1. Clin d’œil sur la folie
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Ceux que l’on appelle fous ou malades mentaux ont-ils quelque-chose à nous apprendre ?
Certains estiment que oui, comme :
• certains auteurs et artistes anciens et modernes ;
• certains psychiatres et professionnels de la santé mentale ;
• les tenants de l’antipsychiatrie.
Plutôt que d’opposer psychiatrie et antipsychiatrie,
considérons qu’il s’agit de deux visions d’une même réalité,
sur laquelle nous nous proposons de jeter un premier clin d’œil.
La collection « Clin d’œil »
https://energetic.fr/clin-doeil/
aperçus et imagés par des auteurs ordinaires
et mis gratuitement à disposition de tous
Sources des images de la page
https://www.atmosphere-citation.com/
http://fetedesfous.be/
2. La folie, une maladie mentale ?
vue par alain.ducass@energeTIC.fr
D’après l’encyclopédie Universalis,
l'idée d'assimiler la folie à une maladie n'a jamais pu s'imposer absolument.
Dans son « éloge de la folie » Érasme (1466-1536) fait parler la déesse de la folie
et lui prête une critique virulente des diverses professions et catégories sociales,
notamment les théologiens, les maîtres, les moines et le haut clergé, mais aussi
les courtisans. Peu à peu la Folie prend la propre voix d’Érasme et la satire s’élargit
et dépasse l’époque de son auteur pour atteindre la société humaine en général.
Dans son ouvrage Histoire de la folie à l’âge classique, Michel Foucault raconte :
• Au Moyen Âge, le fou a une fonction sociale et son message peut être reçu ou
il peut être banni (Cf. la nef des fous)
• Au cours de la Renaissance, le fou est assimilé aux vagabonds, aux oisifs et aux
débauchés et il est enfermé dans l’hôpital général et les maisons de correction
devenues disponibles après l’éradication de la peste.
Sources de la page :
https://www.universalis.fr/encyclopedie/folie-histoire-du-concept/
3. Un brin d’histoire
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Au XVIIIème siècle, Philippe Pinel (1745-1826) bouleverse le regard de la société française sur les fous
(ou « aliénés ») en affirmant qu'ils peuvent être compris et soignés. Sous son influence, l’art 64 du code pénal
de Napoléon 1er modifie le statut social des aliénés : « Il n'y a ni crime ni délit, lorsque le prévenu était en état de
démence au temps de l'action, ou lorsqu'il a été contraint par une force à laquelle il n'a pu résister.
Au XIXème siècle, Jean-Martin Charcot (1825-1893) dirige la première chaire
des « maladies du système nerveux », dans un esprit positiviste et rationnel.
A XXème siècle, trois grandes classifications des maladies mentales coexistent :
• la Classification internationale des maladies (CIM-10)
de l'Organisation mondiale de la santé
• les DSM de l'Association américaine de psychiatrie,
• la Classification française des troubles mentaux de l'enfant
et de l'adolescent.
Ces classifications basées sur une comptabilité de signes symptomatiques font l'objet de vives controverses :
• Les partisans estiment qu'elles restent le moyen le plus simple pour les psychiatres d'approfondir leurs connaissances
sur des médicaments utiles qu'ils utilisent quotidiennement ;
• Les opposants leur reprochent une approche neurobiologique des troubles mentaux, au service des
pharmacothérapies plutôt qu’une approche psychopathologique non mécaniste.
Sources de l’image
www.optimumperformanceinstitute.com/
4. Psychiatre hongrois émigré aux USA, Thomas Szaz est l’un des penseurs de l’antipsychiatrie.
En 1961, « Le Mythe de la maladie mentale » remet en cause la conception classique de la maladie mentale.
Voici ce que j’ai retenu de lui :
• Au nom de la religion, on écartait les prétendues sorcières et personnes possédées par le diable ;
• Au nom de la science, on écarte physiquement ou chimiquement les prétendus malades mentaux ;
• Tout cela relève de la pensée mythique et non de la science ;
• Le diagnostic de folie a toujours été et reste un moyen pour se débarrasser de gêneurs ;
• Personne n’est fou, y compris les fous, mais les « fous » essayent de nous dire des choses embarrassantes ;
• Malgré eux, ils rendent d’éminents services à la société, en lui permettant d’écarter ceux qui lui révèlent ses
tendances destructrices qui conduisent par exemple au crime.
• Bien souvent, les criminels ne sont plus exécutés, ils sont soignés.
• Il s’agit d’un profond mouvement de médicalisation de la société
qui refuse de considérer l‘homme comme un être libre et responsable.
Thomas Szaz (1920-2012)
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Sources des images de la page :
http://www.nytimes.com/
5. David Cooper (1931-1986) et Ronald Laing (1927-1989)
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Psychiatre sud-africain, Cooper dirige le « Pavillon 21 » à Londres, une unité expérimentale pour
schizophrènes de race noire. En 1967, il publie « Psychiatrie et antipsychiatrie » où il conteste tout
classement des comportements mentaux déviants en maladie car, pour lui, la maladie mentale n'existe pas,
et la folie est une expérience personnelle et sociale, un état modifié de conscience (EMC), un voyage.
La méthode de traitement développée par David Cooper et Ronald Laing avec la
Philadelphia Association repose sur cinq principes :
1. Mise en lumière et dénouement systématiques des schémas de
communications considérés comme « schizogènes » au sein de la famille.
2. Mise en lumière et dénouement des mêmes schémas de
communications tant entre patients qu’entre soignants et patients.
3. Equipe de thérapeutes sociaux établissant une relation de confiance
constante avec le patient, en relation avec la famille pendant et après le
séjour à l’hôpital.
4. Pas de recours aux traitements de choc et doses de tranquillisants
relativement faibles.
5. Honnêteté des thérapeutes sociaux qui osent avouer leur anxiété
face au patient lorsqu’ils se sentent dépassés.
Sources de la page https://fr.wikipedia.org/wiki/David_Cooper
6. Giorgio Antonucci (1933-2017)
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Médecin et psychanalyste italien proche du courant existentiel-humaniste de Carl Rogers, Giorgio Antonucci
est le fondateur de l'approche non psychiatrique de la souffrance psychique, qui se base sur els cinq
principes suivants :
1. Le traitement sanitaire obligatoire ne peut être une approche scientifique et médicale de la souffrance,
étant basé sur la force contre la volonté du patient ;
2. Le dialogue peut seulement se développer entre des individus qui se reconnaissent comme des
personnes dans une confrontation entre égaux ;
3. Le diagnostic est nié, étant considéré comme un préjugé psychiatrique qui empêche de commencer le
véritable travail psychologique avec les êtres humains en souffrance ;
4. Les psychotropes ou drogues psychiatriques servent à
calmer, et à améliorer les conditions de vie de ceux qui
doivent s'occuper du patient. On refuse tout autre
usages qui nuisent à la personne et les formes de choc.
5. Pour critiquer les institutions, on doit aussi remettre
en question la pensée qui les a créées.
7. Bruno Bettelheim (1903-1990)
version écrire par
Psychanalyste, élève de Freud, Bruno Bettelheim observe les comportements des S.S. et des codétenus
lorsque, de 1938 à 1940, il est interné à Dachau puis à Buchenwald. Il en conclut que :
Notre comportement est plus dicté par les circonstances que par notre personnalité
Emigré aux USA, il est nommé directeur l’école orthogénique de Chicago qu’il transforme
d’un univers carcéral à un univers en une sorte de paradis affectif.
Il y obtient quelques guérisons de personnes diagnostiquées autistes ;
A la fin des années 1974, l’émission de Daniel Karlin sur
Bruno Bettelheim soulève une grande émotion en France.
Ce film révèle une contestation sur la méthode de Bruno
Bettelheim qui n’a pas la prétention d’étendre
sa méthode pour des cures de masse
8. Arnold et Amy Mindell
version écrire par
Physicien et psychanalyste Jungien, Arnold Mindell et son épouse Amy ont développé une
méthode de psychologie orientée processus (Processwork) qu’ils ont appliquée aux
personnes en situation de coma et aux personnes soufrant de troubles mentaux. Dans
leur livre City Shadows, ils évoquent quelques-unes de leurs convictions :
• La psychiatrie comme la psychologie en sont encore à un stade
préscientifique ; les causes de la schizophrénie sont encore
inconnues
• Contrairement aux psychiatres estimant que le patient est inférieur
et handicapé, le thérapeute en Processwork part du principe qu’il
est un égal qui a autant à m’apprendre qu’à apprendre de moi ;
• Il s’agit de décoder le message du schizophrène au-delà de ses
mots, sachant qu’en général, ils ne se considère pas comme malade
;
• Je recommande que ceux qui cherchent à comprendre les états
psychotiques commencent à s’exercer avec leurs propres rêves et
leurs propres communications non-verbales (Innerwork)
Voir aussi Clin d’œil https://energetic.fr/clin-doeil/ sur le Processwork et http://www.aamindell.net/
9. Pour en savoir plus
Voici quelques ressources parmi d’autres
• Au plan mondial : OMS www.who.int/topics/mental_health/fr/
• Ministère https://solidarites-sante.gouv.fr/prevention-en-sante/sante-mentale-et-psychiatrie/
• Professionnels : www.santementale.fr/
• Familles et amis : UNAFAM : www.unafam.org/
• Antipsychiatrie https://commedesfous.com/antipsychiatrie/
• …/…
La collection « Clin d’œil »
https://energetic.fr/clin-doeil/
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