlock Holmes mais aussi de The
Lost World, le livre qui inspira la saga Jurassic Park.
En 1906, Fawcett a 39 ans et la Royal Geographical Society fait appel à ses services
de cartographe de l’armée. Un litige brouille le Brésil et la Bolivie à propos de leurs
frontières amazoniennes et les deux pays acceptent un arbitrage britannique. En
juin 1906, il arrive à La Paz (Bolivie). En 1907, en pleine jungle, il observe un
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anaconda géant (de 20 mètres environ) puis une araignée « géante ». Ces
observations lui vaudront les quolibets de ses pairs. En 1908, il atteint la source du
Rio Verde dans l’actuel État du Rondonia (Brésil). En 1910, après cinq expéditions,
il prend sa retraite de militaire. En 1913, il réalise une sixième expédition pour son
propre compte et rentre en Angleterre en 1914 pour servir son pays.
Dès 1914, il développe une théorie sur une cité perdue dans l’actuel État du Mato
Grosso (Brésil). Pour cela, il s’appuie sur un vieux manuscrit de la Bibliothèque
nationale de Rio de Janeiro (daté de 1753), rédigé par un explorateur portugais,
João da Silva Guimarães. En 1916, malgré ses 49 ans, il commande (sur le front)
une brigade d’artillerie. En 1920, il effectue en solo sa septième expédition pour
trouver cette cité (sans succès). En 1925, grâce à un financement, il entame une
huitième expédition avec son fils Jack et Raleigh Rimell (un ami d’enfance de son
fils). Il laisse des instructions pour qu’en cas de disparition, aucune mission de
secours ne prenne le risque de les secourir. À un certain moment, les deux
Brésiliens qui accompagnent les trois explorateurs refuseront d’aller plus loin et
livreront le dernier message écrit de Fawcett.
Les secours
Plusieurs thèses s’affrontent sur la disparition des explorateurs. On les présente de
la plus récente à la plus ancienne.
En 2005, au Brésil, l’écrivain David Grann rencontra des Kalapalo (une population
amazonienne). Ces derniers conservent la mémoire de Fawcett. Ils précisent que
les deux jeunes souffraient et boitaient. Malgré cela, les explorateurs se dirigèrent
vers l’Est et cinq jours plus tard, les Kalapalo n’observèrent plus leurs feux de
camp. Cela n’explique pas la disparition mais pour les locaux, les chances de survie
des explorateurs n’incitaient pas à l’optimisme.
En fait, depuis 1928, des missions de secours soupçonnaient ces Kalapalo d’avoir
abattu Fawcett. En 1998, soixante-dix plus tard, l’explorateur Benedict Allen
rencontra Vajuvi, un doyen des Kalapalo. Ce dernier nia (en bloc) de telles
accusations.
On remonte toujours dans le temps. En 1991, l’explorateur Harnes Falk-Rønne
partagea sa rencontre (qui datait des années 60…) avec Orlando Villas Bôas, un
activiste pour la défense des populations locales. Selon lui, en 1947, des
explorateurs lui confièrent les ossements présumés de Fawcett. En 1951, Harnes
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Falk-Rønne, lors d’un séjour chez les Kalapalo, obtint un aveu de meurtre de la
part d’un membre de la communauté. Le mobile se résumait à la peur inspirée par
la maladie des explorateurs. Cela explique la disparition mais cela pose un
problème. Dès 1947, Villas Bôas réalisa une analyse des ossements et conclut à leur
authenticité. Or, toutes les analyses postérieures démontrèrent le contraire. Falk-
Rønne posa donc la bonne question : « Et les ossements des deux jeunes ? ». Des
Kalapalo jetèrent leurs corps dans le fleuve et seul celui de Percy Fawcett eut droit
à une sépulture.
En 1928, l’explorateur George Miller Dyott mena une expédition de secours. Il
suivit la piste que Fawcett emprunta probablement après le départ des deux
Brésiliens qui l’accompagnaient. Il séjourna dans un village dont le chef arborait
fièrement un cadeau de Fawcett : une plaque de cuivre. Fawcett prit la direction du
territoire des Kalapalo malgré les mises en garde du chef.
En 1927, un ingénieur français basé au Brésil, Roger Courteville, rend visite à Brian
Fawcett, le fils cadet de notre explorateur. Brian vit au Pérou pour des raisons
professionnelles (il travaille pour les chemins de fer péruviens). Courteville affirme
qu’il a vu son père vivant, en loques, sur la route de l’État du Minas Gerais. Fawcett
junior ne prendra pas en considération ce témoignage. Cela n’explique pas la
disparition mais cela suggère que Fawcett survécut. Le témoignage reste crédible
pour deux raisons. Tout d’abord, les Kalapalo affirment que les deux jeunes
souffraient (gravement) et boitaient. Ensuite, les aînés inspirent beaucoup de
respect aux Amazoniens et en 1925, les 58 ans printemps de Fawcett ne pouvaient
que freiner leur « hostilité ».
Enfin, en 1926, les premières rumeurs ne manquent pas de saveur. Des Indiens
affirment que Fawcett vit avec une « princesse » locale. D’autres disent qu’il a
trouvé la cité perdue et qu’il ne veut plus retourner à la civilisation. Cependant, ces
rumeurs ressemblent un peu trop à des contes de fées.
Nous proposons l’hypothèse suivante. En 1926, des Indiens racontent des contes
pour enfants pour continuer de vivre en paix. En 1927, le fils cadet de Fawcett
ignore le témoignage de Courteville car sa famille le sait déjà : il vit et continue la
mission (il ne supporte pas l’échec et la moquerie de ses pairs). En 1947 (ou 1951),
un Kalapalo « avoue » un (pseudo) meurtre afin de mettre fin aux expéditions de
secours (qui perturbent toujours la communauté).
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Les cités perdues
En pleine jungle, Fawcett affirmait avoir observé un anaconda géant (20 mètres
environ) puis une araignée « géante ». Suite à une rencontre avec le chef des
Nambikwara, une population de l’État du Mato Grosso, ce dernier lui précisa que
la région abritait une cité de pierre dans une plaine entourée d’une jungle
particulièrement dense. Elle se trouvait sur le territoire des Suyá (aussi appelée
Kisêdjê), une population qui vivait sur le cours supérieur du Rio Xingu. Le chef
assura Fawcett que des primates (quatre mètres de haut environ) et des lézards de
grande taille vivaient encore autour de lagons sur le territoire concerné.
On ne serait pas surpris que le témoignage de ce chef tribal ait inspiré la fiction
King Kong. Ce même chef offrit à Fawcett une vieille amulette en pierre
amazonienne sur laquelle était gravé un personnage de la cité « perdue ». Ce
dernier portait une toge et des sandales, une tenue très en vogue durant l’Antiquité.
On continue avec le témoignage (documenté mais non retracé) d’un personnage
local en 1934. Selon lui, pour atteindre la cité, on navigue sur le Xinguatana (un
affluent du haut Xingu) pour déboucher sur un marais. Dans cette zone
marécageuse, un mur de pierre très ancien constitué de blocs empilés se dresse sur
un îlot (au milieu d’un grand lagon). Toujours en canot, on emprunte un « voile »
de lianes et de plantes grimpantes et l’on continue jusqu’à s’engager dans un
« tunnel ». Au bout, un quai en pierre fait face à la cité. Ensuite, on doit rester
prudent car la cité (abandonnée ?) reste sous la protection d’individus aux yeux
rougeâtres et à la peau teintée (peinte ?) en blanc. Malgré leur aspect effrayant, ils
demeurent aussi évolués que les autres communautés mais ils optent délibérément
pour la vie sauvage.
En 1952, Brian Fawcett, le fils cadet, recevait une lettre d’un allemand émigré au
Brésil. Il précisait que son père et son frère Jack vivaient dans deux cités
amazoniennes : Matalir et Araracauga (inconnues de l’État du Matto Grosso). On
notera que quatre ans plus tard, le Dr Henrique de Souza (qui présidait la Société
théosophique du Brésil) reçut une lettre d’un contenu similaire : elle précisait
qu’ils vivaient dans le massif du Roncador.
Xinguatana et Roncador
Les supposées cités restent introuvables. Néanmoins, revenons au témoignage du
chef des Nambikwara. Il concernait une cité gardée par les Suyá et nous allons
aborder la topographie de la région.
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On compte deux affluents dans le cours supérieur du Rio Xingu : le Krenakarae et
un autre sans nom. Les deux possèdent plusieurs lagons (le Krenakarae en compte
même des dizaines).
Fawcett se dirigea vers l’Est alors que le territoire des Suyá se situait à l’Ouest (à
100 km). Une seule voie fluviale mène au lieu du dernier camp connu de Fawcett
et elle passe par l’affluent « sans nom » du cours supérieur du Rio Xingu. Fawcett
se trouvait lui-même sur un affluent de cet affluent anonyme. Comme il continua
à pied, cela pourrait signifier qu’il ne détenait pas l’information sur le marais
(praticable uniquement en canot).
Il ne pouvait qu’échouer. Ensuite, comment Fawcett peut-il se retrouver deux ans
plus tard sur la route de l’État du Minas Gerais ? Quand on connait la
détermination du personnage, la question devient plutôt « pourquoi ? ». Cette
route se trouve à mi-chemin entre sa dernière position connue et la Bibliothèque
nationale de la ville de Rio de Janeiro qui abrite le manuscrit de l’explorateur
portugais, João da Silva Guimarães. Or, ce manuscrit motiva les deux dernières
explorations. De plus, Fawcett pouvait trouver refuge chez des amis à Rio. Enfin,
son raid solitaire sur la route de l’État du Minas Gerais n’implique pas forcément
le décès de son fils.
On enchaine avec la montagne du Roncador. On doute que Fawcett l’ait exploré
mais nous allons nous y intéresser.
La Serra do Roncador (montagne du Ronfleur) sépare les bassins hydrographiques
du Rio Araguáia à l’Est et du Rio Xingu à l’Ouest. Elle est formée de hauts plateaux
(les chapadas) séparés entre eux par des canyons. Elle s’étend du nord au sud sur
600 km.
On y trouve des formations de roches gigantesques et des plateaux qui renferment
une grande quantité de grottes dont certaines abritent des lacs souterrains (voire
des inscriptions rupestres). À l’époque de Fawcett, les Bororos et les Chavantes
occupaient ce massif. Dès les années 1880 (quelques décennies avant la disparition
de Fawcett), des prospecteurs de diamants s’y risquaient.
À partir des années 1950, les légendes concernant la Serra commencent à se
multiplier. Des sectes mystiques propagent l’idée qu’une population très ancienne
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vit dans ce massif. Enfin, une immense roche de cristal ronde et transparente (de
dix mètres de diamètre « environ ») marquerait l’entrée de son territoire.
C’est à ce stade que toutes les légendes sur Percy « Indiana » Fawcett s’arrêtent.
Des fan-clubs sur internet affirment que son fils et lui vivaient encore au début des
années 2000 (pour Fawcett, on parlerait donc d’un âge vénérable de… 123 ans). De
nos jours, un développement touristique permet d’accéder à une partie du massif.
Les découvertes
Au-delà des mystères qui entourent la vie et la disparition de Fawcett, l’Amazonie
abrita-t-elle un ancien foyer de civilisation ?
Selon la géologie, il y a 15 millions d’années, le bassin du fleuve Amazone était une
mer d’eaux peu profondes. Son retrait progressif serait lié au soulèvement de la
cordillère des Andes. À l’époque, une biodiversité exceptionnelle se caractérisait
notamment par une faune géante officiellement éteinte.
Révélés progressivement par la déforestation galopante en Amazonie, 450
géoglyphes furent mis à jour sur une étendue d’environ 13 000 kilomètres carrés.
Chacun de ces géoglyphes représente un immense motif dessiné à même le sol.
Certains se résument à de simples tracés mais d’autres proposent des formes bien
plus complexes. On doit cette découverte à des chercheurs de l’Université de São
Paulo. Le site en question se trouve dans l’Acre, un État brésilien bordé au sud par
la Bolivie et à l’ouest par le Pérou. Il se trouve donc sur les contreforts des Andes.
Selon une hypothèse scientifique, sa fondation remonterait à 2 000 ans. On
parlerait de communautés antiques qui occupèrent cette région pendant 4 000
ans. Mais aucune thèse n’explique la fonction de ces géoglyphes même si certains
y voient les vestiges d’une société urbaine. Il reste un détail : 13 000 kilomètres
carrés, cela représente dix fois la superficie de la ville de Rio de Janeiro. Comment
une société urbaine antique peut-elle reléguer Rio au rang de village ?
Au Brésil, cette découverte ne demeure pas isolée. L’anthropologue américain
Michael Heckenberger est l’auteur de photographies aériennes prises au-dessus
d’une région du cours supérieur du Rio Xingu (État du Mato Grosso). Ces photos
montrent dix-neuf monticules forestiers (des islas) distants en moyenne de 3 km.
Des routes sur digues et des canaux rectilignes relient ces monticules et forment
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un plan urbain très élaboré. L’archéologie baptisa le site : Kuhikugu (en référence
au nom local du monticule dit X11). Des datations au radiocarbone de dépôts
stratifiés du monticule X6 indiquent une ancienneté de 2 200 ans. Cela dit, les
autres dépôts resteraient plus récents.
L’existence de routes, de digues et de canaux antiques dans cette région interpelle.
La zone se trouve à la périphérie sud-est de la forêt amazonienne et l’on s’éloigne
d’au moins 1 000 km des Andes et de ses anciennes civilisations. Le site se trouve
même plus proche du delta atlantique de l’Amazone que de la cordillère du
Pacifique. Enfin, on peut y accéder par voie maritime à partir de ce delta.
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Un groupe de Nâga Sadhus (Junagadh, Inde)
Auteur : Kutchimadu. CC BY-SA 4.0. Source : Wikimedia Commons
8.La civilisation
Les Mayas
Avant de voyager dans d’autres régions du monde, demeurons sur le continent
américain. On tente de résumer les principales découvertes archéologiques
concernant les Maya (sans s, en fait). Nous utiliserons la chronologie de leur
cinquième « soleil » qui débute en l’an 3113 avant notre ère et qui se termine en
2012, soit une durée de 5125 ans. Enfin, nous allons subdiviser ce « soleil » par ses
13 grandes périodes « climatiques » de 394 ans chacune.
Les découvertes archéologiques les plus anciennes datent de la 3e période
climatique (-2325/-1931). À l’époque, on assiste à l’essor de la civilisation olmèque,
qui « colonisa » la civilisation maya dont la population semblait décroître.
On passe directement à la 6e période climatique (-1142/-748). Pour l’archéologie,
ce sont les débuts officiels de l’architecture cérémonielle maya. Ensuite, lors de la
8e période (-354/41), on assiste à la multiplication des sites et à une activité
architecturale intense (non pyramidale), signe d’un fort accroissement de la
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population. Lors de la période suivante (41/435), des tensions apparaissent. Pour
l’instant, l’archéologie ignore la cause : crise de croissance, invasion, etc.
Lors de la 10e période (435/825) qui correspond à la chute de l’empire romain en
Occident, les rivalités demeurent fortes entre « cités-États ». La période suivante
(829/1223) marque le déclin de la civilisation maya : pour une raison inconnue, la
quasi-totalité des cités se dépeuple.
Enfin, la 12e période (1223/1618) se résume à la déchéance. Les Nahuas du
Mexique central (les Aztèques formaient un groupe nahua) supplantent les Maya.
Lorsque les conquistadors espagnols posent le pied dans la région, c’est l’hallali :
la petite vérole « importée » par les Occidentaux décime la population.
Concernant les pyramides mayas, les religieux qui accompagnaient les
conquistadors se renseignèrent auprès des populations et des élites locales pour
identifier les constructeurs et leurs motivations. Or, à l’époque, les locaux ne
purent apporter de réponses. Même de nos jours, le mystère reste entier.
En fait, les Mayas « modernes » dont nous venons de résumer l’Histoire
demeurent liés à la civilisation olmèque du Mexique. Dans ce cas, d’où venaient les
Mayas « anciens » ?
Le Kali Yuga définit le quatrième et actuel âge de la cosmogonie védique en Inde.
Selon le Surya Siddhanta, il commence le 23 janvier -3102 (calendrier grégorien).
Il correspond (à quelques années près) au cinquième « soleil » de la chronologie
maya du Guatemala qui débute en -3113.
L’Inde possède une tradition antérieure au quatrième âge. Par contre, le
Guatemala n’en détient pas avant le cinquième soleil. Selon le Mahâbhârata qui
relate la guerre des Bharata, un contemporain du conflit, un architecte, se nommait
Maya. Sa région natale (et forestière) fut dévastée (et incendiée). On parle d’un
évènement contemporain de la transition dans le Kali Yuga (23 janvier -3102). Les
compatriotes de cet architecte se nommaient Nâga (sans s). Enfin, leur capitale
s’appelait Taxila (Takshashila). On notera qu’au Guatemala, tixil cuink désigne les
aînés et ixil désigne une langue et une population.
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NRYN : L’origine inconnue de notre humanité

  • 1. H e r v é C a r i o u NRYN L’origine inconnue de notre humanité
  • 2. NRYN Image : Michael | Pixabay H e r v é C a r i o u
  • 3. NRYN : L’origine inconnue de notre humanité Licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0) Publication : 2022 | seconde édition revue et corrigée Du même auteur : 1. Scythia : L'étonnante Histoire de l'antique Irlande 2. Brittia : L’Histoire méconnue des Bretons 3. Keltia : L’étrange Histoire des Celtes 4. Nâga : L'Histoire de la population nâga 5. Maya : L’Histoire de la population maya 6. Luzia : L’Histoire ancienne du Nouveau Continent 7. Gaia : La Préhistoire revisitée 8. Koya : Les indices de la "génohistoire" 9. Sela : Des témoignages historiques surréels 10. Troia : L’Histoire de la Nouvelle-Troie 11. India : Les origines de l’Inde 12. Namaka : Les origines des peuples antiques 13. Europa : Les origines des Européens 14. Brittia II : Du Kalimantan à la Bretagne 15. NRYN : L’origine inconnue de notre humanité 16. Scythia: The Amazing Origins of Ancient Ireland 17. Ibéria : L’énigme proto-ibère 18. Furia : Les deux guerres mondiales décodées 19. Tè Ra : Quand l’Histoire dépasse la fiction 20. Origins of the Celts (sous le pseudonyme Cryfris Llydaweg) 21. Futuria : Le futur proche décodé
  • 4. Introduction « Ici commence l’Homo Ignorans. L’homme ignore ce qu’est la vie ; il ignore quelle en fut l’origine et si elle a pris naissance dans la matière inorganique. Il ne sait si la vie existe sur d’autres planètes de notre soleil, ou sur celles d’autres soleils et, dans l’affirmative, si les formes de vie y sont identiques à celles que nous connaissons sur notre terre, y compris l’homme. Il ne sait pas comment notre système solaire fut créé quoiqu’il ait, là- dessus, imaginé certaines hypothèses. Il sait seulement que le système solaire s’est formé il y a des billions d’années. Il ignore ce qu’est cette mystérieuse force, la gravitation, qui le maintient à la verticale, pieds au sol, tout comme ses frères qui habitent à l’opposé de la planète ; et pourtant il considère ce phénomène comme la “loi des lois”. Il ignore tout de l’aspect du sol à huit kilomètres de profondeur. Il ne sait comment les montagnes se sont formées ni comment les continents ont surgi des mers, bien qu’il risque là-dessus de nouvelles hypothèses ; il ne sait pas, non plus, d’où est venu le pétrole : nulle certitude, rien que des hypothèses. Il ne sait pourquoi, il n’y a pas tellement longtemps, une épaisse couche de glace recouvrait la majeure partie de l’Europe et de l’Amérique du Nord (…) ; la présence de palmiers à l’intérieur du cercle polaire le déconcerte, et il est incapable d’expliquer par quel phénomène la même faune se trouve emplir les lacs intérieurs du vieux monde et ceux du nouveau monde. Il ignore aussi bien d’où vient le sel des mers. » L’auteur de cette diatribe en 1950 se nommait Immanuel Velikovsky, un scientifique du siècle dernier. Elle reste d’actualité même si les zones d’ombres se réduisent peu à peu. Elle date de l’ouvrage Worlds in Collision (Mondes en collision), et nous avons cité la traduction française des Éditions Le Jardin des Livres (2003). NRYN : l’origine inconnue de notre humanité résulte d’une longue enquête sur nos origines et pourrait débuter par une variante de la diatribe de Velikovsky : Ici commence l’Homo « amnesius », celui qui a perdu la mémoire de sa propre histoire.
  • 5. NRYN : L’origine inconnue de notre humanité P a g e | 2 Le premier sapiens : l’Homme de Djebel Irhoud (Maroc) Auteur : Neanderthal-Museum, Mettmann. CC BY-SA 4.0. Source : Wikimedia Commons 1. Dévonien, etc. Les datations Nous allons ouvrir une parenthèse sur les méthodes de datations actuelles. Supposons que vous soyez victime d’un naufrage et que vous échouiez sur une île déserte. Le choc provoque (en plus) une amnésie mais comme beaucoup de personnes dans ce cas, il vous reste des connaissances « pratiques ». Par curiosité, vous souhaitez connaitre votre âge. Pour vous « dater », vous allez mesurer votre taille (avec les moyens du bord), vous laisserez s’écouler une année et vous la mesurerez à nouveau. Votre première mesure indique 179 centimètres. Un an plus tard, la seconde indique 180 centimètres. Vous avez donc grandi d’un centimètre en un an. Vous posez l’hypothèse qu’on grandit d’un centimètre par an et vous déduisez que vous avez… 180 ans. Votre méthode est ingénieuse, vos mesures sont justes mais le résultat est faux. Pourquoi ? Vous avez posé une « constante » : on grandit d’un centimètre par an. Toutes les méthodes de datation (sans exception) en posent sur le long terme. Une maxime d’Héraclite d’Éphèse (un philosophe grec du 6e siècle avant notre ère)
  • 6. NRYN : L’origine inconnue de notre humanité P a g e | 3 résume le problème : « Rien n’est constant, sauf le changement ». La croissance d’un individu change dans le temps. Or, sur cette île déserte, en état d’amnésie, vous ne pouviez plus le savoir. Nous vivons tous sur une île déserte (une petite planète bleue) et en état d’amnésie, car nos plus vieux écrits datent de quelques milliers d’années seulement. Par exemple, lorsque la géologie affirme que telle strate (couche) géologique date de 500 millions d’années, elle se base sur une vitesse de sédimentation observée sur plusieurs décennies dans la région. Ensuite, elle pose l’hypothèse que cette vitesse reste constante depuis cette époque reculée. La méthode est habile (et souvent couplée avec d’autres), les mesures sont excellentes mais le résultat reste faux. Notre intellect exige des certitudes et ne peut pas évoluer en permanence dans un océan de doutes. De toute façon, qu’une couche géologique date de 500, 50 ou 5 millions d’années, cela ne nuit pas à la recherche. On doit simplement éviter de prendre des « datations-vessies » pour des lanternes. Enfin, on rappellera que la pierre et toute construction associée restent impossibles à dater. Le dévonien La quatrième période du paléozoïque (ex-ère primaire) se nomme le dévonien. Il débute il y a 420 millions d’années et dure 60 millions d’années. Durant cette période, les poissons évoluent vers les amphibiens et les insectes commencent à coloniser les habitats terrestres. Officiellement, les mammifères n’existent pas encore. En juillet 2005, un jeune paléontologue amateur, Mohamed Zarouit, découvre un crâne fossilisé près d’Erfoud (Maroc) sur le site dit Tafilalet, réputé pour ses fossiles. Le site date du dévonien. Le Dr Alaoui Abdelkader, radiologue et directeur de l’hôpital de Moulay Ali Chrif (dans la province d’Errachidia), effectue un examen avec un scanneur à rayon X. Il révèle un crâne d’une densité très faible. Il porte des caractéristiques humanoïdes : position du trou occipital (centrée), mâchoire (courte et parabolique), angle symphysaire (obtus et en retrait), front (haut et bombé) et formule dentaire estimée à trente-deux dents. À en juger par les dents de sagesse non usées, nous parlons d’un adulte. La paléoanthropologie distingue plusieurs terminologies pour notre espèce humaine : le sapiens, l’homme de Cro-Magnon et le sapiens sapiens (deux fois). Plus généralement, le genre dit Homo réunit toutes les espèces qui répondent à
  • 7. NRYN : L’origine inconnue de notre humanité P a g e | 4 trois critères : une bipédie permanente (mais pas forcément exclusive), une capacité crânienne supérieure à 550 centimètres cubes et une activité culturelle (la fabrication d’outils, au minimum). Nous sommes des sapiens. L’homme de Cro-Magnon désigne une variante découverte sur un site dit Cro-Magnon en Dordogne (France). Enfin, la paléoanthropologie abandonne la terminologie sapiens sapiens car elle l’utilisait pour nous différencier d’un autre présumé sapiens : l’homme de Neandertal. Pour revenir au crâne fossilisé de l’oasis du Tafilalet, on doit préciser que ses traits simiesques s’opposent aux caractéristiques du genre Homo de son crâne. Ensuite, les premiers primates (connus) apparaissent officiellement 300 millions d’années plus… tard. Enfin, ce crâne pose un autre problème : il n’atteint pas la taille d’une pomme (…) Le carbonifère La période du carbonifère succède à celle du dévonien et dure également 60 millions d’années. Elle se caractérise par l’apparition des premiers grands arbres. En 1981, en explorant une mine de charbon désaffectée à ciel ouvert, près de Mahanoy (Pennsylvanie), un résident de Shenandoah, Ed Conrad, découvre ce qui ressemble à un crâne pétrifié. Il l’extrait d’une couche d’anthracite, une roche sédimentaire d’origine organique. L’anthracite demeure le type de charbon le plus ancien et date d’au moins 280 millions d’années. Le crâne comprend un palais et une prémolaire à double racine mais il n’appartient pas au genre humain : on parle d’un anthropoïde de grande taille. Un an plus tard, en 1982, sur le même site, Ed Conrad trouve d’autres ossements pétrifiés : un calvarium (un crâne sans mandibule et sans face), un fémur, un pied, etc. L’anthropologue américain, Wilton M. Krogman (1903-1987), un des fondateurs de l’anthropologie physique aux États-Unis, analysera le calvarium. Il « aurait » confié à Conrad que le crâne appartenait au genre humain mais en public, il évitait le sujet. Concernant la période du carbonifère, on peut évoquer une autre découverte insolite. En 1885, le journal The American antiquarian publiait un article concernant une découverte en 1880 dans les monts de Cumberland (Kentucky). Dans une couche de grès carbonifère, une série d’empreintes fut mise à jour : celles
  • 8. NRYN : L’origine inconnue de notre humanité P a g e | 5 d’un ours, d’un animal comparable à un grand cheval et celles de pieds. J.- F. Brown, professeur au Berea College (Berea, Kentucky), étudia ces empreintes. De nos jours, l’étude reste introuvable. Ces découvertes du carbonifère partagent un dénominateur commun : l’actuel territoire américain. Or, à l’époque, il se trouvait à l’ouest du continent unique, la Pangée, dans une région tropicale. On récapitule et l’on commence par le crâne d’Erfoud au Maroc qui nous oriente vers un primate lilliputien doté de caractéristiques humanoïdes. Son antériorité remonte à au moins 360 millions d’années. On continue avec le crâne de Mahanoy en Pennsylvanie qui pourrait appartenir au genre humain (distinct du genre actuel) dont l’ancienneté remonte à 300 millions d’années. Enfin, à l’époque, sur l’ancien continent unique, le Maroc actuel faisait face à la… Pennsylvanie. La paléoanthropologie connait ces deux découvertes car les fossiles sont documentés et en bon état. L’Homme peut-il revendiquer 300 millions d’années ? À l’heure actuelle, une telle question déclenche dans le meilleur des cas la dérision. Pourtant, la paléoanthropologie ne pourra ignorer indéfiniment les crânes pétrifiés (déjà découverts et à venir). Le jurassique La deuxième période du mésozoïque (ex-ère secondaire) se nomme le jurassique. Elle débute il y a 200 millions d’années et s’étale sur 55 millions d’années. On ne présente plus cette période surnommée « âge des dinosaures ». On peut néanmoins rappeler qu’elle marque aussi la naissance officielle des mammifères sur Terre. En juillet 1877, l’Eureka Newspaper évoque une découverte à Spring Valley dans le comté d’Eureka (Nevada). Quatre prospecteurs extraient d’une roche de quartzite brune du jurassique les artéfacts suivants : une moitié de fémur et des os de genou, de jambe et de pied. Compte tenu de la taille des os, on parle d’un primate qui mesurait 3,5 m. On continue avec une affaire rocambolesque. En 1885, un certain Dyer prospecte pour trouver du minerai de fer dans le comté d’Antrim (Irlande). Ce comté abrite le site de Portrush et un sill (une couche de roche magmatique) de dolérite (riche en fer). Des calcaires du jurassique surmontent ce site. Il finit par déterrer une
  • 9. NRYN : L’origine inconnue de notre humanité P a g e | 6 « momie » pétrifiée de 12,2 pieds de haut, soit 3,7 m. Un « détail » détone : le pied droit intact de la momie montre six… orteils. Ensuite, Dyer se promène à Dublin, Liverpool et Manchester où il expose sa momie en faisant payer un droit d’entrée de six pence (l’équivalent d’une ou deux heures de travail pour un ouvrier). Puis, las des voyages, il sous-traita à un certain Mr Kershaw. Aux dernières nouvelles, le musée du Somerset (Taunton, Cornouailles) abrite cette momie. Lors de cette période, la biodiversité semble placée sous le signe du gigantisme. Le supposé humain de grande taille de Portrush doté de six orteils ne nous contredira pas. Gageons qu’à cette hauteur-là, un sixième orteil possède son utilité. On sait que lors d’une période antérieure, le carbonifère, un phénomène d’enfouissement massif de carbone a pu conduire à un surplus d’oxygène dans l’air (jusqu’à 25 %). Ce taux élevé pourrait expliquer le gigantisme de certains insectes et amphibiens. Ces derniers sont dotés de systèmes respiratoires complexes mais on note une corrélation entre la taille et la capacité à absorber de l’oxygène. Même si une corrélation n’induit pas forcément une relation de cause à effet, les hypothèses restent déroutantes. Par exemple, le taux d’oxygène dans l’air pourrait conditionner la taille des animaux. Cela revient à suggérer que la proportion d’octane dans l’essence conditionne la taille d’un moteur. Une autre hypothèse existe : le gigantisme de la végétation. Du coup, la faune doit grandir pour atteindre sa nourriture. Ce gigantisme ne pouvait pas durer et la théorie principale ne pointe pas du doigt une raréfaction des ressources de la biosphère. En 1980, une équipe de l’Université de Californie analysa des sédiments d’une couche argileuse (de Gubbio, en Italie) estimée à 65 millions d’années. Elle contenait un fort taux d’iridium, un métal extrêmement rare sur Terre mais présent dans des météorites. Cette équipe concluait que cet iridium provenait de la chute d’un astéroïde. Cela dit, la théorie reste fragile, car les dinosaures ont pu s’éteindre avant la chute de cet objet céleste. Le Popol Vuh Pour revenir au primate de Spring Valley et à l’humain de Portrush, ils auraient vécu des dizaines de millions d’années avant l’apparition officielle du primate. En clair, le genre humain et les dinosaures pourraient avoir cohabité sur notre planète.
  • 10. NRYN : L’origine inconnue de notre humanité P a g e | 7 On connait la proximité génétique du primate et de l’humain. Et lorsque le primate apparaît, l’humain suit. On peut donc poser l’hypothèse suivante : une humanité précéda la nôtre puis s’éteignit. Rien de moins. Un autre indice inattendu soutient l’hypothèse. Le livre sacré des Quichés du Guatemala se nomme le Popol Vuh. Un illustre inconnu rédigea l’original entre 1554 et 1558. Il semblait soucieux de compiler des traditions orales antiques. Cette version utilisait une écriture maya dite « latinisée » et suggère que l’auteur était un religieux catholique maya. L’original n’existe plus. À la fin du 17e siècle, un dominicain, le frère Francisco Ximénez, dirigeait le couvent de Santo Tomas Chuila (Guatemala). Il obtint l’original des Quichés de la ville et le traduisit en espagnol. Enfin, il le présenta (avec le texte original) dans un ouvrage intitulé Empiezan las historias del origen de esta provincia de Guatemala (« Ainsi commence l’histoire des origines de cette province du Guatemala »). Ximénez propose une traduction littérale dont la lecture reste fastidieuse. Nous allons donc nous intéresser à la traduction française de Charles Étienne Brasseur de Bourbourg (1814-1874). Ce dernier vécut quinze ans dans plusieurs régions du Mexique et d’Amérique centrale. On le connait surtout pour sa traduction du manuscrit Troano (dit codex de Madrid). De nos jours, cette traduction reste une référence pour l’étude de l’écriture maya. Nous nous contenterons de courtes citations du Popol Vuh. « Voici le récit comme quoi tout était en suspens, tout était calme et silencieux ; tout était immobile, tout était paisible, et vide était l’immensité des cieux. Voilà donc la première parole et le premier discours. Il n’y avait pas encore un seul homme, pas un animal ; pas d’oiseaux, de poissons, d’écrevisses, de bois, de pierre, de fondrières, de ravins, d’herbe ou de bocages : seulement le ciel existait. La face de la terre ne se manifestait pas encore : seule la mer paisible était et tout l’espace des cieux (…) Il n’y avait rien qui existât debout ; (il n’y avait) que l’eau paisible, que la mer calme et seule dans ses bornes ; car il n’y avait rien qui existât. Ce n’était que l’immobilité et le silence dans les ténèbres, dans la nuit. »
  • 11. NRYN : L’origine inconnue de notre humanité P a g e | 8 « La face de la terre ne se manifestait pas encore : seule la mer paisible était ». Ce texte décrit l’état de notre planète avant l’émergence du continent unique. On rappelle que la plus ancienne copie de ce texte date de l’an 1701. Comment peut- on expliquer une telle connaissance à cette époque ? Les traditions orales regroupaient l’effort de mémoire des populations antiques au même titre que l’Histoire représente l’effort de mémoire de notre époque. Dans un monde moderne, les livres véhiculent notre mémoire mais dans un monde ancien, faute d’écriture, cela exigeait un autre support. On pourrait objecter que ce texte ne décrit pas notre planète mais une région maritime autrefois sans terre émergée et sans vie. De plus, les termes « planète » et « monde » brillent par leur absence. On enchaine donc avec une seconde citation. « Mais véritablement ce n’était pas lui Vukub-Cakix qui était le soleil ; seulement il s’enorgueillissait de ses pierreries, de ses richesses. Mais en réalité sa vue terminait où elle tombait et ses yeux ne s’étendaient pas sur le monde entier. Or, on ne voyait pas encore la face du soleil, de la lune ni des étoiles ; il ne faisait pas encore jour. Ainsi donc Vukub-Cakix se faisait superbe (à l’égal) du soleil et de la lune, la lumière du soleil et de la lune n’ayant pas encore commencé à briller et à se manifester : seulement il désirait s’agrandir et (tout) surpasser. » Cette fois, le texte évoque le « monde entier » mais ce n’est pas le plus intéressant. « Or, on ne voyait pas encore la face du soleil, de la lune ni des étoiles ; il ne faisait pas encore jour ». On parle donc d’une époque où la densité de l’atmosphère ne permettait pas de distinguer les astres. Nous distinguerons deux hypothèses. Soit ceux qui perpétuaient cette tradition « poétique » ont vu juste (sans le savoir) sur le contexte de formation de notre planète. Soit ceux qui initièrent cette tradition furent en présence d’artéfacts archéologiques produits par une humanité… précédente.
  • 12. NRYN : L’origine inconnue de notre humanité P a g e | 9 Un genre d’hominidé sans descendance humaine connue : Erectus Auteur : Hay Kranen. CC BY-SA 4.0. Source : Wikimedia Commons 2. Les premiers pas L’évolution Le terme « évolution » peut prêter à confusion : il peut désigner le changement en général ou la progression en particulier. Depuis l’Antiquité, les savants recherchent les moteurs de ce changement. En ce qui concerne les êtres vivants, on devra patienter jusqu’au 19e siècle. Jean-Baptiste de Lamarck (1744-1829), un naturaliste français, proposa la première théorie matérialiste dite transformiste. En résumé, les comportements et les organes des êtres vivants se transforment pour s’adapter à leur milieu. En outre, cette théorie considère que les êtres vivants peuvent transmettre ces transformations à leur progéniture. Rappelons qu’à l’époque, l’ADN n’était pas connu. En 1883, Friedrich Leopold August Weismann (1834-1914), biologiste et médecin allemand, invalidera la théorie de Lamarck en démontrant la « continuité du plasma germinatif ». En résumé, les caractères acquis (non innés) ne se transmettent pas à la progéniture.
  • 13. NRYN : L’origine inconnue de notre humanité P a g e | 10 À partir de 1883, il ne restera que la théorie (datant de 1859) de Charles Darwin selon laquelle les êtres vivants subissent une sélection naturelle. C’est l’équivalent naturel de la sélection artificielle pratiquée par les éleveurs. On profite de l’occasion pour évoquer le préjugé selon lequel la sélection naturelle favorise les plus forts. En fait, elle privilégie les plus éveillés car les dominants demeurent toujours assez sots pour se quereller et s’entretuer. Darwin décédera en 1882, soit un an avant la publication de la théorie de Weismann qui mettait fin à celle de Lamarck. Depuis, la communauté scientifique cherche le « moteur ». En 1942, Julian Sorell Huxley (1887-1975), un biologiste britannique, réalise une synthèse de plusieurs travaux et la baptise théorie… synthétique. On peut préciser que l’ADN est désormais connu. Selon cette théorie, le moteur se résume à des mutations aléatoires du patrimoine génétique. Ensuite, la sélection naturelle « filtre » ces mutations. Cependant, Darwin et Lamarck n’ont pas dit leur dernier mot. Le néo-darwinisme défend l’idée que la sélection naturelle puisse abriter son propre « moteur ». Enfin, selon le néo-lamarckisme, des phénomènes « épigénétiques » pourraient transmettre des transformations acquises à la progéniture. Le débat reste si animé qu’il occulte un sujet : la trilogie progression, stagnation et régression. Si les transformations demeurent aléatoires, comment peut-on « gagner » (progresser) à tous les coups ? La sélection naturelle peut aider mais on ne peut prouver son infaillibilité. En d’autres termes, l’existence potentielle d’une ou plusieurs humanités antérieures à la nôtre n’invalide pas la théorie. À ce sujet, pourquoi serait-ce si important de revendiquer une primeur sur notre planète ? La bipédie À ce jour, le bipède partiel le plus ancien est l’Ardipithecus ramidus apparu il y a 5 millions d’années environ. Il n’eut aucune descendance humaine. Le second connu s’appelle l’australopithèque et revendique une ancienneté de 4,2 millions d’années. Lui aussi n’aura pas de descendance humaine. À propos des célèbres bipèdes (partiels), Lucy et Abel, on peut préciser que la première était une Australopithecus afarensis et que le second était un Australopithecus bahrelghazali. En d’autres termes, ils n’intègrent pas notre arbre généalogique.
  • 14. NRYN : L’origine inconnue de notre humanité P a g e | 11 Le genre Homo, lui, se caractérise par une bipédie complète. Deux espèces apparaissent quasi simultanément en Afrique : Homo habilis et Homo rudolfensis. Enfin, un demi-million d’années plus tard, une troisième espèce apparaît sur toute la planète : l’Homo erectus dont la branche africaine se nommera ergaster. Le séisme La paléoanthropologie (ou paléontologie humaine), une branche de l’anthropologie physique (ou de la paléontologie), étudie l’évolution humaine. Créée en 1835 par le physicien français François Arago, la revue Comptes rendus de l’Académie des sciences (France) permet aux chercheurs de faire connaitre rapidement leurs travaux à l’international. La revue se décline en sept titres et nous allons nous intéresser au titre Palévol (Paléoanthropologie & évolution). Nous allons nous intéresser au volume 15 de mars 2016 (pages 279-452, en anglais) que nous résumerons sommairement. On y apprend qu’une équipe de la Society for Archaeological and Anthropological Research (Chandigarh, territoire de l’Inde) découvrit (en 2009) au lieu-dit Masol des traces d’une activité du genre Homo datée de la fin du tertiaire (2,6 millions d’années). Au sujet des traces, on parle d’outils lithiques et de découpes réalisées avec ces outils sur des fossiles de bovidés. Pour résumer, cette activité précède d’un demi-million d’années notre présumé ancêtre, l’ergaster d’Afrique (1,9 million d’années) dont la plus ancienne trace connue d’activité remonterait à 2,55 millions d’années. Pour la paléoanthropologie, c’est l’équivalent d’un séisme. En d’autres termes, pour soutenir la théorie de l’origine africaine de l’humanité, la paléoanthropologie se retrouve dans l’obligation de trouver une activité plus ancienne en Afrique. En outre, on apprend qu’une grotte chinoise, située à la même latitude que Masol, montre des traces d’industrie lithique et abrite un fragment de mandibule d’hominidé. Ce fragment, daté de 2,48 millions d’années, n’a pas encore livré tous ses secrets et son appartenance au genre Homo reste à confirmer.
  • 15. NRYN : L’origine inconnue de notre humanité P a g e | 12 Habilis L’Africain habilis revendiqua longtemps l’invention des premiers outils taillés en général et des haches en particulier. Ces outils dateraient de 2,5 millions d’années. Cela dit, le plus ancien habilis découvert (Koobi Fora, Kenya) date de 1,9 million d’années seulement. À propos du rudolfensis, le plus ancien connu (Koobi Fora, Kenya) vivait à la même époque. Avant de s’éteindre, habilis aurait-il évolué, stagné ou régressé ? On sait que cet hominidé ne possédait pas d’aptitude pour la chasse et qu’il se nourrissait de charognes. En matière de progression, ce n’est pas encourageant. Considérons les datations et les dimensions des boîtes crâniennes des habilis découverts (tout du moins de ceux dont on a retrouvé le crâne). Kamoya Kimeu découvre en 1973 sur le site de Koobi Fora un spécimen vieux de 1,9 million d’années (Ma). Sa boîte crânienne mesure 510 centimètres cubes. On passe sur le fait que cela reste inférieur au seuil qui définit le genre (550 cm3). Peter Nzube découvre en 1968 dans les gorges d’Olvudai (Tanzanie) un habilis vieux de 1,8 million d’années. Son crâne mesure un peu de moins de 600 cm3. Enfin, Paul Abell découvre en 1973 sur le site de Koobi Fora un spécimen vieux de 1,7 million d’années. Son crâne doit se contenter de 582 cm3. En résumé, c’est au mieux de la stagnation. Finalement, il s’éteint sans descendance connue. Le rudolfensis ménage le suspense (faute de crânes) mais il s’est éteint beaucoup plus tôt que son contemporain habilis. Erectus Selon la théorie de l’origine africaine, l’erectus dit ergaster est notre ancêtre. Il naît il y a 1,9 million d’années et il s’éteint un million d’années plus tard. Un des meilleurs représentants de cette espèce demeure l’adolescent de Turkana (Kenya), vieux de 1,6 million d’années. Sa capacité crânienne approchait les 1 000 centimètres cubes et à l’âge adulte, il aurait pu atteindre 1,90 m. C’était prometteur. Or, en Afrique, tous les reliquats ergaster (ossements, crânes) postérieurs à cet adolescent demeurent plus primitifs. En résumé, à moins d’une découverte qui change la donne, l’ergaster régressa. Pour combler un peu le fossé entre lui et nous, certains proposent (faute de mieux) l’erectus asiatique comme chainon manquant.
  • 16. NRYN : L’origine inconnue de notre humanité P a g e | 13 L’erectus se décline dans plusieurs versions sur toute la planète. Du coup, deux théories s’affrontent en paléoanthropologie. La première soutient l’origine africaine. La seconde propose une origine multirégionale et considère que nous sommes des descendants de différents erectus régionaux. L’enjeu peut se résumer ainsi : formons-nous une humanité « au singulier ou au pluriel » ? Enfin, l’erectus asiatique n’aide en rien : entre les spécimens Sangiran 17 et Ngandong 7, c’est une moyenne constante de 1 050 cm3 pendant 860 000 ans. En résumé, on parle au mieux de stagnation. En fait, c’est pire : le plus récent erectus de notre humanité (vieux de 50 000 ans seulement), l’Homo floresiensis, fut découvert sur l’île de Florès (Indonésie) en 2004. Il mesure… un mètre. Donc, en plus, sa taille régresse…
  • 17. NRYN : L’origine inconnue de notre humanité P a g e | 14 La population doyenne de notre humanité : les San Auteur : Nicolas M. Perrault. CC0 1.0. Source : Wikimedia Commons 3. Les genres humains La colonie Zecharia Sitchin (1920-2010) naît le 11 juillet à Bakou (République d’Azerbaïdjan, ex-Union soviétique). Ensuite, il vit en Palestine dite mandataire (sous mandat britannique de 1923 à 1948). Diplômé en économie de l’Université de Londres, il devient éditeur et journaliste en Israël, avant de s’installer à New York en 1952. Il est connu pour ses ouvrages qui défendent une théorie controversée. Cette dernière se source dans les travaux d’une cinquantaine d’auteurs (linguistes, archéologues, orientalistes, chercheurs…) et plus précisément dans des traductions de tablettes cunéiformes de l’époque prébabylonienne. En fait, Sitchin utilise à foison les traductions de Samuel N. Kramer (1897-1990) et d’Ephraim A. Speiser (1902-1965), deux chercheurs de l’université de Pennsylvanie. Selon Sitchin, plusieurs tablettes prébabyloniennes révèlent (par fragments) l’histoire d’une « colonie » sur Terre fondée il y a 450 000 ans par des…
  • 18. NRYN : L’origine inconnue de notre humanité P a g e | 15 astronautes. Il publia son hypothèse en 1976 sous le titre The 12th Planet. Sans préjuger, nous allons tenter d’en résumer le contenu. Il y a 450 000 ans, une civilisation installe une colonie minière sur notre planète. Un individu nommé Enlil la dirige. Il deviendra un des personnages du panthéon sumérien. Les membres de son équipage passeront également à la postérité : sous le nom d’Anounnaki, ils alimenteront les légendes sumériennes. Le premier forage minier aurait eu lieu dans les eaux de l’actuel golfe Persique. Il y a 430 000 ans, le climat de la Terre s’adoucit et la colonie augmente ses effectifs. Malgré cela, la production minière fléchit et le forage se déplace au sud du continent africain. Le chef de mission s’appelle Enki (un autre membre du panthéon sumérien). Ce dernier, malgré son âge (au moins 20 000 ans…), semble loin de la retraite puisqu’il fait bâtir de nouvelles installations. Enfin, il y a 300 000 ans, la mission crée sept établissements en Mésopotamie du Sud dont une « base spatiale », un centre de contrôle, un centre métallurgique et un centre médical. Le centre médical et la cité antique de Shuruppak se confondent. Le site date du 3e millénaire avant notre ère et se trouve à moins de 200 kilomètres au sud-est de Bagdad (au lieu-dit Tell Fara). Ensuite, le centre métallurgique et la Bad-Tibira de Sumer se confondent également. L’archéologie cherche toujours son emplacement. La Grèce antique la nommait Panti-Biblos (en référence à la Byblos phénicienne ?). Le centre de contrôle et la cité sumérienne Sippar se confondent également. Le site date du 2e millénaire avant notre ère et se situe au nord-ouest de l’antique Babylone (au lieu-dit Abu Habbah). Enfin, la « base spatiale » et la Nippur de Sumer se confondent aussi. L’archéologie connait bien ce site du 6e millénaire avant notre ère (période d’Obeïd). Cela dit, aucune technologie médicale, métallurgique ou… spatiale ne fit l’objet d’une découverte. De toute façon, la durée de vie du verre et de l’acier (non entretenu) ne dépasse guère cinq mille ans et on parle de supposés sites technologiques soixante fois plus âgés. Plutôt que d’épiloguer sur la pertinence de cette théorie, nous allons proposer une projection. Dans un lointain futur, qu’est-ce qui nous empêchera de coloniser un monde éloigné pour exploiter certaines de ses ressources minières ? Si ce monde est déjà doté d’une biosphère, c’est « tout bénéfice » : nous pourrons profiter de l’environnement et cela nous évitera de vivre « confinés ».
  • 19. NRYN : L’origine inconnue de notre humanité P a g e | 16 Reconnaissons que notre biosphère possède des atouts. Enfin, en sachant que nous voyageons dans l’espace depuis 1963, pourquoi aurions-nous la primeur de l’exploration spatiale ? Neandertal Après avoir exploré la possibilité que notre planète ait abrité des « colonies », nous allons reprendre le cours de notre évolution. L’homme de Neandertal serait un descendant d’un ou plusieurs erectus régionaux. Si l’on considère la théorie de l’origine africaine, il cesse d’être notre « cousin » car on ne peut plus le lier à l’ergaster d’Afrique. A contrario, si l’on considère la théorie multirégionale, Neandertal redevient un membre de la famille… Il se répartissait en deux groupes : les « généralistes » (ou « adaptables ») et les « classiques ». Les généralistes apparaissent en premier. Or, ils engendrèrent une descendance dite classique et surtout, plus primitive. Pire : un aïeul de ces généralistes, l’Homo heidelbergensis (Heidelberg, Allemagne) les surpassait en termes d’évolution. Pour résumer, cette branche d’hominidés ne cessait de régresser. Un biologiste de Gijón (Espagne), Juan Luis Doménech Quesada, remet en cause les hypothèses les plus citées concernant l’extinction du Neandertal : compétition avec les sapiens (nous) ou inadaptation au froid. Cette dernière hypothèse fait sourire : le Neandertal généraliste s’adaptait particulièrement bien aux climats les plus rudes. Son extinction pourrait être due à une spécialisation croissante et excessive. Ce genre humain possédait des capacités intellectuelles intéressantes mais sa constitution restait trop primitive. Ce serait la raison pour laquelle la paléoanthropologie observe de multiples malformations chez lui. Le dénominateur commun de ces observations porte un nom : l’acromégalie. C’est un trouble hormonal qui déclenche une augmentation singulière de la taille des pieds et des mains et une déformation du visage. Il peut aussi provoquer des déformations osseuses (scoliose, saillie du sternum), une baisse de l’audition, un vieillissement accéléré, une augmentation du volume du foie (hépatomégalie), de la thyroïde (goitre possible), du cœur (cardiomégalie), etc.
  • 20. NRYN : L’origine inconnue de notre humanité P a g e | 17 Le Neandertal semble avoir cumulé des maladies chroniques avant de s’éteindre. Doménech souligne que sa morphologie ne s’adaptait plus à une diversification croissante des activités. Mais il ne s’arrête pas en si bon chemin et pose une question : la régression de cette branche d’hominidés reste-t-elle une exception à la règle ? Sapiens Du point de vue de la paléoanthropologie, nous sommes des sapiens. Notre spécimen le plus ancien reste l’Homme de Djebel Irhoud (Maroc). Son antériorité remonterait à 300 000 ans. Nous commencerons par citer Darwin : « Natura non facit saltum ». En d’autres termes, la nature ne fait pas de saut et l’on ne passe pas de A à C sans passer par B. Or, entre l’erectus (ergaster ou pas) et nous, les dizaines voire les centaines de génotypes intermédiaires (les fameux « chainons manquants ») manquent toujours à l’appel. Combien en avons-nous retrouvé en un siècle de fouilles ? Zéro. Du coup, on peut se demander si c’est encore la peine de creuser. Nous pourrions considérer le fait que nous descendons d’une longue lignée humaine sans lien avec l’erectus. Cela dit, cette hypothèse se confronte à la même problématique que les chainons manquants. Combien de sapiens « archaïques » âgés entre deux millions d’années et 300 000 ans avons-nous découverts ? Zéro. Quand on sait que la découverte du sapiens de Djebel Irhoud remonte à 1933, ce n’est guère encourageant. De toute évidence, concernant notre évolution, « quelque chose » nous échappe. Par défaut, l’anthropologie pose le principe d’une évolution « linéaire » mais les indices présentés dans les chapitres précédents indiquent que notre évolution nous réserve encore de nombreuses surprises. Amilius Edgar Cayce (1877-1945) était un thérapeute de la première moitié du XXe siècle. Il pratiquait l’hypnose et doit sa renommée à ses « lectures de vie » (1923-1944) sous « autohypnose » que ses assistants s’empressaient de compiler et de numéroter (plus de 14 000 au total). Cayce, illettré, utilise parfois un vocabulaire déroutant qui peut mener à différentes interprétations.
  • 21. NRYN : L’origine inconnue de notre humanité P a g e | 18 Pour évaluer sa crédibilité, nous analyserons deux de ses « lectures » en précisant la numérotation d’origine. (364-4) Il y a 250 000 ans, le développement scientifique était si avancé qu’un certain Amilius « transposait » des matériaux d’un endroit de l’Univers à un autre (sic). D’une façon générale, c’était un âge « aérien », « électrique » et « atomique ». Cette période finira mal et Cayce évoque des « pollutions ». Le nom Amilius dériverait du latin aemulus (émule) à l’origine du prénom Émile. Le verbe transposer serait issu du latin transponere (transporter, transférer). Le fait d’évoquer l’existence de plusieurs univers détonne mais ce concept date du philosophe grec Anaximandre (6e siècle avant notre ère). Cette « lecture » non datée reste antérieure à l’année 1944. Dans le contexte, le terme « atomique » peut surprendre mais les journaux américains commencent à évoquer le sujet dès 1943 (même si les autorités exigent la discrétion). Enfin, en 1944, notre société se soucie peu (voire pas du tout) des « pollutions ». (364-6) À cette époque, les « navires de l’air » étaient fabriqués à partir d’un alliage aluminium-uranium, très léger. Pour le décollage, ils utilisaient une combustion mais pour le vol, ils utilisaient une propulsion par « conducteurs ». Concernant l’alliage aluminium-uranium, nous n’avons trouvé aucun document antérieur à 1944. Concernant une propulsion par conducteurs, on parle d’un accélérateur MHD (magnétohydrodynamique). C’est le physicien Bela Karlovitz qui développa le premier générateur d’électricité du genre entre 1938 à 1944. En résumé, pour un illettré, Cayce « lit » beaucoup (ou est bien entouré). Aucun artéfact archéologique ne soutient (pour l’instant ?) les « lectures » de Cayce. Cela dit, l’hypothèse qu’une humanité précéda la nôtre sur Terre additionne les indices. Enfin, on reportera la question induite : où est-elle passée cette « ex- humanité » si avancée ? Les San Pour la génétique des populations (nous y reviendrons), l’haplogroupe génétique le plus ancien demeure le A. Sa plus grande fréquence se trouve en Afrique au sein de la population San (une terminologie qui remplace peu à peu celle des Bushmen).
  • 22. NRYN : L’origine inconnue de notre humanité P a g e | 19 Cette population vivrait sur ce continent depuis au moins 50 000 ans. Ses croyances et ses traditions pourraient donc dater d’une époque très reculée. Comme elle pourrait revendiquer le statut de doyenne de notre humanité, on pourrait penser qu’elle puise ses croyances dans l’animisme. Or, dans la mythologie San, l’idée d’un créateur unique (appelé la Mante) est répandue. Celle des Kung (une ethnie San) propose une variante avec deux divinités : le grand, créateur et omnipotent, et le petit qui lui est subordonné. Enfin, les morts sont emportés au ciel où ils servent le « grand Dieu ». On ne peut même pas argumenter sur une possible influence de nos religions monothéistes : chez les San, la dualité du bien et du mal reste un concept totalement inconnu. Si la population San est la « doyenne », comment avons-nous pu sombrer dans l’animisme et le polythéisme ? Pour revenir à la génétique des populations, elle étudie la reproduction des… populations. Auparavant, on étudiait l’évolution du point de vue des individus seulement. Les individus forment une distribution de génotypes mais ce sont les populations qui engendrent ces génotypes. Ces derniers contiennent l’information portée par le génome (ADN) d’un organisme. Le nôtre contient entre 28 000 et 34 000 gènes répartis sur 46 chromosomes groupés en 23 paires. Une de ces paires est composée des chromosomes qui déterminent le sexe d’une personne : deux chromosomes X pour les dames et un duo X et Y pour les messieurs. La génétique des populations utilise le chromosome Y comme « marqueur » et nous allons nous y intéresser. Un autre marqueur existe : un génome satellite dit mitochondrial (ADNmt) transmit par la mère. Son nom fait référence à des mitochondries présentes dans des cellules dites eucaryotes. Les individus ne portent pas tous le même chromosome Y. Ce dernier se décline généralement en vingt haplogroupes. Pour les distinguer, les généticiens utilisent les vingt premières lettres de l’alphabet (de A à T). On peut parler d’arbre génétique car le A aurait engendré le B (via les mutations A1b et BT), etc. Peut-on récolter des indices sur notre histoire en utilisant cet arbre ?
  • 23. NRYN : L’origine inconnue de notre humanité P a g e | 20 Une femme hypothétique, « l’Ève » mitochondriale, serait la plus récente ancêtre commune par lignée maternelle de l’humanité. Cela dit, des cas rares de transmission d’ADN mitochondrial par le père existent. En tenant compte de la vitesse de mutation (concept de l’horloge moléculaire) dans cet ADN, les calculs font supposer que l’Ève mitochondriale vivait il y a 150 000 ans environ. La phylogénie (ou phylogenèse) étudie les relations de parenté entre individus, populations ou espèces. Selon cette discipline, Ève vivait en Afrique orientale. Les calculs (150 000 ans) ne rejoignent pas l’ancienneté du sapiens (300 000 ans). Enfin, le fait de défendre le domicile africain d’Ève masque un malaise entre la génétique des populations et la théorie de notre origine africaine. L’ADN mitochondrial compte 33 haplogroupes majeurs (de A à Z, plus 7 déclinaisons du L). Nous nous contenterons d’attirer l’attention sur des éléments insolites. Par exemple, on passe directement du L3 d’Afrique de l’Est au duo M & N de l’Extrême-Orient et de l’Océanie, et ce, sans laisser la moindre trace en Orient et en Asie centrale. Or, l’Extrême-Orientale M engendra la moitié de la population mondiale et l’Océanienne N s’occupa de l’autre moitié. Enfin, l’haplogroupe R, principalement présent en Océanie, engendra la majorité des populations du Caucase, du Moyen- Orient et d’Europe de l’Ouest. Comment peut-on migrer de l’Afrique vers le Pacifique sans laisser la moindre trace en Asie ? On peut longer les côtes en sachant que la montée des océans finira par effacer les traces. Cela suppose tout de même que, pendant tout ce temps, pas un seul migrant ne s’installa à l’intérieur des terres de l’Asie.
  • 24. NRYN : L’origine inconnue de notre humanité P a g e | 21 L’Antarctique Auteur : Angie Agostino. Licence Pixabay. Source : Pixabay 4. La dernière glaciation Au bord de l’extinction Le nom de la dernière glaciation sur Terre varie selon les régions : glaciation de Würm pour les Alpes, du Vistulien pour l’Europe du Nord et du Wisconsin pour l’Amérique du Nord. Durant ce dernier épisode glaciaire, on trouvait des glaciers de très grande étendue (appelés inlandsis) dans de nombreuses régions. En Amérique, ils couvraient le Bouclier canadien, les Rocheuses et les Andes (Bolivie, Patagonie). En Europe, on parle de l’Islande, des îles Britanniques et du nord de l’Europe. En Asie, la glace recouvrait le nord de la Russie et de la Sibérie, l’Himalaya et l’Hindou Kouch. En se basant sur la glaciation alpine de Würm, la première période de grand froid débute il y a 75 000 ans. Dans un premier temps, l’air reste humide puis s’assèche progressivement. La forêt disparait lentement, laissant la place à la steppe. Après une période interglaciaire, la seconde période de grand froid débute il y a 50 000 ans et atteint son paroxysme il y a 22 000 ans.
  • 25. NRYN : L’origine inconnue de notre humanité P a g e | 22 Ensuite, le réchauffement s’accélère et s’effectue en deux temps. Pour commencer, un léger changement orbital rapprocha la Terre de son Soleil et réchauffa les régions sous le 60° de latitude nord. Ensuite, l’axe de rotation de notre planète s’inclina et réchauffa l’hémisphère Nord (au-dessus du 60° de latitude). Du coup, cet hémisphère bénéficia du surplus d’insolation dont profitait déjà le Sud depuis un millier d’années environ. Pour la paléoanthropologie et l’archéologie, c’est une période de « disette ». On peut même se demander si l’humanité frôle l’extinction. Revenons un peu sur notre narration : « un léger changement orbital rapprocha la Terre de son Soleil ». Ce changement tombait à point nommé. Ensuite, « l’axe de rotation de notre planète s’inclina ». La fonte des glaces pourrait l’expliquer. Cela dit, cette inclinaison dura un millier d’années suite au changement d’orbite. Or, cette durée devient encore un évènement planétaire très « approprié ». En clair, sans ces deux coups de pouce du « destin », notre environnement actuel se résumerait à une ère de glace. L’âge des continents Notre planète possède un noyau, le nife (nickel et fer). Ensuite, un magma (un « manteau ») dit sima (silicium et magnésium) couvre ce noyau. Enfin, ce magma se durcit en se rapprochant de la surface terrestre pour former la croûte continentale dite sial (silicium et aluminium). Les continents se résument donc à des « îles flottantes » et les montagnes à des « grumeaux ». Un consensus se forme au sein de la géologie : à l’origine, la Terre n’abritait probablement qu’un seul continent et un seul océan (le Pacifique selon Wegener). Comment passe-t-on d’un à plusieurs continents ? Un continent unique se serait fragmenté et les fragments auraient dérivé. Le fait que des continents « s’emboîtent » soutient le point de vue, avec une mention particulière pour les côtes brésiliennes et africaines. Enfin, des plaques continentales actuelles se déplacent légèrement (de quelques centimètres à quelques mètres par an). Pour prouver la dérive des continents, on doit démontrer le mécanisme qui la déclenche. La première hypothèse de la géologie évoquait des tensions dans le
  • 26. NRYN : L’origine inconnue de notre humanité P a g e | 23 manteau subi par l’écorce terrestre (travaux de Wegener). Cela dit, les calculs de l’astrophysicien Harold Jeffreys invalidèrent l’hypothèse. Le second mécanisme proposé (travaux de Du Toit) se résume à une variante : un amollissement périodique et variable des couches intermédiaires du manteau (dû à l’effet calorifique de la radioactivité). Il permettrait à l’écorce de se déplacer avec d’inévitables plissements (les chaines montagneuses). En résumé, faute de preuve, on demeure au stade des hypothèses. Suite à des sondages (projet Mohole) au fond des fosses du Pacifique et de l’Atlantique, on sait désormais que la chaleur du manteau terrestre ne correspond pas aux définitions de la géologie. Cela dit, il reste impossible de déterminer si cette chaleur provient d’une masse interne en surfusion ou de la radioactivité naturelle du manteau (voire les deux). Dans le cas d’une surfusion, on peut se demander si la masse interne du manteau n’est pas en mesure de redessiner à l’occasion l’écorce terrestre. En 1970, la marine américaine publia une photo qui montrait l’existence d’une chaine dorsale sous-marine dans l’Atlantique. Elle sépare les Amériques de l’Europe-Afrique. Depuis, on ne compte plus les découvertes similaires. En clair, des montagnes et des volcans tapissent le fond des océans. En 2004, dans la douzième édition de son Earth in Upheaveal, Immanuel Velikovsky rappelle que les chaines montagneuses ne longent pas forcément les littoraux. Il ajoute qu’une baisse brutale de température toucha toutes les parties du globe (en se basant sur des indices de glaciation de l’hémisphère austral). Il souligne que des gisements houillers (un résidu de climats tropicaux) demeurent présents dans les régions arctiques. Il soutient que les structures du manteau terrestre ne diffèrent guère de celles des continents (en se basant sur l’examen de leurs fossiles) et que certains continents possèdent des couches sédimentaires de plusieurs kilomètres d’épaisseur. Il soutient que des glaciations submergèrent des chaines montagneuses (à plusieurs reprises). Etc. Cela l’amène à une conclusion : ces éléments « s’unissent pour infirmer la théorie de la dérive des continents ». De toute façon, Velikovsky n’y allait pas avec le dos de la cuillère.
  • 27. NRYN : L’origine inconnue de notre humanité P a g e | 24 Concernant l’âge des continents, les hypothèses varient entre quelques centaines de millions et quelques millions d’années et semblent se stabiliser à 65 millions. Cela dit, nous ne pouvons pas écarter l’hypothèse que nous vivons sur un manteau en « surfusion » qui redessine l’écorce terrestre (et les continents) à l’occasion. Hésiode, un des premiers auteurs grecs, parle de quatre « âges » révolus en précisant que ses contemporains vivaient dans le cinquième et que les héros de la guerre de Troie évoluaient encore dans le quatrième. Il décrit également la fin d’un « âge » en précisant que la terre s’embrasa et craqua de toutes parts et que le sol bouillonna. Il évoque également un cataclysme lié aux « flots de l’océan ». Le Bhâgavata purâna, un des livres sacrés de l’Inde, parle de quatre époques séparées par des cataclysmes d’une telle ampleur que chacun d’eux a presque anéanti la population. Enfin, on vivrait actuellement dans la cinquième époque. Les Katuns, des calendriers sur pierre du Yucatán, évoquent de grands cataclysmes qui décimèrent la population et changèrent l’environnement. Enfin, on trouve des traditions similaires dans les archipels du Pacifique, sur les bords de la mer du Bengale, au Tibet, au Mexique, en Islande… Comment des populations de l’Antiquité détenaient-elles des informations sur des évènements géologiques qui remontent (possiblement) à la période du jurassique ? Depuis le chapitre initial de cet ouvrage, nous savons que les résultats des méthodes de datation restent sujets à caution. Les chances se valent que nos continents datent de 65 millions d’années ou 65 000 ans. Enfin, les deux scénarios ne s’excluent même pas. Certaines plaques pourraient revendiquer une grande ancienneté alors que d’autres pourraient surprendre par leur « modernité » puisque l’épaisseur des couches sédimentaires varie énormément d’une plaque continentale à une autre. Pedra Furada Le site archéologique de Pedra Furada (« pierre percée » en portugais) se situe dans le Parc national de la Serra da Capivara (État de Piauí, Brésil). À l’heure actuelle, il demeure le plus ancien site habité en Amérique.
  • 28. NRYN : L’origine inconnue de notre humanité P a g e | 25 Sa découverte date de 1978. Les premières fouilles remontent à la première moitié des années 1980 et le premier rapport date de 1986. On y trouve des restes d’ossements humains, des artéfacts (outils, etc.) et de nombreuses peintures pariétales. Les outils de pierre taillée datent au plus de 32 000 ans. Les peintures représentent des « tatous » géants (glyptodons) éteints depuis la fin de la dernière glaciation. Une de ces peintures représente un… bateau en compétition pour le plus vieux navire du monde. Ses concurrents se résument aux peintures pariétales de Kimberley (Australie). Grahame Walsh, expert en art rupestre, data ces dernières : 20 000 ans. En 1985, le CNRS de Gif-sur-Yvette (France) réalisa des analyses au carbone 14 sur des charbons de bois excavés à Pedra Furada. Les résultats variaient entre 35 000 à 48 000 ans. En 1999, l’Université nationale australienne (Canberra) affina ces dates en utilisant un nouveau procédé dit ABOx-SC. Cette fois, les résultats varient entre 55 000 et 60 000 ans. On pensa longtemps que l’émigration de populations en Amérique restait postérieure à la fin de la dernière glaciation, il y a 20 000 ans. C’était logique : à cette époque, la navigation maritime océanique ne « pouvait » exister et un détroit devenait nécessaire pour passer de l’Asie en Amérique. Or, le seul détroit disponible apparut après la fonte des glaces entre la Sibérie et l’Alaska. C’est peu de dire que ce site brésilien vieux de 60 000 ans et situé à 500 km du delta de l’Amazone pose problème. Il ne reste que deux options. Soit le Brésil est un ancien foyer de civilisation, soit des populations non américaines atteignirent les rivages du Brésil il y a… 60 000 ans. Nous pourrions suggérer qu’à l’époque, les continents se côtoyaient mais cela friserait l’impertinence. Le Pacifique Avant d’aborder à nouveau le piteux état de notre humanité à la fin de la glaciation, nous allons nous intéresser au Pacifique.
  • 29. NRYN : L’origine inconnue de notre humanité P a g e | 26 Lorsqu’on compare les cartes des océans atlantique, indien et pacifique, un constat interpelle : la densité des îles du troisième. Dans l’Atlantique, elle se limite à la mer des Caraïbes. Enfin, des listes disponibles sur le Web listent 50 îles ou groupe d’îles pour l’océan Indien mais 500 pour le Pacifique. Un autre élément du Pacifique attire l’attention : le nombre de volcans, à la fois sur les îles et sur les fonds marins. En plus, cet océan abrite le plus grand spécimen du genre, le massif Tamu, dont la superficie équivaut à celle des îles Britanniques. Enfin, il abrite aussi le Mauna Kea (Hawaï) dont la partie émergée du volcan dépasse les 4 000 mètres et dont la portion immergée atteint les 6 000 mètres, soit une hauteur absolue de plus de dix kilomètres (…) On sait que la formation des massifs montagneux résulte de la rencontre frontale de plaques terrestres. Or, ce sont les bords en frottement qui élèvent ou relèvent ces massifs. La tectonique des plaques n’épargna donc pas le Pacifique. Quand on observe une carte des fonds sous-marins de cet océan, on constate que sa partie occidentale reste très dense en îles et en volcans contrairement à sa partie orientale. Cette dernière compte une exception : une chaine montagneuse sous- marine dite Pukapuka. Enfin, une autre chaine (moins dense) la prolonge pour aboutir au continent sud-américain à la hauteur des Andes péruviennes (Pérou et Bolivie), notamment. Enfin, Pukapuka désigne également l’archipel qui regroupe les plus hauts sommets de la chaine. Pourquoi les plus anciens foyers de civilisation en Amérique se trouvent-ils au Pérou et au Brésil ? En d’autres termes, pourquoi se situent-ils en face (ou au niveau) d’une chaine sous-marine montagneuse du Pacifique ? Durant cette période (entre 50 000 et 20 000 ans), notre humanité flirtait avec l’extinction et toutes les options de survie méritaient d’être considérées. Comme en période glaciaire, le niveau des océans recule et que les massifs montagneux « maritimes » restent plus vastes et accueillants, nous n’étions pas en position de négliger cette opportunité. À ce sujet, la géologie estime que le niveau de l’Atlantique baissa de plusieurs centaines de mètres il y a 28 000 ans environ. « Les îles Carolines forment un vaste archipel d’îles petites et éparses dans l’ouest de l’océan Pacifique, au nord-est de la
  • 30. NRYN : L’origine inconnue de notre humanité P a g e | 27 Nouvelle-Guinée. L’archipel s’étale d’est en ouest du sud-est des Philippines vers les îles Marshall. Elles comptaient 126 867 habitants en 2014 pour 963 îles, la plupart désertes. Cet archipel est partagé entre deux pays : les États fédérés de Micronésie à l’est, et les Palaos à l’ouest. » Source : Wikipédia Nous avons cherché sur Terre la plus grande cité protohistorique en pierre. Rappelons que la protohistoire représente la période intermédiaire entre la préhistoire et l’histoire. Elle commence à l’âge des métaux et se termine avec l’apparition de l’écriture (3e millénaire avant notre ère). La grande pyramide de Gizeh qui cumule 5 millions de tonnes de pierre servira d’« étalon ». Concernant l’Antiquité, on peut rappeler que plusieurs cités dépassent largement ce volume. Le Pacifique ne compte qu’une seule cité en pierre : Nan Madol, la « Venise du Pacifique ». Les dernières datations la font remonter au 2e millénaire avant notre ère. Or, elle cumule 250 millions de tonnes de blocs de pierre basaltique, soit cinquante fois le volume de la pyramide de Gizeh. Enfin, au vu de son érosion, on peut envisager une fondation plus ancienne. Le site se trouve sur l’île micronésienne de Pohnpei située dans l’archipel des îles Caroline. De nos jours, elle compte moins de 50 000 habitants sur une superficie de 370 km2 (à peine 20 km de long et de large). Nous savons qu’entre l’antiquité et l’an 2000, la population mondiale multiplia ses effectifs par quarante. Si nous divisons 50 000 habitants par quarante, nous obtenons une population antique de 1250 âmes pour cette île. Comment construit-on une cité cinquante fois plus volumineuse que Gizeh avec la population d’un village ? Aux dernières nouvelles, le chantier de la grande pyramide mobilisa plusieurs équipes de deux mille ouvriers pendant un laps de temps qui reste à définir. Enfin, comment extrait-on 250 millions de tonnes de blocs de pierre basaltique sur une île de 370 km2 ? La génétique des populations sait que l’haplogroupe extrême-oriental M (celui du génome mitochondrial) engendra la moitié de la population mondiale et que l’haplogroupe océanien N s’occupa de l’autre moitié. Nous pourrions suggérer que lors de la grande glaciation, notre humanité, prise au piège, colonisa les archipels du Pacifique. À l’époque, ces derniers restaient bien plus vastes en raison du recul du niveau des océans. À la fonte des glaces (il y a 20 000 ans), la situation s’inverse
  • 31. NRYN : L’origine inconnue de notre humanité P a g e | 28 puisque le niveau des océans remonte. La fuite devient donc l’option principale. En d’autres termes, la construction de cette « Venise » pourrait être antérieure à cette fonte. On peut suggérer une option plus « récente » : la géologie sait qu’il y a 10 000 ans environ, le niveau des océans augmenta de plusieurs dizaines de mètres. Le site n’impressionne pas seulement par son érosion : il a subi de graves dégradations. On peut donc avancer l’idée que cette cité fut exposée à des cataclysmes. Enfin, concernant le phénomène d’érosion en général, rappelons que les catastrophes plaident non coupables : c’est l’œuvre du temps et de ses alliés climatiques. Les Quichés À propos de cataclysmes, les témoignages antiques ne sont pas légion et nous nous intéresserons à nouveau au Popol Vuh et à sa traduction par Brasseur de Bourbourg. Le texte nous apprend qu’après l’extinction du deuxième soleil, il « descendit » du ciel une pluie de « bitume » et de résine. Ensuite, la terre s’obscurcit et il plut nuit et jour. Les hommes allaient et venaient « hors d’eux-mêmes, comme frappés de folie ». Quand ils voulaient monter sur les toits, les maisons s’écroulaient. Quand ils voulaient grimper aux arbres, les arbres les « secouaient loin d’eux ». Et quand ils voulaient se réfugier dans les grottes et les cavernes, ces dernières s’obstruaient. Que se passa-t-il ensuite ? Le texte ne le précise pas et nous devons nous tourner vers la tradition orale des Quichés. Selon elle, ils émigrèrent et parvinrent au Mexique, après avoir traversé « une mer » enveloppée d’un sombre brouillard (à l’époque, le soleil semblait à peine perceptible). L’origine caribéenne des Quichés reste difficile à défendre car aucune découverte archéologique dans les Antilles ne soutient une telle hypothèse. On sait que des populations amérindiennes originaires d’Asie transitèrent par le détroit de Béring entre la Sibérie et l’Alaska. Cela dit, les traditions de ces populations n’évoquent aucun long déplacement migratoire. De plus, les Quichés traversèrent « une mer » pour accoster au Mexique. Comme à l’époque, la distinction entre mer et océan n’existait pas, on parle donc du Pacifique (via la chaine sous-marine Pukapuka ?) ou de l’Atlantique.
  • 32. NRYN : L’origine inconnue de notre humanité P a g e | 29 Reconstitution de l’homme de Lagoa Santa (Brésil) Auteur : Cicero Moraes. CC BY-SA 4.0. Source : Wikimedia Commons 5. Le réchauffement Archéologie européenne La glaciation tire à sa fin. Comme l’archéologie européenne dispose d’un certain nombre de champs de fouille sur le sujet, nous allons nous intéresser à ses découvertes et les considérer sous l’angle de la génétique des populations. Les sapiens retrouvés en Europe ne possèdent pas le même haplogroupe génétique (celui du chromosome Y) selon qu’ils vécurent avant ou après le paroxysme glaciaire (il y a 22 000 ans). Les survivants européens datés de 37 000 ans (Russie), de 35 000 ans (Belgique) ou de 30 000 ans (République tchèque) portent le C. Ensuite, entre 23 000 et 13 000 ans, c’est un grand vide archéologique. Enfin, ceux datés de 13 000 ans (Suisse) portent l’haplogroupe I. En résumé, les plus anciens résidents de l’Europe venaient de l’Extrême-Orient et d’Océanie (C). Les hordes de Gengis Khan qui déferlèrent sur l’Europe effectuaient-elles une sorte de retour aux sources ?
  • 33. NRYN : L’origine inconnue de notre humanité P a g e | 30 Pour revenir au « grand vide », il s’explique difficilement. Il pourrait indiquer que les derniers survivants européens (entre 37 000 et 23 000 ans) s’éteignirent ou émigrèrent avant le paroxysme glaciaire. En tout cas, l’Europe semble désespérément dépeuplée voire inhabitée pendant dix mille ans. Des Māori aux Dogrib Concernant l’haplogroupe préglaciaire C, les mutations dites A1b, BT, CT et CF l’engendrèrent. Parmi les populations les plus représentatives, on peut citer : les Māori (Nouvelle- Zélande), les Evens, les Kalmyks, les Evenks et les Itelmens (Russie) et les Kazakhs. On peut également mentionner les Indonésiens de l’est du Timor, les Samoans (Samoa) et les Oroqen (Éthiopie). Les Tanana (États-Unis) et les Dogrib (Canada) se distinguent également. Enfin, l’Australie a également son mot à dire car les populations aborigènes (supposément « isolées » depuis 50 000 ans) se distinguent par leur diversité génétique (haplogroupes C, K et M). La dispersion de cet haplogroupe interpelle et révèle des aptitudes pour les longs déplacements. Cela dit, ses populations préfèrent l’hémisphère nord mais saisissent des opportunités dans l’hémisphère sud. En général, elles évitent le « bruit » des grands foyers de civilisation : Méso-Amérique, Afrique du Nord, Orient et Inde. Enfin, la forte dispersion de cet haplogroupe sur les rivages des océans Indien et Pacifique suggère un attrait particulier pour les régions maritimes et donc, des aptitudes précoces à la navigation. À ce sujet, on pourrait même considérer l’hypothèse d’une origine non continentale de ce groupe génétique. Cela dit, le doyen actuel de cet haplogroupe reste celui du complexe de Kostyonki- Borshchyovo (Caucase, Russie) : il serait né il y a 37 000 ans. L’Européen L’haplogroupe F via les mutations GHIJK, HIJK, IJK et IJ engendra le groupe européen postglaciaire I. Parmi les populations les plus représentatives, on trouve les Herzégoviniens, les Bosniaques, les Arkhangelsk, les Aromaniens, les Roumains, les Serbes, les Croates et les Grecs. On peut aussi préciser que 30 à 40 % des populations suédoise, danoise et islandaise le portent.
  • 34. NRYN : L’origine inconnue de notre humanité P a g e | 31 Concernant la Grèce antique, l’hellénisme sait désormais que l’hypothèse de l’invasion « dorienne » ne reflète pas la réalité. Les Doriens provenaient de régions montagneuses : la péninsule des Balkans, voire les Alpes dinariques. Leurs flux migratoires vers la péninsule du Péloponnèse se déployèrent en plusieurs vagues successives. Nous pouvons donc poser l’hypothèse que les Doriens portaient le I. Son haplogroupe « parent » (F) s’éteint mais on le trouve encore au sein des populations suivantes : les Koya (Inde) et les Yi (Chine). On le rencontre également en Algérie, en Égypte, au Sri Lanka et à Sumatra (Indonésie). Ce parent n’aurait jamais mis les pieds dans les steppes d’Asie centrale, en Orient, en Europe, au sud du Sahara et encore moins en Amérique. En résumé, sa dispersion actuelle reste difficile à expliquer. Pourtant, il engendra plus de 80 % de la population mondiale actuelle. Enfin, il surprend sur un autre point : le nombre (et la complexité) de mutations entre lui et ses haplogroupes « enfants ». L’Océanien L’haplogroupe F (via les mutations GHIJK, HIJK et IJK) engendra également le K. Parmi les populations les plus représentatives, on trouve les Papous des îles Salomon, de Bougainville et de Nouvelle-Irlande, les Fidjiens, la population du Vanuatu et les Mélanésiens. Enfin, il s’intégra également dans des flux migratoires en direction de l’Asie, de l’Afrique et de l’Europe. Les ascendants des Papous auraient vécu sur l’île de Nouvelle-Guinée et les îles Salomon depuis la dernière glaciation. Cela dit, à l’époque, la Nouvelle-Guinée était reliée au continent australien. Les Papous pratiquent l’agriculture depuis neuf mille ans et l’irrigation depuis cinq millénaires. À cette époque, le niveau général des mers remonte et les isole. Mille cinq cents ans avant notre ère, des populations du Pacifique fondent la civilisation de Lapita (Nouvelle-Guinée, îles Salomon, Vanuatu, etc.). Elles partagent la même langue, la même maîtrise de la navigation et les mêmes techniques (poterie décorée, etc.). Des populations du littoral asiatique finiront par adopter cet art de la navigation et ces techniques.
  • 35. NRYN : L’origine inconnue de notre humanité P a g e | 32 Cet haplogroupe océanien engendrera une grande diversité de populations dont les Dravidiens (Inde), les Amérindiens, les Indo-européens, les Finnois (Finlande), les Baltes et les Han (Chine). Rien de moins. Luzia Luzia fait référence à un squelette découvert en 1974 dans une caverne de la région de Lagoa Santa (Minas Gerais, Brésil). On doit cette découverte à la Mission archéologique franco-brésilienne de Lagoa Santa. Ce squelette daterait de 11 000 ans. L’étude complète n’aboutira qu’en 1995. On peut résumer le problème ainsi : le crâne est étroit et ovale et le visage est avancé et prognathe. En clair, on note des similitudes entre ce squelette et ceux d’Aborigènes australiens et d’Africains. En l’absence de tissus corporels, on ignore la pigmentation de Luzia. Elle pourrait descendre de populations Aïnous d’Extrême-Orient (Japon, Sibérie) dotées de caractéristiques océaniennes. Cette hypothèse s’aligne sur l’hypothèse classique d’une émigration par le détroit de Béring entre la Sibérie et l’Alaska. Deux autres théories existent. La première suggère que Luzia venait d’Afrique. Sa population aurait profité des vents et des courants sur les 2 000 km qui séparent la corne de l’Afrique de l’extrême-est du Brésil. La seconde propose une origine océanienne. Les deux options souffrent d’un apriori sur les supposées inaptitudes maritimes de ces populations. Pourtant, les peintures pariétales de Kimberley (Australie) datées de 20 000 ans soutiennent ces théories. Elles représentent des pirogues géantes dotées de proues hautes. Ces dernières ne s’utilisent qu’en… haute mer. Le squelette de Luzia ne reste pas un cas isolé. Sur le même site, 75 crânes furent mis au jour. Les analyses mirent en évidence que le doyen de ces crânes revendique 35 000 ans. Enfin, ils portent les mêmes caractéristiques que celui de Luzia. Or, à cette époque, une énorme couche de glace recouvre le détroit de Béring. Du coup, une quatrième hypothèse défend des mouvements de populations depuis l’Asie avant la dernière glaciation. Or, cette dernière débuta il y a au moins 50 000 ans. Enfin, même un détroit, cela prend des embarcations pour le franchir.
  • 36. NRYN : L’origine inconnue de notre humanité P a g e | 33 Malheureusement, le squelette de Luzia ne contient plus son ADN. En clair, le débat ne fait que commencer entre l’origine asiatique, africaine ou océanienne. Cela dit, en 2015, la revue Nature publia le résultat de généticiens d’Harvard. Selon eux, plusieurs populations amazoniennes (les Paiter-Surui, les Karitiana et les Xavante) peuvent retracer au moins une partie de leurs ancêtres en Australie, en Nouvelle-Guinée et dans les îles Andaman. La même étude montre que les Indiens d’Amérique centrale et du Nord manquent de ces signatures génétiques océaniennes. Pendant ce temps, la thèse officielle ne reste pas les bras croisés. La revue Science publia les travaux de généticiens universitaires de Copenhague. Ils proposent la préexistence de gènes océaniens au sein des populations sibériennes qui migrèrent vers l’Amérique. Ils s’appuient sur le fait que les différences génétiques entre les Amérindiens apparurent après leur arrivée dans le Nouveau Monde il y a 13 000 ans. Or, on prend peu en considération que les Paiter-Surui et les Xavante vivent dans l’État du Mato Grosso, au cœur de la forêt amazonienne. Entre le détroit de Béring et cet État, la cordillère des Andes et la jungle amazonienne se dressent. Or, de la Sibérie à l’Amazonie, on parle des pires conditions de « randonnée » possible. En résumé, il y a 50 000 ans, une immigration maritime par l’archipel Pukapuka du Pacifique (voire le delta de l’Amazone du côté atlantique) reste aussi crédible. Enfin, on termine avec l’option « locale ». Les crânes brésiliens révèlent des caractéristiques communes avec celui de la fameuse Lucy découverte en Afrique en 1974. Le nom Luzia ne devait rien au hasard. On peut rappeler que Lucy revendique au moins trois millions d’années. Autrement dit, ces crânes brésiliens pourraient témoigner de l’existence d’une autre… humanité. Après tout, en 2004, un nouvel erectus fut découvert sur l’île de Florès en Indonésie. Sa boîte crânienne revendiquait 400 cm3 (450 pour l’Africaine Lucy) et sa taille atteignait le mètre (1,06 pour Lucy). Contrairement aux semblables de Lucy disparus depuis des millions d’années, l’indonésien de Florès vivait il y a 50 000 ans et cohabitait donc avec des sapiens.
  • 37. NRYN : L’origine inconnue de notre humanité P a g e | 34 La petite pyramide dite du « tombeau du grand prêtre » à Chichén Itzá (Yucatán, Mexique) Auteur : Hervé Cariou. Licence Pixabay. Source : Pixabay 6. Les prémisses Les ruines Nous abordons maintenant une époque plus rapprochée et donc plus riche en artéfacts. Nous allons d’abord nous concentrer sur quelques « ruines ». La doyenne officielle forme un ensemble de vestiges sur le site de Göbekli Tepe en Turquie. Ensuite, au Proche-Orient, le site de Jéricho revendique le titre de lieu de culte le plus ancien (9e millénaire avant notre ère). Cela dit, le site de Tell Qaramel, situé au nord de la Syrie, pourrait le détrôner. En Inde, les océanographes du National Institute of Ocean Technology (NIOT) de Madras découvrirent les ruines d’une cité sous-marine dans le golfe de Khambhat (ex-Cambay). La plus grande construction mesure 200 mètres de long et 45 mètres de large. Les ruines s’étendent sur neuf kilomètres le long des rives d’un ancien fleuve. Les datations restent à confirmer et varient entre le 8e et le 6e millénaire avant notre ère.
  • 38. NRYN : L’origine inconnue de notre humanité P a g e | 35 On enchaine avec le 5e millénaire. Barnenez est une petite ville de Bretagne (France) qui abrite ce que l’écrivain André Malraux appelait le « Parthénon préhistorique », un monument de 72 mètres de long. Dans ce millénaire, la France classe deux autres sites : les tumulus de Bougon (près de Poitiers) et de Saint- Michel (près de Carnac). Le premier est un ensemble de tombes et le second se résume à une colline artificielle (on parle de 30 000 mètres cubes de terre et de pierraille pour une longueur de 125 mètres). D’une façon générale, à ces époques reculées, on constate un certain dynamisme architectural sur au moins trois continents avec une mention particulière pour la cité sous-marine du golfe de Khambhat (victime d’un tremblement de terre ?). Ses dimensions dominent largement tous les autres sites. L’Amérique L’Amérique peut-elle se prévaloir d’un tel site architectural à une époque similaire ? Certaines datations de sites archéologiques mexicains, péruviens et boliviens restent à confirmer. Néanmoins, elles montrent que certains d’entre eux pourraient rivaliser avec les premiers foyers de civilisation connus de Turquie et du Proche-Orient. Par exemple, la pyramide d’El Mirador (Guatemala, au beau milieu d’une jungle) présente un volume de pierres équivalent à celui de la grande pyramide d’Égypte (Chéops). Rien de moins. Or, si l’égyptologie explique difficilement le déplacement d’un tel volume de pierre dans un désert, comment expliquer son équivalent dans une jungle guatémaltèque ? On peut proposer une hypothèse : ce gigantesque monument pourrait être antérieur à la formation de la jungle. Du coup, il revendiquerait une antériorité d’au moins cinq mille ans. Une pyramide moins connue attire aussi l’attention. Par ses dimensions au sol, elle rivalise avec El Mirador. Elle porte le nom de Kinich Kak Moo et se trouve au pied de la ville d’Izamal dans la péninsule du Yucatán. Son érosion impressionne. Elle se caractérise également par des paliers habitables suffisamment vastes pour héberger à temps plein des centaines voire des milliers de personnes. Nos ancêtres construisaient-ils en prévision d’une autre élévation du niveau des océans ?
  • 39. NRYN : L’origine inconnue de notre humanité P a g e | 36 Le nom de cette pyramide fait référence à Moo, la sœur d’un personnage de la tradition maya dit Chaacmol (ou Coh). Cela dit, aucune inscription connue ne soutient l’existence de ces personnages. Moo Augustus Le Plongeon (1825-1908) était un photographe, antiquaire et archéologue amateur américain. Il étudia à l’École polytechnique de Paris. En 1851, il enchaina avec des études de photographie à Londres et ouvrit un studio en 1862 à… Lima. Il visita le Pérou pendant huit ans et réalisa des reportages photographiques. Enfin, sa curiosité pour les traditions mésoaméricaines l’amena à rédiger quelques ouvrages sur le sujet. Il consacrera un livre entier à Moo. Cela commence par une affirmation qui fera rire aux larmes toute l’égyptologie. Moo aurait visité l’Égypte et y aurait fondé une colonie dans le delta du Nil. La thèse s’appuyait (entre autres) sur des peintures encore visibles à l’époque dans le mausolée qui surplombait la petite pyramide dite du tombeau du grand prêtre, à Chichén Itzá. De nos jours, cette chambre est détruite mais on peut encore observer des éléments de son ancienne structure qui semble avoir été « arrachée ». L’ouvrage en question s’intitule Queen Moo and the Egyptian sphinx (publié en 1900). Comme Le Plongeon était photographe, cet ouvrage nous gratifie de 73 illustrations dont des photos de qualité (pour l’époque). Une d’entre elles représenterait Moo. Dans la même veine, en pages 30-31, l’auteur présente des correspondances entre le syllabaire maya et celui des… Akkadiens. On peut rappeler que ces derniers formaient une des premières populations de la civilisation de Sumer, inventrice de l’écriture. On peut aussi rappeler que nos sciences humaines concernées se perdent en conjectures sur l’origine des Sumériens. À propos de cet hypothétique rapprochement entre les syllabaires, on cite quelques exemples. L’eau ? Ha en maya et a en akkadien. Le père ? Ba et abba. Le monde, l’univers ? Kalac et kalama. Être ? En (je suis, en maya) et men. La mère ? Naa et nana. Etc. Ce n’est pas suffisant pour défendre une parenté entre deux langages mais c’est un bon début. À propos du maya ha (l’eau), un égyptologue, Samuel Birch (toujours
  • 40. NRYN : L’origine inconnue de notre humanité P a g e | 37 selon le Plongeon), soutenait qu’à l’origine, le sphinx de Gizeh se nommait Ha ou Akar. Un portrait découvert par l’auteur en 1875 sur le site de Chichén Itzá (dans la « chambre royale » du terrain de jeu de balle, le sport rituel maya) soutient cette connexion sumérienne. Ce portrait existe toujours et représente un personnage porteur d’une longue… barbe. Or, les Mayas (tout comme les Amérindiens) ne portaient pas la barbe. Bien entendu, le fait que ce portrait soit contemporain du bâtiment reste à confirmer. L’hypothèse Avant d’aborder les autres chapitres, nous allons poser une hypothèse. Le berceau de notre civilisation remonterait à la période glaciaire. Les îles de Nouvelle-Guinée et Salomon (au sud) et les îles Caroline (au nord) le délimitaient. Il regroupait des archipels très étendus dont seuls les plus hauts sommets restèrent insubmersibles. Enfin, la situation géographique de Nan Madol possédait le profil d’une tête de pont pour la navigation sur le Pacifique. Lors de la remontée du niveau des océans, des populations prirent la direction de l’Asie ou de l’Amérique. Les Océaniens actuels seraient les descendants de « montagnards » qui renoncèrent à émigrer vers les continents. Enfin, ceux qui voguèrent vers l’Amérique accosteront (au moins) au Mexique ou au Pérou. Les émigrants vers l’Asie accosteront au Myanmar (Birmanie). Les populations de langues yerukala et telugu (au moins) représentent leur descendance : nous parlons des Kurru et des Rajus qui vivent dans l’Andhra Pradesh (sud de l’Inde). De lointains descendants de ces émigrants joueront un rôle important dans la fondation du Myanmar et de l’Inde. Ils fonderont également des colonies sur les rivages de la mer Rouge, au Moyen-Orient, dans le Caucase et en… Crète. Enfin, nous montrerons une corrélation entre leurs colonies et l’apparition de l’écriture et de l’architecture urbaine. Côté américain, leur descendance persiste encore chez les Panchos du Salvador, les Quechuas de la région de Lima (Pérou), les Movimas de Bolivie et les Colombiens du département d’Antioquia. À l’intérieur des terres, les ancêtres de ces populations fondèrent des cités. Enfin, nous constaterons que l’Amazonie a également son mot à dire.
  • 41. NRYN : L’origine inconnue de notre humanité P a g e | 38 Percy Harrison Fawcett en 1911 Domaine public. Source : Wikimedia Commons 7. Percy Fawcett Les expéditions Percy Fawcett (Percival Harrison Fawcett) naît à Torquay en 1867, dans le comté du Devon (Angleterre). Son père, né en Inde, est membre de la Royal Geographical Society et son frère aîné publiera des romans d’aventures et de philosophie orientale. En 1886, à 19 ans, il est déjà lieutenant d’artillerie. À l’aube du XXe siècle, il est muté à Ceylan où il rencontre sa future conjointe. Le couple donnera naissance à trois enfants : Jack (1903-porté disparu en 1925), Brian (1906-1984) et une fille Joan (1910-2005). En 1903, il devient Major du Bureau de la guerre et se lie d’amitié avec Arthur Conan Doyle, l’auteur des Sherlock Holmes mais aussi de The Lost World, le livre qui inspira la saga Jurassic Park. En 1906, Fawcett a 39 ans et la Royal Geographical Society fait appel à ses services de cartographe de l’armée. Un litige brouille le Brésil et la Bolivie à propos de leurs frontières amazoniennes et les deux pays acceptent un arbitrage britannique. En juin 1906, il arrive à La Paz (Bolivie). En 1907, en pleine jungle, il observe un
  • 42. NRYN : L’origine inconnue de notre humanité P a g e | 39 anaconda géant (de 20 mètres environ) puis une araignée « géante ». Ces observations lui vaudront les quolibets de ses pairs. En 1908, il atteint la source du Rio Verde dans l’actuel État du Rondonia (Brésil). En 1910, après cinq expéditions, il prend sa retraite de militaire. En 1913, il réalise une sixième expédition pour son propre compte et rentre en Angleterre en 1914 pour servir son pays. Dès 1914, il développe une théorie sur une cité perdue dans l’actuel État du Mato Grosso (Brésil). Pour cela, il s’appuie sur un vieux manuscrit de la Bibliothèque nationale de Rio de Janeiro (daté de 1753), rédigé par un explorateur portugais, João da Silva Guimarães. En 1916, malgré ses 49 ans, il commande (sur le front) une brigade d’artillerie. En 1920, il effectue en solo sa septième expédition pour trouver cette cité (sans succès). En 1925, grâce à un financement, il entame une huitième expédition avec son fils Jack et Raleigh Rimell (un ami d’enfance de son fils). Il laisse des instructions pour qu’en cas de disparition, aucune mission de secours ne prenne le risque de les secourir. À un certain moment, les deux Brésiliens qui accompagnent les trois explorateurs refuseront d’aller plus loin et livreront le dernier message écrit de Fawcett. Les secours Plusieurs thèses s’affrontent sur la disparition des explorateurs. On les présente de la plus récente à la plus ancienne. En 2005, au Brésil, l’écrivain David Grann rencontra des Kalapalo (une population amazonienne). Ces derniers conservent la mémoire de Fawcett. Ils précisent que les deux jeunes souffraient et boitaient. Malgré cela, les explorateurs se dirigèrent vers l’Est et cinq jours plus tard, les Kalapalo n’observèrent plus leurs feux de camp. Cela n’explique pas la disparition mais pour les locaux, les chances de survie des explorateurs n’incitaient pas à l’optimisme. En fait, depuis 1928, des missions de secours soupçonnaient ces Kalapalo d’avoir abattu Fawcett. En 1998, soixante-dix plus tard, l’explorateur Benedict Allen rencontra Vajuvi, un doyen des Kalapalo. Ce dernier nia (en bloc) de telles accusations. On remonte toujours dans le temps. En 1991, l’explorateur Harnes Falk-Rønne partagea sa rencontre (qui datait des années 60…) avec Orlando Villas Bôas, un activiste pour la défense des populations locales. Selon lui, en 1947, des explorateurs lui confièrent les ossements présumés de Fawcett. En 1951, Harnes
  • 43. NRYN : L’origine inconnue de notre humanité P a g e | 40 Falk-Rønne, lors d’un séjour chez les Kalapalo, obtint un aveu de meurtre de la part d’un membre de la communauté. Le mobile se résumait à la peur inspirée par la maladie des explorateurs. Cela explique la disparition mais cela pose un problème. Dès 1947, Villas Bôas réalisa une analyse des ossements et conclut à leur authenticité. Or, toutes les analyses postérieures démontrèrent le contraire. Falk- Rønne posa donc la bonne question : « Et les ossements des deux jeunes ? ». Des Kalapalo jetèrent leurs corps dans le fleuve et seul celui de Percy Fawcett eut droit à une sépulture. En 1928, l’explorateur George Miller Dyott mena une expédition de secours. Il suivit la piste que Fawcett emprunta probablement après le départ des deux Brésiliens qui l’accompagnaient. Il séjourna dans un village dont le chef arborait fièrement un cadeau de Fawcett : une plaque de cuivre. Fawcett prit la direction du territoire des Kalapalo malgré les mises en garde du chef. En 1927, un ingénieur français basé au Brésil, Roger Courteville, rend visite à Brian Fawcett, le fils cadet de notre explorateur. Brian vit au Pérou pour des raisons professionnelles (il travaille pour les chemins de fer péruviens). Courteville affirme qu’il a vu son père vivant, en loques, sur la route de l’État du Minas Gerais. Fawcett junior ne prendra pas en considération ce témoignage. Cela n’explique pas la disparition mais cela suggère que Fawcett survécut. Le témoignage reste crédible pour deux raisons. Tout d’abord, les Kalapalo affirment que les deux jeunes souffraient (gravement) et boitaient. Ensuite, les aînés inspirent beaucoup de respect aux Amazoniens et en 1925, les 58 ans printemps de Fawcett ne pouvaient que freiner leur « hostilité ». Enfin, en 1926, les premières rumeurs ne manquent pas de saveur. Des Indiens affirment que Fawcett vit avec une « princesse » locale. D’autres disent qu’il a trouvé la cité perdue et qu’il ne veut plus retourner à la civilisation. Cependant, ces rumeurs ressemblent un peu trop à des contes de fées. Nous proposons l’hypothèse suivante. En 1926, des Indiens racontent des contes pour enfants pour continuer de vivre en paix. En 1927, le fils cadet de Fawcett ignore le témoignage de Courteville car sa famille le sait déjà : il vit et continue la mission (il ne supporte pas l’échec et la moquerie de ses pairs). En 1947 (ou 1951), un Kalapalo « avoue » un (pseudo) meurtre afin de mettre fin aux expéditions de secours (qui perturbent toujours la communauté).
  • 44. NRYN : L’origine inconnue de notre humanité P a g e | 41 Les cités perdues En pleine jungle, Fawcett affirmait avoir observé un anaconda géant (20 mètres environ) puis une araignée « géante ». Suite à une rencontre avec le chef des Nambikwara, une population de l’État du Mato Grosso, ce dernier lui précisa que la région abritait une cité de pierre dans une plaine entourée d’une jungle particulièrement dense. Elle se trouvait sur le territoire des Suyá (aussi appelée Kisêdjê), une population qui vivait sur le cours supérieur du Rio Xingu. Le chef assura Fawcett que des primates (quatre mètres de haut environ) et des lézards de grande taille vivaient encore autour de lagons sur le territoire concerné. On ne serait pas surpris que le témoignage de ce chef tribal ait inspiré la fiction King Kong. Ce même chef offrit à Fawcett une vieille amulette en pierre amazonienne sur laquelle était gravé un personnage de la cité « perdue ». Ce dernier portait une toge et des sandales, une tenue très en vogue durant l’Antiquité. On continue avec le témoignage (documenté mais non retracé) d’un personnage local en 1934. Selon lui, pour atteindre la cité, on navigue sur le Xinguatana (un affluent du haut Xingu) pour déboucher sur un marais. Dans cette zone marécageuse, un mur de pierre très ancien constitué de blocs empilés se dresse sur un îlot (au milieu d’un grand lagon). Toujours en canot, on emprunte un « voile » de lianes et de plantes grimpantes et l’on continue jusqu’à s’engager dans un « tunnel ». Au bout, un quai en pierre fait face à la cité. Ensuite, on doit rester prudent car la cité (abandonnée ?) reste sous la protection d’individus aux yeux rougeâtres et à la peau teintée (peinte ?) en blanc. Malgré leur aspect effrayant, ils demeurent aussi évolués que les autres communautés mais ils optent délibérément pour la vie sauvage. En 1952, Brian Fawcett, le fils cadet, recevait une lettre d’un allemand émigré au Brésil. Il précisait que son père et son frère Jack vivaient dans deux cités amazoniennes : Matalir et Araracauga (inconnues de l’État du Matto Grosso). On notera que quatre ans plus tard, le Dr Henrique de Souza (qui présidait la Société théosophique du Brésil) reçut une lettre d’un contenu similaire : elle précisait qu’ils vivaient dans le massif du Roncador. Xinguatana et Roncador Les supposées cités restent introuvables. Néanmoins, revenons au témoignage du chef des Nambikwara. Il concernait une cité gardée par les Suyá et nous allons aborder la topographie de la région.
  • 45. NRYN : L’origine inconnue de notre humanité P a g e | 42 On compte deux affluents dans le cours supérieur du Rio Xingu : le Krenakarae et un autre sans nom. Les deux possèdent plusieurs lagons (le Krenakarae en compte même des dizaines). Fawcett se dirigea vers l’Est alors que le territoire des Suyá se situait à l’Ouest (à 100 km). Une seule voie fluviale mène au lieu du dernier camp connu de Fawcett et elle passe par l’affluent « sans nom » du cours supérieur du Rio Xingu. Fawcett se trouvait lui-même sur un affluent de cet affluent anonyme. Comme il continua à pied, cela pourrait signifier qu’il ne détenait pas l’information sur le marais (praticable uniquement en canot). Il ne pouvait qu’échouer. Ensuite, comment Fawcett peut-il se retrouver deux ans plus tard sur la route de l’État du Minas Gerais ? Quand on connait la détermination du personnage, la question devient plutôt « pourquoi ? ». Cette route se trouve à mi-chemin entre sa dernière position connue et la Bibliothèque nationale de la ville de Rio de Janeiro qui abrite le manuscrit de l’explorateur portugais, João da Silva Guimarães. Or, ce manuscrit motiva les deux dernières explorations. De plus, Fawcett pouvait trouver refuge chez des amis à Rio. Enfin, son raid solitaire sur la route de l’État du Minas Gerais n’implique pas forcément le décès de son fils. On enchaine avec la montagne du Roncador. On doute que Fawcett l’ait exploré mais nous allons nous y intéresser. La Serra do Roncador (montagne du Ronfleur) sépare les bassins hydrographiques du Rio Araguáia à l’Est et du Rio Xingu à l’Ouest. Elle est formée de hauts plateaux (les chapadas) séparés entre eux par des canyons. Elle s’étend du nord au sud sur 600 km. On y trouve des formations de roches gigantesques et des plateaux qui renferment une grande quantité de grottes dont certaines abritent des lacs souterrains (voire des inscriptions rupestres). À l’époque de Fawcett, les Bororos et les Chavantes occupaient ce massif. Dès les années 1880 (quelques décennies avant la disparition de Fawcett), des prospecteurs de diamants s’y risquaient. À partir des années 1950, les légendes concernant la Serra commencent à se multiplier. Des sectes mystiques propagent l’idée qu’une population très ancienne
  • 46. NRYN : L’origine inconnue de notre humanité P a g e | 43 vit dans ce massif. Enfin, une immense roche de cristal ronde et transparente (de dix mètres de diamètre « environ ») marquerait l’entrée de son territoire. C’est à ce stade que toutes les légendes sur Percy « Indiana » Fawcett s’arrêtent. Des fan-clubs sur internet affirment que son fils et lui vivaient encore au début des années 2000 (pour Fawcett, on parlerait donc d’un âge vénérable de… 123 ans). De nos jours, un développement touristique permet d’accéder à une partie du massif. Les découvertes Au-delà des mystères qui entourent la vie et la disparition de Fawcett, l’Amazonie abrita-t-elle un ancien foyer de civilisation ? Selon la géologie, il y a 15 millions d’années, le bassin du fleuve Amazone était une mer d’eaux peu profondes. Son retrait progressif serait lié au soulèvement de la cordillère des Andes. À l’époque, une biodiversité exceptionnelle se caractérisait notamment par une faune géante officiellement éteinte. Révélés progressivement par la déforestation galopante en Amazonie, 450 géoglyphes furent mis à jour sur une étendue d’environ 13 000 kilomètres carrés. Chacun de ces géoglyphes représente un immense motif dessiné à même le sol. Certains se résument à de simples tracés mais d’autres proposent des formes bien plus complexes. On doit cette découverte à des chercheurs de l’Université de São Paulo. Le site en question se trouve dans l’Acre, un État brésilien bordé au sud par la Bolivie et à l’ouest par le Pérou. Il se trouve donc sur les contreforts des Andes. Selon une hypothèse scientifique, sa fondation remonterait à 2 000 ans. On parlerait de communautés antiques qui occupèrent cette région pendant 4 000 ans. Mais aucune thèse n’explique la fonction de ces géoglyphes même si certains y voient les vestiges d’une société urbaine. Il reste un détail : 13 000 kilomètres carrés, cela représente dix fois la superficie de la ville de Rio de Janeiro. Comment une société urbaine antique peut-elle reléguer Rio au rang de village ? Au Brésil, cette découverte ne demeure pas isolée. L’anthropologue américain Michael Heckenberger est l’auteur de photographies aériennes prises au-dessus d’une région du cours supérieur du Rio Xingu (État du Mato Grosso). Ces photos montrent dix-neuf monticules forestiers (des islas) distants en moyenne de 3 km. Des routes sur digues et des canaux rectilignes relient ces monticules et forment
  • 47. NRYN : L’origine inconnue de notre humanité P a g e | 44 un plan urbain très élaboré. L’archéologie baptisa le site : Kuhikugu (en référence au nom local du monticule dit X11). Des datations au radiocarbone de dépôts stratifiés du monticule X6 indiquent une ancienneté de 2 200 ans. Cela dit, les autres dépôts resteraient plus récents. L’existence de routes, de digues et de canaux antiques dans cette région interpelle. La zone se trouve à la périphérie sud-est de la forêt amazonienne et l’on s’éloigne d’au moins 1 000 km des Andes et de ses anciennes civilisations. Le site se trouve même plus proche du delta atlantique de l’Amazone que de la cordillère du Pacifique. Enfin, on peut y accéder par voie maritime à partir de ce delta.
  • 48. NRYN : L’origine inconnue de notre humanité P a g e | 45 Un groupe de Nâga Sadhus (Junagadh, Inde) Auteur : Kutchimadu. CC BY-SA 4.0. Source : Wikimedia Commons 8.La civilisation Les Mayas Avant de voyager dans d’autres régions du monde, demeurons sur le continent américain. On tente de résumer les principales découvertes archéologiques concernant les Maya (sans s, en fait). Nous utiliserons la chronologie de leur cinquième « soleil » qui débute en l’an 3113 avant notre ère et qui se termine en 2012, soit une durée de 5125 ans. Enfin, nous allons subdiviser ce « soleil » par ses 13 grandes périodes « climatiques » de 394 ans chacune. Les découvertes archéologiques les plus anciennes datent de la 3e période climatique (-2325/-1931). À l’époque, on assiste à l’essor de la civilisation olmèque, qui « colonisa » la civilisation maya dont la population semblait décroître. On passe directement à la 6e période climatique (-1142/-748). Pour l’archéologie, ce sont les débuts officiels de l’architecture cérémonielle maya. Ensuite, lors de la 8e période (-354/41), on assiste à la multiplication des sites et à une activité architecturale intense (non pyramidale), signe d’un fort accroissement de la
  • 49. NRYN : L’origine inconnue de notre humanité P a g e | 46 population. Lors de la période suivante (41/435), des tensions apparaissent. Pour l’instant, l’archéologie ignore la cause : crise de croissance, invasion, etc. Lors de la 10e période (435/825) qui correspond à la chute de l’empire romain en Occident, les rivalités demeurent fortes entre « cités-États ». La période suivante (829/1223) marque le déclin de la civilisation maya : pour une raison inconnue, la quasi-totalité des cités se dépeuple. Enfin, la 12e période (1223/1618) se résume à la déchéance. Les Nahuas du Mexique central (les Aztèques formaient un groupe nahua) supplantent les Maya. Lorsque les conquistadors espagnols posent le pied dans la région, c’est l’hallali : la petite vérole « importée » par les Occidentaux décime la population. Concernant les pyramides mayas, les religieux qui accompagnaient les conquistadors se renseignèrent auprès des populations et des élites locales pour identifier les constructeurs et leurs motivations. Or, à l’époque, les locaux ne purent apporter de réponses. Même de nos jours, le mystère reste entier. En fait, les Mayas « modernes » dont nous venons de résumer l’Histoire demeurent liés à la civilisation olmèque du Mexique. Dans ce cas, d’où venaient les Mayas « anciens » ? Le Kali Yuga définit le quatrième et actuel âge de la cosmogonie védique en Inde. Selon le Surya Siddhanta, il commence le 23 janvier -3102 (calendrier grégorien). Il correspond (à quelques années près) au cinquième « soleil » de la chronologie maya du Guatemala qui débute en -3113. L’Inde possède une tradition antérieure au quatrième âge. Par contre, le Guatemala n’en détient pas avant le cinquième soleil. Selon le Mahâbhârata qui relate la guerre des Bharata, un contemporain du conflit, un architecte, se nommait Maya. Sa région natale (et forestière) fut dévastée (et incendiée). On parle d’un évènement contemporain de la transition dans le Kali Yuga (23 janvier -3102). Les compatriotes de cet architecte se nommaient Nâga (sans s). Enfin, leur capitale s’appelait Taxila (Takshashila). On notera qu’au Guatemala, tixil cuink désigne les aînés et ixil désigne une langue et une population.